Il y a quarante huit heures à peine on
nous annonçait que des affidés de Trump avaient envoyé un dossier
en Suède pour lui faire attribuer le prix Nobel de la paix ! C'est
fichu ! L'inclassable, « l'imprévisible » est
devenu très prévisible ; il est désormais fiché à son tour
comme criminel de guerre face au jugement de l'humanité. Il a lui
aussi les mains pleine du sang des innocents Palestiniens. Aucune
ONG n'accuse Trump et Netanyaou de crimes contre l'humanité, ni
l'Arabie Saoudite de financement du terrorisme alors, on s'en
souvient... que Paribas avait dû verser une colossale somme d'argent
pour commerce avec l'immonde Iran et que les ciments Lafarge (trust français)
sont à leur tour dans le collimateur du gendarme US pour "encouragements au meurtre et à la torture".
Avant le petit Macron, ridiculisé par deux
fois déjà par son « ami » Trump, j'avais qualifié ce
dernier de Bonaparte et je m'étais déjà interrogé sur sa
qualification d'immonde par la cabale pétrolière rivale aux
Etats-Unis et nos suivistes gauchistes1 ;
l'exagération dans l'insulte révélait le degré de rivalité avec
le clan Clinton, car la classe dominante est toujours tiraillée à
mort par des intérêts cyniques d'appropriation pour soi d'un clan
contre un autre. Je concluais pourtant que cette volonté trumpiste
de « ressouder la nation est préparer la pleine guerre ».
Pari réussi, depuis la mise en cause des accords sur l'Iran plus
aucun média US ne critique « l'empereur Trump ». Hier
soir BFM (tv aux ordres de Washington) la prestation des journalistes
était lamentable de complaisance eu égard à l'inauguration de
l'ambassade US à Jérusalem Est, les journaleux à plat-ventre
dénonçaient le seul Hamas pour l'envoi au casse-pipe de milliers de
Palestiniens2.
Plus de cent morts en incluant ceux de la semaine dernière et des
milliers de blessés par BALLES. Des hommes, des femmes et des
enfants, mains nues, sans armes, tirés comme des lapins !
Immonde Netanyaou ! Immonde Trump !
Bien sûr le crime est partagé avec la
bande nationaliste islamiste des bandits du Hamas, mais ce sont les
généraux Trump et Netanyaou qui ont donné l'ordre de tirer, et non
pas « l'armée israélienne » comme l'a dit lâchement
Macron. Plus honteux, la bande des complices bourgeois a ripaillé,
chanté et picolé joyeusement sur le cadavre des Palestiniens. On
n'avait pas vu aussi répugnant spectacle depuis au moins la joie des
fusilleurs de la Commune de Paris et du nain Thiers.
Les masses palestiniennes manipulées
ne sont évidemment pas considérées comme classe ouvrière et nos
braves cheminots syndiqués ne protesteront pas contre un tel
massacre, tout à leur défense de leur nombrilique statut.
Le bonaparatisme cyclique, ce besoin
qu'a la bourgeoisie d'avoir un commis au-dessus des partis, n'est pas
intermède pacifique simplement, pour ressouder une unité nationale
défaillante dans la compétition économico-impérialiste, il est
marche à la guerre impérialiste de rapine3.
Notre Badinguet nous avait entraîné dans une guerre stupide avec
l'Allemagne, que nous avons perdue, qui a occasionné une courte
expérience révolutionnaire en 1871 mais qui a mené finalement
aussi à la Première Guerre mondiale. Trump, pas affolé par la
montée de la Chine, est donc Badinguet II.
Comme notre empereur bis à barbichette
il tient à s'emparer en premier de la matière première ou à en
contrôler les plus importants gisements : 70% du pétrole se
trouve dans la région cruellement et en permanence ensanglantée,
50% du gaz en Iran... Trump a gaffé en se mettant trop tôt l'Europe
à dos. Même son « ami » Macron ne va pas rompre avec
l'Iran puisque Total a déjà signé un contrat que nul juriste
amerloque ne pourra faire résilier...
Le 1er février 2017, dans mon article
« Trump un révolutionnaire ? » je notais que
parallèlement au traitement démagogique des vagues de migrations,
l'élection de Trump signifiait la fin de la « mondialisation
heureuse ». Le jour suivant, dans l'article « Trump
empereur révolutionnaire ? », je citais Ludovic Halevy se
moquant de notre Badinguet :
Il
(l'empereur) n’a pas manqué une occasion de faire des
sottises ».Et
je développais ceci : « Face
à la protestation universelle des banquiers et des gauchistes contre
le muslim act (interdiction d'entrée aux Etats Unis pour les
ressortissants de 7 pays arabes et en plus pas ceux qui produisent
spécialement des terroristes)
je
réplique, comme je l'ai écrit dans mon livre – Immigration et
religion – que le Capital n'a jamais eu une âme charitable, de la
part des crânes d'oeuf de la Silicon Valley jusqu'aux pires généraux
faucons, car il ne s'agit pas de les intégrer (les migrants en
surnombre) «mais de les domestiquer, de continuer à les soumettre
en les maintenant dans les rets de la religion d'origine. Car, la
bourgeoisie n'a pas oublié que traditionnellement les nouveaux
arrivants du prolétariat pouvaient être des éléments dangereux,
non seulement parce que leur rapide urbanisation leur faisait mettre
de côté les vieilles croyances superstitieuses, mais les portait à
combattre comme classe affirmée sur le terrain social »
(p298).
J'expliquais
que le bonheur universel du multiculturalisme, du « vivre
ensemble » américain n'était que la vitrine permanente de
guerres incessantes et que, contrairement aux thuriféraires de
cette mondialisation heureuse, la bourgeoisie ne pouvait se passer
des frontières nationales malgré un marché décrété enfin «
universel » grâce à l'élimination de l'ours «
communiste » russe. Dans ce cadre national c'est l'idéologie
américaine qui, imposant le « respect » de l'islam,
s'est montrée par après très habile à favoriser aussi un forme
de chaos des classes, où l'islam, à la suite des recommandations
de la CIA et de divers chefs d'Etat suivistes européens tel Giscard
d'Estaing en son temps, sert clairement de ferment d'éclatement et
non d'union de classe exploitée. L'islam sous ses deux versions,
pacifico-démocratique et terroriste belliciste, sert à garantir la
paralysie sociale même si celle-ci, sous les termes de paix
sociale, est devenue en permanence « paix armée »
; dans toutes les grandes métropoles les rues principales sont
balisées désormais par des militaires équipés d'armes de guerre.
Un
autre aspect oublié du bonapartisme était sa volonté de
redévelopper l'expansion coloniale (de façon plus égalitaire en
Algérie par exemple), sans s'embarrasser des théories
assimilationnistes, et, comme on le rappellera, il a été à
l'origine de la dernière grande guerre du 19e siècle : la
guerre franco-allemande de 1870, qui aura tracé le sillon pour la
première grande boucherie du siècle suivant. Question d'une
orientation dramatique qui peut se poser légitimement avec
l'arrivée au pouvoir de « Dangerous Trump ».
Cet
article est toujours lisible sur ce blog mais je ne résiste pas à
vous en resservir la conclusion, qui annonçait en quelque sorte le
coup de l'ambassade à Jérusalem où Badinguet II a commis sa
première grande erreur, qui ridiculise son arrogance de bateleur de
foire et montre sa soumission aux trusts financiers, pas seulement
américains et aux monarchies pétrolières car on doit bien noter
l'amitié étrange Arabie Saoudite+Israël :
« L'équivalent
du paysan à l'époque d'un Trump est cette grande masse des couches
moyennes paupérisées aux Etats-Unis, mais pas la classe ouvrière
blanche, hispanique et noire. La foi des couches moyennes
américaines est la foi en l'Etat centralisateur soi-disant garantie
contre les élites de la bande des voleurs de Goldman Sachs et des
parasites d'Hollywood.
Si
Napoléon le petit avait été finalement une réaction bonapartiste
au dangereux prolétariat du début de l'année 1848, Trump
n'apparaît pas après une tentative révolutionnaire, ni face à
une montée de la xénophobie, il vient – en prolongement de la
politique hypocrite d'Obama – continuer à endiguer la colère
sociale (mêlant certes chômage et immigration) mais dans l'autre
sens. Si Obama se faisait l'apôtre d'une ouverture à l'immigration
(tout en ayant fait reconduire à la frontière des millions de
refoulés, dont le camp démocrate ne s'est pas vanté), Trump –
qui récuse l'accusation disqualifiante de racisme
– tout en
se vantant de construire un mur, veut marquer un coup d'arrêt –
qui fait sensation - qui n'a pas pour but à moyen terme de faire
cesser totalement le flux traditionnel d'une immigration nécessaire.
De même Trump ne remettra pas en cause l'attribution de lieux de
culte musulman, vu que la population d'origine arabe aux Etats Unis
est infime. Comme Obama il laissera « la vieille Europe »
se débrouiller avec les migrations massives qui servent – au plan
impérialiste puis au plan humain- à foutre le bordel.
Trump
comme Obama ne sera en rien révolutionnaire pour le prolétariat
mais un prévisible jouet de graves événements qui se profilent ».
PS :
J'ai repris le titre de l'ouvrage de 2013 de Michel Roger :
« L'enfer continue (de la guerre de 1940 à la guerre
froide), mais j'en profite pour conseiller la lecture de son dernier
opus « Envers et contre tous : de l'Opposition de Gauche
à l'Uniion communiste », car, comme il le dit dans sa courte
présentation : « Hier, au siècle dernier, les mots
avaient un sens, contrairement à aujourd'hui, où la tendance est à
tout mêler, ou à tout déprécier. Capitalisme d'Etat, Révolution,
destruction de l'Etat, Prolétariat, etc. faisaient sens ». Et
c'est justement l'intérêt de l'obstination de cet auteur à
republier et raconter l'histoire des minorités communistes,
méconnues, voire surtout inconnues, qui ont continuer d'approfondir
la pensée marxiste et d'affirmer le rôle primordial du prolétariat
lorsqu'il se lèvera à nouveau contre le vieux monde impérialiste
cynique et meurtrier. Car, nous ne vivons pas dans le néant des
idéologies médiatiques, nous avons une histoire du prolétariat
mondial et de ses minorités politiques. Il faut la connaître et ne
pas se contenter de se plaindre ou de déplorer des révoltes sans
fondement ou vouées à des défaites incessantes. NB : les
révolutionnaires italiens dits bordiguistes ou damenistes
récusaient le qualificatif de « gauche » : « nous
sommes simplement communistes » rétorquaient-ils. C'est
Bismarck qui a inventé la « gauche »... bourgeoise
(comme je vous le raconterai une autre fois).
Envers
et contre tout, aux Editions sans patrie ni frontières.
NOTES:
1Trump
est-il immonde ? Article du 17/08/17. Et je citais Orwell :
“Le
langage politique est destiné à rendre vraisemblables les
mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de
la solidité à ce qui n’est que vent.”
2Il
est fort comique d'entendre répété à satiété que Trump est
l'otage de la communauté évangélique américaine : « Les
chrétiens évangéliques américains, qui soutiennent activement
Israël, réclamaient depuis longtemps le transfert de l'ambassade
américaine à Jérusalem » ; c'est le laïus de
l'ensemble de la presse, quelle rigolade, et l'Etat « juif »
il est angélique, et les banques comme Goldman et Sachs, etc.,
Trump est simplement un des acteurs du capitalisme mondial, de la
rapine universelle de l'impérialisme moderne !
La veille du massacre Trump avait claironné: "Notre plus grand espoir est celui de la paix"... en massacrant toujours plus les peuples sans armes et sans patrie...
La veille du massacre Trump avait claironné: "Notre plus grand espoir est celui de la paix"... en massacrant toujours plus les peuples sans armes et sans patrie...
3Le
NPA lui, comme en général toutes les cliques trotskiennes, a
choisi encore un camp bourgeois, celui des bandes et de la stratégie
du Hamas :
https://npa2009.org/communique/solidarite-avec-les-palestinienes-face-aux-crimes-disrael.
Il est remarquable aussi qu'une de leur affidée, étudiante
française, présentée comme présidente de l'UNEF s'exhibe à la
télé, dans l'accoutrement ridicule de la voilée, comme la plus
ignare de ces croyantes embrigadées dans la religion de guerre par
bêtise. Pour les trotskiens avec étoile guévariste ou voile
musulmaniaque, la révolution... c'est la guerre de tous contre
tous ! Leur héritage collabo est ancien, une de leur clique
avait été maréchaliste et les suivantes … staliniennes (on
signale ici que Krivine fait partie des célébrateurs d'un mai 68
moisi dans les rangs du principal opposant à mai 68 : le
résidu du PCF).