L'homme d'Etat non
rééligible aura prolongé et animé toutes les mystifications
commémoratrices de la dite « Grande guerre », comme si
la suivante avait été plus petite. A l'époque de l'inauguration du
Monument des Fraternisations j'avais été faire un tour à Neuville
Saint Vast, toujours ému de fouler ces terres qui ont contenues tant
de cadavres de sacrifiés pour le capital national ; lequel
monument avait été fêté par Hollande le bref et plastique
Bertrand du fief des Hauts de France à la mi-décembre de l'an
passé. Cette inauguration était issue du monde bobo culturel qui
élit tous les dispendieux (à l'égard du monde syndiqué des
bouffons saltimbanques) présidents de la gauche bourgeoise. C'est le
réalisateur du film « Joyeux Noël », narrant un épisode
de fraternisation qui en avait suggéré l'idée au ministère de la
Guerre, pardon de la Défense. La récupération des moments de
fraternisation comme des fusillés pour l'exemple est la principale
contribution des ministères de la gauche bourgeoise et des anciens
trotskistes comme Jospin pour arrimer même les morts fusillés par
les généraux enrichis à la perpétuelle reconstitution d'un seul
cimetière national ; et surtout pas rappeler le danger
subversif et anti-patriotique des luttes de prolétaires en temps de
guerre1.
Nous nous sommes
retrouvés un peu par les hasards des suggestions du calendrier
régional pour les sorties weekend Pas-de-Calais sur la place d'Arras
pour, nuitamment, la projection d'une magnifique
fresque
commémorative illustrant le souvenir du sacrifice canadien (mais pas
encore Canada autonome à l'époque) à la Big war. L'hôtel de ville
et les façades de la place carrée flamande servaient d'écran et la
musique vibrait sous nos pieds, presque du Jean-Michel Jarre en
modèle réduit. La représentation fût jouée le lendemain pour
Hollande, Trudeau et les princes pour tapisserie. Cette fois-ci
j'avais précédé Hollande. Indépendamment de la propagande
nationaliste canadienne et des choeurs de Marseillaise je ne pouvais
ôter de mon esprit les vastes espaces du champ de bataille de
Neuville Saint Vast à Vimy que j'avais arpentés l'an passé, lieux
mornes et désolants où plane encore la mort massive. La crête de
Vimy permettait à l'armée allemande de tenir une région aussi
déterminante en matières premières que le pétrole de nos jours,
ce nord minier qui avait connu tant de drames et de luttes sociales
et où des prolétaires de lointains pays vinrent se faire massacrer
en masse sous la férule de généraux débiles et assassins
galonnés.
LE MYTHE
DE VIMY
Il y a des mythes
fondateurs. On dit souvent qu'une guerre mondiale sert à repartager
le monde entre chenapans des grandes puissances. On oublie que la
guerre sert aussi à inventer de nouvelles nations, à opérer à des
découpages qui se payent cent plus tard par de nouvelles horreurs
(l'invention ou plutôt le découpage en Syrie et Irak est un produit
des accords Sykes-Picot de l'époque). Le Canada, cette vieille
colonie, n'étant pas un réel pays autonome à l'époque, la
bourgeoisie canadienne en s'investissant dans la guerre a vu tout
l'intérêt de servir à la fondation du roman national par cette
prétendue victoire décisive pour le « camp de la liberté »,
au prix des 3600 massacrés de Vimy (sans compter le chiffre total
bien supérieur)2.
Célébrée comme une victoire marquante, fondatrice de la nation
canadienne moderne donc, la bataille sanglante sur la crête de la
région des mines ne fût pas une victoire.Cette prétendue victoire
célébrée par le fringant Trudeau et le commercial des
chrysanthèmes Hollande contribue à cacher bien des choses sur le
déroulement de la guerre. Retour en arrière sur ce qui fut nommé
« la bataille d'Arras »3.
Avril 1917, à Verdun, dans la Somme ou en Flandre,
la Première Guerre mondiale a déjà fait des centaines de milliers
de victimes, l'armée britannique avait essuyé de considérables
pertes et l'armée française était coincée à Verdun. En Artois,
sur le front occidental, les armées alliés imaginent une percée
des lignes allemandes en direction de Douai et Cambrai pour
désenclaver Arras et libérer le Bassin minier. Il s’agit surtout
d’une manœuvre de diversion pour affaiblir un flanc de l'armée
allemande du côté du Chemin des Dames en Champagne où un autre
massacre d’envergure est préparé. La zone d’assaut va s’étendre
de Vimy à Neuville Saint Vast. Le bilan de la Bataille d’Arras qui
prétendait en finir avec l'impasse d'une guerre immobilisée?
200 000 morts. Pour de minimes gains territoriaux…et un
triomphe qui était prévu en 48 heures ! La bataille dura
jusqu'au 16 mais sans aucune percée des alliés !4
Il y eu pourtant une « victoire », basée
sur une détermination qui n'était point l'avancée militaire en
priorité, mais une victoire « sur l'opinion ». La
trouille des généraux alliés provenait de deux faits gênants :
le nouveau gouvernement en Russie, talonné par le début de
l'ébranlement révolutionnaire du prolétariat russe et des paysans,
refusait désormais de se joindre aux offensives des Alliés
occidentaux, et l'armée allemande se consolidait sur la ligne
Hindenburg laissant tout un espace territorial vide dans la région
d'Arras où l'offensive française ne rencontrait aucune armée
ennemie ; situation ridicule qui risquait de cette manière de
confirmer... l'inutilité de la guerre. Et là je peux citer sans me
gêner wikipédia : «Le gouvernement français de l'époque
avait désespérément besoin d'une victoire pour éviter de graves
troubles civils dans le pays » ; en effet la bataille
« face à l'opinion » ne cesse jamais pendant les
guerres, et ladite opinion (disons le prolétariat en réalité) a
besoin de sang victorieux à la une ! C'est le boucher Nivelle
qui réussit à convaincre anglais et canadiens d'aller au casse-pipe
de la crête de 145 mètres à Vimy, sous prétexte de diversion.
Version révisionniste
moderne du sémillant Premier ministre canadien :
« Près de 3.600 soldats sont tombés ici"5
lors de ces trois jours de combat démarrés voici tout juste cent
ans, marquant le début de la bataille britannique d'Arras (9
avril-16 mai 1917), et "c'est par leur sacrifice que le Canada
est devenu un signataire indépendant du traité de Versailles",
a rappelé Trudeau. Pour la première fois, les quatre bataillons
canadiens (environ 80.000 soldats) jusque-là incorporés dans
l'armée britannique, conduisirent en effet l'assaut de la crête de
Vimy, qui contrôlait le bassin minier, sous leurs propres couleurs,
gagnant ainsi leurs galons sur la scène internationale. "Ces
hommes n'étaient pas insensibles à la peur, ils souffraient de
l'éloignement, de la fatigue, du
froid (...) mais ils se sont battus
jusqu'à la victoire dans cet endroit qui avait été transformé en
forteresse", a poursuivi le Premier ministre canadien, terminant
son discours d'un solennel "ne les oublions jamais".
Version nunuche et
miteuse d'un chef de guerre démocratique en partance :
« Après avoir
dit "toute sa reconnaissance" aux soldats canadiens,
Hollande a pour sa part centré son discours sur la coopération
actuelle entre Paris et Ottawa "pour faire avancer la cause de
l'humanité". "C'est ce que nous faisons quand nos pays
s'engagent pour répondre aux appels des réfugiés du Moyen-Orient
qui recherchent une terre d'asile; (...) quand nous condamnons les
massacres chimiques réalisés aujourd'hui par un régime criminel;
(...) quand nous luttons contre le terrorisme; quand nos peuples
blessés refusent de basculer dans la haine et le rejet; (...) quand
nous oeuvrons chaque jour pour faire reculer les discriminations et
pour que nos pays continuent d'être des terres de tolérance et de
progrès", a-t-il affirmé. "Le nationalisme ne mène qu'à
la guerre et le fondamentalisme à la destruction", a-t-il
asséné ». Pas le capitalisme ?
Notre inaugurateur perpétuel de chrysanthèmes ne
va pas plus nous rappeler la vérité que journalistes ou historiens
de gouvernement. Début 1917 la révolte et les mutineries grondent
partout contre une guerre qui s'éternise. Même de fausses victoires
comme le massacre de Vimy ne suffisent pas, en tout cas ailleurs, en
Russie et en Allemagne par exemple, à calmer le prolétariat,
l'ambiance est assez bien décrite encore par l'anonyme de wikipédia,
je n'ai même pas à me fatiguer pour élaborer une description de
mon cru :
« Le
milieu des années de guerre a été une période capitale. Les
gouvernements français et britanniques étaient sous la forte
pression de la presse, des citoyens et des Parlements qui voulaient
mettre fin à la guerre. Les batailles des Dardanelles,
de la Somme
et de Verdun
avaient fait de nombreuses victimes et il y avait toujours peu de
chances de victoire en vue. Le premier
ministre britannique, Herbert
Asquith, démissionna au début de décembre 1916 et fut remplacé
par le "magicien gallois", David
Lloyd George. En France, le président
du Conseil Aristide
Briand, avec comme Ministre
de la Guerre le général (puis maréchal) Hubert
Lyautey, était politiquement diminué et, peu après, en mars
1917, démissionna. Pendant ce temps, de l'autre côté de
l'Atlantique,
les États-Unis
étaient sur le point de déclarer la guerre à l'Allemagne.
L'opinion publique américaine était de plus en plus irritée par
les attaques intensives des sous-marins
allemands sur des navires civils, à commencer par le naufrage du
Lusitania6
en 1915 et cette irritation arriva à son comble avec le torpillage
de sept navires de commerce américain au début de 19177.
Le Congrès
américain déclara finalement la guerre à l'Empire
allemand, le 6
avril 1917,
mais il fallut plus d'un an avant qu'une armée appropriée ne soit
mobilisée, formée et acheminée vers la France. »
DUR DUR DE MENER A LA GUERRE
MONDIALE
Pour conduire plus sûrement les prolétariats de
tous les pays à une guerre mondiale il faut un ennemi clairement
identifié. Si les commémorations ont pour fonction de célébrer ad
eternam les sacrifiés du Capital avec les mensonges du passé
réactualisé – trotskistes comme bourgeois démocrates n'aiment
jamais tant citer la phrase louche d'Anatole France – la notion
d'union nationale pour le sacrifice « patriotique »
demeure et les marchands de canon se marrent toujours autant.
Dans son livre « L'aveuglement »,
l'historien iconoclaste Marc Ferro, dédie un intéressant chapitre
aux auto-mystifications des différents camps en guerre et des
vérités non simplistes (ce n'est pas simplement la révolution
russe qui a mis fin provisoirement à la guerre mais aussi le
défaitisme des généraux allemands qui savaient qu'ils seraient
battus à brève échéance de toute façon et qui ont préféré
inventer la théorie du bouc-émissaire qui a si bien fécondée le
nazisme revanchard). La guerre
mondiale repose sur une mystification
différente à chaque fois nous dit Ferro, en 1914 l'objectif de la
guerre reste confus, même s'il est question de défendre la patrie,
en 1939 l'ennemi universel, sans discussion, c'est le fascisme, mais
pour la prochaine, leçons cumulées de la Première et de la
Deuxième, il reste quoi ? Un arrière dangereux tant qu'on ne
lobotomise pas sa mémoire par des inaugurations et commémorations
débiles ni par une imagerie laser au fronton d'un joli bâtiment
public.
« Dans les films sur 14-18, les soldats
combattent loyalement tandis que les objectifs de la guerre restent
confus. A l'inverse, dans les films sur la Seconde Guerre mondiale,
les ennemis sont parfaitement identifiés : les pays comme les
idées. Il faut vaincre le nazisme et le militarisme japonais. Les
combattants et l'arrière du front, eux, sont peu évoqués »
(page 38).
Mais, cher Marc Ferro, parce que en 1917 la
révolution avançait, menaçant la guerre mondiale, depuis
l'arrière, mais qu'en 1940 elle était derrière, elle avait été
annihilée par la soldatesque revancharde de 1918 aux ordres des
« socialistes de gouvernement », et de combattants
révolutionnaires nombreux et d'immenses foules d'insurgés
prolétaires il n'y avait plus.
Nous avons quitté la belle place d'Arras,
émerveillés par le spectacle son et lumière mais dubitatifs pour
une scénographie de gouvernement canadien. Et sans avoir repris en
choeur la Marseillaise avec une petite partie de la foule. Sachant
que les discours officiels de paix passée commémorée servent
encore à justifier les guerres de rapine d'aujourd'hui.
ANNEXE
ACCESSOIRE :
Centenaire de la Grande Guerre : un air de déjà vu
Par Jacques KMIECIAK7
En France, de multiples manifestations marquent le centenaire de la Bataille d’Arras (avril – mai 1917) dont Vimy est un épisode (1). Des célébrations en forme d’hommage à « ceux qui ont combattu sur nos terres pour la Liberté », ose Frédéric Leturque, le maire UDI (centre-droit) d’Arras. Comme si la IIIe République fondée sur le massacre de la Commune de Paris pouvait alors se poser en parangon de vertu à l’heure des tueries de masse dans ses colonies d’Algérie ou du Tonkin ou encore de la répression tous azimuts à l’endroit du mouvement ouvrier de l’Hexagone (Fourmies, Courrières) ?
Et aujourd’hui encore la social-démocratie et la
Droite, associées comme au bon vieux temps de l’Union sacrée, de
reproduire les clichés déployés à l’époque. Les soldats alliés
sont ainsi qualifiés de « héros » par le conseil
départemental du Pas-de-Calais (à majorité PS) qui salue leur
« sacrifice ». Comme si celui-ci avait été volontaire
et non imposé par les élites de Grande-Bretagne, de France ou
d’Allemagne responsables de la déflagration mondiale d’août
1914… Des responsabilités savamment éludées depuis 2014 et le
début des commémorations liées au centenaire de la Grande Guerre.
Pourtant à l’époque, ces puissances impérialistes en quête de
nouveaux marchés rêvaient chacune d’imposer, à leur profit, un
nouveau partage du monde et de ses matières premières. L’Allemagne
en plein essor industriel réclame sa « juste » part d’un
gâteau en partie négocié dans le cadre du Traité de Berlin (1885)
(2). Pour la bourgeoisie et l’aristocratie, « les guerres,
comme les épidémies, sont aussi une façon de réduire le nombre
des pauvres. A l’époque, les masses font peur. La guerre, c’est
l’antidote contre la Révolution », commente l’historien
belge Jacques Pauwels (3). Continuer de soutenir que cette guerre aux
allures d’hécatombe avec ses dix millions de morts, a été menée
pour la défense de la Démocratie, de la Liberté, du Droit ou de la
Civilisation, relève donc du mensonge d’Etat. Certes, les envolées
bellicistes et militaristes propres à un Churchill (qui considérait
la guerre comme une « affaire glorieuse et délicieuse »,
une « activité normale comme le jardinage », selon
Jacques Pauwels) ne sont plus de mise. Nos élites revendiquent
désormais le « plus jamais ça ». Tout en encourageant
les interventions néo-colonialistes de l’Etat français en Libye,
en Syrie, au Mali ou en Centrafrique. « On croit mourir pour la
patrie, on meurt pour des industriels », scandait Anatole
France. Hier comme aujourd’hui…
ma réponse (JLR) [Les prolétaires modernes se fichent de mourir pour la patrie ou pour les industriels, mais les industriels avec leurs cire-pompes parlementaires peuvent compter encore sur le « tous ensemble » patriotique, « je suis Charlie » et autres « vivre ensemble » européens, communautaristes et islamophiles, pour faire couler le sang des exploités de toute race et de tout pays]
Notes du texte canadien:
(1) Le programme sur le site du conseil
départemental du Pas-de-Calais : http://www.pasdecalais.fr
(2) Voir « On croit mourir pour la Patrie, on
meurt pour des industriels. » Film produit et réalisé par
Investig’Actions avec Michel Collon, Jacques Pauwels et Anne
Morelli (? que fait Anne Morelli, spécialiste de la Gauche italienne, dans cette galère à gauchistes canadiens bien pensants? JLR). Le lien :
http://www.investigaction.net/14-18-on-croit-mourir-pour-la/
(3) Lire « 1914 – 1918, La grande guerre des
classes », de Jacques R. Pauwels. Editions Aden.
NOTES GENERALES
1La
polémique sur la colonisation définie par le balayeur du vote
arabe Macron comme « crime contre l'humanité », ce qui
ne veut strictement rien dire du point de vue de l'histoire du
capitalisme (lequel pouvant être considéré lui-même comme crime
contre l'humanité si l'on adopte le raisonnement stupide et
orwellien des milieux gauchistes bourgeois, qui dissout tout
raisonnement politique et historique en appliquant les théories
mêlées du pacifisme et de l'anti-racisme à toutes les époques ;
ce qui peut donner : est-ce que l'homme de Néandertal était
raciste par rapport à l'homme de Cro-magnon ? Piste de
recherche très dissolvante...
2 Le Canada n'est plus qu'une colonie de l'idéologie américaine et sa bourgeoisie affamée d'immigration économique, quant à ses supplétifs gauchistes communautaristes, prêts même à recevoir nos indigestes de la république, la frange québécoise et leurs potes chauvins considèrent toujours
la romance de Vimy comme une offense au Québec (cf. La
Bataille de Vimy « fondatrice de la nation canadienne » ?
un mythe offensant pour les QuébécoisJacques
Kmieciak ) . Faisant partie de l'Empire
britannique, le Canada est intégré à la Seconde
Guerre des Boers en Afrique
du Sud par le premier premier ministre canadien-français
Wilfrid
Laurier, à la fin du XIXe siècle et au début du
XXe siècle.
Dirigés par le politicien Henri
Bourassa, des groupes de Canadiens français opposés à la
tutelle anglo-canadienne se vouent à la défense de leurs droits en
tant que peuple. Ils s'opposeront notamment à l'entrée en guerre
du Canada et à la création de forces navales canadiennes sous
drapeau britannique. Le Canada se lance de plus dans la Première
Guerre mondiale en 1914 et envoie sur le front ouest (en
Belgique, sur
la Somme
et en Picardie),
des divisions composées principalement de volontaires afin de se
battre en tant que contingent national. Les pertes humaines sont si
grandes que le premier ministre canadien de l'époque, Robert
Laird Borden, décrète la conscription
en 1917 (voir Crise
de la conscription (1917)). Cette décision est extrêmement
impopulaire au sein de la population québécoise, menant ainsi à
une perte de popularité au Québec pour le Parti
conservateur et également à la fameuse grève de Québec,
souvent passée sous silence car faisant écho à la révolte du
Chemin
des dames en France. Lors de la grande émeute
de Québec, l'armée britannique tire sur la foule et tue de
nombreuses personnes. Bien que les membres du Parti
libéral soient profondément divisés sur l'enrôlement
obligatoire, ils s'unifient et deviennent le parti dominant sur la
scène politique
canadienne. En 1919,
le Canada rejoint la Société
des Nations de son propre chef et, en 1931,
le Statut
de Westminster confirme que dorénavant aucune loi du Parlement
britannique ne s'étend à l'intérieur des frontières du
Canada sans son consentement.
3
L'Etat français a fait don de la crête de Vimy au Canada avec
l'érection d'un gigantesque monument érigé à Vimy, qui a servi
de prétexte au roman national canadien sous couvert de mémoire au
sacrifice « canadien » pour la victoire mensongère des
alliés impérialistes occidentaux lors de la Première Guerre
mondiale. Dès son inauguration en juillet 1936 avec la complicité
du roi anglais Edouard VIII l'emplacement du cimetière de guerre
est sanctifié comme lieu de pèlerinage. Aujourd’hui, toutes les
cérémonies commémoratives se tiennent donc à Vimy. Les autres
batailles livrées par les Canadiens (à Ypres en 1915, dans la
Somme en 1916, du côté de Lens en août 1917 où pour la première
fois ils exercent le commandement, à Passchendaele la même année,
à Amiens en 1918) sont presque totalement oubliées. Au Canada, les
commémorations du centenaire ont officiellement commencé en 2017
seulement, pour durer une semaine.
4
Bien que les historiens considèrent généralement que la bataille
est une victoire pour les Britanniques (pas les canadiens!?) , elle
eut très peu d'impact sur la situation stratégique ou tactique.
Ludendorff commenta la bataille ainsi : « Il y avait sans
aucun doute des objectifs stratégiques extrêmement importants
derrière l'attaque britannique, mais je n'ai jamais pu savoir
lesquels c'était ».
5Trudeau
fabule et semble bien hors de la réalité des chiffres totaux :
Quant au total du nombre de morts canadiens sur la durée du
conflit, il reste encore approximatif. On l’estime à environ
65 000 dont 40 000 tombés en France et 13 000 en
Belgique. Les pertes de la IIIe armée furent de
87 226 hommes ; celles de la Ire armée de
46 826 hommes (y compris les 11 004 Canadiens de
la bataille de la crête de Vimy) et celles de la Ve
armée de 24 608 hommes ; soit un total de
158 660 personnes. Les pertes allemandes en revanche sont
plus difficiles à déterminer. Les "groupes Vimy" et
"Souchez" eurent 79 418 victimes mais les
chiffres du "groupe Arras" sont incomplets. En outre, les
archives allemandes excluaient les "personnes légèrement
blessées". Le capitaine Cyril Falls (l'historien britannique
officiel de la bataille) estime qu'il faut ajouter 30 % aux
résultats allemands pour permettre la comparaison avec les
Britanniques. Falls estime que les pertes allemandes étaient
« probablement à peu près égales » à celles des
Britanniques46.
Nicholls les estime à 120 000 hommes et John
Keegan à 130 000. Au terme de l'offensive, les pertes
britanniques s'élèvent à 150 000 hommes tués, blessés
ou faits prisonniers. Les pertes allemandes atteignent
100 000 hommes. Aucune percée stratégique ne fut
accomplie.
6Coup
monté de l'impérialisme US dont j'ai déjà rendu compte dans ces
colonnes, le bateau à touristes était en réalité empli de
munitions et c'est ce que savaient les soldats tueurs des
sous-marins allemands.
7Du
site gauchiste canadien investig' Actions qui défend le port du
voile et du burkini, comme quoi l'actualisation marxo-gauchiste d'un
marxisme libéralo-islamo-moderniste n'a plus rien à voir avec la
politique ou même la lutte de classe contre la guerre – la phrase
d'Anatole France a été complètement ridiculisée par
l'antifascisme subséquent. Ce pourquoi il faut d'abord lutter pour
l'unification de la classe à chaque époque, et contre, en
particulier en ce moment, les colifichets nationalistes musulmans
et ce nouveau colonialisme intégristo-ravagé, qui contient le
djihad sacrificiel pour le dieu imaginaire comme la nuée contient
l'orage... djihad qui est confusément et aléatoirement identifié
au nouvel axe du mal pour l'impérialisme multiple et ambigu. Mais
c'est pas gagné.