« Le marxisme est une conception révolutionnaire du monde qui doit toujours lutter pour des connaissances nouvelles, qui ne hait rien autant que la pétrification dans des formes valables dans le passé et qui conserve le meilleur de sa force vivante dans le cliquetis d'armes spirituel de l'auto-critique et dans les foudres et éclairs de l'histoire ». Rosa Luxemburg
"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)
Marx (L'idéologie allemande)
«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »
Thucydide
jeudi 24 février 2011
CREVER POUR UN BOUQUET DE JASMIN
Pourquoi Obama et Sarkozy laissent massacrer les libyens ?
Ce jeudi à 9h10: Des soignants témoignent des atrocités à Benghazi
Le Dr Jérôme Cau, médecin français, a expliqué sur RTL qu'après les premières manifestations, l'hôpital a reçu tellement de blessés que «la première nuit, on opérait à la chaîne. Ensuite, moi je n'étais plus là, mais les médecins ont continué à opérer pendant 3 ou 4 jours sans dormir, jusqu'à ce qu'ils n'aient plus les moyens, c'est à dire plus de compresses, plus d'analgésique mais les soins étaient assurés en permanence. Même si en tant que médecin et chirurgien on est habitué à des situations des plus extrêmes, là c'est totalement démesuré, c'est incroyable c'est une catastrophe». Nadia, responsable d’une équipe d’infirmières, a elle aussi raconté sur RTL son expérience au Benghazi Medical Center. «Il y a eu les premiers tirs de missiles sur la population. Après il y a eu vraiment un défilé d’ambulances sur l’hôpital, ça ne faisait qu’empirer, en fin de journée on a reçu un flot continu de patients. (...) On peut parler de carnage surtout par rapport à la quantité de gens tués de gens blessés sur le peu de jours. C’est tout sauf de la répression ordinaire je pense».
Comme je l’ai indiqué dans mes messages du 18 et 20 février, rien n’a changé, les puissances occidentales misent toujours sur le massacre le plus horrible possible, à une échelle comparable à la semaine sanglante de 1871 (vous n’imaginez pas Londres et Washington protester contre la répression de Thiers ou invoquer un quelconque droit d’ingérence !). Il ne s’agit toujours pas de révolution en Libye, comme en Tunisie ou en Egypte, mais d’un soulèvement du peuple contre la misère et l’oppression, dont la classe ouvrière est incapable d’être la colonne vertébrale.
LE LONG SILENCE COMPLICE D’OBAMA ET SARKOZY
Inutile de s’interroger sur les grandes dictatures terroristes, Russie et Chine – qui ne peuvent que se féliciter d’un bain de sang pour calmer les populations en révolte. Inutile de s’interroger sur l’amitié renouvelée du maquereau Berlusconi, régulièrement réélu par le bon peuple italien soucieux du plein de réservoir pour la voiture individuelle.
Il n’en est pas de même pour les grandes puissances dites démocratiques. Ce qui est frappant, et très clair même aux yeux de l’opinion indistincte, est la longue complicité avec le bouffon sanguinaire Kadhafi, depuis 2008 pour la plupart des oligarques démocratiques, depuis toujours pour le capital italien. Au lieu de se flageller pour leur complicité criminelle, les dirigeants bourgeois Obama et plus encore Sarkozy se présentent comme les victimes (Oh certes commerciales) d’un « fou ». Ce fou avec lequel ils paradaient il y a si peu devant les photographes du monde entier, ils n’avaient pas assez d’amabilités pour le compter parmi leurs « amis », certes un ami riche en pétrole, mais surtout comme excellent gendarme de l’Afrique du nord, comme excellent filtre de ce vivier de main d’œuvre pour l’Europe vieillissante. Malgré ses crimes passés et ses excentricités de pervers narcissique, Kadhafi était redevenu présentable car, tout fou qu’il est, il avait saisi parfaitement qu’il pouvait finir pendu comme Saddam. On peut aujourd’hui légitimement s’interroger sur la capacité de pardon des Blair, Sarkozy et Bush à un petit dictateur cynique qui pouvait être renversé comme le tortionnaire de Bagdad. Le long silence temporisateur des Obama et Sarkozy, est venu nous apporter la réponse : Kadhafi faisait bien son boulot de négrier en chef! Il freinait aux portes de l’Europe et de l’Occident une trop grande migration de la main d’œuvre africaine. Il était le bon passeur qui régulait suivant la demande des négriers patronaux européens. Un argument accessoiriste a été constamment distillé pour tenter de rendre Kadhafi indispensable. Comme l’Afghanistan, la Libye ne serait qu’un pays arriéré, une mosaïque de « tribus » sans compter les amis d’Al Qaida (dont Kadhafi avait exterminé 2000 individus au moins pour la gloire du roi de Prusse) ; on peut noter au passage cette hogra occidentale néo-colonialiste qui se permet de mépriser les peuples dès l’instant où ils ne possèdent pas cette étrange machinerie oligarchique de truands nommé parlermentarisme, et qui s’applique tout autant au prolétariat des pays développés, considéré comme incapable de gérer la société si la bourgeoisie venait à être culbutée ! Le peuple libyen est tout à fait capable de se doter de Conseils prolétariens ou de structures élues pour remettre en route l’économie du pays malgré les destructions du fou (des financiers se portent déjà candidats pour sponsoriser la reconstruction ou occuper la main d’œuvre sur place...).
Je le répète, l’espoir, toujours présent, que Kadhafi « s’en sorte », est toujours le souci des dirigeants bourgeois et du repaire de brigands de l’ONU, sinon ils ne se contenteraient pas de simples « remontrances » très diplomatiques. Car, double intérêt, même avec sa baignoire pleine de sang humain, le colonel enguirlandé reprendrait sa tâche de négrier en chef, et, double victoire appréciable pour tous les Etats bourgeois, mettrait probablement fin au tsunami social qui lève dans le croissant arabe et interroge le monde entier. Le rouleau compresseur d’années de dictatures sanglantes en Grèce, au Chili, en Argentine n’a jamais empêché les « affaires » de continuer. Les massacres au Cambodge, au Rwanda, à Srebrenica, n’ont jamais empêché de dormir les dirigeants du capitalisme. Si Kadhafi dispose de suffisamment de mercenaires pour écraser son peuple et qu’il y parvient, ce sera un pis-aller pour nos dictateurs démocrates, mais tout sera à recommencer avec le fou, qui posera alors de nouvelles exigences….
KADHAFI A-T-IL ETE TROP LOIN ?
C’est semble-t-il le message très tardif d’Obama, qui s’est bien gardé d’en appeler à l’hypocrite « droit d’ingérence », cette vague notion occidentale qui ne sert à rien en cas de bains de sang, mais peut être très utile pour des objectifs naturels d’ingérence impérialiste comme en Irak et en Afghanistan. Tout comme il n’a aucunement évoqué ni envoi d’urgence de tonnes de médicaments (si urgents vu l’ampleur du massacre à l’arme lourde) ni nouvelle intervention militaire (Obama a été élu pour calmer l’anti-militarisme du prolétariat, en attendant le retour d’un faucon). Sans aucun doute Kadhafi a été trop loin. Jamais dans l’histoire moderne un dictateur n’avait osé tirer au canon directement sur son peuple. Hitler avait conduit le peuple allemand à l’abîme (6 millions de morts) mais on ne pouvait pas dire qu’il commandait aux bombardiers anglais et américains. Les nostalgiques du grand criminel autrichien peuvent toujours dire qu’il a été vaincu avec « son peuple ». Le petit Kadhafi, il n’est pas plus haut que ses amis Berlusconi et Sarkozy, après une apparition folklorique digne d’un film de Kusturica, a fait donner son chien de fils pour aboyer qu’ils allaient tirer dans le tas. Tirer dans le tas de leur propre peuple, pas simplement – ce qui serait simple voire compréhensible – sur une classe ouvrière en insurrection mais sur les habitants indistincts des villes et des quartiers. Ni guerre civile, ni guerre entre pays, mais massacre intérieur des civils !
Et l’ONU, et Obama de morigéner, ce qui n’est pour eux qu’une banale « affaire intérieure ». Voyez donc ces dignes héritiers des « libérateurs » de 1945, bardés de lois et de résolutions contre les « crimes de guerre » et autres atteintes « contre l’humanité », qui regardent le sang couler massivement et doctement font la leçon d’humanité à un assassin à l’œuvre qui poursuit tranquillement ses tueries, et s’en vante à la terre entière.
POURQUOI LAISSER KADHAFI ALLER AUSSI LOIN ?
Pour la simple raison que, même après leur long silence, les principaux dirigeants des pays européens et nord-américains (le Canada cire toujours les pompes de l’Oncle Samuel), vont offrir un bouquet de jasmin aux familles des nombreuses victimes : la démocratie. Sonneront alors les cloches d’honneur de la démocratie universelle pour tenter de sécher les larmes des populations endeuillées. Et, comme la misère n’est pas soluble dans la crise systémique capitaliste, on laissera les fous de Dieu développer leurs attentats comme en Afghanistan. On regrettera en catimini dans les chancelleries la main de fer de Kadhafi, mais on tirera argument des attentats islamo-fachos pour déplorer que la démocratie ne soit pas applicable dans les déserts arriérés. On n’épiloguera nullement sur l’incapacité du capitalisme à occuper tous les hommes, à leur donner travail, dignité et liberté réelle de circuler, etc.
Les mêmes lâches oligarques démocratiques qui serraient la main du fou sanguinaire déploreront alors enfin, à nouveau, comme toujours, l’arriération des masses paupérisées. Et qu’on est obligé de laisser croupir dans LEUR misère.
PS : J’ajoute un commentaire très intéressant repris du message blog qui contient le 3e communiqué du PCI : « Pendant que les medias presque abscents du terrain libyen supputent le rapport de force et les rumeurs, la taille du ” corps expéditionnaire humanitaire” de l’Otan , frégates au plus laisse supposer que c’est bien l’armée égyptienne qui risque d’être chargée de la tache sur le terrain pour le compte des USA ,dont les forces sont braquées sur le contrôle du canal de Suez. L’Otan comme l’Europe n’a pas peut-être les moyens militaires de ses ambitions, d’autant que l’Afrique sud saharienne commence à bouillir... Le pacte entre Berlusconi et Kadhafi contre les migrants : le joker libyen » (mardi 22 février). James Ridgeway – Counterpunch http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10213
Kadhafi malgré sa sénilité télévisée n’est peut être pas fini et peut jouer au “gendarme de l’occident ” en Afrique centrale comme sur ses frontières maritimes, même et surtout en cas de balkanisation de la Lybie. Quant au pétrole libyen les compagnies occidentales sont déjà maitresses de son évacuation, quelques mois d’incertitudes ne leur font pas peur, vue la flambée des prix que cela entrainera... ».
J’ajoute que si l’empire US se sert de l’armée égyptienne, avec pourquoi pas des volontaires tunisiens et yéménites, vous imaginez le symbole gagnant-gagnant pour Obama qui a appelé à l’unité du monde pour défendre … la démocratie. Une armée égyptienne, précédée d’un drapeau orné de la fleur de jasmin, entrant dans Tripoli, cela aurait un petit air de remake des brigades internationales antifranquistes, mais victorieuses pour la bourgeoisie dominante, qui pourrait ainsi complètement chapeauter la vague du croissant arabe, dite « pour les libertés démocratiques » ! Vous avez bien dit toutes les libertés démocratiques ? Et çà consiste en quoi ? En du vent, des chants, puis on range les lampions et on retourne à la misère. En toute liberté.
mardi 22 février 2011
3ème communiqué du Parti Communiste International
(ci contre Le clown sanguinaire!)
Benghazi, Derna, Al Baïda, Tobrouk, Zintan, Tripoli:
Les émeutes qui ont secoué la Tunisie et l’Egypte s’étendent à la Libye où Kadhafi tente de les noyer dans le sang
20 février 2011. Des informations non officielles parlent de 200-250 morts et plus de 1000 blessés. Les manifestations de protestation ont éclaté dans les villes libyennes les plus importantes à la suite de la vague de révolte qui touche les pays arabes du Maghreb et du Moyen-Orient, jusqu’au Golfe Persique et l’Iran. Les manifestants affrontent à mains nues les forces de sécurité libyennes; les autorités de Tripoli, craignant la fraternisation de détachements de l’armée et de la police avec les masses qui manifestent, ont fait appel à des mercenaires super-équipés venus de pays voisins: ils ont l’avantage de ne pas avoir de liens ou de rapports tribaux avec les habitants, en particulier avec les populations berbères et touaregs de Cyrénaïque, traditionnellement rebelles.
La crise économique mondiale a eu, semble-t-il, moins de conséquences qu’en Tunisie, en Algérie ou en Egypte. Cela n’empêche pas que le chômage tourne autour de 30% dans ce pays de 7 millions d’habitants (sans compter un million d’immigrés «clandestins»). Le malaise social, couplé à un climat oppressant d’autoritarisme et de contrôle politique omniprésent par le pouvoir, à l’interdiction du droit de grève, d’organisation et de manifestation, a trouvé dans les révoltes des pays voisins un exemple à suivre. Comme une gigantesque force tellurique, une poussée matérielle à se libérer de brutaux régimes oppressifs secoue le sous-sol économique et social de pays entiers, conduisant les prolétaires, les masses prolétarisées, petites-bourgeoises et paysannes, à un refus spontané et généralisé de l’ordre établi. Les objectifs sont simples, dramatiquement limités et vagues: en finir avec la corruption et le pouvoir dynastique des Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi, obtenir des droits démocratiques, mais, surtout, du travail et du pain. Et comme en Tunisie et en Egypte, les autorités en Libye y répondent par le seul moyen immédiatement à disposition pour faire face à un mouvement de protestation pacifique et arrêter la contestation de leur pouvoir: la répression sanglante, les massacres, les tirs sur la foule.
En Libye, comme dans les autres pays pétroliers qui possèdent une matière première vitale pour l’économie des grands pays industriels, la bourgeoisie pense qu’elle a tout intérêt à maintenir les profits qu’elle en tire par tous les moyens, y compris en imposant la paix sociale par une répression bestiale: cet intérêt est partagé par les bourgeoisies impérialistes d’Europe et d’Amérique, même si celles-ci sont prêtes en quelques jours à abandonner les régimes autoritaires qu’elles ont soutenus et armés pendant des décennies, voire à manoeuvrer en sous-main pour faciliter une «transition» qui ne change rien d’essentiel et permet de reprendre les affaires, une fois passée la tempête sociale. C’est ce qui explique le silence embarrassé des classes dominantes européennes ou les timides appels d’un Obama à mettre fin à la répression violente des manifestations et à accorder plus de liberté et de démocratie. Que pourrait-on attendre d’autre des bourgeoisies impérialistes dominantes, bien plus criminelles encore que les bourgeoisies arabes? D’autre part tant que les mouvements sociaux ne débordent pas des limites de la démocratie bourgeoise, des droits bourgeois, tant qu’ils ne s’attaquent pas à la propriété privée et au capitalisme et même s’ils devaient prendre la voie de l’islamisme, ils ne sont pour elles qu’un demi-mal par rapport à l’éclatement de la lutte de classe, de la lutte directe du prolétariat contre la bourgeoisie et son système économique.
* * *
En 1969 un coup d’Etat militaire dirigé par un jeune colonel, Kadhafi, renversait le roi Idris Premier, à la tête d’un régime corrompu à la solde de la Grande-Bretagne et surtout des Etats-Unis. Le nouveau régime prit le nom de «Grande République Arabe Populaire et Socialiste de Libye». Inutile de dire que derrière une idéologie inspirée de pan-arabisme nassérien et de social-démocratisme européen, il n’y avait rien de socialiste dans ce pouvoir qui jouait sur un nationalisme anti-américain. Les premières mesures sociales furent le doublement des salaires, la mise en place d’un corporatisme associant les ouvriers à la gestion des usines, l’instauration d’une législation fondée sur le Coran, l’interdiction de l’alcool, la fermeture des lieux nocturnes, etc. Se faisant le champion de la revanche sur les anciens colonialistes, Kadhafi confisqua les propriétés des anciens colons italiens en même temps qu’il nationalisait les sociétés pétrolières pour «restituer au peuple libyen les richesses usurpées par les oppresseurs», selon les termes de son «Livre Vert» (1976). Ces réformes et cette démagogie étaient nécessaires pour gagner un soutien populaire au nouveau régime. La France de Pompidou, avide de profiter des déboires des impérialistes anglo-saxons dans un pays producteur de pétrole, accorda son soutien à Kadhafi en lui vendant des armes modernes (avions Mirage, etc.).
La Libye est aujourd’hui le premier fournisseur en pétrole de l’Italie et elle a tissé des liens étroits avec nombre d’entreprises de l’ancien colonisateur (comme Fiat). Voilà la raison pour laquelle Berlusconi vient de déclarer qu’il ne protestait pas devant la répression dans ce pays, parce qu’il ne voulait pas «déranger» le gouvernement libyen! Quant au gouvernement Sarkozy, qui courtise Kadhafi et, depuis de nombreux mois multiplie ses efforts pour accroître les ventes françaises en Libye (y compris d’armements), il a gardé un silence assourdissant. En clair, ces réactions signifient: réprimez et massacrez, cela ne nous regarde pas!
Mais cela regarde les prolétaires de France et des autres pays, à commencer par ceux des pays méditerranéens !
Tout ce qui arrive dans les rues de Tunis, du Caire, d’Alger, de Bengazi, de Manama (Bahrein), de Saana (Yémen), etc., concerne les prolétaires parce que lorsque les bourgeois répriment dans le sang des mouvements sociaux qui demandent du pain, du travail, la liberté de s’organiser, ils agissent en tant que classe dominante contre les classes dominées et en premier lieu le prolétariat dont ils tirent la plupart de leurs profits. Quand une bourgeoisie écrase son peuple dans le sang, elle ne défend pas seulement son pouvoir, ses privilèges, sa domination ; elle défend aussi les intérêts de domination sociale et politique des autres bourgeoisies, auxquelles elle demande d’ailleurs de l’aide. La concurrence entre les bourgeois et leurs Etats est la règle sous le capitalisme et cette concurrence débouche souvent sur des guerres ; mais face aux prolétaires et aux masses prolétarisées dont le mouvement affronte les régimes politiques en place et risque d’ouvrir la voie à la lutte prolétarienne anticapitaliste, leurs différents sont mis de côté : toutes les bourgeoisies collaborent pour assurer, d’une façon ou d’une autre, le retour à l’ordre.
Sur ce plan aussi, il faut que les prolétaires tirent les leçons des événements en cours.
Les mouvements actuels, avec leurs morts et leur blessés, leurs emprisonnés et leurs torturés, expriment le mécontentement social en termes de démocratie, de changement de gouvernement ; ils peuvent arriver à faire tomber des autocrates et leurs familles, mais le pouvoir, restant solidement entre les mains de la bourgeoisie, continuera à être un pouvoir capitaliste ; il continuera à défendre les intérêts de la classe dominante, utilisant peut-être des méthodes en apparence différentes, au moins au début, mais qui seront toujours autoritaires et qui s’appuieront sur un militarisme croissant. C’est là une tendance générale, même si en raison de leurs traditions historiques te des ressources à leur disposition , cet autoritarisme et ce militarisme qui expriment la dictature de la bourgeoisie, sont camouflés dans les pays impérialistes par un voile - toujours plus mince ! - de formes démocratiques et parlementaires.
En Libye comme en Italie, en Tunisie ou en Algérie comme en France, en Egypte comme aux Etats-Unis, dans tous les pays, les prolétaires sont des frères de classe en tant qu’esclaves salariés ; mais aussi en tant que cibles de la répression qui les frappe ou les menace partout, parce qu’ils sont la seule classe qui, en s’organisant sur le terrain de la lutte immédiate indépendamment des forces bourgeoises, religieuses ou collaborationnistes, et sur le plan politique, en s’organisant en pleine autonomie en parti de classe, a la possibilité non seulement de répondre coup pour coup aux attaques bourgeoises, mais d’aller vers la conquête du pouvoir, vers la destruction de l’appareil d’Etat et l’instauration de sa propre dictature, condition indispensable pour émanciper l’humanité du capitalisme et de toutes ses horreurs.
Les mouvements en cours ont ouvert une nouvelle page dans les contradictions sociales exacerbées qui caractérisent le capitalisme
Aux prolétaires d’ici d’y répondre en rompant la collaboration entre les classes et en rejetant la mystification démocratique pour se lancer dans la voie de la lutte de classe !
Parti Communiste International
www.pcint.org
(ci contre Le clown sanguinaire!)
Benghazi, Derna, Al Baïda, Tobrouk, Zintan, Tripoli:
Les émeutes qui ont secoué la Tunisie et l’Egypte s’étendent à la Libye où Kadhafi tente de les noyer dans le sang
20 février 2011. Des informations non officielles parlent de 200-250 morts et plus de 1000 blessés. Les manifestations de protestation ont éclaté dans les villes libyennes les plus importantes à la suite de la vague de révolte qui touche les pays arabes du Maghreb et du Moyen-Orient, jusqu’au Golfe Persique et l’Iran. Les manifestants affrontent à mains nues les forces de sécurité libyennes; les autorités de Tripoli, craignant la fraternisation de détachements de l’armée et de la police avec les masses qui manifestent, ont fait appel à des mercenaires super-équipés venus de pays voisins: ils ont l’avantage de ne pas avoir de liens ou de rapports tribaux avec les habitants, en particulier avec les populations berbères et touaregs de Cyrénaïque, traditionnellement rebelles.
La crise économique mondiale a eu, semble-t-il, moins de conséquences qu’en Tunisie, en Algérie ou en Egypte. Cela n’empêche pas que le chômage tourne autour de 30% dans ce pays de 7 millions d’habitants (sans compter un million d’immigrés «clandestins»). Le malaise social, couplé à un climat oppressant d’autoritarisme et de contrôle politique omniprésent par le pouvoir, à l’interdiction du droit de grève, d’organisation et de manifestation, a trouvé dans les révoltes des pays voisins un exemple à suivre. Comme une gigantesque force tellurique, une poussée matérielle à se libérer de brutaux régimes oppressifs secoue le sous-sol économique et social de pays entiers, conduisant les prolétaires, les masses prolétarisées, petites-bourgeoises et paysannes, à un refus spontané et généralisé de l’ordre établi. Les objectifs sont simples, dramatiquement limités et vagues: en finir avec la corruption et le pouvoir dynastique des Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi, obtenir des droits démocratiques, mais, surtout, du travail et du pain. Et comme en Tunisie et en Egypte, les autorités en Libye y répondent par le seul moyen immédiatement à disposition pour faire face à un mouvement de protestation pacifique et arrêter la contestation de leur pouvoir: la répression sanglante, les massacres, les tirs sur la foule.
En Libye, comme dans les autres pays pétroliers qui possèdent une matière première vitale pour l’économie des grands pays industriels, la bourgeoisie pense qu’elle a tout intérêt à maintenir les profits qu’elle en tire par tous les moyens, y compris en imposant la paix sociale par une répression bestiale: cet intérêt est partagé par les bourgeoisies impérialistes d’Europe et d’Amérique, même si celles-ci sont prêtes en quelques jours à abandonner les régimes autoritaires qu’elles ont soutenus et armés pendant des décennies, voire à manoeuvrer en sous-main pour faciliter une «transition» qui ne change rien d’essentiel et permet de reprendre les affaires, une fois passée la tempête sociale. C’est ce qui explique le silence embarrassé des classes dominantes européennes ou les timides appels d’un Obama à mettre fin à la répression violente des manifestations et à accorder plus de liberté et de démocratie. Que pourrait-on attendre d’autre des bourgeoisies impérialistes dominantes, bien plus criminelles encore que les bourgeoisies arabes? D’autre part tant que les mouvements sociaux ne débordent pas des limites de la démocratie bourgeoise, des droits bourgeois, tant qu’ils ne s’attaquent pas à la propriété privée et au capitalisme et même s’ils devaient prendre la voie de l’islamisme, ils ne sont pour elles qu’un demi-mal par rapport à l’éclatement de la lutte de classe, de la lutte directe du prolétariat contre la bourgeoisie et son système économique.
* * *
En 1969 un coup d’Etat militaire dirigé par un jeune colonel, Kadhafi, renversait le roi Idris Premier, à la tête d’un régime corrompu à la solde de la Grande-Bretagne et surtout des Etats-Unis. Le nouveau régime prit le nom de «Grande République Arabe Populaire et Socialiste de Libye». Inutile de dire que derrière une idéologie inspirée de pan-arabisme nassérien et de social-démocratisme européen, il n’y avait rien de socialiste dans ce pouvoir qui jouait sur un nationalisme anti-américain. Les premières mesures sociales furent le doublement des salaires, la mise en place d’un corporatisme associant les ouvriers à la gestion des usines, l’instauration d’une législation fondée sur le Coran, l’interdiction de l’alcool, la fermeture des lieux nocturnes, etc. Se faisant le champion de la revanche sur les anciens colonialistes, Kadhafi confisqua les propriétés des anciens colons italiens en même temps qu’il nationalisait les sociétés pétrolières pour «restituer au peuple libyen les richesses usurpées par les oppresseurs», selon les termes de son «Livre Vert» (1976). Ces réformes et cette démagogie étaient nécessaires pour gagner un soutien populaire au nouveau régime. La France de Pompidou, avide de profiter des déboires des impérialistes anglo-saxons dans un pays producteur de pétrole, accorda son soutien à Kadhafi en lui vendant des armes modernes (avions Mirage, etc.).
La Libye est aujourd’hui le premier fournisseur en pétrole de l’Italie et elle a tissé des liens étroits avec nombre d’entreprises de l’ancien colonisateur (comme Fiat). Voilà la raison pour laquelle Berlusconi vient de déclarer qu’il ne protestait pas devant la répression dans ce pays, parce qu’il ne voulait pas «déranger» le gouvernement libyen! Quant au gouvernement Sarkozy, qui courtise Kadhafi et, depuis de nombreux mois multiplie ses efforts pour accroître les ventes françaises en Libye (y compris d’armements), il a gardé un silence assourdissant. En clair, ces réactions signifient: réprimez et massacrez, cela ne nous regarde pas!
Mais cela regarde les prolétaires de France et des autres pays, à commencer par ceux des pays méditerranéens !
Tout ce qui arrive dans les rues de Tunis, du Caire, d’Alger, de Bengazi, de Manama (Bahrein), de Saana (Yémen), etc., concerne les prolétaires parce que lorsque les bourgeois répriment dans le sang des mouvements sociaux qui demandent du pain, du travail, la liberté de s’organiser, ils agissent en tant que classe dominante contre les classes dominées et en premier lieu le prolétariat dont ils tirent la plupart de leurs profits. Quand une bourgeoisie écrase son peuple dans le sang, elle ne défend pas seulement son pouvoir, ses privilèges, sa domination ; elle défend aussi les intérêts de domination sociale et politique des autres bourgeoisies, auxquelles elle demande d’ailleurs de l’aide. La concurrence entre les bourgeois et leurs Etats est la règle sous le capitalisme et cette concurrence débouche souvent sur des guerres ; mais face aux prolétaires et aux masses prolétarisées dont le mouvement affronte les régimes politiques en place et risque d’ouvrir la voie à la lutte prolétarienne anticapitaliste, leurs différents sont mis de côté : toutes les bourgeoisies collaborent pour assurer, d’une façon ou d’une autre, le retour à l’ordre.
Sur ce plan aussi, il faut que les prolétaires tirent les leçons des événements en cours.
Les mouvements actuels, avec leurs morts et leur blessés, leurs emprisonnés et leurs torturés, expriment le mécontentement social en termes de démocratie, de changement de gouvernement ; ils peuvent arriver à faire tomber des autocrates et leurs familles, mais le pouvoir, restant solidement entre les mains de la bourgeoisie, continuera à être un pouvoir capitaliste ; il continuera à défendre les intérêts de la classe dominante, utilisant peut-être des méthodes en apparence différentes, au moins au début, mais qui seront toujours autoritaires et qui s’appuieront sur un militarisme croissant. C’est là une tendance générale, même si en raison de leurs traditions historiques te des ressources à leur disposition , cet autoritarisme et ce militarisme qui expriment la dictature de la bourgeoisie, sont camouflés dans les pays impérialistes par un voile - toujours plus mince ! - de formes démocratiques et parlementaires.
En Libye comme en Italie, en Tunisie ou en Algérie comme en France, en Egypte comme aux Etats-Unis, dans tous les pays, les prolétaires sont des frères de classe en tant qu’esclaves salariés ; mais aussi en tant que cibles de la répression qui les frappe ou les menace partout, parce qu’ils sont la seule classe qui, en s’organisant sur le terrain de la lutte immédiate indépendamment des forces bourgeoises, religieuses ou collaborationnistes, et sur le plan politique, en s’organisant en pleine autonomie en parti de classe, a la possibilité non seulement de répondre coup pour coup aux attaques bourgeoises, mais d’aller vers la conquête du pouvoir, vers la destruction de l’appareil d’Etat et l’instauration de sa propre dictature, condition indispensable pour émanciper l’humanité du capitalisme et de toutes ses horreurs.
Les mouvements en cours ont ouvert une nouvelle page dans les contradictions sociales exacerbées qui caractérisent le capitalisme
Aux prolétaires d’ici d’y répondre en rompant la collaboration entre les classes et en rejetant la mystification démocratique pour se lancer dans la voie de la lutte de classe !
Parti Communiste International
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dimanche 20 février 2011
GRENADES JETEES SUR LA FOULE EN LIBYE : by by boucher Kadhafi !
QUAND LA POLICE TIRE DANS LA FOULE LES POLICIERS SONT PENDUS
Face au tsunami de la révolte des masses prolétariennes arabes, les médias occidentaux ont tenté d’abord de faire contre mauvaise partie bon cœur, vous voulez la démocratie, allez on vous la refile. Devant les masses prolétariennes hilares qui exhibaient leurs victimes ensanglantées et les mains rougies - car les masses ne veulent pas simplement la liberté, mais surtout la dignité d’une place sociale et de ne pas êtres traitées comme des mendigos – la presse bourgeoise s’est laissée aller à compatir face à la terrible et inouïe répression en particulier en Libye et au Bahreïn, espérant que celle-ci soit l’éteignoir ou plutôt le barrage pour ralentir ou faire cesser la vague qui menace désormais aux portes de l’Europe, en Russie et jusqu’en Chine.
COMMENT LES MEDIAS ont tenté par cette deuxième manœuvre DE SABOTER LA GENERALISATION DE LA LUTTE PROLETARIENNE
20 MINUTES a fait donner un spécialiste ridicule pour assurer que les enjeux seraient différents selon les pays !
Le monde a titré "Kadhafi est une machine à survivre politiquement", où un vulgaire plumitif nous expliquait en effet que Kadhafi n’est plus qu’un des valets de l’impérialisme occidental aux ordres des USA et un bon commercial pour la bourgeoisie française donc qu’il était indéboulonnable. Prenons simplement les répliques sur le site du journal bourgeois de ses propres lecteurs, et ajoutons-les bout à bout. Vous verrez que la conscience de classe fait son chemin, malgré une masse de petits cons de blogueurs qui conspuent un « langage attardé venant du marxisme » et qui sont les flics et obligés du moderne sarkozysme. Je ne mets pas de guillemets tellement je suis OK avec tous ces commentaires.
Un "expert" interrogé par le Monde il y a un mois disait la même chose sur Moubarak. Le vent de l'histoire est parfois bien joyeux et rafraîchissant. « Kadhafi est une machine à survivre politiquement" ? Il est vrai que retrouver une virginité politique après les attentats de la Pan Am à Lockerbie et d'UTA au dessus du désert du Ténéré n'est pas un mince exploit. Mais il "lit Montesquieu" et comme il ne "doit exister en Lybie que quelques reliquats de pratiques anciennes comme la torture" selon les propos tenus en 2007, par Patrick Ollier, faut-il se formaliser des personnes tuées au cours des manifestations de ces jours-ci? Cet article me fait sourire. Car des articles expliquant de pourquoi Moubarak et Ben Ali étaient indéboulonnables, on en a eu un certain nombre dans la presse. Que la Libye soit un cas différent, c'est évident. L'Egypte déjà, c'était pas la Tunisie. S'imaginer que les chancelleries occidentales vont soutenir Kadhafi uniquement pour le pétrole, vu l'historique du personnage, et vu ce qui c'est passé en Egypte et en Tunisie, faut y croire. Le pétrole, même sans Kadhafi, il sera toujours là. Khadafi a quand même vu se qui s'est passé avec Ben Ali et Moubarak. Apparemment il n'en a pas tiré les conclusions qui s'imposaient : fuir la Libye en emportant ses petites économies. S'il tarde trop à partir, il risque de finir comme Mussolini. A partir du moment où il a commencé à faire tirer à balles réelles sur les manifestants, c'était fini pour lui.
Revenons à l’immonde journal bourgeois d’Hubert Bave-Méry. Il s’indigne des exactions contre deux policiers :
« Les manifestations qui agitent la Libye depuis mardi soir s'enfoncent dans la violence. Vendredi, des manifestants ont attrapé deux policiers et les ont pendus à Al-Baïda, à 1 200 km à l'est de Tripoli, rapporte le journal Oéa, proche du réformateur Seif Al-Islam, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, sur son site internet. Ces exactions participent de la spirale de violence qui a fait au moins vingt morts depuis le début de la semaine ».
Exactions dit Le Monde ! Et les cent meurtres à chaque fois au moins dans chaque pays, Tunisie, Egypte, etc. des polices d’Etat? C’étaient pas le début de la spirale ?
Commentaires lucides dans ce même journal : « Ces policiers pendus par le peuple n'ont eu que ce qu'ils méritent. Voila ce qui arrive quand on tire à balles réelles sur le peuple. Il va falloir que Mouammar Khadafi apprenne à faire avec. Il est dans son intérêt de dégager au plus vite sinon il n'y a pas de raison qu'il ne finisse comme Mussolini, suspendu à un croc de boucher ».
Les médias bourgeois ont voulu faire croire que la cessation des meurtres par les mercenaires policiers était due à la magnanimité des pressions occidentales démocratiques. C’est faux, la cessation des meurtres les plus barbares et lâches de la police a lieu parce que la police prend peur elle-aussi à son tour. On ne vous le raconte jamais dans les journaux officiels mais les peuples se vengent toujours, des années après des policiers, les militaires les plus cruels ou des membres de leur famille, sont aussi exécutés, pendus ou égorgés !
LIBE INSISTE SUR LE COTE SANGLANT EN ESPERANT GENERALISER LA PEUR
Quand la boucherie policière prend une telle ampleur contre leur propre peuple, contre des femmes et des enfants et des hommes sans armes, les régimes les plus sanguinaires ne tiennent plus qu’à un fil. Mais si dans certains cas, dans des périodes de reflux de la lutte du prolétariat mondial (comme au milieu des années 1970 au Chili et en Argentine, et en Iran en 1980) des bourgeoisies locales, avec l’appui des grandes puissances, ont pu massacrer sans vergogne, les principaux bouchers sont toujours rattrapés (Pinochet, Karadzic, Saddam, etc.).
Aujourd’hui la vague internationale est trop forte pour que la simple répression sanguinaire puisse l’endiguer. Et la vague n’est plus une simple protestation de rue :
« La contestation semble se transformer en véritable insurrection dans l'est, surtout à Benghazi. L'organisation Human Rights Watch (HRW), se basant sur des sources médicales et des témoins, a fait état ce samedi d'un bilan global de 84 morts, dont 55 à Benghazi, bastion de l'opposition, où les affrontements ont été particulièrement violents hier vendredi (vidéo amateur commentée par Euronews) ».
Au Bahreïn (le Pigalle des bourgeois bigots d’Arabie Saoudite) où la répression était partie pour être aussi cynique qu’en Libye, elle se dégonfle déjà pourtant dans ce petit pays : « Après le retrait des chars de l'armée de la capitale comme le demandait l'opposition, principalement chiite, les manifestants ont réoccupé la place. La police n'est pas intervenue, à l'exception d'un bref tir de grenades lacrymogènes sur l'un des axes conduisant à la place, faisant six blessés. L'armée, qui était déployée dans la capitale Manama depuis jeudi en réponse à une manifestation contre le régime, s'est retirée du centre névralgique, la place de la perle, samedi. C'était l'une des conditions exigées par l'opposition pour l'ouverture du dialogue proposé vendredi soir par le prince héritier, Salman ben Hamad Al-Khalifa. L'autre exigence est la démission du gouvernement actuel. Une fois l'armée partie, les manifestants sont revenus en masse. Ils ont enlevé les barbelés qui entouraient la place et ont installés des tentes, sous la surveillance d'un hélicoptère. La police n'est pas intervenue, conformément à un ordre donné par le prince héritier. En parallèle, l'union générale des syndicats de Bahreïn a appelé à une grève générale illimitée à partir de dimanche pour exiger la liberté de manifester pacifiquement sans intervention des forces de l'ordre. La veille au soir, l'armée avait tiré sur des manifestants à Manama, faisant des dizaines de blessés parmi les opposants au régime. La répression de leur mouvement a fait six morts en moins d'une semaine, et au moins 95 blessés.
Au Yémen la foule pacifique a été attaquée lâchement à la grenade et agressée par des bandes armées de flics en civils! Un étudiant a été tué par balle et cinq autres ont été blessés dans des violents affrontements ont éclaté alors que des partisans du régime ont tenté de prendre d'assaut le campus de l'Université de Sanaa, foyer de la contestation. Vendredi, quatre personnes ont été tuées par balles à Aden, principale ville du sud, lorsque la police a dispersé des manifestants réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, ont indiqué des sources médicales. Les flics ont tiré à balles réelles sur les étudiants qui leur bloquaient l'accès. Aden, grande ville du sud où la répression est plus violente, a connu de son côté une nouvelle journée d'émeutes, marquée par la mort d'un adolescent. Ce dernier a été tué samedi soir par une balle perdue lors de la dispersion par les forces de sécurité d'une manifestation contre le régime, selon une source hospitalière. Dix personnes ont été tuées dans cette ville depuis le début du mouvement le 13 février, et douze au total dans tout le pays. Un peu plus tôt, trois personnes avaient été blessées, dont deux fillettes de 9 et 11 ans, lorsque la police avait ouvert le feu pour disperser un rassemblement de centaines de personnes, venues défiler à Aden après les funérailles d'un manifestant.
A Djibouti, les affrontements ont repris samedi au lendemain d'une manifestation sans précédent contre le président Ismaël Omar Guelleh qui a dégénéré en de violents affrontements ayant fait officiellement deux morts. Les affrontements ont repris ce matin dans entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre. En Mauritanie des manifestations contre le manque d'eau et la hausse des prix dans la ville mauritanienne de Vassala (sud-est), frontalière avec le Mali, ont été sévèrement réprimées vendredi par les forces de l'ordre, a affirmé samedi un parti d'opposition, du Rassemblement des forces démocratiques (RFD). Le RFD a mis en garde le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz contre «les solutions sécuritaires» «qui ne sauraient que compliquer la situation», exigeant la libération des manifestants arrêtés. Au Yémen aussi le peuple prépare des cordes.
LE FIGARO PLUS HONNETE SUR LE TSUNAMI SOCIAL
« La contestation au Maghreb ne faiblit pas »
« L'ONG Human Rights Watch (HRW), qui se base sur des sources médicales et des témoins, affirme de son côté que le nombre total de morts depuis le début du mouvement dépasse les 100 morts, selon la BBC. Le mouvement contre Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, semble se transformer en véritable insurrection dans l'est du pays. Pour tenter de limiter les appels à la mobilisation via les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, l'accès à internet à été coupé dans la nuit de vendredi à samedi, puis de nouveau dans la nuit de samedi à dimanche. Le procureur général a ordonné l'ouverture d'une «enquête» sur les violences et a appelé «à accélérer les procédures pour juger tous ceux qui sont coupables de mort ou de saccages». Le colonel Kadhafi n'a toujours pas fait de déclaration officielle, mais les comités révolutionnaires, pilier du régime, ont promis vendredi aux «groupuscules» à l'origine des manifestations une riposte «foudroyante».
VERS DES INSURRECTIONS GENERALISEES ?
Il faut tomber sur le site Romandie News pour trouver des infos plus précises sur la capacité de riposte des masses là où c’est le plus dur sous la dictature fasciste de Kadhafi ce bon client de notre bourgeoisie devenu l’obligé d’Obama:
« Le rédacteur en chef de Quryna, citant des sources des forces de sécurité, a expliqué qu'une foule qui entendait participer aux obsèques de manifestants tués vendredi a pris d'assaut samedi une caserne militaire abritant un bataillon connu sous le nom de Foudhil, qui se trouve sur l'itinéraire du cimetière.Les protestataires ont notamment jeté des cocktails Molotov en direction de la caserne, selon la même source. Les militaires ont riposté à balles réelles tuant au moins 12 manifestants et faisant un grand nombre de blessés, a-t-on ajouté.Il s'agirait, selon la même source, de la troisième attaque contre cette caserne depuis le début mardi des manifestations contre le régime du numéro un libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, qui semblent avoir tourné à l'insurrection dans l'est du pays. Un résident de Benghazi a déclaré à la BBC que les militaires avaient tiré sur la foule au mortier à la mitrailleuse de 14,5 mm. C'était "un massacre" de civils et les hôpitaux manquent de sang, selon la chaîne de télévision en arabe Al-Jazira, qui cite des témoins ».
COMBIEN DE TEMPS RESTERONS-NOUS ICI SPECTATEURS PASSIFS ?
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