« Succédant
à l’hystérique intolérance de l’hydre Al Qaida, l’hypocrite tolérance
d’Obama prenait la suite de l’anti-stalinisme, l’ex fatwa de la démocratie
occidentale: « Je suis venu chercher un nouveau commencement entre les
Etats-Unis et les musulmans du monde entier, qui se fonde sur un intérêt et un
respect mutuels ; qui se fonde sur le fait que l’Amérique et l’islam ne
sont pas exclusifs l’un de l’autre et ne sont pas voués à se faire concurrence.
Au lieu de cela, ils se chevauchent et partagent des principes communs :
justice et progrès ; tolérance et dignité de tous les êtres
humains ». Obama dans son discours outrageusement flatteur du Caire en
2009, s’est mué lui aussi en trafiquant d’histoire. Il allait lancer en quelque
sorte l’orchestration des révolutions de jasmin, qui comporte le bon gros
mensonge sur l’âge d’or des fausses inventions arabes (j’y reviendrai en
corrigeant les affabulations de l’Institut arabe de Paris) :
« Instruit en histoire, je connais aussi la dette de la civilisation
envers l’islam. Ce fut l’islam - dans des endroits comme l’Université al-Azhar
- qui a porté la flamme de l’étude pendant plusieurs siècles, montrant la voie
en Europe à la Renaissance et aux Lumières. Ce fut l’esprit d’innovation qui soufflait
sur les communautés musulmanes qui a produit l’algèbre, nos compas et outils de
navigation, notre maîtrise de l’imprimerie, notre compréhension de la
transmission des maladies et des moyens de la soigner ». A la poubelle
Hippocrate et les mathématiciens indous ! L’invention ultérieure de
l’imprimerie par Gutenberg a été condamnée comme impie par les bigots
théologiens musulmans (qualifiés de savants). Tolero en latin signifie endurer.
La tolérance est la vertu du faible pour le marquis de Sade. La tolérance des
exactions religieuses policières par la bourgeoisie moderne est pourtant plus
qu’un simple laxisme, c’est une méthode de gouvernement. Cette tolérance est
machiavélique ».
C’est ce que j’écris
dans mon dernier livre (Immigration et religion, L’immigré fataliste et sa
religion policière) et je mettais en garde sur le fait que la bourgeoisie
américaine et l’allemande jouent avec le feu en croyant pouvoir composer avec
le nationalisme islamiste. Ces deux bourgeoisies rééditent les mêmes erreurs d’avant-guerre
lorsqu’elles ont pensé pouvoir composer avec le nationalisme hitlérien. Le
national-islamisme est avant tout une idéologie de guerre qui dissout les
classes, qui prône le meurtre pour un oui, pour un non.
Le Nouvel Obs fait écrire à la journaliste de service (du quota concerné) : « La flambée de violence rappelle au président américain qu'après les espoirs qu'il avait suscité, la déception domine désormais dans le monde arabo-musulman ». Curieuse interprétation, la diplomatique amérique a tout fait pour sponsoriser l’élection des nationalistes musulmans et ces derniers lui donneraient le coup de pied de l’âne au nom des peuples grugés ! En fait les barbares barbus montrent le satan américain aux incroyables croyants pour éviter qu’ils voient la poutre de leurs nouveaux exploiteurs étatiques. La ficelle n’est pas nouvelle, tous les autres dictateurs éliminés, Khadafi et Saddam, avaient l’habitude de faire défiler leur lumpenprolétariat et leurs flics en civile contre ceci ou cela. La déception domine désormais la classe ouvrière internationale qui espérait comme vous et moi une lutte de classe contre la crise avec ces pauvres révoltes de jasmin fâné ! « Les derniers événements dans la « rue arabe » sont une douche froide pour les prolétaires conscients du monde entier. On va encore faire une fixation morose sur le nombre de voilées dans nos rues et pester contre les possibles minarets galopant. Si les pays arriérés concernés étaient des puissances militaires, on pourrait faire équivaloir le voile au casque à pointe ! Mais la crise économique n’appelle pas la guerre mondiale…
Qu’un vague téléfilm nullissime et aussi subversif que Rabbi Jacob avec De Funès, exhibé pourtant au mois de juin sur internet sans faire vague, ait été le prétexte pour enflammer une populace désoeuvrée, paupérisée, qui s’identifie au dieu national arabe, rappelle évidemment la futilité et le désordre entraîné lors de la dramatisation (orchestrée par les partis salafistes néo-fascistes) des caricatures de Mahomet. Que des « offenses » à une religion féodale servent de prétexte à des assassinats de symboles de « refuge démocratique » en tout pays, un personnel diplomatique qui n’y est pour rien, n’est qu’un prétexte à déclaration de guerre, en tout cas un souhait des sectes nationalistes des plus abrutis d’ouvrir une « guerre sainte » à la principale nation capitaliste, comme hier nazis, staliniens et gauchistes désignaient l’impérialisme US comme l’empire à abattre. Cette excitation nationaliste impulsive n’est aucunement anticapitaliste mais à mettre sur le même plan que l’hystérie nationaliste de 1914.
Plus révélateur
est le fait que la Chine en profite pour faire la leçon aux Etats Unis. Elle
est bien placée la dictature capitaliste chinoise pour tirer les oreilles à l’oncle
Sam, avec ses millions de prisonniers et autant de morts dans ses mines de
charbon ! Et derrière l’excitation de la populace exhibée, comment oublier
le nœud gordien des massacres en Syrie où la bagarre entre grandes puissances
se joue à guichets fermés.
La bourgeoisie
américaine joue avec le feu depuis le discours d’Obama au Caire. Elle paradait
au début des « révolutions de jasmin » et semblait rassérénée par la
victoire confortable des divers nationalistes musulmans, plus conciliateurs que
salafistes bouchés. Peine perdue, avec cette fausse spontanéité de la populace
de Tunisie au Pakistan, manipulée par la petite bourgeoisie en robe du commerce
de commission. Les grandes masses de ces pays sous-développés sont évidemment
spectatrices comme nous de l’agitation nationaliste gonflée au premier plan par
les médias.
Revenons à l’interprétation
oblique du Nouvel Obs. La journaliste ajoute :
"Salam Alikoum", avait-il lancé (Obama),
encouragé par les applaudissements de plusieurs milliers de personnes venues
l'écouter. "Je suis venu ici au Caire en quête d'un nouveau départ pour
les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l'intérêt
mutuel et le respect mutuel", avait-il promis après avoir reconnu que
"les mutations de grande envergure [...] ont poussé beaucoup de musulmans
à voir dans l'Occident un élément hostile aux traditions de l'islam". Un
constat amer qui trois ans plus tard résonne encore. Si le président américain
a soutenu les révoltes arabes en soutenant notamment l'intervention en Libye,
la realpolitik a pris le pas, les actes n'ont pas suivis, l'état de grâce s'est
achevé, la méfiance s'est creusée ».
Quels actes n’ont pas suivi ? Le non-respect
de l’islam ? Foutaises ! Du menteur Obama à la télé Arte ils n’ont
pas cessé de passer la brosse à reluire sur le passé plus mythique que glorieux
du scientisme musulman. Si cette journaliste veut sous-entendre le plein
emploi, bernique, la caresse idéologique pro-islam de la prude amérique visait
à continuer à commercer le pétrole au meilleur prix avec les nouveaux
profiteurs religieux, ou simplement profiteur car les caïds ne croient même pas
aux âneries du Coran en réalité. La journaliste a raison par contre d’évoquer
la volte-face d’Obama sur la question palestinienne, et les dérapages des
troupes US en Afghanistan. Mais ces constats ne lèvent aucune prise de conscience
de classe mais ne font que favoriser le nationalisme arabe qui se cache sous
les courbettes de l’islam, relayé par de multiples sites comme Oumma.com (qui sert à fédérer les amis staliniens de l'islam) où on lit tel "oumanologue":
Il n’y a rien à attendre des « masses arabes »
ni à les plaindre. Un commentaire tombe dans le simplisme: « Les masses arabes
sont religieuses, et ignorent la signification du mot " Démocratie".
Ce qu'ils désirent, c'est du travail, manger, se soigner et éduquer leurs
enfants, etc. On nous a rebattu les oreilles avec le prétendu " Printemps arabe"
pendant des mois pour finalement passer d'une dictature militaire à une
dictature religieuse. Les intellectuels et certains journalistes ont fait
croire que les pays arabes ont fait mieux que les pays de l'Est…". La "démocratie" à l'occidentale est tout autant un leurre appliquée en Occident comme en Orient: ce sont les couches de l'oligarchie (laïcarde ou musulmaniaque) qui choisissent les caïds parlementaires.
"La diffamation de la troisième religion du Livre, désormais
enracinée en Occident et en Europe, ne connaît pas de répit, et pourtant
nombreux sont les cœurs, de toutes origines et sensibilités, femmes comme
hommes, qui rayonnent de l’universalité de ses préceptes. Un vrai petit miracle
de la quête de sens dans ce monde anxiogène, sous influence, et en plein
tumulte. Face à l’islam à abattre, d’ici et d’ailleurs, la perfidie
ambiante a choisi des armes redoutables, dont les bottes secrètes ont été
démystifiées : une médiatisation sensationnaliste, un traitement passionnel,
une projection fantasmagorique, la classification manichéenne entre les
«musulmans éclairés» loués de tous, et ceux qui sont marqués au fer rouge de
l'intégrisme, sans omettre la transgression suprême, l’incarnation ordurière du
Prophète ».
Le pape a-t-il lu Bordiga? Il nuance sur la tolérance, en tâclant en plein Liban la religion voisine dont le suc reste la vengeance et la violence: " «La soi-disant tolérance n'élimine pas les discriminations, parfois elle
les conforte même». Il faut donc parvenir à «la liberté religieuse» qui
a «une dimension sociale et politique indispensable à la paix» parce
qu'elle promeut une «recherche de la vérité qui ne s'impose pas par la
violence».Malin le pape dans son tâcle, un petit croc en jambes aux rivaux musulmans ne fait pas de mal:
« il s'agit de dire non à la vengeance, de reconnaître ses torts, d'accepter
les excuses sans les rechercher, et enfin de pardonner. Car seul le pardon
donné et reçu pose les fondements durables de la réconciliation et de la paix
pour tous. Alors seulement peut croître la bonne entente entre les cultures et
les religions, la considération sans condescendance des unes pour les autres et
le respect des droits de chacune ».
L'islam est une croyance du féodalisme et Mahomet un petit
vieux pervers, chef de bandes de pillards, mais on s'en fout. C'est le
nationalisme arabe qui se sert de l'islam comme drapeau, et leurs tueurs n'y
croient même pas, c'est un nationalisme nihiliste du même ordre que le
nationalisme nazi des années 30 avec lesquels les démocraties crurent possible
de composer, et elles font la même chose depuis le discours du Caire de ce
pauvre Obama, mais c'est plus compliqué que le nazisme car la fixette sur l'islam
cache le combat de l'ombre entre grandes puissances, les terroristes
islaminguants ne sont que les estafettes d'une future guerre mondiale, qui
semble inévitable... et la "haine" qui se répand ces jours-ci contre
l’islam n’est pas du racisme mais une passion nationaliste classique qui oublie
les classes et enferme un segment de population dans une catégorie (religieuse ? arriérée ?)
du capitalisme, l’impérialisme de petits Etats bourgeois arabes floués par la
modernité. OK avec le commentateur suivant qui se moquent des indignés contre l'islam: "
« Vous ne voyez donc pas que cette vidéo (le film que les émeutiers n'ont même pas vu) est une
manipulation des ultra conservateurs américains à 2 mois des élections
américaines, vous êtes naïfs Et je pense que les musulmans ne tomberont pas
dans ce panneau qu'on leur tend : 250 agités à Paris contre 3 millions de
pacifistes ,et arrêtez avec votre délire sur l'islam: 95% des musulmans
regardent les TV occidentales et ont les mêmes valeurs de tolérance et de paix
que nous , les agités ne connaissent souvent rien de la religion, ce sont des
gens manipulés.(*) »
Et le fond de l'agitation excessive autour d'un film minable est qu'il s'agit d'une exacerbation du nationalisme arabe (anti-américain primaire et déplacé), au sens patriotique bourgeois (n'en déplaise aux faussaires à la T.Ramadan qui impute la création de la nation au seul Occident), et que l'autre fond du problème est qu'il n'y a pas de classe ouvrière au Maghreb, laquelle ne se laisserait pas mener par le bout du nez par des foldingues de dieu, mais des masses pauvres hétérogènes et ignorantes de la guerre des classes sociales antagonistes.
Aucune approximation dans toute la presse bourgeoise des
véritables enjeux impérialistes, finalement l'info sous domination bourgeoise
c'est pire qu'au Moyen Age où on pouvait se contenter d'être ignorant. De nos
jours on nous dit qu'on est au courant de tout or on en sait encore moins que
le berger du 10ème siècle qui attendait le pigeon voyageur qui venait lui
annoncer le nom du nouveau roi des cons croyants.
(*) Lors de l'élection d'Obama j'ai écrit que celle-ci était un intermède "pacifiste" relatif après les deux mandats va-t-en guerre de Bush, et que je craignais qu'à la fin du mandat d'Obama l'option "guerre ouverte" revienne... Après les frappes "chirurgicales", voici le nouveau vocabulaire diplomatique US : "évacuation des personnels non essentiels"; en préparation d'une guerre tout Etat doit apparaître comme l'agressé, n'est-ce pas?