à Chantal Mazet
(tuée en Savoie le 17 novembre à cause du mépris de classe de la
bande à Macron)
LA GRAND PEUR DES
BIEN PENSANTS POUR CE QUI N'EST PAS « structuré »
La veille du 17
fatidique, Muriel Pénicaud ministre avait fait part de ses craintes
pour «la sécurité des personnes» lors des mobilisations,
rappelant que les «gilets jaunes» n'étaient pas une organisation
«structurée». «Lorsque ce sont des grèves et des manifestations,
il y a des gens responsables (la CGT police et le NPA police) qui
permettent de faire que ceux qui manifestent soient en sécurité»,
avait expliqué la ministrée sur le plateau de Public Sénat. «Là,
nous ne sommes pas sûrs, il faut quand même que les personnes
soient protégées et on ne sait pas ce qui va se passer parce que
c'est plutôt des extrêmes qui s'en saisissent politiquement».
Le soir Castaner le
nominé premier soudard de France fera patte de velours pour assurer
que la jacquerie de la plèbe avait bien été considérée, comme ce
bon roi Louis XVI qui embastillait ses opposants et les oubliait.
Cette élite de bourgeois repus méprise et conchie le « peuple »,
qui est en vérité le prolétariat, et, croyant pouvoir le baiser
sans honte ni répit, n'y comprend rien et ne comprendra que
lorsqu'on les virera de leur pouvoir autocratique capitaliste.
UNE ETONNANTE
APPARITION DU PROLETARIAT DU XXI ème SIECLE
Le mouvement
« populiste », « poujadiste » des « ploucs
émissaires » dits « gilets jaunes » aura-t-il eu
quelque chance d'émouvoir les sondeurs d'Etat et cette nouvelle race
de politologues, les « communicants numériques » et
autres « professeurs en histoire de la communication
politique » ? Tout ce personnel des suce-boules des
« chaînes » d'infos (chiennes d'infos) leur a royalement
pissé dessus au soir de la journée pourtant mémorable du 17
novembre. Quelle « chaîne » fut la plus odieuse ?
BFM ou LCI ? Les deux. LCI surclassa BFM en fin de journée avec
l'ignoble Cayrol (vieux barbouze conseiller permament des médias) et
des oies blanches « communiquantes numériques » ou
macroniennes hystériques. Cayrol : « Je ne crois pas à
l'avenir de ce mouvement populiste, c'est à dire aux instincts les
plus discutables, qui permet le bal des faux culs Mélenchon et
l'extrême droite, un mouvement dont il ne faut pas exagérer la
porte » (sourires béats du plateau de communiquant(e)s. « Cela
va se terminer par le match nul de tous ceux qui veulent le
récupérer »1.
Le décès de cette
obscure sexagénaire provinciale Chantal Mazet pouvait-il changer la
donne du mouvement ? N'était-ce pas une simple mère de famille
qui menant son gosse chez un quelconque médecin ne s'était
qu'affolée en écrasant une sexagénaire vêtue de jaune ? La
responsabilité incombant au quarteron de gilets jaunes qui n'avaient
pas daigné se déclarer en préfecture, chose qui permet aux flics
en général de surveiller ou gazer les manifestants. Point à la
ligne. Sur Cnews, « chaîne » mise au pas, quelle
tournure pouvait prendre le mouvement désormais ? On interrogea
un vulgaire préfet : « est-ce que vous ne craignez pas
que le mouvement se prolonge ? ». Un communiquant
« numérique » : « Sans aucun doute ces
personnes seront obligées de retourner travailler lundi, c'est ce
qu'attendent Macron et Philippe ». Dans l'après-midi BFM
assurait, d'après les chiffres officiels, et incontestés, du
sinistre de l'intérieur qu'il n'y avait que 125.000 « poujadistes »
aux revendications « très nombreuses » et
« hétéroclites ». Les tenants des barrages n'étant que
des idiots ploucs car il suffisait de franchir les barrages en posant
simplement son gilet jaune sur le tableau de bord. Il n'y avait aucun
organisateur vraiment déclaré ni aux ambitions affichées mais BFM
concluait déjà à l'échec de la « jacquerie » :
124.000, pfuit... : » les organisateurs espéraient un
million » ! Ces vulgaires gilets jaunes, bof... une
hétérogénéité sociale de la périphérie ! Voire un
« mouvement social très hétérogène ». Plus grave,
selon les troncs verbeux de LCI, c'est un mouvement
« anti-républicain », quand Mélenchon avait prétendu
au cours de la journée qu'il s'agissait d'un « mouvement
citoyen », comprenez qui vote et se soumet aux insoumis
parlementaires ou aux très soumis comparses de la fille Le Pen. Un
facho de plateau (Valeurs actuelles) un certain Montvallon, expliqua
implicitement pourquoi la fille Le Pen fut muette la journée
durant : « en 68 ils n'avaient pas osé s'attaquer à
l'Assemblée nationale et là ils projetaient d'assiéger l'Elysée.
Même en 68 ils n'auraient pas osé approcher de l'Elysée ».
L'horreur absolue.
Les images
successives des « 1200 manifestants » aux Champs Elysées
furent très illustratives de l'aspect « classe ouvrière »
du mouvement, sans racailles ni gauchistes professionnels quoique les
putains d'employés des « chaînes » aient élucubrés.
En effet, au milieu des bourgeoises avec sacs à main dorés, des
prolétaires blancs et de couleur interpellaient pacifiquement les
cognes, sans agressivité, sans l'injure du gauchiste anti-flic
primaire ; on vit même presque des scène sde fraternisations
et des sourires de compréhension qui durent glacer la hiérarchie
policière.
OU, au milieu des
déjections diverses des suce-boules de l'Etat bourgeois, LA PUTAIN
DU PARTI SOCIALISTE SALIT LA REVOLTE OUVRIERE
Sur LCI, une
journaliste se risquait à un peu de poésie : « un
mouvement véritablement foisonnant et incontrôlable ». Ce
qu'un petit gros chauve du nom de Le Guen qualifia de
« théâtralisation et dramatisation pour peu de monde
provoquant de la tension entre français. Tout ça pour ça ».
Le vieux politcicien puant bava tout le reste de l'émission sur les
minable sréseaux sociaux et ce portable – qui pourtant est plus
louable que le SO de la CGT ou les congrès de la rue Solférino –
car ce bouffi est à jamais inutile même à ses électeurs bobos.
Le mouvement
qualifié d'exceptionnel par un autre tronc du débat entre
« communiquants » salua
un « cordon policier
léger », et des manifestants généralement bons enfants et
« sans volonté d'agression ». D'aucuns louèrent la
sérénité du nouveau promu chef des poulagas, clone au langage
macronien, bien plutôt clone du bon préfet gaulliste de 68 pour sa
bonté à l'égard de l'expression du bas. Un mouvement reconnu
pleinement comme exerçant le droit de manifester légalement (selon
la constitution démocratique) et oh combien bon enfant dont
l'exceptionnelle intelligence de Macron a compris les ressorts (le
barbichu de l'Indépendant) quand ces défilants s'arrogent de se
soucier de l'écologie universelle alors que c'est ce grossier
« j'ai le droit de polluer pour aller au travail avec mon
diesel » (Cayrol)2.
LES JOURNALISTES DES "chaînes" |
LCI termina la
séquence de l'exhibition de la séquence faubourg des très riches
envahi par la plèbe parisienne, sans bris de vitrines par les bons
enfants (faubourg Saint Honoré), en pistant les « meneurs »,
car, même dans les manifs les plus anonymes, il y a, nous dit-on des
meneurs que la police va trouver pour leur dire de dissoudre la manif
sauf à être coffré en GAV pour sédition. Il y avait d'évidence
déjà des récupérateurs politiques comme ce type brun qui jactait
(à un mètre cinquante des CRS) à plusieurs reprises et qui, selon
toute probabilité, était un meneur du FdeG. Le ministre mal rasé
Castaner succéda à ce constat effarant du rôle d'un dangereux
meneur, voire d'un citoyen lambda tentant de démoraliser la noble
police casquée et bottée, pour dénoncer les graves insultes dont
auraient été victimes les nobles CRS dans leur uniforme de
chevaliers de l'ordre démocratique et bourgeois. « On doit les
respecter » éructa le mal rasé. Hélas, forfaiture du premier
flic de France, aucune insulte n'était audible de la part des
aimables cinquantenaires envahissant la rue des très riches.
Exception mais pas confirmation, cette femme, quinqua ou quadra qui
commença à se déshabiller devant le cordon des gladiateurs de la
République – jusqu'au pull seulement – pour crier aux cognes :
« voilà j'ai pas de cailloux, je suis là pour vous dire que
vous faites honte à vos familles, que vous devriez avoir honte de
frapper ceux qui vous payent ». Rien de très offensant
pourtant, cette femme prolétaire ne faisait que dire la vérité de
base aux flics en général : ils ne sont nullement productifs,
leur salaire provient de la productivité de la classe ouvrière car
ils font partie des... parasites. L'arriviste Castaner, ex affidé de
Hollande, est décidément un bien mauvais marxiste.
Il y eût beaucoup de naïveté et de "jacobinisme" chez les manifestants parisiens à croire qu'ils allaient pouvoir huer Napoléon Macron devant ses hauts murs élyséens mais l'image était éloquente de cette volonté intraitable de demander des comptes au "pouvoir".
Il y eût beaucoup de naïveté et de "jacobinisme" chez les manifestants parisiens à croire qu'ils allaient pouvoir huer Napoléon Macron devant ses hauts murs élyséens mais l'image était éloquente de cette volonté intraitable de demander des comptes au "pouvoir".
On glosa tard dans
la soirée dans les salons télévisuels sur les manquements de Jupiter, son peu d'appétance aux
« corps intermédiaires » qui jusque là avaient tant
permis de successives humiliations sociales de couches moyennes
(nationalisés et profs), de la noria inégalitaire des retraités et
des grugés cheminots, en gros des couches populaires (comprenez la classe ouvrière et ses basses couches). Adieu veaux, vaches, cochons de la CGT, de FO,
de Sud, de partis gauchards structurés avec SO idoines si
complémentaires de la police républicaine par temps de manif
Bastille-République AR3.
FLASH BACK SUR UNE
JOURNEE LUMINEUSE AVEC D'AFFREUX BARRAGES NON déclarés...
Ils ont tous été
au rendez-vous comme promis. Peu importe leur nombre : 290 000
comme les services policiers semblaient le concéder au soir ?
500 000 mille ? Le fait est que, pour la première fois en
France une décision de blocage, partie d'en bas, échappant aux
divers contrôles des syndicatx gouvernementaux et gauchistes, des
cadres des partis de la gauche bourgeoise et d'extrême droite, a été
effective sans concertation préalable d'un organisme doté d'un
maillage municipal ou syndical du territoire. La seule comparaison
d'une extension échappant au contrôle syndical et politique reste
la grève « généralisée » de mai 68 et encore –
quoique 68 n'ait pas été caractérisé comme manipulé par
l'extrême droite – à un niveau bien supérieur car 68 mit en
scène de braves étudiants agités du bonnet vite dépassés par
l'ampleur de la réaction ouvrière, bien supérieur car ce qui
frappe tout au long de cette journée c'est la dominante « adulte »
des participants, certes en province plus qu'à Paris tout d'abord ;
majorité de têtes chenues, pas des rigolos de blacks blocks ni
antiques ploum-ploum.
Les syndicalistes
radicaux (maqués par les sectes trotskistes) nous avaient souvent
appelé au cours des décennies antérieures à «tout bloquer »
mais voilà qu'elles révélèrent leur nature bourgeoise (Poutou et
la clique à Besancenot et Krivine) leur aptitude à toujours ramper
derrière la CGT et les corrompus de FO4. Quand le blocage est là, y a plus personne, sauf cette classe ouvrière "provinciale", "à demi plouc", oubliée des "urbains bobos" et de leurs racoleurs de migrants réfugiés, mais ils sont venus nombreux, des pères de
familles et des grands-pères de famille sans oublier des grands
mères comme la pauvre victime Chantal Mazet, les motards sont un peu partout festifs et vrombissant. C'est ensuite non pas
de grandes envolées lyriques sur une quelconque révolution humaine
ou écologique mais des réponses ou des expressions de la misère
dans laquelle nous fout ce salaud de Macron, d'une clarté
aveuglante, d'une logique imparable, qui ne se répand pas en général
sur ce truisme de « pouvoir d'achat » mais, implicitement
et fondamentalement récuse le mépris et l'arrogance du petit rigolo
de l'Elysée.
Les menaces
terroristes du gouvernement du novice de l'Elysée avaient été
nombreuses au cours des jours précédents voire très comiques ;
l'exécutif avait promis que « partout il y aurait des
sanctions ». Tôt le matin les « chaînes » des
suce-boules pointèrent d'un doigt grossier « un véritable
défi pour la sécurité ». L'annonce du décès du « gilet
jaune » fémini en Savoie est régulièrement relayé par les
« chaînes » pour appeler au calme et « au sens des
responsabilités », et à éviter « tout blocage total ».
Très rapidement on
n'assiste pas à un blocage pépère, façon syndicale ou trotskiste,
mais à des injonctions, certaines banales (« Macron
démission »), d'autres récupérables par des politiciens
sulfureux mais étriqués (dits fachos pour les simples gauchistes)
comme à Avignon : « dissolution de l'Assemblée
nationale » (oui mais pour élire qui parmi les mêmes
pourris?) ; d'autres plus inquiétantes et intenables pour le
gouvernement de la finance incrédule : « redescendre les
prix du gazole et de l'essence », mais pas seulement ! Oui
que le gouvernement ne se contente pas de croire que cela nous
satisferait, trop c'est trop : « on n'a plus les moyens de
vivre correctement » ; « le problème est plus
large » ; « c'est toute la société qu'il faut
changer » ; « on en a marre, les principaux
pollueurs c'est eux avec leurs grosses bagnoles, les avions, les
tankers de l'Arabie Saoudite ». « Leurs taxes pour sauver
« notre » planète, c'est une fausse excuse ». Ou
ce poujadiste cri : « Macron rend l'argent ! ». Les chaînes du pouvoir passaient en boucle un Dupont Aignan relativement sobre, voire
pertinent dans sa dénonciation du racket gouvernemental et de
« l'hystérisation des rapports sociaux » mais protégeant
son arrière-train en conseillant l'absence de violence aux gilets
jaunes, présentant comme Castaner le probe ses condoléances
attristées à la savoyarde écrasée par une représentante des
beaufs en colère de l'entrave à la libre circulation de mon
automobile vignette 1, 2, 3.
MA PARTICIPATION AU
MOUVEMENT
… fût certes
modeste mais significative : bloquer le pont rose à Etaples
était central pour le
mouvement puisque c'était bloquer l'accès à
un éventuel déplacement du Président en sa datcha du Touquet. On
peut assimiler ce type d'action à un piquet de grève, certes bon
enfant, même si un médecin gauchiste avec sa voiture de beauf a
gravement blessé un élu d'extrême droite. Il y avait un quarteron
de paysans au coin du carrefour avec leur tracteur ; amorphe,
pas intéressant . C'est un milieu fermé en déshérence, rongé
par l'appauvrissement et sans sentiment de solidarité de classe. Les
autres cercles étaient constitués surtout par les ouvriers de la
ville et des retraités des environs. Les discussions se menaient
spontanément avec toujours cette volonté de caractériser la hausse
des produits pétroliers comme la goutte d'eau qui avait fait
déborder le vase. Tout le reste se fichait du discours moraliste
écologique pour dénoncer esbrouffe, assimilations frauduleuses,
collusion de tous les partis et syndicats contre la protestation
ouvrière. Mon insistance porta surtout à affirmer qu'il ne
s'agissait pas d'un mouvement citoyen mais à dominante ouvrière et
que les ouvriers devaient rester devant, devant les artisans et les
paysans, même si nous ne pouvions qu'être satisfaits de leur
protestation à côté de la nôtre. Je remis à sa place un seul
facho antisémite qui tenait de nous intéresser à ses blagues
graveleuses. Deux ou trois abrutis tentèrent de forcer le barrage filtrant.
Mais ce qui me
charma le plus ce fût cette façon de juger des catégories sociales
ou des distinctions que révélaient les chromes ou les cylindrées
automobiles. Le barrage était plus sévère et plus long pour les
véhicules sortant de la ville bourgeoise du Touquet. Nous charrions
les limousines qui affichaient docteur ou dont l'un des conducteurs
s'était habillé deux kilomètres avant du gilet jaune. Je pensais,
en voyant de grosses cylindrées avec chauffeur en gilet jaune, à
ces bourgeois de Barcelone en 1937 qui ne sortaient dans la rue qu'en
bleue de chauffe… Les commentaires étaient élogieux sur la tactique de nos amis parisiens pour ralentir la circulation en traversant lentement. Beaucoup de panneaux ou d'inscriptions au dos des gilets jaunes arboraient des traits d'humour qu'un tel mouvement n'a de cesse d'inventer pour moquer le pouvoir rigide et arrogant. Les flics sont restés discrets sauf pour venir prêcher la souplesse au niveau du filtrage. Le groupe se scinde en fin de matinée pour aller bloquer le carrefour du magasin Leclerc à l'entrée d'Etaples.
Pour les camions
nous étions parfois en divergence. Pouvait-on laisser passer cet
énorme semi-remorque polonais qui livrait des marchandises que nous
pouvions produire en France et qui était conduit par un routier qui
« casse le niveau de salaire » de son équivalent en
France. J'intervins à plusieurs reprises pour faire passer tel gros
camion dont le chauffeur m'avait déclaré en anglais qu'il n'était
qu'ouvrier et que ses camarades pensaient faire la même chose que
nous dans son pays. Certains de mes camarades déploraient à leur
tour les conditions de ce chauffeur étranger « à quatre cent
euros par mois ». N entendait le camion klaxonner plus loin
content de poursuivre sa route sous notre bénédiction fraternelle.
Les vrais bourgeois en limousine ne la ramenaient pas. Ils
souriaient... jaune. Une pétasse qui se prétendait médecin
menaçait d'écraser les trois qui étaient collés contre son capot.
Elle poussait. Je lui saisis le volant : « attention,
faites gaffe, c'est tentative de meurtre par procuration, une femme
est morte ce matin ! ». On finit par la laisser passer
parce qu'une ambulance klaxonnait derrière. On vint m'interviewer et
je reçus avec plaisir les applaudissements de mon groupe.
On blaguait entre
nous sur les resquilleurs, celles qui espéraient se faufiler, mais
on ne profitait pas de la situation pour ceux qui paraissaient
apeurés, on prévenait que cela n'allait durer que cinq minutes… Celui-là déclara qu'il faudra bientôt "monter sur Paris".
à suivre... à
demain… (le petit Rugy, pisse-copie du Macron caché, a rugi que "rien n'entamera notre trajectoire carbone", les dizaines de milliers de gilets jaunes savent ce qu'il leur reste à faire).
PS : C'est avec
grand plaisir que j'ai lu sur le site de Robert Paris, bien qu'il
éculubre sur les commandemants anti-fiscalité du passé du
mouvement ouvrier, une capacité à comprendre le mouvement des
gilets jaunes, sur lequel les résidus du mouvement maximaliste
restent aussi muets que les gaucchistes sont odieux pour la classe
ouvrière « périphérique » et les hérauts d'une petite
bourgeoisie urbaine et couleur musulmane en banlieue parisianniste.
Le débat sur ce site aligne des bijoux d'argumentations. Un
extrait :
« Un autre
aspect frappe dans le mouvement des gilets jaunes : l’hostilité
des appareils syndicaux à l’égard de ce mouvement auto-organisé,
la volonté de faire croire qu’un tel mouvement ne pourrait
favoriser que le fascisme. Cependant, nous constatons sur les lieux
de travail que la classe ouvrière y est favorable, y compris la base
syndicale ! Même l’extrême gauche officielle qui cultive le
suivisme vis-à-vis des appareils syndicaux s’en est étonnée et
offusquée. Mais elle s’est bien gardée d’expliquer le fondement
même de cette réaction hostile des bureaucraties qui encadrent les
travailleurs : la crainte d’être débordée dans ce rôle
d’encadrement. En hurlant au fascisme à propos de cette tentative
d’auto-organisation, les appareils, très discrédités, se
préparent à en faire de même quand la classe ouvrière tentera de
les déborder. Nous sommes maintenant avertis qu’ils crieront alors
au fascisme et dénonceront tous ceux qui se feront les porte-parole
de l’auto-organisation ouvrière comme des fascises en
puissance !!! ».
NOTES
1Dans
son édition du soir au même moment, le Monde décrit par le menu
un exemple du « conglomérat » populiste en province, si
mélangé et si méprisable :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/11/17/a-bar-le-duc-melenchonistes-lepenistes-et-monarchistes-portent-tous-un-gilet-jaune_5384930_3224.html
La
palme de l'ignominie servile peut être attribuée à François
Reynaert de l'Obs pour un à peu près historique aussi profond et
débile que Macron et ses sermons sur l'ombre des années 1930 ;
comme si le poujadisme petit bourgeois de 1950 pouvait être comparé
à la révolte de la classe ouvrière en France de 2018 contre une
attaque écolo-perverse contre ses « conditions » de vie
et de travail : « Reynaert de l'obs : Râler
contre les taxes, refuser les impôts, exalter les "petits"
contre les "gros" qui les tondent, cela fait partie des
thématiques historiques de l'extrême droite. La plus célèbre
expression de cette tradition a eu lieu dans les années 1950, quand
un papetier de Saint-Céré nommé Pierre Poujade, excédé d'avoir
à payer les charges qu'il devait à l'Etat, sonna la grande charge
contre le fisc. Aux cris de "Sortez les sortants !", il
réussit, aux législatives de 1956, à faire entrer une
cinquantaine de députés à l'Assemblée nationale. Le plus remuant
d'entre eux était un certain Jean-Marie Le Pen. Une
quinzaine d'années plus tard, il fonde le Front national. Sur le
plan économique, il restera toujours fidèle à son antifiscalisme
originel. On est obligé de noter qu'il le fait cependant avec un
semblant de cohérence. Dans les années 1980, Le Pen père est par
exemple un fan du président américain Ronald Reagan, ultralibéral
avoué. (…) Pour
ce qui me concerne, j'avais cru comprendre que la noble tradition de
la gauche était de canaliser les colères des classes populaires
pour les orienter dans le sens de la justice, jamais de souffler
dessus. En termes stratégiques, cela peut toutefois présenter des
avantages. Au printemps, vous vous souvenez, le leader de La France
insoumise avait appelé lui-même à une "marée
populaire"
qui avait fini en vaguelette. Du coup, il essaie de surfer sur la
marée des autres. C'est plus prudent. Si ce 17 novembre se termine
par deux blocages et demi sur trois ronds-points, il oubliera qu'il
avait appelé à soutenir le mouvement. Si c'est un triomphe pour
les manifestants, il fera comme dans la blague de la souris qui
court à côté de l'éléphant. Il se retournera en disant : "Je
fais une de ces poussières, moi !". De Macron à
Besancenot et au journal de gauche grande bourgeoise, la main noire
du clan Le Pen manipule des ouvriers « poujadistes » !
Et Renayert le servile nous ferait presque aimer le trublion
impuissant Mélenchon.
2Un
autre ajoute : « 70 % de ceux qui roulent au diesel ne
font que trois kilomètres », un autre assure que c'est cinq
kilomètres ! Il est vrai que les « ploucs-émissaires
puent le gazole et le tabac » !
3Pour
faire cultivé un quidam écrit ceci :
« Dans
L’Ancien
Régime et la Révolution,
le philosophe Alexis de Tocqueville fustigeait les régimes
centralisés car ils aboutissent « à
détruire tous les pouvoirs intermédiaires »
de sorte qu’entre eux « et
les particuliers, il n’existe plus rien qu’un espace immense et
vide ».
La France d’Emmanuel Macron n’est pas l’Ancien Régime de
Louis XVI. Mais, entre le président et les « gilets jaunes »,
un vide similaire semble s’être créé. Sans syndicats ni leaders
médiatiques pour relayer la parole des protestataires, mais aussi,
le cas échéant, accepter ses propositions, le gouvernement se
retrouve démuni face à cette éruption de colère ». On peut
tout prêter comme bêtises à Macron sauf d'être responsable de la
décrédibilisation des syndicats par eux-mêmes depuis des
décennies comme collaborateurs patentés des gouvernements
successifs pour liquider tout mouvement social et saboter
systématiquement même les grèves les plus sérieuses.
4Je
ne ramène pas toute réaction à ma faible influence, mais, sachant
que un ou deux espions du NPA comme de la police reluque mon blog,
et alors que j'ai dit à plusieurs reprises que la grève n'est ni
le combat suprême ni l'outil par excellence de la lutte ouvrière,
alors que le mouvement des gilets jaunes vérifie ce constat
(échappement du contrôle étatique et syndical comme à un degré
supérieur certes en octobre 17 en Russie et Novembre 18 en
Allemagne) les dernières élucubrations du site du NPA annoncent
une campagne américaine pour « réintroduire la grève comme
arme comme dans le mouvement syndical et la classe ouvrière »,
alors qu'ils ont salopé la grève perlante et perdante à la SNCF
aux côtés des bonzes du sysndicalisme rétribué par l'Etat. Or,
aucune révolution n'est partie d'une grève corporative (même si
certaines ont accompagné le mouvement) et toutes sont parties
d'événements exceptionnels qui n'entrent pas dans les calculs
politiques (limités) des sectes politiques et syndicales.
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