Nous aurons supporté jusqu'à ce mois de mai probablement la campagne électorale la plus minable de toute l'histoire de France. Cette campagne
bourgeoisie truquée, assourdissante et merdique se termine par une valse
hésitation de la majorité des pelés et tondus électeurs : ils ne savent
plus où donner de la tête, à qui refiler leur vote ; tous pourris ?
Pas un pour relever l’autre. Ces tristes élections laissent de toute façon un
goût amer aux premiers concernés, les prolétaires, et ils n’y auront trouvé
aucune promesse crédible, aucune conscience élevée, aucun espoir de changement…
sauf celui de virer le petit PN de l’Elysée, qui se sera trop fait prier pour
dégager sans semer la zizanie, la haine et le dégoût.
Le studio où
vont s’affronter les deux candidats de la bourgeoisie est fin prêt,
pré-chauffé, décoré. Les caméramen ont pour consigne de ne pas filmer le crâne
dégarni de Hollande ni le nez busqué de Sarkozy. Les médias ont beau user de
métaphores guerrières ("duel", "guerre des mots") ou
sportive (match de boxe, etc.), tout cela sera temporisé par la réalisation de
l'émission. Depuis 1981, une charte établie par le duo Serge Moati-Robert
Badinter exclut les "plans d'écoute". En d'autres termes, vous ne
verrez pas les deux adversaires se décomposer lorsque les coups pleuvront.
La droite ose croire
encore que le blaireau de l’Elysée va écraser son adversaire quand la gauche
mise sur le calme mitterrandien de son candidat. Quel ennui et quelle
décrépitude que cette campagne lassante, puante et horripilante. Ils se
bagarrent déjà comme des chiffonniers à droite avec le venue de la défaite
comme, parmi la gauche bourgeoise et corrompue, certains « parrains »
ne souhaitent pas la victoire des futurs impuissants à « maîtriser la
finance, interdire la spéculation… ».
Le challenger
sortant aura tout tenté, au ras du bitume, sans vergogne, sans honte, s’adressant
surtout aux vieux retraités privilégiés dont cette masse grisonnante et
frissonnante de bourgeois venus s’agglutiner derrière la place du Trocadéro en
agitant des drapeaux tricolores pour imiter les troupes gériatriques de la
smala Le Pen. Cette campagne d’insultes et d’attaques incessantes contre le
candidat Hollande se termine par la pire démagogie – qui ne fait pas recette
dans les zones urbaines – la dénonciation du trop d’étrangers. Comme Hollande
avait bafouillé face à la question piège du Pujadas de service, le blaireau en
avait profit pour clamer « oui il y a trop d’immigrés », déclamation
aussi stupide qu’inique, que pourrie… Hollande, face à Bourdin, corrige par une
autre hypocrisie : « il n’y a pas trop d’immigrés en situation
légale, mais il y en a trop en situation illégale ». Aucun des deux
concurrents n’y changera rien et là n’est pas la question. La vraie question :
il n’y a plus assez de travail pour tous dans la crise, ni pour ceux qui vivent
ici ni pour ceux qu’on a fait venir. Sarkozy est un salopard qui se moque des
prolétaires en général, de ceux qui sont au chômage (au début de sa campagne
tardive et ratée) et de ceux qui sont au travail (exaltation de l’exploitation
salariée + parade clownesque pour ridiculiser le 1er mai). Sarkozy,
qui a senti le vent du boulet de sa défaite annoncée, aura rendu quand même un
dernier service aux syndicats traîtres, ces parangons du travail partagé et
cloisonné, ces appareils sur lesquels il a pu compter entièrement pour faire
passer l’attaque sur les retraites, en les criminalisant comme « rouges »
et en dénonçant leur façon de se mêler de la politique. Les fonctionnaires
syndicaux s’y voyaient déjà dans ce minable 1er mai, qui ne signifie
plus rien, qui ne sert qu’à faire défiler menteurs et escrocs de base. Ils
pensaient, en chantant les cantiques trade-unionistes ringards : « la
classe ouvrière aura oublié qu’on avait sablé le champagne avec le blaireau ».
Ils n’avaient pas tort, en général la classe ouvrière a autant de mémoire qu’un
piaf.
Le travail en
régime capitaliste n’est ni exaltant ni une gloire, il est toujours et de plus
en plus une humiliation, pour l’ouvrier comme pour l’ingénieur (Le journaliste Bourdin sur RFM a eu le génie
de formuler ainsi sa première question à Hollande : « que vaut la valeur
travail quand on est au chômage ? » ; que ne l’a-t-il posée au
blaireau... Le président des riches se permet lui, sans cesse, de se moquer de
ceux qui travaillent en exigeant qu’ils soient soumis à ses propos imbéciles de
petit boutiquier néo-nazi, parce que la majorité des millions de retraités, ces
chanceux en sursis, attendent que les actifs leur servent longtemps encore la
soupe, et que ces gériatriques citoyens ne pensent qu’à leur gueule.
Si les électeurs
provisoires et ponctuels du FN sont réellement des protestataires et en grande
partie des prolétaires ils ne peuvent pas reconduire le blaireau des
capitalistes, ils peuvent aussi s’abstenir. Ceux qui voteront pour le zozo de l’Elysée
sont à considérer comme des épaves de l’idéologie, nullement à plaindre,
parfaitement méprisables en tant que catégorie de lumpen inconscients. Mais le
trafic électoral ne simplifie pas les choses, et n’agit pas au plan rationnel. La
plupart des gens ne lisent ni les journaux ni internet mais prêtent l’oreille à
ce qui se dit mécaniquement à la radio et à la télé.
Dans ce cadre
culturel restreint et sans oxygène pour l’esprit critique et la conscience de
classe, la campagne finale simpliste de Sarkozy empeste et pue
considérablement. Elle pue non seulement parce qu’elle reprend les arguties du
FN (le racisme d’Etat et le communautarisme entretenu ne sont pourtant pas une
invention du FN, mais le jouet à plusieurs facettes agité par la bourgeoisie de
droite ou de gauche au gouvernement, avec un langage double et triple au même
moment, langage de la perversion narcissique de l’imbécile Copé au dictateur
Sarkozy : on dénonce comme on défend les « immigrés » en général
mais tout gouvernement assure en même temps des expulsions…inévitables… et qui
ne servent à rien puisque les patrons du bâtiment et des services sont toujours
demandeurs d’employés sans protection ni juridique ni sociale. (Le pacha
Sarkozy a fait refaire une de se résidences à Versailles par des équipes de…
sans papiers, dont l’un fût expulsé à la fin des travaux).
La campagne
sarkodélirante pue aussi parce qu’elle s’appuie naturellement sur la pourriture
des concurrents de la gauche caviar dont les politiciens sont en bagarre
permanente entre eux. La gauche caviar fait son propre tort à coups de
règlements de compte. Plus que la dénonciation des promesses fallacieuses du « rêveur »
Hollande (ce nul, ce mou, cet incapable, dixit Sarkozy, petit pote de cour d’école),
les scandales qu’on s’envoie à la figure remplacent le cartable d’écoliers
morveux. En tant que premier gangster de l’Etat, Sarkozy a du sang sur les
mains (affaire Karachi, guerre en Libye, etc.) – « on ne peut point régner
innocemment », disait déjà Saint Just – mais il a réussi à corrompre une
partie du dit « camp ennemi ». Le scandale, étrangement relativisé de
l’ancien bordel de la rue Saint Denis, renommé « J’ose » et offrant
des boissons égrillardes pour le prétendu anniversaire du corrompu J.Dray, a
bien failli faire capoter l’armada Hollande. Le lieu (la rue Saint Denis a
longtemps été la principale artère des putes parisiennes), la venue du gros
dégueulasse DSK, et la présence de deux gros poissons du staff Hollande, Valls
et Moscovici, dont personne ne saura jamais s’ils ont été saluer leur ancien
chef de clan mafieux (un parrain, même condamné reste LE parrain), n’a pas
ébranlé les éléphants et les apparatchiks tourtereaux de l’officine bourgeoise
de la rue de Solférino ni Libé ni le Nobs, ni tous les cercles bobos qui se
sont évertués à minimiser en tant qu’affaire « privée » une rencontre
très « maçonnique » entre truands de la députation, tout comme le
viol du parrain à NY n’avait soulevé aucune objection vertueuse parmi les fidèles
« amis ». Par contre, imaginez l’effet confondant et écoeurant parmi
d’abord les prolétaires en général, puis accessoirement les votants FN
aléatoires ! On aura noté au passage la faible amplitude de l’utilisation
de ce scandale par machin Sarkozy, vu qu’il est mal placé pour faire la leçon
avec ses partouzes au milieu des patrons du Cac 40, et sa nomination au FMI de
Gros dégueulasse… et pour ne pas aggraver le cas de son espion J.Dray, auquel
il est reconnaissant d’avoir en 2009 pris la défense de son fils dans l’affaire
de l’Epad… et peut-être promis une place de sous-ministre si Hollande casse,
passant encore pour un yaourt incapable de contrôler les amitiés mafieuses
parallèles de ses sous-fifres de la vingt cinquième heure.
Au prétendu
anniversaire de J.Dray, il n’y avait pas que des putations de gauche… et vu les
liens personnels amicaux entre Dray et Sarko (et Mélanchon), le scandale
pouvait éclabousser tout autour… c’est pourquoi, sur ordre d’en haut, la
compagne de Gros dégueulasse, qui devait orchestrer les résultats électoraux, a
été priée de se tenir hors des studios de la première chaîne d’infos d’Etat,
BFM…
Dur dur d’être
électeur dans cette puanteur qui émane des clans bourgeois, mêlés, complices,
sans passerelle, où les uns naviguent dans les eaux basses sans se soucier des
odeurs pestilentielles et des cadavres qui flottent à la surface. Le choix est
triplement simple : les privilégiés (très riches et retraités aigris)
voteront pour le blaireau, et les pauvres prolétaires dragués par les mafias de
gauche choisiront entre Hollande l’archange en peau de yaourt et l’abstention.
Après il faudra
continuer à faire la queue à pole emploi, et, comme en Irlande ils mettront des
anti-vols attachés à la viande et les banques imposeront une amende à ceux qui
ne disposeront pas de 1500 euros en dépôt permanent. Et les prolétaires
continueront de se suicider ou d’aller voter humblement pour honorer leurs
exploiteurs impavides.