« Nous gagnons 280 euros mensuels et nous allons
toucher environ 140 euros pendant notre retraite », explique Ninoska Aramayo,
employée à la Caisse nationale de la Santé. « Personne ne peut vivre avec ça !
Nous demandons donc une retraite équivalente à 100 % de notre salaire après 35
années de cotisation », ajoute-t-il.
Attaquer les retraites, surtout celles des ouvriers, est contagieux au
niveau international. Le pote de feu Chavez, Juan Evo Morales Ayma ex leader syndical promu homme d'Etat
depuis sa victoire présidentielle de 2005, à l’instar du noir Obama, avait joué
démagogiquement de son ascendance amérindienne en prétendant relayer les
revendications culturelles et sociales des populations indigènes, mais celles
du prolétariat hérissent son sens de l’Etat bourgeois. Le plus exotique dans l’exotisme
nationaliste qui règne au pouvoir du Pérou est cette invention de la bande à
Morales (MAS), nouveau déguisement du chauvinisme local : l’Etat
plurinational !
La grève pour la revalorisation des retraites, qui
durait depuis plusieurs jours, vient d’être déclarée illégale le vendredi 17
mai. Par conséquent elle devient conflit politique, mais un conflit politique
douteux. Evo Morales (président exotique dit de gauche) a accusé la Centrale
ouvrière bolivienne (COB) de vouloir fomenter un coup d'Etat – contre l’Etat
plurinational - et a appelé ses partisans à "défendre la démocratie". Ce
qui est un euphémisme comique. Des affidés de Morales ont déjà défilé quand d’autres
sont appelés au zèle patriotique à La Paz, le 23 mai, au risque de provoquer
des affrontements avec les grévistes. La COB n’est pas plus un syndicat de type
européen que ma grand-mère le portrait d’Alain Delon.
C’EST POURTANT PAS LE GRAND SOIR MEME SI PETE LA
DYNAMITE !
Une véritable alternative « de classe »
existe encore moins que dans une grande puissance industrielle dans un tel
petit pays, non pas que la lutte soit amoindrie par son aspect spectaculaire et
« généralisé », ni parce qu’il n’y a pas de solution locale autre qu’un
gouvernement bourgeois d’austérité. Il faut connaître les données particulières
à la Bolivie, les ronds de jambe des intellectuels de l’Etat « plurinational »
et ne pas calquer le schéma des « partenaires sociaux » bien connu en
Europe. Le titre du journal véreux Le Monde peut laisser penser au naïf
ignorant (et aux anars gnangnan) qu’un pas qualitatif de la lutte de classe,
passant du syndical au conflit politique, serait en voie de s’épanouir (pourquoi
pas en révolution oh hé hein bon !). En réalité, des conflits sociaux
divers n’ont pas cessé depuis des années dans ce pays, parfois très violents,
sans poser vraiment une alternative de classe révolutionnaire. L’an 2000 avait
été marqué par une mobilisation sociale massive contre la privatisation de l’eau.
En 2003, lors du soulèvement contre le gouvernement néolibéral de Sanchez de
Losada, les mineurs s’étaient battus dans les rues de La Paz à la dynamite
contre l’armée. Puis, en 2006, des affrontements qui avaient causé plus d’une
dizaine de morts avaient opposé le nouveau gouvernement à plus de 4000 mineurs,
qui obtinrent gain de cause et furent incorporés comme salariés de la mine
nationalisée
L’arrivée au pouvoir du MAS en 2006 avait conduit
dans un premier temps à la promotion-cooptation des chefaillons syndicalistes.
Mais, depuis la « rebelión fabril » de 2010, soulèvement des ouvriers
des industries et des manufactures qui a réussi à faire abroger la réforme du
code du travail et l’augmentation du prix de l’essence, Morales ne cesse de perdre
peu à peu sa « clientèle sociale » : ouvriers conçus comme catégorie corporative ou
« secteurs », travailleurs de la santé, enseignants, mais aussi
indigènes de la région du TIPNIS. Le « secteur » considéré comme le
plus avancé par les trotskiens locaux contre le MAS (simple parti mono-gouvernemental)
est celui des mineurs de Huanuni où les trotskiens tiennent le manche et sont à
l’origine de la récente fondation d’une nouvelle mafia politique : le
Parti des Travailleurs[1].
Ces politiciens ont plus ou moins ralliés des syndicalistes, de la COB, éjectés
du gouvernement. Nombre de dirigeants de la COB sont pourtant devenus
infréquentables du fait de leurs compromissions ou soumission aux gouvernements
successifs. Le nouveau parti est divisé, comme le syndicat COB, entre ceux qui
veulent « un parti comme le PT de Lula », c’est-à-dire un parti
électoraliste qui leur permette de mieux négocier des miettes avec le
gouvernement, de continuer à faire des accords avec le MAS et de marginaliser
les tendances d’extrême gauche, et cette dernière au programme capitaliste d’Etat.
Ce parti reste le théâtre d’une foire d’empoigne entre sous-marins du parti
gouvernemental MAS et les divers chefs syndicalistes arrivistes.
C’est avec l’accord de la COB peu fiable que les
mineurs, traditionnellement en pointe dans les mouvements revendicatifs,
auraient entraîné dans la grève les enseignants, le personnel hospitalier et
des ouvriers de l'industrie. Les grévistes demandent une pension de retraite égale à leurs derniers salaires, alors qu'elle
s'élève actuellement à 70 %, ainsi que pour des augmentations
salariales supérieures aux 8% promises par le gouvernement. Le mouvement s'est durci
lorsqu'ils ont appris que les militaires sont les seuls à toucher une pension
égale à 100 % de leur dernière paie. Plus de 5 000 travailleurs des mines de Huanuni se
sont rendus à La Paz. Comme d'habitude, ces mineurs manifestent bruyamment, en
faisant exploser des petits bouts de bâtons de dynamite. La place Murillo, où se
trouvent le palais présidentiel et le Congrès, était bloquée par la police, qui
éloigna les grévistes à coups de gaz. Durant ces
quatre derniers jours de grève, 367 personnes ont été arrêtées, à ce jour
300 ont été libérées et 37 "remises à la justice", quant aux 30
autres, on n’en sait rien. Le gouvernement bolivien a appelé mercredi les
mineurs à reprendre le travail, le blocage de la mine causant selon
lui "des pertes quotidiennes de
500.000 dollars" au pays. Il s’est également adressé au
dirigeant de la COB, Luis Delgado, pour discuter des modalités d’une "proposition qui ne mette pas en péril le
système de pensions de retraite ".
La grève est
en particulier suivie par les 5 000 mineurs de la principale mine d’étain
de Bolivie, celle de Huanuni, dans la région d’Oruro, laquelle est contrôlée
par les trotskiens. Des barrages routiers avaient par ailleurs été installés
dans tout le pays, des centaines de grévistes bloquant en particulier la route
reliant La Paz aux villes d’Oruro et de Cochabamba.
Evo Morales dénonce des motifs politiques
derrière le mouvement de grève. Il appelle ses partisans à le défendre. « Mouvement subversif », « déstabilisation politique »,
« scénario de
conspiration » : ce sont les mots choisis par le ministre bolivien
de l’Intérieur pour qualifier l’actuelle protestation sociale. Carlos Romero en
veut pour preuve une tentative de prise d’un aéroport au nord du pays, et la
saisie de centaines de tonnes de dynamite dans plusieurs convois de grévistes,
qui ont par ailleurs fait sauter un pont à l’explosif au début du conflit.
Des accusations rejetées par la COB, la Centrale
ouvrière bolivienne, qui accuse à son tour le gouvernement de « trahir le peuple
» et de chercher par tous les moyens à décrédibiliser le mouvement de grève. Le
centre-ville de La Paz a connu jeudi 16 mai son troisième jour consécutif de
paralysie totale et de manifestations violentes, alors que les blocages de
routes au niveau national feraient perdre l’équivalent d’environ 6 millions
d’euros par jour au pays.
Les braves représentants de l'ONU à La Paz ont
dénoncé mercredi les « actes de violence » et ont appelé grévistes et gouvernement
à entamer un « dialogue
franc ».
Pour le gouvernement bolivien, les demandes de la
Centrale ouvrière bolivienne (COB) sont impossibles à satisfaire. « Nous ne
mettrons pas en danger l’économie du pays. Nous ne mettrons pas en danger le
système de financement des pensions pour les gens qui gagnent le moins dans le
pays », a ainsi déclaré le ministre de la Présidence, Juan Ramon Quintana. Par
ailleurs, le gouvernement a annoncé avoir saisi 400 tonnes de dynamite et
autres explosifs dans un convoi de mineurs. Juan Ramon Quintana dénonce une
tentative de déstabilisation du pouvoir : « Nous avons entendu des dirigeants
syndicalistes dire qu’ils allaient chasser du pouvoir le président Evo Morales
de la même manière qu’ils l’y avaient installé. Ça, c’est un langage de coup
d’État, c’est un langage anti-démocratique. »
Des accusations balayées par Octavio Urquizo, de
la COB. « Le gouvernement devrait au contraire nous remercier. Nous nous sommes
battus contre les dictatures, contre les gouvernements de droite. Et c’est
grâce à ces batailles, à ces guerres, qu’existe le gouvernement actuel. Nous
pensions que ce gouvernement allait justement œuvrer pour le peuple bolivien et
pour les travailleurs. Au lieu de cela, il nous accuse de comploteurs quand
nous ne faisons que manifester pour des revendications sociales »,
dénonce-t-il.
Résumons, si
la colère des travailleurs boliviens est totalement compréhensible face à un
gouvernement bourgeois « plurinational », exotique et amérindien
certes, quelles perspectives sont possibles avec le syndicat COB ? Aucune.
Rien de rien. Comme la plupart des mafias syndicales sud-américaines, la COB n’a
pas de projet politique clair. Ce genre de syndicat soutient épisodiquement tel
ou tel politicien doté d’un vague programme de nationalisation et d’assistance
sociale.
L’EROSION DU
« BLOC NATIONAL-POPULAIRE »
C’est sous cette
dénomination que Morales avait prétendu fondre éternellement les « couches
de la nation », mais la grève a fait réapparaître les clivages de classe. Autrefois
membres à part entière du MAS gouvernemental, les enseignants exerçant dans les
campagnes (maestros rurales) qui prenaient part à la grève de la COB ont ainsi
fait l’objet d’une répression organisée par les syndicalistes paysans acquis au
gouvernement ; le 16 avril dernier, à Cochabamba, la fédération locale
donnait l’ordre à ses affiliés d’exclure les professeurs grévistes de leur
communauté au terme d’un délai de 48 heures. La contestation sociale, en grande
partie ambiguë et clientéliste derrière la COB, est criminalisée : mi-février déjà, le vice-président Álvaro
García accusait les dirigeants trotskistes à la tête des syndicats de
l’éducation et de la santé de constituer « l’avant-garde politique de
la droite […], l’extrême droite camouflée ». Le 8 mai dernier,
c’était au tour du président Morales de juger que la COB était « un instrument
du néolibéralisme » en raison de ses revendications « irrationnelles ».
Les trotskiens n’en sont pas moins eux aussi, à leur manière (façon NPA
franchouillard) des fossoyeurs de la nature distincte du prolétariat, vu comme
clientèle égoïste et assimilé au syndicat pourri dominant: « En dépit de
sa visibilité médiatique, la COB est quant à elle paradoxalement prisonnière de
son propre corps militant, essentiellement composé de salariés, dont les
préoccupations demeurent somme toute distinctes d’autres catégories pourtant
majoritaires au sein de la population, tels les travailleurs de l’économie
informelle, les paysans et les indigènes ».
Mais rien ne
vaut le charabia de l’intellectuel de gouvernement en service pour Le Monde
Diplomatique, pour goûter la phraséologie sirupeuse du « socialisme
sud-américain » - que vous me permettrez de citer longuement - le sieur
Alvaro Garcia Linera, sorte de défenseur d’un Etat « prolétaro-exotique »
- l’Etat plurinational (sic) -, qui éjacule
le raisonnement suivant, crucifiant vertueusement le « corporatisme
prolétarien » au nom de l’universalisme… bourgeois retoqué « bolivarien »
ou « néo », ou « néant »:
« La deuxième tension créatrice oppose
l’ampleur du processus révolutionnaire — qui découle de l’incorporation croissante
de différents groupes sociaux ainsi que de la quête d’alliances larges — et la
nécessité d’en cimenter la direction indigène, paysanne, ouvrière et populaire,
laquelle garantit l’orientation politique. L’hégémonie du bloc
national-populaire exige la cohésion des classes travailleuses. Elle implique
également le rayonnement de leur leadership (historique, matériel, pédagogique
et moral) sur le reste de la population afin de s’assurer son soutien. Certes,
il y aura toujours un secteur réticent à l’hégémonie indigène et populaire,
agissant à l’occasion comme courroie de transmission des pouvoirs étrangers.
Mais la consolidation de la direction prolétarienne exige que l’ensemble de la
société considère que sa situation progresse lorsque ces classes travailleuses
dirigent le pays. Cette nécessité contraint un pouvoir de gauche à tenir compte
d’une partie des besoins de ses adversaires. Une troisième tension créatrice
s’est manifestée avec beaucoup d’intensité depuis un an. Elle vient de la
confrontation entre l’intérêt général et celui, particulier, d’un groupe, d’un
secteur ou d’un individu. Entre la lutte sociale, commune et communiste et les
conquêtes individuelles, sectorielles et privée
« Le dépassement de cette contradiction
proviendra du renforcement de la portée universelle de notre projet. Si le
particularisme corporatiste venait au contraire à triompher, la perte de
dynamisme de la révolution marquerait le point de départ d’une restauration
conservatrice. Cette tension entre revendications universelles et particulières
au sein du peuple a toujours existé. C’est d’ailleurs le propre des
révolutions : de sujet fragmenté et individualisé — aspect
dominant —, le peuple est progressivement amené à se constituer en
instance collective. Mais nous abordons de toute évidence une nouvelle étape de
la mobilisation, comme le suggère le récent conflit entre deux fractions de la
Centrale ouvrière bolivienne (COB) , l’une
alliée au pouvoir, l’autre non. En avril 2011, des professeurs d’école
membres de la COB se sont mis en grève avec
pour principale revendication le relèvement des salaires. Depuis 2006,
l’administration Morales a pourtant augmenté les traitements des travailleurs
de la santé et de l’éducation de 12 %
net d’inflation. Dans le même temps, d’autres branches de l’administration
publique (ministères, par exemple) ont vu leurs salaires gelés. Ceux du
vice-président, des ministres et des vice-ministres ont, eux, été réduits de 30
à 60 %. La baisse a été encore plus
importante pour le président. On peut concevoir que les fonctionnaires de la
santé et de l’éducation réclament de nouvelles augmentations, mais elles ne
peuvent provenir que d’un accroissement des revenus du pays.
La politique menée par le président Morales vise
en effet à améliorer les conditions de vie des plus démunis et à centraliser
les ressources issues des nationalisations et des entreprises d’Etat. Il s’agit
de créer une base industrielle dans le domaine des hydrocarbures, des mines, de
l’agriculture et de l’électricité de façon à générer une richesse durable et à
utiliser les ressources du pays pour améliorer la qualité de vie des
travailleurs, tant à la ville qu’à la campagne ».
Taisez vos revendications et retroussez vos manches
pour « l’industrialisation » !
Le même suce-boule
AGL : « On nous reproche de ne pas avoir procédé à une « véritable »
nationalisation des ressources naturelles et de laisser des transnationales
s’emparer d’une partie des richesses du pays. Mais nous passer des sociétés
étrangères impliquerait de maîtriser les technologies dont elles
disposent : celles liées à l’extraction, mais également à la
transformation des matières premières. Ce n’est pas le cas. Il ne peut donc y
avoir de nationalisation totale des ressources naturelles sans phase
d’industrialisation. Le gouvernement a pris la décision
d’édifier une industrie du gaz, du lithium, du fer et de certaines réserves
d’eau. Des intellectuels ont interprété ce processus de construction
d’entreprises publiques comme l’émergence d’un capitalisme d’Etat, contraire à
la consolidation d’une vision « communautariste » et communiste. A nos yeux, le capitalisme d’Etat des
années 1950 a placé les grandes entreprises au service de clientèles
particulières : bureaucratie, groupes patronaux, grands propriétaires
terriens, etc. En revanche, l’utilisation des excédents générés par
l’industrialisation que la Bolivie encourage désormais donne la priorité à la
valeur d’usage, pas à la valeur d’échange : la satisfaction des besoins
avant le profit. C’est le cas des services de base (eau, électricité, etc.),
élevés au statut de droits humains et donc distribués parce qu’ils sont jugés
nécessaires, et non pas rentables. C’est aussi le cas de l’achat de produits
agricoles par l’Etat, qui vise à garantir la souveraineté alimentaire du pays
et la disponibilité de denrées vendues à des prix « justes » :
fixés de façon à ce que les produits soient accessibles aux consommateurs, ils
n’évoluent pas en fonction de l’offre et de la demande.
La
plus-value issue de l’industrialisation offre ainsi à l’Etat la possibilité de
mettre en cause la logique capitaliste de l’appropriation privée. La génération
de telles richesses provoque néanmoins un ensemble d’effets néfastes pour
l’environnement, la Terre, les forêts, les montagnes. Et quand la nature se
trouve agressée, les êtres humains souffrent, en bout de course. Toute activité
industrielle comporte un coût environnemental. Mais le capitalisme a subordonné
les forces de la nature, en a abusé, les plaçant au service des gains privés,
sans tenir compte du fait qu’il détruisait ainsi le noyau reproductif de la nature
elle-même. Nous devons éviter le destin auquel un tel cours nous conduit.
Les forces
productives du monde rural et l’éthique professionnelle des agriculteurs
portent sur nos rapports à la nature un regard opposé à la logique capitaliste.
Elles nous proposent de voir la nature comme partie d’un organisme vivant,
total, auquel l’être humain et la société appartiennent aussi. Selon cette
vision, l’utilisation des capacités productives naturelles doit se faire dans
le cadre d’une attitude respectueuse de cette totalité et de sa reproduction.
« Humaniser la nature et naturaliser l’être humain », prescrivait Karl Marx (2). C’est le sens de notre projet : utiliser
la science, la technologie et l’industrie pour produire des richesses — comment
faire autrement pour construire les routes, les centres de soins, les écoles
qui nous manquent et pour satisfaire les demandes de notre société ? — tout en préservant la structure fondamentale de
notre environnement. Pour nous, mais aussi pour les générations futures.
Les tensions
créatrices qui tiraillent le bloc national-populaire au pouvoir en Bolivie
caractérisent les dynamiques de transformation sociale : les révolutions
ne sont-elles pas des flux chaotiques d’initiatives collectives et sociales,
d’élans fragmentés qui se croisent, s’affrontent, s’additionnent et
s’articulent pour de nouveau se diviser et se recroiser ? Autant dire que rien n’y est défini par avance ».
(Alvaro Garcia Linera : Vice-président de l’Etat plurinational de Bolivie.
Auteur de Pour une politique de l’égalité. Communauté et autonomie , dans la
Bolivie contemporaine, Les Prairies ordinaires, Paris, 2008).
Entre l’Etat
« plurinational », la compétition entre les rackets trostkiens et le
sermon dégoulinant de marxisme de pacotille des intellos de gouvernement, le
prolétariat bolivien a peu de chance de sauver sa peau, et encore moins ses
retraites. Et son combat, même avec bâtons de dynamite, n’a rien d’exemplaire
pour le prolétariat universel. Les prolétaires sont là les dindons d’une farce
qui les dépasse, et leur colère est hélas
vissée dans une robuste cocotte-minute. A chacun ses mystifications continentales, aux prolétaires sud-américains les bisbilles entre fractions bourgeoises capitalistes d'Etat, aux prolétaires européens les écuries électorales et le syndicalisme d'Etat.
vissée dans une robuste cocotte-minute. A chacun ses mystifications continentales, aux prolétaires sud-américains les bisbilles entre fractions bourgeoises capitalistes d'Etat, aux prolétaires européens les écuries électorales et le syndicalisme d'Etat.
(1) Le scrutin de décembre 2009 fait suite à une
période de déstabilisation politique
(2) Karl Marx, Manuscrits de 1844, Editions sociales.
(2) Karl Marx, Manuscrits de 1844, Editions sociales.
[1] Les
7 et 8 mars derniers, dans la ville minière de Huanuni en Bolivie, en présence
de 1300 délégués représentants 100 organisations différentes, était fondé le
Parti des Travailleurs (PT). Son programme de gouvernement inclut des mesures
aussi avancées que la nationalisation sans indemnisation des hydrocarbures, des
mines et de l’ensemble des ressources naturelles, l’expropriation des grandes
propriétés terriennes, la nationalisation des banques, l’ouverture des livres
de comptes pour que les travailleur-se-s puissent en prendre connaissance et le contrôle ouvrier sur la production. Cette
initiative exceptionnelle a été impulsée par la très combative Fédération
Syndicale des Travailleurs des Mines de Bolivie (FSTM), et soutenue par les
principaux dirigeants de la Centrale Ouvrière Bolivienne (COB).(ce bla-bla
dithyrambique et servile est la prose du préposé trotskien sur le web)