“Les
pensées de la classe dominante sont aussi, à toutes les époques,
les pensées dominantes, autrement dit la classe qui est la puissance
matérielle dominante de la société est aussi la puissance
dominante spirituelle. Les pensées dominantes ne sont pas autre
chose que l’expression idéale des rapports matériels dominants,
elles sont ces rapports matériels dominants saisis sous forme
d’idées, donc l’expression des rapports qui font d’une classe
la classe dominante; autrement dit, ce sont les idées de sa
domination”.
Marx
« La
liberté de la presse n’est donc rien d’autre que la liberté
pour la bourgeoisie d’enfoncer son idéologie dans le crâne des
ouvriers ! Et le respect des religions est le respect de la
classe dominante pour tout ce qui mystifie le prolétariat ! »
https://fr.internationalism.org/ri366/caricatures.htm
Quelle
question !? Le prolétaire moderne chez Marx a remplacé le
philosophe, mais ce dernier n'est plus qu'un marchand d'illusion
comme le prêtre, l’imam ou le prof, et une bouche à nourrir même
en temps de Covid. Les catégories pour définir les sentiments et
passions humaines n'ont pas beaucoup changé depuis que le monde est
monde et ne sont pas prêtes de changer. « J'ai rêvé d'un
autre monde » chantait jadis Jean-Louis Aubert, mais le monde
dans lequel nous vivons, ou survivons encore, est un cauchemar de
haines. Les victimes des attentats terroristes ont toute latitude
pour souffrir dans la haine ; les ouvriers licenciés ne peuvent
aimer d'amour (cet envers supposé de la haine) leur patron
liquidateur ; les personnes ostracisées pour leur origine
ethnique ne peuvent pas se passer d'exsuder leur haine pour protester
contre le sort qui leur est réservé, etc. Mais ce qui est troublant
est cette propension nationale et électoraliste, tant au niveau de
la propagande étatique que de ses oppositions de bouffons d'extrême
gauche ou de gauche décatie[1],
de prétendre mettre fin abstraitement et avec des inventions ou
suppressions de vocabulaire à la haine (« éviter la guerre
civile », « islamophobie », « supprimer le
mot race », etc.), ou combattre la haine par la haine du
« F.Haine », version gloubi boulga du NPA curé
protecteur de ce qui est « radical » dans l'islamisme et
libertaire chez les indigestes indigénistes. L'innocent NPA est
clairement l'otage du pire séparatisme communautariste[2],
comme ses pères trotskiens avaient été otages et rabatteurs de la
gauche bourgeoise, et comme leurs grands-pères conseillers et
porteurs de valise pour les petites mains terroristes des futurs
dictateurs nationalistes tiers-mondistes dont les statues ne sont pas
encore déboulonnées. La destinée tragique du trotskisme aura été
de finir comme un des pires ennemis de la classe ouvrière, et ses
bâtards d'avoir été promus à tous les étages de la domination
bourgeoise. Si ces donneurs de leçon de haine contre le « F.Haine »
n'existaient pas, le RN ne serait resté qu'un minuscule petit parti
poujadiste ; au contraire de ce que vous imaginez, ce n'est pas
le laxisme gouvernemental sur les questions de sécurité des
citoyens qui fait monter le score du RN mais bien les aboiements aux
côtés des pires séparatistes racistes et les compromissions
clientélistes de ces zélés donneurs de leçon de haine
complémentaire[3].
La
haine = jugement moral arbitraire ?
« Dès
lors se pose la question de la responsabilité du haineux. Alléguer
le caractère irrationnel de la haine tendrait à dénier toute
responsabilité à celui qui fait montre de haine et limiterait, de
ce fait, les possibilités de jugement à son encontre, comme on le
fait pour certains malades mentaux. À la suite de Socrate, on a pu
cantonner la haine dans l’irrationnel, en raison de son principe
selon lequel tout le mal se fait dans l’ignorance. A l’opposé,
Aristote concevait que les passions ne pouvaient être dissociées de
la responsabilité individuelle. Ces philosophes de l’Antiquité
font surgir un débat où nous identifions, à travers la question de
la responsabilité, le thème de la reconnaissance de l’autre,
auquel nous pouvons ajouter celui de la tiercéité : deux
personnes sont dans un lien de haine et un tiers, éventuellement
multiple, les juge. Juger que quelqu’un est haineux, c’est déjà
lui infliger une sorte de sanction morale, si l’on admet que les
expressions de haine incarnent le mal »[4].
En
philosophie traditionnelle, le fait de « jeter le
mauvais œil, ou « un mauvais regard » exprime le
sentiment de celui qui se sent infériorisé ou détruit par autrui,
en général à cause de sa supériorité sociale ou politique,
et qui en retire un sentiment humiliant d’infériorité. L'exemple
classique de la haine politique serait celle entre le politicien
avocat romain Cicéron et le dictateur Antoine qui avait succédé à
César, puis avait fait assassiner ce transmetteur des philosophes
grecs. ; mais :
« Historiquement,
si l’on en croit la tradition, l’apparition de la première haine
politique, qui servira plus tard de socle à l’idéologie
républicaine romaine, fut celle éprouvée par les Romains contre le
dernier roi de Rome, Tarquin le Superbe, à cause de son comportement
tyrannique à l’égard du peuple romain. La chute de la royauté
aurait été ainsi
« haine
du tyran » ;
elle
aurait même été en réalité l’affrontement de deux haines :
haine du peuple romain contre la personne du roi ;
« haine
et colère »
du
roi contre le peuple romain, avant et après sa chute. Avant d’être
odium
regni,
« haine
de la royauté », le sentiment collectif fut donc d’abord
« haine
du roi », « haine du nom
du
roi »
avant
d’être
« haine
du nom
de
roi »
et,
par extension idéologique, « haine du pouvoir personnel »[5].
Depuis
ses début présidentiels le « dictateur romain » Macron
a concentré sur lui une haine impavide, récurrente et obstinée,
que nous n'avions pas connue à un tel niveau avec tous les
présidents antérieurs. Même s’il sort pour simplement faire
pisser son chien, il va tomber sur un quidam qui va l’insulter.
Plus que le cas Macron, cela ne signifie-t-il pas que rien ne va plus
au royaume du Danemark ? Que plus rien n’est respectable, et
qu’il n’existe plus aucune valeur de référence sauf le coran
qui t’ordonne à toi individu omniscient, plus dans un esprit
pervers capitaliste d’élimination que dans la tête d’un croyant
de l’an mille, d’égorger celui qui est impie ? Le
prolétaire n’est-il plus qu’un doux agneau incapable de
concevoir une société libérée du capitalisme quand la racaille,
stade suprême de la révolte anti-capitaliste, se fait imam de
l’ordre moral séparatiste ? La dénonciation de l’islamisme
et de ses méfaits serait selon les curés trotskiens se faire l’écho
de la propagande de l’Etat pour diviser la classe ouvrière, mais
ce sont eux qui contribuent le plus à la propagande de l’Etat par
un même discours double et falsificateur : il faudrait séparer
islam et terrorisme, comme il faut entériner la séparation des
divers modes de vie communautaire, alors que tout est mêlé et que
tout s’emmêle. Et s’en mêle. Ou un prélude à un chambardement
social qui nécessitera une dictature pour remettre en ordre une
société déstructurée ?
La
haine peut-elle être un argument politique ?
La
haine n’est pas un programme politique, elle n'est pas une vertu,
conférer la haine des juifs par les nazis ou la haine des extrêmes
entre eux, mais elle exprime quelque chose.
« Aversion
des élites, du peuple et de l'autre... la haine est dans l'air du
temps. Mais faut-il nécessairement la condamner ou se demander ce
qu'elle révèle des fractures de notre société ? Et si la haine
avait des bienfaits ?
Les
Gilets Jaunes ont fait éclater au grand jour certaines des grandes
dissensions qui structurent la société française. Il y avait eu
des signes avant-coureurs : les black blocs, Nuit Debout, des
émeutes en banlieue, et il y a des éléments de langage :
"fractures sociales", "creusement des inégalités",
"colère populaire", mêlant autant les causes que les
manifestations de la haine. C’est que la haine, justement, est
aussi bien une cause qu’un effet, un ressort, un mécanisme, qu’un
signe, un phénomène. Elle est ainsi autant un mobile qui pousse à
agir que la forme de l’action elle-même : c’est par haine
que l’on agit avec haine. C’est ce qui la rend aussi diffuse
aujourd’hui : il y a à la fois des raisons d’être haineux,
et une manière d’être haineux. Mais à quoi tient cette diffusion
aujourd’hui ? Pourquoi la haine est-elle un signe de notre
temps ? Y a-t-il une multiplication de ses causes, plus de
raisons d’être haineux aujourd’hui, ou une intensification de
ses effets qui fait que nous avons moins de filtres, que nous
empruntons plus facilement sa voie ? »
.
Politique
de la haine ou haine de la politique ?
Le
dinosaure de tous les régimes bourgeois Alain Duhamel, dont je ne
supporte pas les homélies de plateau TV, peut parfois être
surprenant de lucidité :
« Jean-Luc
Mélenchon et François Ruffin d’un côté, Marine Le Pen,
Nicolas Dupont-Aignan et Laurent Wauquiez de l’autre, viennent de
gagner une bataille : en ce début d’année 2019, la politique de
la haine l’emporte. Elle comble leurs vœux de toujours, elle
consacre leurs stratégies, elle suinte de partout. Depuis des
décennies, l’extrême droite semait la haine contre la gauche,
contre les immigrés, contre toutes les minorités d’ailleurs,
contre les élites bien sûr, contre les gouvernements quelle que
soit leur couleur. Pour la première fois depuis des décennies, la
haine domine l’opinion. Le clan Le Pen a inoculé la haine
politique dans l’esprit des Français. Dans son entreprise de
fureur vengeresse et de vindicte féroce, il a pu compter sur le
renfort d’abord marginal puis étoffé de Nicolas Dupont-Aignan,
symbole de l’extrême droite bourgeoise, et même sur celui de
Laurent Wauquiez, adepte du manichéisme intégral.
Mai 1968,
pour ne prendre que l’exemple le plus célèbre, a été bien plus
violent que ce qui se passe aujourd’hui, mettant en lisse des
effectifs de manifestants sans aucune mesure avec ceux des gilets
jaunes. 1968 était violent mais 1968 n’était pas haineux. La
nouveauté, la différence, la spécificité de la période actuelle,
ce n’est pas la violence mais c’est la haine et, pire, la haine
générale.
L’empire
actuel de la haine ressuscite des frontières de classe et de caste,
parfois estompées depuis longtemps. La France se divise derechef
entre partisans de l’ordre et militants de la contestation qui se
dévisagent durement. La haine investit tous les partis, submerge les
territoires, enjambe les idéologies. Voilà la France plongée une
fois de plus dans l’une de ces tornades subites, irrésistibles,
qui l’envahissent durant quelques semaines ou quelques mois avant
de retomber et de s’épuiser, parfois dans l’échec, l’amertume
et le ressentiment, parfois en célébrant une avancée sociale ou
une alternance politique ».
Juillet
2020 : les internautes masqués crachent leur haine en profitant
de l’anonymat des réseaux sociaux. On caracole dans les
sempiternelles polémiques des chaînes d’information en continu
pour proclamer son exécration de Zemmour et Finkielkraut, son amour
des balades syndicales inutiles ou se vanter d'avoir crié merde ou
salaud au passage de Macron. L’université est contrôlée aux
Etats-Unis comme en France par la petite bourgeoisie d’extrême
gauche et ses profs intolérants, formés au stalino-trotskisme. Le
trotskisme dégénéré en version anar applaudit aux émeutes des
racailles[7].
Pas sûr que la haine submergeante ressuscite clairement les
frontières de classe au moment où le nouveau gouvernement reprend
la thématique des « territoires perdus de la République »,
et où des travailleurs et des pompiers se font tirer dessus,
violenter ou assassiner au couteau par le lumpenprolétariat de
banlieue qui se sert de l'islam comme d'un cache-sexe et des
indigestes des communautarismes comme de leurres politiques
faussement anti-capitalistes. Pas sûr non plus que les petites
factions bourgeoises de LFI et du NPA puissent vraiment récupérer
« la haine de la politique », ne professant eux-mêmes
qu'une « politique de la haine ».
COMMENT
L'ETAT BOURGEOIS SE SERT DE LA HAINE ?
Cette
haine diffuse, est autant une peur panique que la volonté d'éliminer
autrui (la big jouissance des nombreux tarés sur le web), que la
confirmation d'un super-individualisme qui détient tous les droits.
Peur des exactions de la police et peur des violences des racailles
vont de pair. Ce n'est pas avec un nouveau gouvernement qui menace de
« porter plainte » comme une simple concierge que la
confiance va revenir, ni que la population travailleuse va s'armer.
Cette peur face à deux sources toxiques de violence arbitraire est
un instrument de l'ordre plus efficace et bien plus terrifiant que le
fléau covid. Le résidu de la gauche bourgeoise, la frange petite
bourgeoise des gauchistes a choisi le camp des racailles (comme le
nouveau ministre de l'injustice dans le même esprit que Cosette
Taubira), quand la droite brame qu'il faut réprimer sans fard mais
sans réelle solution alternative que la même impuissance à
« gouverner » pacifiquement.
Le
milieu de l'intelligentsia culturelle est lui totalement imbibé et
mobilisé en faveur du multiculturalisme et des imbécillités
féministes et antiracistes. Le cinéma sur commande a été fort
plaisamment éteint pendant le plus fort de l'épidémie, mais les
navets de propagande clivante ont été ressortis du grenier. Le
petit cinéaste gauchiste Kassovitz avait réalisé un film
prémonitoire du bourrage de crâne simpliste sur l'opposition d'une
certaine jeunesse de banlieue (pourtant lumpénisée) et des flics
présumés « fascistes » ; en fait la vérité du
spectacle, c'est la théorie gauchiste qui a donné force à
l'expansion islamiste sinon là aussi on ne lui aurait pas plus
accordé d'attention qu'au RN. Le film s'appelait déjà en 1995 « la
haine » et il vomissait des clichés niveau faits divers et
manichéens.
Un autre zigoto, repris de justesse mais célébré par la profession
« antiraciste » et islamophile, a fait un remake intitulé
« les misérables », second navet anti-flic bourré
d'acteurs islamistes au vrai, et qui avait enchanté les lecteurs
enseignants abonnés à l’OBS et même le dictateur hors classe et
hors réalité Macron ! La société capitaliste n'est décrite
dans ces deux navets pour sous-développés que comme un conflit sans
fin d'aversions et d'impulsivité, entre deux entités délimitées
en uniforme et en caillassages.
Sur
un ton hystérique et menaçant tel plumitif du NPA prend la défense
du personnel marginal intermittent et indigent des artistes suivistes
de l'idéologie communautariste anti-prolétarienne (très America
compatible) et au nom d'un « légitime » carriérisme de
pauvre qui a le droit d'être palmé pour n'importe quelle ineptie :
« Après
la cérémonie des Césars, le torrent de boue déversé sur les
comédiennes Aïssa Maïga, Adèle Haenel et l’auteure Virginie
Despentes est l’expression d’une haine de classe sexiste et
raciste des classes dominantes contre les dominé-s et les
discriminé-e-s qui accèdent à une reconnaissance sociale et
artistique tout en refusant de devenir les complices de leur système
capitaliste et patriarcal »1.
La
haine trotskienne, et artistique, c'est le jus politique de
l’antifascisme de salon !
La
haine déconfinée...
La
haine semble aussi éternelle que les répétitions de l'histoire,
avec un air de déjà vu insolent. Après son voyage en Grèce où il
avait étudié la peste de 1827 et 1828, le genevois Louis-André
Gosse écrira à sa mère : « Un fait qui me parut assez général,
c'est que les classes éclairées ou aisées étaient plus
susceptibles que les autres de cette peur qui engendre l'égoïsme. »
Dans la France de 1832, dès qu'on parla de choléra, l'exode
commença. Louis Blanc raconte que « la plupart des gens riches
fuyaient, les députés fuyaient, les pairs de France fuyaient». Le
maréchal comte de Castellane note dans son journal : « Tout ce qui
a plus de 200 000 livres de rente a un effroi épouvantable».A
Londres, en 1832, on disait que « les médecins étaient des
imposteurs et que le choléra n'existait... que dans leur imagination
comme instrument de leur avarice».
La
pandémie du covid qui est loin d'être terminée, et que la médecine
capitaliste s'avère incapable de bien gérer et surtout de
solutionner, a paradoxalement, mais plus sérieusement que les
aventures émeutières en banlieue ou l'agitation en vestes jaunes,
réveillé la lutte des classes. Les invisibles du prolétariat
manuel sont soudain devenus vedettes mais aussi vite méprisés, en
particulier le personnel soignant. Promesses salariales non tenues
plus que non tenables par le gouvernement, envoi des flics pour
matraquer, crever les yeux ou tuer par plaquage ventral, la terreur
se dévoile sur le terrain après les pleurnicheries sur la variante
du « tous ensemble » hospitalisés ou à l'agonie. Les
mesures d'urgence sanitaire n'ont pas aboli les inégalités sociales
mais pouvaient laisser croire à une éventuelle « solidarité
nationale » d'exception. Avec le déchirement des illusions
« de la solidarité sanitaire » et de la crise économique
amplifiée, les prochains confinements risquent d'être dérangés
pour ne pas dire explosifs. Mais les nouveaux « pairs de
France » n'auront plus de lieux où fuir parce que la contagion
est partout, parce que ce n'est pas la haine qui pourra être
l'élément conscient de la révolte mais une alternative de société
ni écologique ni pacifique.
LA
HAINE COMME MOBILE POLITIQUE, C'EST PAS NOUVEAU
Mais
c'est pas le top ! Quel est le point commun entre Assa Traoré
et WladimirLénine ? Tous deux ont éprouvé une haine sans fin,
l'une pour le meurtre d'un frère assassiné pas des policiers zélés
(bavure criminelle) et l'autre pour la condamnation à mort par
l'Etat tsariste d'un frère aîné admiré. Sauf que l'engagement de
Lénine pour le combat socialiste n'a pas été complètement
déterminé par sa haine du tsarisme bien qu'il soit un peu, confus
en philosophie de la haine et en philosophie en général, comme on
va l'examiner. Assa Traoré c'est une tignasse, du spectacle et la
revendication d'une police capitaliste pacifiste, c'est à dire rien
du point de vue révolutionnaire.
Lénine
reste un personnage historique considérable et un penseur
extraordinaire, et je ne vois pas comment les masses russes auraient
pu mettre quelqu'un d'autre que cet homme d'envergure en tête du
pouvoir d'un Etat renversé pour crimes de guerre et prolongation de
l'esclavage, même s'il a été prisonnier et acteur de cette infamie
de faux Etat socialiste. Son œuvre reste encore passionnante à lire
surtout si on n'est pas léniniste. Il représente un condensé
lucide et intraitable de cette charnière troublante entre 19 ème et
21 ème siècles.
Avant
de le critiquer, il faut noter l'extraordinaire bouillonnement des
idées sociales et politiques au début du 20 ème siècle, où
charlatans et philosophes idéalistes tiennent le haut du pavé.
C'est contre cet idéalisme officiel que se dressent alors les
meilleurs penseurs du socialisme. Mais la philosophie n'est pas le
terrain de Lénine – qui n'a pas les capacités de Marx dans ce
domaine – et qui va s'avérer mauvais philosophe, même si Robert
Camoin ne tolérait pas que je dise cela. Les formules qu'il va
utiliser au début sont fausses telles que « adopter l'esprit
de parti en philosophie » et « la conscience est apportée
de l'extérieur aux ouvriers ».
En
1908 il rédige son plus mauvais livre : « Matérialisme
et empiriocriticisme » où il prétend réfuter le positivisme
de deux célèbres philosophes et scientifiques de l'époque Mach et
Avenarius, philosophie dont se sont entichés un certain nombre de
camarades socialistes dont Bogdanov. Je ne vais pas m'appesantir sur
leur débat assez abscons et qui pour tout dire est aussi chiant que
la notion d'empiriocriticisme est le pendant du sexe des anges. Ce
qui est frappant c'est que ce texte n'est pratiquement pas critiqué
du tout jusqu'aux années 1940, qu'il reste considéré comme un bon
bréviaire de base d'un marxisme qui écrase tout en économie, comme
en politique et en philosophie. Il faudra attendre 1940 pour qu'un
alter-ego de Lénine au temps de la II ème Internationale, Anton
Pannekoek vienne briser l'adoration sacrée et que Marc Chirik et ses
camarades finissent le travail.
Outre
que Lénine pratique systématiquement la raillerie comme
argumentaire face à deux savants, en leur faisant dire parfois ce
qu'ils ne disent pas et en les rabaissant ; le physicien Ernst
Mach, qui a tout de même fait voter une motion en faveur de la
Commune de Paris à la section socialiste de Prague, n'est pas un
quelconque scientifique, il fait encore référence par son nom pour
qualifier la vitesse des avions supersoniques.
Mais
c'est le seul grand théoricien de la Gauche germano-hollandaise qui,
trente ans plus tard, démontre que le jeune Lénine s'est laissé
fourvoyer dans les abîmes de la spéculation philosophique, qui
n'était pas du tout le genre où il pouvait exceller ; il vaut
mieux laisser cela aux petits profs anars comme Endhoven ou Onfray.
Pannekoek qui est inconnu pour les illettrés trotskiens et
staliniens n'est pas publié, hormis en citations confidentielles
dans les milieux conseillistes et libertaires, jusqu'à ce que les
Cahiers Spartacus le publient intégralement vers la fin des années
1970. Pannekoek révèle que non seulement Lénine, en jouant au
philosophe, a déraillé mais qu'il est sorti du socialisme :
« « Mais
on ne trouve rien de ce genre chez Lénine; nulle part n'est
mentionné le fait que les idées sont déterminées par la classe
sociale; les divergences théoriques planent dans l'air sans lien
avec la réalité sociale. Bien sûr les idées théoriques doivent
être critiquées à l'aide d'arguments théoriques. Toutefois,
lorsque l'accent est mis avec une telle violence sur les conséquences
sociales, il faudrait quand même prendre en considération les
origines sociales des idées critiquées. Mais cet aspect essentiel
du marxisme ne semble pas exister chez Lénine »2.
Je
vous convie à lire évidemment l'intégralité du texte lumineux de
Pannekoek, cet astronome reste un de nos meilleurs écrivains du
socialisme international par sa qualité professorale à s'exprimer
avec clarté et concision. Mais Pannekoek a besoin d'être critiqué
à son tour car il dérive lui, poussé par sa critique du Lénine
philosophe à la manque à remettre en cause l'espérience d'Octobre
1917 comme « révolution bourgeoise », ce qui séduira
immanquablement toute une génération d'intellectuels petits
bourgeois après 1968. Cela n'a pas échappé à Marc Chirik, dont
les mérites théoriques immenses seront, je l'espère, un jour
reconnus. Vers la fin des années 1970 il nous informe sur ce vieux
débat resté en lisière des pitreries communistes staliniennes et
trotskiennes officielles, et il rédige l'introduction qui sert à la
présentation de la critique de Pannekoek, à son tour (c'est en
critiquant qu'on dépasse à chaque époque et que le marxisme reste
vivant)3.
Et Marc nous remet sur la table la réponse de deux de ses camarades
de la Gauche communiste de France, qui publient Internationalisme
après guerre, Mousso et Philippe qui secouent à leur tour la dérive
du critique partial de Lénine (Pannekoek a pour surnom à
l'époque Harper) :
« En
effet, Harper nous parle pendant des dizaines de pages de la
philosophie bourgeoise, de la philosophie de Lénine, et arrive
à des conclusions pour le moins osées et qui demandaient, tout au
plus, un examen sérieux et approfondi. Or, quel matérialiste
marxiste peut accuser un homme, un groupe politique ou un parti de ce
dont Harper accuse Lénine, les bolcheviks et leur parti, d'avoir
représenté un courant et une idéologie bourgeoise
« ...s'appuyant
sur 1e prolétariat... »,
sans avoir auparavant examiné -au moins pour mémoire- le mouvement
historique auquel ils ont été mêlés : ce courant, la
Social-démocratie russe et internationale, d'où est issue (au
même titre que toutes les autres fractions de gauche de la
Social-démocratie) la fraction des bolcheviks »4.
Pour
terminer sur les aberrations ou insuffisances de la haine, je me suis
permis de piller le professeur d'université de Reims, Philippe
Buton, qui nous éclaire à son tour sur les limites
« philosophiques »
de Lénine, sans remettre en cause une œuvre politique considérable,
et un Lénine souvent un peu trop « franc du collier »:
« …
Ce type de réserve ne se rencontre jamais chez Lénine, bien au
contraire. Chez lui, le devoir de haine est immédiat, proclamé et
permanent. Lénine confère à la haine un véritable rôle
structurant, celui de donner son efficacité à la lutte de classes.
Très tôt, la haine est au centre de sa vision politique. Dans le
tome 2 de ses œuvres (1896), se trouve un texte programmatique
qu’il a écrit en prison. Dans ce texte, Lénine affirme que la
haine de classe est le point de départ de la conscience de classe,
même si le parti doit la rationaliser : « Il fut un temps
où l’hostilité des ouvriers contre le capital ne s’exprimait
que par un sentiment confus de haine pour leurs exploiteurs, par la
vague conscience de leur état d’oppression et de leur esclavage,
par le désir de se venger des capitalistes. […] C’était
la première forme du mouvement ouvrier, sa forme initiale, et
elle était nécessaire, car la haine du capitaliste a été, de tout
temps et en tous lieux, la première impulsion qui a porté les
ouvriers à se défendre. Mais le mouvement ouvrier russe n’en est
plus à cette forme primitive ». Mais rationaliser la haine, ce
n’est pas la dépasser, c’est la maximiser. Lénine se félicite
ainsi, en septembre 1917, que « la haine de l’armée
[entendre : des soldats] sera accrue par l’attitude du
gouvernement Kérenski » et, en 1920, il écrit qu’« une
révolution, au sens étroit et premier du mot, est précisément une
période de la vie du peuple pendant laquelle la haine accumulée
depuis des siècles contre les exploits des Avramov éclate non en
paroles, mais en actes ». La même année, lors du IIe
congrès du Komintern, il déclare ainsi : « Nous
observons dans maints pays un antiparlementarisme qui n’est pas
tant le fait d’hommes issus de la petite-bourgeoise que celui de
certains groupes avancés du prolétariat, mus par la haine à
l’égard de l’ancien parlementarisme, haine légitime, juste et
nécessaire, provoquée par le comportement des parlementaires de
Grande-Bretagne, de France, d’Italie, de tous les pays ». Et
de nombreux autres textes pleins de phrases haineuses sont présents
dans les textes de Lénine écartés de ses Œuvres complètes
par les Soviétiques et publiés par Richard Pipes En outre, Lénine
étend cette appréciation positive aux conflits nationaux, pour
justifier la lutte des nations opprimées. Il évoque ainsi dans ses
Notes critiques sur la question nationale de 1913 la
« haine parfaitement légitime et naturelle contre les
oppresseurs grands-russes »5.
(…)
« Et ce juste sentiment n’est pas réservé aux masses, les
révolutionnaires aussi doivent s’en nourrir. Présentant
l’engagement de Marx et d’Engels, Lénine leur attribue ce propre
sentiment dans son article nécrologique de 1895 : « Dès
le lycée, (Engels) avait pris en haine l’absolutisme et
l’arbitraire de la bureaucratie […] Marx et Engels possédaient
très fort le sentiment démocratique de haine pour l’arbitraire
politique ». D’où le fait que chez Lénine, cette
acceptation du sentiment de haine se traduit par une pratique
politique particulière, un langage original, à savoir le maniement
de l’injure. Dans les écrits de Lénine, il est frappant de voir
qu’un militant en désaccord n’est pas un militant en divergence
d’analyse, mais un traître. Parmi une multitude d’exemples,
pensons à la brochure qu’il écrit en 1918, La révolution
prolétarienne et le renégat Kautsky. Ce triptyque :
désaccord-trahison-stigmatisation n’est pas lié au caractère
teigneux de Lénine. Ou, plus exactement, le caractère teigneux de
Lénine renvoie au fait qu’il a introduit un changement de
paradigme dans la vision du couple « unité/diversité »
dans la pensée socialiste. Deux phases existent dans la condamnation
de la déviation socialiste par Lénine. Dans un premier temps, le
socialisme majoritaire serait un opportunisme, hésitant devant la
Révolution et tenté par la conciliation de classe »6.
Sur
ce dernier point je pense que Philippe Buton manque de culture
politique, le combat sélectif de Lénine ne peut être basé sur la
haine psychologique ni qualifié de pré-stalinisme. Sa conclusion
est aussi partiellement fausse, le sectarisme est autant destructeur
chez l'extrême gauche ou l'extrême droite et l'extrême gauche est
assurément autrement plus démoralisante pour le prolétariat que
l'impuissance chauvine des amis de madame Le Pen. En résumé, Buton,
qui n'a étudié que la catégorie du maoïsme stalinien, relativise
et met au second plan la haine, et il a raison :
« En
guise de conclusion, tentons de répondre à notre question
initiale : la haine constitue-t-elle le ciment identitaire de
l’extrême-gauche maoïste de ces années ?À mon sens, la
réponse ne peut être que nuancée en raison de deux constats. D’une
part la haine existe et elle joue un rôle fondamental dans la
tentative de radicaliser les affrontements sociaux et politiques de
cette époque. Mais le sentiment de haine ne m’apparaît pas jouer
le rôle principal à l’extrême-gauche, ni dans l’adhésion, ni
dans la lutte militante. Dans l’adhésion, on adhère pour des
raisons fondamentalement humanistes et libertaires. Dans la lutte
militante, cette composante ne disparaît pas. Certes, elle est
épisodiquement ou fréquemment contrebalancée par la haine – et
cela dépend des groupes – mais elle ne disparaît pas. À cet
égard, il me semble nécessaire de rejeter le parallélisme des
extrêmes : au sein de l’extrême-droite, le rejet de l’Autre,
la recherche obsessionnelle de la pureté du groupe par l’exclusion
du différent constitue sa colonne vertébrale identitaire, pas à
l’extrême-gauche ».
Pour ma conclusion, j'ai envie de parodier Lénine: "La haine est importée de l'extérieur à la classe ouvrière"!
Pour ma conclusion, j'ai envie de parodier Lénine: "La haine est importée de l'extérieur à la classe ouvrière"!
PS: FLORILEGE TROTSKIEN
Apologie islamo-gauchiste
Il y a bien une pandémie islamiste quand, sous égide syndicaliste trotskiste, ils font valoir dans les revendications immédiates des heures de prière et l’autorisation du port du voile dans l’entreprise et quand dans les écoles au plus jeune âge on livre des repas à la carte aux enfants suivant leur religion, etc. Ce genre de situation qui déstructure la classe ouvrière fait plutôt penser à l’avant-guerre mondiale. Michel, camarade juif de la fraction italienne (déporté et mort en camp nazi) écrivait ceci en 1938 : « Voilà le caractère de la revendication immédiate qui résume à un moment la question économique et politique propre à la phase actuelle du capitalisme décadent. On ne peut pas dire qu’elle pousse les luttes économiques et faire le pronostic que vous débouchez sur la revendication finale car chaque grève contient tous les problèmes de notre époque ». Michel (la lutte revendicative dans la période actuelle dans l'article « Les syndicats et la guerre impérialiste », in « Il seme comunista » (la graine), bulletin intérieur de la fraction italienne de la Gauche communiste » février 1938. J’espère pouvoir vous présenter ultérieurement la traduction intégrale de ce texte et du numéro 5 du bulletin intérieur « Il seme comunista ».
Deux
militantes du NPA Fahima Laïdoudi et Sellouma se félicitant de l'ouvrage du
pseudo marxiste Tévanian, accumulent des chiffres mensongers et passent sous
silence les centaines de morts des attentats terroristes (étrangers évidemment
au comportement séparatiste islamique) juste en France :
« Le
dernier essai de Pierre Tevanian rappelle qu’un combat antireligieux peut
servir à justifier l’exclusion de la sphère politique et sociale d’un secteur
de la population, en l’occurrence les musulmans de France. Et s’interroge sur
les utilisations du marxisme faites dans ce sens.(...)
« L’auteur nous invite donc à une relecture de la
tradition marxiste, dont l’objectif principal est d’unifier les couches
sociales les plus exploitées et opprimées, en soulignant qu’une telle ambition
nécessite une attitude qui ne soit pas méprisante vis-à-vis de la diversité
culturelle portée par ces dernières. (…) Car l’islamophobie portée par la classe
dominante continue de contaminer la société. Arme privilégiée de la division
des opprimés, elle fait prospérer le racisme et le sexisme. Les chiffres sont
accablants. Le collectif contre l’islamophobie en France a recensé 84,73 % de
femmes parmi les victimes d’actes islamophobes en 2011. Le chiffre atteint 94 %
pour les agressions verbales et physiques.2 L’ensemble des mesures et des lois
d’exclusion des femmes et des jeunes filles pour des tenues jugées
inappropriées (hijab, niqab, bandeau, vêtements longs…) ne sont pas
seulement « une diversion, mais (…) un véritable
projet de société raciste ». Elles nous expliquent ensuite que tout s'est bien passé place
Tahrir en Egypte où « chrétiens et musulmans se protégeaient mutuellement »
(sic) alors que de nombreuses femmes y avaient été victimes d'attouchements
sexuels. Le féminisme obscène du NPA reprend la méthode stalinienne du
mensonge. La continuité avec le marxisme n'est qu'une question de tiret, et de
girouette : « Le tiret
entre islamo et gauchiste signifie pour moi que le lien entre l’islam et la
gauche est tout simplement possible, comme il est d’ailleurs tout aussi
possible avec la droite. C’est une question d’interprétation. » Et de nous rappeler le
grand penseur disparu qui s'accommodait de toutes les fêtes religieuses :
« A ce sujet, nous
pouvons nous rappeler ce que disait Daniel Bensaïd à propos de l’entrée des
musulmans dans le NPA : «Cela pose
la question de ce qu’on veut. Si l’on veut ouvrir la politique à ceux qui en
sont privés, il faut être attentif. Par exemple, on ne peut pas fixer un
Conseil national qui aurait lieu pendant l’Aïd-el-Kébir. C’est vrai que ça ne
nous viendrait jamais à l’esprit de l’organiser le jour de Noël. » La
tentative de présenter aux élections une femme voilée avait pourtant provoqué
de sérieux remous dans la secte, sans compter le recrutement de êtits
manipulateurs, les prestations de plusieurs aventuriers d'origine arabe, des
zigotos incontrôlables et individualistes ; exemple :« En août 2009,
Ilham Moussaïd confiait à Mediapart, à l'issue d'une longue discussion avec le
philosophe Daniel Bensaïd: «Moi, quand je
viens aux universités d'été, je me déguise en Arabe, avec une djellaba. Mais en vrai, je ne m'habille jamais comme
ça chez moi. Seulement, ça permet d'habituer les gauchos, en confrontant les
pratiques et en laissant de côté les passions. Ça permet de gagner du temps.
Dans l'autre sens, moi j'ai besoin de formations sur le marxisme et tout le
bordel, car ça m'intéresse et je n'y connais rien.» https://npa2009.org/content/linsoluble-contradiction-du-voile-anticapitaliste-mediapartfr Le compte rendu de la
première réunion nationale de la commission quartiers populaires consacrée aux
questions de féminisme, laïcité et religions, http://www.npa2009.org/npa-tv/197%2B1454%2B2274/all/1463 – a étrangement disparu, because
contenu débile ? Le grand-père Staline savait lui aussi gommer Trotski des
photos officielles.
Tuer les flics un fait divers?
« Samedi 8 octobre deux voitures de police étaient attaquées et incendiées, près du quartier de la Grande-Borne, entre Viry-Châtillon et Grigny, dans l’Essonne. Quatre policiers ont été blessés, dont deux grièvement brûlés. Ce qui n’était qu’un fait divers, aussi dramatique soit-il, est devenu l’objet d’une vaste campagne contre les classes populaires pour justifier l’offensive policière et sécuritaire du gouvernement, seule réponse qu’il connaisse aux drames que sa propre politique engendre. Le maire PCF de Grigny approuve. Pourtant, il est bien placé pour savoir que ces annonces électoralistes ne résoudront rien. Bien au contraire, elles enferment une partie des jeunes dans le piège de la violence en accentuant les tensions. Tout le monde comprend que cette campagne politicienne, tout comme ces annonces n’ont d’autres visées qu’électorales... Le sort de la population de la Grande-Borne et de Grigny, le pouvoir et les politiciens de gauche comme de droite s’en moquent. « Apartheid », disait Manuel Valls, là aussi sans comprendre grand-chose. Mais c’est bien lui, sa politique et celle des banquiers et patrons qu’il sert, qui font des quartiers populaires les plus défavorisés des territoires sans espoirs ni perspective. Et avec l’ensemble du monde du travail, il faudra bien que la jeunesse et la population réussissent à se donner les moyens de faire entendre leur profond malaise et de conquérir leurs droits. Yvan Lemaitre https://npa2009.org/actualite/societe/viry-chatillon-91-campagne-securitaire-et-haine-de-classe
NOTES
1Le
NPA reprend d'ailleurs complètement l'argumentation des racialistes
et autres théoriciens à la manque du lumpenprolétariat et des
intellos ratés pas guéri des libérations nationales ni des
histoires de races : « Quand
les « minorités visibles », ayant eu l’outrecuidance d’accéder
à la réussite sociale, refusent de devenir les zélateurs du
système, ces journalistes préposé-e-s à la défense des
dominants de cette société capitaliste, patriarcale et blanche,
n’hésitent pas a les calomnier et à les désigner comme bouc
émissaires. Leur but étant, étant de les infantiliser et de les
réduire à un statut d’exception et de curiosité « exotique »
dont toute expression intellectuelle indépendante ne peut être que
niées, méprisées, et déconsidérée. Pour discréditer
l’expression revendicative et subversive de la révolte de ces
personnalités issues de la classe des opprimés/dominés subissant
depuis toujours la relégation, ils usent et abusent de leur nouvel
« Hochet idéologique » : la dénonciation d’un soit disant
racisme anti-blanc en l’agrémentant de la défense bien pensante
d’une méritocratie, alibi d’un système, qui, encore et
toujours, continue à générer exclusion sociale et discrimination
raciste ». La
réplique est sans appel et est au fond très stalinienne, pour ne
pas dire fasciste, on doit comprendre sous ce sermon terroriste que
tous les critiques des nouvelles conceptions marginales et bobos
devraient être interdites et leurs tenants fusillés. Voilà
pourquoi votre grand-mère trotskiste est muette !
2https://www.marxists.org/francais/pannekoek/works/1938/00/pannek_19380000.htm . Le mot séparatisme a été jeté sur la place publique par Macron soi-même, pour remplacer ou atténuer la notion gênante de communautarisme?
3Publié
en 2005 sur le site du CCI. J'avais tapé sur stencil le premier
projet pour le bulletin international interne du CCI, et je possède
encore les écrits manuscrits de Marc. C'était sa femme la dévouée
et extraordinaire Clara qui se tapait la frappe ou la mise en
français, même les doigts en sang, ou moi.
4Là
aussi je ne détaille pas ce « rejet du bébé avec l'eau du
bain », que vous pouvez lire ici :
https://fr.internationalism.org/rinte25/lenine.htm
Critique
de «LÉNINE PHILOSOPHE»
de
Pannekoek (Internationalisme, 1948) (1ère partie) Soumis
par Revue Internationale le 19 octobre, 2005.
5 Paul-Marius Martin : https://books.openedition.org/septentrion/40176?lang=fr
« Acquittator » Dupont -Moretti sera-t-il le
nouveau Cicéron ?
6La
haine, ciment identitaire de l’extrême-gauche européenne
par Philippe Buton,
https://books.openedition.org/septentrion/40293?lang=fr