ou la grève en permanence des guignols gâchistes!
Comment
les sectes gâchistes1
NPA et LO tirent un bilan victorieux d'une défaite étirée dans le
temps2
« Après
trois mois de lutte et malgré l’érosion des taux de grève dans
les dernières semaines, en particulier en région parisienne,
l’intersyndicale cheminote CGT-CFDT-UNSA peut se féliciter d’avoir
mené jusqu’à sa dernière séquence des 27 et 28 juin sa
grève « dure et longue », sur calendrier de deux jours sur
cinq, commencée le 3 avril.
« Quel
bilan à cette étape et alors que gouvernement et direction de la
SNCF se flattent d’avoir fait adopter leur « pacte
ferroviaire » ? Tout serait-il ficelé et emballé ? Loin de
là. Neuf cheminotEs sur dix ont participé à cette grève, à un
moment ou à un autre. Les attaques de Macron et Pépy continuent à
être vomies. D’où les médias, surtout pro-patronaux, de
s’inquiéter des conséquences d’un conflit qui a encore creusé
le fossé entre des dizaines de milliers de cheminotEs et leur
hiérarchie. Climat dégradé, oui. Mais pas une raison de pleurer,
pour les cheminotEs. Paradoxalement, à la suite de cette grève qui
n’a pourtant pas fait céder le gouvernement et le patronat, le
rapport de forces en faveur de leur communauté combative en sort
renforcé ».
Première
preuve de victoire, « la communauté cheminote en sort
renforcée », donc premier mensonge ! Mais pourquoi n'y
a-t-il pas eu de vraie grève, exceptée cette protestation « à
la carte », intermittente et ligotée par les « élites
parisiennes » (un cheminot du Nord) ? Le sous-fifre du CC
du NPA va-t-il pour autant s'indigner ? Du tout, le souci d'une
vraie grève est resté « lancinant », quoique incapable
d'outrepasser les ordres syndicaux :
« Le
gros des cheminotEs a largement suivi cette grève perlée, concoctée
par l’intersyndicale pour s’aligner sur le calendrier de
négociations et discussions parlementaires. Un rythme trop
tranquille et routinier pour bousculer comme il l’aurait fallu. Des
noyaux et équipes combatives ont essayé de déborder ce cadre
convenu en appelant à une vraie grève qui à la fois leur aurait
permis d’avoir des assemblées générales plus massives et
démocratiques, aurait donné un signal bien plus fort pour le
ralliement d’autres secteurs, parce qu’elle n’aurait pas été
en pointillé ».
Ces
noyaux imaginaires dont certains auraient été en grève
reconductible tous les jours a pour seul mérite, non pas d'avoir
oeuvré à une généralisation de la grève aux autres secteurs mais
cette benoîte action en direction des observateurs attendris « les
usagers », « stimulant la discussion » poil au
menton !
Le
« calendrier » syndicrate étant terminé, les gâchistes
indémodables jusqu'auboutistes gnangnans de la CGT et de Sud rail
ont décidé de ridiculiser un peu plus cette fausse grève en
faisant chier tous les prolétaires qui partent en vacances les 6 et
7 juillet. Dans la théorie trotskienne, bien fait, z'avez qu'à nous
soutenir ! Et on espère bien leur pourrir la vie jusqu'aux
élections syndicalo-professionnelles au bout de l'année... aux
non-syndiqués indifférents au rude corporatisme cheminot comme aux
syndiqués des syndicats « jaunes » ! Et v'lan !
Nos
gâchistes actent comme une victoire le passage au nouveau régime
SNCF démantibulé, qu'à cela ne tienne : « les batailles
nécessaires... vont se poursuivre ».
Avec
l'été venu, on veut bien constater que la jonction avec d'autre
secteurs n'a pas eu lieu, pas d'interpros avec les pros du
syndicalisme corpo. Quoique, sans révéler que la CGT a entrepris
une même couillonnade « perlée » à ex-EDF, le
correspondant près le CC du NPA considère comme marque de l'absence
d'un esprit corporatif qu'il y ait eu des discussions entre syndiqués
CGT de ex-EDF et de... ex-Sncf !
La
magnifique grève victorieuse des ex-cheminots verra une « rentrée
de septembre » qui se fera : « à
l’aune des acquis de la grève : combativité et conscience
d’être la lutte d’un même monde du travail, qui doit faire
front aux sales coups du gouvernement, en particulier à la prochaine
réforme des retraites. (…) Les cheminotEs n’ont certes pas été
largement suivis dans leur grève de ce printemps, mais leur combat a
été plébiscité, ce qui est malgré tout une victoire ».
Ainsi que le voulait la théorie fumeuse du chef de guerre Trotsky,
la grève perlée devient une « grève permanente »,
aussi invisible et stupide que la notion de révolution permanente.
Les Poutou et Besancenot ont été d'un suivisme irréprochable
derrière les « directions syndicales ». LO souligne très
justement cet avachissement et remarque que les travailleurs ont été
étrangers à ce scénario : « la
posture de la fédération Sud-Rail dont le seul fait d’armes a été
de déposer un préavis de grève reconductible mais sans jamais y
appeler par elle-même, ni d’ailleurs chercher à s’en donner les
moyens. Elle s’appuyait sur la stratégie de l’intersyndicale
dont elle tenait à faire partie d’un côté, tout en la critiquant
localement en fonction des circonstances et des opportunités.
Fondamentalement,
Sud-Rail défendait tout autant que les autres ses intérêts
d’appareil : être reconnu comme interlocuteur et négociateur
par le gouvernement, tout en gardant un œil rivé sur les prochaines
élections professionnelles ».
Le
crétinisme du NPA et de ses che(ffes) qui tient plus de la
malhonnêteté que de la palinodie, est signé du groupe féministe
du NPA chargé de l'intervention dans la « classe » qui
est désormais une femme et non pas un homme, comme ce machiste
Prolétariat : « CorrespondantEs ».
Les
bonzes staliniens nous avaient naguère habitué à célébrer des
défaites comme des victoires, et des couleuvres pour des lanternes,
avec les trotskien(nes) du NPA le relais est là.
LO,
très critique devant l'avachissement et la soumission du NPA au
cinéma des bonzes parisiens, ne peut s'empêcher non plus de jouer
de la lyre de la soit disant victoire, car il ne faut pas désespérer
Clignancourt. L'argumentaire est kif-kif bourricot celui du NPA :
« Le
mouvement n’a pas eu la puissance de dépasser et déborder le
cadre fourni par les organisations syndicales. C’est sa principale
limite. Mais
dans ce cadre, pendant trois mois, les travailleurs du rail ont fait
de multiples expériences. Des dizaines de milliers d’entre eux ont
participé à de assemblées, à des manifestations, des
rassemblements. Ils ont établi des contacts avec des travailleurs
d’autres secteurs, à la SNCF et aussi en dehors. Le caractère non
corporatiste du mouvement s’est traduit par des diffusions de
tracts, des rencontres auprès d’autres travailleurs. C’est ainsi
que des cheminots sont venus prêter main forte à des travailleurs
de Carrefour par exemple. Des cheminots se sont aussi rassemblés le
19 juin à la gare de l’Est à Paris, pour soutenir les
travailleurs de Ford Blanquefort, qui allaient en Allemagne pour
défendre leur emploi. Dans des dizaines d’endroits, des contacts
ont été noués entre militants et travailleurs de différentes
entreprises. Ces liens sont précieux pour l’avenir ».
C'est le
même bla-bla creux. Des contacts avec qui ? Avec des passants
ou des collègues des autres gangs syndicaux. Le caractère hyper
corporatiste crevait les yeux et les prolétaires en général en
étaient réduit au rôle de spectateurs ou de poseurs de questions.
Qui peut faire confiance aux « liens » établis entre
clients trotskistes des divers syndicalismes comme « liens
précieux pour l'avenir » de la grève « en permanence »
pour se foutre du monde ?
Une nuance
cynique de la bande à Artaud et aux mystérieux du CC de la secte,
la paralysie des transports montrerait l'utilité de la classe
ouvrière : « Les
cheminots, et bien d’autres travailleurs, ont pu constater, même
si c’est parfois en déplorant l’absence de transports, que la
classe ouvrière a un rôle irremplaçable dans la société et la
cessation du travail, même limitée à une fraction d’entre elle,
permet d’en prendre la mesure ».
C'est
plus fort que le café, plus nul que zéro mais cela autorise la
syndicratie du comité central caché de LO de conclure :
« La
lutte continue et, quel qu’en soit le résultat, bien d’autres
surgiront dans des circonstances forcément différentes et
propulseront à nouveau sur la scène des travailleurs en grève.
Mais ils y retrouveront les mêmes acteurs, tant du côté du
gouvernement, du patronat que des bureaucraties ouvrières. Alors il
est du devoir des travailleurs, des militants d’analyser les
intérêts et l’attitude des uns et des autres, de tirer le bilan
de chaque lutte afin de préparer la suivante et lui permettre cette
fois d’aller au bout de ses possibilités ».
On
appréciera que la lutte continue « quel qu'en soit le
résultat », surtout qu'il se traduit par la démoralisation de
la majorité des cheminots, le fait qu'une bonne partie en a gros sur
le cœur d'avoir perdu autant d'argent pour une telle clownerie
syndicale. La conclusion trotskienne est bien sempiternelle, comme je
l'avais crié à la première réunion parisienne d'embrigadement du
NPA pour cette grève foutoir, foutue d'avance : « vous les
trotskistes vous appelez les yeux fermés à suivre les
« directions » syndicales, vous attendez qu'elles
trahissent, vous savez à chaque fois qu'elles vont trahir, mais vous
ne dénoncez cette trahison qu'à la fin, une fois qu'elle a
réussi ! ».
C'est
un devoir trotskiste, gâchiste, de mentir et de mentir résolument à chaque fois pour
entraîner les plus combatifs ou les moins réfléchis, à suivre les
mêmes traîtres professionnels et à préparer à chaque fois les
mêmes défaites, en chantant ce n'est que le début... à la fin minable.
Je
remarque enfin, ce qui est probablement le plus honteux de la part de
ces radicaux bourgeois en peau de lapin : il n'y a aucune
critique franche et argumentée de la chiennerie des deux parlements
bourgeois qui légifèrent pour la finance avec un total mépris des
travailleurs.
NOTES
1J'ai
déjà signalé que je nommerai désormais la gauchistes gâchistes,
car ils ne sont bons qu'à gâcher la lutte de classe et à ramper
derrière les forces syndicalistes de l'Etat.
2Et,
puis-je ajouter, comment se fait-il que les sectes dispersées de
l'ancienne ultra-gauche, CCI et consorts et le parti au cent mille
adhérents (« Révolution ou guerre ») soient restées
bouche bée depuis trois mois après avoir flairé au début la
malfaçon de la grève « perlée », intermittente et
inconsistante, sans plus rien dire durant un trimestre à faire
chier les usagers prolétaires mais aucunement le gouvernement,
laissant les camarades prolétaires syndiqués et non-syndiqués aux
mains des menteurs trotskistes et syndicalistes. Chirik qui leur
avait appris qu'il faut toujours donner l'avis de « l'organisation
politique de classe », même à contre-courant, doit se
retourner dans son corps donné à la science ! Je sais
pourquoi ils sont tous restés muets (de stupeur et de gêne) c'est
parce qu'ils croient encore que toute grève est léniniste, donc
hydre voilée de la révolution. Une lubie permanente, presque
trotskienne !