"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mercredi 12 mars 2025

NORMALEMENT IL N'Y AURAIT PAS D'AUTRES SOLUTIONS QUE LA GUERRE (2ème partie)


 Un Populisme pas du tout irrationnel et la question sociale

« L’accentuation des forces centrifuges et la tendance à la perte du leadership mondial pèsent depuis de nombreuses années sur la capacité de l’État US à se doter de la fraction la plus adaptée à la défense de ses intérêts, à l’image de l’arrivée au pouvoir des néoconservateurs au début des années 2000 ». CCI

Analyser au plan historique le changement de période actuel en train de passer d'un monde capitaliste multipolaire vers un retour à un monde impérialiste bipolaire, est une tâche fondamentale pour le maximalisme marxiste, mais aussi périlleuse que propice à un enthousiasme immodéré ou à des conneries politiques.1

Dans l'article du 20 février je me moquais de la croyance du CCI  en une irrationalité du capital et à sa méchanceté, maintenant ils nous disent qu'il est immoral (oh putain Sainte Thérèse), et dans un autre, en 2022, on persiste à imaginer un affaiblissent de la puissance américaine, ibidem le 26 février dernier (cf. Les hommes d'affaire au pouvoir). Une analyse plantée ![1]

En me répondant indirectement le 3 mars (Trump 2.0 : De nouvelles étapes dans le chaos capitaliste ») - car pour le néo-stalinisme poussif l'individu n'existe pas2 – et d'une façon journalistique, donc sans jouer au moins le rôle d'une organisation prenant position du point e vue de classe dans la situation actuelle, le CCI persiste et signe. Les années 1990, malgré les efforts des États-Unis, auraient illustré, non pas la formation d’un nouvel ordre mondial, mais l’accentuation du chacun pour soi en politique étrangère, et donc l’affaiblissement du leadership américain. Persiste une ignorance de la nature et du financement des cliques terroristes (par exemple par la CIA ou le criminel de guerre Netanyahou), en reprenant benoîtement l'universelle et consensuelle fustigation d'un terrorisme généraliste, au milieu parfois de géniales intuitions politiques :

« Le terrorisme n’a pas reculé : au contraire, Al-Qaïda a bénéficié d’un formidable nouvel élan qui a provoqué des attentats sanglants en Europe occidentale. Même aux États-Unis, les expéditions militaires, qui ont coûté cher en argent et en sang, sont impopulaires. Mais surtout, la guerre contre le terrorisme n’a pas réussi à rallier l'ensemble des puissances impérialistes européennes et autres à la cause des États-Unis. La France et l’Allemagne, contrairement à ce qui s’était passé en 1990, ont choisi de ne pas participer aux invasions américaines ».

La dernière remarque est pourtant intéressante pour comprendre le lâchage de l'Europe par America First. L'intuition et une juste appréciation de l'état actuel de l'impérialisme américain ne sont pourtant pas aux premières loges, concernant  les conséquences de la première présidence de Trump :

« Dès sa première présidence, la politique « America First » de Trump a contribué à détruire la réputation d’allié fiable des États-Unis et de leader mondial doté d’une politique cohérente et d'une boussole morale. En outre, c’est au cours de son mandat que de sérieuses divergences sont apparues au sein de la classe dirigeante américaine au sujet de la politique étrangère de voyou de Trump. Des divergences cruciales sont apparues au sein de la bourgeoisie américaine quant à savoir quelle puissance impérialiste était une alliée et qui était une ennemie dans la lutte des États-Unis pour conserver leur suprématie mondiale.(...) Dans le même temps, le refus des États-Unis de s’engager directement au Moyen-Orient a alimenté une foire d’empoigne des impérialismes régionaux dans la région : l’Iran, l’Arabie saoudite, la Turquie, Israël et la Russie, le Qatar, ont tour à tour tenté de tirer profit du vide militaire et du chaos ».

Accroître la division ou favoriser un certain chaos n'est pourtant pas une marque de faiblesse ! Et en totale contradiction avec cette histoire d'affaiblissement, ils nous décrivent pourtant un constat très juste, c'est à dire comment la Russie est tombée dans le piège américain...pas du tout en voie d'affaiblissement! (je rappelle que c'est toujours la fraction démocrate américaine qui mène les guerres et quand celles-ci deviennent dangereuses au plan intérieur ce sont les républicains qui succèdent pour jouer la partition pacifiste-patriotique)3.

« L’invasion russe de l’Ukraine en 2022 a permis à Joe Biden d’imposer une nouvelle fois l’autorité militaire américaine aux puissances récalcitrantes de l’OTAN en Europe, les obligeant, notamment l’Allemagne, à augmenter les budgets de défense et à soutenir la résistance armée ukrainienne. Cela a également contribué à épuiser la puissance militaire et économique de la Russie dans une guerre d’usure et à démontrer la supériorité militaire mondiale des États-Unis en termes d’armement et de logistique qu’ils ont fournis à l’armée ukrainienne ».

Le bordel au Moyen orient n'est pas du fait seulement de l'impérialisme américain. Il ne se gêne pas et impose sa loi aux belligérants locaux tout en flattant les colons israéliens sans vergogne et sans aucun souci pour les spectateurs du monde entier, dont beaucoup sont plutôt admirateurs (pour autant que ça dure).

UNE INCOMPREHENSION DU BONAPARTISME POPULISTE

Le populisme de Trump une faiblesse ? Une option dérangeante pour la haute bourgeoisie ? L'analyse est ici fausse et ne comprend pas un classique partage des tâches, obligatoire pour pallier à l'usure de la mystification gauche/ droite :

« Nous avons décrit comment les problèmes de navigation dans le chaos impérialiste qui s’est développé après 1989 ont conduit à des divisions au sein de la classe dirigeante américaine sur la politique à mener, et transcrit l’évolution de la politique populiste de l’America First par rapport à une politique plus rationnelle visant à préserver les alliances du passé. La réélection de Trump au pouvoir, même après la débâcle de sa première présidence, est le signe que ces divisions internes n’ont pas été maîtrisées par la bourgeoisie et qu’elles recommencent à affecter sérieusement la capacité des États-Unis à mener une politique étrangère cohérente et conséquente, au point même de mettre en péril sa principale préoccupation, qui est de bloquer ou de prévenir la montée en puissance de la Chine ».

C'est encore une fois à côté de la plaque, toute la bourgeoisie US est admiratrice du bon boulot de Trump pour isoler la Chine, en particulier dans sa volonté d'humilier l'Europe principal client de la Chine.

Trump se fiche de l'Ukraine comme il se fiche de Taïwan. Il est tout simplement enclin à se partager le gâteau avec les dictateurs chinois et russe, comme il se fiche de désagréger l'OTAN. Il favorise le chaos complet dans le puzzle européen, et chacun joue son rôle de gendarme régional ; par exemple la Turquie en Syrie. Et ils nous ressortent l'ânerie sur la riviera palestinienne en refusant de prendre en compte mon information sur le « pétrole palestinien » (cf. articles précédents »..

« L’objectif de reprendre le contrôle du Panama ; la proposition d'« acheter » le Groenland ; la proposition barbare de nettoyer ethniquement les Palestiniens de la bande de Gaza et de transformer cette dernière en une Riviera ; toutes ces premières déclarations du nouveau président sont autant dirigées contre ses anciens alliés que contre ses ennemis stratégiques. La proposition concernant Gaza, qui profiterait à son allié Israël en supprimant la solution des deux États en Palestine, ne ferait qu’attiser l’opposition des autres puissances arabes, ainsi que de la Turquie et de l’Iran. La Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne se sont déjà prononcées contre cette proposition de Trump ».


Mais ensuite on se remet en selle avec une intuition remarquable :

« La guerre commerciale protectionniste proposée par la nouvelle administration américaine porterait également un coup massif à ce qui reste de la stabilité économique du capitalisme international, qui a soutenu la puissance militaire des États-Unis, et se répercuterait sans aucun doute sur l’économie américaine elle-même sous la forme d’une inflation encore plus élevée, de crises financières et d’une réduction de son propre commerce. L’expulsion massive de la main-d’œuvre immigrée bon marché des États-Unis aurait des conséquences économiques négatives et autodestructrices pour l’économie américaine ainsi que pour la stabilité sociale ».

On est loin d'un affaiblissement américain encore une fois !

« Néanmoins, malgré la politique autodestructrice à long terme de « l’America First », les États-Unis ne céderont pas leur supériorité militaire à leur principal ennemi, la Chine, qui est encore loin d’être en mesure de les affronter directement à armes égales ».

Sur le plan social il n'est pas sûr en effet que Néron ne soit pas indétrônable !

« Le mouvement MAGA de Donald Trump est arrivé au pouvoir en promettant à l’électorat plus d’emplois, des salaires plus élevés et la paix dans le monde, en lieu et place de la baisse du niveau de vie et des « guerres sans fin » de l’administration Biden. Le populisme politique n’est pas une idéologie de mobilisation pour la guerre comme l’était le fascisme.

En fait, la croissance et les succès électoraux du populisme politique depuis une dizaine d’années, dont Trump est l’expression américaine, reposent essentiellement sur l’échec croissant de l’alternance des vieux partis établis de la démocratie libérale au sein des gouvernements pour faire face à la profonde impopularité de la croissance vertigineuse du militarisme, d’une part, et aux effets paupérisants d’une crise économique insoluble sur les conditions de vie de la masse de la population, d’autre part ».

Ces quelques remarques profondément justes montre une incapacité à prendre en compte la nature et la dangerosité du populisme. Le populisme est avant tout une idéologie petite bourgeoise. Or le CCI a toujours considéré que la petite bourgeoisie n'avait aucun rôle premier et n'était au fond que bourgeoise. Et de nous ressortir les grelots vantant une classe ouvrière ressuscitée par quelques grèves corporatives et presque pure comme l'eau de Perrier (quoique).

« La classe ouvrière, contrairement aux délires xénophobes du populisme politique, n’a pas de patrie, pas d’intérêts nationaux et est en fait la seule classe internationale dont les intérêts communs dépassent les frontières et les continents. Sa lutte pour défendre ses conditions de vie aujourd’hui, qui a une portée internationale (les luttes actuelles en Belgique confirment une fois de plus la résistance de classe dans tous les pays) constitue donc la base d’un pôle d’attraction alternatif à l’avenir suicidaire du capitalisme, à savoir les conflits impérialistes entre les nations »

« La classe ouvrière (actuelle) n'a pas de patrie « ; ça c'est eux qui le disent. C'est oublier que le prolétariat moderne est entouré, voire parfois noyé au milieu d'immenses couches petits bourgeoises (cf. Les gilets jaunes, le féminisme stalinien, l'écologie bourgeoise, etc.).Oublier aussi que la démocratie sournoise que le CCI voulait ériger en axe de bataille a fait plouf avec le retour du danger imminent de guerre généralisée. C'est oublier que la question de l'immigration et des criminels OQTF n'est pas une problématique raciste en soi, ni injustifiée, aiq qui au bout du compte porte atteinte à l'internationalisme du prolétariat. La campagne de la presse américaine de gauche contre le dictateur Trump n'ébranle aucunement les masses qui ont voté pour lui, un dictateur « qui promet de les débarrasser justement de cette élite démocratique pourrie ». Et ce n'est pas l'injonction (éducatrice et morale) du CCI de ne pas se laisser « distraire » et venant sur le terrain de la défense « des transgenres, de la diversité... ». Tiens un même langage sociologique gauchiste !

Cette incompréhension de la force du populisme se vérifie par cette incapacité à en observer la diversité ((sic). Il y a un populisme de droite mais aussi de gauche. LE populisme de gauche ne pose pas au défenseur de la classe ouvrière mais du peuple. Quant à la force dynamique LFI elle est devenue franchement veule par les temps qui bondissent :

« La force la plus dynamique du Nouveau Front populaire est La France insoumise (LFI), qui se réclame de la classe ouvrière et du socialisme, vante ses liens aux ouvriers en lutte contre les politiques néolibérales de Macron (par exemple, elle appelle à l’abandon de la réforme de la retraite à 64 ».

 De plus, venir nous raconter que la bourgeoisie serait en passe de perdre « le contrôle global de son appareil » étatique, à cause de partis populistes « irrationnels » et no future du capitalisme, car ils « promulguent les théories conspirationnistes les plus absurdes » ! Franchement n'importe quel journaliste trou du cul «élitaire nous serine cela à longueur de journée. Il y a des conceptions conspirationnistes chez Mélenchon (les riches et les juifs) et chez Le Pen (les arabes) mais l'accusation de conspirationnisme pointe chaque fois que vous sortez du discours officiel, comme la bien connue dénonciation du fachiste qui sommeille en tout contradicteur des idéologies dominantes et dormantes. 

 Oui, contrairement à la montée du fascisme au cours des années 30, le populisme ne constitue pas le résultat d’une volonté délibérée des secteurs dominants de la bourgeoisie. En Hongrie, en Italie, en Argentine, etc. partout où des factions populistes ont pris le pouvoir, elles ne sont pas plus irresponsables que les factions classiques. Cette apparition et montée s'expliquerait par la fumeuse décomposition ! C'est ridicule et faux. Les populismes sont une solution bien bourgeoise et contrôle par les financiers (ouh le complotiste) pour barrer la route au prolétariat, le décourager en le noyant dans un peuple paupérisé de plus en plus et qui sert d'image à la classe ouvrière pour lui dire : si tu veux avancer plus loin, tu tomberas dans le ravin. Intermède provisoire sauf si la guerre y met fin.




NOTES


1 Cf. mon article HOMMES D’AFFAIRES et article du CCI: « À la différence du Moyen-Orient, la politique des États-Unis en Ukraine relève d’une stratégie savamment mise en place pour affaiblir la Russie et son alliance avec la Chine, et resserrer les liens des États européens autour de l’Otan. Trump pourrait remettre en cause cette stratégie et affaiblir d’autant plus le leadership américain. Que Trump décide de lâcher Kiev ou de « punir » Poutine, les massacres vont inéluctablement s’aggraver et peut-être s’étendre au-delà de l’Ukraine »(article du CCI sur TRUMP et le chaos généralisé comme seule interprétation du monde actuel).

2Je pourrais aussi qualifier tout autant cette secte paranoïaque de maccarthysme, ne connaissant pourtant de son histoire intérieure que les 20 premières années . Ce groupement dinosaure, demi centenaire a la particularité, comme les sectes religieuses, de secréter de grands schismes séquentiels ..lilliputiens avec procès en sorcellerie policière. C'est le seul groupe à ma connaissance qui accable de reproches sans fin ses intellectuels les plus brillants qui ont fini par s'en aller ou être expulsés, certainement parfois du fait de leurs dérives personnelles opportunistes ou petites bourgeoises ; mais de là à les persécuter pour leurs regrets, des racontars discutables ou bien reflets d'une réalité confondante, cela procède de l'esprit de meute. S ou B par exemple a produit des universitaires ou des historiens de renom, qui avaient abandonné un engagement politique de secte étouffant finalement. Dans le cas du CCI, plusieurs éléments brillants en sont sortis, et même si je n'ai pas partagé les ruptures ou désaccords de fond, je reste admiratif de travail d'un historien comme Bourrinet, d'un sociologue comme Raoul Victor, d'un orateur comme Juan, d'un économiste marxiste comme Marcel de Belgique, dernière cible du maccarthysme cciesque ; et lui le pauvre avait tenu 33 ans ! Je crois savoir que Lénine conservait une certaine admiration pour le renégat Kautsky ! Peut-être suis-je moi-même devenu paranoïaque en me demandant s'ils ne comptaient pas dans leur rang un appointé de la CIA ou une Sandrine Rousseau, qui avait fait supprimer les bulletins internes ? Plus ils persistent dans ce genre de littérature judiciaire, au lieu ce laisser cela au rang des faits divers du maximalisme, sans en faire un pataquès, plus ils dégoûtent les jeunes révoltés de s'approcher des minorités réellement anticapitalistes et cloisonnées. N'empêche que leur Revue internationale reste d'un niveau politique élevé, et peu courant (contrairement leur journal-tract, simpliste et répétitif). Mais jugement subjectif , n'est-ce pas, car je suis probablement moi aussi un intellectuel individualiste et anarchiste ?

3C'est le démocrate Johnson qui mène la guerre au Vietnam, c'est le républicain Nixon qui y met fin ! Avec un peu de réflexion c'est pareil en France ; c'est la gauche bourgeoise qui est aux avant-postes pour mobiliser le prolétariat et à la fin les fractions de droite reprennent les choses en main.

NORMALEMENT IL N'Y AURAIT PAS D'AUTRE SOLUTION QUE LA GUERRE (première partie)

 


 Discours épidictique de célébrités et de quelques anonymes

 «Les décisions politiques, les équipements militaires, les budgets sont une chose, mais ils ne remplaceront jamais la force d’âme d’une nation» ». Macron

«Il n’y a pas un Français qui n’a pas compris» que le chef de l’État, «avec un ton très martial»«explique quasiment qu’il faut transformer les usines de Kleenex en usines d’armement parce que la guerre est pour demain» ».

Marine Le Pen

« Hyperactivité, impulsivité?C'est donc avec la frustration d'un enfant roi privé de jouet que le président Manu a enfilé son costume préféré : celui de général en chef des armées. Avec une satisfaction à peine dissimulée, il s'est adressé à la nation pour nous promettre du sang, des larmes, et surtout nous réclamer du pognon ».Anonyme

«  Pour ces familles russes, qui s’efforcent d’ignorer la guerre menée par leur pays et qui se prenaient même, ces dernières semaines, à anticiper la paix, le retour à la réalité a été brutal ». (quotidien)

 

 «  On peut aussi couper dans les dépenses sociales…ou tout simplement ne pas se réarmer !La Russie ne va pas attaquer la France Macron dehors ». Anonyme

 « On nous demande notre avis sur ces dépenses inutiles ??? »Anonyme

 Jamais l'URSS communiste n'a attaqué un pays de l'OTAN Ce n'est pas une Russie deux fois plus petite et ayant subi des combats très difficiles et coûteux en Ukraine qui recommencera de sitôt
Mais Macron a sauté sur l'occasion pour se faire passer pour le leader de l'Europe.
Il espère que les Européens lui en seront reconnaissants si un jour comme il le souhaite un président de l'Europe est élu ».
Anonyme

« Macron par-ci, Macron par-là, Macron omniprésent, omniscient, omniscène. Guerre en bandoulière, posture martiale, discours calibrés : tout est image, tout est mise en scène. La politique devient showbiz, et le chef de l’État, star principale du grand théâtre médiatique ». Anonyme

« A quelle menace européenne voudrait-on nous faire croire Le fantasme et le délire sont au pouvoir grâce à la mise en scène de Macron. Il faut stopper la guerre dès aujourd'hui avant que la destruction ne soit plus ni arrêtable ni même réparable. L'attitude va-t-en guerre on en connaît les résultats . Les bilans sont des dizaines de millions de mort pour en revenir à la situation de départ ». anonyme.

Pascal Praud a accusé Emmanuel Macron de « précipiter la France dans une guerre, comme ce pilote allemand, Andreas Lubitz, fonça en 2015 avec son avion dans une montagne des Alpes et tua 149 passagers ».

 

 «Nous sommes passés de la question de savoir si la guerre va se terminer à celle de savoir comment elle va se termine ». Mike Waltz (conseiller américain à la sécurité nationale)

 

 

  Malgré la veulerie et la soumission lâche des divers médias derrière Napoléon Macron (le quatrième ou le cinquième?)– les MSN, BFM, CNEWS, LFI -  les sondages si bien orientés (la réponse est dans la question) et enfin l'affirmation que « les français ont peur » et savent bien que après l'Ukraine « ce sera notre tour », le battage nationaliste ne passe pas[1]. Mélenchon et la gauche bourgeoise qui la ferment ou réclament un peu plus d'armement « français.

Ce qui transparaît, souvent avec perspicacité dans les commentaires anonymes de lecteurs lambdas. Mais aussi chez des politiques futés comme le gaulliste Pierre Lellouche qui a si bien relevé les zigzags de Napoléon 5 dans sa lettre à icelui :

 

« (…) Quant à l’Ukraine, vous avez commencé par essayer de dialoguer avec Poutine, à juste raison d’ailleurs, en comptant sur votre proverbiale force de conviction, mais sans avoir les moyens de peser, puisque vous n’étiez pas en mesure d’apporter un accord sur la neutralité de l’Ukraine qui aurait pu empêcher la guerre. Vous avez insisté ensuite sur la nécessité de «respecter les intérêts de sécurité de la Russie» en évitant surtout de l’«humilier», cela avant un nouveau changement de cap à 180 degrés, face aux protestations des pays d’Europe centrale qui vous accusaient d’être pro-Poutine et de «macroner» . Depuis votre discours de Bratislava en juin 2023, vous proclamez donc que «la Russie ne doit pas gagner cette guerre», en martelant l’idée que nous devrions aider l’Ukraine «aussi longtemps que nécessaire». Vous avez été le premier également à proposer l’envoi de soldats en Ukraine, dès février 2024, pour des missions de combat ou de formation non définies, une proposition compromise par la dissolution, mais que vous avez reprise le 5 mars, cette fois avec un rôle de «maintien de la paix» dans le cadre d’un éventuel cessez-le-feu. Vous avez voulu vous positionner ainsi comme le chef de guerre d’une nation menacée, et comme le patron d’une Europe de la défense en gestation, que la France aurait vocation à diriger. Ce vaste programme, comme l’aurait qualifié le général de Gaulle, vous avez eu soin de le présenter comme parfaitement indolore : pas d’augmentation des impôts avez-vous promis, pas non plus de retour au service militaire ». Pour résumer, alors que Trump veut l’arrêt des combats maintenant , ni l’Ukraine ni l’Europe ne veulent s’y résoudre. Les uns veulent croire encore possible une victoire militaire sur la Russie, qui permettrait un changement de régime à Moscou et ainsi d’en finir enfin avec l’ADN impérialiste des Russes. D’autres savent la guerre perdue... ».

La fraction centriste (élitaire) au pouvoir en France, qui a été conçue pour endiguer la montée du populisme, s'est muée tout à coup en faction la plus belliciste « au nom de la paix » (ils parlent tous au nom de la paix en faisant la promotion d'armes de guerre sophistiquées). Ragnagna !  a rugi crâne d'oeuf Le Cornu : « Nous refuserons la démilitarisation » du pays. C’est ce que réclame Vladimir Poutine, qui a déjà obtenu des États-Unis, avant même le début des discussions, que l’Ukraine ne rejoigne pas l’Otan ».

Ni l'Europe des pieds nickelés ni la France n'ont pourtant les moyens de la ramener, et sur tous les plans, économiques, militaires et...face à la lutte de classe en potentiel. (on va peut-être calmer l'aspiration à une retraite anticipée mais pas faire admettre la mobilisation des jeunes pour que Napoléon 5 devienne empereur d'Europe).

« À huis clos, les militaires européens ont pu faire le décompte de leurs capacités. Celles-ci sont limitées. Seuls la France et le Royaume-Uni détiennent des capacités militaires réellement opérationnelles pour encadrer un déploiement potentiel en Ukraine. Les contours de celui-ci restent à définir. « Il faut des réponses claires » sur le mandat et les objectifs d’une telle mission, a expliqué Ruben Brekelmans. Il n’est pas le seul à s’interroger en Europe. Beaucoup d’états-majors doutent de pouvoir s’engager sans appui américain, c’est-à-dire un engagement américain à soutenir les Européens en cas d’escalade. (…)  Mais à deux reprises en l’espace de 48 heures, la page de l'Elysée a clairement laissé percer l’agacement présidentiel. Dimanche, la présidence a frontalement démenti, via le réseau social, des propos que lui prêtait Le Journal du dimanche, selon qui l’Élysée assumait de vouloir «faire peur» dans le contexte de la guerre en Ukraine. «En cette période grave où, face à la menace russe, la quasi-totalité des chefs d’État et de gouvernement européens prend des mesures inédites pour assurer leur défense, chacun doit veiller au respect de la parfaite véracité des faits, intimait le message. Le moment exige lucidité, patriotisme et sens de l’unité nationale.»

Or justement être lucide face au barouf propagandiste nationaliste de la clique à Macron, c'est, pour tout jeune ou demoiselle, avoir peur de la boucherie patriotique qu'il voit à l'oeuvre aussi bien à Gaza qu'en Ukraine. Quand la girouette présidentielle aux ordres des financiers et des trusts pétroliers lui promet l'obéissance patriotique au front, c'est un langage qui lui est totalement étranger ou bon pour les anciens jeux vidéos . Les bobards macroniens s'accumulent et finissent dans le ridicule au même titre que les armes de destruction massive de ce pauvre Saddam Hussein. Poutine ne veut ni de la Pologne, ni de la Moldavie (y a quoi en Moldavie?),  ni de toute l'Ukraine, ni envahir Paris. Poutine défend le nationalisme russe et ses frontières classiques. Il n'est ni Hitler ni un partisan d'une guerre éternelle. Il a tout intérêt à saisir la main américaine d'autant qu'elle ridiculise les prétentions européennes et de stopper un probable effondrement intérieur économique et politique; trois ans c'est déjà beaucoup pour une guerre d'ampleur mondiale; les deux guerres mondiales n'ont pu durer plus de quatre ans...

 Quant à l'unité nationale, elle est bien mal en point grâce à la CIA. Quand le sage pointe la CIA l'idiot regarde Trump comme son inventeur.

On oublie que les Etats modernes fonctionnent plus que jamais avec leurs services secrets, leurs propres sondages clandestins et la complicité des journalistes et des avocats. Le populisme, qui reste selon moi une forme de bonapartisme reste incompris dans sa dimension petite bourgeoise (comme on en traitera dans l'article suivant concernant la vision étriquée du CCI). Il ne faudrait pas rester les yeux rivés en permanence sur le cas de l'Ukraine et le spectacle les négociations de paix officielles, et les analyses qui pronostiquent la future déchéance du Néron américain.

Père, gardez-vous en face; père, gardez-vous derrière !

On l'oublie mais la domination politique bourgeoise outre d'être devenue psychologique est devenue profondément wokiste. Le wokisme est une hérésie conceptuelle, un révisionnisme politico-historique qui semble bien avoir été inventé par la CIA puis s'est propagé grâce aux universités américaines débiles politiquement au sens où elles sont le creuset des idéologies petites bourgeoises. Tout est lié ou relié désormais. Si vous parlez de Gaza vous pensez Ukraine et vice versa. Les questions sont de plus en plus les mêmes. Un des premiers principes, si je puis dire, du wokisme est de mettre sur le dos de l'autre ses propres turpitudes.

Vous m'objecterez par exemple que les bisbilles entre le mafieux Tebboune et notre Napoléon 5 n'ont rien à voir avec l'Ukraine. Car l'Algérie n'est ni mêlée de près ni de loin avec la boucherie en Ukraine . Et pourtant si. La macronie ne cesse, après revirement, de nous conspuer un ours russe bridant partout dans le monde « nos » intérêts. Or, la mafia étatique algérienne, soutenue par nos insoumis à la vérité, ne pourrait se permettre seule d'envoyer chier Macron concernant ses racailles importées. Avec la CIA si.  La CIA a influencé parfois de façon décisive l'histoire politique des États dans lesquels elle est intervenue au nom des intérêts des ricains. La CIA infiltre des agents dans les médias français à partir de 1949. La CIA repère le plus tôt possible les journalistes prometteurs. Elle finance également des journaux, notamment socialistes, et aide plusieurs à échapper à la faillite. Elle poignarde dans le dos la bourgeoisie colonialiste française en soutenant le terrorisme préparant la prétendue indépendance algérienne. Au début de 1950, elle envoie Irving Brown établir des contacts avec les libérateurs terroristes, et aurait coordonné des actions de subversion en Algérie.

 Depuis trois ans, il n'y avait que suspicion pour les services secrets russes. Trump n'est-il pas au fond un agent russe comme le prouvent ses dernières oeillades à ce salaud de Poutine ?  Mais la CIA  a toujours été plus puissante que le KGB[2]. A la foireuse libération de l'Algérie, c'est la bourgeoise américaine qui met la patte sur son pétrole jusqu'aujourd'hui et personne n'en parle.

Tissée dans le secret le plus total, la coopération entre les services secrets américains et leurs homologues algériens, a pris un véritable essor depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Plusieurs visites secrètes ont été effectuées à Alger, depuis 2002, par des délégations représentant les services américains de renseignement dont le FBI, la CIA. La succession de missions, aussi bien d´officiers supérieurs du DRS aux Etats-Unis, que d´agents américains de haut rang en Algérie, a entériné une coopération sécuritaire entre les deux pays, hors de tout deal avec la France.

Au tout début de cette année, l’Algérie a signé un mémorandum d’entente dans le domaine militaire avec les États-Unis. Une annonce faite le 22 janvier par le général d’armée Michael Langley, le chef du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), à l’occasion de sa rencontre à Alger avec le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, rapporte le site d’information algérien TSA.

Ce mémorandum signé à Alger entre le général Michael Langley et le chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chengriha, prévoit “une intensification de la coopération militaire entre les deux pays” avec notamment le partage de renseignements et la tenue de formations conjointes écrit le site d'information Afrik.  Avec cet accord, Washington cherche à gagner un “allié précieux pour sécuriser une région où les intérêts américains sont menacés par l’instabilité politique et la montée de groupes armés”. Et on s'étonne de l'arrogance de Tebboune. Et de la provoc de Jean-Michel Applati, soutenu par Daniel Schneidermann[3], tous deux probablement appointés par la centrale avec l'autre bouffon monsieur Salamé :

 « Chaque année, en France, on commémore ce qui s’est passé à Oradour-sur-Glane, c’est-à-dire le massacre de tout un village. Mais on en a fait des centaines, nous, en Algérie. Est-ce qu’on en a conscience ? », avait-il déclaré le 25 février, au sujet de la conquête de l’Algérie par la France au XIXe siècle.

Ce journaliste répugnant ne fait pas cette déclaration à n'importe quel moment mais quand les tensions sont à fleur de peau et que la politique impérialiste de Trump ne peut que se féliciter pour tout ce qui affaiblit la France. C'est le wokisme en acte qui se fiche de chronologie et de toute analyse historique cohérente, et qui, au bout du compte, en revient à exonérer la naissance et les causes du nazisme. Ducon Applati ne connaît rien à l'histoire mais c'est le propre de n'importe quel connard de raconter avec arrogance n'importe quoi. Le wokisme protège toujours comme par hasard ses probables inventeurs conceptuels de la CIA. Toutes les salades pour dénigrer la sale colonisation française (sûrement) exiger une rente mémorielle, oublient qui colonialiste maintenant en Ukraine et à Gaza, oublie Hiroshima et Nagasaki où les bombardiers US ont tué une masse de la population civile japonaise plus rapidement que les chambres à gaz nazies ! Depuis 80 ans a toujours régné le motus bouche cousue concernant ce cynisme de la bourgeoisie américaine qui n'a cessé en outre de se payer sur le dos de l'Europe car « cela lui avait coût é cher de l'avoir délivrée ».[4]

La droite de la droite, souverainistes et populistes, participent à leur façon aux divers mensonges déconcertants en affirmant que l’ennemi n’est pas Poutine mais le sud « islamiste ».en ajoutant que sous prétexte d’antiracisme et de lutte contre l’ «islamophobie», l’UE finance des associations islamistes à hauteur de dizaines de millions d’euros (voir les travaux de Florence Bergeaud-Blackler). Mais ils se gardent bien d’interroger sur le rôle de la CIA qui a tant financé certains courants terroristes islamistes dans ses actions de déstabilisation de concurrents occidentaux…  Question évacuée sous le couperet  de l’accusation de complotisme[5].

 


[1]Bien qu'avec leurs sondages sournois ils tentent de faire croire que ça passe : Le contexte a changé en quinze jours, trois semaines », explique un conseiller du chef du gouvernement, qui remarque une prise de conscience dans l’opinion publique. Une grande majorité (68 %) des Français approuve une augmentation du budget de la défense, Selon un sondage Ipsos et c'esi publié par La Tribune Dimanche.

[3]« La sanction visant le chroniqueur de RTL pour ses propos sur l’Algérie a beau être peu sévère, elle en dit long sur l’ampleur du refoulement mémoriel en France face à sa sanglante conquête coloniale » D.Schneidermann.

[4]Et qui continue sans gêne au nez et à la barbe des Etats européens :  « À plus long terme, pourquoi continuerCIA où l'action directe des Etats Unis en France . - INITIATIVE COMMUNISTE (initiative-communiste.fr) d’acheter du matériel américain avec de l’argent européen, alors que Washington peut sur une simple décision empêcher de décoller des F-35 alliés, bloquer les tirs de précision des lance-missiles Himars ou brider des F-16 livrés à l’Ukraine ? ». (la presse)

[5] Le Figaro toujours pro-US, évacue curieusement les manipulations américaines : « Que ce soit la Russie, l’Algérie ou les islamistes, nos ennemis instrumentalisent nos failles internes pour mieux nous déstabiliser. Le meilleur moyen de leur faire face est encore de corriger nos faiblesses et réparer nos fractures. Il n’y aura pas de réarmement sans redressement intérieur ». Mais redressement intérieur contre qui? MSN distille les infos contre la France avec la CIA, exemple concernant l'arrestation d'un espion algérien au ministère des finances : "Ces accusations contre un fonctionnaire franco-algérien risquent d’être saisies au vol par l’extrême-droite (sic)qui a proposé lors de la campagne des législatives de 2024 d’exclure les binationaux de certaines fonctions sensibles"cf  Riyad Hamadi sur TSA.. Et avec l'appui de la sphère islamo-gauchiste cette petite bourgeoisie marginale qui a pignon sur rue avec boucles d'oreilles et cheveu ras comme les nazis.


dimanche 9 mars 2025

POURQUOI LE FOUTEUR DE GUERRE MACRON VA PROVOQUER L’EXPLOSION SOCIALE ?

 


Ou la révolution en 2025 ?  Ou Aller se faire tuer pour le chômage et la misère patriotique ?

 

« L’heure est au réarmement des esprits » JN Barrot (un des ministres macroniens de la guerre)

«Il va falloir arbitrer entre le beurre et les armes, entre les canons et les pensions» Julien Damon, sociologue(lefigaro.fr)

« Vu la composition de la population “Française” 30 ans plus tard, je ne pense pas que le brassage du service militaire avec un fusil dans les mains soit une bonne idée… »(anonyme)

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Mercredi soir, le chef de l’État Micron a déclaré que «notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix». Une formule forgée par Laurent Fabius à la fin de la guerre froide, alors que Francis Fukuyama prédisait «la fin de l’histoire » dans son fameux essai. Un allocution dans laquelle il souhaitait répondre aux «inquiétudes» des Français face au contexte géopolitique instable.[1] Une anecdote amusante, Philippe de Villiers connu et souvent dénoncé comme patriote, qui se vante d’avoir souvent déjeuné avec Macron, confie que c’est la première fois depuis des années qu’il entend le mot parie dans sa bouche, alors qu’il se moquait toujours de lui à ce propos.

Cette même formule , « dividendes de la paix » avait marqué les esprits en 1990 lorsque Laurent Fabius, alors président de l’Assemblée nationale, l’avait prononcée pour décrire l’immense soulagement ressenti après l’effondrement de l’Union soviétique.  Cette expression heureuse marquait le début d’une nouvelle ère caractérisée par la diminution des dépenses liées à l’armement, est devenue dividendes de la guerre.

Pourquoi Chirac supprime-t-il ou plutôt « suspend » le service militaire (et non sa suppression) en 1997 ? Parce que celui-ci ne remplissait plus ses missions de brassage social[2]. Non seulement il ne concernait que les garçons (pas encore le triomphe féministe patriotique), mais une part croissante d'entre eux y échappent. Seule une moitié d'une classe d'âge environ réalisait un service militaire. Les autres étaient exemptés ou préféraient un service civil. «La répartition des exemptés par catégories socioprofessionnelles semble montrer que le taux d'exemption des catégories privilégiées (cadres et professions libérales) serait, avec 30,1 %, nettement supérieur à la moyenne», écrivait en 1995 un sénateur UMP. Plus frappant, trois quarts des étudiants de 1980 plaidaient pour la suppression du service militaire obligatoire. Alors l’engagement militaire éventuel n’était plus du tout populaire, avec ce type d’armée nationale sélective au détriment des damnés de la terre ; ces exemptions des bobos de l’époque restent mémorablement rédhibitoires pour la volonté de réarmement actuelle, comme on va le voir ci-après à plusieurs niveaux, notamment avec la fermeture et la vente des casernes.[3], et surtout à Metz[4]

 L'armée aujourd’hui n'a plus ni les effectifs ni les terrains pour accueillir et encadrer des milliers de jeunes. Elle n'a pas vocation non plus à former la jeunesse, (pu plutôt surtout ne le peut plus), (cf. réponse des généraux lors des débats sur le service national universel (SNU) voulu par Micron). «Les armées n'ont pas à faire de l'encadrement de la jeunesse», expliquait en juin  dernier l'ancien chef d'état-major des armées, le général Lecointre, tout en reconnaissant la pertinence d'une sensibilisation de la jeunesse aux enjeux de défense .

L'objectif de 50.000 jeunes fixé pour 2022 pour un budget de 110 millions d'euros était une hérésie, vu la spirale d'endettement de l'Etat. Le coût d'un nouveau service militaire, qui devrait donc concerner quelque 600.000 jeunes pendant 6 mois, est difficile à évaluer puisqu'il doit intégrer les infrastructures, les encadrants et la rémunération des nouveaux appelés. Avec quelque 200.000 militaires dans leurs rangs, les armées n'ont pas de marge de manœuvre en termes de ressource humaine. Un budget colossal donc que l’Etat peine à imaginer et programmer.

Quand Emmanuel Macron dit qu’on doit passer les dépenses à 5% du PIB, c’est absolument colossal. Trois points de PIB, c’est une centaine de milliards d’euros, c’est un quart des dépenses de retraites, un tiers des dépenses maladie, ou encore l’intégralité des dépenses pour la famille et contre la pauvreté. 

Là, il va falloir embaucher des soldats, réindustrialiser, développer de nouveaux équipements, c’est structurel. Cela impose de repenser un modèle pacifiste obsolète. Réarmement massif, redressement des comptes et désendettement ne peuvent être menés en même temps Il sera très difficile, de soutenir en même temps une société de longévité, marquée par les coûts du vieillissement, et une société de conflits de haute intensité (grèves, émeutes, haine de la police et des uniformes, complaisance avec l’Algérie, ses racailles et l’immigration massive) potentiels ou déclenchés. Entre le social (ajoutons la décomposition pour plaire au CCI) et l’engagement militaire, le contexte est explosif rendant impossible les désidératas du maréchal Micron et du sous-officier Glucksmann, patriote pro-israélien.

C’est toujours l’aspect financier qui est le premier souci en vue de la préparation d’une guerre, pas une quelconque irrationalité, même si tous les gangsters chefs d’Etat ne savent même pas où ils vont). Avant d’examiner et de lister les questions sociales et politiques qui rendent impossible la guerre voulue par les Micron et Glucksmann, et les financiers derrière eux, on va voir en détail une propagande inouïe et invraisemblable. A commencer par les sondages truqués du Figaro ébouriffants et totalement mensongers. L’indépendance de la presse de droite vis-à-vis d’un gouvernement considéré comme moitié de gauche, a soudain aussi disparue, l’heure est grave pour toute la bourgeoisie française, heureusement: « À la manœuvre (sic !) sur le dossier ukrainien, Emmanuel Macron peut compter sur le soutien de l’opinion ».

Et de nous abreuver de sondages ad hoc, car « Macron parvient toutefois à refranchir le mur du son. (Du con ?) Il faut dire que la guerre en Ukraine inquiète dramatise le trust Figaro :

…sérieusement les Français, qui y voient un risque pour l’Europe (81 %) et pour l’Hexagone (75 %) mais aussi pour leurs propres destinées (59 %). Dans ce contexte d’incertitude, une écrasante majorité d’entre eux (81 %) pensent que les Vingt-Sept doivent désormais apprendre à se protéger seuls, sans le renfort des États-Unis. La première puissance mondiale n’est d’ailleurs plus considérée comme une alliée par les deux tiers des Français (66 %).

Résultat, les dernières annonces et propositions d’Emmanuel Macron trouvent un écho favorable dans l’opinion publique : l’augmentation du budget de la défense (67 %), le renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine (58 %), le « plan européen d’endettement commun pour la défense » (62 %), une riposte européenne sur la hausse des droits de douane décidés par Donald Trump (77 %) et même l’extension, pourtant polémique, du parapluie nucléaire français à d’autres pays voisins (64 %) …

En voulez-vous une autre gorgée ?

« Malgré la réticence de l’exécutif ( ???) les Français (62 %) veulent aller plus loin en confisquant les 210 milliards d’« avoirs russes » gelés pour financer l’armement de Kiev. Une manière d’amortir ces nouveaux efforts, sans faire peser le coût de la guerre sur les ménages tricolores comme européens. La moitié des Français (51 %) refusent d’ailleurs de s’endetter davantage pour aider l’Ukraine, alors que le déficit public culmine déjà à 6 % du PIB. Trois ans plus tôt, au début du conflit, une large majorité d’entre eux (61 %) se disaient pourtant prêts à assumer les conséquences négatives sur l’économie.

Il faudra que les gens travaillent davantage, afin de produire plus de richesse et de cotiser davantage. La dette devrait financer la défense plutôt que les « loisirs » des « faux vieux » retraités, a dit le directeur de la BPI Nicolas Dufourcq . A-t-il raison ? Un pays vieillissant peut-il se permettre d’être guerrier ?

 La planification écologique, qui était érigée en priorité de l’action publique, pourrait souffrir des réorientations budgétaires. Personne, a priori, ne plaidera, au nom de la nature, pour des écomunitions ou pour la limitation des heures de vol des avions de chasse. L’écologie aussi pâtira forcément d’un virage vers le militaire. En réalité, chaque département ministériel va pleurnicher. »

Les Français sont-ils prêts, selon vous, à accepter ces efforts ?

Une étude montrait, en 2023, qu’une majorité de jeunes Français seraient prêts à se battre pour leur pays. Mais la population, dans son ensemble, est-elle prête à renoncer au confort de son modèle ? Il faut avoir une parole de vérité face à l’impasse qui se profile. Si on considère que nous entrons dans des temps d’instabilité géopolitique structurelle, où il faudra se réarmer, alors les garanties et couvertures sociales devraient, en partie, se relâcher. Il faudra, en tout cas, travailler davantage. Il faudra faire entrer les jeunes plus tôt dans la vie active au lieu de les faire traîner dans des études inutiles et interminables. Il faudra des départs à la retraite plus tardifs, et travailler globalement plus. C’est le prix de la soutenabilité du modèle et de la sécurité du pays.

Six Français sur dix (60%) jugent probable l'invasion d'autres pays européens par la Russie dans les années à venir, contre 68% en Grande-Bretagne et en Pologne et 53% en Allemagne. Près de huit Français sur dix (76%) se déclarent inquiets ou très inquiets «d'une extension du conflit en Europe dans les prochaines années».

Polonais et Britanniques sont par ailleurs 66% à vouloir continuer de soutenir l'Ukraine, même sans le soutien des Etats-Unis, contre 57% en France et 54% en Allemagne Et la possibilité de l'envoi d'une mission de maintien de la paix ne fait pas l'unanimité Elle recueille 57% d'opinions «plutôt ou tout à fait» favorables en Grande-Bretagne, 44% en France, 41% en Allemagne et 27% seulement en Pologne[5]. 

« Contrairement à ce qui est souvent mis en avant dans les discours dominants, les jeunes n'ont pas renoncé à s'investir dans la chose publique. Ils ne sont pas repliés sur un individualisme frileux », explique le rapport. S'éloignant de « l'antimilitarisme » prégnant de la jeunesse des années 1970, la nouvelle génération penche davantage vers un « regain de patriotisme », selon Anne Muxel. Une petite majorité (57%) dit être prête à s'engager dans l'armée en cas de guerre. La proportion varie selon le bord politique et le genre, mais globalement les Français restent concernés. En cas de guerre, une femme sur deux et trois quart des hommes sont prêts à s’enrôler. Ils sont 47% de gauche et 72% de droite.  Contrairement à ce qui est souvent mis en avant dans les discours dominants, les jeunes n'ont pas renoncé à s'investir dans la chose publique. Ils ne sont pas repliés sur un individualisme frileux », explique le rapport. S'éloignant de « l'antimilitarisme » prégnant de la jeunesse des années 1970, la nouvelle génération penche davantage vers un « regain de patriotisme », selon Anne Muxel. Une petite majorité (57%) dit être prête à s'engager dans l'armée en cas de guerre. La proportion varie selon le bord politique et le genre, mais globalement les Français restent concernés. En cas de guerre, une femme sur deux et trois quart des hommes sont prêts à s’enrôler. Ils sont 47% de gauche et 72% de droite.

Limites des résultats (sic)

« La chercheuse invite toutefois à recevoir ces résultats avec une certaine distance. « L'étude nous permet de saisir un potentiel. Mais il y a une différence entre les représentations et les dispositions et les pratiques réelles », explique-t-elle. En résumé, ce n'est pas parce que les jeunes disent être prêts à s'engager qu'ils le font, ou le feront. En outre, certains paraissent avoir une vision sublimée de la guerre, façonnée par la fiction et le numérique. En tête de file, les films comme Top Gun et les jeux vidéo comme Call Of Duty, où les joueurs ont un nombre de vies infini, participent à la «socialisation militaire» des jeunes, et surtout à leur idéalisation de cette institution ».

Or tous ces sondages, comme tout sondage en général, sont du pipeau manipulatoire, comme l’a si bien formulé le général Bayrou, expert en machiavélisme, lors d’un moment de colère face à une journaliste qui l’irritait : LA REPONSE EST DANS LA QUESTION !!!

 

Le bon  sens populaire selon les généraux

Depuis 3 ans nombre de généraux ont mué en journalistes, affichés à l’écran sans leurs médailles pour nous expliquer la guerre en Ukraine et la plupart du temps se planter dans leurs prévisions. Voyons leur mutation patriotique et leurs appels au « bon sens populaire ». Certains avec lucidité :

-          la vocation d'un service militaire n'est pas de faire de la cohésion sociale, recruter au nom de la guerre est contre indiqué, il faut parler de défense opérationnelle du territoire, et intégrer d’abord  sous couvert des corps non armés (100000) tels que les Pompiers, les Eaux et Forêts, gardes côtes et gardes de Parcs naturels ;

-          Il reste à imaginer comment utiliser cette force humaine que constituerait un contingent de près de 400.000 jeunes de 18 à 25 ans, dont la composante militaire ne serait qu'une branche. Ma suggestion est de commencer par une sélection précise et approfondie sur tous les plans, physique, scolaire, sécuritaire (sic), social, afin de déterminer les aptitudes et restrictions, notamment au service des armes :

-          À l’issue de son service, le contingent serait automatiquement affecté dans la Garde nationale pour une durée active de 5 ans, afin de servir comme réserviste rappelable 2 semaines par an quel que soit son emploi. Ainsi, outre la mission opérationnelle immédiate remplie par le service national obligatoire, celui-ci nourrira la réserve opérationnelle nécessaire à la mobilisation de la nation en cas d'attaque et fournira ainsi le réservoir indispensable pour tenir dans la durée en cas de conflit et d'assurer la continuité des services de l'État.

-          Le danger plus important est encre pour longtemps intérieur, un quadrillage de l'ensemble du territoire sera la force préventive qui débusquera l'adversaire quel qu'il soit, trafics, réseaux,  grévistes, zones refuge, qui pourront être traités par les forces de l'ordre dont cela reste la mission ou des forces d'intervention d'active en cas d'agression caractérisée. Cela permettra, en cas de déclenchement d'un conflit sur notre sol, de maintenir la résilience de la nation et des services déconcentrés de l'État.

MAIS SURTOUT LA PEUR D’UNE INSURRECTION :

-          Nous sommes aujourd'hui contraints de les combattre sur le continent européen comme sur notre sol, (Sentinelle, Ukraine). Demain, devrons-nous combattre y compris dans nos villes ? Face à un ennemi diffus qui se manifeste à travers des attaques terroristes et des émeutes, les forces de l'ordre seraient-elles suffisantes ?

-          - et renouveler de fond en comble la défense opérationnelle du territoire, pour préparer l'armée à combattre un ennemi sur notre territoire, aux côtés des forces de l'ordre. 

« Pour cela, une grande politique de réarmement moral, militaire et civique doit être entreprise. Nos anciens ont su le faire pour relever notre pays au lendemain de la Seconde guerre mondiale, nous pouvons le faire, c'est une question de choix politique. C'est surtout une urgence ! ». Or ce pauvre général fait la plus mauvaise comparaison qui soit ! En 1945 il ne s’agit plus de réarmer mais de reconstruire et certainement pas avec des fusils. Mais avant tout, il fait mine d’oublier comme tous les trous du cul journalistes, notre situation inédite : JAMAIS NI EN 14 NI EN 39 ON N'AVAIT DEMANDE A LA POPULATION DE TRAVAILLER PLUS  ET DE COTISER POUR UNE BOOUCHERIE MILITAIRE! CES DEUX MESURES AVANCEES TIMIDEMNT SONT UN APPEL A L'INSURRECTION DU PROLETARIAT !

Initialement le projet militariste de Micron dès son premier mandat était d’embrigader la jeunesse (surtout des banlieues comme une réponse au chaos de la société, or, peau de balle, tous les jeunes travailleurs, heureusement multiraciaux, ne sont pas des benêts prêts à sacrifier leur vie pour les racailles Micron et Zelensky. Pas seulement à cause du bordel en banlieue mais parce que leur conscience de classe ne peut que rebondir à l’idée d’un sacrifice pour la bourgeoisie sournoise.

UNE IMPOSSIBLE ASSIMILATION MILITAIRE

Ce vieux projet de militarisation de la jeunesse comme un moyen de combattre « l'ensauvagement » est resté un vœu pieux. L'idée est de confier à l'armée un rôle d'éducation et de socialisation que ni la famille ni l'école n'ont correctement assumé, est aussi idiot que de croire que le salut au drapeau et le port d’uniforme dans les cours d’école pourrait restaure le lien sial patriotique interclassiste des années de la contre révolution, les années 1930.

C’est  Maxime Tandonnet qui fout en l’air cette ineptie de formation et reformation classique de l’esprit militariste :

« Six ans après, le service national universel demeure embryonnaire et sans rapport avec la promesse électorale de 2017. Sur une base volontaire pour l'instant (contraire à l'ambition initiale), il concerne environ 30 000 jeunes gens et filles en 2022, soit 20 fois moins qu'annoncé, le plus souvent issus de familles dont un parent porte l'uniforme et ne touchant que marginalement les milieux populaires des quartiers «politique de la ville» (5%).

Toutefois, l'échec du SNU, au regard de la promesse de 2017 a des causes multiples. L'armée, nonobstant le mythe qui imprègne si profondément les mentalités, n'a pas vocation à se substituer aux familles ni à l'école dans l'œuvre d'éducation. La mission qu'elle revendique est la défense et la conduite de la guerre. Le service national a été suspendu en 1995 pour des raisons stratégiques : créer une armée de métier, professionnalisée et formée aux technologies de la guerre moderne. Le service militaire avait un sens : préparer la levée en masse de la Nation pour combattre une agression. La disparition d'une menace imminente sur les frontières et d'un risque d'invasion prive aujourd'hui le service national de sa vocation initial.  (ce n’est plus tout à fait vrai aujourd’hui, JLR)

 

À cela s'ajoute le coût de la mise en place d'une telle institution – qui serait rendue obligatoire – évalué à au moins 2 milliards d'euros pour encadrer une mobilisation de 600 à 800 000 jeunes pour trois mois. Pire, l'idée de réaliser cette mobilisation pendant la scolarité aboutirait à priver des lycéens d'un temps précieux d'apprentissage et de formation. À l'heure où la France est frappée par l'effondrement de son niveau scolaire, selon toutes les enquêtes internationales (PISA, TIMSS en mathématiques), l'instauration d'une contrainte détournant les jeunes des bancs scolaires ne saurait avoir qu'un effet désastreux. Nul doute aussi que les dirigeants politiques ont enfin à l'esprit la difficulté matérielle pour enrégimenter – par la force – une partie même marginale de la jeunesse désocialisée.

Le SNU obligatoire a tout de la promesse illusoire. Le service militaire avait un sens patriotique : celui de la défense des frontières face à une menace d'invasion. Dès lors que ce sens a disparu (ou s'est considérablement amoindri), il est irréaliste de vouloir en instaurer un ersatz par un biais artificiel. Cette promesse relevait, comme tant d'autres, de la fausse piste démagogique. L'idée d'une forme d'encasernement obligatoire comme réponse aux difficultés de la jeunesse et aux dérives d'une minorité de celle-ci, n'est pas un signe de confiance en cette jeunesse ni en l'avenir. Elle donne l'image d'une tentation autoritariste qui va à l'encontre des principes d'une société de liberté.

 

Le renforcement de la cohésion de la société française passe par de tout autres voies : le redressement du niveau scolaire en réhabilitant les fondamentaux de l'intelligence et du mérite, la lutte contre le chômage des jeunes notamment par le renforcement de l'apprentissage, la promotion de la culture et de la curiosité intellectuelle, la prévention et la répression efficaces de la délinquance, la maîtrise d'une immigration accompagnée des politiques d'intégration nécessaires. Tout cela est évidemment bien plus difficile que l'affichage d'un slogan de campagne ».

Il y a quelques semaines, à son tour, Valérie Pécresse a affirmé qu’elle mobiliserait les armées pour faire face, notamment, aux trafiquants de drogue. Quelques jours plus tard, il ne s’agissait plus que de sécuriser les périmètres d’action des forces de sécurité intérieure. Le scénario se répète donc : un candidat, pourtant réputé raisonnable, fait une déclaration fracassante. Puis il la modère, sans la remettre en cause. Le coup est parti et il a polarisé quelques jours le traitement médiatique, dévorant au passage le peu de temps consacré aux questions de défense, qui engagent pourtant l’avenir des trois armées.

Ces annonces régulières, finalement suivies d’effets, sont révélatrices d’une tendance qui n’est pas sans danger :

Alors que les Français se défient du monde politique, ils accordent une large confiance aux militaires. Mais pour des QUESTIONS INTERIEURES.  Des enquêtes sociologiques sérieuses attestent d’une demande de plus en plus forte d’autorité face à un Etat qui vide les prisons de racailles étrangers sans pouvoir les expulser  et une magistrature qui condamne les victimes plus que les agresseurs. M’enfin faire confiance à l’armée c’est comme faire confiance aux flics, dire merci lorsqu’ion prend une balle en pleine tête.

Si les armées venaient en outre à être régulièrement requises dans la lutte contre la délinquance sur le sol national, il faudrait assumer de placer des militaires armés face à leurs concitoyens avec les conséquences tragiques que cela pourrait entraîner. Le précédent de l’opération Sentinelle est souvent invoqué: sa pérennisation alimente un risque de confusion et d’oubli de sa finalité première motivée par les attentats de 2015. Et déplacer le curseur viendrait enfoncer plus dangereusement encore un coin dans les équilibres vieux de cent ans qui distinguent la sécurité intérieure des missions de défense nationale. Ledéséquilibre subséquent pourrait s’appeler : REVOLUTION.

 Drogues, violences intrafamiliales, ou simplement parfois difficultés d'orientation, si le service militaire volontaire est ouvert à tous, les jeunes en difficulté sont la priorité, recrutés via Pôle Emploi, via les missions locales, ou tout simplement par le bouche-à-oreille et la candidature spontanée. Cette nouvelle armée exponentielle part sur les plus mauvaises base (d’intégration au chauvinisme) : Surtout créer des trouffions de base obéissants . La plupart n’iront pas dans l’élite militaire, l’infanterie de marine. La seule reconnaissance de ces jeunes volontaires, en attente d’être rappelés pour la vraie guerre, sera d’intégrer éventuellement le marché du travail avec permis de conduire en main.

Micron et sa volonté de dramatiser  foireuse

Miron a promis des « investissements supplémentaires » en matière militaire. Le budget de la défense s’établit à 50,5 milliards d’euros en 2025, soit un peu plus de 2 % du PIB. Selon le ministre des Armées Sébastien Lecornu, le « poids de forme » de l’armée française serait d'« un peu moins de 100 milliards d’euros », soit près de 3,5 % du PIB. L’exécutif doit alors trouver entre 30 et 40 milliards d’euros supplémentaires. Quitte à provoquer une insurrection plus grave que celle des gilets jaunes ? Probable car JAMAS dans l’histoire une guerre n’a été annoncée par une menace contre le monde du travail, financière et terrorisante.

Si Micron a convaincu une partie des Européens avec son projet de militarisation à outrance, il reste affaibli sur la scène nationale. « Il y a une volonté de dramatiser sur l’urgence et l’union nationale, mais tout le monde comprend qu’il essaye de faire oublier qu’il a perdu deux élections (européennes et législatives), qu’il n’a pas de majorité, et qu’il n’est plus vraiment légitime ». a dit pour une fois justement un autre patriote, de LFI.

En résumé, même si on est obligé de rester attentif à une situation perpétuellement instable, où Trump n’est pas le roi du monde (et payera rapidement son culot), ou la paix sera encore un jeu de dupes, je réaffirme que ni le prolétariat français ni le prolétariat européen n’ont envie d’être embrigadés pour la patrie, et que si on les y pousse, ils commenceront une révolution, contagieuse si possible.

 

 

 

NOTES

[1] Du RN à LFI le patriotisme a aussi resurgi derrière Micron. Après l'allocution d'Emmanuel Macron, Olivier Faure s'était dit en accord avec le chef de l'État sur l'augmentation de l'aide à l'Ukraine, mais en appelant sur son compte X pour un "patriotisme fiscal" et à "faire contribuer les ultra riches" sur cette question. Il a encore demandé un "civisme fiscal des plus riches" ce dimanche dans La Tribune Dimanche et appelé à "mettre au pas les paradis fiscaux au cœur de l'Europe" pour "réarmer les pays européens" face à la Russie. « Cette contre-offensive ne peut se réaliser au détriment de ce que nous défendons : un modèle social, démocratique et écologique", a-t-il dit, évoquant le financement des hôpitaux, des retraites ou de la transition écologique. Dans les premières minutes de l’échange, Manon Aubry a tenu à clarifier la position de son parti, accusé de consilience avec la Russie de Vladimir Poutine : « Nous n’étions pas favorables à l’entrée de l’Ukraine dans l’Union Européenne car cela créerait du dumping social, environnemental. En Ukraine, on produit du poulet quatre fois moins cher qu’en Europe. Pour nos agriculteurs, ça serait terrible. Cela n’empêche pas de soutenir l’Ukraine comme nous le faisons ».

 

[2] Et encore moins en 2025.

[3] L’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev à la tête de la Russie et la signature de plusieurs traités ont conforté les Européens, dont la France, dans cette position de désarmement. Parmi ces textes, on retrouve le traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE) conclu en 1990 entre les membres de l’OTAN et les signataires du pacte de Varsovie. Concrètement, il limitait l’armement et le nombre d’équipements conventionnels tels que les véhicules blindés, les chars, l’artillerie de gros calibre ou les avions de combat... Quelques années plus tard avait été signé le Document de Vienne (1994) qui permettait aux pays signataires de vérifier l’état des forces armées des uns et des autres. « Tout cela laissait donc penser que les pays de l’ex-Union soviétique allaient arrêter l’entretien de ces arsenaux», précise Jean de Gliniasty.

C’était à cette époque que le penseur de «la fin de l’histoire », Francis Fukuyama, prédisait la victoire définitive de la démocratie libérale qui s’imposerait comme «la forme finale de tout gouvernement humain». La suite des événements lui a donné tort, mais c’est dans ce contexte que Laurent Fabius avait parlé des « dividendes de la paix », acquis après des années de travail acharné et dépenses dans l’armement de la France. L’argent autrefois alloué au secteur militaire « a été dépensé pour d’autres causes, et notamment des mesures sociales comme la retraite à 60 ans ou la création d’un salaire minimum», détaille le directeur de l’IRIS.

 

[4] De plus, Il faut être clair : toutes les infrastructures, organisations, personnels qui accueillaient, logeaient, nourrissaient, instruisaient les contingents annuels d’appelés soit environ 200.000 hommes ont été vendues, dissoutes et les stocks d’équipements et de vêtements réformés. On ne pourrait même plus nourrir ni loger les appelés, les ordinaires et les casernements n’étant en bonne partie plus aux normes. Et encore moins leur faire passer une visite médicale ! Et la question fondamentale est et demeure : quelles seraient leurs missions ? Il faut 4 mois pour une formation élémentaire toutes armes et deux mois de spécialisation (minimum). Si c’est pour envoyer les enfants en centre aéré ou bien leur faire faire des actions de protection civile, pas besoin de militaires.

[5] Sondage en ligne effectué en France sur la base de 1503 personnes selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession, niveau de diplôme et région), ainsi que 1093 au Royaume-Uni, 1513 en Allemagne, et 1000 en Pologne.

Les 18-25, selon une étude menée auprès de 2300 interviewés, tendent à démontrer que la jeune génération est déterminée à répondre aux menaces. Sur les questions militaires, lucidité, inquiétude et patriotisme sont les sentiments dominants dans la jeunesse française, comme le révèle l'étude réalisée par la sociologue Anne Muxel, directrice déléguée du centre de recherche en sciences politiques de Sciences Po (CEVIPOF). Commandé par le ministère des armées, ce sondage, réalisé par l’IPSOS entre juin et juillet 2023, a interrogé 2300 Français et Françaises, âgés de 18 à 25 ans, sur leur rapport à « l'univers militaire ». Selon cette étude, un sur deux est attentif au « fait guerrier».