"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

vendredi 28 mars 2025

TRUMP EST-IL LE DINDON DE LA FARCE ?


PA
S ENCORE...

« Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ! »

Caligula

« D’un autre côté, la lâcheté et la désobéissance ne pouvaient échapper aux plus sévères châtiments. Les centurions avaient le droit de frapper les coupables, et les généraux de les punir de mort. Les troupes élevées dans la discipline romaine avaient pour maxime invariable, que tout bon soldat devait beaucoup plus redouter son officier que l’ennemi ».

Gibbon


La comparaison de Trump au comte de Monte -Cristo a fait florès, comme thème de la vengeance (cf. Le retour de Napoléon) ; Alexandre Dumas fût un temps bonapartiste, mais son roman ferait plutôt penser à la trajectoire funeste de Napoléon III. Mais en fin de compte l'analogie ne pourrait-elle pas s'appliquer plutôt à Poutine et à cette volonté de récupérer l'Ukraine son Alsace/Lorraine ? Si vous utilisez l'IA en calquant sur l'histoire de la chute de l'Empire romain vous risquez d'être émerveillé tant les similitudes sont grandes. Mais restez méfiant, l'interprétation conforme au système régnant est incapable de vous fournir la vérité de son fonctionnement et ses objectifs cyniques et sinistres. Je témoigne en connaissance de cause. Après avoir passé un chapitre de mon livre sur le messianisme, que je définis comme non marxiste (Marx n'a utilisé le terme qu'une ou deux fois), je me suis rendu compte que l'idée était dénaturée, conjuguée à la façon religieuse gauchiste. J'ai plus confiance en moi désormais pour faire les comparaisons que par ce bidule contrôlé par la gauche caviar.

Sans gadget électronique donc, la comparaison avec un empereur romain me semble plus pertinente. Néron fut-il le premier des démagogues populistes ? S'il faut en croire Suétone oui ; il fut un empereur qui pratiquait la démesure et se livrait à des excès afin de flatter le peuple et d’être populaire. Trump, moderne Néron est en plus Don Quichotte irrationnel et débile en économie.1 Dans le chapitre XI de ses « douze Césars », Suétone décrit ainsi l'empereur fou : empereur matricide, connu notamment pour sa tyrannie et sont évoqués les jeux du cirque que l'empereur (cf. le Super Bowl pour Trump), qui possédait un intérêt certain pour la comédie, appréciait grandement : « Il ne s'agit pas d'un personnage digne. Ses actions, notamment celle de dépenser l'argent de l'État de cette façon chaque jour des cadeaux de toutes sortes étaient jetés au peuple (…) des combats devaient avoir lieu en tribune entre les spectateurs pour s'arracher les bons cadeaux : [...] Néron marque les jeux d'une volonté d'innover, d'étaler la puissance de Rome. L'excès, le grandiose, le magnifique, le surprenant deviennent très vite les maîtres mots. . Il y a un excès frappant, du « jamais vu ».

 Il lui est attribué un comportement extrêmement instable, et un goût pour la démesure qui conduit à de grandes dépenses impériales. Confronté à une faible popularité à la suite d'une augmentation de la fiscalité afin de renflouer les caisses qu'il a lui-même vidées, Néron est tué en par un tribun de sa garde personnelle, Cela a failli arriver récemment à Trump, et cela se reproduira. Je peux cependant être d'accord avec les analystes du PCI 2:

« Trump n'est pas plus intelligent, plus stupide ou plus fou que ceux qui sont venus avant lui. Il ne fait que révéler le vrai visage du capitalisme : c'est le monstre anonyme qui menace l'humanité ! Ce n'est pas Trump qui détient le pouvoir, mais le complexe industriel-financier, entre les mains de la classe bourgeoise, qui utilise la machine de l'État pour défendre ses intérêts. (…) La politique imposée aujourd'hui aux États-Unis n'est pas "l'isolationnisme" qui, bien que dans l'intérêt de ce capitalisme national, apporterait la paix dans le monde Il s'agit plutôt d'un autre type de déplacement des forces américaines, les concentrant dans l'Indo-Pacifique, un théâtre d'intérêt stratégique primordial, au détriment de l'Atlantique et de l'Europe. Il sert à préparer la guerre contre l'impérialisme chinois émergent, dans une nouvelle division des marchés mondiaux ».

C'est en effet une banalité, derrière les chefs d'Etat, les vais décideurs sont les financiers et les marchands de canon3. Mais ce n'est pas tout à fait vrai à l'heure actuelle pour deux raisons. La première est la personnalisation de la politique. On cible le méchant Poutine un jour puis un autre le fou Trump (comme on parle de Russie ou d'Amérique) pour gommer le fait qu'il s'agit de la confrontation des rivaux de la classe bourgeoise. Les dictateurs ne sont pas toujours « dictés » comme le PCI me l'avait objecté concernant mon premier livre sur le nazisme. Il y a cependant une forte tension vers un pouvoir personnel et pas anonyme. Le phénomène du bonapartisme permet une relative autonomisation du « dictateur » disons plutôt du chef populiste. Cela n'est pas niable dans le cas des Trump et Poutine même s'ils sont entourés d'une nuée de conseillers pas toujours moutonniers, voire plus dangereux (cf. Medvedev).

La tête de morue décongelée de la chèvre Poutine renvoie plutôt au laid Caligula. Seule différence, Caligula était grand mais aussi laid que le nain du Kremlin, teint livide, corps mal proportionné, le cou et les jambes tout à fait grêles, les yeux enfoncés et les tempes creuses, le front large et torve, les cheveux rares, le sommet de la tête chauve ; aussi, lorsqu'il passait, était-ce un crime capital de regarder au loin et de haut ou simplement de prononcer le mot chèvre, pour quelque raison que ce fût.

Quant à son visage, naturellement affreux et repoussant, il s’efforçait de le rendre plus horrible encore, en étudiant devant son miroir tous les jeux de physionomie capables d’inspirer la terreur et l’effroi. » Un très lointain aïeul de Poutine en quelque sorte. Allégorie, comparaisons ou analogies avec l'histoire de l'Antiquité ont toutefois leurs limites.

LA THESE DISCUTABLE DE LA DECADENCE

Fin de civilisation, période charnière vers une civilisation plus évoluée ou régressive? Peut-on parler de décadence avant d'envisager un autre monde différent ou meilleur? L'idée est reprise par l'internationale Communiste en 1919; nos révolutionnaires professionnels n'avaient-ils pas une connaissance superficielle de la chute de l'Empire romain?  Décadence comme ultime fin du capitalisme est restée le bréviaire d'un seul petit groupe le CCI, mais reste contestée par les autres minorités maximalistes. Plaquer la chute du capitalisme au pic de sa décadence supposée ne relevait pas d'une conception marxiste selon des Bordiga, Pierre Souyri ou les bordiguistes. Les bolcheviques, repreneurs du concept antique, n'avaient certainement pas une culture étendue ni connaissance des progrès de l'histoire contemporaine pour en apprécier toute la complexité. Idem pour le Moyen âge perçu (à tort) comme nuit d'ignorance, sauf dans le cas du seigneur Trump qui veut rétablir des châteaux forts, mais formellement pour les gogos, car, comme le remarque le PCI, il s'agit d'un redéploiement impérialiste. Je ne crois pas à un abandon total de l'Europe ni à une fracture totale. L'Amérique reste une ancienne colonie de l'Europe et leurs grands parents y vivaient.

UN AFFAIBLISSEMENT DU POUVOIR TERRITORIAL

Depuis plusieurs décennies déjà, les peuples « barbares » (terroristes d'époque?) tentaient de faire plier la puissance romaine. L'Empire romain était grandement sujet à la corruption. Les impôts étaient très mal perçus et l'économie donne des signes de grande faiblesse. Toutes choses constatables aujourd'hui.

L'étendue de l'Empire romain d'Occident entraînait des difficultés grandissantes au niveau administratif (pas d'IA). De plus, les ennemis attaquaient sur tous les fronts : les vandales (sic) conquièrent ainsi l'Afrique du Nord, la Corse et la Sardaigne tandis qu'en Europe continentale, les Wisigoths et les Suèves gagnaient de nouveaux territoires.

Suivons encore les historiens accrochés à l'idée de décadence.

Même si le dernier empereur Romulus Augustule manquait de charisme et n'avait aucune capacité à prendre des décisions importantes, c'est l'autoritarisme de ses ancêtres qui a lentement provoqué le déclin de Rome en particulier Néron et Caligula.

Si des liens d'assistance et d'entraide avaient existé entre Rome et Constantinople à la fin du Ve siècle, Rome ne serait pas tombée aux mains des barbares. En effet, l'Empire romain d'Orient (simili Poutine)  a fait preuve d'une neutralité coupable envers son cousin, l'Empire romain d'Occident (simili Trump).

La grandeur des Romains s’explique par leur excellence militaire, leurs conquêtes et leur constitution qui, malgré les fractions et les luttes de pouvoir, parvient à maintenir la liberté. Mais « Rome devait périr par sa grandeur même » : les mœurs des Romains se corrompent et la république, déchirée par les guerres civiles, fait place au régime impérial. Dès lors, Rome s’engage dans une décadence progressive, depuis les despotes Tibère et Caligula, jusqu’à la ruine de l’Empire d’Occident, enfin la chute de l’Empire d’Orient.

La thèse qui refuse de parler de décadence et de décline et qu'on accuse de refuser de reconnaître un déclin de la civilisation, s'avère en grande partie valable. A commencer par la période intermédiaire le Moyen âge. Celui-ci a été longtemps décrié par les historiens du XIXe siècle comme un âge sombre de 1000 ans : pourtant dès le XIe siècle, le niveau de civilisation est comparable à celui de l’Empire Romain, avec en plus sous l’influence du Christianisme, plusieurs aspects positifs que n'avait pas l'Empire romain. Le statut de l’esclave de l’Antiquité, « res » (chose), a évolué en statut de « serf », à qui on reconnaît la qualité juridique d’être humain avec un minimum de droits afférents. L'ancienne éthique aristocratique antique hostile au travail  est contrebattue. La vie économique antique est essentiellement agricole et fondée sur l’utilisation massive des esclaves. Une partie importante de la population (35 % en Italie sous le Haut Empire), est juridiquement réduite au statut de « chose (res) », sans droits. Cela a plusieurs conséquences importantes :

Les esclaves n’ayant rien à perdre, et aucun motif de défendre le pays contre d’éventuels envahisseurs, assisteront passivement à l’effondrement de l‘Empire (que notre classe ouvrière en fasse autant!) ou même se rallieront aux Barbares dans l’espoir d’obtenir le statut d’homme libre. Au travail, le rendement de l’esclave est faible, puisqu’aucun salaire ne vient rétribuer ses efforts. L'esclave dévalorise la notion même de travail : il est perçu négativement par les hommes libres puisque c’est l’affaire des esclaves. Le propriétaire terrien, l’aristocrate antique, manque d’esprit d’entreprise. Il se réserve, dans le meilleur des cas, le soin d’exercer son talent dans des domaines tels que la littérature et dans la guerre.

En Occident antique, les impôts rentrant mal, on les augmente (rien n'a changé depuis des siècles) et on les perçoit avec davantage de rigueur. Trop d’impôts, c’est bien connu, tuant l’impôt et décourageant l’activité, la vie économique en est progressivement asphyxiée. On assiste à la disparition des classes moyennes dans les deux derniers siècles de l'Empire d'Occident.

Il ne faut pas négliger une faiblesse spécifique à l’Empire Romain : le problème de la dévolution du pouvoir suprême : qui fait l’Empereur légitime ? Déclin politique donc plutôt que décadence . Les classes dominantes du pré-capitalisme vont d'orienter vers l'institution de rois régionaux puis nationaux, et enfin d'assemblées du peuple. Le statut d'empereur réapparaissant brièvement du 18ème au début du 20 ème siècle, plus qu'un simple accident de parcours sera le produit de périodes de déclin de la mystification du pouvoir, confronté à des révolutions, Napoléon III après la Commune de Paris, les empereurs Staline et Hitler après la révolution internationale en Russie. Sauf que depuis la fin des années 1960, le pouvoir de sous-empereurs locanx (Franco, Salazar, généraux grecs et argentins) était caduque et n'a pu se rééditer que dans les anciennes colonies, sans être assimilables au nazisme ni au stalinisme. Les nouveaux empereurs russe, américain, chinois, nord coréen, etc. assurent leur pouvoir essentiellement de manière terroriste, peu assurée toutefois concernant Néron Trump, ni destiné à durer.

Les empires modernes des Trump et Poutine: dépassement ou refonte d'un patriotisme bancal ?

On peut être tenté par cette autre analogie dans l'agonie ou le déclin romain : l’absence de patriotisme des habitants de l’Empire au Ve siècle est un fait frappant . Du côté des élites, on voit des aristocrates romains comploter avec les chefs barbares contre les intérêts de l’Empire : les gallo-romains Arvandus et Seronius s’acoquinent avec le roi des Wisigoths Euric qui a décidé de se tailler un royaume en Gaule et en Espagne, Anicius Olybrius, descendant d’une des plus nobles familles de Rome, accepte d’être la marionnette du Suève Ricimer et du roi des Burgondes Gondebaud conte l’Empereur Anthemius !

Du côté du peuple, les esclaves, qui n’ont rien à perdre, se rallient volontiers aux Barbares, les paysans libres ne font que changer de maître, tandis que les classes moyennes, écrasées par les impôts et les responsabilités, disparaissent progressivement.

Les recettes fiscales des territoires ainsi concédés échappent au pouvoir central et l’appauvrissent d’autant, entraînant un cercle vicieux qui lui sera fatal (Bercy tu l'as dit). Sentant l’agonie de l’Empire, les rois fédérés (simili roi Poutine et le roi d'opérette Trump) jettent vite aux orties les traités et s’emparent de vaste territoire peu ou pas défendus, les Vandales en Afrique, les Wisigoths en Espagne et en Gaules, les Burgondes dans la vallée du Rhône.

L’Histoire n’est jamais écrite à l’avance. La chute de Rome relève aussi d’un concours de circonstances fortuites qui aurait très bien pu ne pas se produire : la poussée des nomades venues d’Asie : Huns, Sarmates, Alains, et la personnalité de certains chefs barbares ont joué un rôle déterminant dans l’effondrement de l’État Romain.

L’Empire a succombé parce que l’arrivée brutale des Huns (de Moscou), venus des steppes d’Asie centrale, a poussé l’ensemble de peuples germains (mettons ukrainiens) sur l’Empire en même temps : en 35 ans de 376 à 411, ce sont un million de personnes qui s’installent dans l’Empire soit près de 200 000 guerriers en âge de porter les armes : c’est trop pour (mettons Zelensky) et un Empire étendu de la Grande-Bretagne à l’Égypte dont les citoyens ont désappris le métier des armes et dont l’économie ne permet pas de payer plus de 500 000 soldats (comme chez notre Poutine en ce moment, épuisé par la guerre). L'empire romain d'Occident chute en 476, il n'est plus qu'une mosaïque de royaumes sur ces vastes territoires (comme notre Europe macronesque). Pourtant de ces mêmes ruines surgiront les nations qui permettront au capitalisme de se développer.

Les historiens ajoutent une autre cause au déclin du contrôle de la société par l'ordre en place et qui nous séduit : une instabilité politique généralisée, les usurpateurs se succèdent, sont éliminés ou assassinés. . Comment ne pas comparer, en France comme à l'étranger en ce XXI ème siècle la perte de crédibilité générale des roitelets des Etats bourgeois ? L’empereuRomulus Augustule, symbole du déclin politique romain, incarne une époque marquée par un manque de charisme et d’initiative décisive. Ce vide de leadership a exacerbé les tensions au sein de l’Empire, rendant difficile la gouvernance efficace d’un territoire aussi vaste et diversifié.

L'idéologie patriotique est encore usitée mais elle est usée, ne correspond plus au monde multipolaire, multiracial et où l'individu est son propre empereur, où il obligé d'enjamber les frontières pour trouver du travail. Elle marche encore la vieillerie patriotique avec les Poutine, Trump, Zelensky mais, toujours décalée avec la réalité, pour combien de temps ?

Un reporter du Figaro interroge des ukrainiens dans un cimetière et ceux-ci résument toutes les limites du patriotisme :

« Pour ces familles meurtries, le cimetière ravive des convictions, parfois contradictoires : le désir d’une paix immédiate se confronte au tribut payé pour que l’Ukraine conserve son indépendance. Olha a perdu sa fille après avoir perdu son époux. Sur la tombe de Valentina, son enfant, elle a crié longtemps sa douleur cet après-midi. « Il faut que cette guerre cesse », répète Olha en essuyant frénétiquement son visage rougi. « Mais nous ne pouvons accepter la paix à n’importe quel prix », ajoute-t-elle, catégorique, quand on lui parle de concessions territoriales ou de démilitarisation. À côté d’elle, Konstantin, son neveu, jeune soldat de 26 ans blessé au front, acquiesce sombrement. « Trop d’entre nous sont morts. ‘Ils’ parlent d’abandonner aux Russes les territoires occupés. Moi je me dis : ‘tout ça pour ça’ », souffle le soldat ».

TRUMP EN TRAIN DE SE FAIRE ROULER ROYALEMENT ?

Oui mais par lui-même. Désordres de toute nature, instabilités politiques, perte de crédibilité des dominants, etc. ! Bien des phénomènes similaires au déclin de l'empire romain, mais dans un monde où tout est décuplé : capacité dingue de détruire plusieurs fois la terre, terrorismes permanents – l'écologie dans ces circonstances le prolétariat s'en fout et il a raison, c'est la prière numéro un de la petite bourgeoisie. Mais aussi des progrès immense jamais connus dans le passé de l'histoire de l'humanité, en sciences, en médecine, en informatique, mais aussi dans le développement d'une conscience qu'un autre monde serait possible si... Mais revenons à un présent qui change tous les jours.

Sur les plans économiques et militaires le secoueur de cocotier Trump en invente tous les jours des vertes et des pas mûres. Cette hausse des tarifs douaniers, pensant faire de l'Amérique du nord une forteresse de profit financier n'est pas une simple hérésie « pacifiste », car comme le dit le PCI dans son communiqué car le capitalisme, tôt ou tard, n'a plus pour solution que la guerre mais il est obligé de lanterner comme le fait Poutine, et comme est obligé de l'accepter Trump. Non pas que ce dernier soit roulé mais d'une part parce qu'il y a aussi intérêt, et parce que c'est compliqué de gérer les exigences des gangs en compétition. En tout cas il n'est pas sérieux de croire que mettre fin à un libre échange plus ou moins coordonné va permettre à l'Amérique d'être great again (elle était donc devenue petite?).

Dans les rapports commerciaux depuis toujours, depuis 1945 surtout, rien n'a jamais été irénique entre USA et Europe. Depuis des décennies, la politique industrielle de défense des États-Unis à l’égard de l’Europe vise plutôt à saper l'industrie de défense européenne afin d’encourager les ventes de matériel militaire américain sur le continent. S’ils tentent de forcer un processus de réarmement européen en obligeant les pays européens à acheter davantage d’armes fabriquées aux États-Unis, ils n’y parviendront pas. Bien entendu, l’Europe n’est pas en mesure de produire certains types de systèmes d’armes essentielles, tels que le système de défense aérienne Patriot, et continuera à dépendre des achats effectués auprès des États-Unis pour ces matériels. Les USA n'ont pas les moyens de véritablement rompre avec l'Europe premier client du monde, et si Trump déconne trop il sera viré par sa propre bourgeoisie.

Qu'il s'en prenne aux milliers d'ouvriers immigrants d'Amérique du sud de façon odieuse ou flique à la Vichinsky les employés des services publics, qu'il avalise le travail de nuit pour les enfants de 14 à 16 ans ou qu'il se présente comme président de la fertilité, il n'est pas qu'un vulgaire politicien antisocial, mais de la race des nouveaux cyniques. Non seulement le capital n'a plus que la guerre comme principale solution mais finies les déclarations pour un monde plus ou moins arrangé, démocratique, tolérant, toutes ces roueries de l'ancienne politicaillerie des décennies passées. Place au commercial, au cynisme marchand décomplexé. Il peut peut-être annexer les grands territoires enneigés du Groenland, le Danemark n'enverra pas son armée riquiqui. Prendre le Canada, pourquoi ? C'est déjà une grande province nord américaine mais dont la population le considère comme aussi foldingue que Néron. Et délirant produit du capital américain anonyme et stressé par la montée de la Chine. Trump est une sorte de boxeur qui frappe n'importe comment alors que son entraîner l'alerte sur ses maladresses et la nécessité d'éviter certains coups en l'air.

Une des raisons, non soulignées par les journalistes occidentaux accusant Poutine de gagner du temps, est le marchandage trumpiste4, comme un marchand de tapis, pour les terres rares ukrainiennes, en particulier avec l'autre vendeur de tapis (rares) Zelensky. Le commerce ne cesse pas quand la guerre continue5.

Trump est lumineux pourtant en réaffirmant une vérité  éternelle: la guerre coûte cher et le vainqueur est  toujours fondé d'en exiger le remboursement. La guerre coûte cher et on n'en voudra pas à Trump de révéler qu'il faut rembourser car il n'existe de guerre gratuite pour la fiction démocratique que dans l'esprit fumeux des journalistes de la propagande bien pesante. Dans le nouveau projet d’accord de pillage des minerais ukrainiens, la bourgeoisie américaine, et pas simplement le méchant Trump, parle cash ; elle exige la priorité sur les bénéfices transférés dans un fonds d’investissement spécial pour la reconstruction, et son contrôle, comme d'ailleurs elle l'avait exigé de l'Europe en 1945. Ce pillage, encore à préciser avec Poutine, se fera à la barbe de Zelensky et ne devra rien rapporter à son Etat tant que ne sera pas remboursé l’ensemble du soutien militaire et économique américain fourni depuis le début de la guerre ; l'Etat US se plaint d'avoir versé 114milliards de dollars d'euros entre février 2022 et fin 2024. Ce qui est de...bonne guerre ! Et un point secondaire dans la guerre commerciale qui se déchaîne depuis l'auguste amérique avec, en particulier, la très intrusive lettre anti-woke aux patrons français, dans la ligne « morale » du contrôle des institutions culturelles. L'avalanche de décrets sur tous les sujets fait pourtant plus penser à un capitalisme aux abois qu'à un nouveau fascisme.

Pendant ces échanges commerciaux sans droits de douane, les cliques européennes avec le violoniste Macron supputent qui irait jouer les garde-fous au front ukrainien : des français et des anglais, des chinois ? Le commercial criminel de guerre Poutine propose une mise sous tutelle des nord-coréens et sans honte reproche au vassal ukrainien de ne pas organiser des « élections démocratiques » tout en assurant qu'il va « les achever », pas les élections mais l'armée ukrainienne. Dans la mafia on appelle cela du chantage criminel, n'est-ce pas ?

Avec des boycotts européens pour toutes sortes de produits made in USA, la faillite de Tesla sera un événement majeur, une catastrophe industrielle, financière et boursière. En Europe, les admirateurs de Trump et Musk sont de la classe populaire (comme le disent avec mépris les journaleux) et donc ne sont pas ceux qui achètent des voitures électriques. Et à l’inverse, ceux qui ont les moyens et sont sensibles à ce que représente le véhicule électrique, détestent ce qu’est devenue la nouvelle administration américaine, donc, ceux-là, n’achèteront plus de Tesla. En Chine, pour des raisons différentes, principalement technologiques et patriotiques, les ventes sont aussi en très forte baisse. Or Tesla ne peut pas survivre sans l’Europe et la Chine. Musk sera ainsi une des principales victimes des errements économiques de son patron népotiste.

Laissons la conclusion à Pascal Lamy, qui n'est pas n'importe qui : « les Etats-Unis ne représentent que 15 % des importations mondiales, ce qui veut dire qu’il y a 85 % du commerce mondial qui n’est pas affecté par les mesures protectionnistes prises par les Américains et par les répliques dans le commerce qu’un certain nombre de partenaires entretiennent avec eux. Si Trump a un agenda de démondialisation, il a encore du travail, d’autant que l’Union européenne est à la tête du plus grand réseau d’accords commerciaux au monde ».


SILENCE ! LE PROLETARIAT NE DORT QUE D'UN OEIL

Poutine croit avoir l’avantage stratégique comme Brejnev pensait l'URSS indestructible. Le 24 février 2022, Moscou entamait son "opération militaire spéciale" en Ukraine, consistant à déployer des troupes dans le pays pour le "dénazifier". Ce qui devait, au départ ne durer que quelques jours a fini par se prolonger… jusqu'à aujourd'hui, où les combats font encore rage. Conséquence ? Bien qu’ils soient parvenus à contrôler "à peine" 18% du territoire ukrainien, les soldats russes, comme leurs homologues ukrainiens, sont épuisés et éprouvent de fortes difficultés à progresser. Selon le décompte du commandement ukrainien, les Russes auraient perdu 900 800 hommes, morts, blessés ou inaptes au combat depuis 2022. Le prolétariat mondial n'est pas aveugle face à ce niveau de barbarie. Question tenace et insoluble aujourd'hui: comment mettre fin à cette barbarie?

Que la guerre se solde toujours par la loi du plus fort. Ce n'est pas toujours vrai et lorsque c'est le cas, comme en 1918, la mise en cause du vainqueur (effet  Monte-Cristo, ne tarde pas. Depuis 2014, Vladimir Poutine s’est emparé de 18% du territoire ukrainien. Mais l’Ukraine, surtout épaulée par l'impérialisme US, a sauvé l’essentiel, au prix de centaines de milliers de vies :des deux côtés pour maintenir un régime véreux et corrompu. Au bout de trois ans de guerre, Vladimir Poutine n’a pas vraiment gagné ni rempli la plupart de ses objectifs de "récupération": il n’a pas conquis l’Ukraine, il rêve encore de ridiculiser lui, le potentat,  le pouvoir de Zelensky, et il a échoué dans son objectif de repousser les frontières de l’OTAN. Il a au contraire ressuscité une alliance européenne aléatoire  et provoqué l’adhésion de la Suède et de la Finlande, pour lesquelles la neutralité n’était plus une option face à la menace russe après l’invasion de février 2022. Même encore méprisées les cliques bourgeoises européennes jouent les fauteuses de trouble, surtout au plan économique, tout en se tirant une balle dans le pied, alors que toutes, surendettées, prétendent réarmer, c'est qui est hélas, notoirement improductif !

Ces cliques dérangent tout de même en refusant de lever les sanctions contre l'ours russe. Si on a pu leur reprocher la semaine dernière de pousser à leur tour à la guerre mondiale, c'est Caligula Poutine qui reprend le bonnet d'âne. Néron Trump fait moins le malin, il n'a pas toutes les cartes en main. Ni Poutine.

Quel monde allons-nous devoir affronter ?

C'est le titre du dernier article du CCI sur son blog. De bonnes questions mais l'oubli de ses propres contradictions . Jusque là les Etats-Unis étaient présumés en déclin (en décadence?) alors qu'il s'avère que America reste la principale puissance qui fait la pluie et le beau temps sur la planète. On avait aussi souri en lisant que l'Ukraine était un pays sans ressources . On retrouve la même explication psychologique du « fou Trump » : « Trump est le fruit de la folie et de l’irrationalité qui gangrènent de plus en plus l'ensemble du système capitaliste mondial ». Or Trump n'est pas du tout irrationnel sinon il n'aurait pas été un homme d'affaires émérite. Il est tout à fait logique et rationnel concernant les profits US. Avec cet avantage, qui rend ce petit Bonaparte populaire, il parle loin de toute diplomatie. On tombe encore dans la personnalisation de l'impérialisme américain en faisant retomber sur les épaules du seul Trump le chaos croissant : « la façon de faire de Trump, produit du chaos du monde, devient à son tour facteur actif et accélérateur de ce même chaos ». Quid de Poutine ? De Netanyahou ? D'Erdogan ? Je me rappelle d'un poster vers 1968 qui montrait les principaux empereurs du monde groupés comme une équipe de football. Et Trump peut prétendre au déguisement d'arbitre. Le plumitif du CCI oublie qu'une grande partie de la popularité de Trump réside sur cette franchise désarmante (et ses volte-face incessantes) face aux politiciens traditionnels (et le CCI). Et en plus, il est le seul qui est venu déranger les élites mondiales en parlant de la possibilité de la paix. face au ronron des guerres des boucheries permanentes réduites au niveau d'un feuilleton télévisé quotidien. Les adhérents du CCI devraient lire la raison du succès de certains empereurs romains et de Napoléon III.

La rupture totale avec l'Europe n'est pas encore actée et cette possibilité scandalise une partie de la bourgeoisie américaine. La longévité des Trump et Poutine au pouvoir n'est qu'une question... de temps et ils peuvent l'abréger eux-mêmes par leurs bêtises. Ou bien une balle perdue plus efficace et rapide que la ciguë pour les empereurs romains. Poutine s'est fait piéger par la guerre en Ukraine. Trump peut se faire piéger économiquement par l'Europe. L'article du CCI a raison sur ce point, se couper de l'Europe sera très néfaste pour la bourgeoisie américaine et « la confiance dans la solidité de la parole américaine ne reviendra pas », mais existait-elle vraiment depuis toujours (cf. La guerre en Irak) ?

Quant à la réaction au niveau historique du prolétariat face à « l'impasse historique de la survie du capitalisme » (survie ou décadence?), j'attends comme le CCI. Et il nous reste au moins l'espoir.



NOTES

1Chaque jour qui passe il nous invente une nouvelle trumpinade aussi tarte que les précédentes. .Vous voulez la dernière ? « «Je serai connu comme le président de la fertilité.»

2Qui n'a pas l'esprit de secte du CCI et ne pense pas s'abaisser en polémiquant avec moi (sur facebook).

3Le Figaro :«Il nous faut à présent définir une stratégie de long terme» : ces industriels qui se convertissent au militaire. C’est à Pont-Audemer, dans l’Eure, que Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, est allé voir ce vendredi la réalité de la transformation d’un site industriel, qui, opérant historiquement dans des activités civiles, a élargi sa palette vers le militaire. Cette usine de Thales coche toutes les cases en matière de maintien des compétences, de création d’emplois et d’installation d’une nouvelle activité dédiée à un composant stratégique pour la souveraineté française.

4Sûr que ce n'est pas facile mais que même si Trump perd patience, les industriels US de l'IA et de l'armement sont là pour le calmer.

5La Maison-Blanche avait triomphalement annoncé que la navigation commerciale serait de nouveau sûre en mer Noire, l'Ukraine ayant suivi le pas avec un communiqué approbateur. Problème : la Russie a immédiatement fait échouer cet accord en y ajoutant des conditions supplémentaires. Poutine souhaite la levée de certaines sanctions occidentales et que certaines banques soient réadmises dans le système de transaction financière SWIFT. L'accord ne pourrait passer que si ces points étaient abordés, selon la Russie. "Il y a cinq ou six conditions, je crois" a déclaré Trump. "Nous les examinons."

dimanche 23 mars 2025

QUAND LA GAUCHE EST DEVENUE LE PRINCIPAL ENNEMI DU PROLETARIAT

 




« L'écologie sans la lutte des classes, c'est du jardinage ». Députée LFI en rupture avec ce parti

« Manifestation du 22 mars : le carnaval grotesque des antifascistes d’opérette ». JDD

« ...partir de cette réalité, celle qui nous a été transmise par les Françaises et les Français qui n’en peuvent plus des gens qui parlent à leur place sans jamais les écouter». Olivier Faure1


« L’immense étendue de ses connaissances superficielles lui faisait croire que sa science était profonde et précise. On ne pouvait prévoir la veille où son imagination le conduirait le lendemain. » (C'est ce que disait Reginald Bacon à propos de l'ivrogne Churchill, et qui peut s'appliquer à Trump aussi malin que lui)

Lire Mais où est passée la gauche arabe ? - La Libre


  Pendant un siècle, depuis 1914 plus précisément, la gauche officielle, soutenant guerres nationales surtout celles devenues coloniales2 et intérêt national de la classe dominante participant aux gouvernements de la droite bourgeoise, ne fût qu'un faux ami de la classe ouvrière. Mais avec le réveil du prolétariat mondial à la fin des sixties elle ne pouvait continuer à jouer les marioles oppositionnels. Elle fût conduite dans les divers pays européens surtout à « vérifier » ses promesses au pouvoir. Avec l'expérience, plutôt accidentelle des années Mitterrand en particulier, la désillusion, électorale d'abord, sociale ensuite, convainquit non seulement d'infimes minorités révolutionnaires de la pourriture politique de cette gauche bourgeoise une masse grandissante des travailleurs, même ceux de l'aristocratie ouvrière des services publics, avec leur sécurité de l'emploi et une confortable retraite très anticipée par rapport à la moyenne.

  Puis ce fût le tour (ou la parade) de cette gauche bourgeoise plus avenante pour les masses de se tourner carrément (mais subtilement) contre ce prolétariat qui ne l'aimait plus du tout. A la suite de nombre de sociologues (de gauche) une think tank vers la fin des années 1980 décréta, à la suite des anglo-saxons et des saxons US, la disparition du prolétariat autrement dit haro sur cette plèbe « ingrate » vouée à cocufier social-démocratie et confréries stalino-trotskiennes. On ne peut hésiter d'y ajouter l'effondrement du bloc de l'Est où le prolétariat ne joua aucun rôle noyé dans la publicité mondiale pour une retrouvaille bienheureuse avec la démocratie occidentale.

La crise économique également apporta son tribut à sa fausse rémission quand le prolétariat se dispersa dans de simples luttes corporatives entraînées par le syndicalisme collabo depuis des décennies, effaçant un peu plus sa nature dite révolutionnaire, sans redevenir le principal souci des classes dirigeantes. Les guerres locales se sont poursuivies un peu partout sans que le prolétariat y fasse opposition sauf par les quelques têtes du maximalisme marxiste classique, séparées du corps mais pas encore décapitées, qui défendent mordicus sa « mission » de plus en plus contredite par sa passivité et sa docilité idéologique.

Tout ne se passa pas comme prévu par les sectes maximalistes (et moi-même) : le prolétariat ne bascula pas vers une insurrection « de classe ». La petite bourgeoisie (si bien flattée et encouragée naguère par le sieur Raymond Barre) embraya sur cette « disparition » et pensa que son tour était venu de prendre la place. Elle se mit e effet à occuper le devant du terrain électoral avec des idéologies (pas négatives en soi) mais coupées de toute référence de classe : écologie, féminisme, démocratie participative, antiracisme, etc.

Cette orientation vint renforcer cette ambition traditionnelle des petits bourgeois, comme simples valets de la bourgeoisie : éveiller les ploucs des masses ouvrières, faire la leçon politique3 sur ce qu'il faut penser, morigéner comme la gauche bourgeoise au pouvoir le fît avec des accusations à objectif paralysante mais hors sol : « fasciste » et « islamophobe » tout contradicteur de cette doxa des petits bourgeois. Il faut noter que l'accusation de fasciste était déjà vieillotte à la fin des sixties mais compréhensibles puisque la fin de la seconde boucherie mondiale ne datait que d'une quinzaine d'années et que le fascisme était encore au pouvoir en Espagne, au Portugal et en Grèce. De nos jours, le populisme est multiple. L'extrême gauche n'est plus que l'extrême hystérie populiste stalino-écolo, hitléro-musulmaniaque et sans orientations crédibles ni du point de vue du capital national ni du point de vue historique du prolétariat ; elle n'est bonne qu'à faire du bruit et à recruter ces braves étudiants des vraies couches moyennes qui conçoivent la politique comme une religion, laquelle a toujours fonctionné par anathèmes et crucifixion de l'individu. Aucunement sur la base d'un raisonnement logique et conscient de qui et quoi mène le monde. Il n'y a d'ailleurs pas de discussion possible sur le sujet, comme c'était le cas pour le stalinisme et le nazisme. Celui qui contredit ou pense autrement est un mécréant. Point à la ligne. Ou au gibet comme chez les vrais nazis des cartels de la drogue4.

L'explication méprisant de l'antiracisme bobo ne se centre pas sur l'Etat, car l'Etat bourgeois ne peut pas être raciste vu ses énormes besoins en main d'oeuvre, mais vise implicitement « la montée du fascisme » dans le monde c'est à dire ces masses électorales ouvrières (et aussi certes la petite bourgeoisie commerçante et artisanale) qui se seraient laissées berner par les racistes d'un éternel « front national ». Ce qui est faux. Le RN a su simplement reprendre un souci, compréhensible, qui s'est répandu depuis des décennies : l'insécurité est particulièrement due à une immigration massive, formatée par une religion qui justifie le meurtre religieux.

Ce n'est pas nouveau cette liaison du crime et de l'immigration, et je l'ai écrit déjà il y a belle lurette, sauf que jadis cela n'avait pas une telle ampleur. On ne peut oublier par exemple la mafia italienne dans les années 1930. Attention je ne nie pas la normalité du recours à la délinquance voire pire pour les arrivées d'immigrés. La plupart des nouveaux arrivants sont maintenus dans la misère par l'Etat national antiraciste.Comme notre propre société ils contiennent des salauds.A cette différence près qu'ils sont désormais plus nombreux. A cette différence que la plupart des voyous immigrés sont soutenus par la gauche débile, et ces magistrats en effet de formation gauchiste, qui, plus souvent qu'on ne les en accuse, n'ont plus assez de place en prison pour y envoyer un nombre grandissants5, exonèrent les pires criminels adolescents et autorisent les malfrats prisonniers à renouveler le permis de séjour à la veille de leur sortie de taule. Le scandale des OQTF ne serait qu'une ignominie de l'Etat raciste. Orwell rougirait de voir une telle application de son nouveau monde hyper aliéné. Pas le prolétariat dans à peu près tous les pays. De ce constat lucide, et pas spécialement haineux (ce sont même souvent les populations locales qui portent secours aux migrants en dépit de la police), le RN s'est emparé effectivement à visée électorale, mais pas du tout à la manière fasciste. Au pouvoir il serait dans la même merde que les cliques ministérielles successives. En Italie « l'extrême droite » au pouvoir ne diabolise plus mais freine, et cela est plus intelligent. Le populisme version droite nationale, au plan social, est aussi désuet, c'est un remake du programme commun de la gauche antique. Il n'y a que les populistes gauchistes pour en avoir peur.

Démonétiser Le Pen et Mélenchon : une politique à risque

Les masses « invisibles », une classe ouvrière « inexistante » opposent abstention ou vote « facho » à ces crétins conseilleurs en interdiction de penser. Et elles font bien, souvent très dubitatives en plus sur l'après si toutefois ces cliques supplantent les autres au pouvoir, Quand même les journalistes bourgeois taxent les gueux d'adhérer voire de suivre les gentilles outrances du RN qui la joue modeste et victimaire en toutes occasions.

Tout est fait par les larbins actuels des financiers et des industriels pour empêcher les cliques petites bourgeoises de gauche et de droite de parvenir au pouvoir mais avec la méthode dictatoriale grotesque de Erdogan qui fait mettre en prison son principal opposant démocratique avec des fautes inventées, ou Tebboune qui n'emprisonne pas seulement politiquement le médiatisé Boualem Sensal mais des centaines d'opposants.

C'est la même méthode en France. Aussi bien pour la chasse au Sarkozy qui n'a tué personne (à part Kadhafi) et n'a pas plus magouillé que tous les autres présidents de la République. Opération pilotée par le centre gauche au pouvoir pour torpiller une renaissance de la droite. Idem avec l'accusation obsessionnelle contre la mère Le Pen qui, dans cette histoire concernant les assistants parlementaires n'a pas fait pire que tous les autres députés. Son éventuelle inéligibilité électorale du fait de cette magouille politico-juridique sera aussi scandaleux et mal accepté par les masses des gueux que le viol électoral des foules au moment du traité de Lisbonne. Bonne chose, mais pas au sens des collabos antifas gauchistes, mais parce que cette nouvelle ignominie préparera à nouveau l'obligation de descendre dans la rue.

Idem pour les campagnes odieuses contre Mélenchon et sa clique systématiquement, surtout par tus les journalistes de télé, tellement serviles que la plupart d'entre nous coupent l'image en voyant leur tronche. L'affiche du pitre Hanouna n'est pas plus antisémite que ma gueule quand je fronce les sourcils.Le pouvoir s'appuie alors sur les lobbies juifs et les journalistes nationalistes juifs (interdit de dire du mal de Netanyahou dans le Figaro) pour diaboliser Mélenchon avec une affiche interprétée à dessein : serait-il fasciste ? C'est lui qui l'a dit, c'est lui qu'il l'est !

Lamentable campagne ! Mélenchon n'est pas antisémite mais a pris le parti du Hamas présumé acteur pour refiler au peuple palestinien un nouvel Etat régional enclavé et ghettoïsé à nouveau. La propagande des fachos autour du criminel de guerre en chef peut compter sur Trump, Macron et leurs affidés du beau monde élitaire de la presse veule et des salons « socialistes ». On peut se demander par contre, contrairement au danger d'accession au pouvoir des « nazis » avec Bardella, qu'il s'agit d'une revalorisation, mais je ne trouve pas le mot, d'un Mélenchon en perte de vitesse, pour lui redonner une crédibilité suffisante pour tenir la dragée haute aux « fachos ».

Mais surtout en fin de compte de favoriser plus encore le chaos gouvernemental. Aux proches élections municipales il ne sera pas question de nous refaire le coup de l'union antifasciste qui a permis l'élection de plus de députés LFI que macroniens. Macron ne voudra pas être baisé une seconde fois. Là aussi la diabolisation de Mélenchon va se retourner contre la magouille macronesque vu que la petite bourgeoisie artisanale et la classe ouvrière se fichent de ce sponsor perpétuel, le mal antisémite, surtout destiné à soutenir l'Etat nationaliste juif. Dont les actions criminelles sont les vraies causes du regain de l'antisémitisme.

Une des clés pour rivaliser aux municipales avec les anciens amis antifas (le temps d'une élection foireuse) semble être trouver avec la campagne de peur face au nouvel Hiler russe qqui se prépare à une blitz kriege sur Paris. En effet, et c'est risible et pitoyable, une partie des couches moyennes petits bourgeoises se sont déclarées prêtes à épargner 500 euros pour un projet débile de renforcer l'armement franchouillard. Pas sûr que cela tienne longtemps la route. Surtout pour les diverses couches des gueux. D'abord, pour les couches petites bourgeoises, LFI se garde d'en appeler à l'union nationale, coincés qu'ils sont par rapport à une guerre locale terroriste qui ne donne pas envie aux prolétaires français de soutenir, mais qui a tout pour séduire les immigrés, leur base électorale en partie mais surtout idéologiquement pour les encadrer. Vu que l'appel à payer pour une guerre confuse, imaginaire et surtout « impayable (au deux sens), est une plaisanterie pour la classe ouvrière, historiquement anti-guerre, les maires Rennaissance risquent fort l'avortement politique complet.

Quant à la guerre en Ukraine les négociateurs russo-américains font des miracles ridiculisant chaque jour les va-t-en guerre européens (sauf les intelligents : Hollande, Espagne et Italie) aveugles au fait que la clique bourgeoise ukrainienne a perdu la guerre. Trump et Poutine apparaissent soudain au contraire comme des faiseurs de paix, déplorant sans rire des milliers de morts des deux côtés. Et Macron de se retrouver dans la pose de Hitler ! Luc Ferry a tapé juste en disant que cette histoire d'envoyer un contingent européen protéger les ukrainiens est une connerie inapplicable. Il a insisté, à mon avis très justement, pour dire que Trump est intelligent. Le projet d'installer des entreprises US en Ukraine et sur les lieux d'extraction des terres rares est le meilleur moyen d'arrêter Poutine, quelles que soient les autre concessions crapuleuses, injustes et de nature gangstériste.

Contre ces divers mensonges bourgeois puant et l'agitation débile de Mélenchon, il faut saluer les manifestations courageuses en fantastiques qui ont lieu en Israël, merci au peuple juif. Mélenchon a choisi les tueurs du Hamas et du 7 octobre, qu'il aille se faire foutre avec ou par Trump qui soutient la barbarie du criminel juif en chef !

« Ils marchent à Tel Aviv, à Jérusalem, à Haïfa, mais aussi dans toutes les villes d’Israël. Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans les rues du pays ce samedi soir, pour réclamer, encore et toujours, la libération des otages toujours retenus à Gaza, mais aussi pour s’opposer au Premier ministre Benyamin Nétanyahou et à sa politique de terre brûlée, faisant fi, jour après jour, du respect de l’Etat de droit et des piliers de la démocratie israélienne ». 



NOTES

1Je dois constater ici que Faure a suivi mon conseil. Je l'avais hélé lors des olympiades près de Notre Dame : « Vous êtes l'otage de Mélenchon, barrez-vous au plus vite de cette clique ! ». A l'heure actuelle c'est le seul moyen en se séparant de la gauche débile, comme Mitterrand le fît contre la gauche colonialiste de Mollet, de reconstruire un PS crédible.

2Il est tragi-comique de voir aujourd'hui les lardons de cette gauche colonisatrice devenus « ennemis de l'intérieur » du gouvernement actuel pour se faire les porte-paroles des Etats dominants (qui colonisent eux en ce moment avec les mêmes actions terroristes que la bourgeoisie française jadis) lesquels souhaitent affaiblir aussi de l'intérieur ce pays. Depuis au moins cinquante ans c'est d'ailleurs la fonction de l'extrême gauche, au début avec le soutien aux mirifiques « indépendances nationales », donc soutien à 'URSS par les trotskiens et aujourd'hui soutien débile aux tarés du Hamas en vue de la création toujours plus totalement improbable d'un nouvel Etat islamiste. En confettis.

3Ce que Gilles Dauvé avait justement décrit dans les années 1970 et qui reste la tare de tous les militants des sectes politiques, y compris surtout LO et les groupes maximalistes. La plupart sont sociologiquement membres culpabilisés de la petite bourgeoisie et leur prosélytisme ne vise qu'à se déculpabiliser eux-mêmes dans leur rôle de saints. Le prolétariat n'a pas besoin qu'on lui explique sa condition ou l'horreur des guerres et de l'exploitation, mais qu'on lui parle comme un adulte qui a déjà fait les trois quart du chemin par lui-même. En ne fixant pas systématiquement des objectifs soit lointains et fumeux soit immédiats et noyés dans l'islamo-réformisme. Le seul vrai révolutionnaire sur la question de la religion, au-dessus des minables bigots gauchistes, reste le marquis de Sade.

4Lire l'article effroyable du Figaro : Au Mexique, l’horreur et la sauvagerie des cartels au «camp d’extermination» de La Estanzuela. Et si vous en doutez allez donc faire un tour sur les égorgements et massacres de familles entières sur les sites « inhumanity » (sic) et consorts. Le grand mensonge déconcertant n'est jamais décrypté : l'innocence des Etats à éradiquer ce fléau. C'est comme l'immigration massive incontrôlée, ces Etats sont « antiracistes » et peuvent compter sur la collaboration des populistes d'extrême gauche pour aller dans le même sens et se foutre de la classe ouvrière

5C'est au ,nom d'un humanitarisme hors sol que la gauche au pouvoir avec cette pauvre Taubira a fait cesser la construction de nouvelles prisons, et les premières victimes sont...les prisonniers eux-mêmes entassés comme des bêtes. Merci Taubira, seule ministre à ne pas fredonner la Marseillaise lors des parades ministérielles, preuve de son statut de révolutionnaire créole ennemie de l'intérieur elle aussi car en lutte dans les confortables salons « socialistes » contre un capitalisme dilatoire, qu'elle défend pourtant si bien dans sa posture parlenenteuse bourgeoise