« L’Angleterre
a une double mission à remplir en Inde : l’une destructrice,
l’autre régénératrice - l’annihilation de la vieille société
asiatique et la pose des fondements matériels de la société
occidentale en Asie » Karl Marx (1853).
« Nous
ne devons pas oublier que ces communautés villageoises idylliques,
malgré leur aspect inoffensif, ont toujours été une fondation
solide du despotisme oriental, qu’elles enfermaient la raison
humaine dans un cadre extrêmement étroit, en en faisant un
instrument docile de la superstition et l’esclave de règles
admises, en la dépouillant de toute grandeur et de toute force
historique ». Marx
« Je
lance un appel aux déçus du socialisme et j'aspire à réunir deux
français sur trois »
Giscard
d'Estaing (1984)
En
2018 , le président de la commission européenne, Jean-Claude
Juncker a inauguré une statue colossale de Karl Marx, offerte par la
Chine à la ville de Trèves, où celui-ci est né il y a 200 ans.
Juncker énonça la raison pour laquelle l'Union européenne devrait
s'inspirer de Marx. «La philosophie de Marx a enseigné aux
Européens que l'objectif de notre temps était de développer les
droits sociaux ». Baratin mensonger et hypocrite, avec cet
ajout pour adouber un client aussi respectable que la « Chine
communiste » : «Marx
n’est pas responsable des atrocités commises par ses prétendus
disciples ». Marx
ne s'use que si l'on s'en sert, idem pour le passé glorieux du
mouvement ouvrier. Les commentaires haineux contre « le
génocidaire » Marx furent nombreux. La référence à l'odieux
stalinisme sert toujours de repoussoir au communisme historique par
tous les éditorialistes défenseurs des privilégiés, et le
trotskisme avait fini par passer entre les mailles.
Mesurera-t-on
un jour à quel point le trotskisme a pu inspirer les élites
bourgeoises ? Je ne vais pas lister le nombre d'anciens
trotskistes passés armes et bagages au service de leur Etat
bourgeois respectif ou comme conseillers aux basques des futurs
dictateurs des « libérations nationales ». Si le
trotskisme a été une réaction louable face à la dégénérescence
stalinienne, s'arc-boutant sur l'internationalisme, il est devenu
très vite dans les années 1930 un supplétif de la gauche
bourgeoise en Occident, puis s'est rallié à l'union antifasciste
pour la reprise de la guerre mondiale. Ses derniers spéculateurs et
plaisantins politiques de notre temps n'affichent plus qu'une
bouillie inconsistante de révoltes catégorielles et
communautaristes dont nous n'avons que faire. Le paon Trotsky, de
son vivant, fût un créateur de spécificités et d'inventions
politiques qui tournaient le dos au processus révolutionnaire
prolétarien, et disons surtout géopolitique-prolétarien en vue
d'une mirifique « Europe socialiste ».
Le
30 juin 1923 on pouvait lire dans la Pravda un article de Léon
Trotsky, une vraie plume de paon :
« En
liaison avec le mot d’ordre de « Gouvernement Ouvrier et Paysan »,
le moment est venu, selon moi, d’avancer celui des « États-Unis
d’Europe ». C’est seulement en reliant ces deux slogans que nous
disposerons d’une réponse précise, à la fois globale et
graduelle, aux problèmes les plus brûlants de l’Europe. La
dernière guerre impérialiste était fondamentalement une guerre
européenne. La participation épisodique des Etats-Unis et du Japon
n’en modifia pas le caractère européen. Après avoir obtenu ce
qu’ils désiraient, les Etats-Unis se sont retirés du brasier
européen et sont retournés chez eux.
C’est
parce que les forces productives capitalistes étouffent dans le
cadre des États nationaux européens, que la guerre a éclaté.
L’Allemagne s’était fixé pour tâche d’ « organiser »
l’Europe, d’unir économiquement le continent sous son propre
contrôle, afin d’être en mesure de concurrencer sérieusement la
Grande-Bretagne dans la lutte pour le contrôle du monde. L’objectif
de la France était de démanteler l’Allemagne. La faible
population française, son caractère essentiellement rural et son
conservatisme économique empêchent la bourgeoisie française ne
serait-ce que d’envisager d’organiser l’Europe. Cette tâche
s’est révélée dépasser les forces du capitalisme allemand,
pourtant soutenu par la machine militaire des Hohenzollern. La France
victorieuse ne maintient désormais sa domination que par la
balkanisation de l’Europe. La Grande-Bretagne encourage et soutient
la politique française de morcellement et de pillage de l’Europe,
tout en dissimulant ses actes derrière son traditionnel masque
d’hypocrisie. En conséquence, notre malheureux continent est
découpé, divisé, brisé, désorganisé et balkanisé, transformé
en asile de fous. L’invasion de la Ruhr est une opération démente
motivée par des calculs à courte vue (la ruine finale de
l’Allemagne) - combinaison familière aux psychiatres ».
Il
ajoutait dans cet article passionnant de lucidité politique et
d'analyse de la décadence du capitalisme : « L’économie
européenne ne peut se développer au sein des États et des
frontières douanières imposées à Versailles. L’Europe se trouve
devant un choix : soit détruire ces frontières, soit faire face à
la menace d’une décadence économique complète. Mais les méthodes
adoptées par la bourgeoisie au pouvoir pour dépasser les frontières
augmentent seulement le chaos existant et accélèrent la
désintégration ».
Mais
Trotsky rêvait tout haut : « à un degré
incomparablement supérieur (à Octobre 17), le triomphe de la
révolution en Europe stimulera la révolution en Amérique et dans
d’autres parties du monde »1.
Presque
un siècle plus tard, une secte en France, LO reprend cette antienne
d'Etats-Unis socialistes d'Europe que ni Lénine ni les gauches
maximalistes n'avaient jugé utile de prendre en compte2.
Dans sa lutte féroce pour conserver son socle de 1% de la minorité
de la population qui va sacrifier en sa faveur au rite électoral
truqué la secte LO appelle à des
« Etats-Unis socialistes d’Europe »,
un
premier
pas vers une « République
socialiste universelle ».
Nathalie
Arthaud
en profite pour dénoncer les mesures de protectionnisme de ceux qui
estiment, comme La France insoumise, qu’il est nécessaire de
s’appuyer sur les frontières.
« Ce sont des positions réactionnaires, cela sert le grand
capital. Les frontières n’ont jamais arrêté l’exploitation ou
la rapacité de la bourgeoisie »,
quand son colistier le chefaillon syndical Mercier juge que c’est
aller
« sur le terrain de l’extrême droite ».
Avec LO on est dans le monde des bobos enseignants et des militants
fonctionnaires coupés de toutes les contradictions sociales du
capitalisme décadent. On prône un internationalisme
immigrationniste à bon compte, gratuit et sans conséquence pour une
vulgaire secte jamais concernée par un changement réel de société
ni ne risquant jamais non plus d'accéder au pouvoir... de nuire
totalement au prolétariat.
DECADENCE
ET MISE EN CAUSE DES ELITES
La
mise en cause des élites ne date pas de la colère des gilets
jaunes. Depuis le début du XX ème siècle la décadence du système
capitaliste mondial était constatée et décrite par des grands
auteurs non marxistes, aux ouvrages retentissants : décadence
des nations, déclin de l'Europe, déclin de l'Occident (Oswald
Spengler, Toynbee, Daniel Halévy, etc.). Pour Valéry, l'Europe
avait raté le coche en étant incapable de s'unifier. Spengler était
plus précis : « Le déclin n'est pas une catastrophe
extérieure mais une ruine intérieure »3.
Cela Trotsky ne le comprit pas plus qu'il ne comprit vraiment le
pourrissement intérieur de la révolution en Russie. Le déclin qui
avait frappé l'expérience révolutionnaire en Russie pouvait être
relié au déclin de la politique occidentale en général (fin de la
nation) et qui allait mener à la reprise de la guerre mondiale, plus
atroce que la précédente.
Le
déclin s'exprima surtout par le repli nationaliste, l'allemand
Spengler proposa pour son pays l'isolationnisme ; l'Allemagne
n'échapperait à la décadence généralisée qu'en se repliant sur
elle-même, en s'inspirant des vertus authentiquement prussiennes.
Pour Toynbee, la fin de la civilisation européenne ne signifiait pas
la fin de la civilisation occidentale parce que le christianisme lui
survivrait.
Après
la fin de la Première Guerre mondiale, la notion de décadence
(européenne ou française) et celle d'humiliation étaient assez
répandues. Vilfredo Pareto comparait le déclin de la bourgeoisie
dirigeante à la décadence de la République romaine (ce que Marx et
Engels avaient prévu bien avant lui). La classe dirigeante cherche à
tout prix à se maintenir au pouvoir et utilise la ruse lorsqu'elle
ne dispose plus de la force, soumise régulièrement à la pression
aléatoire des masses, considérées à l'époque comme classes
prolétariennes dangereuses. Les élites doivent se renouveler sans
cesse par un apport venu des classes inférieures : « la
mobilité sociale est le meilleur antidote contre les révolutions
sociales »4.
Roberto Michels développait « la loi d'airain de
l'oligarchie : « Quand un conflit se produit entre les
dirigeants et les masses, les premiers sont toujours victorieux s'ils
savent rester unis ».
Cette
unité de l'oligarchie européenne avait été scellée dans la
félonie, on s'en souvient, au moment du traité de Lisbonne ;
on se souvient aussi des efforts de Mitterrand pour faire élire le
chancelier Kohl. Angélique Merkel vient à son tour épauler un
Macron en perdition face au RN en déclarant avoir « des
confrontations avec Macron » ; manière diplomatique de
faire avaler qu'il ne serait pas traité comme un vulgaire allié
secondaire de l'Allemagne et un peu voire quelques fois anti-allemand
comme la plupart des partis souverainistes franchouillards et
Zemmour. Macron ne peut pas se laisser tailler des croupières par le
principal parti populiste français en lui laissant les thèmes de la
France « indépendante » et de la limitation de
l'invasion migrante. Peu probable qu'il inverse la tendance
sondagière réelle (pas celle des suce-boules de BFM) même avec sa
tronche sur les affiches électoralistes.
C'est
au lendemain de la Seconde Boucherie mondiale que la fable européenne
est mise sur la table, sans en référer évidemment à Trotsky.
Personne
n'a vraiment souligné qu'il s'agissait d'une fable
« internationaliste »,
ou d'une parodie d'une partie du monde sans frontières, que la
bourgeoisie avait choisi d'inventer à la fois pour conjurer les
démons d'un renouveau d'une vague révolutionnaire dans la zone du
monde où le prolétariat avait été le plus menaçant, et en
réalité de figer un hinterland US où la confrontation avec l'URSS
fût longue et pesante. La Russie stalinienne resta ainsi pendant
plus de soixante années la figuration d'un internationalisme
caricatural, aux portes d'une Europe assiégée par un risque
permanent d'invasion par l'armée « rouge », en réalité
un impérialisme de sous-développés dont le trotskisme resta le
souteneur jusqu'à l'effondrement du système concentrationnaire
« soviétique ». Cet effondrement signifiait aussi celui
du trotskisme qui, en dépit de cet échec patent mua à un
salmigondis de projets moderniste avalisant
« théoriquement » les nouveautés militantes qui
réduisent l’internationalisme à une prétendue « solidarité
internationale », ou plutôt à une multiplicité de
« solidarités » diverses et variées avec des groupes
hétéroclites dans différents pays (et qu’il faudrait « faire
converger »). Or, une myriade de solidarités plus ou moins
reliées ne font pas une stratégie pas plus marxiste que
prolétarienne. L'entité européenne a connu divers aléas et en
connaîtra d'autres, mais elle est et restera une passoire du
capitalisme débridé et décadent, comme une chétive couverture
« internationaliste » des mêmes rivalités exacerbées.
Le
pur internationalisme « contemplatif » ou juridique était
pour Marx un produit du monde bourgeois, comme le nationalisme ;
et j'ajouterai par après comme la mode de l'immigrationnisme tout
azimut5.
L'invention d'une Europe étriquée puis
beaucoup plus tard « élargie » n'aura été qu'une
figuration d'une fin des frontières des pays « développés »,
en réalité terrain privilégié pour la compétition et
l'écoulement des marchandises des plus grandes puissances. Cette
« solidarité européenne » des « pères de
l'Europe », tel le banquier aventurier Monnet, n'aura été que
le faux nez des sous-fifres de la puissance américaine qui va encore
s'enrichir avec la reconstruction du principal champ de bataille de
la guerre mondiale (cf. plan Marshall).
Le milliardaire Monnet privilégie
une filière américaine d'approvisionnement contre l'indépendance
nucléaire française, projets qui aboutissent au
traité
de Rome, le 25
mars
1957
et
sur le projet d'élargissement de la Communauté au Royaume-Uni.
Bien qu'obligé de travailler avec Monnet, Gaulle le qualifia de
« petit financier à la solde des américains ». L'Europe
« libérée » est donc bien une création américaine,
une «américanisation » 70 ans avant que Régis Debray ne s'en
rende compte. De Gaulle restera un emmerdeur pour l'impérialisme
américain et probablement le dernier « résistant »
national d'une puissance disparue. Selon lui,
l'Europe unie devait se résumer à un partenariat franco-allemand ;
n'a-t-il pas dit un jour: « L'Europe ? C'est la France et
l'Allemagne ; le reste, c'est les légumes ! ».
Tout
cela c'était il y a longtemps, l'Europe a flamboyé avec les trente
glorieuses puis elle s'est révélée un tigre de papier et un mirage
inconséquent bien digne de la théorie trotskiste dégénérée.
Elle prétendait à un statut politique et géopolitique
intermédiaire entre la nation classique et les empires impérialistes
quand finalement, comme cette campagne électorale le confirme, la
contradiction se résume entre l'espoir (vain et impossible) à un
retour au simple protectionnisme national et une compétition
destructrice d'un conglomérat de pays dirigés par une bureaucratie
incontrôlable par les populations et complètement soumis aux
directives du libéralisme sauvage de la plus puissante bourgeoisie,
et son principal valet, l'Allemagne6.
LA
GRANDE CONFRONTATION ENTRE DEUX GUGUSSES DU PAF
L'Europe
« intermédiaire » entre nation maintenue (avec ses
chimères obsolètes économiquement et politiquement) et grandes
puissances, c'est donc un lourd passé mythifié et mystifié. La
chaîne LCI nous a servi avant-hier un nouveau numéro de "La
Grande Confrontation", émission stimulante de David Pujadas où
il montre aussi ses qualités de manipulateurs de débats7,
où il nargue avec brio tous ceux qui l'ont viré de France 2.
Invités : Zemmour et Cohn-Bendit comme VRP des deux tendances
qui s'affrontent. Audimat garanti. Ce duel idéologique fût
flamboyant et un bon spectacle avec toutes les facéties dont sont
capables ces deux personnages. On en eût pour la redevance, bons
mots, échanges tendus, coups de projecteurs pointus sur l'histoire
passée de l'Europe et du monde. La confrontation résuma assez bien
la compétition idéologique pour ces poussives élections
européennes qui ne passionnent ni les foules ni le prolétariat.
Zemmour ne se privera pas de brocarder « l'ami de Macron ».
Avec son agitation permanente (chien de lunette arrière quand cela
lui convient, oiseau battant de l'aile quand il est contrarié)
Zemmour est un petit teckel qui n'a jamais tort et qui s'arrange pour
avoir toujours le dernier mot même dans la guerre des yeux. Il
profite de ses origines juives pour sortir des propos qui ne sont
souvent que des clichés classiques de l'extrême droite et des
colons séfarades. Cohn Bendit est vieux et usé, ses techniques pour
désarçonner l'adversaire sont érodées et il n'est même plus
drôle. Lui-même est décevant d'esprit étroit à la mode
communautariste ; cet ami sincère de Macron affirme tout de
même être « membre de la disapora », ce dont on se
branle. Il est au total assez décevant avec cette concession
communautariste d'ancien étudiant anar, culotté et universaliste
qui nous avait épaté en mai 68. Zemmour est plus jeune et de
l'école des snipers intronisés par Ruquier. Il sait comment
emporter la mise à chaque coup bas par ses réparties de petit
roquet et ses grimaces ; c'est l'as de la communication non
verbale.
Le
gugusse figure de musée de mai 68 est donc venu parader sans honte
ni plaisir, pour servir la soupe à la bande à Macron. Il est
partout pour sauver le soldat Macron (non exposé à une prise
d'otage en Afrique). On le trouve en meeting, le 6 mai, aux côtés
de Pascal Canfin, pour vanter la vision écolo mégalo d'Emmanuel
Macron.
Daniel
« le rouge » ne se contente pas d'apporter son soutien à
la macronie néo-bonapartiste8.
On le trouvait aussi aux côtés du candidat peu avant. Il était
présent à Berlin en janvier 2017 lorsque le candidat à la
présidentielle s'apprête à tenir son discours à la Humbold
Universität, consacré au couple franco-allemand. Peu de temps avant
le discours, les deux hommes ont rencontré l'ancien ministre
allemand Joschka Fischer (ex-gauchiste promu ministre), grand ami de
Cohn-Bendit et apôtre comme lui du fédéralisme européen9.
Avant d'être député européen, « Dany le rouge » a
longtemps été adjoint au maire de Francfort, et, chargé de
l'immigration, il a reconnu face à Zemmour en avoir autorisé
l'expulsion d'un millier (l'aveu était calculé comme l'histoire de
« confrontations » avec Merkel ; il ne faut pas
laisser le label du contrôle de l'immigration – tremplin électoral
de l'heure d'une prise en compte d'une majorité d'électeurs de
« l'invasion migrante et islamiste »10
- à la seule Marine Le Pen11.
Je
me suis moqué jadis des modernistes petits bourgeois
(néo-marcusiens) qui pronostiquaient la disparition de la classe
ouvrière et l'inessentialisation du travail12
parce qu'ils n'avaient fait que recopier les sociologues bourgeois et
qu'ils étaient et restent hors des subtilités des maquillages
idéologiques bourgeois, lesquels reprennent d'ailleurs certaines de
leurs élucubrations puisqu'il n'est plus question que de « couches
moyennes hautes et basses ». Et il ne s'est pas passé ce
qu'ils avaient prévu. Non seulement la classe ouvrière existe
toujours et est maintenue avec ses divisions traditionnelles
(aristocratie ouvrière, boulots répétitifs, nota une myriade
d'activités de contrôle, de surveillance et de livraisons...), mais
elle a été surtout cataloguée et découpée en communautés
raciales, en couches d'ouvriers blancs « racistes » (cf
les gilets jaunes « provinciaux) et d'immigrants forcément
internationalistes quoique militants de la prime à la braguette et
de la « sécurité sociale » française13.
Annonçant le duel télévisé sur des chaises des magasins BUT,
l'éditorialiste de TF1, Christophe
Jakubyszyn lui n'a pas peur des mots :
« Sur
la question
des migrations, le choc est à venir », dit
l’éditorialiste, qui dénonce « le
système tel qu’il est organisé aujourd’hui : quand vous
acceptez un migrant à Rome, il arrive à Paris et il compare les
systèmes de prestations sociales, les droits au logement, le
regroupement familial, l’éducation… » Le
fameux benchmarking migratoire, dénoncé par tout l’éventail
politique, de LREM au RN ».
L'originalité
du prolétariat est qu'il a toujours été qu'il est constamment nié
comme classe. L'argument de la générosité migratoire vient comme
pour signifier qu'il faut laisser des strapontins à la misère, la
partager en quelque sorte et celui qui renâcle devant une invasion
effective dans les grandes villes surtout c'est un facho ou un petit
blanc raciste14.
Dans ces conditions la bourgeoisie ne produit plus ses propres
fossoyeurs mais une immense masse d'individus hyper individualistes
et à la merci de tous les chantages patronaux et policiers, prêts à
se vendre pour un plat de lentilles et surtout pas à mourir pour une
révolution impossible ou sacrificielle. Nuançons qu'il en est de
l'immigration sauvage comme de la nature des couches petites
bourgeoises, ça peut changer suivant les moments ; en 1848 le
Manifeste communiste considère que les classes moyennes ne sont pas
révolutionnaires ; en 1875, Marx montre leur rôle
révolutionnaire et leur passage imminent au prolétariat15.
Venons-en
à nos deux gugusses qui se fichent du prolétariat comme de leurs
premières chemises. L'organisation du débat avec des invités de
corporations lésées par ladite mondialisation qui est en même
temps une européénisation des esprits confus et une dissolution des
intérêts nationaux ou locaux dans une concurrence « sans
patrie ». Les témoignages de ce patron routier (floué par la
concurrence étrangère), de cet agriculteur étranglé par la
concurrence espagnole ou belge, de ce banquier européiste ou de
cette femme du nord expliquant sa vision de la remise en cause de
l'identité française, puis de l'étudiante bobo, n'étaient pas un
panel complet des nuances du gris européen qui, pourtant comme je
l'ai mis en évidence, ne comporte que deux couleurs ternes. Les
différents témoignages, par leur véracité et sincérité
estomaquaient visiblement notre pauvre Dany le rouge, habitué aux
fastes de la macronisation, quand tout était plaisir pour
l'iconoclaste Zemmour, sourire perpétuel en coin. Le moment qui m'a
le plus fait rigoler a été le témoignage de l'étudiante
bourgeoise qui était venu faire la pub du programme Erasmus. Sans
gêne Zemmour s'est payé l'oie bourgeoise privilégiée avec ses
concepts nunuches de droits de l'homme et autres sornettes
républicaines et surtout américaines. L'indignation féministe de
Dany le rouge ne changea en rien la perception que nous avions du
ridicule langage de cette petite bourgeoise « déléguée de
l'empire » comme lui a balancé sans pitié, mais sans
vulgarité le petit Zemmour. Ce dernier dit bien des choses justes
mais dans un cadre faux et mortifère, le cadre national disparu et
sans solution sérieuse à opposer à la clownerie européenne. Le
bla-bla européiste de Cohn-Bendit n'avait aucun intérêt et ne
pouvait abuser personne, même pas ses anciens alliés écolos qu'il
méprise comme secte, quand lui a été admis dans la grande secte
présidentielle. Tout le monde attendait le grand choc sur l'invasion
migratoire et on n'allait pas être déçus avec un Cohn-Bendit
rétropédalant sur son ancienne dénonciation (gauchiste et
conviviale) du protectionnisme, campagne de rattrapage du macronisme
sur la bande à Le Pen, mais toujours « le plus allemand des
français et le plus français des allemands » ; Zemmour
le recadra d'un sévère « vous êtes resté un anarchiste
allemand »16.
Quoiqu'on
pense des errements et compromissions d'un Cohn-Bendit qui a toujours
été un anarchiste, intelligent et à la gouaille familière, il est
quand même représentatif de l'aboutissement du gauchisme et de
l'ultra-gauchisme rangé des voitures, et même de notre milieu
maximaliste qui reste imprégné des mêmes poncifs gauchistes et
néo-syndicalistes depuis tant d'années sans apercevoir ce qui a
changé dans la domination bourgeoise. D'ailleurs sur la question
européenne la plupart des gauchistes ne peuvent pas se démarquer
vraiment de « l'internationalisme européen » de Macron
car cela signifierait qu'ils tomberaient dans « les bras du
fascisme » ! Heureusement pour eux il n'y a qu'un tour de
piste électorale... On en vient au clou du spectacle et « premier
souci des français en général que les élites jusque là
méprisaient royalement sur le sujet, soutenues hystériquement par
leurs idiots utiles gauchistes.
La
« pression migratoire » devrait s’accentuer dans les
décennies à venir, notamment en provenance d’Afrique. Zemmour a
en garde une énième fois contre l’«
invasion » :
«
Ils viendront chez nous ». Il
déplora que les anciens présidents Valéry Giscard d’Estaing et
Jacques Chirac aient «
instauré toutes ces règles favorables à l’immigration »,
qui ont débouché sur
«
un droit social quasiment égal » à
celui des Français. L'invasion migratoire à laquelle l’Europe
devra faire face dans les années à venir est impitoyable :
«
On a une Afrique qui est passée de 100 millions d’habitants à un
milliard en un siècle, et nous irons vers 2 milliards, voire plus.
On
a une Afrique qui est passée de 100 millions d’habitants à un
milliard en un siècle. Ils seront bientôt 2 milliards et viendront
chez nous. La Commission de Bruxelles est favorable à l’immigration
depuis le début ».
Cette
argumentation est notoirement insuffisante et ne peut que flatter
l'électeur du RN. Zemmour n'explique pas le fond du pourquoi du
comment. Lui aussi ne sait plus ce qu'est la classe ouvrière et est
incapable de décrire les manœuvres de refonte des populations est
le démantèlement d'une Europe « trop sociale ». Il
associe ses réflexions les plus protectionnistes irréalistes à des
vérités sociales ;
beaucoup de pays du continent africain ne pourront pas en effet «
se développer suffisamment pour donner des conditions de vie dignes
à tous ces gens ».
Quand
David Pujadas lui fait enfin valoir que «
les migrants fuient la guerre »,
il fait mouche sans
que Cohn-Bendit puisse le contredire : «
Selon une étude de Médecins du monde, sur tous les migrants de
2015, il y a 13% qui fuyaient la guerre. Tout le reste ne fuyait pas
la guerre. Et il y avait 70% d’hommes ».
C'est donc bien d'une invasion qu'il s'agit et vue comme telle par
une majorité de la population, blanche, noire ou ce qu'on voudra en
France et qui n'est ni raciste ni n'a envie d'une venue du RN au
pouvoir.
Humour accessible aux seuls ch'tis |
Zemmour
a même le culot de soulever la surnatalité africaine qui reste un
sujet tabou pour les bobos qui militent pour la procréation et un
accueil tout azimut de la misère du monde « décolonisé »17.
Et il ose même dire que paradoxalement c'est le colonialisme avec
ses progrès techniques, « civilisationnels » et ses
médecins qui est responsable de cette natalité galopante. Pas
d'objection de Cohn-Bendit qui concède par ailleurs qu'il faut
combattre l'islamo-fascisme. Les échanges spontanés et vindicatifs
entre nos deux gugusses sont bêtes à pleurer :
- Cohn-Bendit : tu veux supprimer l'humain ?
- Zemmour : oui c'est l'humain qui va nous envahir.
Dans
les tentes « décoloniales » la colère a dû bouillir ;
il paraît qu'ils sont plus nombreux les partisans de la folle Houria
Boutelja à l'université bas de gamme. Marx est vilipendé sur les
blogs arabes pour son soutien criminel au colonialisme18.
Or, même si Zemmour a repiqué une partie de l'analyse marxiste du
processus de développement capitaliste « progressif »
avec la colonisation, il faut rappeler que ce développement a été
contradictoire, et ni spécifique au monde européen ni bénéficiaire
au bout du compte aux colonisateurs, la chute de l'Europe en 1945
c'est la perte des colonies sous diktat américain ou russe ;
les libérations nationales africaines n'ont rien à voir avec la
création de nations modernes au XIX ème siècle ; l'invasion
migratoire actuelle n'a rien à voir avec l'immigration passée dans
un monde en perpétuelle situation d'implosion sociale et économique.
Ce sujet nos amuseurs publics sont incapables de le traiter
sérieusement ni de l'approfondir ni d'y trouver solution.
Trotsky
notait dans ses écrits les plus percutants que « la
découverte de l’Amérique, qui d’abord enrichit et rehaussa
l’Espagne, lui devint ensuite néfaste. Les grandes voies
commerciales s’écartèrent de la péninsule. Les Pays-Bas s’étant
enrichis, se détachèrent de l’Espagne. Après eux, l’Angleterre
érigea sa suprématie sur l’Europe, et pour longtemps ».
Les
nationalistes vietnamiens, néo-marxistes ou non, se sont appuyés
sur la colonisation française (sa culture révolutionnaire par
exemple, ou son système éducatif, etc) pour combattre la
bureaucratie mandarinale vietnamienne au pouvoir, et donc pour
combattre en même temps la colonisation chinoise que cette dernière
propageait, et finir par combattre la domination française. Au
passage, les nationalistes vietnamiens ont aussi utilisé la
colonisation française pour glacer et figer leurs propres conquêtes
coloniales. Conclusion: la colonisation est un phénomène complexe,
où les victimes et les bourreaux ne sont pas identifiables de
manière aussi simple que le laissent penser les anticolonialistes
tiers-mondistes d'une époque révolue ou ceux de l'actuelle mouvance
post-coloniale. Marx avait donc une appréhension assez judicieuse de
cette réalité internationale.
EN
CONCLUSION
La
grande absente comme toujours d'une grande foire électorale
bourgeoise, plus foire d'empoigne nationale partout où elle est
organisait qu'un quelconque souci « internationaliste » ;
où le dindon de la farce reste évidemment une classe ouvrière
passive et encore désorientée. C'est l'absence de voix alternatives
en faveur d'une société débarrassée du capitalisme, dont
l'évocation même passe pour définitivement utopiste. La réflexion
avec la méthode marxiste reste pourtant référentielle et
lancinante dans ce monde des faux semblants humanitaires.
Marx
ne dit nullement que la luttes des classes est une fatalité qui
s'impose à l'humanité ; elle n'a pas toujours existé (cf. les
communautés primitives), elle n'est pas une « essence »
de 'humanité, elle prendra fin, sans que rien ne soit perdu des
acquisitions culturelles et matérielles de l'humanité.
Marx
ne dit pas que le prolétariat a toujours été conscient.
L'intensité de cette conscience varie. C'est même dans le paroxysme
de la révolte des classes intermédiaires, qui finiront par être
absorbées par le mouvement universel du prolétariat. La lutte des
classes n'est pas la prédication de la haine entre les classes. On
peut encore dire de nos jours, sans honte et sans peur de paraître
ringard, que la prise de conscience claire de la lutte des classes et
la mise en cause de la plupart des mystifications bourgeoises sont un
enseignement du marxisme.
« Ce
qu'il faut faire immédiatement
à
un moment bien déterminé de l'avenir dépend naturellement tout à
fait des circonstances historiques dans lesquelles il faut agir.
Votre question se pose au pays des nuages et représente donc
pratiquement un problème fantasmagorique, auquel on ne peut répondre
qu'en faisant la critique
de la question elle-même. Nous
ne pouvons résoudre une équation que si elle inclut déjà dans ses
données les éléments de sa solution. (…) Vous me renverrez
peut-être à la Commune de Paris. Mais, abstraction faite de ce
qu'il s'agissait d'un simple soulèvement d'une ville dans des
conditions exceptionnelles, la majorité de la Commune n'était pas
socialiste, et ne pouvait pas l'être ».
Marx
à F. Domela Nieuwenhuis (Londres le 22 février 1881)
NOTES
2Dans
un autre contexte, avant 1914, Lénine avait proclamé la nécessité
d' « Etats Unis républicains d'Europe », ce qui n'avait
pas le même sens mais découlait des vieilleries déjà dépassées
du soutien aux bourgeoisies progressistes. Lénine et l'IC se
battirent pour la révolution mondiale après la victoire d'Octobre
mais pas pour une caricaturale révolution européenne.
Pour
Lénine le mot d’ordre de Trotsky était « opportuniste
et générateur d’illusions ».
Ce sont les trotskiens révisionnistes du NPA qui inventent un Marx
partisan d'une révolution européenne pour essayer de valider cette
improvisation du Trotsky qui se prenait pour un nouveau Marx..
3Spengler
distinguait trois grands types d'âme auxquels correspondent trois
types de cultures fondamentalement différentes : l'âme
apollinienne (celle de la culture antique), l'âme faustienne (celle
de la culture occidentale) et l'âme magique (celle des arabes).
4La
promotion des sportifs de banlieue illustre tout à fait cela à
notre époque, cf. l'entregent Teddy Riner pour les négociations
avec les Emirats, et les successifs ministres d'origine maghrébine.
6Wikipédia
explique mieux que moi l'aboutissement de la situation en Europe et
une même partition en Asie après 1945 :
- Une économie ruinée Les difficultés économiques affectent également pays vaincus et pays vainqueurs : endettement, inflation, problèmes de ravitaillement, pénurie de main d'œuvre, effondrement de la production.
- Des métropoles coloniales contestées La guerre a mis en évidence les faiblesses et les divisions des puissances coloniales. Elle a réveillé les nationalismes indigènes qui contestent de plus en plus la tutelle des métropoles européennes ( Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas ) :
- - troubles annonçant la partition en Inde ;
- - émeutes de Sétif en Algérie ;
- - déclarations d'indépendance en Indochine et en Indonésie.
La
2e guerre mondiale a accentué le déclin de l'Europe amorcé au
lendemain du premier conflit mondial. Même si en 1945, l'Europe est
associée à la création de l'Organisation des Nations Unies
( ONU ), où le Royaume-Uni et la France sont admis comme
membres permanents du Conseil de sécurité, elle est affaiblie,
divisée, et va devenir un lieu d'affrontement entre les deux seuls
vrais vainqueurs, les États-Unis et l'Union soviétique.L'Europe va
subir une coupure profonde et durable sur le plan idéologique,
politique et économique, symbolisée par le « rideau de fer »
que Churchill évoque dès 1946 dans le discours de Fulton, et qui
va en faire à l'époque de la guerre froide un des principaux
enjeux de la rivalité américano-soviétique.
A
l'issue de la Seconde
Guerre mondiale
qui voit la reddition du Japon le 15 août 1945, la Corée est
divisée à hauteur du 38ème
parallèle
en deux zones d'importance à peu près égales. Au nord, l'Union
soviétique favorise un régime communiste dont l'homme fort est le
secrétaire du Parti du Travail et ancien résistant à l'occupation
japonaise,
Kim
Il-sung
, tandis que le sud soutenu par les Etats-Unis est dirigé avec une
poigne semblable par un vieux leader nationaliste, vigoureusement
anticommuniste, Syngman
Rhee
.
7
Le nain journaliste
livra
ses dernières recommandations aux « six Français » qui vont
interroger les duettistes Daniel Cohn-Bendit et Eric Zemmour.
« Soyez vous-mêmes, parlez avec votre langage, ne vous sentez
pas obligés de mimer les hommes politiques. » Ni
les présentateurs télé. « Je
vous demanderai, ceux qui sont plutôt dans la dynamique de la
construction européenne, de vous adresser plutôt à Eric Zemmour,
qui est plutôt pour la souveraineté nationale. Et ceux qui pensent
plutôt que l’Europe est mal barrée, de vous adresser à Daniel
Cohn-Bendit qui, lui, est un avocat de la construction européenne. »
8On
ne m'empêchera pas de penser que les urnes ont été aussi bourrées
pour son élection, comme pour celle du maire du Touquet Fasquelle,
Balkany à Levallois, pour Marchais à la fin (explication qui
m'avait été fournie par Alain Lipietz un jour de marché il y a
des lustres à Villejuif où je diffusais RI et lui ses tracts
écolos). En démocratie bourgeoise, le bourrage des urnes arrive
juste après le financement frauduleux et la proportionnelle. Lire :
https://www.lexpress.fr/actualite/politique/bourrer-les-urnes-comment-ca-marche_1196640.html
9L'ancien
leader étudiant n'est plus un simple compagnon de route. Il lui
donne aussi des pistes pour son programme électoral. Selon Le
Parisien,
l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron testait, dès février 2017,
l'hypothèse d'une nomination de Daniel Cohn-Bendit dans son
gouvernement. Hypothèse alors écartée, en raison de la "liberté
de parole" de l'intéressé qui aurait pu s'avérer "difficile
à gérer". Ce qui ne l'empêchât pas de faire partie des
invités lors de la fameuse soirée du premier tour à La Rotonde.
Dany le rouge
est régulièrement au téléphone avec le président de la
République. Il n'hésite pas à s'exprimer à ce sujet dans les
médias. Voire à dénoncer telle ou telle mesure qu'il désapprouve,
de la politique migratoire de la majorité à certains choix
économiques, comme celui de supprimer l'ISF, voire "le
déficit d'intelligence politique"
du gouvernement.
En
septembre 2018, après la démission fracassante de Nicolas Hulot,
son nom circule pour le remplacer au ministère de la Transition
écologique. Daniel Cohn-Bendit n'hésite
pas à mettre en scène son hésitation.
Les deux hommes se retrouvent à l'occasion d'un long échange à
l'Elysée, et c'est encore l'ex-soixante-huitard qui donne la
conclusion dans une formulation surprenante : "On a décidé
d'un commun accord que je ne serai pas ministre", annonce-t-il.
Et d'expliquer : "J'étais divisé, je me suis dit : c'est le
bon moment. Pour la première fois de ma vie, je me suis dit
'pourquoi pas'. Le Président m'a dit : 'Si tu es ministre, tu perds
ta personnalité, tu n'as plus cette liberté. Est-ce que tu veux
cela ?' On est d'accord que c'est une fausse bonne idée." Et
en plus l'autre se fout de sa gueule.
10Qui
est une réalité indéniable malgré le déni des béni-oui-oui
irréalistes des bobos gauchistes au nom de leur internationalisme
humanitaire « contemplatif » et creux. Si je prends
l'exemple de Bagneux ou de Meulan, où j'ai l'occasion de passer
parfois. Dans la journée à Meulan il n'y a que des noirs qui
déambulent, le bon immigratoire date de 2015 avec une majorité
d'hommes seuls (12% de la moyenne départementale), leur seul refuge
idéologique est la requête d'une mosquée. A Bagneux en fin de
journée il n'y a qu'une majorité de femmes voilées dans les
supermarchés. Cette concentration de populations pauvres et
déracinées n'est pas plus propice au bonheur humain qu'à des
besoins communs avec la population française ni entre prolétaires
en général ; c'est bien ce qui contente le Capital.
11Il
n'est pas de petit profit de se servir du moindre dérapage, comme
par exemple cet élu municipal auvergnat d'adoption de LFI, ardent
antifa, qui vient de passer au RN, qui sert si benoîtement à
« expliquer » la collusion des extrêmes, et surtout la
guerre du grappillage électoral.
12« Précis
de communisation », éditions du pavé 2008.
14Christophe
Guilluy encore une fois a bien vu le découpage opéré par l'ordre
bourgeois « progressiste et antiraciste », la
gentrification du centre des villes et l'occupation immigrée de
leurs pourtours pour les prolétaires chargés des jobs les plus
serviles et... expulsables. Les bobos nient l'invasion par
l'utilisation des chiffres nationaux qui ne sont pas en effet
effrayants, mais on ne juge de l'invasion réelle qu'en observant la
concentration dans les villes principales ; c'est une noyade
«voulue » du prolétariat dans une masse de pauvres
grandissante ; on s'étonne et on s'indigne que les prolétaires
de souche n'imaginent que des solutions nationales à cette invasion
de la misère mais en même temps on leur radote à fond la caisse
que le stalinisme était le communisme, massacreur de milliards
d'êtres humains...
15Au
moment de la Première internationale, Bakounine était plus clair
sur la question de la guerre favorisant la révolution que Marx, il
disait que tous les prolétariats devaient se lever contre une
guerre nationale et « mettre à profit la situation de guerre
pour liquider leur propre bourgeoisie ». Pour Marx le
prolétariat n'avait pas encore à s'opposer à la guerre et surtout
pas par des méthodes terroristes.
16Ce
à quoi Dany « le macronien » (de la diaspora) inventa
que Marchais l'avait ainsi dénoncé parce qu'il était antisémite ;
crétinisme à la mode ! Marchais n'était pas antisémite,
comment aurait-il pu l'être quand les principaux conseillers du PCF
de l'époque étaient de brillants intellectuels juifs qui lui
rédigeaient ses discours ? L'expression « anarchiste
allemand » nous choqua à l'époque parce qu'il s'agissait
d'un clin d'oeil nationaliste se servant de la persistance du
revanchisme anti-allemand vingt ans après 1945 parmi la classe
ouvrière aussi.
17On
se rappelle que le défunt Pascale Sevran avait été criblé
d'injures pour avoir abordé le sujet tabou dans le monde bobio et
leurs communautés autarciques.
18Ces
révisionnistes ignorants, majoritairement islamistes, n'y
comprennent rien. Marx
nous disait que l’histoire de l’humanité, c’était l’histoire
des luttes des classes. Bouteldja nous dit que c’est l’histoire
des Blancs asservissant les Autres, les colonisés. Qui est donc le
Blanc ? Il est le produit de l’histoire occidentale qui commence
en 1492 quand la race blanche s’auto-invente à partir de la
traite des Noirs, explique cette demeurée.
Marx
écrit dans Le
Capital que
le capitalismes s'est développé dans la boue et le sang, il n'est
pas cet affreux colonialiste que conchient les fascistes musulmans:
«
La découverte des contrées aurifères et argentifères de
l’Amérique, la réduction des indigènes en esclavage, leur
enfouissement dans les mines ou leur extermination, les
commencements de conquête et de pillage aux Indes orientales, la
transformation de l’Afrique en une sorte de garenne commerciale
pour la chasse aux peaux noires, voilà les procédés idylliques
d’accumulation primitive qui signalent l’ère
capitaliste à son aurore.
Aussitôt après, éclate la guerre mercantile; elle a le globe
entier pour théâtre. (…) Les différentes méthodes
d’accumulation primitive que l’ère capitaliste fait éclore se
partagent d’abord, par ordre plus ou moins chronologique, le
Portugal, l’Espagne, la Hollande, la France et l’Angleterre,
jusqu’à ce que celle-ci les combine toutes, au dernier tiers du
XVII° siècle, dans un ensemble systématique, embrassant
à la fois le régime colonial, le crédit public, la finance
moderne et le système protectionniste. (…) Ce
fut la traite des nègres qui jeta les fondements de la grandeur de
Liverpool ; pour cette ville orthodoxe le trafic de chair humaine
constitua toute la méthode d’accumulation primitive. Et, jusqu’à
nos jours, les notabilités de Liverpool ont chanté les vertus
spécifiques du commerce d’esclaves. »