(texte intégral et mauvaise traduction de l'espagnol, à lire ici : “Qui a peur de Jacques Camatte” - des nouvelles du front (dndf.org) je découpe de grands extraits car la logorrhée et les explications économico-politiques et modernistes de l'auteur sont lourdingues et peu accessibles au commun des lecteurs, dont moi. L'historique est intéressant au niveau informationnel, et on n'épiloguera pas sur la rupture de Camatte avec le marxisme et ses fréquentations avec les minables du modernisme;(marais de l'extrême droite à la cousin ou les rigolos d'Italie) ce père du wokisme.
Débuts de Jacques Camatte dans la Gauche Communiste Italienne et premiers travaux. Rupture avec le PCInt. Le point de départ de Camatte est le Parti Communiste International (PCInt), héritier du Parti Communiste Italien original, et expulsé de l’Internationale Communiste vers 1928. La biographie de Jacques Camatte est, quant à elle, très lacunaire : il aura réussi à devenir bien plus « anti-spectaculaire » que Guy Debord, par exemple. Camatte est né non loin de Marseille en 1935, exerçant en tant que professeur des Sciences de la Vie et de la Terre dans le sud de la France (Toulon, Brignoles, puis Rodez) jusqu’en 1967. Son parcours militant débute en 1953 avec son adhésion à la Fraction Française de la Gauche Communiste Internationale (FFGCI) au sein du groupe de Marseille en 1953. Quelques années après, il fait la connaissance de A. Bordiga (décédé en 1970) à Naples qu’il consultera à maintes reprises lors de l’élaboration de ses premiers textes.En 1957, le groupe français de la Gauche Communiste Internationale se lance dans la publication de la revue Programme Communiste, sous la direction de Suzanne Voute —germaniste et traductrice en collaboration avec Maximilien Rubel d’une grande partie de l’œuvre de Marx pour Gallimard et La Pléiade — quittant Paris pour s’installer dans le sud et prendre la direction du groupe. Voute a, selon toute apparence, une grande influence sur la personne de Jacques Camatte (il ne serait pas farfelu de penser qu’il a appris l’Allemand avec elle).
Suzanne Voute avait préalablement animé la Fraction Française de la Gauche Communiste Internationale jusqu’en 1949-1950, date à laquelle son compagnon, l’ex-membre du POUM, Albert Masó (« Véga »), entraîna avec lui vers Socialisme ou Barbarie (« S. ou. B ») l’immense majorité des membres de la FFGCI. Tout au long de l’année 1950, et jusqu’à l’été de cette même année, S. Voute s’était entretenue avec Cornélius Castoriadis de « S. ou. B » en vue d’une éventuelle fusion des deux groupes. (En 1951, Voute fonda le groupe français de la Gauche Communiste Internationale.)À partir de 1961, Camatte semble jouer un rôle de plus en plus important au PCInt, et il entame un véritable échange intellectuel très enrichissant avec Amadeo Bordiga. Origine et fonction de la forme parti (1961), par exemple, est un texte interne au PCI —écrit conjointement avec Roger Dangeville— dont la publication a dû être imposée par Bordiga lui-même, vus les remous suscités par ce texte au sein du parti.En 1963 Camatte fonde le « groupe de Toulon », mais l’année suivante il le quitte pour se rendre à Paris, où il entreprend de s’opposer à ce qu’il qualifie d’ « activisme trotskiste » : cartes du parti, réunions formelles présidées par un «responsable du parti », activités d’agitation autour de la vente du journal Le Prolétaire et pour un syndicat de classe « rouge », etc.
En 1964 la polémique s’intensifie, car à ce moment-là certains membres du PCInt considèrent que celui-ci devait intervenir plus activement dans les luttes qui se succédaient en Italie depuis 1962, et que la raison de l’incapacité du parti à s’insérer dans ces luttes résidait dans son mode d’existence, dans sa forme d’organisation. Ils proposent d’abandonner le centralisme organique —fondé sur la priorité de la défense du programme communiste, et l’absorption spontanée des fractions par-dessus les mécanismes démocratiques— au profit du centralisme démocratique léniniste.
Cependant, à la même date, lors de la réunion de Florence, Bordiga réagit énergiquement contre cette tendance, et cite, à cette occasion, entre autres, Origine et fonction de la forme parti, ce qui manifeste son accord avec ce texte, et encourage ceux qui entendent poursuivre la tâche entreprise avec lui sur cette lancée.
C’est également à cette date (1964) que Camatte s’attelle à une étude sur le VI° chapitre inédit du Capital et l’œuvre économique de Karl Marx, plus connu comme Capital et Gemeiwesen, —travail très apprécié de Bordiga—, dans laquelle est développée l’idée du passage de « la domination formelle à la domination réelle du capital ». Ce travail achevé en 1966 (l’année même que Camatte abandonne le PCInt), est publié seulement en 1968, dans le N° 2 d’Invariance.
Au cours de la réunion de Naples en juillet 1965, Bordiga persiste à rejeter le « centralisme démocratique », ainsi que toute mesure d’exclusion à l’encontre de Camatte, mais ne fait plus aucune référence à Origine et fonction… parmi le matériel destiné à commenter les thèses générales ; ainsi donc, Bordiga commence à reculer, en lâchant du lest à la tendance néo-léniniste et trotskisante qui s’imposera toujours davantage.
La trajectoire de Camatte au PCInt prend fin en 1966 après avoir signé le texte « Bilan » (rédigé par Roger Dangeville), la rupture devient inévitable. Suzanne Voute est, dès lors l’une des plus acharnées à demander l’exclusion de Camatte et de Dangeville, allant jusqu’à faire pression sur Bordiga. Celui-ci rejeta par principe toute « chasse aux sorcières ». La rupture ne fut pas « amicale » : Camatte, dépositaire en France des publications du PCInt dut se barricader chez lui pour pouvoir les conserver. Cependant, il décide de détruire tous les exemplaires, y compris les siens propres, dans lesquels ne paraissent pas des articles de Bordiga, selon lui afin de montrer «qu’il n’était pas un universitaire[1]».
Camatte résume ainsi sa relation avec Bordiga dans « Du parti-communauté à la communauté humaine », (1974): « Ce petit historique était nécessaire pour faire comprendre l’accord qu’il put y avoir avec A. Bordiga, sur la question du parti, ainsi que ses limites. Origine et fonction est en quelque sorte un texte charnière parce que beaucoup de polémiques s’articulèrent autour de lui (tous les éléments qui sortirent du pci, après 1962, l’attaquèrent toujours violemment) et parce qu’il est le point de départ d’un dépassement qui s’est déroulé avec le travail exposé dans la revue Invariance; parce qu’à cause aussi de l’opposition qu’il suscita, il provoqua le renforcement de la composante léniniste, avec exaltation du lien à la IIIème internationale de la part de A. Bordiga, mais surtout du PCInt qui, après 1966, s’immerge totalement dans le courant léniniste et perd toute originalité. »
Bref résume de Origine et fonction afin de caractériser le « bordiguisme »
Dans Origine et fonction… Camatte décrit les traits les plus caractéristiques de la Gauche Communiste Italienne afin la présenter dans son originalité et la séparer du léninisme et du trotskisme. La Gauche Communiste Italienne est un groupe des survivants du naufrage de la GC, qui s’était distinguée —conjointement avec les communistes de gauche germano-hollandaise, avec lesquels elle partageaient seulement l’antiparlementarisme de principe— car stigmatisées par Lénine dans son fameux pamphlet de 1920 Le gauchisme, maladie infantile du communisme. Toutefois, à la différence des germano-hollandais, les communistes de gauche italiens demeureront dans la IC jusqu’en 1928. D’après Origine et fonction, les traits principaux de la Gauche Communiste Italienne sont les suivants :
– La « théorie du prolétariat », surgissant une fois pour toutes en 1848 qui était censée anticiper tout ce que celui-ci devait faire afin de se constituer en classe et devenir le sujet de l’histoire avant de s’abolir lui-même et d’accéder au communisme. Selon la Gauche Communiste Italienne, la crise, basée sur la théorie de la valeur —qui représente le trait d’union avec la théorie du prolétariat— détruirait l’intégration du prolétariat dans la société bourgeoise, et permettrait la rencontre de celui-ci avec sa conscience, incarnée dans le parti[2].
– En tant que dépositaire du programme communiste, le parti n’est pas seulement le représentant du prolétariat, mais aussi la « préfiguration de la société communiste » c’est-à dire de la Gemeinwesen, la future communauté humaine. Le parti ne pouvait pas être défini par des règles bureaucratiques, mais par son être, et cet être résidait en son programme. Le parti était dit « formel », ou « historique », ce dernier vainqueur de la révolution communiste, ne s’identifie pas nécessairement avec un quelconque parti « réellement existant » pour l’heure.
– Le parti se définissait comme un organe de la classe, qui naissait —ou se reformait— spontanément lorsque la lutte de classe prenait de l’ampleur. Cette conception tente de dépasser l’opposition léniniste-trotskiste entre spontanéité et conscience. Ni l’organisation n’était considérée comme le mal, ni la spontanéité comme le bien, car cette dernière finit toujours par être absorbée par la stabilisation des rapports sociaux.
– En dernier lieu, le marxisme se définissait comme théorie des contre-révolutions, puisque selon le texte de Bordiga daté de 1951 intitulé Leçons des contre-révolutions, « tout le monde sait s’orienter à l’heure de la victoire, mais peu sont ceux qui savent le faire lorsque la déroute arrive, se complique et persiste. » Il était impossible de prétendre à l’action sans avoir préalablement défini la phase historique : révolutionnaire ou contre-révolutionnaire, de reprise ou de repli ; c’est pourquoi dans une période contre-révolutionnaire —par exemple avant mai 68— les internationalistes devaient éviter le piège de l’activisme et de l’immédiatisme et se concentrer sur le développement du programme et la critique de l’économie politique. […] C’est pourquoi, l’erreur de Trotsky, selon la Gauche Communiste Italienne, était d’avoir refusé de faire un bilan permettant de préparer le second assaut révolutionnaire, au lieu d’expliquer les raisons de la défaite par la trahison des chefs, les crimes de Staline, la passivité des masses, la mauvaise application des consignes, etc. […] Dans « La révolution communiste : thèses de travail », texte de Camatte en 1969, celui-ci résume ainsi la question : « La force de ce mouvement était d’avoir compris qu’il fallait battre en retraite. »
Invariance: la rupture théorique Camatte fonde la revue Invariance en 1967, prenant progressivement ses distances d’abord par rapport au bordiguisme, puis au marxisme classique, pour en arriver à une rupture totale qui est allée en se vérifiant série après série. Il y a eu cinq séries : I (1967-1969), II (1971-1975), III (1975-1983), IV (1986-1996), et la dernière V (1997-2002). Il est possible de diviser ses apports en deux aspects principaux (ce qui a permis de se réclamer de l’un ou de l’autre de ces aspects, en ignorant ou en rejetant le reste).a) Sauvetage de la « part maudite » du communisme
« La rupture de la continuité organisationnelle impose une étude théorique plus exhaustif, une rectitude encore plus grande et un enracinement dans le passé plus profond, une intégration de tous les courants, qui, même partiellement, défendent la théorie du prolétariat. » (« La révolution communiste : thèses de travail », 1969)
Non seulement Camatte se voua à sauver des textes importants de la Gauche Communiste Italienne, mais il tira également de l’oubli les gauches germano-hollandaise, anglaise et étatsunienne: les deux premiers n° de la série I étaient respectivement consacrés à Origine et fonction de la forme-parti et à Capital et Gemeinwesen. (Les n° 3, 4, et 5 furent consacrés intégralement à la publication de textes de Bordiga, à l’exception des « Gloses critiques marginales à l’article “ Le roi de Prusse et la réforme sociale ” » de K. Marx, incluses à la fin du n°5, et dont nous reparlerons à propos de l’Espagne et du groupe Etcétera.) Les thèses du n° 6 d’Invariance sont consacrées à la publication d’un essai monographique, « La révolution communiste : thèses de travail » (1969), qui devaient être illustrées par des textes provenant de diverses tendances du mouvement ouvrier, c’est ainsi que dans les n° 7 et 8 de la première série furent publiés des textes de Gorter, Pannekoek, Sylvia Pankhurst, Lukács, les communistes de gauche étatsuniens, du KAPD et de la revue Bilan. Enfin, les n° 9 et 10 de la première série renouvelèrent la publication des textes de Amadeo Bordiga. Le n° 5 de la Série II publia le texte de Gorter « L’Internationale Communiste Ouvrière » (1923), et dans le n° 6 de la même série le « Manifeste du Groupe ouvrier du Parti communiste Russe » (1923) de Miasnikov.
Tout cela dans une période de temps très brève, puisque la série II d’Invariance prend fin en 1975, et que le gros de ces publications et de ces traductions furent réalisées avant 1971. Furent aussi traduits plusieurs textes classiques de jeunesse de Marx, tel que « Sur la Question Juive », « Critique de la Philosophie de l’État de Hegel » — de fait, les « Gloses marginales…» avaient été traduites en France dans les années 20, et il n’y eut aucune autre traduction avant celle de J. Camatte.
(…)
Phénoménologie du racket politique
Dans la fameuse texte/lettre de 1969, «De l’organisation », Camatte après avoir caractérisé la bande délinquante comme résultat de la contention de l’instinct élémentaire de révolte dans sa forme immédiate, note que la bande politique, prétend, au surplus, transformer sa communauté illusoire en modèle pour toute la société, et que son acharnement consiste à « faire cadrer la réalité avec son concept d’où toute la sophistique au sujet du décalage entre moments objectifs et moments subjectifs » et que « Tout mouvement immédiat qui ne reconnaît pas cette conscience (et tout racket politique prétend être le lieu conscientiel véritable) est condamné. La condamnation se double de justification : caractère prématuré, impatience de ceux qui se sont révoltés, manque de maturité, provocation de la classe dominante ».
Vision des luttes du moment (68 long)
Selon Jacques Camatte, Mai 68 ne fut pas une surprise ; « non qu’on l’eut prévu en totalité, mais on s’attendait à un phénomène révolutionnaire […]. On avait analysé la révolution en domination formelle du capital, on espérait voir celle en domination réelle qui ne pourrait pas lui ressembler. En conséquence, si on n’avait pas été capable de la décrire on avait pensé i’ inévitabilité de son originalité. » (« Vers la communauté humaine », 1976)
Dans ce texte il ajoute ceci : « le plus important c’est qu’on avait affaire à un mouvement révolutionnaire qui ne posait pas une détermination classiste, qui manifestait donc bien l’exigence indiquée dans Origine et fonction de la forme parti: une révolution à un titre humain. […] » (« Vers la communauté humaine », 1976)
D’autre part, Camatte soutient que Mai 68 ne fut pas la révolution, mais son émergence : « Le mouvement de Mai […] signifiait la fin de la phase de contre-révolution. » (« Mai–Juin 1968 : Théorie et action », 1968)
Il reconnaît, une fois de plus dans « Vers la communauté humaine » (1976) « il y a un certain retour à la théorie marxiste, une purge limitée des tares lénino-trotskystes qui lui furent appliquées, mais il n’y a aucun mouvement prolétarien même de faible amplitude qui vienne prendre en charge ce que A. Bordiga appelait l’œuvre de restauration et d’affirmation de la théorie […] »
Et en dernier lieu, il met en contraste les limites du Mai français, centrées autour de la revendication de la démocratique directe, avec ce que Camatte considère comme le mouvement le plus avancé de l’époque. Ceci est un aspect que l’on n’a pas l’habitude de mettre au premier plan : une des choses qui firent le plus d’impressions sur Camatte, et qui brouillèrent les calculs théoriques de Bordiga et Cie. au sujet du retour de la révolution, qui selon leurs attentes devaient intervenir avec une réunification allemande, ou en tous cas, de l’Est, non des USA. Ce qui surprend vraiment Camatte c’est le mouvement du prolétariat noir étatsunien, et probablement cela est au fondement de ses nombreuses théorisations du moment.
« Par là, [Mai 68] il est en retrait sur le mouvement prolétarien noir aux USA. Au sein de ce dernier, certains élément ont compris la nécessité de rejeter une fois pour toutes la démocratie. » (« Mai–Juin 1968 : Théorie et action », 1968)
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Ceci, qui est fondamental, est relié dans le texte « Le KAPD et le mouvement prolétarien » (1971) avec le thème de « la classe universelle » :
« La dissolution de la société est désormais en acte aux E.U. L’unité du prolétariat classe universelle ne peut s’y actualiser qu’à la suite d’une lutte tenace, décidée, sans compromis, contre le capital et dans une certaine mesure à travers une lutte au sein de la classe universelle elle-même. Il n’y a pas à revendiquer la reformation du prolétariat classique, ce qui équivaudrait à vouloir restaurer le passé comme l’on comprit certains révolutionnaires noirs américains (Boggs par exemple).»
(…)
Comme prévisible, l’abandon de la théorie du prolétariat se traduisit par un virage à 180° dans la direction prise par la revue. Dans les « Thèses provisoires », (1973) signale déjà que « l’affirmation de la dimension biologique de la révolution etc., conduisirent les camarades produisant Invariance à essayer de préciser et d’exposer une certaine représentation positive du devenir de l’humanité, de la venue de la révolution […] et l’on constatait l’immensité des sujets qui inévitablement se présentaient à nous. »
Répercussion directe de l’œuvre de Jacques Camatte
En France : Il y a une influence claire et importante de J. Camatte sur « l’ultragauche » (fr. dans le texte) post 1968 en général, à travers la publication des textes des classiques maudits de la gauche communiste, sur La Vieille Taupe, Le Mouvement Communiste, Dauvé —avec certaines spécificités que nous examinerons plus loin— sur des groupes tels que Négation, Le Voyou, Les Amis de 4 Millions de Jeunes Travailleurs (influence plus marginale, ce dernier groupe fut en effet plus influencé par Dauvé et l’IS) ; on ne peut également pas comprendre la crise d’ICO sans l’influence d’Invariance sur Dauvé et d’autres. En général —chose rarement mise en relief— à partir de 68, tout le courant autogestionnaire (ou de « gestion ouvrière ») basée sur les théories de « S.ou B. » [Socialisme ou barbarie] entre en crise, et ce fut précisément alors que les anciens de « S. ou B. », Castoriadis, Lyotard, Lefort débutèrent leur carrière de stars intellectuelles.
En Italie : Invariance influença des groupes et des individus minoritaires mais significatifs, qui critiquaient les limites des conseils en tant qu’idéologie opérante, dans une large mesure car les staliniens et gauchistes (opéraistes inclus ) ne les laissaient pas intervenir dans les assemblées. Parmi ceux-ci, l’Organisation Conseilliste de Turin, ou le groupe « Ludd », formé en 1969 à partir d’éléments d’origine anarchistes en majorité, dissout en 1971.
En Grande Bretagne, à partir de 1975 le groupe Solidarity entre en crise prolongée. C’est de cette année là que date le « texte perdu » “The illusions of Solidarity”[18] publié seulement en 2011, œuvre de David Brown, membre de Solidarity qui traduisit un bon nombre de textes de Camatte en anglais, et fit une critique approfondie de ce groupe qui disparaîtra l’an suivant (1976), bien que son agonie se prolongea un peu encore.
En Espagne? L’influence la plus perceptible s’exerça sur le Movimiento Ibérico de Liberación (MIL), au travers de la librairie La Vieille Taupe (« lettre de la Vieille Taupe au MIL », Paris, 8 février 1971 ) où l’on peut lire ceci : « Généralement notre opinion se trouve exprimée dans les textes [Cahiers ] Spartacus que nous vous avons donné : ceux de Guillaume et Barrot dans le Kautsky, le prologue au texte de R. Luxembourg autour des grèves en Belgique, et tous les Invariance. Ces écrits suivent notre évolution et nous sommes d’accord avec eux, à exception de certains points qui demandent des précisions et des critiques, puisque Invariance comprend deux sortes de textes
1)
Textes classiques et historiques du mouvement bordiguiste.
2)Textes
rédigés par les personnes qui publient Invariance.
Dans ces textes importants et enrichissants, nous avons trouvé des points inacceptables —léninisme, date de la Révolution, etc.— . Nous pensons que le numéro 3 d’Invariance (Théorie du Prolétariat) est particulièrement important. Faites-nous savoir ce que vous en pensez. »
On peut donc supposer que les gens de La Vieille Taupe n’étaient pas en complet accord avec certains textes de Camatte en 1971, alors que Camatte n’avait pas encore abandonné la théorie du prolétariat, ni rien de tel).
PS: j'ai su qu'il avait apprécié certains de mes livres et bien rigolé à la lecture de mon Précis de communisation, ignoré par les intellectuels crétins du CCIE.