"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

vendredi 11 octobre 2019

Drôle d'urgence climatique ou impatience petite bourgeoise ?



« Vous montrez votre poing aux étoiles »

Karl Liebknecht aux artistes expresssionnistes (1913)

REVUE DE PRESSE

Le vendeur du kiosque porte d'Orléans, probablement d'origine syrienne, peste contre les trois heures d'embouteillage qu'il lui faut supporter chaque matin pour venir prendre son boulot ; avant il filait tout droit via la place du Châtelet... Je lui explique mon point de vue. Ce blocage inédit du centre parisien qui fait chier les centaines de milliers qui se rendent au travail tous les jours dans des embouteillages interminables n'a pas pour but, comme l'assure la secte britannique XR (Extinction Rebellion), l'enlisement des gentlemen farmer avec leurs bottes de foin et arms secrètes, mais est une nouvelle manifestation de l'impuissance de l'Etat bourgeois. C'est l'électorat bobo qui risque de couiner fortement si se reproduisait la gentille répression de juin au pont Sully. Gare aux proches municipales. Vu que la bourgeoise « socialiste » Hidalgo soutient cette brave « désobéissance civile », Grivaux, le petit de Macron, verrait ses chances s'évanouir si la police de Jupiter en venait à malmener cette variété de zadistes si représentative de l'électorat diversitaire et marginal parisien, architectes et docteurs en écologie. Donc laissons mariner dans leur jus polluant ces automobilistes réacs.

LA MODE EST A LA REBELLION... Rebelles de quoi ? pourquoi manifestez-vous ?

Ecologisme, terrorisme de guerre et islamisme, curieuse époque ! Elisabeth Levy définit seulement deux religions obligatoires à notre époque, le féminisme policier et plaintif et l'écologie, oubliant l'islam conquérant. La religion n'a pas changé de nature, elle reste l'opium du pauvre, comme le terrorisme individuel reste la vengeance de l'aliéné. La société capitalo-multiculturaliste a comme principe fondamental de cloisonner les questions et les problèmes mais de les relier lorsque cela l'arrange. Le refrain écologiste n'aurait aucun lien avec l'espoir du capitalisme de se ressourcer, par exemple en vendant des voitures propres et comme argument pour démultiplier taxes et amendes. Le terrorisme serait un phénomène venu d'ailleurs, souvent presque exclusivement de l'islam ou de fous furieux qui prétextent l'islam comme motivation à leurs meurtres (86 morts à Nice... avec dans le tas de simples croyants).
Le cours de l'actualité brouille même l'essentiel, la constance du bruit médiatique à nous donner le vertige de l'incompréhension, nous plongeant dans l'hébétude. Un crime succède à un autre, une déclaration de guerre turque - « Source de paix » (quand la précédente se nommait « rameau d'olivier ») - vient réduire à néant les petits soucis écolos de nos bobos parisiens. Pourtant même si les simplistes idéologues néo-staliniens de Lutte ouvrière récusent tout lien, immigration et islam sont bien les deux mamelles qui mobilisent ou interpellent « l'opinion mondiale » ; ces deux éléments ne sont pas prioritairement manipulation gouvernementale mais deux facteurs de la décadence capitaliste, au sens où ce système ne peut plus réguler (l'a-t-il jamais pu?) l'ensemble de la société sans violences internes et externes accrues.

RADICALISATION OU RADICALIENATION ?

Ces dernières années ont vu l'explosion de la fabrique des mots dans les propagandes diverses, du terme prisé par les amis des terroristes dits « radicalisés » (islamophobie) au terme sympathique aux souverainistes (dénislamisme). Je peux en inventer plein moi aussi, mais il y en a un qui me sort par le nez : radicalisation. Voyons la définition wikipédia : « La radicalisation est un processus dynamique par lequel un individu accepte et soutien l'extrémisme violent de manière croissante ».
La radicalisation (terme féminin, sic!) mène à tout et en particulier au terrorisme. On a compris que ce mot valise signifierait une sorte de durcissement de l'individu mécontent de son sort et du coup prêt à en rendre responsables ses semblables et à les zigouiller1. C'est bien une fausse définition du phénomène d'aliénation qui semblait si bien avoir été identifié dans les sixties et que tous nos multiculturalistes gauchistes ont oublié. Radialénation convient beaucoup mieux pour tenter d'expliquer ce comportement de taré islamisant ou pas. La définition de wikipédia est typiquement américaine et libérale bourgeoise : tout se passerait dans la tête malade de tel paumé, sans aucune relation avec son milieu ambiant et les aliénations de son époque. Or nous vivons une époque vraiment aliénée, pas radicalisée (au sens de jadis : volonté des masses de faire la révolution) mais abêtisée, islamisée, culpabilisée par l'hydre du réchauffement climatique et pas du profit capitaliste, etc. On peut même dire pour ce qui concerne les religions et en prime l'islam, c'est qu'elles n'ont pas seulement fait retour, du fait de l'effondrement du faux communisme stalinien, mais qu'elles sont devenues l'expression suprême de l'aliénation actuelle généralisée. L'islam, par la masse planétaire qu'elle supervise, justifie tout même l'injustifiable, surtout quand ses représentants « soft » prennent la parole2. On est en pleine radicaliénation en période de paix comme en période de guerre ! La palme du scandale échoie constamment aux aliénés de l'islam, cette confiture idéologique bâtarde (à interprétation infinie) de révolte impuissante et apolitique, même pas contre un capitalisme décadent et nihiliste de toute émancipation, mais contre l'autre partie de l'humanité pour qui dieu est mort depuis Platon. Religion et idéologie de guerre par dessus tout. Le terme alien ou aliene date d'ailleurs de l'époque de l'éclosion de cette idéologie sectaire ; il signifie étranger et étrange, aversion, au sens de ennemi. Etre « aliene » n'était pas au sens originel être fou mais avoir perdu sa liberté, perte de toute indépendance, laisser d'autres décider à sa place3. L'islam est aliénation par définition ; cela n'interdit pas à ceux qui y croient de continuer à y croire à leur façon mais cela relève d'un mode de vie et d'une pensée féodale ; c'est mon avis et je le partage. Mais désormais quel conte si utile aux gouvernements capitalistes et aux chantres de la bobologie intellectuelle ! Il ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.
Le laxisme à l'égard du mode de vie de d'accoutrement islamistes a été mis en place en France sous l'ère du collabo Mitterrand par sa gauche suiviste « antiraciste » :
« Ainsi, SOS racisme, courroie de diffusion du prêt à penser multiculturaliste transformé en haine du récit national, soutint vaille que vaille les collégiennes voilées, le hijab n'étant qu'un bout de tissu sans aucun sens politique. Harlem Désir et même Malek Boutih, à l'époque, préféraient s'en prendre aux fascistes racistes qui empêchaient ces jeunes filles d'exercer leur liberté religieuse » (…) Les municipalités PCF et PS géraient leurs populations avec un clientélisme mêlant paternalisme colonial et internationalisme prolétarien de bas étage. L'islamisme y vit toujours comme un poisson dans l'eau ». La journaliste rappelle qu'en 2004 Le Pen soutenait lui aussi le port du voile islamique à l'école, donc une sorte de libanisation de la société française4.

IMMIGRATION OU MENACE D'INVASION ?

Le très honoré organe de la gauche sélect l'OBS se paye le luxe d'arborer le diable à gilet moitié jaune (mais moitié juif) Finkielkraut qui dit bien des vérités dérangeantes pour les pucelles rougissantes du gauchisme et la secte à Plenel : « … Il pense qu'il n'a pas changé , que c'est la gauche qui s'est transformée quand l'antiracisme a pris le relais de l'antifascisme ». Le Monde par contre lui reproche son « obsession de l'immigration »5, mais on va voir que, contrairement aux pudibonds de la presse de gauche bourgeoise, cette obsession est généralisée en particulier au moment de la guerre, et qu'elle tend à n'être plus sous-jacente comme veulent le faire croire les bisounours gauchistes mais permanente parmi les populations, non en soi par rejet de l'étranger, mais comme manifestation de l'impuissance du capitalisme à réguler les transhumances humaines et surtout à proposer autre chose que la fuite éperdue dans ses zones de massacres impérialistes.

Nombre de commentateurs se font traiter de fascistes lorsqu'ils évoquent par exemple la poussée démographique de l'Afrique, alors que, tenant compte de l'incapacité du capitalisme à développer ces immenses régions et à éradiquer la misère, les transhumances ne feront que s'amplifier sans rien solutionner. C'est à droite qu'on trouve en ce moment plus de lucidité. Vous direz que je suis donc passé à droite et je vous emmerde. Prenons un Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, il tient presque un discours typique du CCI :

« Pour paraphraser Gramsci, nous nous situons dans un interrègne, entre deux « hégémonies ». Un monde se meurt et un autre tarde à naître. La décomposition du vieux monde n'est pas achevée. Il résiste en jetant toutes ses forces dans la bataille, comme on peut le constater aujourd'hui au Royaume-Uni et en Italie. Mais dans la brume apparaissent déjà les contours du monde à venir. Sera-t-il populiste ou le populisme ne sera-t-il qu'une étape transitoire contribuant avant tout au dégagisme des anciennes structures ? Une chose paraît certaine, l'ordre global tel qu'on l'a connu, est à terme condamné. Contrairement à ce qu'avait théorisé Francis Fukuyama après la chute du bloc soviétique, l'Histoire n'est pas finie : la « mondialisation heureuse » régie par la technocratie et le marché, est désormais une idée du passé. Car la classe moyenne occidentale, après avoir adhéré à la mondialisation, constate qu'elle en est la grande perdante. Elle souffre d'une triple dépossession, économique, culturelle et démocratique, mais n'entend pas disparaître. Le vote populiste n'est rien d'autre que son cri de révolte ».
Le vieux monde, selon lui, c'était aussi celui des années 80 « qui rêvait d'abolir les frontières » : le mouvement populiste exprime, en effet, leur volonté de protéger leur modèle social et leur identité face aux migrations massives (…) Ils n'aspirent pas à un monde fermé mais à un monde stable » (…) Macron est en fait le dernier représentant du vieux monde technocratique et marchand (…) Il n'est pas impossible que demain s'opposent deux formes de populisme. Celui des classes populaires contre les élites »6. Il aurait pu ajouter que le petit peuple n'est pas aveugle face à « l'industrie de l'immigration »7 et aux incroyables passe-droits voulus par le grand patronat parce que sinon... qui s'occuperait du sale boulot dans le bâtiment, les arrières-cuisines et l'entretien ? Mais il s'agit d'une « radicalisation » patronale qui fait fi de toute bienséance sécuritaire : imams terroristes expulsables non expulsés, terroriste père de famille sommé de rester « pour bien élever son enfant »... Yeux fermés sur les collègues fonctionnaires au comportement féodal. La loi prévoit en effet qu’une carte de séjour temporaire portant la mention «vie privée et familiale» soit délivrée de plein droit «à l’étranger qui n'est pas en état de polygamie, qui est père ou mère d’un enfant français mineur résidant en France, à la condition qu’il établisse contribuer effectivement à l’entretien et à l’éducation de l’enfant (...)». Qu'il soit terroriste aliéné et confirmé importe moins que ce salaud de polygame qui encaisse plusieurs allocations. Erdogan est en train de faire sauter les verrous des tueurs de Daech « français » qui auront le droit de revenir au pays en famille SVP. Mais voilà que je tombe dans la propagande de l'extrême droite, pauvre de moi. Les tarés pourront donc élever leurs fils tarés sans souci et ceux qui tiquent face à ces lois bourgeoises « libérales » sont forcément des gros fachos et qu'on leur crache à la gueule. La tuerie à la Préfecture de police - où il est obligatoire d'embaucher multicultuel, même ceux qui prient 5 fois dans les chiottes ou consultent leur imam par portable pendant les horaires de travail - n'est qu'un début d'action du cheval de Troie qui ronge à l'intérieur et qui gangrène l'Etat lui-même8. Ce n'est pas l'islam qui est en cause mais c'est l'islam qui cause.

Alors il faut le dire : il y a invasion et invasion. Quand les soudards de Erdogan envahissent la zone tampon avec le territoire contrôlé par les Kurdes (des terroristes selon le pacifiste Erdogan) c'est un pléonasme. Mais quand les millions seront chassés brutalement ce sera une simple immigration ?

LA GUERRE COMME REVELATEUR

(De l'utilité de l'ordre islamiste, pour Erdogan, pour Trump et le bonapartisme macronien)

La nouvelle guerre kurdo-turque – l'opération banalement impérialiste « Source de paix » - suscite l'émoi et moult indignations pacifistes, pourtant elle est récurrente. En 2007, Révolution Internationale titrait déjà ce qu'ils pourraient titrer encore aujourd'hui sans honte : « Menaces d'invasion du Kurdistan par la Turquie : un risque supplémentaire d'aggravation du chaos au Moyen-Orient » 9.
En novembre 2014, j'avais reproduit sur ce blog l'appel des bordiguistes : « Non à la mobilisation pro-impérialiste autour du Kurdistan ! » Communiqué du Parti Communiste International. Il vaut son pesant de cacahuètes de rappeler une précision d'importance de ce communiqué concernant la « gauche du capital » très islamophile pourtant mais fière des femmes soldats sans voile :

« C'est en tout cas l'avis des trotskystes du NPA de Toulouse; dans leur communiqué du 19/10 intitulé «Soutien total et inconditionnel aux combattantes et combattants de la liberté [!] de Kobané» ils n'hésitent pas à écrire: «le NPA salue l'efficacité des frappes de l'US Air Force de ces 4 derniers jours». Et, saluant aussi «la décision de l'état-major US d'intégrer un commandant des YPG [milices kurdes liées au PKK] à son QG des frappes aériennes» et se félicitant par avance d'une «remontée des bretelles de la Turquie à [une réunion de] l'Otan», le NPA toulousain «dénonce la veulerie et l'hypocrisie du gouvernement Valls et de François Hollande et de l'Union Européenne» qui resteraient spectateurs des événements!
A notre connaissance la direction du NPA n'a pas claironné publiquement des positions aussi clairement pro-impérialistes; mais elle a signé avec des organisations pro-kurdes et les sociaux-impérialistes du PCF et cie, une lettre pour demander à Hollande le soutien militaire de l'impérialisme français aux combattants de Kobané – ce qui revient au même. On peut lire dans cette lettre: «Notre pays [sic!] s’est engagé aux cotés des Irakiens et des Kurdes pour mettre un terme à l’emprise des djihadistes sur cette partie du monde, et c’est une bonne chose». Le NPA est ainsi passé en quelques semaines de la condamnation de l'intervention impérialiste française à son approbation! Ces prises de position sont la conséquence logique de l'engagement dans la campagne de mobilisation impérialiste qui était manifeste dès le mois d'août avec un communiqué «exigeant» – de qui sinon de l'impérialisme? – la fourniture d'armes «à toutes les forces qui combattent le confessionnalisme» donc y compris même aux forces bourgeoises réactionnaires pourvu qu'elles combattent ISIS! Peu après les divers grands Etats impérialistes occidentaux accédaient aux «exigences» du NPA... ».
Passons sur le fait déplorable que les bordiguistes sont aussi des suce-boules de l'islamisme mais ils restent toujours très loin de l'indignité des gros trotskiens dès qu'il s'agit de qualifier toute guerre comme « révolutionnaire » (de la même manière qu'ils imaginent que l'invasion migratoire sans limite amènera à l'effondrement du capitalisme). Avec « Source de paix », le NPA peut nous rejouer sa source de connerie : Soutien au Rojava (enclave kurde) : « L’expérience du confédéralisme démocratique en plein chaos syrien est, malgré ses difficultés et ses limites, porteuse d’un espoir pour toute la région. Le développement du multiconfessionnalisme, le respect de l’autonomie des nationalités, les avancées concernant les droits des femmes rendent son existence intolérable pour l’autocrate Erdogan ».

Dans le concert de protestations hypocrites pacifistes chacun fait mine d'oublier qu'il s'agit surtout d'une opération de politique intérieure, pas forcément destinée à durer. À l’exception du parti laïc prokurde HDP, si la plupart des formations soutiennent le double objectif affiché d’Erdogan: empêcher que les Kurdes du Rojava (le Kurdistan syrien) ne consolident leur autonomie et ne fassent leur jonction avec les Kurdes de Turquie pour former l’embryon d’un «État kurde» ; et mettre en place, le long de sa frontière, une «zone de sécurité» permettant de relocaliser une partie des quelque 3,5 millions de réfugiés syriens. Il faudrait une guerre courte car l'importance des tueries risque de mettre en branle à nouveau le prolétariat en Turquie face à la militarisation du pouvoir. Pour l'instant, Erdogan qui est fragilisé par la perte de contrôle de la capitale Ankara, flatte une opinion – bien autrement « envahie » que nous en France – qui en a marre de «payer la facture des réfugiés syriens à la place des Européens». «Si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants», a lancé, jeudi, Erdogan à l’attention de l’Union européenne, clouant le bec aux vertueux chefs d'Etat européens « source de guerre » eux aussi.
En tout cas – il n'y a aucun problème n'est-ce pas ? - voilà près de 4 millions de réfugiés jetés à la gueule de l'Europe où il n'est pas question de quotas, d'accommodement, de juste répartition ou de limitation. C'est ça et les tueurs djihadistes en plus ! Silence radio des bisounours de Médiapart et des bobos multiculturalistes !
On va pourtant esquiver encore la question du boom migratoire même si un affolement comparable à celui de 2015 est perceptible parmi la bourgeoisie européenne. Les nationalistes kurdes, aux femmes combattantes sans voile, capables d'atrocités comme les militaires turcs (surtout collabos syriens ivres de revanche) pourront compter sur Charlie Hebdo et sa chérie Caroline Fourest, qui a pris les devants avec son film « Soeurs d'armes ». Charlie nous refait tristement le coup de la guerre d'Espagne avec une interview complaisante de cette idiote : « Aux armes citoyennes »10. Gageons que tout ce petit monde va se bousculer samedi place de la République pour soutenir le bon camp kurde, avec le drapeau sablier – qui ressemble au drapeau nazi – de la secte XR plus ou moins abouchée avec des clans gilets jaunes phagocytés par la gauche « radicale » (hi hi) du Capital.

DETRUIRE LE CAPITALISME AVANT QU'IL NE NOUS DETRUISE ?

C'est le titre d'un article de Frédéric Lordon dans le Monde Diplo, un titre qui a été volé au CCI qui le rabâche depuis ses débuts il y a presque un demi-siècle et qui est, certes, une bonne, une valeureuse idée. Quoique discutable et discutée, comme on le verra dans le reste de la presse consacrée à la question de l'émancipation. Quoi faire en particulier avec le mini Tchernobyl à Rouen (très très symbolique)11, masqué par les mensonges éhontés de notre Etat raisonnablement écologiste. Lordon écrit bien et dénonce brillamment les derniers souffles du capitalisme lui aussi, presque marxiste, même si, comme on l'a vu parader aux « nuit debout », ce n'est que de la gonflette :
«  De la même manière que les grotesques incantations du « Vivre ensemble » sont le plus sûr indicateur d’une société où l’oligarchie fait sécession, le mâchonnage de la « responsabilité de l’entreprise » est celui d’un capital à qui tous les degrés de l’irresponsabilité ont été ouverts. Il n’y a que les amateurs de bondieuseries sécularisées pour croire que la vertu sauvera le monde, c’est-à-dire auto-régulera les salaires patronaux, auto-disciplinera la finance, et auto-nettoiera les petites salissures de l’industrie. Sauf imbécillité complète caparaçonnée d’idéologie, nul ne peut croire que ceux à qui on donne toutes les autorisations n’iront pas au bout de toutes les autorisations. D’ailleurs ils y vont.
Nous savons donc maintenant de connaissance certaine que le capitalisme, assisté de tous ses fondés de pouvoir gouvernementaux, détruira jusqu’au dernier mètre carré de forêt, assèchera jusqu’à la dernière goutte de pétrole, polluera jusqu’au dernier étang, et suicidera jusqu’au dernier salarié suicidable (il faudra bien en garder quelques-uns) pour extraire le profit jusqu’au dernier euro. Il s’agirait maintenant de faire quelque chose de ce savoir »12.

Mais intéressons-nous plutôt à ceux de nos vieux camarades qui persistent dans la solution marxiste à la lutte des classes. Mais qu'on me permette un intermède sur la situation bien plus intéressante que la guerre avec les kurdes dans un pays secondaire où se déroule un mouvement gilets jaunes multiplié par dix. Un pays où le prénom du président est Lénine ! Ce président Lenin Moreno doit affronter une vague de protestation jamais vue depuis 2007. Sa politique de rigueur visant à réduire les dépenses publiques afin de pouvoir rembourser la dette contractée auprès des institutions internationales comme le FMI ou d’autres Etats passe mal. Une politique d’austérité en fait imposée par le Fond monétaire international. En échange d’un prêt accordé à l’Equateur, le FMI pose comme condition la suppression des subventions du carburant. Ça représente plus d’un milliard de dollars par an, répercuté sur les prix à la consommation depuis jeudi dernier. Depuis jeudi dernier, le prix du carburant a augmenté de 123%. Autant d’argent que doivent finalement, débourser les consommateurs. Or, en Equateur, le transport de marchandises se fait par la route. C’est pourquoi, le mouvement de contestation est porté par les petits producteurs, les indigènes, les syndicats et d'autres organisations civiles. La presse en parle comme d'un fait divers. Dommage, c'est la carte sociale en miniature des affrontements qui vont se généraliser demain.

Prenons le blog d'un clone du CCI, Révolution ou guerre, qui décrit avec une belle plume les enjeux et auquel je souscris entièrement comme tout honnête homme :

«  Développement durable ou décroissance - quels qu’en soient les formes et les degrés - ne remettent pas en cause le facteur du réchauffement climatique : le capitalisme ; c’est-à-dire l’accumulation sans cesse renouvelée et élargie du capital, la recherche toujours plus effrénée du profit, et la marchandisation généralisée. Et les solutions politiques qui accompagnent l’une et l’autre sont inévitablement de fausses solutions du point de vue de la préservation de la planète ; et de vraies impasses et pièges idéologiques et politiques du point de vue de la classe révolutionnaire, le prolétariat. Il en va de l’idéologie écologiste comme du pacifisme. Le capitalisme c’est la guerre - autre thèse classique du marxisme - et le pacifisme, quelles que soient la conscience et la sincérité de chaque pacifiste, n’est qu’un moyen et un moment de la préparation à la guerre impérialiste. Le capitalisme c’est aussi la destruction inévitable de l’environnement et l’écologisme, quelle que soit la conscience et la sincérité de chaque écologiste (souvent aussi pacifiste d’ailleurs), n’est qu’un moyen et un moment de l’embrigadement derrière et pour la défense de l’État démocratique en vue de la guerre impérialiste généralisée ».
La démonstration est parfaite et de facture classique, mais là où j'ai à redire est ce qui suit inévitablement :

« Pourquoi et comment le communisme est la seule "solution" ? Seul le communisme peut en finir avec les guerres et la production qui dévastent la planète. Bien évidemment, nous ne parlons pas du soit-disant communisme, en fait une forme particulière de capitalisme d’État due à des conditions historiques elles-aussi particulières, de l’ex-URSS ou de la Chine staliniennes qui faisait de la croissance de la production industrielle le critère de la supériorité de leur soit-disant socialisme sur le capitalisme ». Et de nous citer, non pas le pape du CCI Chirik mais un certain bordiguiste aux vues lumineuses (il aurait pu nous citer aussi quelques pensées de Claude Bitot le plus prolixe sur le sujet) :
« L’on peut établir que les rythmes de l’accumulation dans le socialisme, mesurés en quantités matérielles comme des tonnes d’acier ou des kilowatts d’énergie, seront lents et peu supérieurs au rythme d’accroissement de la population. Relativement aux sociétés capitalistes mûres, la planification rationnelle de la consommation en quantité et en qualité et l’abolition de l’énorme masse des consommations anti-sociales (de la cigarette au porte-avions) déterminera probablement une longue période de baisse des indices de la production et donc, si l’on reprend des termes anciens, un désinvestissement et une désaccumulation » (A. Bordiga).

Continuons l'argumentaire de notre ami :

« Sauvegarder la planète ne peut se réaliser que si on produit pour les besoins humains et non pour le profit. Mais aussi, et de manière beaucoup plus immédiate, en faisant disparaître la menace de guerre impérialiste généralisée à laquelle le capitalisme en crise mène inévitablement. Voilà pourquoi le combat contre l’État capitaliste et sa destruction sont la véritable urgence pour la sauvegarde de la planète. (...)
La campagne actuelle contre le réchauffement climatique - aussi réel et dangereux soit-il - vise au contraire à entraîner les populations, en particulier la jeune génération, derrière les États capitalistes et l’idéologie démocratique au nom des peuples. Et à détourner leur attention de la lutte des classes et du prolétariat international. À l’heure même où la classe capitaliste redouble partout ses attaques contre les prolétaires du fait de l’impasse économique et des tensions et guerres impérialistes croissantes. À l’heure où une confrontation massive entre les classes devient la question centrale. Car de son issue dépend le sort de l’humanité : vers une société sans exploitation, ni classe, ni misère, ni guerre ou bien vers une guerre impérialiste généralisée.
À ceux qui veulent vraiment combattre le capitalisme et ses conséquences dramatiques de tout ordre : ce n’est pas dans les manifestations encouragées, favorisées et même organisées par les États, qu’ils pourront faire avancer la "cause de la sauvegarde de la planète". C’est en rejoignant les combats prolétariens, luttes ouvrières, grèves, manifestations, etc. et en se rapprochant des minorités prolétariennes et révolutionnaires, surtout les groupes politiques de la Gauche communiste. Car ainsi, et seulement ainsi, ils pourront trouver un engagement militant et une cohérence théorique et politique qui leur permettront de s’intégrer et de participer activement au combat pour la véritable sauvegarde de la planète et de l’humanité : la lutte historique du prolétariat révolutionnaire international pour le communisme ».

Voilà tout est dit et personne dans le courant maximaliste, y inclus la maison mère le CCI, ne pourrait trouver redire. On peut comparer avec le vide sidéral des bobos XR et pas XXL du Châtelet13.

COMMENT S'EMANCIPER DE L'EMANCIPATION ?

Ce discours surtout gréviculteur est daté. Il ne peut plus marcher au temps de l'ubérisation. Il ne pose pas les questions de la lutte politique de classe qui ne peut plus être corporative et il esquive le fait que les révolutions ne sont pas des grèves mais une série de phénomènes où la grève n'est ni la plus importante ni un aboutissement. Quant à se rapprocher des « minorités révolutionnaires » c'est une plaisanterie j'espère. Ce milieu dispersé est atone, impuissant, même pas attirant.
Regardons du côté des idéologues bourgeois et nihilistes, cela nous aidera peut-être. Marianne nous présente un débat entre le célèbre Taguieff et le sociologue Alain Caillé : Faut-il s'émanciper de l'émancipation ?
Dans son livre Taguieff « analyse le contenu souvent flou de la notion, autant défendue par les libéraux que par les communistes et montre comment les projets d'émancipation ont jusqu'ici tous échoué ». Taguieff commence par poser une question pas si bête qu'elle en a l'air :
« Il faut bien sûr se demander de quoi il faudrait s'émanciper, mais alors pourquoi ou en vue de quoi s'émanciper ? ». Taguieff n'y voit d'emblée qu'une foi désuète dans le progrès et ne propose qu'une série de casseroles :
« L'émancipation totale ou absolue n'est qu'un concept vide, une vue de l'esprit. Il faut revenir au concret : s'engager en faveur de l'émancipation des esclaves, des femmes, des juifs, des colonisés, etc. (il aurait pu ajouter des migrants), plutôt que de s'enflammer à propos de l'émancipation de l'humanité ». Le concret de ce pauvre Taguieff est pourtant la banalité de la pensée bobo actuelle où tout est découpé en tranches et chacun enfermé dans son émancipation... communautaire14. L'autre, le nommé Caillé, comme le lait, va dans le même sens idiot et en rajoute : « … remettre en cause la domination masculine, dont les affaires MeToo, ligue du Lol ou Epstein ont montré qu'elle restait moins affaiblie qu'on ne pouvait le croire ».
Ne faut-il pas découpler émancipation et progrès (ben voyons!) ?
Taguieff : « L'émancipation est pensée ordinairement par ses apologistes d'hier et d'aujourd'hui comme la condition de l'exercice de la liberté pour tout sujet individuel. C'est sur cette croyance commune que je l'interroge, c'est elle que je dissèque au scalpel ».
Apparemment Taguieff méconnaît totalement le fond des débats sur la transition du capitalisme au communisme et des débats historiques dans toute l'histoire du mouvement ouvrier qui ne sont pas motivés par la simple petite liberté individuelle. Ce genre d'intello n'a pas plus de jugeote dans la cervelle que le plouc terroriste de base qui réduit l'histoire de son monde au conflit individuel.
Plus consternant dans cette philosophie idéaliste individualiste est la limite posée à la question de l'émancipation à ma disparition à moi en tant que petit individu : « La mystique de l'émancipation partage avec celle du progrès le refus des limites, le rejet de la finitude humaine ». Quel con ! Lorsque Paul Lafargue se suicide (à mon âge sic!), ce n'est ni par désespoir ni pour mettre fin à l'avenir communiste.
Le nullard de Marianne en rajoute une couche : « L'inflation du mot « émancipation » qui intervient à partir des années 90 dans les milieux de la gauche radicale (laquelle ? Ndt) ne révèle-t-il pas un besoin de nouveaux grands récits, comme l'ont été le socialisme, l'anarchisme, le communisme, le libéralisme ou le positivisme ? ».
Taguieff qui n'y connaît rien, pas plus que l'autre naze de journaleux qui croit que la question de l'émancipation date de 1990, décrète « la perte de crédibilité du projet révolutionnaire (mais lequel ? Ndt), devenu objet de nostalgie et lieu de mémoire. L'émancipationnisme est un refuge : un ressassement rhétorique qui fait rêver les yeux ouverts. Il permet d'oublier la dure réalité sociohistorique, et ainsi de s'en protéger : processus infini, l'émancipation est toujours pour demain, comme la révolution, la « vraie ». La promesse d'émancipation reste dans le ciel des abstractions réconfortantes ».

Ce type n'a jamais eu faim. Ce type n'a jamais eu froid. Son seul drame est d'être devenu chauve. Peut-être était-il plus dans la réalité lorsque des cheveux protégeaient son crâne des bisous des bourgeois de Neuilly ?
L'autre Caillé, moins intelligent, redécouvre les premières âneries du précédent : « … ce qui est frappant c'est que très souvent, et curieusement cette exhortation à la seule mancipation individuelle se présente comme un appel à la seule émancipation individuelle, fondé sur l'idée que tous les désirs des individus sont légitimes en tant que désirs (…) s'émanciper en tant qu'individu, c'est très précisément celle que nous adressent le néolibéralisme et le marché (…) C'est une société dans laquelle nous serions tous des maîtres. Visée bien évidemment inaccessible ».
Caillé ne connaît rien non plus ni à Marx ni à la problématique de changement de société hors du petit raisonnement individuel. Je ne vais pas épiloguer ici sur la théorie des besoins dans le marxisme, quasi scientifique, qui ne signifie pas nivellement comme s'ingénie à le faire croire la rance propagande : à chacun selon ses besoins, les hommes et les femmes n'ont pas tous les mêmes besoins et pourront se passer, peuvent se passer de « l'accumulation », mot que ces faux derches évitent d'analyser. Même Guy Debord qui est cité n'a jamais dépassé la problématique simpliste anarchiste. Et Taguieff avec son « Extension du domaine du don », évoquant la notion d'aliénation puis la trouvant confuse nous sert finalement des propositions de curé à la Kropotkine, la position du donateur... couché.
Quant à la question de l'émancipation de l'humanité de la barbarie capitaliste, de ses guerres et crimes sociaux, les événements en cours vont se charger de la remettre en lumière, flambant neuve dans les manifestations et insurrections de masse dépassant le surplace des divers petits rebelles à la noix, en entraînant la couche rétive intermédiaire et encore bornée. Pendant que les petits culs terreux de Marianne continueront de se mirer devant la glace.


NOTES


1Les médias réussissent le tour de force de se mettre à niveau des plus incultes aliénés qui ne sont jamais en rapport avec l'institution judiciaire ni n'ont de comptes à rendre à la société, mais se braquent sur tel juge, tel flic ; en voici la caricature répercutée par le Figaro : « «L’homme interpellé jeudi 10 octobre à Tourcoing, né en 1984 et déjà connu des services de police, a fait l’objet d’une dénonciation évoquant un converti à l’islam radicalisé qui souhaitait s’en prendre à un magistrat belge avec lequel il avait eu maille à partir», ajoute le quotidien régional, reprenant également l'AFP. L'individu « avait eu maille à partir » avec le magistrat, donc tout jugement au tribunal ne consisterait plus qu'en un règlement de compte... individuel !
2L'organe de propagande US le Huffpost interroge une bigote musulmane diplômée qui se moque de Castaner, « il n'a pas à se prendre pour le grand Mufti de France » auquel seule la bigote se doit d'obéir. A la question : « Pour vous, le fait de ne pas saluer une femme au travail n’est pas un signe “inquiétant”? », la réponse est un tantinet féministe et carrément salfiste : « Ce qui prime en droit, c’est la liberté individuelle. On a le droit de ne pas vouloir faire la bise à quelqu’un, même si cela peut être vexant par ailleurs. L’Etat n’a pas à statuer là-dessus, sinon on rentre dans le polissage des comportements et le contrôle des corps ». C'est plus drôle quand la bigote diplômée invoque libertés fondamentales (islamiques?) et l'unité nationale (islamique?) : « On est en train d’inciter à la discrimination de milliers de Français de confession musulmane. C’est très dangereux: on met des coups de canif dans les libertés fondamentales et l’unité nationale ». C'est pire face à la question suivante ; « Dire “Charlie c’est bien fait”? La bigote nuance que c'était apologie du terrorisme mais pour nuancer que des personnes « ont dit qu'elles n'étaient pas solidaires »... hein pourquoi elles dont dit ça ? « Il y a un dialogue à ouvrir ». Ah bon, avec les tarés qui criaient de joie ? Lorsque l'employé de l'agence américaine lui ressort la question stupide et individualisée du gouvernement : « Selon vous, comment détecter une personne qui s’apprête à commettre un attentat terroriste islamiste? » - la réponse est aussi infâme que le reste et lèche-cul du gouvernement : « S’il y a des signes d’intention de passage à l’acte, là, oui, évidemment ça tombe sous le coup de la loi ». Mais de la loi islamique ou de la loi française ? La façon de poser les questions et les réponses de la bigote sont consternantes et complètement aliénées au discours dominant qui personnalise la violence ; une violence qui imbibe de plus en plus le moindre rapport social, de manière impulsive et accélérée le plus souvent. Qui pose la question de dans quel état ce monde s'effondre et non pas dans cette démarche de veilleur de nuit où je vais veiller à ce que mon voisin ne m'égorge pas.
3Cette religion qui méprise tant les femmes, se permet de dicter leur intimité. Quelle ne fût pas mon indignation quand une amie musulmane, épouse d'un pote, me racontait qu'elle suivait les consignes de son imam pour la gestation de son enfant et qu'il lui recommandait de bien suivre le ramadan, en particulier de ne pas manger même en voyage (ce que ne recommande pourtant pas les textes...) ; voire la conseillait pour ses règles. J'en devenais presque féministe ! Que les voilées se comportent en soumises, cela je peux le comprendre après des siècles de machisme, mais qu'elles ne prétendent pas être libres.
4Trente ans de soumission par Barbara Lefebvre, Causeur n°72, octobre 2019. La campagne de déni était intense, le 19 décembre 1989, Eric Guebhali, alors secrétaire général de SOS Racisme et le journaliste Guy Konopnicki , publiaient une tribune retentissante dans le journal Libération  où ils écrivaient notamment  "  il n'y a pas de problème immigré , il y a le racisme".

5Ce que le pseudo historien le plus pourri de la gauche caviar, Noiriel, reproche aussi à Zemmour, qualifié d'héritier de l'antisémite Drumont. C'est puéril et révisionniste comme tout que qu'écrit ce cuistre de Noiriel qui n'ose même pas organiser de vrais débats sur ses bricolages ou déformations d'histoire. A Arcueil il avait organisé une lecture de ses œuvres par les spectateurs, ce qui fait que je n'ai pas pu aller lui porter la contradiction. Il tient à sa clientèle, tous les directeurs arabes des médiathèques de la RP l'accueillent régulièrement comme un prince de l'histoire multiculturée. Cf. « Zemmour/Drumont Pas d'amalgame » par Georges Bensoussan.
6In Causeur n°72 : « les populistes sont des lanceurs d'alerte » et le RN, lui, « est incapable de gouverner » (ce que je ne cesse de dire). Cet auteur est très bon sur plusieurs plans des mystifications de la gauche caviar et des trotskars ringards : « … ceux qui annoncent le retour du fascisme à la mode des années 1930, dont les populismes seraient les héritiers, ont une guerre ou deux de retard. A mon sens la vraie menace est celle de la balkanisation ou la libanisation des sociétés occidentales. La libération des forces du marché, conjuguée au multiculturalisme, n'a pas produit le village mondial pacifié espéré, mais au contraire le retour d'un féodalisme meurtrier (…) les sociétés occidentales semblent en voie de « zadisation »... attaquées par le bas par les tribus... Je compare l'effondrement du monde néolibéral à celui du bloc soviétique. Malgré toutes ces visions lucides, ce journaliste n'a évidemment, comme ses compères, aucune possibilité ni moyens politiques de réfléchir à notre seule alternative.
7Cf. dans Marianne 1177 : « Ils se font du blé sur le dos des migrants ». Un fonds d'investissement propriétaire d'hôtels dans lesquels sont logés des demandeurs d'asile promet à ses souscripteurs un copieux rendement. Et sans risque car c'est l'Etat qui règle le prix des chambres ».
8Pour les nuls voici un peu d'histoire. Les chevaux de Troie informatiques (ou Trojan horses en anglais) tirent leur nom d'une célèbre légende de la Grèce antique, racontée par Homère dans l'Iliade et reprise par Virgile dans l'Énéide. Le cheval de Troie est la méthode utilisée par les Grecs pour conquérir la ville de Troie : le héros Ulysse fit construire un immense étalon de bois qu'il plaça devant les portes de Troie et dans les flancs duquel il se cacha avec ses compagnons. Lorsque les Troyens découvrirent ce cheval, ils le firent entrer eux-mêmes dans leur cité. Ils s'endormirent sans méfiance tandis que le cheval se trouvait dans leurs murs. À la nuit tombée, Ulysse et ses compagnons sortirent de leur cachette et ouvrirent les portes de la ville au reste de l'armée, qui la détruisit et massacra ses habitants.
9https://fr.internationalism.org/ri385/menaces_d_invasion_du_kurdistan_par_la_turquie_un_risque_supplémentaire_d_aggravation_du_chaos_au_moyen_orient.html
10Charlie n°1420.
11Ce n'est pas une blague, c'est bien le milliardaire américain Warren Buffett, quatrième fortune mondiale qui est propriétaire du chimiste Lubrizol depuis 2011.
13La reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet.
  1. La réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025, grâce à une réduction de la consommation et une descente énergétique planifiée.
  2. L’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant.
  3. La création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable.

14Facteur intéressant au premier abord, les vraies couches moyennes (en médecine, ingénieurs, etc.) sont désormais attaquées de plein fouet sur les retraites en particulier (les toubibs raquent pour ces salauds de notaires), la plupart des professions intermédiaires sont de plus en plus précarisées. Pourtant, prolétarisés en quelque sorte sans s'en rendre compte, ces couches ont la tête dure et au lieu de comprendre qu'elles doivent se fondre dans le mouvement d'émancipation du prolétariat, elles se laissent encore égarer dans les marais écologiques ou citoyennistes.

mardi 8 octobre 2019

CE PRINCIPAL TERRORISME qui est mis de côté..

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« Ce n'est pas le ciel qui tranche prématurément le fil de la vie des hommes ; ce sont les hommes qui, par leurs égarements, s'attirent eux-mêmes la mort au milieu de leur vie ».
Proverbe antique chinois

Chaque fois que je vais pisser je ne me demande pas si cet acte va nuire à l'empreinte carbone ni si un jeune excité d'Extinction Rebellion s'occupera de tirer la chasse d'eau. Par contre j'ai envie de dégueuler sur les trotskiens de LO et du NPA qui, comme à chaque attentat islaminguant (disons le mot), à chaque tuerie perpétrée par des assassins envoyés d'Allah, bottent en touche en se fichant du crime et des litres de sang, pour dénoncer l'utilisation des actes terroristes par le gouvernement ce salaud afin de mieux diviser les travailleurs entre autochtones et immigrés1.
Du point de vue de la gouvernance à vue, les gouvernements bourgeois ne se gênent jamais depuis toujours pour tirer profit des attentats et s'en servir historiquement contre le prolétariat. Mais ces marxistes bègues n'ont pas encore compris qu'on vit dans un autre temps, celui d'un monde en décadence. Jadis la bourgeoisie gouvernante tirait totalement profit des attentats anarchistes par exemple et faisait l'unanimité parmi la population moutonnière. Aujourd'hui, non seulement l'attentat islamiste (nommons-le) – comme idéologie de guerre sœur du nazisme – révèle les failles de l'Etat de droit et son impuissance à protéger la population civile. On compte près de 300 morts civiles depuis l'accumulation d'une série de tueries à motivation islamique en France. Les islamo-gauchistes ont déjà oublié comme leur ami Harpon (créole colonisé)2 la tuerie de la rédaction de Charlie hebdo, le massacre à Nice, à Strasbourg, etc. A chaque fois ils dénoncent les pleurnicheries post-massacre de l'Etat, pour nous resservir le même discours abstrait, angélique et mythologique d'une union des travailleurs français et immigrés qui sauvera le monde. Après le soutien critique au stalinisme ils sont passés au soutien critique à l'islamisme. Cette fois-ci leur silence sur le sort des massacrés vaut approbation de l'hommage au tueur par le violeur Tariq Ramadan, remis en liberté et avec lequel ils ont souvent joué les bateleurs d'estrade, et la clique Traoré de « démocratie participative » qui appelle à une manif jeudi en hommage au tueur Harpon devant la mairie de Gonesse car avec « son handicap auditif, il n'est pas un terroriste mais il a craqué sous la pression de conditions de travail et surtout d’une vie difficile ». Vous allez voir... moi demain si je craque je bute quatre voisins de palier, et j'espère que vous tiendrez compte de mon handicap auditif à moi aussi ! Peut-être crierai-je « Marx est grand ».

Gonflé le Traoré ! Personne n'avait osé agir de manière aussi indécente ainsi après la tuerie de Charlie Hebdo3, gageons que les flics auront pour consigne de laisser manifester cet petit aventurier de banlieue médiocre pour l'apologie du tueur « victime » ! Pour la paix des banlieues tourmentées car, comme Hadama (nouvel Eric Drouet?) l'a proclamé : « On a le bras long. Toutes les communautés persécutées on va faire la guerre ensemble, aux politiques et aux médias. Et on commence ce jeudi ». Ce zozo s'était présenté comme le candidat des banlieues aux européennes, sans programme (car ce n'est pas ça qui compte) mais des valeurs... racistes communautaristes. Ce clan de clowns communautaristes a toujours une place réservée et respectueuse au sein des processions islamo-gauchistes et une tribune d'honneur à Médiapart4.

Les islamogauchistes participent d'ailleurs du même dénislamisme, cette traditionnelle omerta qui habite les fonctionnaires de la Préfecture concernant un collègue mal dans sa peau et aigri par manque de promotion. En général, dans la fonction publique comme dans l'armée, même s'il se produit une grave agression physique, motus bouche cousue, rien de doit sortir au dehors. Paix des tombes. Le même dénislamisme qui conduisit le premier flic de France a dénier tout «signe de  radicalisation » et à taire pendant une journée et demi la prétention islamiste du tueur sourd. Le Figaro, qui est le journal qui se vend le mieux (on ne le trouvait plus dans les kiosques dès la mi-journée du lundi 7), qui a inventé fort justement ce terme, est lui-même emberlificoté par sa défense des miasmes néo-religieux du capitalisme, il souhaite la « totale transparence » sur cette cécité volontaire, le « dénislamisme ». Mais au moins s'indigne-t-il des morts injustes, certes abstraites pour l'embrigadé islamo-gauchiste. Les tarés tueurs restent des tarés, ils ne croient pas plus que moi aux fables religieuses islamistes, ils perpètrent simplement une vulgaire vengeance contre une société où ils se sentent étrangers mais dont ils se rêvent conquérants5. Probablement leur dernière jouissance perverse. Allons bon, plus personne ne se fait respecter désormais. Faut surtout éviter d'être enseignant, policier ou pompier. A part ça, circulez y aurait rien de nouveau !

MENACE ISLAMISTE OU MENACE CAPITALISTE ?

Les deux ! L'islamisme n'est qu'une aile conquérante de l'impérialisme capitaliste ; comme le nazisme il n'est pas étranger au capitalisme. Il rallie peu à peu de plus en plus d'adeptes, certes mécontents de la société capitaliste française, plutôt arabes et noirs, mais pas pour des raisons sociales et de classe, au profit de l'abstraction et des charlatans de telle religion communautariste excluante et barbare. Ces aigris sont évidemment produits à la pelle par les conditions de vie excluantes et barbares qui nous sont imposées par la compétition capitaliste sans âme ; victimes renouvelées d'un racisme toujours omniprésent et qui ne passe pas parce qu'il ne risque pas de trépasser dans la société des classes sous le capitalisme, sinon comment expliquer, hors du vertueux antiracisme ministériel, qu'il y ait autant de noirs en prison aux Etats Unis et en France ?
On oublie trop que c'est la politique bourgeoise qui, en niant systématiquement tout droit à une existence politique de la classe ouvrière depuis un demi-siècle et en ouvrant grandes les portes aux curés de toute obédience, et aux recruteurs islamistes, a empêché et empêche encore aux masses de croyants attardés, post-colonisés ou néo-colonisés de se considérer comme autre chose que des frères en religion et non plus des frères de classe indépendamment des croyances de celle-là ou de celui-ci.
Les réponses de l'Etat bourgeois de France sont à chaque fois... dérisoires et n'ont aucune solution pérenne pour empêcher le renouvellement des tueries ; même ses propres gardes armés, les flics, sont aussi exposés que nous les civils sans armes. La conjoncture n'est pas si favorable à l'Etat moralisateur que le croient les gauchistes mais la conjecture islamiste a mis du temps à être mise sur la table. Par pudeur dénislamiste on se perdit en conjonctures et conjectures, pour les uns on a affaire à des fous obstinés, pour les autres à des exécutants barbares manipulés par les Etats pétroliers. Pour couronner la parade pantelante de l'Etat, humilié en son sein, il ne manquait plus que l'appel à la délation de Macron qui fît cucul la praline. Contrairement à ce qu'en disent les islamophiles du NPA, cela ne servira à rien qu'à aviver le dégoût de la pollution visuelle des uniformes de l'armée intérieure islamique, peut-être à calmer un temps la chasse au Zemmour.

Plus grave que Zemmour est cette politique autiste qui est conduite par les médias et leurs artistes parasites, avec l'assommante complainte carbone et les radotages anti-Le Pen ; il faut subir ce crétinisme néo-chrétien du microcosme médiatique qui, comme le décrit un journaliste sur Atlantico : « est acquis au culte de l’immigration radieuse. Les mêmes étaient jadis marxistes. Aujourd’hui, le migrant a remplacé le prolétaire dans l’idéologie progressiste et la grande migration s’est substituée à la lutte des classes comme moteur de l’histoire ». On voit même apparaître, via le principal bastion de la nouvelle domination idéologique, Médiapart, des marxistes généralisateurs de poncifs éculés et si simplistes :

« Car le capitalisme tend toujours vers l'utilisation d'une main-d’œuvre bon marché quelque soit sa nationalité, sa religion etc. D'autant plus que les travailleurs immigrés, notamment la frange la plus vulnérable («clandestins», sans papiers, réfugiés etc.), n'ont pour ainsi dire aucun droit, alors qu'une partie des ouvriers « nationaux » sont plus ou moins corrompus par des salaires plus élevés. Les analyses de Marx non seulement restent d'une étonnante actualité, mais surtout permettent de mieux comprendre pourquoi la main-d’œuvre immigrée reste une nécessité vitale pour le capitalisme mondialisé.(...) Le développement du capitalisme accentuera davantage encore cette tendance en effaçant progressivement les frontières, en brisant les préjugés nationaux créant ainsi une sorte de classe ouvrière planétaire à l'instar de la bourgeoisie. Les migrations de la main-d’œuvre vont s'amplifier et se généraliser. Les rideaux de fer, les nouveaux murs et les polices des frontières ne pourront jamais empêcher de nouveaux migrants, chassés par la misère et les guerres provoquées par le système lui-même, de venir frapper à la porte des pays riches.
(…) Pour s’emparer du pouvoir politique indispensable à leur émancipation, les prolétaires doivent s’organiser au niveau planétaire, même si la classe ouvrière doit d’abord lutter contre sa propre bourgeoisie, car l’internationalisation du capital conduit nécessairement à l’internalisation du travail. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’appel de Marx à l’union de tous les travailleurs : « PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS ! ».

Ce Mohamed Belaali, qui a les honneurs du magma moralisateur Médiapart, est un marxiste de pacotille, du genre de la génération spontanée avant Pasteur. Ce gentil progressisme par le nombre croissant de migrants débarquant sur la planète bobo imaginaire de l'islamo-gauchisme aboutissant à on ne sait quelle émancipation radieuse grâce à l'internationalisation du capital et « l'internalisation du travail », tient plutôt de la farce moderniste que d'une unification mondiale et certaine du prolétariat. Quoique si Greta Thunderg reprend le rôle de Bernadette Soubirous avec le soutien de l'écologie décoloniale6 et le grand con végan qui défend les insectes, Bernstein risque de se retourner dans sa tombe et d'ahaner : « merci d'être venus avec l'extincteur Rebellion7 ».
Le dénuement du prolétariat mondial est ce qui fait son universalité, mais ce dénuement sans conscience politique n'est rien que la proie des religions infantiles. La révolution prolétarienne n'est pas le renversement de tel mode d'existence mais de tout mode d'existence particulier pour rétablir l'humain dans sa plénitude. La révolution vise à la suppression de toutes les classes et, dans le temps long, de toutes les croyances aliénées. C'est une originalité du prolétariat – qu'on a cru récente dans le milieu maximaliste – d'être constamment nié comme classe, ce qui, disons-le ironiquement, est un hommage rendu au fait qu'il est voué à disparaître comme classe après sa révolution mondiale, si Greta Thunderg lui en laisse le temps. Immigration ou pas, le prolétariat est toujours plus nombreux si on le conçoit comme « bras nu » et non pas comme catégorie sociologique ou syndiquée. Il tend même à absorber la totalité des hommes dans une conscience de classe qui n'est pas déterminée par les partis politiques ni des conseillers intellos. Et dans une dynamique où il n'y a plus d'acquis à préserver ou de forteresse professionnelle à défendre, la classe bourgeoise tend de plus en plus à le démunir de tout, à le priver même de ses moyens d'existence (c'est pourquoi le migrant nu est le prototype du prolétariat réduit à néant et sans défense). La bourgeoisie, malgré son machiavélisme antiraciste et antifa et ses ultimes manigances impérialistes se coupe l'herbe sous les pieds : « Elle produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont inévitables » (Manifeste communiste... en 1848).

La période que nous vivons n'est pas encore du tout une période d'affirmation du prolétariat ou de fin de ses divisions. Il est au contraire plus parqué que jamais, plus abstrait que jamais de son rôle historique d'émancipateur de l'humanité. Des villes, des quartiers périphériques entiers n'ont plus rien à voir avec les anciennes banlieues ouvrières mais sont des « territoires conquis par l'islamisme », zones étrangères où il y a un supermarché islamique, des mosquées et une piscine avec séparation hommes/femmes. Le gouvernement bourgeois n'a même pas besoin de montrer du doigt les immigrés ou ex-immigrés non intégrés qui vomissent la « France blanche », qui conchient l'école républicaine, ils s'exhibent eux-mêmes. Je peux dire comme Hadama Traoré que, dans ce magma moyenâgeux mais avec portable, les gens sont victimes du chômage mais aussi du rejet qu'ils recherchent par leur accoutrement et leur repli communautariste. Cette situation déplorable autorise-t-elle à exercer sa vengeance en tuant des civils innocents au nom d'une invention religieuse du lointain jadis ? Que vient faire cette sornette de dite « radicalisation » et pour quelle perte d'identité ? Bigots d'un autre temps ou prolétaires aujourd'hui, il faut choisir !

L'autre déni des réactionnaires islamo-gauchistes est bien sûr le refus de lier immigration et terrorisme, au nom du fait que le « gouvernement s'en sert pour diviser les travailleurs », mais c'est tout de même le lien impérialisme et immigration qui transparaît. C'est non seulement le raisonnement borné de la « petite bourgeoisie blanche » (ceux du comité invisible comme le remarque de Lagasnerie, pote à Traoré bis) mais celui de l'élite qui ne voisine pas avec les campements sauvages et malodorants des portes d'Aubervilliers et de la Chapelle, et de tous ces militeux gauchistes qui n'y changeront rien ni n'apportent nourriture et vêtements8. Parce que aussi c'est risqué, ils finissent par devenir méchants, et là on les comprend.
La France reçoit la plus lourde quote-part et sert d'hôpital universel n'en déplaise aux bonnes sœurs gauchistes aux yeux bandés. On atteint la saturation, pas partout mais dans les lieux spécifiques des grandes villes, gares, bordures de périphériques. La misère n'a jamais été belle à voir ni à envier. Ni à partager.

Ce n'est évidemment pas l'immigration comme telle, historique et nécessaire dans des proportions raisonnables, qui est responsable du terrorisme, mais elle est le vivier où peuvent puiser naturellement les instructeurs de guerre pour les grandes puissances rivales. Il y a de l'argent pour cela. Les corps francs en Allemagne ont abondamment recruté eux aussi parmi les chômeurs et les exclus. Les terroristes sont les soldats d'une nouvelle guerre mondiale qui ne parvient pas à accoucher. Le pire est encore à venir.

LA VIREVOLTE REVELATRICE DE TRUMP CONCERNANT LES KURDES

L'annonce que l'Etat américain avait l'intention de lâcher les kurdes a provoqué une émotion universelle, puis Trump a fait marche arrière dans une déclaration assez illogique... de peur de perdre même des soutiens dans son propre camp aux prochaines élections. La volonté de trahison des kurdes n'est pas passée inaperçue. La superpuissance a l'habitude, on n'a pas oublié 1975 et la soit disante défaite au Vietnam et le massacre qui s'en suivit au Cambodge, fermant même définitivement le bec aux gauchistes néo-staliniens et cramant le mythe des « libérations nationales ».
On était parti pour un remake, quoique le plus sûr ne soit pas certain avec Trump l'isolationniste9. L'assassin Erdogan voulant réexpédier en Syrie deux à quatre millions de réfugiés, quoique en massacrant au passage les kurdes. Un tel lâchage permettrait aussi la reconstitution de Daech ou équivalent, et permettrait aux petits caïds comme Hadama de célébrer nombre de nouvelles vocations à tuer « le mécréant, blanc et européen de souche ». Le terrorisme impérialiste voilà bien le père de tous les terrorismes. Celui qui fait affluer vers l'Europe des populations terrifiées par le carnage local entre les Etats tueurs professionnels10.



NOTES


1LO : « Profitant de l’attentat à la préfecture de police de Paris et du débat sur l’immigration à l’Assemblée nationale, le Rassemblement National est reparti dans sa surenchère sécuritaire et ses amalgames contre les musulmans et les immigrés ». NPA : « « au lendemain d’un nième débat nauséabond sur l’immigration, dont l’objectif est une fois de plus de stigmatiser les immigrés pour détourner l'attention de la guerre sociale menée par ce gouvernement, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour deviner qui sera l’objet de la « vigilance » : ceux dont la barbe est un peu longue et celles qui portent le voile ».
2Je m'attendais à ce qu'ils portent plainte contre le policier stagiaire qui a eu le bon réflexe de l'abattre, avec une potentielle chance d'être entendus par la magistrature, dominée désormais par l'islamo-gauchisme et un laxisme antiraciste et tout et tout. Même un coupable ou demi-coupable peut porter plainte. Les pires assassins des tueries précédentes sont bien logés, ont droit à échanger du courrier avec leurs admiratrices. Ils sont en quelque sorte victimes d'être coupables. Plusieurs témoignages de fonctionnaires sous anonymat ont souligné que tel fonctionnaire abusivement ou pas suspecté soit qu'il peut porter plainte et obtiendra toujours gain de cause auprès du tribunal administratif. Tel voyou chauffard invoque la loi, ou comme cette folle en province qui est venue insulter et frapper l'institutrice de son fils, ne cessant pas sur la vidéo de hurler : « je vais porter plainte contre toi ». Il n'y a pas qu'en ce qui concerne les flics que la population travailleuse n'a plus confiance... sans oublier les lâches de la hiérarchie de l'Eduque naze. Sans oublier qu'il y a aussi de sacrés tarés parmi la … population travailleuse.
3Il faut lire l'excellent témoignage du dessinateur Riss, rescapé profondément blessé et marqué à vie : « Une minute quarante-neuf secondes », chaque chapitre est émouvant. Il rappelle plein de détails qui « tuent » ; au dernier jour de sa vie Bernard Maris portait un tee-shirt avec écrit dessus « Dieu est amour ».
4On trouve toute une armada d'intellos délirants à la logique traître bien plus dangereuse que les à peu près simplistes de Zemmour. Cf. un certain Geoffroy de Lagasnerie – La conscience politique, chez Fayard – qui collabore avec l'autre clan Traoré (la sœur d'Adama assassiné par la police) où il n'est plus question que de concepts néo-coloniaux, où c'est la police qui occupe les quartiers, où les sectes antifascistes ont raison d'empêcher la liberté d'expression, des délires post et néo-maoïstes finalement qui visent à héroïser la clientèle intello-bobo-immigré.
5Les cours coraniques des frères Kouachi sont doublés d'une instruction militaire et ils ont reconnu travailler pour l'organisation djihadiste opaque. Mieux vaut une vie courte mais glorieuse ont-ils pensé sachant que dans certaines banlieues ils finiraient en poster... Tous les analystes et soit disant spécialistes négligent toujours cet aspect militaire de l'engagement des jeunes djihadistes.
6« L’ambition de l’écologie décoloniale, ce n’est pas seulement de changer de récit, de protéger l’environnement, ni seulement de reconnaître les luttes anti-racistes ou anti-esclavagistes, mais bien plutôt d’instaurer un monde. De réparer la double fracture qui sépare les luttes décoloniales des luttes environnementales, pour retrouver la force nécessaire et enfin briser la cale du monde ».
7Extinction Rebellion est né au Royaume-Uni fin 2018 à l'initiative d'intellos et de milliardaires, inspiré par la stratégie de lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis dans les années 1960. Ce mouvement de rigolos naturiens s’est étendu grâce aux réseaux sociaux et revendique aujourd’hui 500 groupes dans 72 pays. Il est considéré comme violent et à abattre par une mère écolo, Ségo Royal. Pourtant il faut bien des extrêmes dans chaque secte bourgeoise, surtout quand il s'agit d'entraîner la « jeunesse » exaltée et malléable.


9L’annonce par Donald Trump du retrait des forces américaines du nord-est de la Syrie a suscité une bronca au sein du Parti républicain. De façon très inhabituelle, les critiques les plus virulentes sont venues de son propre camp. Certains sont même allés jusqu’à comparer Trump avec son prédécesseur honni, Barack Obama.«Un retrait précipité des forces américaines de Syrie ne bénéficierait qu’à la Russie, à l’Iran et au régime Assad, et augmenterait le risque de voir l’État islamique ou d’autres groupes terroristes se réorganiser», a dit Mitch McConnell, le chef de la majorité au Sénat, d’ordinaire l’un des fidèles partisans de Trump.
Le sénateur Lindsey Graham, pourtant d’habitude l’un des fervents laudateurs de Trump sur les plateaux de télévision, a qualifié de «gaffe majeure» la décision de laisser les mains libres à la Turquie au Rojava, la qualifiant de «décision impulsive qui a des conséquences à long terme, et va à l’encontre de toute saine réflexion militaire et géopolitique». «Peu importe ce que dit le président Trump de sa décision» a ajouté Graham, «c’est exactement ce qu’Obama a fait en Irak avec des conséquences encore plus désastreuses pour notre sécurité. En abandonnant les Kurdes, nous avons envoyé le signal le plus dangereux qui soit: l’Amérique est un allié peu fiable et il n’est qu’une question de temps avant que la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord agissent de façon menaçante.»
10Sur le sujet l'essentiel est dit dans un vieil article du CCI de 2005 : Le terrorisme au service de la guerre impérialiste : https://fr.internationalism.org/ri360/terrorisme.htm