Sigles des groupes cités !
PCI : parti communiste international
TCI : Tendance communiste internationale
CCI : courant communiste international
GIGC : groupe international de la Gauche
communiste
En août 2008, l’impérialisme russe s'était lancé dans
une guerre de cinq jours contre la Géorgie avec pour prétexte de soutenir deux
provinces sécessionnistes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. Avec le problème de
l’Ukraine aujourd’hui se reproduit un scénario à l’identique : comme en
Géorgie en 2008, la propagande russe fait croire que des minorités «russophones»
ont affaire à une prise de pouvoir «fasciste», en réduisant «Maïdan» à ses
activistes d'extrême droite, comme hier le très pro-occidental ex-président
géorgien Mikhaïl
Saakachvili (2004-2013) était présumé être le petit Hitler du
Caucase. En 2008, l’impérialisme russe avait également envoyé ses militaires
dans une guerre de cinq jours. Le langage « démocratoc » est
désormais habité d’Est en Ouest par les mêmes démons du passé. Il était aussi question de « géopolitique »,
de la détermination du Kremlin à empêcher une ex-république soviétique de se rapprocher
du camp occidental, d'instrumentalisation de minorités ethniques et du
séparatisme régional, celui de l'Ossétie du Sud, l'une des deux provinces
sécessionnistes géorgiennes avec l'Abkhazie.
L’Europe capitaliste est directement
responsable de la situation conflictuelle comme l’écrivait le communiqué du PCI :
« Mais avec une économie à genoux, étranglée par une
dette à court terme dépassant ses capacités de financement, le gouvernement
ukrainien qui refusait, par crainte d'une explosion sociale, de suivre les
recommandations du FMI de coupes drastiques dans les avantages sociaux, a
cherché à négocier une aide économique parallèlement avec l'U.E. et avec
l'URSS. Les négociateurs urkrainiens demandaient entre autres à l'U.E. une
compensation financière pour la perte de ses marchés avec la Russie, si le pays
signait un accord avec l'Europe. Finalement, les propositions russes étant plus
favorables, c'est un accord avec la Russie qui a été signé: cette dernière a
promis 15 milliards de dollars sans les lier, à la différence du FMI, «ni à une hausse, ni à une baisse, ni au gel
des avantages sociaux, des retraites, des bourses ou des dépenses»,
selon des déclarations de Poutine lui-même ».
Contrairement
aux lamentations hesseliennes du Joffrin du Va-t-en guerre Nouvel Obs sur une
prétendue nouvelle indignation pour la « liberté », la réalité des
manipulations impérialistes rivales était parfaitement établie par ce même
communiqué : « Les différentes puissances impérialistes ont été ces
derniers jours à la manoeuvre pour peser sur le cours des événements. Après les
massacres du 19 février qui ont fait des dizaines de morts (peut-être 90 dont
une dizaine de policiers), un accord était signé entre le gouvernement et les
partis d'opposition sous l'égide des ministres des Affaires étrangères
allemand, français et polonais et d'un envoyé russe. Mais l'encre de cet accord
n'avait pas séché que Ianoukovitch, constatant que ses partisans
l'abandonnaient et que la police et l'armée le lâchaient, prenait la fuite; il
était peu après destitué par un vote du parlement. Un gouvernement provisoire a
été nommé sous la direction du parti de Timochenko, libérée après 2 ans passés
en prison.
Les manifestants de Maïdan, initialement surtout des
étudiants, se sont recrutés essentiellement parmi les couches moyennes, les
petits bourgeois confrontés aux difficultés économiques; s'il y a sans doute eu
des prolétaires, ils étaient noyés dans ce rassemblement interclassiste allant «du chômeur au PDG de Microsoft Ukraine»
à l'enseigne de la démocratie et du nationalisme ukrainien. Au fur et à mesure
que le temps a passé, les partis d'opposition traditionnels ont été de plus en
plus discrédités par leurs tentatives de compromis avec le pouvoir tandis que
les organisations d'extrême-droite, ultra-nationalistes, chrétiennes et
néo-fascistes prenaient de l'importance parmi les manifestants. Ce sont elles
qui, organisées de façon paramilitaire, ont pris l'initiative d'occuper
différents bâtiments ministériels, tandis que sur la place Maïdan elles
faisaient la chasse aux éventuelles organisations de gauche.
La classe ouvrière ukrainienne, qui a pourtant
derrière elle une riche histoire de luttes (souvenons-nous seulement des
grandes grèves des mineurs du Donbass d'il y a une trentaine d'années) a été en
tant que telle absente tout au long de ces dramatiques événements: il n'y a pas
eu de grèves dans le pays, ni de manifestations significatives dans les gros
centres ouvriers de l'est du pays. Certes, cela est sans doute au moins en
partie dû aux divisions régionales attisées par les partis gouvernementaux
(l'est avait voté très massivement pour Ianoukovitch contre Timochenko aux
élections présidentielles de 2010). Mais il reste que les revendications et
perspectives avancées par les forces politiques bourgeoises qui ont été à la
tête du mouvement d'opposition n'avaient pas grand chose pour attirer les
prolétaires soumis à une dure exploitation ».
Dans son
article du 9 janvier le CCI ne disait pas autre chose : « Ce
remake n'est cependant pas une simple copie (de la révolution orange). Si la
contestation des élections archi-truquées de novembre 2004 avait alors
mis le feu aux poudres, aujourd'hui, le rejet de l'accord d'association proposé
par l'UE par le président Viktor Ianoukovitch est à l'origine de la crise. Ce
pied de nez à l'UE, une semaine avant la date prévue de la signature, a
aussitôt déclenché une violente offensive des différentes fractions
pro-européennes de la bourgeoisie ukrainienne contre le gouvernement, criant à
la "haute trahison" et demandant la destitution du président
Ianoukovitch. Suite aux appels à "l'ensemble du peuple à réagir à cela comme il le ferait à un coup
d’État, c'est-à-dire : descendre dans les rues," les
manifestants ont occupé le centre-ville de Kiev et la place de l'Indépendance,
lieu symbolique de la révolution orange. La répression brutale, les
affrontements et les nombreux blessés permirent au premier Ministre, Mykola
Azarov, de déclarer : "Ce
qui se passe présente tous les signes d'un coup d’État" et
d'organiser des contre-manifestations. Comme en 2004, les médias
des grands pays démocratiques ont monté au pinacle cette « volonté du
peuple ukrainien » de se "libérer" de la clique inféodée à Moscou.
En revanche, les photos et les reportages n'ont pas vraiment mis en avant la
perspective démocratique mais plutôt la dictature et la violence des
répressions de la fraction pro-russe, les mensonges de la Russie et les diktats
de Poutine. Contrairement à 2004, l'espoir d'une vie meilleure et plus libre
n'est plus étayé par la perspective d'une victoire électorale de l'opposition,
aujourd'hui en minorité, contrairement à 2004, ou Victor Iouchtchenko
était assuré de la victoire ».
L’article ajoutait, faisant primer une
provocation russe : « La grande différence avec cette situation en
2004 provient de l'affaiblissement de la puissance américaine qui s'est accéléré avec ses aventures
guerrières, notamment au Moyen-Orient. Le recul de la Russie sur la scène
internationale va alors s'atténuer, notamment avec la guerre Russo-Géorgienne
en 2008. Ce conflit renverse la tendance au rapprochement avec l'OTAN de la Géorgie
auquel l'Ukraine aspirait également. Ainsi, tandis que la première
"révolution" était une offensive américaine contre la Russie, la
deuxième est de toute évidence une contre-offensive de la Russie. C'est en
effet le président Viktor Ianoukovitch qui a lancé les hostilités en
annulant l'accord d'association avec l'UE au profit d'une
"commission tripartite" incluant l'UE et la Russie. L'accord
initialement prévu aurait permis d'établir une zone de libre-échange permettant
à l'Ukraine d'entrer par la petite porte dans l'UE et ainsi de se rapprocher de
l'OTAN. Bien sûr, ces tentatives de rapprochement avec l'UE sont perçues par
Moscou comme des provocations puisqu'il s'agit d'arracher l'Ukraine à son
influence. La situation en Ukraine est donc essentiellement déterminée par les
conflits impérialistes ».
L’article du CCI s’illusionnait sur les
possibilités de la classe ouvrière dans ce capharnaüm impérialiste sans
voir une classe noyée sous les couches agitées de la petite bourgeoisie mécontente:
« L’Ukraine et tous les requins qui gravitent autour d'elle expriment la
réalité d'un système capitaliste à bout de souffle. La classe ouvrière est la
seule classe radicalement opposée à ce système. Elle doit avant tout défendre
sa propre perspective historique et combattre les campagnes de recrutement qui
visent à l'embrigader dans les combats que se livrent les cliques bourgeoises
concurrentes toutes plus dans l'impasse les unes que les autres. La révolution prolétarienne
ne s'opposera non pas à une clique bourgeoise particulière au profit d'une
autre, mais à leur système : le capitalisme ».
Le GIGC lui s’illusionnait à son tour sur les
possibilités de la classe prolétarienne contre « l’impasse nationaliste » :
« La voie à suivre pour les
travailleurs d'Ukraine ? Celle là même qu'ont prise ces derniers temps
leurs frères de classe de Bosnie et de l'ancienne Yougoslavie, qui avaient
connu, eux-aussi, l'impuissance dramatique devant les massacres sanglants
provoquées par la guerre nationaliste yougoslave dans les années 1990.
Aujourd'hui, ils relèvent la tête et combattent, tous ensemble par delà les
nationalités, comme classe ouvrière unie, l'exploitation et la misère
capitaliste, face aux ravages de la crise et contre des gouvernements
"démocratiques" et nationalistes ! Telle est la seule
voie ! ».
Le GIGC a publié ensuite la prise de position
de la TCI aussi correcte sur la nature du mouvement manipulé par les impérialismes
en lice avec les mêmes simplismes antifascistes des gauchistes : « Bref,
il y a des éléments répugnants des deux côtés de ce conflit. Il est donc
risible de lire les commentaires de sites web trotskistes décrivant les
manifestants comme "d'extrême droite", comme si le régime de
Ianoukovich ne l'était pas. Nous nous retrouvons avec une Ukraine inondée sous
l'idéologie nationaliste avec deux fractions de droite qui sont également à
combattre. Si le "Right Sector" a fait les titres jusqu'au 16
janvier, son influence tend aujourd'hui à se réduire. De plus en plus de
protestataires se sont joints aux manifestations pour s'opposer à l'aggravation
du contrôle autoritaire. Nombre d'entre eux sont indifférents au nationalisme
et ne sont pas attirés par l'UE. Certains d'entre eux ont commencé à suggérer
que le "Right Sector" était en fait complice du régime du fait que
ses provocations étaient un prétexte pour développer plus de répression ».
Dans le même cadre d’analyse que le PCI, la TCI
soulignait la difficulté pour la classe ouvrière : « Tout au long de
ces événements, la classe ouvrière a été largement absente. Elle a certainement
manqué comme force de classe. Sous le contrôle formel de la Fédération des
syndicats ukrainiens, elle est restée passive. Elle avait de bonnes raisons de
l'être. Aucune des factions en lutte actuellement ne défend ses intérêts. De
façon immédiate, ce n'est pas pire avec Ianoukovich puisque tout accord avec
l'UE (et le FMI) signifie des "réformes" et tous les travailleurs du
monde savent aujourd'hui ce que cela veut dire. Cela signifie une plus grande
précarité de l'emploi, des salaires en baisse, moins de sécurité sociale et des
retraites diminuées. Le long terme, lui, est un capitalisme global en crise
avec une Ukraine comme un de ses cas les plus dramatiques. Les
"réformes", nécessaires pour que le capitalisme puisse continuer à
fonctionner en Ukraine, portent toutes sur les attaques aux conditions de vie
des travailleurs comme il en va partout dans le monde. Et l'Ukraine n'est pas
le seul pays qui voit une montée de la droite radicale et même néo-fasciste ».
Dans la dramatique situation actuelle la TCI propose
une perspective de classe qui peut paraître néanmoins fort utopique pour l’heure
dans le charivari ukrainien sous les sirènes nationalistes tonitruantes et
adoubées par les médias: « En Ukraine, cette tâche peut apparaître
décourageante. Former un mouvement de la classe ouvrière autonome et indépendant
dans les circonstances présentes n'est pas facile. Cependant les quelques
éléments prolétariens qui ont comme pespective la révolution, doivent chercher
à coopérer et à travailler pour des objectifs communs. En premier lieu, il ne
faut accorder aucun soutien à une des factions bourgeoises qui ne représentent
que des aspects différents de l'exploitation et de l'oppression. En même temps,
une véritable organisation politique de classe pourra apporter son appui sur
les lieux de travail, dans les quartiers et dans les occupations à toute
initiative visant à développer la solidarité de classe et la confiance en
elle-même. De même, il faut développer la propagande politique contre toutes
les factions bourgeoises et diffuser l'idée que la lutte des travailleurs
ukrainiens n'est pas isolée et qu'elle fait partie de la résistance globale à
l'exploitation capitaliste. Le chemin est encore long mais cela pourrait
fournir un point de départ. Enfin, les ouvriers d'Ukraine doivent se joindre
aux bataillons de la classe ouvrière mondiale dans le but de construire un
mouvement international et internationaliste afin de détruire un système qui a
depuis longtemps montré sa propre inutilité ».
Hormis le
fait que l’on chercherait en vain des « bataillons » organisés de la
classe ouvrière mondiale, on peut
s’interroger sur les possibilités, sans grèves
ni luttes sociales d’envergure, de la classe ouvrière en Ukraine de s’organiser
sur une base de classe autour des usines ou dans les quartiers pour faire front
à tant d’ennemis. On peut même conjecturer d’une vision ouvriériste passéiste
comme levain contre la guerre, si l’on se rapporte au communiqué du PCI qui
estimait que le gouvernement ukrainien du dictateur évincé avait tourné le dos
à l’Europe peu fiable et austère pour « éviter une explosion sociale »
en prétextant de l’aide financière russe. Le plombier ukrainien peut aller se
rhabiller s’il croit que l’Europe va l’employer. De même il est significatif de
l’ornière où sont placées les masses ukrainiennes que nombre de commentaires de
la rue ukrainienne ou du web créditent Poutine de bonnes intentions sociales. De
la Géorgie à l'Ukraine, Poutine poursuit son grand objectif : replacer la
Russie sur le devant de la scène internationale et recréer pour ce faire une
sphère d'influence autour d'elle. Poutine n’est pas un grand tacticien et ne
dispose pourtant pas d’une marge de manœuvre comparable à un Brejnev et l’empire
russe est totalement inféodé désormais aux Bourses mondiales ainsi qu’en
témoigne le plongeon de la Bourse de Moscou. Poutine peut bien déplorer l’effondrement
de l’URSS, celle-ci ne retrouvera jamais son zénith. De la Géorgie à l'Ukraine,
il poursuit son grand objectif: replacer la Russie sur le devant de la scène
internationale et recréer pour ce faire une sphère d'influence autour d'elle,
mais la Russie n’arrive toujours pas aux chevilles de la puissance américaine,
même si celle-ci joue profil bas.
En 2008, la Géorgie avait eu le tort de s'être trop
rapprochée de l'Otan. Dmitri Medvedev l'a d'ailleurs reconnu en
novembre 2011, lors d'une visite à Tskhinvali, la capitale d'Ossétie du
Sud, lorsqu'il a dit que sans la guerre de 2008 «l'arrangement géopolitique
serait différent aujourd'hui et nombre de pays que l'on a tenté
artificiellement de faire glisser dans l'Alliance de l'Atlantique Nord en
seraient déjà membres». En 2013, les manifestants de Maïdan ont eu le tort de
refuser la décision d'un seul homme, leur président, de renoncer à signer
l'accord d'association avec l'Europe.
En suscitant et entretenant des conflits séparatistes,
«Poutine essaie de se créer des leviers pour peser sur les gouvernements
d'ex-républiques soviétiques afin qu'ils demeurent pro-russes», explique
Thorniké Gordadzé. Moscou cherche moins l'indépendance de la Crimée, ou son
rattachement à la Russie, qu'à entretenir une instabilité permanente en
Ukraine, comme elle le fait en Géorgie depuis son indépendance en 1991, pour
être certaine qu'elle ne rejoindra pas le camp occidental.
Le nouveau Premier ministre ukrainien de
transition, Arseni Iatseniouk, a dénoncé l'«agression» dont son pays est victime
de la part des Russes et répété que la Crimée restait un territoire ukrainien, pour
mieux favoriser la montée d’une union nationale au service des désidératas
occidentaux : «Nos
voisins russes ont commis une agression injustifiée sur notre territoire
national sans raison (mais) la république autonome de Crimée était, est et
reste un territoire ukrainien», a-t-il déclaré. Aussi corrompu que
la fausse blonde Timochenko, Mikhaïl Khodorkovski,
libéré en décembre dernier après 10 ans de prison, a proposé ses bons offices «Nous nous trouvons
aujourd’hui aux portes d’être impliqués dans une guerre civile en Ukraine»,
dit l’ex-oligarque dans un communiqué, en ajoutant qu’il se «déclare prêt»
à de rendre «à
tout moment en Ukraine, à l’invitation de tout acteur civil responsable, de
façon à aider ceux qui souhaitent éviter un bain de sang».
En vérité il n’existe aucun risque de politique
intérieure de la part d’une classe ouvrière atomisée et noyée dans les
agitations dispersées de la petite bourgeoisie. En revanche, les risques
économiques sont très forts pour la Russie. L'Ukraine est le 5e
partenaire commercial de la Russie ; les banques et compagnies russes
sont exposées à hauteur de 35 milliards de dollars [25 milliards d'euros] en Ukraine et
la Russie a donc plus à perdre que les Européens et les Américains d'un effondrement
économique de l'Ukraine. Les risques sont aussi importants pour les clients
européens des matières premières russes (gaz) et ukrainiennes ; c’est
pourquoi le principal interlocuteur de Poutine reste la chancelière allemande
Merckel.
Ce qui laisse entrevoir des possibilités de négociation
possible avec une Russie acculée. Le coup de force de Poutine en Crimée n'est
pas une fin en soi ni une inconsciente volonté d’aller à la guerre mondiale (l’alliance
avec la Chine est encore une supputation hasardeuse) mais s'inscrit dans une volonté
de grand marchandage autour de la question ukrainienne. Poutine peut se tourner
vers le client chinois quoique celui-ci ne soit pas fiable. Sous la menace d’une
guerre civile autrement plus grave qu’en Géorgie, les classes dominantes ont
intérêt à éviter une guerre sanglante qui ne se limiterait pas au seul
territoire, comme en Syrie, qui ne se résoudrait pas comme répétition de la
partition yougoslave mais poserait le risque d’une insurrection du prolétariat
aux frontières de l’Europe et pas une simple occupation des entreprises. Ce qui
ne serait pas pour nous déplaire au moment de l’anniversaire de la Première
boucherie impérialiste du XXe siècle.