(GUERRES DIVERSES ET MISERE SOUS LA
TABLE FRANCHOUILLARDE)
« Ravis par
Marine », tel était le titre du reportage de la troisième
chaîne de TV gouvernementale. On allait enfin plonger au cœur de
l'extrême droite par un suivi de ses électeurs à la veille des
dernières municipales. En bonus : portes ouvertes dans
l'appareil de la duchesse Marine, l'héroïne du Pas de Calais et des
Bouches du Rhône, avec stages de formation aux relations avec le
smédias. Sainte Marine selon la mamie indigne Bardot, « la
voix des ouvriers ces invisibles », selon l'oratrice blonde
oxygénée et ganache du père dans les métingues des chômeurs
ex-électeurs du PCF du 62 et conclaves pour mamies racistes du
pourtour méditerranéen. On eût droit à tous les poncifs qui font
frémir le gauchiste moyen : la manipulation des foules via les
faits divers, l'idéologie sécuritaire des sous-flics municipaux, la
haine rampante des étrangers basanés. En surimpression
apparaissaient aléatoirement les spécialistes politologues qui nous
« expliquaient » le marasme électoral, et cette truie
philosophique « le chômage massif au nord et au sud » de
l'hexagone, cartes électorales à l'appui. Sans oublier l'étiolement
du citoyen ordinaire comme sans-culotte indifférencié et
désappointé.
Le Figaro sarkozien a
conclu hâtivement à un flop :
« LE
SCAN TÉLÉ - Le documenteur Ravis par Marine (Le Pen) de
Frédéric Biamonti a réuni seulement 1,6 millions de
téléspectateurs, soit 6,6 % de part d'audience.
Ravie par les audiences,
France 3? Pas vraiment... Hier soir, la chaîne du service public
diffusait
Ravis par Marine (Le Pen), le documentaire de
Frédéric Biamonti qui s'intéressait à cinq grandes figures du
Front national (Steeve Briois, David Rachline, Valérie Laupiès,
Gilbert Collard et Florian Philippot). Dans le contexte actuel et au
vu de la montée du parti dans les sondages, la chaîne pensait
certainement réaliser un bon score. Raté... L'enquête n'a réuni
qu'1,6 millions de curieux (soit 6,6% une part d'audience). Deux
facteurs peuvent certainement expliquer cet échec. D'abord la
concurrence, puisque TF1 démarrait ce soir-là une nouvelle saison
de son inépuisable
Famille formidable, France 2 diffusait des
inédits de sa série phare
Castle et M6 misait elle-aussi sur
une série en lançant
Extant, porté par
Halle
Berry.
Au-delà de la concurrence, la faible audience de France 3 témoigne
aussi peut-être d'une lassitude des téléspectateurs sur le sujet.
Le Front national fait beaucoup parler. Pas forcément
regarder... ».
Télérama fournit un
meilleur résumé qui se fiche de la faiblesse de l'audimat aussi
frauduleux sur la perception de la réalité :
Synopsis de Ravis par
Marine (Le Pen)
« Longtemps
groupuscule contestataire, le Front national est devenu un instrument
pour la conquête du pouvoir. Frédéric Biamonti est allé à la
rencontre des cadres de ce nouveau FN pour écouter leurs
motivations, revenir sur leur parcours et cerner les contours de la
nébuleuse du «Rassemblement Bleu Marine». De Hénin-Beaumont à la
Camargue, ce documenteur suit Steeve Briois, David Rachline ou encore
Florian Philippot ainsi que les militants frontistes qui les
entourent. D'où viennent-ils, quelles sont leurs familles politiques
d'origine ? Pourquoi ont-ils rallié Marine Le Pen ?
On nous l'a suffisamment
martelé : le FN a fait peau neuve. Par un curieux tour de
passe-passe idéologique incarné par Marine Le Pen (et
particulièrement bien relayé par les médias), le parti d'extrême
droite aurait perdu son image sulfureuse et xénophobe pour incarner
une sorte d'ultime espoir pour les plus démunis, un refuge
ouvert à tous les déçus de la politique.
Une fois qu'on a dit ça,
il n'est pas inintéressant d'observer comment cette mystification se
construit sur le terrain, sur les marchés, jour après jour.
Frédéric Biamonti mène l'étude avec sérieux, en suivant
plusieurs candidats aux municipales de 2014 : Steeve Briois à
Hénin-Beaumont, Gilbert Collard à Saint-Gilles, David Rachline à
Fréjus, Valérie Laupies
à Tarascon ou Florian Phillipot, « para-chahuté » à Forbach.
D'un thé dansant à une distribution de tracts, le populisme se
porte plutôt bien, adaptant son discours aux régions (la pauvreté
au nord de la France, l'immigration au sud), recueillant de plus en
plus de suffrages. Ce long film électoral n'a pas le charme espiègle
des récits de Serge Moati et ne propose pas de fracassante analyse
de fond ; il capte simplement le quotidien d'une campagne, l'appareil
politique qui se rode, la démagogie de proximité qui opère,
hameçonnant une colère sociale largement exprimée, même si, d'une
ville à l'autre, le FN ne rencontre pas le même accueil : si Briois
triomphe à Hénin-Beaumont, élu au premier tour, Philippot est
écrasé à Forbach (son face-à-face avec un fils de déporté
tzigane offre une séquence particulièrement forte). Les
électeurs frontistes, eux, se bornent dans l'ensemble à ressembler
à leur caricature : au meeting de Marine Le Pen, ils crient : «On
est chez nous, on est chez nous ! » Alors, bienvenue chez eux. —
(Erwan Desplanques).
C'est le documenteur
suivant de FR3 sur la trajectoire du père Le Pen qui est plus
intéressant. Le commis d'Etat retraité Badinder révèle (ce que
nous avons toujours expliqué sur ce blog et dans les articles de RI)
que Le Pen paternel n'a été que de la gonflette mitterrandienne
pour marginaliser la droite bourgeoise ; Mitterrand a accédé
volontiers à la demande du vieux cacique d'être intronisé à la
télévision. Hollande ne fait que plagier son maître dans la
continuité.
« Toutelatele »
ajoutait sur le premier documenteur : « Autrefois simple
force de contestation, porte-voix protestataire, et éternel
punching-ball de l’arène politique, le FN se comporte dorénavant
comme les autres partis et est devenu un instrument de conquête du
pouvoir. Lors des municipales et Européennes de 2014, le parti de
Marine Le Pen a réussi à faire élire 12 maires et est arrivé en
tête dans 71 départements.
Le journaliste Frédéric
Biamonti est allé à la rencontre des cadres de ce FN « new
look » pour écouter leurs motivations, recueillir leurs
parcours et cerner les contours de cette nébuleuse en gestation :
le rassemblement Bleu Marine. De Hénin-Beaumont à Fréjus, de la
Camargue à Forbach, Ravis par Marine (Le Pen) a suivi
Steeve Briois, David Rachline, Valérie Laupies, Gilbert Collard et
Florian Philippot, ainsi que les militants frontistes qui les
entourent ».
UN PARTI OLIGARCHIQUE PUANT
Le FN, comme le démontre
plus sérieusement le second documenteur, n'est en fait qu'un parti
bourgeois comme les autres. Ce sont des énarques qui en rédigent
les textes officiels à chaque étape de son histoire chaotique.
C'est l'énarque Gérard Longuet, devenu ministre de la Défense sous
Chirac, ex fondateur d'Ordre Nouveau et du Gud qui en rédige les
fondamentaux baptismaux dans les années 1970 quand Le Pen grille
tous ses fachos concurrents. C'est le haut fonctionnaire Bruno Mégret
qui fabrique la première « dédiabolisation ». C'est le
petit mignon en cravate haut fonctionnaire Filippot qui organise les
jupons légaux et soft de Marine. Lors de la bagarre avec le clan
Mégret, c'est le vieux cacique qui liquide avec l'arrogance d'un
dictateur au petit pied les rivaux mégretistes. La
« dédiabolisation » instaurée par le haut fonctionnaire
banni devient pourtant une victoire à la Pyrrhus puisque Marine se
coule dans ses basques, laissant le vieux délirer dans son coin.
Marine la sainte Jeanne des boutiquiers garde cependant les mêmes
prérogatives régaliennes que le vieux dictateur pour les
nominations intra-muros. Les laquais sont aux petits soins avec la
caïdate.
Or ces prérogatives sont
les mêmes que celles des caciques Mitterrand, Sarkozy et Hollande,
tout le monde le sait. Ils font et défont leurs larbins. « je
te nomme ministre de ceci ou de cela » sussure le Sarkozy
Waterloo aux sous-fifres de Fillon. Ainsi va la politique d'achat
politicienne bourgeoise. On prend les mêmes corrompus, on les achète
et on recommence.
MARINE ARLETTISée et la
SIXIEME COLONNE
Le problème est que la
prestation de la fifille Le Pen a un air de déjà vu. Avec la même
dentition carnassière que le père et le cheveu oxygéné plaqué,
elle mime à tout crin notre pauvre trotskienne rangée des
barricades Arlette Laguiller (qui s'en est offusquée, droits
d'auteur oblige). Il n'y a plus le tristounet « travailleuses,
travailleurs » mais la référence « aux ouvriers, aux
chômeurs, aux invisibles » quoique le documenteur pas toujours
menteur décèle le classique double voire triple mensonge
électoraliste. Au nord on papote avec les victimes françaises du
chômage, au sud avec les mamies effrayées par le nombre grandissant
d'enfants d'immigrés dans les écoles et les chapardeurs de
scooters.
Là est l'intérêt du FN
pour la bourgeoisie. Il remplace le gauchisme dans sa fonction de
rabattage électoral. Les gauchistes n'ont jamais été très bons
sur ce terrain car ce sont surtout des appareils d'intellectuels
individualistes, anciens étudiants devenus profs pour la plupart ou
cadres administratifs, qui manient l'utopie comme le paysan la serpe.
L'échec du Front de gauche mélanchonien, comme pneu de rechange
d'un PCF décrépi, est bien le symbole de l'agonie électorale du
gauchisme. Bien que nombre d'anciens trotskiens du NPA aient rejoint
le parti hétéroclite du PN Mélanchon, il n'est apparu que comme la
créature de bobos gauchistes arc-boutés aux croyances
enchanteresses d'une population en voie de fusion universelle
franco-immigrée de la fin du XXe siècle post-stalinien.
Le danger communiste
n'est plus ce qu'il était sous domination stalinienne. Place au
danger communautariste et djihadiste. Les immigrés, toutes
nationalités maghrébines confondues, ont remplacé bolcheviques
opportunistes et juifs apatrides d'avant-guerre.
L'instrumentalisation mondiale du danger djihadiste n'est plus un
simple rejet des immigrés, mais ceux-ci sont désignés comme hier
la cinquième colonne
. En lien peu ou prou avec leurs frères djihadistes en musulmanie.
A cette aune le FN ne se
différencie ni d'Obama ni du gouvernement français ni de Poutine,
qui est la référence number one pour Marine et ses fans. Les
officiels gouvernementeurs de tous les pays dénient tout racisme et
tout ostracisme de leur part vis à vis des populations immigrées,
parquées au pied des Préfectures. Et désignées comme surnombre
encombrant avec l'exposition quotidienne des « envahisseurs »
(population d'individus des couches moyennes fuyant des pays perclus
par de sanglantes et croissantes « guerres intestines et soit
disant religieuses ») pour lesquels aucune mesure de protection
réelle de ces victimes de la barbarie des guerres provoquées par
ces mêmes vertueux puissants n'est ni envisagée ni discutée. Au
contraire on laisse des partis européens tarés genre FN se charger
de stigmatiser les « en trop », mais surtout entendus
comme pourvoyeurs de « progénitures terroristes » qui
vont s'éduquer aux égorgements djihadistes avant de revenir,
vipères réchauffées au pays, telle une... sixième colonne
historique pour étrangler l'Occident.
DANS LA MISERE IL NE
FAUDRAIT VOIR QUE LE RACISME EHONTE ET PAS LA GUERRE DE TOUS CONTRE
TOUS
Le FN électoraliste
« dédiabolisé » ne surfe pas que sur des fantasmes. Le
tissu social d'antan est détruit par la floraison des supermarchés
et l'implantation des bazars orientaux ou pakistanais. Bien sûr que
les gouvernements, sous égide européenne, jouent de la division des
mœurs maintenues et encouragées qui dénaturent les relations de
classe entre prolétaires immigrés et de souche européenne. Au nom
de la tolérance du marché on justifie toutes les intolérances. Les
tribunaux aux ordres condamnent les critiques du port du voile et
autres abattages rituels : la culture musulmane a besoin de
l'égorgement des animaux de consommation, tolérons donc la coutume
comme l'Espagne a pour tradition de torturer les taureaux avant de
les abattre, comme aussi des traditions tribales africaines ont
besoin de l'excision des femmes. Respectons la culture de chacun même
si elle est la condition du maintien de toutes les barbaries. Pour la
première fois une partie des édiles musulmans aux Etats-Unis et en
France s'est démarquée des égorgeurs djihadistes,
c'est tout à leur honneur sauf qu'ils ne se sont pas désolidarisés
des bombardements de populations civiles par les bombardiers
américains, israéliens et français.
LA GUERRE OBSCURE FAIT
PARTIE DE LA MISERE MODERNE
Tous les médias
affirment que la guerre est finie, guerre classique s'entend. Ce ne
sont plus que guerres d'insurgés terroristes, de bandes armées en
cagoules. Ajoutant invariablement ce mensonge : les démocraties
ne se font jamais la guerre entre elles. Non pas précisément, elles
se font quand même la guerre de manière interposée, médiatisée
par leurs différents clans terroristes manipulés en sous-main. Ni
le FN, ni l'UMP, ni les édiles musulmans ne critiquent les guerres
menées par le gouvernement Hollande. Il y a va de l'intérêt
national et de la préservation des prébendes étatiques dont
bénéficient ces divers groupements de gangsters capitalistes.
Le FN, lui dont la
référence est la pleurnicherie sur la décolonisation (les immigrés
étaient tenus en joue) dit vouloir le pouvoir, rien n'est moins sûr.
Marine est certainement consciente qu'elle est vouée à demeurer une
potiche punching-ball comme son père. Le FN reprend non seulement le
rôle critique impuissant du gauchisme mais celui du parti stalinien.
La jointure est claire même avec les quelques ex militants CGT ou
PCF ralliés à ce parti bourgeois faire-valoir.
Le programme lepéniste
ne peut même plus prétendre glorifier le libéralisme à tous crins
qu'il défendait jadis à la queue de Thatcher. Il copie le programme
de l'Etat d'assistance post-Libération et va même jusqu'à défendre
les nationalisations à la manière du PCF triomphant sur la division
du prolétariat entre privé et public. L'Etat aux mains du FN
retrouverait des vertus sociales pour les « invisibles ».
Promesses d'alcoolique.
Fonction d'opposition
classique modernisée enfin: non plus cet hypocrite œcuménisme
stalino-gauchiste d'une mythique union français-immigrés (exclus de
l'emploi dans les nationalisations) mais division de la classe
ouvrière dans une rivalité perverse d'aides sociales et de
traitement salariaux où le travail au noir est sanctuarisé par les
patrons et la « préférence nationale » une bouée pour
les électeurs ravis par cette clique de hâbleurs. Les familles
« nombreuses » d'immigrés sont montrées du doigt, tout
en se montrant du doigt elles-mêmes puisqu'elles concentrent misère,
ostracisme et voyoucratie. Les élus FN ont beau jeu de se promener
dans les quartiers « dégentrifiés » au centre de villes
provençales aux murs dégradés où les commerces ferment du fait
des agressions multiples par les « jeunes suédois ».
Rendue invisible par les
médias et ridiculisée par les clowns syndicaux, la classe ouvrière
inter-nations est réduite à nouveau au fantasme des classes
dangereuses du XIXe siècle, avec ses rues coupe-gorge, ses apaches à
rouflaquettes. Mais la tiers-mondisation effective des quartiers
(échoppes bazars et halal, accoutrements religieux, arrogances de
petites frappes, etc.) n'est jamais décrite par les documenteurs. Il
existe une guerre civile larvée dans des populations en manque de
repères classiques (classistes), une hostilité sous-jacente mêlée
de peurs et de fantasmes dans les métros et les trains, ignorée ou
méprisée par les bobos militants pour les places dans les syndicat
ou partis divers gauches, donneurs de leçon d'antiracisme. Cette
guerre civile ne peut pas s'exprimer autrement que dans les
discussions de bistrot ou par la pseudo expression du vote dit
représentatif régi par les élites. Elle n'est en réalité
qu'atomisation des misères spirituelles, sociales et politiques.
LA PROPAGANDE VEUT FAIRE
CROIRE A UN VIDE SOCIAL ET POLITIQUE
Il se dégage un
sentiment d'impuissance, d'aquoibonisme, d'envie de repli sur soi
pour tout spectateur passif. Et on veut lui enfoncer dans le crâne
le danger d'une accession au pouvoir du FN face à l'irresponsabilité
de l'abstentionnisme prolétarien, à la saloperie de l'électeur
ordinaire du FN (dixit le pourri Tapie).
Il existe pourtant une
thèse – communiquée par un mien ami – des possibilités et
conditions d'un accès au pouvoir de Marine Le Pen en 2017. Sarkozy
c'est parti pour être Waterloo, Hollande la Bérézina. D'aBord un
bon attentat bien sanglant à Paris qui trémousse l'opinion.
Donc posons une victoire
« bleue marine » sanguninolente pour marins à courte
vue.
Elle emporte donc haut la
main la présidentielle de 2017 face à Fillon, Juppé ou Sarkozy. En
attendant de dissoudre le Parle-ment que fait-elle ? Elle ne
peut rien faire sans l'aval de la finance. Son parti de clochemerle
ne contient pratiquement pas de zigotos formés à la gestion de
l'Etat capitaliste et son programme est creux comme une baleine de la
marine, inapplicable et abscons. Le capital a besoin d'un afflux et
d'un renouvellement constant de prolétaires immigrés. La pauvre
sainte Marinette fait donc appel à un Borloo ou à un Bayrou à
condition qu'ils acceptent un ministre de l'Intérieur qui renvoie un
peu plus d'immigrés.
Pas très crédible, il
s'en suivrait une crise politique et sociale d'ampleur à faire
frémir tous les financiers de la planète. Et c'est eux et les
élites politiques bourgeoises qui réduiront les prétentions du
parti hétéroclite de la Le Pen.
C'est tout pour
aujourd'hui, mais ces colonnes sont ouvertes à d'autres scénarios.
A vos plumes chers lecteurs. Qu'on s'amuse un peu.
PS : Le FN n'est pas
un parti fasciste ni d'extrême droite (puisqu'il a repris une
fonction du parti stalinien ou de l'extrême gauche électorale).
Cela ne signifie pas qu'il n'existe pas une minorité de cinglés
néo-fascistes. Ci-joint extrait de la Voix du Nord du 29 septembre.
Depuis hier, plusieurs
dizaines de militants néonazis de la région, de Belgique et du nord
de Paris ont posé leurs valises à Auchel pour participer au
« week-end du Trident », deux journées dédiées aux
nostalgiques du IIIe Reich. Au programme : cross, initiation au
self défense, barbecue et concert du groupe d'extrême droite
Lémovice. Les riverains passés hier après-midi à proximité du
stade Balsy ont même eu droit à une partie de foot entre
gros bras aux cheveux ras... PAR ARNAUD DÉTHÉE
« Car c'est en
toute impunité que ces skinheads - dont certains trimballaient
un masque d'Adolf Hitler - ont investi hier après-midi le stade
municipal pour entamer une partie de ballon sous le regard ahuri des
quelques gamins qui ont pris la poudre d'escampette... La trentaine
de gaillards tatoués au crâne rasé pouvait dès lors s'ébattre
joyeusement dans le pré sous les yeux des badauds et ceux de la
police restée discrète. Ce match surréaliste faisait partie du
programme des réjouissances concocté par les membres du mouvement
d'extrême droite radical Troisième Voie qui, sur internet, avait
gardé secret le lieu de la manifestation jusqu'à la dernière
minute... C'est finalement rue Georges-Brassens qu'un petit drapeau
tricolore affublé de l'autocollant « Stop à l'islamisation »
indiquait hier matin le point de chute aux voitures belges, picardes
et parisiennes qui s'y pressaient dès 10 heures. Alors qu'on la
croyait moribonde depuis près d'un an - et l'affrontement entre
identitaires et cégétistes sur le marché d'Auchel qui avait fait
grand bruit - la Maison de l'Artois a donc repris du service. Au
grand dam du maire qui avouait son impuissance à juguler le
phénomène. « Tant qu'ils ne causent pas de trouble à l'ordre
public, on ne peut rien contre ces gens-là, soupire Richard Jarrett.
Comme moi, la police est aux aguets depuis 72 heures. Je
remarque au passage qu'ils ne sont pas Auchellois. Je ne minimise
pas, je n'ai guère de moyens d'intervenir. Je reste néanmoins
vigilant. » Plus radicale, l'extrême gauche locale -
passablement agacée par les aises prises par leurs adversaires -
n'excluait pas l'affrontement dans la soirée. « C'est
inacceptable qu'ils puissent se balader au vu et su de tout le monde
sans que personne ne bouge, tonnait froidement hier ce militant
antifasciste. Ce sont des durs du mouvement skinhead. Le groupe
néonazi Lemovice a déjà été interdit en France. Il se réclame
d'Hitler dans les paroles de ses chansons ! Après leur
match, j'ai vu des gars avec des croix gammées tatouées sur le
corps aller boire des verres en centre-ville. Ça chez nous, on ne
peut pas cautionner... »