Les lâches |
Zelenski décrédibilisé ? A-t-il perdu une occasion de se taire ?
On vit une époque où tout
est basé sur la dépolitisation, ce qui est classiquement, comme dans la plus
banale des dictatures primaires, le meilleur moyen d’empêcher de réfléchir
sérieusement les classes exploitées et surtout la classe ouvrière. La petite bourgeoisie,
dans toutes ses variantes, s’énerve depuis un moment, ses écolos, ses
féministes, ses barricadiers s’emportent, cassent tout mais ne dérangent en
rien le système. Attendez voir quand le prolétariat s’y mettra. Donc
l’idéologie mouille la poudre partout, en particulier aussi au niveau culturel.
J’entre dans ma médiathèque à la recherche d’ouvrages plutôt marxistes ou du
moins s’intéressant à la lutte de classe, sur la guerre actuelle… rien, sur les tables à
l’entrée : des BD idiotes pour les mômes, des machins écolos et
féministes, la culture des plantes, des ouvrages sur la condition des migrants
et les palmiers du Sahara. Le maire de ma ville, ancien stalinien s’est
reconverti écolo, comme la plupart de ses compères (ce qui explique d’ailleurs
l’origine du sectarisme et du moralisme éhonté de toutes ces bandes de la Nupes
nulles). Je croise une jeune élève en abaya ; elle n’est pas autorisée à
la porter au lycée, tant mieux, donc rien ne l’empêche de se déguiser à
l’extérieur. Dans la salle de lecture de la presse la couverture de Charlie
hebdo est systématiquement repliée vers l’intérieur pour ne pas choquer le
lectorat musulman.
La Turquie et l’Arabie
Saoudite financent mosquées et écoles coraniques, et de plus en plus de
migrants musulmans débarquent dans l’espoir eux aussi de devenir des électeurs
du prophète. Tout va bien, l’ordre est protégé par le comportement cultuel
promo-islam et leur férule âgeuse vieille, c’est une legs cultuel de la guerre
américaine en Afghanistan ; après avoir armé les djihadistes de l’époque
pour aider à faire chuter le bloc russe, même si les afghans se sont retournés
contre eux. Les impérialistes US ont compris l’intérêt de cohabiter avec
l’idéologie islamiste et, ce qui est la principale honte des démocraties
bourgeoises (et la preuve de la pourriture de la démocratie bourgeoise) :
laissant un tiers de l’humanité sous le contrôle des pouvoirs islamiques qui
humilient et tuent des femmes. 30 ù de la population mondiale est
islamisée : en 2050 les musulmans seront aussi nombreux que les chrétiens.
Vous me direz qu’on s’éloigne ici de la guerre en cours, et que problème de
l’islam criminel est secondaire, voire une fixation excessive. Que nenni, Poutine
comme Biden s’en est servi[1] sans vergogne pour
terroriser les ukrainiens. La réputation de cruauté des milices tchétchènes
n’est plus à démontrer. La guerre dans sa durée est en général une série de mensonges,
et celui de Zelenski fait figure de bévue enfantine comparée aux tonnes de
mensonges des deux côtés et en particulier de celui de l’impérialisme russe. On
va s’interroger sur l’alignement « unanimiste » de tous les vassaux
et généraux français lécheurs de bottes de l’impérialisme américain. Zelenski,
depuis le début, n’est que le jouet des américains, il ne faudrait pas que ses
chevilles enflent. On le sermonne en ce moment sans se gêner, en particulier
les généraux français, qui remplacent de plus en plus les journalistes dans les
médias, ce qui aurait dû nous indigner depuis longtemps. Les généraux sont des
gros cons. Un général français en exercice est venu se joindre au chœur des
chargés de mission médiatique mondiale pour relever une « perte de
crédibilité » de Zelenski, mais pour faire acte complet d’allégeance à
l’impérialisme en chef : « L’OTAN a été exemplaire dans sa mesure
et dans son sang-froid". "L'Otan fera la guerre si
nécessaire mais elle ne fera pas la guerre par accident et encore moins par
caprice » ; il faut que
Zelenski cesse de « semer le doute », CQFD ! Et ce général de rappeler qu’un jour les politiciens
devront bien passer sous les ordres des généraux[2]
LA FABLE DE LA GUERRE
CONTROLABLE
Il faut remarquer que le
présumé accident en Pologne est révélateur du fait que dans toute guerre les
bourgeoisies en lice ne contrôlent pas tout, et que la menace de guerre
mondiale va planer encore longtemps… jusqu’à ce qu’eux-mêmes ne puissent plus
en contrôler le déclenchement. Il ne faut pas oublier que la guerre est un
phénomène inconscient pour ne pas dire cynique, primaire et irresponsable sous
la domination capitaliste ; d’autant qu’elle apparaît irrationnelle à
notre époque, elle en vient à être inévitable, sauf à être stoppée par une
révolution.
La une du journal la montagne que j’ai publiée ci-contre résume assez bien l’aboutissement de la préparation nationaliste à la guerre dans ses divers titres, et en quelque sorte gênant, un parallèle négligé par tous du début de la guerre qui avait commencé par l’invasion de la…Pologne : « Le devoir est pour tous », « Mobilisation générale en France », « La même mesure est décrétée en Angleterre »,
« devant le gouffre ». Et humour sordide habituel du pacifisme bourgeois, dans le même genre de faconde que notre G2O : « Une suprême (sic) démarche sera tentée aujourd’hui à Berlin pour inviter l’Allemagne à cesser les hostilités » ! Même le petit Zelenski, en tee-shirt kaki, est adepte de ce double langage en déclarant : « il est temps de mettre fin à la guerre destructrice de la Russie », c’est-à-dire de la continuer… quand russes et américains sont en train, sous la table, de négocier une paix provisoire, sur le corps torturé des ukrainiens et les laissant veufs de la Crimée. Le pape christiano-gauchiste a lui aussi suggéré à Dieu de se dépêcher de « mettre fin à la guerre au plus vite ». Question bénédiction il s’y connaît.
Remplacez Allemagne par
Russie et vous aurez un avant-goût de ce qui suivra.
UNE CURIEUSE
« réaction mesurée »
Alors que dans la soirée
du dit bombardement sur le « territoire européen » la plupart des
journalistes jouent à l’affolement, la réaction mesurée du principal
impérialisme a fait sourire les plus dubitatifs parmi nous autant qu’elle a
choquée les commentateurs superficiels. Hé oui, ce n’est qu’une
temporisation ; il est tout aussi probable que les deux missiles ou drones
aient été tirés par les soudards de Poutine[3], mais l’heure n’est pas
venue à la surenchère. Pourquoi ?
Parce que le monde entier
est touché par les conséquences de la guerre. En premier lieu au niveau
économique nous vivons un important changement de période tournée vers
l’économie de guerre. La Russie dont le PIB est deux fois inférieur à celui de
la France, du fait de l’effort de guerre plonge et son PIB a chuté de 4%. Même
s’il a tendance à ne pas trop faire le lien avec la guerre – c’est le rôle des
munichois de la Nupes de faire croire que la lutte contre la vie chère »
ne relèverait que de la contestation électoraliste de Macron - L’européen moyen
subit hausse de l’essence et grand bond des prix dans les supermarchés, ce qui
est moins grave que des millions d’ukrainiens privés de chauffage et
d’électricité ; cet aspect de la guerre n’est pas du tout relevé comme une
ignoble innovation poutinienne (décadente…) de cibler toujours plus la
population civile ; même Hitler n’avait pas fait ça, se contentant
d’écraser tout sur son passage avec ses chars et ses avions. On se contente de
l’interpréter comme une faiblesse militaire de Poutine.
En deuxième lieu, les
observateurs bourgeois les plus attentifs, économistes ou sociologues, ne
cachent pas que la terre, dite planète ce qui fait plus plané…terre[4], s’oriente non
prioritairement vers le réchauffement climatique ni pour la mirifique urgence
climatique, mais vers de graves affrontements sociaux et politiques ; les
généraux ne cachent pas miser sur la nécessaire préparation pour que les
populations soient convaincues de l’inéluctabilité de la guerre… comme en 14 et
en 39. Mais avant cette perspective, il faudra les mettre au pas avec « le
devoir est le même pour tous ». La menace du prolétariat, comme en 1918,
presse les divers impérialismes donc à SUSPENDRE PROVISOIREMENT la guerre mais
jamais à y mettre fin, vu la menace prolétarienne qui se profile déjà, même à
travers de simples grèves corporatives un peu partout, car, nouveauté
gravissime de notre époque : la lutte économique va se développer
politiquement, et pas simplement à partir des grèves ici ou là, non contre
cette récurrente crise économique qui n’en finit pas, mais contre les objectifs
de destruction de l’humanité de la bourgeoisie affolée et sans avenir crédible.
L’insistance à humilier
Zelenski n’efface pas les conséquences de l’incident, qui favorisent une
généralisation de l’armement dans chaque pays. Plusieurs pays, dont la
Lituanie, réclament un renforcement de la défense aérienne du flanc est de
l’Otan. Particulièrement vulnérables à la menace russe, les pays de l’Est, la
Pologne et les petits pays Baltes en tête, disent leur besoin de réassurance de
la part de l’Alliance. L’Allemagne s’est portée volontaire pour soutenir la
défense aérienne de la Pologne, qui partage 530 kilomètres de frontières avec
l’Ukraine.
Les attentats terroristes
vont se multiplier comme en Turquie. En général ils sont bienvenus pour souder
la population derrière l’Etat « national ».
SOUS LA GUERRE, PROVISOIREMENT
pas généralisée, LE RETOUR DE L’ECONOMIE DE GUERRE
Pourtant, derrière la
complicité militaire de façade (aussi provisoire), le protectionnisme revient
en force dans ce monde de plus en plus fragmenté. Face aux risques multiples
qui pèsent sur l’économie mondiale et la montée des tensions géopolitiques, les
États, Amérique en tête, défendent avant tout leurs intérêts nationaux. Le
vaste plan anti-inflation de Biden, voté en août par le Congrès, provoque des
tensions avec ses alliés traditionnels, sud-coréens, européens et japonais. Les
« alliés » français renâclent également :
«Le véritable risque
européen, c’est le décrochage technologique, industriel et économique, qui
laisserait le champ libre aux États-Unis et à la Chine» (Bruno Le Maire).
La stratégie de Biden n’est pas seulement
commerciale elle est industrielle, et s’appuie sur la croissance de ses ventes
d’arme. Plus fielleux, et caractéristique de l’économie de guerre, le fait de
se centrer sur la protection du marché intérieur vise à ficeler le prolétariat
dans le nationalisme (= protectionnisme décomplexé), comme le souligne cette
femme experte en économie. «La promesse de campagne de Biden en 2020 visait
à ce que le commerce extérieur bénéficie plus aux travailleurs américains» »
(Elvire Fabry).
La guerre en Ukraine a
renforcé la dépendance de l’Europe à l’impérialisme US sur le « front »
énergétique et sur celui de la défense militaire. Les États-Unis financent en
grande partie l’aide militaire à l’Ukraine. Et elle court derrière la cavalcade
à la guerre. En Allemagne décisions pour développer une nouvelle et vraie armée
allemande capable de contrôler l’Europe. En France multiple gesticulations de
Macron pour lui aussi préparer la guerre. J’ai déjà montré comment il se
prenait pour Déroulède. Tout en agitant des phrases pacifistes sonores au G20
il a ordonné l’entraînement militaire exceptionnel de 20.000 militaires de
toute l’Europe dans le sud de la France pour un remake du débarquement. Et les
généraux qui ne cessent de se plaindre que, avec les moyens actuels, même
nucléaires, la France ne pourrait pas tenir plus de trois jours dans une guerre
conventionnelle ! Partisans ceux-là aussi d’une nouvelle, et ridicule,
ligne Maginot ?
GUERRE HYBRIDE ?
Je ne partage pas ce
concept de guerre hybride, ahistorique, inventé par tel économiste bourgeois,
la guerre actuelle a un premier aspect irrationnel mais reste toujours fondé
sur des débâcles économiques. Mais, en conclusion je suis assez d’accord avec
l’article qui suit :
« Le concept de
Guerre Hybride se réalise sous nos yeux : les Etats sont alliés sur le
terrain militaire mais adversaires sur le terrain économique. Nos amortisseurs
sociaux sont détruits par la guerre hybride au Sud important une pauvreté et
donc un endettement imposé pour financer sa prise en charge, associé à une
inflation imposée par la destruction de notre diversification énergétique
léguée par De Gaulle (la férocité des attaques intérieures contre Total et ses
projets au Gabon , et contre la filière nucléaire, contre la production
intensive de céréales et notre indépendance alimentaire vient surtout des
écologistes ).
Au G20
de Bali, Emmanuel
Macron a demandé à Xi Jinping de ramener les Russes à la table des négociations
et a dit son intention de téléphoner bientôt à Vladimir Poutine. Quelques jours
plus tôt, le chef d’état-major américain, Mark Milley, avait douté de la
possibilité que la guerre se termine par une victoire militaire ukrainienne et
envisagé une «fenêtre de négociations».
Les appels à la «paix»,
à la «désescalade», aux «négociations» et au «cessez-le-feu»
se multiplient dans les chancelleries et les états-majors occidentaux depuis la
libération de Kherson par les forces ukrainiennes. À l’approche de l’hiver, les
inquiétudes
énergétiques des pays européens grandissent. La
guerre coûte cher. Elle entame les stocks des armées occidentales, y
compris celle des États-Unis. Les Occidentaux redoutent que les avancées
militaires ukrainiennes s’accompagnent d’une nouvelle escalade russe. Ils
craignent aussi un scénario du chaos à Moscou, dans l’hypothèse où le président
russe serait écarté du Kremlin, peut-être par son aile radicale. Autant de
raisons qui poussent certaines voix à appeler à un gel rapide des combats.
Mais il est rare que les
espoirs diplomatiques formulés dans les enceintes internationales trouvent un
écho sur le terrain. Ils rappellent surtout que les leçons de 2008 (guerre
de Géorgie) et de 2014 (première guerre d’Ukraine) n’ont pas été apprises
par tous: les cessez-le-feu et les compromis diplomatiques sont toujours
utilisés par la Russie pour déstabiliser le pays qu’elle occupe, gagner du
temps, et regrouper ses forces avant de lancer une nouvelle offensive. Quant à
la Chine, elle n’a pas condamné l’offensive russe en Ukraine et s’est jusque-là
gardée de trop critiquer Moscou. Son action, pour l’instant, devrait se limiter
à essayer de bloquer les élans nucléaires du régime russe. Ce qui est déjà pas
mal, mais qui ne met pas fin à la guerre ».
Il y a peu de chances que les
discussions de Bali aient un effet pacifique, car elles entrent en conflit avec
la réalité du terrain. Le temps de la négociation est passé. Il avait été
brièvement ouvert par Volodymyr Zelensky au début de la guerre. À l’époque, le
président ukrainien s’était dit prêt à des concessions. Mais la Russie,
persuadée qu’elle allait gagner en quelques jours, n’avait pas saisi la perche.
Depuis, les crimes de guerre commis contre les civils ukrainiens et les succès
de la contre-offensive ukrainienne ont changé la donne ».
Pas sûr que la prétendue
victoire ukrainienne « sur tous les fronts » (dixit un médaillé US)
ait changé la donne. Enfin ce n’est certainement pas le froid en Ukraine qui
turlupine les dirigeant bourgeois du monde entier (surtout la Chine) mais la
crise de… l’économie en guerre !
[1] Alors que Vladimir Poutine se
présente comme le protecteur des chrétiens d’Orient et le dernier rempart
contre l’islamisme radical, il n’a pas hésité à envoyer sa « propre armée
islamiste » combattre en Syrie. En endossant le rôle de défenseur des
musulmans face aux « terroristes » qui s’opposaient au régime de
Damas et en promettant la reconstruction de mosquées détruites, Ramzan Kadyrov
offrait ainsi une autre légitimité religieuse à Moscou.
[2] Et le général de préciser : "Il y a un processus décisionnel qui est très normé. C'est en fait une itération entre le politique et le militaire. Le politique va commencer par définir ses objectifs, le militaire va lui dire quel genre d'options est envisageable pour remplir ses objectifs. Le politique s'exprime à nouveau puis donne ses ordres et à la fin et s'il le faut, on déclenchera une opération". Pour Michel Yakovleff ce n'est qu'à ce prix que l'Otan est crédible : "L'Otan est une réelle garantie de sérieux. C'est l'adulte dans la maison de fous, à l'heure actuelle", conclut-il.
[3] Question
mensonges l’impérialisme américain est très fort, pour ceux qui connaisse le
lassez-faire à Pearl Harbor pour justifier l’entrée en guerre… et a-t-on oublié
les bobards sur les armes de « destruction massive », du même ordre
que le récurrent argument (fallacieux) sur la menace nucléaire russe,
factice ! Les bourgeoisies ne veulent pas se suicider !
[4] Je me
laisse aller aussi à des jeux de mots ce qui est désormais le quotidien des
titres de Libération qui a toujours un peu piqué les idées de Charlie Hebdo.