« La mobilisation n'est pas la guerre ; dans les circonstances présentes elle apparaît au contraire comme le meilleur moyen d'assurer la paix dans l'honneur. Fort de son ardent désir d'aboutir à une solution pacifique de la crise, le gouvernement, à l'abri de ces précautions nécessaires, continuera ses efforts diplomatiques et il espère encore réussir. Il compte sur le sang-froid de la noble nation pour qu'elle ne se laisse pas aller à une émotion injustifiée ; il compte sur le patriotisme de tous les Français et sait qu'il n'en est pas un seul qui ne soit prêt à faire son devoir. À cette heure, il n'y a plus de partis, il y a la France éternelle, la France pacifique et résolue. Il y a la patrie du droit et de la justice tout entière unie dans le calme, la vigilance et la dignité » Le président de la République Raymond Poincaré (2 août 1914)
«L'empire russe ne peut exister sans la guerre... Tout ce qu’ils inventent en ce moment, en plus d’effrayer le monde entier, est une menace réelle de conflit avec utilisation de l’arme nucléaire et donc de destruction de la civilisation.» Vladimir Poutine
Samedi 1er août 1914, entre 16 heures et 17h30, la France apprenait qu’elle entrait en guerre. L’ordre de mobilisation fut rapidement affiché sur les murs des villes, parfois confirmé dans les campagnes par le tambour ou le clairon d’un garde champêtre. Sur tout le territoire, dans les bourgs éloignés qui ne possédaient pas le téléphone, des gendarmes arrivèrent au galop pour annoncer la nouvelle. Bientôt, le tocsin retentit d’un village à l’autre, figeant les paysans occupés à la moisson, prenant tout le monde de court. La première impression fut une profonde stupéfaction car personne ne croyait la guerre possible. ce fut un sentiment partagé partout par des millions de Français. Jusque-là, l’opinion n’était pas inquiète. L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, le 28 juin, paraissait lointain, on ne voyait pas comment il pourrait déboucher sur un conflit mondial.
Ceux qui pressentaient la venue de la guerre et y étaient généralement opposés ne se faisaient pas trop d'illusions. Durant les semaines précédant la déclaration de guerre, se manifesta ainsi, un peu partout en France, un refus de la population de prendre les armes. Des voix s’élevèrent de tous côtés pour refuser le combat. Celle de Jaurès mais aussi celles des responsables syndicaux qui promettaient de déclencher une révolution en cas de conflit. La CGT, le syndicat ouvrier, et son secrétaire général Léon Jouhaux agitaient la menace d’une grève insurrectionnelle générale en cas de mobilisation. Le 27 juillet encore, des dizaines de milliers de manifestants pacifistes, surtout syndicalistes et socialistes, se massèrent sur les Grands Boulevards parisiens. Durant les quatre jours qui suivirent eurent lieu quelque 150 manifestations contre la guerre : de la distribution de tracts jusqu’à des fermetures d’entreprises décidées par les ouvriers dans la région industrielle du Vimeu, en Picardie. Le mouvement fut très fédérateur : à Montluçon, ville de l’Allier qui comptait alors 33 000 habitants, plus de 10 000 personnes se rassemblèrent.
La situation, pour la Sûreté générale (ancêtre de la Police nationale), était à ce point préoccupante qu’une liste de 2 500 noms de personnes susceptibles de saboter la mobilisation avait été établie. Ce fichier, répondant au nom de code de "Carnet B", regroupait les antimilitaristes les plus virulents, des chefs syndicaux ou encore des membres de la SFIO (Section française de l’International ouvrière,) qu’il était prévu d’emprisonner dès le déclenchement des hostilités. Et pourtant, cette précaution s’avéra inutile. Les autorités n’eurent pas à se servir du "Carnet B", la mobilisation s’effectuant finalement sans grand encombre ni contestation. L’état-major avait pronostiqué que 13 % des appelés tenteraient de se dérober à l’appel sous les drapeaux. Il fut, là encore, tout étonné de voir ses prévisions contredites : les cas réels d’insoumission et de désertion n’atteignirent que 1,22 % des mobilisables. Plus incroyable encore : près de 3 000 réfractaires, qui avaient refusé d’effectuer leur service militaire en temps de paix, se présentèrent d’eux-mêmes dans les casernes pour s’enrôler. De vieux leaders pacifistes tournèrent casaque en un temps record. Symptomatique, à cet égard, est le revirement de Gustave Hervé. Le fondateur du journal "La Guerre sociale" était depuis des années un des plus farouches antimilitaristes et antinationalistes. Il avait même connu la prison pour avoir appelé la classe ouvrière au sabotage en cas de guerre. Or, le 1er août 1914, jour de la mobilisation, Hervé titra en une de son journal : "Ils ont assassiné Jaurès, nous n’assassinerons pas la France !" Et il fustigea dans ses colonnes les défaitistes et les tièdes qui rechigneraient à aller se battre.
C’est là un des faits les plus troublants de cette période : à peine la mobilisation générale était-elle décrétée que tous les slogans "A bas la guerre !" se turent soudainement pour faire place à des cris "A Berlin !". Peut-on cerner les causes de cette surprenante métamorphose ? D’abord, même si les manifestations antimilitaristes furent nombreuses et suivies, les Français n’étaient pas dans leur ensemble des pacifistes convaincus. D’autre part, les autorités rassurèrent la population en expliquant que mobilisation ne signifiait pas forcément guerre. Mais surtout, la majorité des gens passa tout simplement de la stupeur à la résignation.
La France était un pays encore largement rural. Dans les campagnes, les hommes se mobilisèrent dans le calme et abandonnèrent familles et moissons pour partir au front, sans se révolter. Mais il n’y eut pas de conversion à la guerre : globalement, les conscrits partirent sans enthousiasme. Certes, il y eut des mouvements d’effusion, mais comme les manifestations d’hostilité à la mobilisation, ils furent limités. Certains eurent lieu lors des défilés organisés avant le départ dans les villes de garnison ou dans les gares où se rassemblaient les soldats. Des régiments, musique en tête, partaient acclamés par la foule, les femmes jetaient des fleurs, embrassaient les conscrits, les hommes leur offraient du vin. Mais, souvent, la joie de ces recrues sonnait faux. Un instituteur de Mansle (Charente) se souvient : "Les wagons sont fleuris […] Les soldats plaisantent, s’interpellent et cherchent surtout à s’étourdir. On devine tout ce qu’il y a de factice dans cette gaieté bruyante."
Quels sentiments animaient les combattants ? Pour l’historien Jean-Jacques Becker, ils n’étaient pas motivés par un esprit de revanche, lié à la défaite de 1870 et la perte de l’Alsace-Lorraine. Selon lui, les Français partirent sur le front davantage parce qu’ils avaient le sentiment de subir une agression. "Dès ses premiers mouvements, le 2 août, poursuit- il, l’armée allemande violait la neutralité du Luxembourg, puis celle de la Belgique deux jours plus tard. Dans ces conditions, il était impossible d’éviter le combat, il fallait se défendre. " Ce qui explique peut-être aussi les flambées de violence anti-allemande des premières journées d’août. Des commerces dont les noms avaient des consonances germaniques furent pris pour cibles à Paris : la taverne Pschorr, la brasserie Muller, le magasin d’alimentation Appenrodt… Ces débordements ponctuels furent circonscrits aux grandes villes.
Voilà un bon résumé de la faillite de toutes les oppositions présumées fermes à la guerre et qui nous laisse les bras ballants aujourd'hui. Quand généralement on oublie de préciser que le fort sentiment nationaliste et revanchard a été : on va reprendre l'Alsace et la Lorraine en trois jours ! Comme aujourd'hui l'Ukraine espère reprendre la Crimée.
La mobilisation révèle rapidement le nombre insuffisant des effectifs français face aux troupes allemandes. La guerre courte apparaît comme une option crédible, l’empire colonial commence à être perçu comme un réservoir de soldats (et d'ouvriers, cf. partie 1 : comment les paysans tombent dans le prolétariat). Ce sont les lois pour la guerre qui sont rapides. Et en même temps qu'il est anticipé que la mobilisation va désorganiser les usines et les campagnes, comment oublier non pas immigration nouvelle puisqu'elle est à portée de garde-chiourme dans les colonies ; et qu'on peut mieux « assimiler sous l'uniforme.
« C’est la loi du 15 juillet 1889, à l’élaboration de laquelle les députés des colonies ont pris une part active, qui est le triomphe des idées d’assimilation et du service obligatoire, égal pour tous. » Cette loi sera remise plusieurs fois en question jusqu’à la veille de la guerre et par décrets successifs comme celui de 1912, qui permet d’enrôler pour quatre ans des Sénégalais de 20 à 28 ans, ce qui augmente immédiatement les effectifs. La police indigène mais également les missionnaires se rendent dans les villages pour haranguer la population, lors de longs palabres, montrant l’importance de participer à une œuvre commune, quoique sur la base du recrutement forcé, contre les barbares turco-allemands attaquant la « mère patrie ». Laquelle adopte sans rechigner les enfants des autres. Deux bataillons algériens, formés antérieurement en Algérie, sont envoyés en Belgique où ils sont décimés en novembre et remplacés par des tirailleurs sénégalais, eux-mêmes écrasés devant Arras. Devant ces échecs, un recrutement forcé autre que celui d’engagés volontaires non préparés, s’imposait. Cette idée est appuyée par des lobbies coloniaux et une partie de l’autorité militaire, dont le général Mangin. Le 10 octobre 1914, un décret décide que les anciens tirailleurs sénégalais non réservistes seront engagés. « Il nous faut 500 000 hommes de troupes indigènes. » Un deuxième corps d’armée est alors constitué avec des réservistes français et des Sénégalais, ce sont les premières unités mixtes.
En 1916 et 1917, 45 % des Sénégalais sous les ordres du général Mangin sont tués, blessés ou prisonniers, lors de l’offensive Nivelle au Chemin des Dames. Cela provoque la dispersion des compagnies de Sénégalais dans des tâches subalternes et un ralentissement du recrutement dans les colonies car les jeunes hommes restés au pays et les familles connaissent les résultats de ces batailles meurtrières. De plus, l’économie se ressent de ces départs de jeunes agriculteurs, les villages souffrent de pauvreté et les colons se plaignent de ne pouvoir fournir la demande des armées.
Les remplacements de soldats sont supprimés en Afrique, tous les « indigènes » doivent être recensés, ils commencent à se rebeller. Des révoltes éclatent en Afrique du Nord, en Afrique noire, en Indochine, à Madagascar, en Nouvelle-Calédonie ; les villageois et villageoises s’opposent au recrutement et aident les déserteurs. La répression est très dure dans la plupart des cas et l’année 1918 s’annonce difficile. Les tirailleurs sénégalais formeront finalement 137 bataillons qui combattront en France et sur le front d’Orient où ils sont très appréciés. Cependant, on les surveille à cause de leur religion qui peut les rapprocher des ennemis turcs musulmans. Recrutés pour trois ans dans l’armée, ces hommes occuperont l’Allemagne en 1919 et aideront aux travaux de déminage après la guerre.
L'Etat français se sert de l'islam pour renforcer la mobilisation
Dès la déclaration de guerre du 2 août 1914, l’Algérie avait été mise en état de siège, le gouverneur Lutaud craignait des troubles, lorsque deux croiseurs allemands le Göben et le Breslau bombardent Bône et Philippeville. Il s’adresse ainsi à la fierté des Musulmans : « Les Allemands auraient-ils craint quelque défaillance ou trahison ? Ce serait pour vous un sanglant outrage. Dieu n’aime pas les traîtres [...]. Musulmans, la République est résolue à faire respecter partout l’ordre et la sécurité. Aidez-nous dans cette tâche, rendez toute précaution inutile. » Mais aucun soulèvement n’a lieu et c’est un véritable concours généreux de toutes les classes sociales qui entraîne le premier geste de reconnaissance, d'assimilation comme on dit aujourd'hui, le 31 décembre 1914. Le plan de mobilisation prévoyait 27 783 tirailleurs des troupes régulières auxquelles sont ajoutés bientôt 5 000 auxiliaires que des grands chefs du Sud lèvent à leurs frais. 6 000 spahis se joignent aux tirailleurs. L’engagement volontaire se fait sous pression, d’autant plus que le retour des blessés en septembre 1914 choque la population. Les congés de convalescence au pays vont être, de ce fait, obtenus plus difficilement par crainte des réactions de la population.
Le Congrès américain a voté lui la déclaration de guerre à l'Allemagne le 6 avril 1917 par 82 voix contre 6. L'annonce fait l'unanimité dans la presse française quotidienne, qui réserve une place centrale à l'évènement car cela réjouit toujours généraux et industriels qu'une guerre puisse s'étendre.. Les 6 sénateurs qui ont voté contre sont montrés du doigt.
On n'en a jamais fini avec la Première Guerre mondiale. Pourquoi ? Parce qu'elle a posé des problèmes de classes jamais résolus et restés plus ou moins enfouis pendant la Seconde boucherie mondiale : guerre ou révolution ? Car il faut radoter que l'Armistice aurait été le seul moyen d'arrêter le massacre grâce aux bons offices des Etats « démocratiques » pourtant aussi dictatoriaux en temps de guerre que n'importe quelle autocratie. La vérité reste que c'est la révolution en Russie et le début de son extension en Allemagne qui a fait trembler les généraux du monde entier.
Les traités c'est comme les jeunes filles et les roses
L'ex député gaulliste Pierre Lellouche, a été un des rares spécialistes de politique internationale à ne pas tomber à bras raccourcis sur le Macron va-t-en guerre. De plus cet homme, très avisé en géopolitique, nous rappelle ce matin, dans un article mesuré et pertinent, la classique hypocrisie internationale, par un général qui mérite plus de reconnaissance politique que le criminel de guerre Clemenceau (ils se font face au bas des Champs Elysées) :
« Les traités, voyez-vous, sont comme les jeunes filles et les roses : ça dure ce que ça dure ! », avait confié un de Gaulle dépité à des visiteurs à l’Élysée, en juillet 1963, à propos du traité stratégique franco-allemand qu’il avait signé six mois auparavant avec Adenauer, et qui venait d’être dénaturé par le Bundestag dans son processus de ratification. En cas de victoire russe et de prise de Kiev, qui pourrait garantir que le régime de Poutine ne songe à attaquer d'autres anciennes républiques de l'ex-URSS, comme les pays Baltes?
Le fondateur de la Ve République avait également été très frappé, alors qu’il n’était encore qu’un simple capitaine, par la très courte protection que le traité de Versailles (1919) avait donnée à la France. Alors que le président américain avait passé neuf mois à Paris pour le négocier puis le signer, ce texte, qui empêchait toute remilitarisation de l’Allemagne, ne fut pas ratifié par le Sénat, pour des raisons de politique politicienne intérieure américaine. La conséquence en fut que l’Amérique n’adhéra pas à la SDN, finança le réarmement allemand, accepta la remilitarisation de la Rhénanie (1936), refusa d’aider la France en 1940 face à l’armée nazie lorsque le président Paul Reynaud le lui demanda solennellement (…) Comprenant que l’alliance américaine était susceptible de fluctuations pour des raisons de politique intérieure, le général de Gaulle fit le choix de doter la France d’une dissuasion nucléaire entièrement indépendante. Aujourd’hui, dans le monde dangereux qui nous entoure, il n’y a pas un Français qui ne lui en soit reconnaissant.».
Décidément, pas seulement au niveau des tranchées russo-ukrainiennes, cette Première Guerre mondiale semble nous narguer d'un bis repetita. Pourquoi double-t-elle en quelque sorte la Deuxième plus effroyable encore ? Au risque de vous apparaître simpliste, je pense que c'est parce que la situation s'est inversée ? Dans la longue période qui ouvre la marche à la seconde guerre mondiale, les carottes sont cuites à petit feu jusqu'à être brûlées complètement. Dans l'ordre : échec de la révolution en Russie, montée des fascismes, enfermement pacifiste dans les Fronts populaires (le choix du mot Front était déjà sinistre et synonyme de préparation à subir la guerre en cassant les grèves), fin tragique de la guerre d'Espagne dont la fuite massive des civils augurait de la fuite éperdue de la population en France en 1940 face à la Blitzkrieg.
QUI PEUT EMPECHER LA DER DES DER ?
Nous sommes en 2024. Il n'y a plus d'Archiduc à Sarajevo, plus d'Alsace-Lorraine à reconquérir, plus d'empire colonial européen dominant, ni français ni anglais. Il n'y a plus cette configuration d'un monde capitaliste coincé dans un équilibre de la terreur, sauf que la terreur persiste. Déséquilibrée. Où l'on s'accuse mutuellement de vouloir utiliser l'arme atomique. Or, les dirigeants des grandes puissances ne sont pas fous. Poutine en est l'exemple type. Traité par la propagande occidentale de tous les noms, il est certainement moins fou que Trump. Sa déclaration citée ici en exergue en est la preuve. Seul un nouvel Hitler ou un Staline pourrait s'en servir...Quoiqu'on ne puisse oublier que la seule fois où cette arme a été utilisée ce fût sur deux villes japonaises, et qu'on prétend toujours que c'est « grâce » à ce massacre de milliers de civils que le fascisme japonais a été mis à bas et close la deuxième guerre mondiale, font baptismal pendant près de 80 ans pour la domination du plus grand empire de tous les temps : l'impérialisme US. "La Russie ne peut plus vivre sans guerre"...le capitalisme et ses principaux Etats non plus.
Au risque de choquer quelques marxistes fossiles je pense même que la troisième der des der est encore impossible pour toutes les bourgeoisies militarisées. Non par un prolétariat qui consomme et qui dort. Non plus par souci d'humanité. Mais, comme l'indique Poutine, parce que un tel usage a inévitablement un effet boomerang sur toute la planète et que, non seulement la planète, mais nous tous pouvons y passer.
L'idée de ma secte préférée que seul le prolétariat empêche la troisième saloperie mondiale est une rêverie d'enfant. Comme le rappelle mon long résumé de la marche à la guerre en 1914 ci-dessus, le mouvement ouvrier avait une telle force des syndicats aux partis ouvriers qu'on pouvait imputer leur faillite comme Lénine le fît magistralement qu'à la trahison de la Seconde Internationale devenue carrefour de partis pacifistes plus prêts à collaborer avec la bourgeoisie plus qu'à aider le prolétariat à s'émanciper ou à stopper les guerres capitalistes.(cette trahison nous apparaît pourtant encore aujourd'hui encore insensée et assez inexplicable comme le comportement moutonnier des masses)
Les questions historiques fondamentales posent aussi problème aux bourgeoisies dominantes, mais elles, c'est la destruction totale ou rien... Leur système n'est pas seulement gangrené de l'intérieur mais il est fichu. Autant en retarder l'effondrement complet. Un quitte ou double nucléaire !?
S'il faut s'aventurer plus loin, ils tenteront l'aventure. Macron n'est pas un idiot. Il a fait un test, souhaité par les minorités bourgeoises qui tirent les ficelles : banquiers, militaires, industriels, etc. Il a été assuré (mais pas vérifié) qu'envoyer de jeunes troufions occidentaux au casse-pipe était une « erreur » voire presque un crime pour les Mélenchon, Le Pen et autres opposants faux-culs. La presse a exhibé un sondage montrant que 70% des « français » sont opposés à une participation de nos soldats au front ukrainien. Super ! ont exulté les opposants de pacotille, dont certains dits extrêmes, Mélenchon et Le Pen sont plutôt du côté de Poutine. Ils rappellent bien sûr plus les artistes collabos Fernandel, Raimu, Le Vigan et Michel Simon, que les tueurs Henri Lafont et Jean Filliol. Nous savons aussi, grâce à notre mémoire, que l'erreur peut aussi vite se transformer en nécessité patriotique d'une « union nationale » pour tous ces faux-culs. Macron a été chargé de convoquer cette conférence du 26 février des souteneurs de la bourgeoisie ukrainienne par ces versatiles et péteux alliés européens pour chanter: « La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre ! ». Après avoir prétendu quelques mois auparavant qu'il « ne fallait pas l'humilier ». Haro sur le baudet ! Bof en temps de guerre les mensonges se suivent et ne se ressemblent pas. Et si cette déclaration intempestive n'avait été qu'une sortie électorale de plus pour tenter de réduire l'avance du RN ce "collabo de Poutine"?
Le chauvin Chevènement comprend Macron tout en disant ne pas comprendre sa sortie « provocatrice », seul reproche, pas d'envisager la guerre mais en faire dépendre l'annonce des moutons parlementaires : « La Constitution dit clairement que, dans un processus qui nous mène à la guerre, le Parlement doit être consulté. Le président de la République ne peut pas décider tout seul ».
Or les sondages ne sont que des girouettes pour les politiciens. La versatilité de la population américaine est légendaire. Jusqu'à Pearl Harbor (7 décembre 1941) les sondages montraient une population largement hostile à l'entrée en guerre. En une journée « l'opinion » fut renversée ! Après avoir laissé sa marine se faire massacrer à Pearl harbor (avec la fable de télégrammes arrivés en retard), Et la bourgeoisie américaine entrer franchement dans la guerre mondiale en cours, sans craintes pour ses arrières sociaux... contre l'Axe des japonais. La guerre déclarée contre l'Allemagne datait elle du 11septembre ; mais seulement trois mois après de l'invasion de l'armée allemande en Russie en juin 1941. NOTA BENE : au cas où Hitler aurait pu les débarrasser du « communisme ! Roosevelt avait été prévenu d'un effondrement probable de « l'Union soviétique ». Biden aurait-il été aussi informé d'un effondrement probable de Poutine ? Ou comme son collègue Trump n'attend-il pas un effondrement de l'Europe dans la guerre en développement ?
Où l'on retrouve une temporalité et un agenda similaire non à 1914 mais à 1940.
De la même manière qu'au moment actuel on retrouve une temporalité et un scénario de neutralité supposée en Ukraine, non pas comparable à 1914 mais à 1940 ; comme quoi les événements se répètent toujours deux fois, dixit grand-père Marx, ou peuvent se répéter tragiquement ?) . Au cours des deux premières années du conflit, les États-Unis avaient maintenu une neutralité officielle, comme officialisé dans le discours de quarantaine prononcé par le président américain Franklin D. Roosevelt en 1937, tout en fournissant au Royaume-Uni, à l'Union soviétique et à la Chine du matériel de guerre par le biais du Prêt-Bail, promulguée le 11 mars 1941, ainsi que le déploiement de l'armée américaine pour remplacer les forces d'invasions britanniques en Islande..
La technique du simple attentat individuel (cf. Sarajevo) a été si perfectionnée au point de faire pâlir Sun Tzu, Machiavel et Clausewitz. Et cette provocation d'Hitler qui, après expédié un groupe de ses soldats déguisés en soldats polonais et chargés d'attaquer la frontière allemande, se déclare victime et en profite pour envahir la Pologne. Des milliers d'attentats et de complots de tout ordre ont jalonné le siècle dernier et les débuts de celui-ci. Ils ont tous été incapables de déclencher la der des der jusqu'à présent. Celui de 2001 à New York, nous sommes quelques-uns à penser que tel en était le but. Et personne ne doute plus de la capacité de manipulation terriblement cynique et sanglante des puissants, depuis la fable des armes de destruction massives jusqu'au spécialiste en meurtres déguisés Poutine. Sans oublier le 7 octobre dernier en Israël où l'armée prétendument la mieux équipée du monde assiste à l'égorgement de tant de jeunes gens par des tueurs en ULM !!! et quand auparavant l'Etat "hébreu" avec son criminel de guerre Netanyahou avait favorisé des années durant l'expansion du néo-fasciste Hamas; le massacre du 7 octobre a surtout permis à l'impérialisme israélien de justificatif à ses visées sur les nappes de gaz en Méditerranée quitte "foutre les arabes à la mer" et à massacrer des milliers de femmes et d'enfants sans cesse, sans impunité et sans grande protestation de la communauté internationale comme au temps du génocide des juifs.
La question à se poser maintenant : est-ce qu'un attentat, plus terrible que tous les autres pourrait généraliser cette guerre mondiale déjà commencée ou qui sait, l'interrompre ?
Ou ne nous reste-t-il plus qu'à enfouir notre tête dans le sable de l'oubli et du désespoir, sachant qu'à un moment donné la bourgeoise ne maîtrise plus sa marche à la guerre. Ni les conséquences terribles et impitoyables. Pourquoi se gêner leur dit Macron ? L'éclatement de la société en cours, des conflits corporatifs incessants et sans tête, des paysans antiquement incorrigibles, des problèmes à tous les niveaux, sans oublier la chance de n'avoir en face qu'un prolétariat amorphe et sans parti. Allons, voyons, soyez sérieux ! Une bonne guerre mondiale mettrait tout le monde d'accord !