Alors que notre bourgeoisie nationale nous amuse avec ses affaires financières à la noix qui font pouffer la City de Londres, il se passe des choses plus graves à l’international. Il faut délaisser la servile et unanime presse de chiottes française pour examiner le problème militariste ou les menaces récurrentes du petit gros de Corée du Nord, Kim Jong II, fils à papa peu sûr de son avenir dans un pays en quasi autarcie, autrement dit en voie d’étouffement.
Radio Canada fournissait début avril les infos
suivantes :
Les
États-Unis ont positionné une plateforme-radar semi-submersible pouvant
détecter les missiles balistiques et un contre-torpilleur capable d'envoyer des
missiles près des côtes nord-coréennes, a affirmé lundi un responsable
du Pentagone. Selon la source du Pentagone qui a voulu conserver
l'anonymat, ce déploiement est une initiative « de prudence » pour
que Washington puisse avoir « plus d'options en matière de missiles de
défense si cela devenait nécessaire ». La chaîne américaine CNN
ajoute que cette initiative pourrait s'inscrire dans le cadre d'un déploiement naval
plus important. Plus tôt lundi, les États-Unis ont annoncé avoir déployé
des avions de chasse furtifs F-22 en Corée du Sud, son allié. Arrivés dimanche,
les avions doivent participer à des manoeuvres américano-sud-coréennes jusqu'au
30 avril. Ces déploiements se font sur fond de tensions avec la Corée du
Nord. Pyongyang a déclaré il y a trois jours être en état de guerre avec la
Corée du Sud après s'être irrité des manoeuvres militaires américaines chez
son voisin. Au cours des dernières semaines, le régime de Kim
Jong-un a multiplié les menaces, se déclarant prêt à mener d'éventuelles
frappes contre des cibles militaires américaines avec ses missiles et ses
unités d'artillerie à longue portée. Pyongyang a évoqué comme cibles l'île de
Guam, Hawaï et le continent américain. La Corée du Nord a déjà menacé de
lancer une attaque nucléaire contre les États-Unis et la Corée du Sud. Mais malgré
le tir réussi, le 12 décembre dernier, d'une fusée considérée par la Corée du
Sud et ses alliés comme un missile balistique, les experts ne pensent pas que
la Corée du Nord dispose de missiles équipés de charges atomiques capables de
frapper le continent américain, ni l'île de Guam ou Hawaï.
Washington a
tout de même déclaré prendre au sérieux les menaces de la Corée du Nord, mais
la Maison-Blanche a noté lundi que la rhétorique belliqueuse de Pyongyang
n'était accompagnée d'aucune action militaire, « que ce soit par une
mobilisation à grande échelle ou dans le positionnement de
ses forces ». De son côté, la présidente sud-coréenne Park Geun-hye a promis lundi une réponse militaire forte et rapide en cas
d'attaque de la Corée du Nord ».
Toute cette agitation relève plutôt de l’exhibition
de biceps plutôt que d’une option prioritaire, comparée au battage régulier
contre l’Iran ou les divers terrorismes à la mode.
Les escarmouches entre les deux Corées sont
récurrentes. Déjà en 2010, les corps de deux civils avaient été découverts sur
une île sud-coréenne bombardée la veille par l'armée nord-coréenne, plus deux
soldats et 18 blessés. Les deux civils tués, qui étaient portés disparus,
étaient âgés d'une soixantaine d'années et appartenaient à un groupe de 12
maçons qui construisaient des logements pour les soldats stationnés sur l'île,
selon l'agence Yonhap.
Séoul (capitale du sud) avait aussitôt riposté et
promis des représailles. Ces affrontements étaient déjà présentés comme parmi
les plus graves depuis la guerre de Corée (1950-1953) dans une zone de la dite mer
Jaune que se disputent les deux Corée et qui a été le théâtre d'autres incidents
meurtriers par le passé. L'agression nord-coréene avait provoqué un tollé dans
les principales capitales capitalistes. Les Etats-Unis plaidant pour une
réaction internationale «mesurée et unie» y compris avec la Chine, principal
allié du régime de Pyongyang (capitale du nord). Déjà était supposé exister un
nouveau programme d'enrichissement d'uranium mené par le régime « totalitaire »
de Pyongyang (ou voyou si vous voulez). La bourgeoisie US, qui disposait déjà
de 28000 soldats déployés en Corée du Sud, jugeait «prématuré»
d'envisager une quelconque action militaire (il vaut mieux faire figure d’agressé
dans la guerre moderne). «Barack Obama devait s'entretenir incessamment par
téléphone avec son homologue et allié sud-coréen Lee-Myung-Bak » (toujours
en 2010).
«Nous allons travailler à une réponse avec la
Chine, avec tous nos partenaires du dialogue à six (les deux Corées, la Chine,
le Japon, les Etats-Unis et la Russie, ndlr) » avait déclaré Mark Toner,
un porte-parole du département d'Etat américain. «Cela sera une réponse mesurée
et unie». Washington espère une collaboration fructueuse avec l'empire du
Milieu. La Chine a déjà fait part de sa «préoccupation» et jugé
«impératif» de relancer le processus de négociations sur le nucléaire
nord-coréen. Moscou avait condamné les tirs nord-coréens et mis en garde contre
une «escalade». La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et d'autres pays
européens ont eux aussi condamné l'attaque nord-coréenne, ainsi que l'Otan. Le
Premier ministre japonais Naoto Kan avait ordonné à ses ministres de se
préparer «à toute éventualité».
Avril 2013, L’Express, seul hebdo à y consacrer
sa une sur le web, ne veut pas être dupe : « Roulez tambours, sonnez
trompettes : la Corée
du Nord a placé
son armée en ordre de combat, le 26 mars, et demandé à son artillerie de se
tenir prête pour frapper
les bases militaires des Etats-Unis. Venant de tout autre pays, des appels
aussi virils provoqueraient l'effroi. Mais les menaces
de Pyongyang ont été accueillies dans une indifférence totale ou presque,
car son armée est incapable de lancer un missile intercontinental. Si la Corée
du Nord doit faire peur, c'est peut-être pour cela : le régime de Kim
Jong-Un en est réduit à agiter des armes qu'il ne possède pas. Comme un
athlète qui prétendrait vanter la taille de ses biceps en montrant du doigt des
ballons gonflés à l'hélium... A quoi joue la dictature
dynastique de Kim Jong-Un? La Corée du Nord semble décidée à maintenir la
tension au maximum sur la péninsule. Son essai
nucléaire, le 12 février dernier, a entraîné de nouvelles sanctions de
l'Organisation des Nations-Unies (Onu). Le 11 mars, la dénonciation unilatérale
par Pyongyang de l'armistice
signé en 1953 avec Séoul, à la fin de la guerre de Corée, semblait destinée à
attirer l'attention, fût-elle hostile. De fait, dix jours plus tard, les 47
Etats membres du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, à Genève, ont accepté
la création d'une commission
d'enquête - la première du genre - sur les innombrables violations des
droits de l'homme en Corée du Nord. Pourquoi le régime de Pyongyang
cherche-t-il à attirer sur lui les feux des projecteurs, à la manière de ceux
qui affirment que la mauvaise publicité, c'est malgré tout de la publicité ?...
Pour tenter de comprendre, il faut sans doute se projeter à la place de
Kim Jong-Un. Arrivé au pouvoir après la mort de son père, Kim
Jong-Il, en décembre 2011, le leader de la Corée du Nord est très jeune: il
aurait entre 29 et 30 ans, selon ses biographes. En d'autres termes, il est au
début d'un mandat qui s'annonce long et qu'il pourrait garder "à
vie", s'il parvient à ne pas commettre d'erreur. Sa survie politique se
confond avec sa survie tout court. Comment, dès lors, prolonger le plus
longtemps possible son règne autocratique ?
A tort ou à raison, Kim Jong-Un peut estimer que
le moindre signe d'ouverture lui serait fatal. En Libye, Mouammar
Kadhafi a accepté d'abandonner son programme nucléaire sous la pression des
pays occidentaux avant d'être renversé par des rebelles appuyés par ces mêmes
pays occidentaux. Du point de vue de Kim Jong-Un, le précédent n'est guère
rassurant: mieux vaut prendre exemple sur le cynisme de Bachar
el-Assad, le leader syrien, et tenter par tous les moyens de conserver une
"dictature à l'ancienne".
Ce ne sera pas simple, car le régime est
vulnérable. Les menaces sont internes, d'abord : alors que 28% des enfants
nord-coréens souffrent de malnutrition chronique, comme le souligne un récent
rapport de l'Onu, les habitants sont de mieux en mieux informés sur
l'extraordinaire prospérité de l'ennemi historique sud-coréen, capitaliste et démocratique.
Mais l'essentiel du danger est ailleurs. Pour sa survie, Pyongyang dépend des
approvisionnements énergétiques, de l'appui financier et du soutien
diplomatique de Pékin. Or certains
intellectuels, en Chine, s'interrogent ouvertement sur la sagesse qu'il y a
à maintenir à flot un allié aussi imprévisible : les bonnes relations avec les
Etats-Unis ne devraient-elles pas l'emporter sur le reste, dans l'intérêt des
Chinois eux-mêmes? Nul doute que de telles questions sèment la panique, à
Pyongyang, dans les hautes sphères du régime. Ce qui explique, peut-être,
l'agitation et les déclarations martiales de ces derniers mois... ».
Dans son
enquête, publiée le mois dernier, le journaliste citait un membre anonyme des
services de renseignement de la Corée du sud: "Pyongyang recommandera aux
missions diplomatiques étrangères d'évacuer leurs ressortissants
étrangers", annonçait-il. Ce serait, selon ses dires, la deuxième phase
d'un plan en trois étapes, destiné à tout faire pour que la péninsule coréenne
semble se rapprocher de l'état de guerre... sans pour autant verser dans un
conflit armé. Auparavant, prédisait la même source, "Pyongyang multipliera
les déclarations menaçantes en direction du Sud afin de faire croire que la
guerre est imminente". De fait, c'est ce qui s'est produit...
Un agent
sud-coréen aurait correctement prédit l'enchaînement des événements jusqu'à
présent, qu'annonçait-il pour la suite? Rien de bon. Selon lui, la troisième
étape -celle qui reste à venir, si on le considère comme une source crédible-
prendra la forme d'un "attentat terroriste contre un édifice public dans
le Sud, tel qu'un aéroport, ou une attaque armée comme celle menée contre le
Cheonan".
Le Cheonan est une corvette de la marine sud-coréenne, dont le
naufrage, en 2006, a provoqué la mort de 46 marins. Séoul accuse Pyongyang, de
manière convaincante, d'avoir torpillé le bâtiment depuis un sous-marin.
Faut-il
craindre que la prophétie se réalisera? Difficile à dire. Nos confrères de
Séoul ont parfois tendance à dramatiser les très rares informations fiables
venues du Nord. Selon l'auteur de l'article déjà cité, Kim Jong-un aurait
échappé, l'an dernier, à une tentative d'assassinat - une information capitale,
si elle est exacte, mais qui n'est pas corroborée.
Pour autant,
l'action terroriste est un modus operandi largement éprouvé par le régime
nord-coréen, l'un des plus isolés de la planète. Outre des dizaines de
kidnappings menés au Japon et ailleurs, Pyongyang est parvenu à décapiter, en
1983, le cortège présidentiel sud-coréen, lors d'une visite officielle en
Birmanie. Quatre ans plus tard, peu avant les Jeux olympiques de Séoul, un Boeing
sud-coréen explose en vol avec 115 personnes à bord... Pyongyang nie, sans
convaincre, toute participation à ces actions.
Si le
leadership nord-coréen était un animal, il serait un loup affamé, errant dans
la forêt. Le loup est traqué. Il a faim. Et il sait que sa survie est en jeu...
Une guerre ouverte serait suicidaire de la part de Pyongyang. Mais personne ne
peut exclure une action terroriste ou, a minima, un tir symbolique de missile.
De la part du jeune leader nord-coréen, ce serait sans doute la manière la
moins risquée d'imposer son autorité au sein du régime ».
Assiégée et
prisonnière d’elle-même, la camarilla bourgeoise nord-coréenne, qui n’a plus
feu Chavez pour la soutenir moralement, exprime à son petit niveau l’affolement
de la bourgeoisie mondiale face à la crise sans solution, exprime donc qu’une « bonne »
(façon de parler) nouvelle guerre extensive donc mondiale est la seule solution
pour relancer l’économie capitaliste moribonde. Pas vraiment du goût des
mastodontes chinois et américain pour l’heure qui estiment encore avoir besoin
de préparation, et ne sont pas sûrs de leurs alliances diverses et aléatoires.
Sans compter que le prolétariat des pays riches est prêt à réserver des
surprises planétaires non seulement à la haute bourgeoisie mais aussi à ses
intellectuels vagabonds, seconds violons..