Le métronome de
la droite bourgeoise, Le Figaro, a été une nouvelle fois en pole position pour
lancer une campagne contre la gauche bourgeoise au pouvoir, et une attaque où
le gouvernement Ayrault-Hollande aura donné le gourdin pour se faire assommer. Le
contenu était livré aux seuls abonnés mais tout a été très vite vers la fin de
la journée. Votre serviteur l’avait passé d’ailleurs la journée à souffrir la
lecture totale de ces pensums de l’élite antiraciste et conviviale. Passons sur
les cris d’orfraie du filou Copé et de ses compères de la droite élimée, qui se
sont ingéniés à prendre le relais dans la dénonciation d’un rapport
« dangereux pour notre république ». Or ce n’est ni un problème
national ni spécifiquement français.
Il s’agit en
fait de cinq rapports, sous la rubrique humoristique « Mobilités
sociales » commandités par l’actuel gouvernement en panne d’idées
concernant une nouvelle campagne idéologique destinée à faire fureur en vue des
élections municipales :
-
Refondation
de la politique d’immigration
-
Faire
société commune dans une société diverse
-
Vers
une politique française de l’égalité
-
Refonder
la politique d’intégration
-
L’habitat
facteur d’intégration.
Les cinq
rapports ont le même contenu antiraciste, communautariste et anti-français.
Chaque rapport est présenté par un couple l’un au nom français, l’autre au nom
arabe. Cet attelage interracialiste patronne une ribambelle d’illustres
inconnus mandarins universitaires, bonzes syndicaux, ex-gauchistes recyclés, envoyés
du Medef et d’antiracistes confirmés, où l’on note la présence de Danielle
Tartakowsky, seule notoriété identifiable. Cette compagnie de probables
francs-maçons, ex-maoïstes et honorables sommités du parti oligarchique PS,
affiliée ou consoeur du think tank Terra Nova, nous a concocté un texte au
souffle khmer rouge incontestable. Le texte qui condense toutes les âneries des
autres – le troisième : « Vers une politique française de
l’égalité » - et figure comme cible de toute l’armada déconfite de la
droite sarkozienne, restera un texte de référence du début du XXIème siècle, un
monument de la littérature gouvernementale. Merci au Figaro de nous l’avoir
signalé. Qui va lire les brouets du site du Premier ministre ?
"La France devrait assumer la dimension
"arabo-orientale" (comme afro-antillaise, océanindienne,
mélano-polynésienne ou sud-est asiatique) de son identité et sortir de son
attitude postcoloniale", expliquent les auteurs, qui proposent aussi de
donner la possibilité d'"un enseignement dès le collège d'une langue
africaine". Au sujet de la laïcité, il est préconisé la "suppression
des dispositions légales et réglementaires scolaires discriminatoires
concernant notamment le voile". Est aussi visée la circulaire de mars 2012
sur l'accompagnement des sorties scolaires qui empêche les mamans voilées
d'accompagner les élèves lors des sorties scolaires. Pour empêcher les
désignations stigmatisantes, il est aussi suggéré de créer un délit de
« harcèlement racial » et « d’étudier le recours à la
sanction ». Ce rapport en cinq volets était sensé faire l’objet d’une
réunion interministérielle début janvier 2014 à Matignon comme « feuille
de route » du gouvernement en matière d’intégration des immigrés. Las la
révélation prématurée des outils de propagande du gouvernement par Le Figaro
provoquant le scandale, a contraint le président lui-même et son affidé de
Matignon à lâcher précipitamment ledit
rapport qu’ils n’avaient certainement pas eu le temps de lire tellement il est
ardu et empli d’imbécilités…
Lecteur pour que tu ne sois pas perdu en route
tout au long de mon propre résumé du pensum principal, sache que dans la
cervelle de la confrérie antiraciste le capitalisme est remplacé par le
racisme ; ainsi du comprendras mieux les ressorts de ce bricolage idéologique
qui exclut toute lutte des classes (le mot n’y est cité que trois fois) et
pourquoi en réalité l’élite bourgeoise se démasque dans son combat feutré pour
un capitalisme « propre » et une exploitation certifiée antiraciste.
Nul simplisme binaire de ma part, il n’y a pas que les classes dans une vision
économiste syndicaliste, sinon Rosa Luxemburg n’aurait pas défendu l’officier
bourgeois Dreyfus. Il existe des problèmes politiques qui ne sont pas toujours
liés à l’opposition des classes, tels que le ou les racismes, tels que le
mensonge et la vérité. Le problème du racisme est un problème réel, très
contemporain, souvent plus lié à la peur fantasmatique de l’étranger qu’à une
pulsion morbide. Mais, pour reprendre la maïeutique des auteurs du rapport près
le gouvernement, l’antiracisme produit encore plus du racisme, comme
l’antifascisme moderne produit du fascisme démodé[1].
Et si le racisme n’avait rien à voir finalement avec l’accusation de
stigmatisation des immigrés ? C’est ce que nous verrons en analysant au
plus près les insanités, les variations absconses et les données classiques de
la gauche bourgeoise contenues dans le prototype gouvernemental.
OU LA RACE REMPLACE LA CLASSE
Un rapport qui commence par « La société
française est fortement clivée » ne peut pas être entièrement malhonnête.
Mais dénigrer d’emblée la société française comme raciste prête à soupçon,
surtout quand il est assuré qu’elle est plus inégalitaire que les autres. Quels
autres ? Certes on conviendra avec les auteurs, nombreux et multiraciaux,
qu’il persiste « des inégalités de classe, de sexe et d’ordre
ethnico-racial », comme on peut se moquer de l’hypocrite « ascenseur
social » républicain. La propaganda socialo-gauchiste pointe cependant son
nez avec un concept vague, quoique courant, jamais défini comme tel, le
racisme. Ce mal incarné est semble-t-il originel de tous les autres maux
(comprenez dits communautaristes) : le « racisme produit des groupes
raciaux » ! Qui n’existeraient pas… En effet pour les conseillers
gouvernementaux : il n’existe pas de races, ni d’ethnies ; ce qui est
un déni flagrant de la réalité. C’est la chanson qu’on entend tous les jours
sur les ondes radiaux et télévisuelles. Certes il n’existe qu’une race humaine
mais elle se décompose en races noire, blanche, jaune etc. L’Etat juif estime
même qu’il est le chef de la « race juive ».
Nulle part n’est expliqué le racisme ni en quoi
il serait lié fatalement à la question de l’immigration. Pas question de
l’analyser comme un élément de l’idéologie capitaliste ni de rapports sociaux
aliénés. Nullement opposés à « l’intérêt national », nos petits
rapporteurs sont en effet simplement les télégraphistes d’une « nouvelle
nation », d’une « grande nation » (cf. modèle USA)
multiculturelle et multiraciale, car ils se revendiquent pleinement de la
principale supercherie bourgeoisie républicaine : liberté, égalité,
fraternité, dont Marx se moqua si bien (artillerie, infanterie, cavalerie)[2].
Lorsqu’’ils en viennent à l’épineuse question de
« l’intégration », c’est sans aucune approche historique de la
constitution des nations et des classes. Nos sociologues en herbe restent le
nez collé aux problèmes récents posés et instrumentalisés par l’immigration.
L’intégration des prolétaires étrangers par exemple, qu’on la nomme assimilation
ou simplement prolétarisation n’a jamais produit un tel foin par le passé dans
un cadre national défini, mais le problème a toujours plus ou moins existé
quoiqu’ils feignent de l’avoir oublié.
Avec le refrain qui va rythmer tous les rapports
– « vivre ensemble », « ici et maintenant » (gimmick de la
gauche caviar mitterandolâtre) – ces larbins intellectuels du gouvernement tink
tank du PS oligarchique révèlent leur fond de culotte de classe
dominante : bourgeois et prolétaires de toutes couleurs peuvent vivre en
harmonie sous les auspices du dieu Capital !
Ergotant une prétention à renouveler l’attirail
idéologique de la bourgeoisie décadente ne les voilà-t-il pas en train de
secouer le cocotier des mots consensuels qui régissaient jusque là le bon paternalisme
antiraciste : haro sur la fumisterie de « l’intégration » face
voilée de « l’assimilation » néo-colonialiste ! Et cette honte
de l’Eduque Naze d’enseigner à des enfants régularisés de sans-papiers que
leurs ancêtres étaient les Gaulois ! Ces anti-identitaristes gigotent
pourtant dans un étrange équilibrisme qui sent l’idéologie amerloque plurielle
en a-classiste. Baste, gouvernants et gouvernés la nouvelle définition du
peuple ou si vous voulez du prolétariat local sera le « Nous inclusif et
solidaire » ; terminologie qui fait très élite patronnesse !
Sans partir de l’état du monde capitaliste, sans
tenir compte primordialement de la crise mondiale, nos rapporteurs restent
confinés au ras des pâquerettes de cet « hexagone » honteux où
« le discours de préséance nationale aurait conduit à stigmatiser
l’immigration », une conception « ethno-nationaliste ». On
remarquera que ces militants obscurs du PS ne parlent jamais du chauvinisme, du
nationalisme de leur propre parti dans les guerres coloniales ni de la
politique impérialiste actuelle de leur chef de file. Ils ne disent pas, frères
de sang du sieur Montebourg, qu’il n’y a pas de solution nationale à la crise
ni que la nation indépendante est une fumisterie, non ils maquillent :
« Le registre national n’est pas une solution à la crise ». Par
contre le « registre européen », « multiracial », pâle
copie de la gouvernance US, est une solution conviviale pour « vivre
ensemble ». Ils précisent bien que leurs intentions ne sont nullement
internationalistes : « Non qu’il faille enterrer la notion de nation
mais la reformuler comme « grande nation » (cf. appellation US
contrôlée) entre altérité et civilité » (sic).
Suivez bien le raisonnement de l’élite des
laquais gouvernementaux : le racisme a produit les racistes, la
« préséance nationale » (pas le nationalisme) a produit la
stigmatisation de l’immigration. Haro aussi sur l’ancien terme consensuel de la
gauche électorale la « laïcité », elle est désormais péché majeur.
Elle n’est plus recevable car elle « produit » l’hostilité aux
religions et en premier lieu à l’islam. Alors qu’il est tangible de se fonder
désormais sur la reconnaissance bienveillante de « la communauté dans son
ensemble de multiples différences morales et d’intérêts » (sic). D’aucuns
bicheront vers un inconscient penchant en faveur de l’éclatement de l’Etat en
communautés comme en Centrafrique, mais n’anticipons pas. Après la carotte
antiraciste voici poindre le bâton. Il faut « tout faire » pour
préserver la paix sociale grâce aux « régulateurs de conflits »…
syndicaux et pénaux. Les expressions politiques et religieuses sont à mettre
sur le même plan dans le droit canonique français, lequel est plus respectable
que la France.
LES INVENTIONS DE LA NOUVELLE POLITIQUE
ANTIRACISTE
S’appuyant sur feu le stalinien Balibar, à ne pas
confondre avec Babar, nos modernistes rapporteurs dénoncent au passage un
« racisme européen » nouvelle entité de think tank ou simple
compassion avec les Roms ? Ces serviteurs rampants de l’Etat vont même
jusqu’à promettre une vraie démocratie aux citoyens
« multiculturels » et « multireligieux » : « Les
citoyens et les publics ( !?) doivent apporter leur expertise ( ?)
sur le fonctionnement réel des politiques » ; mais en conseillant
d’abord les politiciens professionnels au pouvoir !
Il faut s’insurger contre la
« racialisation » du groupe dominant ! Avec un style qui frise
du Julien Coupat dans le texte, il n’est pas précisé qui est ce « groupe
dominant ». Enfin une définition, quoique lapidaire et nunuche du racisme :
le racisme est une importation coloniale. Les rapporteurs anciens maoïstes
défenseurs des peuples de couleur du « tiers-monde » ont dû batailler
ferme pour infibuler cette définition auprès des collègues du sérail SFIO. Au
demeurant le problème du voile « a été inventé » ; et ensuite
sans doute les bigotes musulmanes se sont senties obligées de le porter… Il a
été inventé pas exporté.
Autre invention, l’immigration. Cette invention
ne daterait que des années 1970, fleurons de la lutte mao-gauchiste pour la
préférence immigrée « de classe ». Les grèves de ces années sont
maquillées comme prémonitoires de la refondation de la politique d’intégration
pas comme banales luttes ouvrières… Et de saluer le mouvement (national) des
travailleurs algériens qui, épaulés par le gouvernement d’Alger, « ont
lutté ensemble contre la suspension de l’émigration vers la France » (note
exigée par les rapporteurs ex-maoïstes de libération nationale refondue).
« On » a inventé également avant Giscard
que ces populations devaient « rentrer chez elles ». C’était pourtant
la norme avant le « regroupement familial » où l’ouvrier immigré,
après avoir gagné un bon pécule, retournait au pays et envoyait à sa place son
cousin. Le regroupement familial du gouvernement Giscard n’eût pas pour but
d’humaniser les conditions du travailleur maghrébin mais de le fixer et de
mettre ses enfants à la suite en usine.
Les inventions de nos potaches de cabinet
ministériel sont infinies et inverses sans vergogne les données. La crise
capitaliste qui freine le besoin d’exploiter les travailleurs immigrés en
nombre devient « discrimination massive ». Euréka tout s’explique, le
racisme a subsumé la capitalisme !
Enfin, l’antifasciste qui sommeille sous
l’antiraciste retrouve la bonne explication gauchiste à tous les maux de la
terre : « l’équation immigration = problème » est une
invention de l’extrême droite ! CQFD ! C’est d’ailleurs aussi
l’extrême droite qui a inventé le communautarisme, qui sans les fachos n’aurait
jamais existé !
Allez encore une trouvaille des crânes d’œuf
gouvernemental, pour la route. Si les immigrés sont concentrés dans les
banlieues, c’est à cause de l’argument raciste (de l’extrême droite) le fameux
« seuil de tolérance » slogan pourtant repris par les camarades gouvernementaux
de l’époque ! La critique aux camarades du passé reste fraternelle :
un antiracisme de façade « a relégitimé le phénomène raciste et banalisé
la discrimination ».
Comme nos petits rapporteurs ne peuvent pas tout
inverser ni réinventer, ils concèdent que le chômage (patronné par les
camarades ministres) « d’élément structurel de l’économie capitaliste
impute désormais aux individus la cause de leur non-emploi ». L’innocence
les mains pleines confine au ridicule à cet endroit. La solitude du chômeur
sans diplôme ou avec, frappe autant l’ouvrier « blanc raciste » que
le « noble immigré multiculturel ». Et aussi vrai qu’il y a une
approche « handicapologique » des problèmes sociaux par les compères
de droite gouvernementale ou les camarades de gauche gouvernementale !
Toujours dans l’invention, et vues d’avion, les
émeutes de banlieue de jadis sont traduites en « affirmation des enfants
d’immigrés en réaction à la violence raciste »… pas policière ni
patronale, car nos rapporteurs respectent les institutions qui fondent l’Etat
de droit.
Haut fait d’armes de l’équipe gauchiste de
Mitterrand, comme l’a reconnu le petit Julien Dray récemment, la Marche des
beurs – qui fait l’objet de la promotion du pitre Djamel – fût le nec plus
ultra de la lutte anti-discriminatoire contre la « pédagogie
couscous » ; quand elle ne fût qu’une campagne promotionnelle du PS.
Toujours dans la contestation fictive, ou la volonté de dépasser les anciens
clichés, les petits rapporteurs daubent le slogan afférent « touche pas à
mon poste » en celant la vérité mitterandienne : « ce slogan… a
dépolitisé le problème ». Il a surtout fait croire aux jeunes de cette
époque que la politique se résumait à cette jérémiade antiraciste à condition
de laisser les politicards du PS et leurs gauchistes s’occuper de la vraie
politique. C’est exactement avec la même méthode que procède nos cuistres
gouvernementeurs puiqu’ils s’en servent d’argument pour soutenir que « le
racisme n’est pas traité comme une question politique mais comme le défaut d’une
socialisation nationale ». Du Derrida dans le texte ? Non encore une
fois ces gens veulent faire passer des vessies pour des lanternes le racisme
tels qu’ils le conçoivent est un SENTIMENT VAGUE comme l’antiracisme qui permet
aux gogos qui l’avalent de croire participer à la politique alors qu’on les
fait surnager dans une guimauve inoffensive. Derrière leur esquive de la
problématique de l’assimilation ou de l’intégration (honnie comme impie) la
vraie question reste : la SOCIALISATION des jeunes voués au chômage
capitaliste et l’impéritie des gouvernants.
Croyant toujours pouvoir faire ficeler les masses
dans leur fausse politique, magma idéologique moraliste, ils conseillent leurs
maîtres gouvernants en insinuant que « des critères socio-économiques
dissolvent le problème en privilégiant la question sociale » ; leurs
maîtres n’ont pas besoin de la leçon sur le sujet depuis 40 ans ils nient toute
existence de la classe ouvrière multiraciale. Plus pervers ils se servent
encore de la résonance individuelle (dixit l’ouvrier français ou immigré fait
son propre malheur, réflexion typique de l’ancien CERES de Chevènement) :
« Subsumant la question éthique (sic) à la question sociale l’ethnicité
ets imputable à la subjectivité des individus ». Ou encore dans le registre
gauchiste débilitant : « le discours déspécifie l’immigration en
l’assimilant à la question sociale ».
Coup de chapeau aux ancêtres en déspécification, la
gauche au pouvoir qui avait commencé à entrer dans « une logique de
reconnaissance d’une société multiculturelle » a été vachement freinée par
la méchante cohabitation de 1986 ! Et les commis d’Etat n’ont pas dû se
relire assez car ils se tirent immédiatement une balle dans le pied :
« La Gauche (avec un G majuscule) se voit accusée d’importer, à travers
son discours sur le « multiculturalisme » un « modèle
anglo-saxon » contraire à la « tradition française ». Dont acte.
LA PERCEE DES AMIS DE TARIQ RAMADAN
« L’IMMIGRATION A ETE TRANSFORMEE EN
PROBLEME » assurent les conseillers obscurs de Hollande. Car elle n’est
pas un problème en période de crise pour tous ceux qui patientent à Calais ou
qui se noient au large de Lampedusa ? Car elle n’est pas un problème pour
tous les prolétaires français qui font la queue pour un logement ou pour du
travail ?
Visant les concurrents de la droite bourgeoise et
de l’extrême droite villageoise, squizzant surtout la crise de leur système
capitaliste républicain, ils déplorent : « On a refabriqué
officiellement de l’altérité ». Ce qui est vrai et faux à la fois.
Gouvernements de gauche comme de droite se plaisent à jouer sur tous les
tableaux pour inventer des différences entre prolétaires nationaux et immigrés.
Mais aussi la décomposition des rapports sociaux remet au premier plan des
communautés religieuses et des croyances et comportements rédhibitoires. Il s’agit
toujours pour les conseillers en élimination de problèmes raciaux plus que sociaux
de nier la crise politique et économique de leur classe d’appartenance. Et de
dénoncer des présupposés qui ont fait fureur du fait de « l’effritement du
pouvoir intégrateur des grandes institutions (sic) que sont l’école les
syndicats, les églises (resic) sous le boutoir de la crise économique ».
Car « l’égalité juridique formelle existe » mais tout est de la faute
à la discrimination raciste ! Tout comme « l’immigration n’est pas un
potentiel de fragilisation de la société française et du « modèle français »
que les dirigeants « à leur insu ont contribué à ethniciser les rapports
sociaux ». C’est toujours le monde à l’envers, l’envers de la réalité chez
les élites. Des rapports sociaux décomposés et la négation des classes, n’ont
pas généré les pertes d’identité que nous subissons mais c’est le racisme,
catégorie immanente et insaisissable qui a fragmenté les nations, même si nos cuistres
restent hexagonaux dans la théorie.
Le « foulard islamique », non pas
importation de malheureux désocialisés ou non reconnus comme citoyens devient
dans la version clownesque des conseillers de l’Elysée « transmutation de
conflits locaux en affaire d’Etat ». Mieux : « c’est une affaire
qui n’en est pas une » pour des gens qui habitent le cinquième et le
seizième arrondissement parisien.
Les amis de Tariq Ramdan sont nombreux
apparemment chez les conseillers de l’Elysée qui décrient « une logique de
soupçon à l’égard de l’islam », faisant mine d’oublier le ramdam
impérialiste mondial contre l’hydre Al Qaida auxquels ils ont totalement
adhéré. Ils peuvent assaisonner la laïcité à leur nouvelle foi multiculturelle,
celle-ci « n’implique pas la liberté par les élèves de manifester dans l’établissement
scolaire leurs convictions religieuses ». Tiens l’enceinte des écoles « républicaines »
devrait devenir le foutoir des querelles de croyance religieuse ?
Il y a aussi des féministes bourgeoises parmi les
conseillers : « L’Europe a tardé à faire émerger une politique antidiscriminatoire
(…) », heureusement : « la stratégie politique de la lutte
contre les discriminations proprement dites émane de l’usage tactique du droit
européen (sic) par les luttes féministes ».
Quittons les catégories pour revenir au cœur de
la production capitaliste, l’entreprise. Les petits rapporteurs vont encore une
fois saluer leur vrai pays, pourtant raciste l’Europe : « Depuis 1995
la commission européenne a initié la reconnaissance des discriminations et du
racisme dans l’entreprise ». Ce dont se fout le patronat sauf si un
salarié porte plainte. Mais pas la CGT, ce grand syndicat gouvernemental
saboteur des grèves généralisées : « … qui a initié des recherches
sur le racisme dans l’entreprise et l’action syndicale à son égard ». N’est-ce
pas grâce à notre chère camarade M. Aubry en 1998 qu’a été reconnu en France l’existence
des discriminations raciales et la responsabilité de l’Etat ». C’est sans
doute pourquoi la camarade Aubry ne participe pas à un gouvernement raciste !
Encore une couche de satisfecits pour un autre camarade
gouvernant Jospin : « Jusqu’au milieu des années 2000 (cf.
gouvernement Jospin-Chirac) l’Etat a initié une « politique de prévention
et de lutte contre les discriminations ». C’est pourquoi les racistes l’ont
fait tomber ? Ou pour sa politique d’austérité anti-ouvrière ?
Gloire au « rôle pionnier des représentants
et militants syndicaux dans la lutte contre les discriminations ». Oui
gloire aux saboteurs des grèves des blancs !
On regrettera que « les institutions clés d’une
politique répressive (justice, police, gendarmerie…) n’ont pas été formées à la
politique anti-discrimination ». Vous aurez remarqué que la politique
répressive n’est nullement mise en cause par nos supplétifs d’Etat.
Toujours dans l’inversion permanente des
causalités je ne peux résister à vous citer cette causalité cul par dessus tête
de nos pervers rapporteurs : « L’interdiction aux mères d’élèves de
porter le voile dans les accompagnements scolaires… a généré la libération de
la parole raciste ». Et du Tariq Ramdan pur jus : « L’islam a
été stigmatisé comme obstacle à l’intégration… alors que tous les travaux
scientifiques (sic) sur le rapport des musulmans à la société française
invalident cette analyse » !
Les stupidités alternent avec des jugements de
valeur abstraits. N’est-il pas scandaleux que les parents immigrés jactent un
mauvais français à leurs enfants à la maison au lieu de continuer à communiquer
dans leur langue d’origine ? La laïcité n’est pas une valeur mais l’islam
si. L’école discrimine (qui, quoi, comment). L’ensemble du marché du travail n’est
pas ouvert à toutes les nationalités ; alors pourquoi pendant cinquante
ans la gauche et les syndicats ont-ils exclus les non nationaux des « nationalisations » ?
Surchômage des immigrés, à voir. Discrimination des immigrés au recrutement ?
Et les femmes, les handicapés, les sans diplômes…
Des affirmations absconses non explicitées ponctuent
invariablement ce lamentable rapport hétéroclite: « L’ethnicité n’est
pas une qualité intrinsèque de certains groupes c’est au contraire le produit
de rapports de pouvoir » !? Celui du gouvernement Hollande et de la
masse qui croule sous les impôts ?
Nouveau concept hollandais la « maltraitance
politique » contre des « populations vues comme immigrées ».
Mieux : « surdité politique aux questions démocratiques majeures
soulevées par les populations elles-mêmes ». Il est incontestable que l’exigence
de port du voile, de la soumission de la femme, de son éjection des lieux
réservés aux hommes en France en Tunisie ou en Egypte a été un apport majeur « aux
questions démocratiques » !
On pourrait continuer comme cela longtemps mais
les rapports rabâchent les mêmes âneries, les mêmes écarts par rapport à la
vérité sociale que cela deviendrait fastidieux. Tout est la faute au racisme, à
la colonisation, à l’extrême droite et jamais à la connerie. Ces bourgeois
adipeux nient la question sociale au nom d’une hystérie antiraciste, la « racialisation »
devenant le stade suprême de l’exploitation.
Si la ségrégation des élites fût évoquée en
passant, il n’y a aucune explication autre que la morale antiraciste à la
réalité de la « ségrégation sociale » qui concerne toute la classe
ouvrière nationale ou immigrée. La ségrégation ethnique serait plus forte que
la ségrégation sociale. Cette élite de larbins d’Etat se permet de se moquer
des victimes « qui se taisent », qui de toute façon n’ont pas leur
mot à dire dans les médias, dans les réunions syndicales et dans le barnum
électoral de ces faiseurs de rois démocratiques en toc.
C’est bien du gauchisme décomposé rallié à la
collaboration étatique que pouvait provenir un projet aussi verbeux,
totalitaire et imbitable : « La gouvernance doit s’immiscer partout ».
La « justice » doit sévir contre le racisme comme si la justice y pouvait
grand-chose. Plus effrayant et d’inspiration khmer rouge la police de la
société antiraciste propose de créer partout des groupes de contrôle et des
réseaux locaux de vigilance antiraciste, une formation accélérée des profs au
module antiraciste et à la diversité… comme au Canada, d’inventer une nouvelle
histoire planétaire avec des grands hommes non plus blancs mais noirs, arabes,
etc. Et développer les langues des ex-colonies qui ne servent à rien pour
trouver du travail mais peuvent enfoncer un peu plus les pauvres dans leurs
spécificités régionales ou nationales.
Après les errements du mariage gay, Hollande a
fait marche arrière dans l’affolement mais il ne peut pas oblitérer que ce
magma grotesque est le produit du cortège de son milieu d’affabulateurs
conseillers des exploiteurs successifs du parti socialiste bourgeois.
- suppression du terme d'intégration
- reconnaissance des identités multiples et des cultures plurielles
- multiplication des instances de contrôle des droits des immigrés, dont une "cour des comptes de l'égalité"
- évaluation de la politique publique tous les 5 ans
- limitation du recours aux circulaires substitutives de la loi
- révision des programmes scolaires d'histoire en y intégrant "l'histoire des mouvements de population dans leur globalité", "ceux liés à l'esclavage et à la traite négrière, aux colonisations, à l'immigration économique..."
- augmentation du nombre d'étudiants étrangers dans les grandes écoles et les classes préparatoires intégrées
- renforcement des moyens et des méthodes pédagogiques de l'école pour les enfants en difficulté scolaire dans les écoles où sont scolarisés les enfants des milieux populaires.(du pipeau !)
- développement des langues vivantes des immigrés à l'école
- suppression des règles scolaires discriminatoires concernant notamment le "voile"
"l'histoire
des mouvements de population dans leur globalité", "ceux liés à
l'esclavage et à la traite négrière, aux colonisations, à l'immigration
économique..."
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/societe/rapport-sur-l-integration-vers-une-laicite-de-compromis_1307345.html#sify0l6Io5JSYkDQ.99
Ou sur le site
du gouvernement.
[1] Les
élites se moquent d’ailleurs de l’antifascisme pipole des agités gauchistes en
rappelant dans une note qu’il est vain de communier contre le nazisme par
exemple « avec la lettre de Guy Môcquet 2007 ou en confiant aux enfants
des écoles la mémoire des 11.000 enfants juifs de France tués pendant l’holocauste
2008. Mais pour tacler le blaireau Sarkozy.
[2] En note
il sera ajouté plus loin contre l’inévitable accusation de couchage sous
l’idéologie américaine, que la discrimination positive américaine « vise
un objectif patriotique ». Tu l’as dit bouffi.