"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

vendredi 24 octobre 2025

LA RETRAITE CE SERPENT DE MER INSOLUBLE (2)

 


Les questions sociétales, bien qu'utilisées en général par le gouvernement et ses médias contestataires, ne sont pas que des vues de l'esprit manipulateur de la bourgeoisie. Que faire des 900.000 sans-papiers en France ? Les accords de 1968 avec la dictature algérien... Mais foin de la morale et tant pis pour Boualem Sansal. Les arrogants généraux corrompus disposent sont en effet un commerce considérable et considéré. Belle revanche sur la colonisation, les ouvriers algériens produisent plus de 100 milliards de mètre cubes de gaz naturel et environ 1 millions de barils de pétrole par jour ! La France sert d'hôpital aux dictateurs du sud. Une bonne partie des prisonniers, truands et islamistes, sont algériens et les généraux corrompus n'en veulent pas. Les nombreux « assistés » et autres négateurs du travail ne sont pas les amis de ceux qui se font chier à travailler … Au nom d'un peuple pauvre en lutte contre les riches LFI et les gauchistes se moquent de la classe ouvrière et le CCI aussi pour qui tous les chats sont gris.

Au plan idéologique pour les plus conscients des prolétaires en France (et de toute nationalité) il n'y a pas que les questions économiques mais en permanence les idéologies abêtissantes. En particulier le cinéma de la « lutte contre l’islamophobie » qui veut s'ériger, comme les anti ceci ou cela, en instrument de contrôle de tout discours critique et entérine l'oppression religieuse des femmes. La stratégie frériste effectivement en expansion, même dans les syndicats, procède par saturation de « l'opinion publique » avec une rhétorique victimaire qui disqualifie préventivement toute analyse critique de l’islam ou de l’islamisme. Cette stratégie d’influence qui en interdit toute approche critique à l'instar du nazisme. Je rappelle ici la réflexion que m'avait faite un célèbre historien il y a trente ans : le début du nazisme c'est l'assassinat de Rosa Luxembourg. Les tarés fréristes continuent d'assassiner Rosa, et la classe ouvrière. Cela fonde hélas une première orientation erronée vers le populisme, forme de nationale-contestation qui n'est pas spécialement une invention d'en haut, mais le fruit pourri d'une ignorance de l'histoire de la lutte des classes.

Certes, au lieu d'en rester à l'interprétation bouc-émissaire, le peuple français mais surtout la classe ouvrière devrait réfléchir à penser plutôt à changer la société d'un point de vue de classe généralisable aux autres pays plutôt que s'imaginer qu'un quelconque gouvernement des cliques parlementaires, voire populiste, va y changer quelque chose avec plus de répression et plus de policiers.

Plus confiance dans la droite ni dans la gauche bourgeoise, comme je le soulignais dans la première partie. Mais surtout PEUR DE L'AVENIR !

Mais voilà, croyant exorciser cette peur de l'avenir, les prolétaires veulent tout "comme avant" comme lorsque l'économie était bien portante et le monde capitaliste moins dangereux. Ce que veut le peuple électoral – à ne pas confondre avec le prolétariat - pousse même les cliques politiques de tout l'arc parlementaire à devenir complètement irresponsables dans l'optique d'une promesse de gestion de la crise des retraites meilleure et salvatrice que les gouvernements précédents qui s'y sont cassés les dents. Je le répète, les masses ne sont pas toujours intelligentes et Gustave Le Bon (pas le mauvais) l'a bien démontré dans sa « psychologie des foules »1. Autrement dit, ce que j'écrivais en surligné rouge.

L'obsession d'une retraite convenable révèle un désir de fuite du monde du travail mais plus gravement une incapacité de la classe ouvrière à se poser la question de la gestion de la société, de comprendre les enjeux et enfin de ne disposer de personne de compétents dansses rangs...pour le plus grand plaisir des bourgeois, 

C'est une peur du même ordre pour le prolétariat en Russie dont nous, néo-bolcheviques contrits, attendons toujours qu'il nous refasse le coup de l'octobre 1917. Une peur tout de m^eme considérable avec un système policier ultra développé et une guerre subie et paralysante socialement. Pour comprendre cette inertie de la classe ouvrière russe, tout en ne disposant que de peu d'informations sur d'éventuelles protestations ou rebellions,nous pouvons tirer profit d'une vieille analyse de Karine Clément (fin des années 1990), où comme avec le populisme ouvrier en France, la peur et la soumission s'appuient sur l'oubli ou l'ignorance de l'histoire de la lutte des classes.

Les ouvriers russes dans la tourmente du marché (Syllepse, 2000), mérite aussi qu’on s’y arrête. L’ouvrage, tiré d’une thèse de sociologie, présente un tableau contrasté du monde ouvrier russe: sa principale caractéristique est une fois encore son absence d’unité, son morcel¬lement. Les ouvriers russes de la fin du vingtième siècle n’ont pas conscience de former un groupe social, et encore moins une classe. Cette absence de conscience de classe, caractéristique subjective par excellence, apparaît de manière beau coup plus frappante encore que dans le cas des ouvriers français étudiés par Beaud et Pialoux. La passivité, la soumission et la démobilisation dominent très largement parmi les ouvriers russes : le “chacun pour soi” l’emporte sur la solidarité. L’auteure met bien en perspective, du point de vue des ouvriers, les princi paux facteurs contrariant les mobilisations collectives qui, tout en n’étant pas totalement inexistantes, restent cependant d’une ampleur très limitée. En effet, le désarroi identitaire s’ajoute aux difficiles conditions d’existence et aux diverses stratégies de survie mises en oeuvre par les uns et les autre. Par ailleurs, l’emprise des relations hiérarchiques et les divisions internes du groupe ouvrier redoublent la faible mobilisation des syndicats et l’éclatement des projets politiques.

Nous avons là une étude extrêmement riche qui s’appuie sur de nombreuses enquêtes ethnographiques réalisées en Russie pendant plusieurs années, de 1 994 à 1 999, autour et dans une douzaine d’entreprises de différentes régions. Les enquêtes sont centrées sur les pratiques et les représentations ou les pensées des ouvriers. De ce fait le premier mérite de cet ouvrage stimulant est de présenter au lecteur un tableau informé du monde ouvrier russe en privilégiant la parole des intéressés et leur subjectivité. Le bilan que dresse Karine Clément au terme de ses enquêtes n’incite pas à l’optimisme dans l’immédiat: au moins à court terme il est incontestablement sombre. Dans un dernier chapitre, l’accent est mis sur les facteurs plus structurels autour desquels s’articulent et se désarticulent la subjectivité des ouvriers et les éléments systémiques.

Elle insiste particulièrement sur l’importance de la domination symbolique que subissent les ouvriers. Celle-ci alimenterait “un processus de désubjectivation ” qui toucherait à la fois l’image qu’ils se font d’eux-mêmes et les représentations qu’ils se font de la réalité sociale et de l’ordre légitime. En effet, dans leur grande majorité ils s’autodéprécient et ne se pensent pas comme un groupe. Ils se vivent d’autant plus en souffrance qu’ils sont fréquemment qualifiés d 'inutiles, de “travailleurs en trop ” ou de “ travailleurs superflus ” aussi bien par les dirigeants politiques ou économiques, ne l’oublions pas, pour l’essentiel

L’incapacité collective du groupe ouvrier à faire face à la “ tourmente du marché ” n’est pas sans rapport avec les décennies de discipline et d’obéissance imposées par le stalinisme et avec le brouillage idéologique qui a régné hier et qui se poursuit sous des formes renouvelées, les dominants apparaissant aujourd’hui comme des “ démocrates ” (“ corrompus certes, souvent honnis, mais légitimés par la concurrence électorale ou économique ”) et les dominés comme des “ conservateurs ” ou des “ réactionnaires ”. L’auteure n’élude pas l’état d’extrême passivité dans lequel sont maintenus les ouvriers russes, état qui les empêchent de porter leurs revendications et leurs projets dans la sphère publique : “ Que reste-t-il comme ressources aux dominés pour contester cette pseudo-légitimité ? S’ils se réfèrent au passé, ils sont traité de réactionnaires. Or toutes les valeurs contestatrices du nouvel ordre sont minées par leur assimilation au passé qu ’il s ’agisse de la justice sociale, de l’autorité de l’Etat, de la protection sociale, du collectif, des luttes émancipatrices, etc. (...) Où est le réel, où est la réalité fantasmée de l’ancien système ? Comment distinguer le réel et l’irréel du système actuel? Faute de débat la réalité se brouille. Pourtant, l’analyse du monde du travail indique bien l’importance des continuités avec les structures fondamentales du système soviétique, faites de domination implacable, d’exploitation réciproque et d’encouragement à la concurrence ou à la “débrouille”. Et la démonisation du passé, dans la sphère du travail, sert essentiellement à remettre en cause les quelques protections et garanties des travailleurs contre ces mécanismes d’assujettissement et d’atomisation. (...) Ni le passé ni le présent ne ressemblent à l’image stéréotypée et manipulatrice qui en est donnée ”.

Ces constats, même anciens,en France comme en Russie, reflètent plus peur et désespérance que le conte fleuri des cercles maximalistes qui se prennent déjà pour le parti et la cervelle d'une classe ouvrière tête haute et en passe d'éclater le système par une somme de grèves corporatives.

ABSENCE D'UNE REFLEXION DE CLASSE SUR LES DIFFICULTES DE LA BOURGEOISIE A GERER SA DECADENCE

Ces difficultés ne nous sont pas étrangères, pas seulement parce qu'elles nous concernent tous mais parce qu'elles doivent nous interroger.

Qu'est-ce qu'on ferait ou fera à leur place ? Et si leur bordel menait à l'effondrement de l'Etat, qui croit sérieusement que les clowns de LFI ou les pantins de la mère Le Pen sauveraient vraiment l'Etat avec des mesures dignes des pays les plus arriérés ?

On m'objectera que c'est ce que fait le CCI. Du tout, c'est du radotage, et le même, à la fin de chaque article : vive la lutte de classe, seule la classe ouvrière peut...

Franchement en l'Etat actuel de sa lobotomie je ne vois pas ce que pourrait faire une classe ouvrière qui croit encore massivement qu'on peut s'en sortir par de nouvelles élections, inutiles d'ailleurs puisque les sondages de « l'opinion,publique » ne se trompent jamais.

Un groupe sérieux utile à la préparation d'une vraie révolution reste ridicule, basé sur l'affirmation et la répétition, juste apte à soutenir telle revendication économique incongrue comme à ramer sans honte pour la croyance en une retraite idéale. Il faut aller dans la classe non pas pour lui refiler des tracts creux pour l'écouter, dialoguer, encourager, faire appel à l'histoire...

« En fin de compte, dit Rosa, l’habitude de passer sous silence les limites objectives tracées par l’ordre social bourgeois à la lutte syndicale, devient une hostilité ouverte contre toute critique théorique qui soulignerait ces limites et rappellerait le but final du mouvement ouvrier ». Et permettez-moi de parodier Rosa.

Toute critique théorique des perspectives « économistes »et des impossibilités de la pratique syndicale est à bannir, car elle constituerait un danger pour la dévotion aveugle des masses dans la pratique politique On se fonde sur cet argument que seule une foi aveugle et puérile dans la lutte économique, unique moyen de salut, peut gagner et conserver à l’organisation les masses ouvrières. C’est tout l’opposé du socialisme, qui fonde son influence sur l’intelligence et le sens critique des masses, leur révélant les contradictions de l’ordre existant et la nature compliquée de son évolution, et exigeant d’elles une attitude critique à tous les moments et à tous les stades de leur propre lutte de classe ; au contraire, d’après la fausse théorie syndicale (et maximaliste du CCI), les syndicats fondent leur influence et leur puissance sur l’absence de jugement et de sens critique des masses »

L'intelligence propre de la masse quant à ses tâches et moyens est pour l'action socialiste une condition historique indispensable ». Rosa Luxembourg



Les enchères très chères des compromis des bourgeois en concurrence et sans solution crédible

On ne peut soupçonner de malignité le gouvernement Lecornu de la dernière chance avec ce choix cornélien de déshabiller Paul pour habiller Pierre. Tout gouvernement doit pomper quelque part pour combler les déficits. Le gel de la réforme est, du point de vue capitaliste cohérent, une dinguerie. Il correspondait à un « bougé » (nouveau terme ministériel très à la mode) et pouvait agréer à un PS volontiers collaborateur pour apparaître plus sérieux face à la thanatocratie des autres cliques affamées de pouvoir. Or le tollé soulevé par le dénudé Paul a contraint le compromis PS à faire machine arrière. Révélant du même coup que le replâtrage de Lecornu utilisait encore du mauvais plâtre. Feuilleton à suivre, hélas.



ADDENDA

Le repli massif du monde ouvrier sur la sphère privée conforte la thèse de la diffusion de l’individualisme dans toutes les catégories sociales et du reflux de l’action collective. Le livre important et à juste titre remarqué de Stéphane Beaud et Michel Pialoux, publié il y a quelques années, permet de prendre la mesure des transformations au sein du monde ouvrier du pays et des crises multiformes qui le traversent et qui ne sont pas sans rapport avec la croissance du chômage et de la précarité et plus large¬ ment des inégalités sociales. Ce travail permet aussi de prendre la nécessaire distance, tant envers ceux qui mythifi(ai)ent ce groupe social, qu’envers ceux qui n’en finissent pas de l’enterrer. Le monde ouvrier se différencie désormais moins d’autres catégories de salariés dont certaines ont vu leur nombre croître fortement, notamment dans le tertiaire. Les différenciations avec la catégorie des employé(e)s se sont largement amenuisées ces dernières décennies tant du point de vue du niveau des rémunérations que des conditions de travail. Le clivage essentiel entre ces deux catégories est constitué par le genre : les ouvriers sont à 80 % des hommes et les employés à plus de 75 % des femmes. Cependant si les ouvrières ne représentent

que 20 % du groupe ouvrier, elles sont plus nombreuses par exemple que les femmes cadres ou membres des professions intellectuelles supérieures. Elles sont en effet au nombre de 1 400 000 au sens strict de la définition du groupe de PCS de l’INSEE. Dans certaines branches elles sont largement majoritaires (industrie textiles, habillement, industries agroalimentaire)

La plupart des départs à la retraite ne sont pas remplacés par de nouveaux arrivants plus jeunes. Le nombre d’ouvriers diminue dans le bassin d’emploi. Le personnel d’exécution vit d’autant plus mal l’intensification du travail qu’il a tenté en vain de s’y opposer lors de deux grandes grèves qui ont marqué la région. Durant toutes ces années, Beaud et Pialoux accompagnent les ouvriers, en premier lieu leurs informateurs privilégiés qui atteignent puis dépassent la quarantaine. Les préoccupations de ces derniers prennent dans ce contexte un relief particulier. Leurs incertitudes par rapport à l’avenir professionnel de leurs enfants s’aiguisent d’autant plus qu’il n’y a pas de relève jeune dans l’usine (...et dans les collectifs syndicaux.). Les enjeux liés à la prolongation des études leur échappent pour l’essentiel9. Enfin, les sociologues peuvent observer les effets de l’usure au travail au fur et à mesure du temps qui passe et que les ouvriers vieillissent. Ces travailleurs ont été exposés, depuis les années 1980, aux trans formations de l’organisation du travail qui se traduisent à la fois par une fréquence de changements dans le travail plus grande, mais aussi et surtout par une intensification de ce dernier et une mise sous pres¬ sion généralisée.

Par ailleurs, l’essentiel du matériau d’enquête a été recueilli avant la fin de l’année 1995. Or la fin de cette année-là a été marquée par les plus grandes manifestations de salariés depuis 1968. Il s’en est suivi une certaine inflexion de la conjoncture idéologique et politique qui a notamment abouti à la défaite des partis de droite lors de la dissolution de l’Assemblée Nationale en 1997. Certes, le noyau le plus actif du mouvement de novembre-décembre 1 995 se situait plu¬ tôt dans le secteur public et para-public, parmi les cheminots, les postiers, les conducteurs des tranports publics, les fonctionnaires ...

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NOTE

1Son essai, décrié par la gauche bourgeoise, aborde dans dans un style iconoclaste la Psychologie des foules, il passe en revue tous les aspects de ces masses humaines, de leur débilité, de leur hétérogénéité, de leurs forces, de leur faiblesse.Toujours prêtes à suivre les meneurs les plus prestigieux, les plus talentueux qui ne sont pas forcément les plus intelligents.La conscience d'une foule de syndiqués manifestant montre que les foules se valent, que ce soit des intellectuels ou des manants.Gustave le Bon explique clairement que pour guider ces foules il faut ne pas avoir peur de dire des contre vérités, de les asséner avec sérieux, de ne pas toujours caresser les masses dans le sens du poil, bien au contraire et de laisser la contagion des idées se diffuser.

A la lecture de cet essai on comprend très bien l’avènement de tous les dictateurs, la montée du nazisme, on comprend les révoltes des printemps arabes, les hystéries collectives sportive, etc.


jeudi 23 octobre 2025

LA RETRAITE CE SERPENT DE MER INSOLUBLE

 ET UNE CLASSE OUVRIERE INCOMPETENTE?

« Les fonctionnaires syndicaux, du fait de la spécialisation de leur activité professionnelle ainsi que de la mesquinerie de leur horizon, résultat du morcellement des luttes économiques en périodes de calme, deviennent les victimes du bureaucratisme et d’une certaine étroitesse de vues. Ces deux défauts se manifestent dans des tendances diverses qui peuvent devenir tout à fait fatales à l’avenir du mouvement syndical. L’une d’elles consiste à surestimer l’organisation et à en faire peu à peu une fin en soi et le bien suprême auquel les intérêts de la lutte doivent être subordonnés ».ROSA LUXEMBURG

 « Le mécontentement n’est pas retombé depuis la lutte contre la réforme des retraites, il

il y avait en France des mouvements massifs contre les réformes des retraites... » (CCI)


La perspective de la retraite est devenue un serpent de mer – qui suscite d'abord l'émotion - où les ouvriers qui l'ont atteinte avec une pension honorable sont enviés par les artistes enrichis qui se plaignent de leur faible pension.Tout va de plus en plus mal, la vie est chère, le gouvernement bourgeois dit râcler les fonds de tiroir et fait donner ses commerciaux généraux pour alerter sur un envahissement russe dans les deux ans afin d'accroître les profits du complexe militaro-industriels. Idem pour la retraite agressée elle-même pour les exigences de la productivité. On pouvait prévoir en 2007 que la durée de cotisations des retraites allait être allongés petit à petit, c'est que le CCI avait prédit :

« C'est au nom de « l’équité sociale » que Sarkozy et ses amis milliardaires ont le culot de nous demander d’accepter la suppression ou l’aménagement des régimes spéciaux de retraite en les alignant sur 40 ans pour tous. Ce que revendiquent les cheminots, les employés de la RATP, les gaziers, les électriciens, ils l’ont clairement proclamé dans leurs AG : ce ne sont pas des « privilèges », c’est 37 ans et demi pour tous !S’ils laissent passer cette attaque sur les régimes spéciaux, les ouvriers savent bien que l’État nous demandera à tous dès demain d’aller à 41 puis 42 ans de cotisations pour toucher une retraite à taux plein et même bien au-delà comme en Italie (qui passera bientôt à un régime de retraite à 65 ans) et allant jusqu’à 67 ans comme c’est déjà le cas en Allemagne ou au Danemark ».

On est en plein dans les 42 annuités, voire plus, aujourd'hui. Même les secteurs privilégiés de l'aristocratie ouvrière ont pris deux ans de rab, eux qui pendant 50 ans, outre la sécurité de l'emploi, ne se sont jamais soucié des lointaines retraites de ceux du privé1. Les avantages attribués à la Libération par le gouvernement gaullo-communiste avaient pour objectif non seulement de diviser la classe ouvrière mais de privilégier ouvertement des secteurs décisifs pour l'économie et surtout détenant un pouvoir de paralysie dangereux en cas de conflit pour l'ordre social.

Les rédacteurs du CCI, qui n'y connaissent rien et suivent syndicats et gauchistes sur cette question depuis des années, ont considéré comme une revendication sérieuse ce retour au chiffre 37, émise par les syndicrates de ces corporations d'Etat pour un souci sérieux alors que ce n'est qu'un enfumage ; c'est l'Etat qui gère la question et qui a tout intérêt à maintenir de meilleures conditions dans les secteurs nombreux et potentiellement dangereux 2. La revendication de 37 années apparaît aujourd'hui comme une plaisanterie utopique , vu qu'il y a 17 millions de retraités et de moins en moins de cotisants. Et, il faut bien le constater, tout en maintenant les inégalités, au moins les gouvernements successifs ont été « égalitaires » en ajoutant deux années à tous.! D'autant que le combat pour une retraite "décente" (restée diverse et inégale) a régulièrement échoué. Tant pis si je vous choque : c'est bien normal que les Etats soient contraint d'allonger  la date de départ du travail vu le vieillissement d'une population en majorité en bonne santé et avec une espérance de vie à 86 ans pour les femmes mais 80 pour les hommes. Que, vu les conditions d'exploitation et les humiliations au travail, les millions d'entre nous veuillent fuit au plus tôt, c'est compréhensible mais problématique pour la marche de la société. 

Mais voilà, on veut tout "comme avant" comme lorsque l'économie était bien portante et le monde capitaliste moins dangereux. Ce que veut le peuple électoral pousse même les cliques politiques à devenir complètement irresponsables dans l'optique d'une promesse de gestion de la crise des retraites meilleure se salvatrice que les gouvernements précédents qui s'y sont cassés les dents. Les masses ne sont pas toujours intelligentes et Gustave Le Bon (pas le mauvais) l'a bien démontré dans sa « psychologie des foules ». La retraite n'existait pas au temps de la révolution industrielle et c'est le mouvement ouvrier qui l'a imposée comme un juste repos pour les ouvriers qui mourraient bien plus jeunes que de nos jours. Aujourd'hui elle est devenue plus un combat de chacun pour soi qu'un combat vraiment collectif et surtout un mirage invraisemblable et intenable en réalité de la part des cliques bourgeoises les plus menteuses, le RN et LFI.

L'obsession d'une retraite convenable révèle un désir de fuite du monde du travail mais plus gravement une incapacité de la classe ouvrière à se poser la question de la gestion de la société, de comprendre les enjeux et enfin de ne disposer de personne de compétents dans ses rangs...pour le plus grand plaisir des bourgeois, j'y reviendrai dans la seconde partie.

Ayant participé à plusieurs des manifs sur le sujet, je ne les ai jamais trouvées dynamiques ni ouvertes à des discussions sérieuses et corporativement elles étaient toutes très encadrées. Le soutien de la racaille des députés était si confus qu'il équivalait à la corde qui soutient le pendu. Le serpent de mer reste insoluble même si le gouvernement accédait à système par points et à la prise en compte de la pénibilité (la plupart des boulots sont pénibles car aliénés et aliénants !) proposée par Marylise Léon du syndicat le plus pro-gouvernemental.

LA CLASSE OUVRIERE N'EST PAS EN EBULLITION PERMANENTE POUR N'IMPORTE QUOI

Rosa Luxemburg aurait certainement ajouté, avec le même sarcasme, ce « combat pour nos retraites » à la liste revendicative des syndicats de son époque exaltée comme fin en soi ; elle montre en particulier que toutes les hausses de salaire sont toujours reprise, comme maintenant le « combat pour nos retraites » retombe sur la gueule des déjà retraités.

« Les dirigeants syndicaux, continuellement absorbés par la lutte économique quotidienne, et qui se donnent pour tâche d’expliquer aux masses le prix inestimable de la moindre augmentation de salaires, ou de la moindre réduction du temps de travail, en viennent peu à peu à perdre le sens des grands rapports d’ensemble et de la situation générale. Ainsi s’explique, par exemple, que beaucoup de dirigeants syndicaux aient mis l’accent avec tant de complaisance sur les succès des quinze dernières années, sur les millions de marks d’augmentations de salaires au lieu d’insister au contraire sur les revers de la médaille : l’abaissement simultané et considérable du niveau de vie des ouvriers, dû au prix du pain, à toute la politique fiscale et douanière, à la spéculation sur les terrains, qui fait monter les prix de manière exorbitante, bref sur toutes les tendances objectives de la politique bourgeoise qui ont partiellement annulé les conquêtes de quinze ans de luttes syndicales. Au lieu de s’attacher à la vérité socialiste globale qui, tout en soulignant le rôle et la nécessité absolue du travail quotidien, met l’accent surtout sur la critique et les limites de ce travail, on ne défend ainsi qu’une demi-vérité syndicale, en ne relevant que l’aspect positif de la lutte quotidienne. Et, en fin de compte, l’habitude de passer sous silence les limites objectives tracées par l’ordre social bourgeois à la lutte syndicale, devient une hostilité ouverte contre toute critique théorique qui soulignerait ces limites et rappellerait le but final du mouvement ouvrier. On considère comme le devoir de tout « ami du mouvement syndical » d’en faire un panégyrique ». (…) toute critique théorique des perspectives et des possibilités de la pratique syndicale est à bannir, car elle constituerait un danger pour la dévotion aveugle des masses dans les syndicats. On se fonde sur cet argument que seule une foi aveugle et puérile dans la lutte syndicale, unique moyen de salut, peut gagner et conserver à l’organisation les masses ouvrières. C’est tout l’opposé du socialisme, qui fonde son influence sur l’intelligence et le sens critique des masses, leur révélant les contradictions de l’ordre existant et la nature compliquée de son évolution, et exigeant d’elles une attitude critique à tous les moments et à tous les stades de leur propre lutte de classe ; au contraire, d’après la fausse théorie syndicale, les syndicats fondent leur influence et leur puissance sur l’absence de jugement et de sens critique des masses : il faut maintenir intacte la « foi du peuple ».

LES MASSES PEUVENT ETRE BETES ET SOUMISES A L'ORDRE DOMINANT

Face à la prégnance croissante de l'anticapitalisme wokiste et de l'écolo-populisme, la dictature de l'émotion empêche toute réelle réflexion politique. Je vous ressers l'excellente réflexion de Anne-Cécile Robert :

« L'invasion de l'espace social par l'émotion correspond en effet à l'idéologie de la fin de l'histoire, qui fait de la société actuelle le seul horizon possible. Il n'existe plus ni grand soir ni « ailleurs » désirable et, dans un tel monde, le politique n'est plus en mesure d'expliquer le réel ni de le transformer ; il n'est pas en situation de dire où va le monde ; il se contente de le gérer. La larme vient alors remplir le vide laissé par la pensée ; elle excuse et compense l'impuissance face à une société pourrie par les inégalités et gangrenées par les injustices ». Anne-Cécile Robert (La stratégie de l'émotion)

Gustave Le Bon a été un visionnaire de la psychologie de la foule moderne, plus communément désignée comme les masses, terme vague sauf si on y inclut la classe ouvrière. Hors des lieux communs et des stéréotypes Le Bon voit déjà l 'irrationalisme des foules au XX ème siècle. Rosa Luxembourg, déprimée, ne fût pas loin de partager l'avis de Le Bon.

Chaque décision spontanée de masse ouvrière serait-elle donc infaillible ? Jusqu’en 1914 Rosa Luxemburg avait basé ses thèses sur le mouvement ouvrier, sur des faits qui attestaient que les masses dans leur activité, « devançaient » généralement les possibilités organisationnelles de la social-démocratie (expression de la révolution russe de 1905) où se démontraient plus combatives que les dirigeants sociaux-démocrates (actions ouvrières de masse en Allemagne de 1910-1911). Après l’explosion de la conflagration mondiale de 1914, Rosa Luxemburg dut constater l’inaptitude, non seulement des dirigeants sociaux-démocrates mais aussi des masses ouvrières sur lesquelles elle s’appuyait. La marée de chauvinisme répandue en Allemagne n’avait même pas épargnée la classe ouvrière et le groupe exigu de sociaux-démocrates internationalistes auquel elle appartenait s’était trouvé, au début, dans un « isolement » presque total.

Profondément touchée par cette soumission de la classe ouvrière internationale à la défense de la patrie, dans sa brochure « La crise de la social-démocratie », publiée en 1916, Rosa Luxemburg cherche à analyser les phénomènes qui s’étaient produits dans le mouvement ouvrier allemand au début de la guerre. Et elle constatait que l’individu comme les masses peuvent se tromper ; « gigantesques comme leurs tâches », peuvent être leurs erreurs. Il s’agit de savoir si les masses peuvent en tirer les conclusions voulues de ces épreuves de l’histoire et « dans quelle mesure ». En marge de l’attitude adoptée par les ouvriers allemands et par la social-démocratie internationale devant l’explosion de la Première guerre mondiale, attitude qu’elle définissait comme « une catastrophe de portée mondiale », Rosa Luxemburg écrivait que cette expérience historique devait ouvrir la voie à une autocritique radicale et intelligente du prolétariat

 « … les tâches du prolétariat moderne sont aussi gigantesques que ses erreurs. Il n’existe pas de schéma préalable, valable une fois pour toutes, pas de guide infaillible pour lui montrer les voies sur lesquelles il doit s’engager. Il n’a d’autre maître que l’expérience historique. Le chemin de croix de sa libération n’est pas pavé seulement de souffrances sans borne, il l’atteindra s’il sait tirer enseignement de ses propres erreurs. Pour le mouvement prolétarien, l’autocritique, une autocritique impitoyable, cruelle, allant jusqu’au fond des choses, c’est l’air, la lumière sans lesquelles il ne peut vivre. Dans la guerre mondiale actuelle, le prolétariat est tombé plus bas que jamais. C’est là un malheur pour toute l’humanité. Mais ç’en serait seulement fini du socialisme au cas où le prolétariat international se refuserait à mesurer la profondeur de sa chute et à en tirer les enseignements qu’elle comporte »

LES ECHECS AVAIENT ETE CONDITIONNES PAR « LES CHEFS » MAIS PAS QUE

Ce que Rosa nomme les chefs à son époque on peut l'actualiser par les termes militants et directeurs des mafias syndicales. De fait, aujourd'hui la principale faiblesse des grèves dans le monde, contrairement aux sixties, est qu'elles restent animées et dirigées par « les chefs syndicaux ». On ne peut garder le terme chef cependant qui renvoie au concept anarchiste ou à la conception néo-anarchiste de SouB avec ses dirigeants/dirigés. C'est des organisations d'encadrement syndicales dont il faut se débarrasser avec leurs secrétaires généraux dedans, pour mener une lutte véritable en extension.

L'encadrement délétère des chefs syndicaux ralliés à l'idéologie patriotique ne fût pas la seule raison de la soumission des masses ouvrières, la Commune de Paris était loin et sa sanctification par les théoriciens n'étaient pas vraiment adoubée par les ouvriers en général, tout cela joint à une immaturité face aux immenses enjeux du nouveau siècle. Mais en cela ces masses n'étaient pas tellement différentes de celles d'aujourd'hui bouffées de plus par un individualisme crasse et un consulérisme anesthésiant. A mon sens aucune explication sur 1914 n'est suffisante. Il reste une part d'irrationalité et d'inconscience.

Il ne faut jamais désespérer. Marx écrivait en 1845, " avec la profondeur de l'action historique croîtra le volume de la masse engagée dans l'action ". La lutte de classe du prolétariat est " la plus profonde de toutes les actions historiques qui se sont déroulées jusqu'à présent ", elle embrasse la totalité des couches inférieures du peuple et, depuis qu'existe une société divisée en classes, c'est la première action qui corresponde à l'intérêt propre de la masse. C'est pourquoi l'intelligence propre de la masse quant à ses tâches et moyens est pour l'action socialiste une condition historique indispensable, tout comme l'inconscience de la masse fut autrefois la condition des actions des classes dominantes. Par là, l'opposition entre les " chefs " et la majorité qui " trotte à leur suite " se trouve abolie, l'abolition des " dirigeants " et de la masse " dirigée " au sens bourgeois, l'abolition de ce fondement historique de toute domination de classe.

Dans l’acception courante du terme de « masse », Rosa Luxemburg voulait toutefois se référer au prolétariat industriel, pensant, en accord avec Marx et Engels que le développement du capitalisme devait lui conférer en propre la fonction de fossoyeur du système. Ce développement tant attendu était du reste conditionné en grande partie par le développement du capitalisme qui s’opère « non selon une belle ligne droite, mais avec de brusques zigzags, semblables à ceux de l’éclair. De la même façon que les différents pays capitalistes présentent les stades de développement les plus différents, de même dans chaque pays on voit s’établir une différenciation entre les diverses couches de la classe ouvrière. Mais l’histoire n’attend pas, patiemment, que les couches et les pays les plus arriérés aient rejoint les autres...

Or le prolétariat industriel, en France en particulier, est réduit comme peau de chagrin. Pour la classe ouvrière moderne tout est plus compliqué concernant les retraites comme l'immigration. Vieillissement de la population et besoin de main d'oeuvre jeune... Poids d'une masse de petits bourgeois . Bien que rendant hommage à la fonction que la petite bourgeoisie joua dans les révolutions bourgeoises, Rosa Luxemburg n'attribue aux bobos aucune possibilité d’exercer des fonctions positives dans les révolutions socialistes. Elle ne voit même pas la possibilité de les neutraliser, au contraire, elle incline à les considérer comme un facteur réactionnaire. Cela suffisait déjà à esquisser l’acceptation que Rosa Luxemburg attribuait au terme de « masse », lequel comprenait les ouvriers et la partie des intellectuels qui partageaient la nécessité du socialisme sans nécessairement écarter le petit bourgeois conscient.

La lutte quotidienne pour les concessions partielles implique que le mouvement ouvrier « doit opérer en évitant tout au long de son développement deux écueils : l’abandon du caractère de masse et l’abandon du but final, entre retomber dans la secte et tomber dans le mouvement réformiste bourgeois, entre anarchisme et opportunisme » . La retraite est peut-être le but final de l'individu mais pas celui d'une nouvelle société. Le parti lui ne sera en retraite que dans un lointain avenir.

LES OUVRIERS FRANCAIS ET RUSSES SONT-ILS DEVENUS REACTIONNAIRES ?

La fameuse note de Terra Nova qui actait la rupture entre la gauche et les ouvriers, accusés d'être devenus trop réactionnaires. La note appellait le PS à se tourner plutôt vers les jeunes, les immigrés (le PS soutient activement le droit de vote des étrangers), les diplômés et les femmes. Et le succès du FN dans certains bassins ouvriers actait pour les trotskiens la thèse d’une classe ouvrière devenue réactionnaire et hostile aux immigrés. Mais, dans les faits, les choses sont plus compliquées. Une étude Ipsos pour la fondation Jean Jaurès, s’est penchée sur le système de valeurs des Français. Premier chiffre étonnant : 29% des Français pensent qu’ « il faut revenir en arrière sur certaines choses » dans la société, 30% pensent qu’ « il faut la réformer en profondeur », 11% qu’ « il faut la transformer radicalement » et enfin 26% qu’il « faut l’aménager sur certains aspects sans toucher à l’essentiel ». En clair, il existerait un large part de « réactionnaires » en France. On lit aussi que si 14% des cadres supérieurs pensent qu’il faut revenir en arrière contre 42% des ouvriers. De même, en prenant la position sociale subjective, 20% de ceux qui se revendiquent cadres pensent que « c’était mieux avant » contre 35% des ouvriers revendiqués. Plus encore, 23% des ouvriers pensent que l’immigration est un problème majeur en France contre 11% des cadres (page 11).

Depuis vingt ans, les politicien ont fini par dégoûter les classes d'en bas de l'idée même de réforme puisqu'il s'agit presque toujours de revenir sur des acquis sociaux. . De même, les inquiétudes vis à vis de l’immigration de la classe ouvrière ne peuvent être expliquées par l'adhésion à un conservatisme de droite. Etre hostile à une immigration sans limites peut aussi bien témoigner de la peur de perdre son emploi que d’une volonté de sauvegarder l'identité française

NI DROITE, NI GAUCHE On ne peut donc pas établir que les ouvriers ont basculé à droite et qu'il existerait ainsi des passerelles idéologiques entre réactionnaires et classes populaires. Et si vote FN il y a chez les ouvriers, il vient plus d’une volonté de protestation contre le système que d’une réelle adhésion idéologique à chaque virgule du programme frontiste. La thèse du basculement à droite des ouvriers est également contredite par ce tableau. On y voit que 28% de ceux qui se disent ouvriers ne se classent ni à gauche ni à droite contre 18% de l’ensemble des Français. C'est donc plus l'indécision et le rejet de la classe politique dans son ensemble qui caractérisent la classe ouvrière. Elles n'ont pas basculé à droite, elles ont basculé nulle part. La gauche bourgeoise et petite bourgeoise est donc capable de les reconquérir

PEUR DE L'AVENIR En fait, cette volonté de retour en arrière chez les ouvriers témoigne plus d’une peur de l’avenir que d’une nostalgie du passé. On note que 65% de ceux qui se disent ouvriers pensent les inégalités sociales s’aggravent dans notre société (page 23). Et 71% craignent les conséquences de la mondialisation (page 32). Pour les plus défavorisés, la mondialisation représente le côté obscur de la modernité, on peut alors comprendre qu'ils préfèrent le monde d'avant, vu comme plus protecteur. En clair, le réel progrès qui effraie les classes populaires est plus le « progrès » économique que le progrès moral, la liberté des capitaux plus que la liberté des mœurs. Dans cette optique, les immigrés ne sont que des boucs émissaires comme symbole d'une mondialisation économique débridée. Les réponses que cherchent les classes populaires, au vu de leurs préoccupations réelles, sont donc plus sociales que sociétales. Pas encore politiques.3

à suivre...


NOTES

1EDF 57 à 62

RATP pour les actifs est passé de 57 à 59 et de 52 à 54

SNCF de 50 à 52 ans

POLICE 57 pour les actifs , 67 pour les sédentaires

FONCTIONNAIRES 62 pour l'instant

2Sachant en revanche que le gouvernement Lecornu a proposé que les caisses soient dans le futur gérées par les bureaucraties syndicats, pour se débarrasser du fardeau insoluble...

3FONDATION JEAN JAURES : les ouvriers sont-ils réactionnaires ?