"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

dimanche 26 octobre 2025

FAIRE PAYER LES RICHES POURRA-IL SAUVER LE CAPITALISME ?

 


« La lutte des classes existe bien et les riches viennent de la gagner. » 

Warren Buffett (2005)

« Faire payer les riches ». (Slogan de la nouvelle majorité « socialiste », été 1981)

« On ne peut plus aujourd’hui demeurer dans le registre de la démagogie. Prétendre comme on le fait à droite comme à gauche que seuls les riches devront payer et que les classes moyennes seront épargnées demain est un mensonge. Quel que soit le prochain président élu, les lendemains de victoire seront difficiles au moment de présenter la note. Seule une « opération vérité », qui appellerait tous les citoyens, ensemble, à se retrousser les manches, serait capable d’assurer l’avenir du pays et de l’Europe plus généralement ».

Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Auteur de « Déchiffrer la société française », éditions La Découverte, 2009.




LES RICHES QUELLE CLASSE ?

Mitterrand et Hollande de vaillants lutteurs contre les riches ? Vous souvenez-vous ? Riches ou bourgeois ? Pourquoi ce qualificatif réducteur , ce qualificatif populiste? Pour faire croire que ces nombreuses couches moyennes et supérieures, électrices des cliques socialo-écvolo-bobo ne sont pas bourgeoises car pas aussi riches ? Un prolétaire peut être riche d'une certaine façon et un bourgeois pauvre, non ?

Qui rêve encore des congés payés de 1936, alors qu'on dispose sans faire grève d'un mois ? Acquis social de nos pères, me direz-vous. Oui mais cher payé deux ans après par la soumission à la guerre comme reconnaissance envers un Etat de front populaire passé au front national !

Et ce merveilleux mai 81 ? où le « pouvoir socialiste » profitant d’un véritable « état de grâce », se lance dans une frénésie de réformes, certaines structurelles : nationalisations, décentralisation. Des mesures immédiates sont prises pour améliorer le sort des défavorisés : relèvement de 25 % des allocations familiales, majoration de 20 % du minimum vieillesse, relèvement du SMIC, mais aussi création d’un impôt sur les grandes fortunes, deux ans plus tard la retraite à 60 ans. Ouahahaa. Et 1983 coup de frein budgétaire ! Mais euréka en 1982 puis 1988 est créé l'ISF. Dixit «bien nommé si hypocritement : impôt de solidarité sur la fortune. Malgré tout le bla-bla écoeurant de la gauche caviar il n'a en rien con tribué à la diminution des inégalités . Le parlement des méchants de droite l'a supprimé en 2018 sans que cela n'épeuve les prolétaires outre mesure.

 D'ailleurs il n'était pas la solution magique aux dettes exponentielles de l'Etat bourgeois puisque, par exemple en l'état actuel, doubler l'impôt sur le revenu des plus riches ne rapporterait que 23 milliards par an, à comparer aux 150 milliards de déficit budgétaire annuel et à la dette cumulée de 1580 milliards.

« On va donc reconnaître un peu de mal (l'insuffisance de la contribution des riches) pour pouvoir dire beaucoup de bien (leur prise de risque indispensable pour garantir le "progrès social"). On plaidera donc en faveur d'une acceptation des riches avec leurs défauts (cupidité, égoïsme de classe) tout en magnifiant leur rôle essentiel et leurs qualités spécifiques. On inoculera donc le mal reconnu à faibles doses en soulignant qu'il est accidentel, occasionnel, lié à un état (la crise mondiale) en voie de disparition…il apparaîtra in fine comme "une maladie naturelle, comme excusable"*. La formule magique, au cœur du procédé : "un peu de mal avoué dispense de reconnaître beaucoup de mal caché"*.En foi de quoi on prendra avec force ostentation un peu d'argent aux riches et on l'agitera énergiquement sous le nez des pauvres … Sous vos applaudissements ? »1.

UN GRAND SOIR FISCAL ?

Dans Ouest-France, pas spécialement journal de gauche on trouve un patron libéral, un certain François Guilbaud,accréditer la démagogie populiste de la gauche petite bourgeoise :

« Parallèlement, par des dispositifs fiscaux discriminatoires et inégalitaires, et ceci sous tous les gouvernements, l’État favorise les riches et les possédants en ponctionnant toujours plus et plus fort le commun des citoyens les moins aisés. Devant la situation de plus en plus intenable des finances publiques et de la crédibilité de la France, il est plus que temps d’organiser le grand soir fiscal pour réintroduire de la justice et retrouver l’égalité des Français devant l’impôt que nous garantit la Constitution ».

La « justice fiscale » le voilà le nouveau mot d'ordre ridicule de la gauche bobo et wokiste (pour ne pas dire anti-marxiste).

Un dégel recongelé

La mesure qui a grincé qui aurait aussi eu pour effet de faire entrer dans l’impôt près de 200 000 Français, avait été largement rejetée en commission des finances la semaine dernière. Les députés étaient alors tombés d’accord sur un amendement déposé par le député Liot Charles de Courson qui permettait d’indexer la première tranche et donc d’éviter à plusieurs centaines de milliers de Français de se retrouver assujettis à l’impôt sur le revenu.

Les personnes concernées étaient celles qui étaient juste en dessous du seuil d'imposition, légèrement augmentées leur imposition n'aurait été que de 14 euros par mois mais...perdant le droit aux aides locales, cantine scolaire, transports gratuit, tarifs sociaux pour l'eau et l'énergie...NE POUVAIT pas faire mieux dans la provocation et du coup servir de tremplin à la théorie de « faire payer les riches ». A se demander si cela n'avait pas été fait exprès tellement c'était gros !

Puis, ceux au-dessus allaient devoir en payer plus sans un barème indexé sur l'inflation !!!

Contre cette désindexation du barème de l’impôt un député a proposé que toutes les tranches soient bien indexées sur l’inflation l’année prochaine. Soutenu par les députés LR, le texte l’a été également par la plus grande partie des députés Renaissance, des Insoumis, et du Rassemblement national. Les plus cons, les élus Horizons et Modem ont globalement voté contre...avec les résidus du PS.

Le fils d'Edgar Faure ; dont les troupes ont voté contre l’amendement de Laurent Wauquiez, a accusé les insoumis d’avoir voté avec la droite et d’avoir fait tomber les autres propositions de gauche. Des accusations rejetées par le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard, rappelant qu’un amendement similaire à celui de Laurent Wauquiez a aussi été déposé par LFI.Et toc ! Le refus de la mafia PS s’explique notamment par les autres amendements qu’ils ont déposé et qui proposaient la création de nouvelles tranches afin de rendre l’impôt sur le revenu plus progressif, tout en indexant les deux premières tranches. « Quand on défend 14 tranches pour réintroduire plus de progressivité de l’impôt, on ne vient pas réindexer le barème des hauts revenus », a défendu Olivier Faure. Sous-entendu, la non-indexation des plus hautes tranches aurait permis de faire contribuer les plus riches2. Ah l'arlésienne de la richesse !

Pour le reste de leurs pinaillages au parlement entre cliques terrorisées par d'éventuelles élections rapides, avec leur faconde de spécialistes qui s'affichent compétents face au bon peuple qui n'y pige que pouic, je laisse tomber.

IMPOSER LES RICHES UNE REVOLUTION CONSERVATRICE...

Le HCDH, organe du commissariat aux « droits de l'homme » est le principal théoricien de la formule « imposons les riches » et de pleurnicher avec des accents à la Zola :

« Nous traversons une période sans précédent marquée par des crises multiples. Des dizaines de millions de personnes supplémentaires sont aujourd’hui confrontées à la faim. Des centaines de millions d’autres font face à des augmentations intenables du coût des produits de première nécessité ou du chauffage. Pour la première fois en 25 ans, la pauvreté gagne du terrain. Mais parallèlement, d’autres profitent de ces crises multiples. Les plus fortuné·es se sont considérablement enrichi·es, et les bénéfices des entreprises ont atteint des sommets, provoquant une explosion des inégalités. Ce rapport montre en quoi il est indispensable de taxer les personnes riches pour faire face à cette succession de crises sans précédent et à la montée en flèche des inégalités. Il détaille comment, dans l’histoire récente, l’imposition des plus riches était bien plus élevée. Il souligne le fait que les discours visant à taxer les personnes riches et à faire payer aux milliardaires leur juste part sont extrêmement populaires. Il met en évidence la manière dont l’imposition des personnes riches permet de limiter le pouvoir des élites et de réduire non seulement les inégalités économiques, mais aussi les inégalités raciales, de genre et coloniales. Il dévoile le montant de l’impôt que les plus riches pourraient payer, ainsi que les solutions éprouvées dont disposent les gouvernements pour lever cet impôt. Il explique comment la taxation des personnes riches peut clairement nous mettre sur la voie d’un monde plus égalitaire, durable et exempt de pauvreté ».

Cette théorie, idéalement populiste, s'est trouvée vivifiée en France en particulier depuis 2020, au sortir du confinement face au covid. L'économie avait été mise à plat « quoiqu'il en coûtait ». Par après un sondage avait décrété que 76% des français étaient partisans de faire payer les riches3. L'orchestration avait été menée tambour battant par une campagne de presse mettant en avant l'économiste Thomas Picketty, le syndicaliste Laurent Berger et l'acteur Vincent Lindon ; ôtant même le pain de la bouche à Mélenchon. « Il faut prendre l'argent où il est (sic)» : la formule est aussi ancienne que populaire, avec un côté racaille révoltée, incendiaire de châteaux.

Une telle solution est-elle pour autant réaliste et est-elle à la hauteur du problème financier de la dette publique ?

Quels sont ces «riches» désignés à la vindicte publique sans trop de précision et à qui l'on aimerait faire supporter la facture financière de la crise sanitaire ? Rappeler à François Hollande qu'il a estimé un jour qu’on était «riche» au-delà de 4 000 euros par mois, pourrait lui valoir des ennuis. Le magazine Challenges a publié le 8 juillet son classement 2021 des 500 plus « grandes fortunes françaises », fortunes professionnelles faut-il préciser, car le classement ne prend en compte que les biens professionnels (hors immobiliers, voitures, œuvres d'art, etc.). Et là tout devient superlatif selon la présentation qu'en fait notre confrère, qui dénombre « 109 milliardaires français » (contre 95 l'an dernier). Ces 500 fortunes professionnelles familiales vont de 157 milliards d'euros pour Bernard Arnault, le patron de LVMH, à 180 millions d'euros pour Thierry Le Guénic, propriétaire de Burton Capital qui clôt la liste des «500».

Au total, « les 500 Français les plus riches ont vu leur fortune augmenter de 30% depuis 2020 pour atteindre le record de près de 1000 milliards d'euros » fulmine Quentin Parrinello, le porte-parole d'Oxfam France.

Jamais sans doute, depuis le Front populaire et 1981, la volonté de «tondre les milliardaires» n’avait été aussi ressortie du grenier. «Les salariés n’ont pas à payer pour la crise des nantis !», tonne la CGT. «Prenons au profit pour profiter de nos retraites!», martèle en écho le NPA d’Olivier Besancenot. «Si je suis élu, les riches passeront à la caisse !», renchérit Jean-Luc Mélenchon, avec le soutien des bataillons d’Attac et de la quasi-totalité des troupes syndicales. « Taxez les grandes fortunes pas les salariés , de l'argent il y en a» hurle le résidu du PCF.4

La droite bourgeoise ne s'y oppose pas : «Les très riches vont devoir faire un effort de solidarité», admet ainsi Alain Juppé, avec plusieurs autres élus UMP. Même les très riches sont révoltés de trinquer à cause des excès d’une caste de banquiers privilégiés», et face aux prélèvements supplémentaires que les sales « compromis » de Lecornu risque de faire appliquer. Les votes très prudents et de l'ordre du « social » par la majorité de l'arc parlementaire est étonnant, il inverse l'accusation de bordel par le pouvoir, comme si les députés étaient plus conscients que ce pauvre Macron des risques d'explosion sociale (cf. le vote sur les EPHAD)5, sans oublier le résidu PS qui se ridiculise un peu plus chaque jour et va faire aboutir bientôt au vrai chaos. En vérité, il est bien plus rentable pour le fisc de ponctionner modérément l’ensemble des ménages que de ratiboiser une poignée de familles cousues d’or. Simple question d’arithmétique.Ce n’est pas non plus dans les coffres-forts des entreprises que l’on dénichera le magot dont nous avons besoin. Certes, l’addition de leurs profits a de quoi faire saliver Bercy : lorsque la crise ne les frappe pas de plein fouet, elles engrangent chaque année plus de 275 milliards d’euros de bénéfices. Mais, l’Etat, qui capte déjà une bonne partie de ce pactole (50 à 60 milliards), ne peut guère espérer en tirer plus.

Selon un rapport de la commission des Finances de l’Assemblée, les 1 000 Français les plus à l’aise versent en moyenne 25% de leurs revenus à l’Etat, au lieu des 40% théoriques. Et sans doute beaucoup moins si l’on tient compte de leurs rentrées d’argent dissimulées en Suisse ou aux îles Caïmans. Liliane Bettencourt en aurait à dire sur ce point : selon «Le Canard enchaîné», ses conseillers auraient réussi à faire chuter son taux d’imposition sur le revenu à 9% grâce à un montage fiscal de haut vol, sans que le fisc s’en offusque. Et où pomper leur pognon efficacement ? bien plus encore que la fraude, c’est cela, l’arme fatale des nantis : filer sous des cieux meilleurs. Près de 30 000 Français – parmi lesquels Bernard Darty, une partie de la tribu Mulliez (Auchan), ou encore les familles Defforey et Fournier (Carrefour) – seraient aujourd’hui installés en Suisse, en Belgique, en Irlande ou au Royaume-Uni pour échapper à l’ISF.6« Au total, estime l’économiste Christian Saint-Etienne, les exils feraient perdre chaque année 6 à 8 milliards d’euros de recettes à l’Etat. Voilà pourquoi, bien que la justice sociale semble le commander, un relèvement de l’ISF déboucherait sans doute sur une catastrophe pour notre croissance et nos finances publiques ».

« Et, avec l’impôt sur les sociétés (IS), les ravages seraient plus terribles encore. Car, enfin, si EADS ou Renault-Nissan ont installé leur siège social aux Pays-Bas, ce n’est pas par amour des tulipes. Juste parce que les taxes sur les profits sont plus douces là-bas. C’est avec des astuces de ce genre que les groupes du CAC 40 sont parvenus à réduire à 8% leur taux moyen d’imposition, contre 30% pour les PME de moins de vingt salariés ».

« Autant dire que l’augmentation brutale du taux officiel de l’IS (33,3%), réclamée avec tant d’insistance par certains, ne ferait qu’accélérer la fraude et les délocalisations. Pire, en privant nos entreprises d’une partie de leurs moyens, elle éroderait la compétitivité de la France. Reste une dernière raison pour laquelle il n’est pas si facile de jouer les Robin des bois : bien des mesures sont tout bonnement impossibles à mettre en œuvre à l’échelon national. C’est le cas par exemple de la fameuse taxe Tobin, ce prélèvement sur les transactions financières, qui nécessiterait au moins un accord au niveau européen. «Bruxelles freine des quatre fers», déplore Pascal Canfin, député Europe Ecologie à Strasbourg. Récemment adoptée a minima par l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, la taxe sur les banques ne pourra pas non plus prendre son ampleur tant que le reste du monde n’y sera pas converti. Rageant, peut-être. Mais c’est ainsi « .

« Le retour à l’équilibre par le biais de la croissance est une vue de l’esprit : les Trente Glorieuses ne reviendront pas demain matin. On peut limiter les dépenses inutiles, mais l’économie possible est sans rapport avec l’ampleur de l’effort demandé, à moins de toucher au cœur des missions de l’Etat. Politiquement, il serait suicidaire d’enchaîner une séquence de forte réduction des dépenses après plus d’une décennie de baisses d’impôts réalisées autant par la droite que par la gauche. Comment expliquer que les cadeaux aux riches effectués hier soient ensuite payés par les couches populaires et moyennes à travers la diminution des dépenses  L’augmentation devra être conséquente. Les recettes de poche, comme le toilettage des niches fiscales, seront utiles : de la baisse de la TVA dans la restauration aux subventions aux cours de soutien scolaire privés, des milliards d’euros partent en fumée chaque année. Mais on demeure hors de portée des moyens nécessaires à assainir les finances publiques ».

EMPECHER L'EXPLOSION SOCIALE

J'ai souvent dit que le chaos n'empêchait pas de gouverner, et qu'il pouvait même y contribuer. En définitive, le travail contestataire des députés rachète l'impression de bordel qui indignait « l'opinion publique », et ces conclaves fastidieux, assez ridicules mais semblant très préoccupés par la question sociale, confirme l'excellence de Lecornu (et de Macron derrière lui) : montrer le parlement comme servant à quelque chose même au bord de l'abîme. Mais la France n'est pas au bord de l'abîme. Ce n'est pas la petite Grèce. Un effondrement de ce pays entraînerait un effet domino d'abord à toute l'Europe jusqu'à la Russie peut-être. Un cordon de solidarité inter-nationaliste se mettrait inévitablement en place en cas de coup dur, par exemple une élection par des masses stupides de Mélenchon ou Bardella. Mais la bourgeoisie française, en catimini hors du parlement, comme le dit le Parisien libéré, s'y emploie. Ses sommets ne bougent pas d'un pouce derrière le charivari des sectes politiques. Le deuxième personnage de l'Etat l'a réaffirmé,. Gérard Larcher l'a dit clairement : la réforme des retraites sera rétablie de toute manière. Et il a raison, pas seulement du point de vue de la bourgeoisie mais arithmétiquement raison.

La richesse de la puissance capitaliste en France n'est pas dans les coffres forts de la minorité ultra-riche mais provient de la confiscation de la plus-value des millions de prolétaires. La manne du fric c'est le produit du travail de ces millions pas l'argent de poche dorée des riches, et c'est là que l'Etat a besoin d'aller le chercher principalement. Et les clowns de la gauche bourgeoise et ses petits gauchistes qui nous invitent à acquiescer avec cette fable honteuse de « justice fiscale » et d'égalité devant l'impôt se fichent carrément de notre gueule. Ce sont eux les derniers défenseurs de l'Etat et donc nos premiers ennemis. Mais si la violence des attaques économiques sert à appauvrir voire à tétaniser la population, l'impossibilité de les empêcher réellement de la part de la gauche bourgeoise et de ses bâtards insoumis (- jouant dangereusement avec le feu – peut devenir en effet très explosive jusqu'à mettre par dessus bord tous ces menteurs.

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banquede France a parlé non de faillite du pays mais d’« étouffement progressif » relève de la litote technocratique pour masquer une décomposition déjà bien entamée. La France ne s’étouffe plus : elle vit en apnée, suspendue aux perfusions d’une dette abyssale et d’un État devenu sa propre fin. On prétend que tout va bien, alors que les caisses sont creuses, les repères dissous et les retraites transformées en variable d’ajustement d’une machine publique qui se gave d’elle-même. Le roi change, mais la cour demeure, pléthorique, bavarde et improductive. Ministères, syndicats, comités, commissions : chacun pompe sans créer, redistribue sans produire, et s’autojustifie au nom d’un bien commun dont il vit grassement. La classe ouvrière réelle réel, elle, travaille, paye et s’épuise à entretenir ce grand théâtre administratif où le mot “service public” ne sert plus qu’à sanctifier la ponction. La France n’est plus gouvernée, elle est administrée jusqu’à l’asphyxie ; un Versailles budgétaire où l’on taxe pour respirer et où l’on respire pour taxer. Face au risque d'impopularité tous sont prêts à faire n'importe quoi7 même en défiant les lois économiques du profit, pourtant elles aussi mal en point.

QUAND LES GAUCHISTES VEULENT FAIRE PAYER LES RICHES C'EST POUR MIEUX DEFENDRE LA GAUCHE BOURGEOISE

Les deux principaux groupes gauchistes trotskiens, LO et NPA dénoncent un « gouvernement de guerre sociale » et, comme notre groupe maximaliste préféré, hurlent contre de telles attaques, sans se demander pourquoi les brefs gouvernements successifs prennent autant de risque d'explosion sociale véritable (dont se rendent compte nombre de parlementaires). Excusez ma réponse laconique : parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement, la crise au cul accompagnée des obligations militaires.

La secrétaire générale de LO a raison :

« Le budget Lecornu prépare aussi la guerre tout court. Alors que le budget des Armées est déjà passé de 30 à 57 milliards entre 2017 et aujourd’hui, une nouvelle hausse de 7 milliards est prévue par le gouvernement.  Alors, laissons le PS ronger l’os jeté par Lecornu ! Il a prouvé depuis des décennies qu’il n’était pas du côté des travailleurs. Et ne nous laissons pas intoxiquer par la propagande patronale relayée par le gouvernement ! (…) Contre le parasitisme et l’irresponsabilité des dirigeants et des possédants vis-à-vis de l’ensemble de la société, affirmons nos objectifs de travailleurs ».

Mais c'est quoi l'objectif de ces travailleurs trotskiens ?

« La dette de l’État n’est pas celle des travailleurs, c’est celle des capitalistes, c’est donc à eux de payer ! Il ne faut pas un chômeur de plus dans le pays, il faut répartir le travail entre tous sans perte de salaire, en prenant sur les profits et les dividendes extravagants ! Il faut de l’argent pour les hôpitaux, pas pour Dassault, de l’argent pour les salaires, pas pour la guerre ». !

La fille d'Arlette Laguiller a trouvé la solution au chômage et aux saloperies du gouvernement Lecornu : « partager le travail » ! autrement dit partager la misère, dans l'attente d'un parti Godot dont cette secte voudrait bien être la sphère carcérale.

Le NPA n'est plus qu'un supplétif à Mélenchon. C'est la même antienne antifa misérable pour lycéens attardés. L'extrême droite « est en embuscade ». Le RN «  engrange les fruits du mécontentement suscité par le pourrissement accéléré des institutions de la 5e République. Le danger d’une majorité droite extrême - extrême droite, en cas de législatives anticipées, se précise ».

Il faut se remettre à la queue des mafias syndicales :

« Il faut poursuivre le fil des mobilisations des 10 et 18 septembre et du 2 octobre, en construisant dans nos villes et nos quartiers des assemblées ou d’autres formes d’auto-organisation, en discutant avec nos collègues de travail pour convaincre de la nécessité d’y aller, toutes et tous ensemble, et de pousser à la construction de dates de grève et de mobilisation ».

Comme en 36, comme en 81 il faut refaire le coup de l'union de la gauche bourgeoise et petite bourgeoise , car comme avec notre camarade Chirac il avait fallu faire barrage au fascisme :

« Toutes les organisations de la gauche, syndicales, sociales et politiques doivent s’accorder sur un programme basé sur celui du Nouveau Front populaire et les revendications de l’intersyndicale. Pour faire barrage à l’extrême droite et permettre à notre camp social de reprendre la main, il nous faut défendre, de manière unitaire et déterminée, des mesures d’urgence sociales, démocratiques et écologiques ».

Quant à la dette, c'est un certain Lénine qui l'avait effacée d'u trait de plume vers la fin de l'année 1917, mais avec tous ces petits bourgeois rigolos qui veulent faire passer pour des révolutionnaires alors qu'ils restent toujours les petits larbins de la gauche bourgeoise.


NOTES


1ROBERT MARTY (sur Médiapart)

215h57 - Les députés écartent le gel du barème de l'impôt sur le revenu C'était attendu : l'Assemblée nationale a largement rejeté cet après-midi le gel du barème de l'impôt sur le revenu. Cette mesure, défendue par le gouvernement, aurait conduit 200.000 foyers supplémentaires à payer cet impôt. Mais une nette majorité de députés, réunissant l'extrême droite, la droite, les insoumis et même une partie des macronistes, a approuvé l'amendement de Laurent Wauquiez (LR) rejetant ce gel pour l'ensemble des tranches de l'IR.

3Avec une question comme ça, l’institut CSA était sûr de faire un tabac. «Seriez-vous d’accord pour qu’on augmente les impôts des riches ?» Oui !!!!, ont répondu au printemps dernier 87% des Français et des militants syndicalistes, en se frottant les mains par avance.

4 En 2015, le syndicat belge FGTB avançait 9 arguments pour faire payer les riches, j'en prends quatre aussi ridicules les uns que les autres :- L'exemple français montre que les grosses fortunes ne fuient pas.- Les grosses fortunes ne risquent-elles pas de fuir ? « Seules 1 % des personnes soumises à l’impôt français sur la fortune sont partis du pays. Et il faut noter qu’on assiste plus à une fuite des domiciles qu’à une fuite des capitaux : les riches français viennent s’installer juste de l’autre côté de la frontière belge, mais leurs entreprises, les investissements, etc. restent ! »- Pour imposer un impôt sur la fortune, nous construisons un rapport de for- Un impôt sur la fortune est une alternative à l'austérité et permet de lutter contre la pauvreté.- Un impôt sur la fortune peut rapporter beaucoup.

5Un crédit d'impôt pour les frais d'Ehpad

Les députés ont voté une mesure de soutien pour les résidents en Ehpad ou leurs familles ayant des revenus modestes. La réduction d'impôt de 25 % sur les frais de séjour a ainsi été transformée en crédit d'impôt. Cette mesure, proposée par la France insoumise, a été adoptée de justesse avec les voix de l'extrême droite et de la gauche, à l'exception des socialistes qui défendaient un crédit d'impôt dégressif selon les revenus. Actuellement, seules les personnes imposables bénéficient de la réduction fiscale pour leurs frais d'hébergement, ce qui ne s'applique pas aux ménages les plus modestes qui ne payent pas d'impôt. Le coût de cette mesure au budget serait de l'ordre de 600 millions d'euros.

6« Confrontés à une semblable hémorragie de gros portefeuilles, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas ou encore la Suède ont tous préféré renoncer à leur propre impôt sur la fortune, La réduction progressive des barèmes de l’impôt sur le revenu, engagée en 2000 par… Laurent Fabius, n’a pas eu plus d’effet, l’exil de nos footballeurs vedettes le démontre mieux que tous les discours. «A la rentrée, nous allons proposer d’interdire aux sportifs délocalisés de porter le maillot français», annonce sans rire le député apparenté PC Jean-Pierre Brard. Il n’est pas sûr que cela suffise à les ramener dans les filets de Bercy.Or cette débandade est une bien mauvaise affaire pour l'économie nationale ».Peut-on vraiment faire payer les riches ? - Capital.fr



7« L’argument selon lequel les hausses d’impôts viendraient briser la croissance est fallacieux. L’activité n’a jamais été aussi faible que depuis que l’on réduit les impôts : on n’a fait qu’alimenter l’épargne. C’est cette épargne qui doit aujourd’hui contribuer à l’effort national. Le discours selon lequel le niveau des prélèvements obligatoires serait plus élevé en France qu’ailleurs est un non-sens : les services rendus (école, santé, logement, etc.) ne sont pas identiques, les données sont incomparables. Seule la démagogie peut encore défendre des baisses d’impôts à la fois injustes sur le plan des valeurs et économiquement inefficaces ».