COMMENT FR3 PREPARE
MARIE DRUCKER EN MARRAINE DE GUERRE :
Le mercredi 3 décembre le sujet de l’émission « Droit d’inventaire » est œcuménique : « A quoi sert
On peut facilement décrypter le montage de propagande en défense de l’idéologie chauvine patronné par ce vendeur de livres de gare superficiels. Les séquences sont choisies sans chronologie et des flash-backs lamentables doivent servir à faire passer le message sarkozien : il faut défendre la patrie si elle est en danger. Le préposé Darcos a déjà obligé les enseignants à faire passer à nouveau Pétain pour le « héros de 14-18 », au point que nombre de professeurs font des commentaires hors programme (et en demandant aux élèves de le pas prendre de notes) pour rappeler l’ordure que fut Pétain qui envoya au massacre à Verdun et collabora en 1940 avec Hitler. Si la bourgeoisie opère à la continuité du bourrage de crâne patriotique, il ne nous est pas interdit d’en révéler les discontinuités troublantes pour les marchands de canons et de pétrole. On dira que le régime interne fait fi de toute loi en internant sous des prétextes spécieux de doux rigolos anarchistes, qu’il envoie sa meute policière avec des chiens renifler dans les salles de classe, qu’il fait croire que
Héroïque service public télévisuel. Le scénario est cousu de fil sarkozien d’emblée : on ne commence pas par 1789, comme cela eût été logique, mais par l’évocation pleurnicharde du pauvre Guy Mocquet dont le grand historien Sarkozy avait rappelé la mémoire. A Chateaubriant (en allant à la mort) : « tous chantent
INTERMEDE CONTESTATION :
Faut bien en parler parce que ça se sait, les années 1960 sont d’étranges années d’insubordination, où « rien n’est épargné », où la contestation érode tout. Ce charlot de Jimmy Hendrix détourne l’hymne national US en mangeant sa guitare. Les affreux Sex Pistols dénaturent God save the Queen.
TRAVERSEE DU DESERT :
L’EMBELLIE ELECTORALE :
Heureusement, main dans la main Ségo et Sarko sortirent de la tranchée boueuse des stades de foot et du découpage bourgeois des circonscriptions pour se saisir de l’étendard ensanglanté des mains fragiles de Le Pen et le lever à la gloire de la bourgeoisie française ininterrompue de Thiers à Pétain, de Mitterrand à Chirac. Le pouls du spectateur s’accélère lorsque la charmante présentatrice, d’une diction parfaite, annonce la venue de Philippe Seguin, haut personnage cramoisi de l’Etat. Vient-il le brave pour jouer son rôle de sermonneur politique contre les offenses au drapeau ? Non, comme un vulgaire invité, il vient témoigner que son père a bien été tué par des balles allemandes et qu’il frissonne encore de cet évènement capital dans la vie d’un enfant, la remise d’une médaille posthume en l’honneur de son papa. Très touchant, et combien cette prestation sincère nous donnait grande envie de mourir pour la patrie afin de laisser à nos enfants un souvenir pieux.
Le maître de cérémonie avance alors sa fraise : «
Du coup je me suis demandé s’il ne faudrait pas le chanter à chaque passage du cortège de Sarkozy , après avoir ôté sa casquette? (Mon père, résistant auvergnat, a été giflé à Vichy pour ne pas avoir enlevé son galure au passage chantant du Maréchal).
Le nouveau grand chant-bêlant sarkozien de FR3 ne laisse pas cette idée s’incruster dans ma tête et fonce sabre au clair comme à Valmy : « La contestation détruit notre patrimoine. Il y a le risque qu’on ne défende pas la nation si elle est attaquée ! ».
La candide marraine de guerre se tourne ensuite vers l’honorable chèvre Seguin : « à quoi ça sert un hymne national ? »
Seguin, affable et l’air de se faire chier : « cela rappelle les valeurs qui ont fondées notre communauté nationale ». Il en rajoute avec son air penaud : « enfant je voulais dormir avec ma médaille ».
SEQUENCE RETOUR ARRIERE :
« On va leur en mettre une couche féministe en revenant sur 14 », a dit Gallo à l’équipe de préparation du scénario patriotique et unanimiste. Gallo ne va pas avouer dans ce chapitre en arrière qu’on impose une vision pétainiste de l’histoire dans nos écoles, ni rappeler les causes de la guerre de rapine (dixit Lénine) ni qui a provoqué l’arrêt de la guerre, non, il vient nous conter la vie des « héroïnes ». Honneur aux poilus mais aussi à leurs femmes. Les héros masculins meurent en masse pourtant grâce aux bombes fabriquées à l’arrière par les « héroïnes ». La vie est un calvaire pour tous en 1914, sauf pour les marchands de canon et les exemptés syndicalistes.
Zoom sur la statue dédiée à Louise de Bettignies, une espionne française fusillée par les boches. Ouah ! Le décor est planté : oublié l’arrière avec ses marchands de canons planqués et leur vie au bordel, place aux petites fourmis qui suppléent les hommes en usine. Ah elles ont bien du mérite, les bombes pèsent près de sept kilos et il faut trimer 12 à 13 heures par jour. Tranchons dit le prompteur de Gallo : « ces infirmières, ces ouvrières se sont distinguées et ont fait un pas vers la libération des femmes. Elles sont les oubliées de l’histoire ». Sacredieu !
Le principal libérateur des femmes en guerre, l’ordure socialiste passé à
Panégyrique par un technicien indécrotablement stalinien : « Partout les femmes retroussent leurs manches. Elles remplacent le mari à la moisson et à l’usine… Une révolution qui ne dit pas son nom, pour la première fois les femmes acceptent de faire le travail de l’homme… postières, ramoneuses, 400.000 s’engagent pour fabriquer des obus à la chaîne». Elles remplacent le mari… au cimetière connard de Gallo ! Et pour bouffer ! Le boucher Joffre les félicite comme il décore les troupiers écharpés au combat technologique avancé. L’imbécile communisateur de service va plus loin dans « l’analyse » : « C’est sur elles que repose la mutation industrielle ! » Et on les voit joyeuses au travail grâce aux « actualités neutres » de l’époque ; pensez, treize heures par jour cela évite les soucis de penser. Mais, heureusement elles se battent avec les syndicats. Trop c’est trop. En mai 1917, nos courageuses productrices d’obus se rebellent, non contre la guerre mais pour une heure de travail en moins et un franc de plus. Gouvernement d’Union nationale, patrons et syndicats accèdent avec joie à cette requête et félicitent les femmes pour leur combativité. En plus, elles ont des acquis non négligeables. Vu que les maris paradent en uniforme au front et ne rentrent plus le soir à la maison, qui garderait les moutards ? Humaniste le gouvernement de communauté nationale accorde en plus des pouponnières sur le lieu de travail, les femmes peuvent ainsi allaiter entre deux obus. Et des cantines super, et même des coopératives pour qu’elles puissent se faire plaisir en tant que consommatrices. Quand on le leur demande gentiment, elles accroissent les cadences : « c’est leur façon à elle de gagner la guerre », précise Gallo.
SEQUENCE : 1915, LES LETTRES RAYONS DE SOLEIL
De 1917 on revient à 1915 ! Faut plaindre la femme à Gallo quand il va au supermarché, elle croit qu’il est au rayon légumes et il a déjà filé à la quincaillerie. Il serait indécent de laisser l’homme Gallo monopoliser le crachoir concernant ces héroïnes méconnues par les sorbonnards, aussi la douce Marie reprend-elle la chansonnette sur les marraines de guerre. Créées « spontanément » les « marraines de guerre » deviennent « dans l’enfer du front », « la conscience patriotique du soldat ». Gallo en rajoute une louche : « ils sont des milliers à tenir dans les tranchées grâce aux marraines ». Bobard, ils ne tiennent pas mais vivent dans la terreur totale. Les marraines - ces tocards de FR3 ne le précisent pas - sont surtout aussi des petites filles, auxquelles on imagine mal que les soldats aient envie de confier les horreurs de la guerre et leur misère sexuelle. On trouve des lettres de « marraines » sur nombre de cadavres et cela leur fait une belle jambe.
SEQUENCE PAIX : 11 NOVEMBRE 1918
Par la grâce du saint esprit et le vide des manuels scolaires, la guerre s’arrête : « les cloches sonnent », « les femmes sont devenues plus fortes ». On les remercie, il faut rendre les usines aux hommes et accoucher massivement. Gallo semble déplorer que la contraception soit sévèrement punie, mais avec un soupir qui laisse entendre qu’il faut bien comprendre les généraux patriotiques et les blessures au moral des bourgeois, frustrés de la non continuation de la guerre.
SEQUENCE ACTUALITE :
Une femme est à présent dans le studio, elle aura deux fonctions successives ; la première femme de soldat en Afghanistan et par après, militaire en retraite.
Candide Marie : votre mari rentre dans un mois, quelques jours ? Vous vous écrivez ?
Femme de militaire : non, il a internet !
Candide Marie : Vous vous rendez compte Max, c’est une incroyable révolution des mœurs !
Maximum Gallo : oui on le voit le corps de la femme est libéré ?
(le militaire, officier, est-il comme le chef de gare ? et, lui reluque-t-il « sex uniform » depuis un QG des montagnes afghanes ?)
SEQUENCE 1923 ( !!??? le spectateur suit-il encore ?)
Max Gallo : un événement considérable, Radiguet qui publie un roman pour les femmes. Et aussi une loi qui définit que l’avortement est une atteinte à la sûreté de l’Etat ! La voix caverneuse de l’historien de gouvernement s’est à peine éteinte qu’on reste sur le cul : n’y-a-t-il pas des événements plus importants et plus graves en 1923, une tentative insurrectionnelle du prolétariat en Allemagne, Hitler et Mussolini qui paradent, la société des nations qui culbute…
SEQUENCE 1943 :
La femme de Gallo le cherche au rayon papier WC maintenant. Une gentille mamie vient apporter le témoignage de ses dix neuf ans, sans rapport ni avec 1914 ni 1923. Elle a vu les sévices des schleus et a été elle-même prise en otage. Question subtile du maître de cérémonie, près des rouleaux Sopalin :
- et après, vous avez eu envie de vous engager dans l’armée ?
L’héroïne malgré elle : ils ont pas voulu de moi !
ON sent là très nettement que l’historien de gare veut nous aider à comprendre que depuis la grande Muette a nettement évolué.
Gros plan sur Rirette en uniforme de l’armée de l’air. Elle est jeune et déjà médaillée. Elle est déjà cadre supérieur dans ce métier d’avenir qu’est l’armée. Elle était chauffeuse-livreuse de bombes avec ce langage communiquant si bien manié par les militaires pour journalistes. Elle a appris par cœur les réponses à fournir :
- J’ai été amenée à utiliser les bombes de mon avion en République Centrafricaine…
Candide Marie : hum hum…
- enfin j’étais là pour « délivrer mes bombes »… en protection… en légitime défense… heu heu… dans le but de servir mon pays.
Candide Marie : Vous vous rendez compte Max, un homme sur cinq est une femme dans l’armée maintenant…
Max : et ça évolue…
La femme du militaire qui regarde internet en Afghanistan revient en uniforme civil. Elle témoigne combien encore lycéenne elle avait été traumatisée par le massacre de 38 militaires français à Beyrouth.
Candide Marie : vous préférez avoir votre mari près de vous et dans un bureau ou au loin pour défendre
- oh vous savez, je préfère bien sûr quand il est avec moi, mais j’ai besoin d’admirer mon mari. Je l’aime quand il fait ce qui le passionne.
TABLEAU DE REPARTITION DES 13.000 SOLDATS FRANÇAIS SUR LES « TERRITOIRES D’OPERATION » DANS LE MONDE .
SEQUENCE REPENTIR ALGERIE 1956
Habile orang-outan Gallo va et vient du présent au passé. Ce grand singe sarkozien a voulu prévenir et justifier les nouvelles interventions contre les indigènes en montrant qu’il se soucie d’un embrigadement correct des rebeus de banlieues déshéritées dont les grand-pères et familles ont été massacrés par l’armée française en pleine « pacification du département ».
Mais avant de lancer le sujet colonial qui fâche, la séquence est rocky : on massacre chez les Bédouins mais on danse en métropole. Toujours ce souci de l’unité du front et de l’arrière chez le grand macaque historien de gouvernement. Les appelés obligatoires n’avaient-ils pas les mêmes aigreurs que ceux de 1914 pour l’arrière qui batifolait ? On ne nous dit pas si les femmes se libèrent dans les usines de l’arrière ni combien de femmes algériennes ont été « libérées » par le viol des soudards. Un témoin vient témoigner que « adversaire invisible » (sic) « les indépendantistes ont recours à la terreur » ; les anciens fellaghas qualifiés alors de terroristes, et victimes de sévices, apprécieront, mais pas grave, ils sont en voie de disparition comme les pioupious de 14 pense Gallo, et on peut donc embrouiller leurs petits enfants.
Après le petit coup de chapeau aux instruments du colonialisme défait, coup de chapeau aux « indépendantistes » : la bourgeoisie française reconnaît la « guerre » et la « torture ». Courageux un demi-siècle plus tard !
Et comme excuse et jointure avec l’invité suivant, il est naturel de victimiser la masse des appelés face à ces salauds de militaires professionnels qui étaient animés par l’esprit de revanche parce que les Viets les avaient bouté dehors ! Eux ont foutu la merde, De Gaulle a libéré l’Algérie, tout le reste n’est que billevesée de généraux félons !
SEQUENCE QUATRIEME HOMME
Gallo ex-cire pompe de Chevènement adopte le profil bas. Chevènement, ex-gauchiste et ex rédacteur du programme commun de la gauche fait tout de même la fine bouche sur l’interprétation de la guerre d’Algérie mais il laisse faire. Dans un studio d’Union nationale on ne va pas se disputer n’est-ce pas ? Hé Toto elle était où la défense de la patrie entre départements ? Du côté des fellaghas peut-être. Le Che réformard noie le poisson :
- la guerre était affreuse mais inévitable et l’indépendance nécessaire.
Max la menace : c’est la fin d’une certaine armée (comprenez : celle de Sarko n’est plus aussi polluée). D’ailleurs le général De Gaulle avait bien définit cette armée : la bombe atomique, une force d’intervention et des soldats perdus… l’armée pétainiste était achevée (sic).
- mais quel a été le meilleur président militaire ? et pour appuyer sur le bouton le président est seul?
Chevènement : De Gaulle a été le meilleur. Mais, vous savez, en tant qu’ancien ministre de
Avis aux « ennemis » donc, notre glorieuse démocratie bourgeoise dépend d’un zigoto que le citoyen lambda ne connaît pas, qu’il ne contrôle pas !
SEQUENCE DEBARQUEMENT
De 1962 on retourne à 1944, la femme de Gallo pense à ce moment-là qu’il est au rayon des surgelés. Quatre « héros » prêts à mourir sur terre, en mer ou dans les airs pour
Sous-fifre de Gallo et Maria : vous étiez prêt à mourir pour la patrie ?
- ma foi, c’est bien de mourir pour la patrie, mais vaut mieux pas ! On se sent pas spécialement des héros… tous nos copains sont morts… on a eu de la chance…
SEQUENCE ACTUALISATION-MOBILISATION
C’est la séquence la plus ridicule. Le sous-off qui apparaît sur le plateau a le visage lisse d’un jeune adulte, s’exprime difficilement comme la plupart des jeunes officiers. L’intention de Gallo implose d’elle-même. Ce n’est pas un appelé, livré au front révolver dans le dos par la bourgeoisie, c’est un de ces gars qui n’ont pour espoir de faire carrière et de gagner le niveau de vie des couches moyennes qu’en s’enrôlant volontairement au service de l’industrie d’armement. Ce n’est ni un héros ni un patriote, les mercenaires marchent au fric et leurs employeurs leur font dire ce qu’ils veulent. Candide Marie est la voix des généraux :
- montée d’adrénaline quand les balles sifflaient à vos oreilles sous le feu des Talibans en Afghanistan ? Vous ressentiez quoi ?
- vous savez on a pas le temps de réfléchir…
(Candide Marie en aparté à Max : putain il est con ou quoi on lui avait dit de dire qu’il pensait à la patrie !)
Candide Marie (insistante): vous combattez pour l’honneur de
- hum hum… il est plus honorable de mourir pour
CONCLUSION AU GALOP
Max Gallo : oui çà a un sens… il y a la crise financière… il y a des solutions coordonnées nationales. Entre les nations il y a des rapports de force. Le XXI e siècle montrera que la guerre est une possibilité. Dès lors la question se pose de mourir pour la collectivité. La défense du sol peut se faire sur des territoires extérieurs ».
Edifiant chers lecteurs internautes ! Vous avez là le résumé de la théorie sarkozienne et le but recherché d’Union nationale par un minable traficotage de l’histoire. Le sergent recruteur Gallo et la petite marraine de FR3 se sont adressés aux prolétaires et au peuple comme ils n’osent pas le faire dans les médias pour intellectuels. Le langage chauvin et militariste apparaît indéniablement clair : la bourgeoisie aux abois va vouloir demander les mêmes sacrifices en vies humaines pour régler l’addition de sa monstrueuse crise. Mais c’est une autre histoire entre vouloir et pouvoir.
A suivre…