(Monsieur
Propre s'est sali ou LREM – la République En plein dans la Merde)
«Quelle
est votre profession? Prince français en exil. Quels sont vos
complices? La France entière. De quel droit portez-vous la Légion
d'honneur? - Je l'ai trouvée dans mon berceau.»
Victor
Hugo
«On
ne peut pas être président de la République sans avoir été
ministre pour une période assez longue et avec une gestion complexe
pour connaître les rouages» de l'État ».
Giscard
d'Estaing, sur le « jeune » Macron, juillet 2016)
« Il
(Macron) n’a jamais connu ni géré de crise politique de sa vie,
ni en tant que maire, ni en tant que parlementaire, ni en tant que
ministre. Il a réagi comme si l’Etat était une entreprise : il
met à pied trois chefs de rayons et pense que tout est réglé. Il
se trompe. Cette crise va durer » Jean-Luc
Mélenchon
« Les
inégalités engendrées par le système de marché accroissent le
risque d’un spasme sociétal, d’une révolte dont la forme est
imprévisible. On ne peut pas continuer comme cela, l’inégalité
est trop forte. On risque l’insurrection ».
Alain
Minc (8 juillet 2018)
Un
zélé cogneur impuni ?
Le
novice ne fût pas le cogneur Benalla, mais bien son boss freluquet.
Tous les gauchistes et la marge trotskienne défroquée se sont rués
sur le supplétif policier de l'Elysée, barbouze rapidement promu
sous-chef flic, haussé au rang de scandale majeur de la blanche
démocratie bourgeoise sans argent sale et sans reproche. Au lieu de
plonger impulsivement dans la soit disant révélation, ils auraient
pu réfléchir et se demander ce qui avait produit cette nouvelle
ruse de l'histoire, ou vengeance par procuration de hiérarques
policiers humiliés dans un Etat géré de plus en plus comme une
PME... Comme quoi il se vérifie que les dictateurs au petit pied
peuvent perdre toute autorité en quelques heures... et qu'un certain
libéralisme acharné contient des effets pervers destructeurs pour
la marche de l'Etat (bien relevés pour une fois par Mélenchon).
Heureusement
qu'on est en France avec un prolétariat non embrigadé dans la
future guerre mondiale (comme dit le CCI), ni par la religion musulmane, mais qui regarde encore son
nombril. Sinon la petite frappe, qui met ses muscles aussi bien au
service de la gauche que la droite, mais qui a enrayé bêtement le
macronisme vulgaire, ne serait restée qu'à son niveau : un
fait divers. En Turquie par exemple, la brute épaisse n'aurait
certainement pas fait partie des proches d'Erdogan, et l'auteur de la
première video comme les journalistes ergoteurs auraient fini en
cabane. Mais voilà, on est en France où la classe ouvrière est
présumée disparue, où on ne voit plus ses grèves, ou plutôt
quand ses grèves n'inquiètent plus personne et sont ridiculisées
en luttes intermittentes par la syndicratie. Pourtant le scandale
népotiste et la fébrilité (députés, magistrats et hauts flics
sont en première ligne) devrait nous rassurer : un tel luxe
d'indignations est bien propre à enfumer le vrai danger. Quand les
attaques gouvernementales successives sont si nombreuses, avec passe
droit institutionnel automatique et que les complices syndicaux
ferment toutes les portes, il faut bien s'attendre à ce que quelque
chose entre violemment par la fenêtre. Fût-ce par le biais de ces
sales smartphones qui pullulent, quand on ne peut plus pisser au coin
d'une rue sans être vu et catalogué. C'est pourtant bien le grand
absent, le prolétariat, qui n'éternue plus, mais qui conditionne
les ruades de tous ces ma'as-tu-vu.
Ruse
policière ou revanche inédite, l'épisode Benalla, est venu
ébranler l'arrogance étatique alors que l'image de la violence plus
que l'irrespect hiérarchique du type au macaron élyséen n'est
qu'un fait divers voire une ratonnade post-manif, courante, sans
graves conséquences pour les personnes1.
A chaque manif des gens sont frappés par les professionnels de la
cogne. Tous les jours, des flics et des militaires sont humiliés par
leur hiérarchie galonnée. En soi l'épisode de favoritisme
« aggravé » est moins grave que le fait que le président
se soit entouré de milliardaires et de justiciables comme Alexis
Kohler ou le patron et ex député PS Richard Ferrand, qui passent
tous régulièrement à travers les mailles de la dite justice, comme
Eric Worth du bord opposé. Napoléon 4 n'a pas voulu tenir compte
des avertissements des bonzes syndicaux ni de Minc, et
l'avertissement (policier) qui lui tombe dessus va-t-il le faire
réfléchir au risque d'une chute brutale s'il continue à se la
jouer perso ?2
Paradoxe
de cette ruse pour initiés ou ambivalence d'un fait divers « mis
en image » qui fait trembler le sommet de l'Etat : il
passionne l'opinion internationale et peut être traité plus
sereinement parce que les ouvriers sont en vacances. Imaginons qu'il
se soit produit au plus fort de la protestation niquée des
cheminots... De telles images de violence contre des civils (et
étalant au grand jour la complicité de patrouilles privées
rémunérées par... nos impôts) ; c'est cette violence visible
qui avait provoqué l'étincelle en mai 68. Etincelle politique et
pas syndicale. Il ne faut pas imaginer une nouvelle étincelle déjà
éteinte par les protestations hystériques de tous les groupes
bourgeois insoumis qui pratiquent la politique substitutive de
Danton3,
et il n'y a aucun relève alternative à Napoléon 4, même les pieds
dans sa boue.
Bien
sûr la protestation ne vient pas du prolétariat en vacances, bien
que l'événement le rende attentif à chaque épisode de
révélations, mais ce que ne peuvent comprendre les faux
révolutionnaires ou les déchets du gauchisme, et qui doit nous
interroger, nous les vrais amis du prolétariat, c'est la vivacité
de la réaction des oppositions éclatées au macronisme vulgaire,
cette variété libérale musclée de bonapartisme, gouvernance
rigidement verticale et népotiste4.
Ou
un règlement de compte entre clans policiers et Etat ?
C'est
évidemment depuis le renseignement et la surveillance policière des
réseaux sociaux que le buzz a été utilisé ; les déviants
anonymes de la police sont choyés par Le Canard et Médiapart qui a
censuré un contributeur qui signalait l'appartenance de Benalla à
une loge maçonnique... comme la blanche Collomb5.
Aucun citoyen internaute ne se serait soucié d'identifier la tronche
à Benalla, sauf ceux dans la complexe hiérarchie étatique qui le
côtoyaient et subissaient sa faconde de voyou parvenu. Règlement de
compte au début donc, par la gendarmerie, fort éprouvée par des
remaniements hiérarchiques ces dernières années, et grande muette
SM contrairement à la police bien-aimée qui dispose de syndicats
corpos musclés. Le mépris des grands corps de mercenaires d'Etat
est pourtant une tradition des chefs d'Etat. Les CRS sont pris pour
de la merde ; on se souvient du conseiller d'Etat, arabe en
service pour Hollande, qui exigeait de se faire livrer des croissants
tous les matins par le CRS de garde.
Sous Flanby Hollande et Bismuth Sarkozy, des conseillers du président
- Aquilino Morelle et ses chaussures cirées, Patrick Buisson le
conseiller facho - avaient été accusés de comportements inadaptés.
Sous flambeur Macron, le comportement « inadmissible »
était devenu... admissible.
Intéressons-nous
brièvement aux débuts des révélations (au compte-goutte) de
l'affaire Benalla. Le pavé dans la mare fût la première vidéo :
révéler sous le casque la trogne du cogneur de l'Elysée6.
La video contient la vengeance brute de décoffrage de la corpo
gendarmesque et favorise deux premières interprétations : un
couple lambda est sauvagement agressé par « un proche de
l'Elysée ». Deux types sont au premier plan, un chauve qui
semble dire au manifestant à terre : « maintenant
tire-toi ! », l'autre se débat à nouveau furieusement au
lieu « d'obtempérer »7,
puis déboule un type trapu, avec une grosse veste et un casque de
solex, avec brassard police. C'est dubeau, ducon Benalla ! Ami
quasi familial du sieur Macron ! Effet garanti, toutes les
gazettes pointent du doigt un simple employé de gardiennage de la
présidence. Nous, internautes spectateurs légèrement indignés,
avons une pensée presque émue pour les CRS qui s'éloignent des
deux « civils »,
imaginant qu'ils sentent le gaz ce comportement de zélés souteneurs
de leur métier8.
On imagine même que cette vidéo est une fake news qui va entraîner
un bon débat pour justifier une police propre qui tape
« légalement » en uniforme tout manifestant
récalcitrant...
Malheureusement,
on n'est encore qu'au début du feuilleton Benalla Gate qui devient
Macron Gate ; une deuxième vidéo suit où les CRS qui,
jusqu'alors paraissaient méfiants devant la brutalité de leur
supérieur inconnu haut Benalla, certainement un intimidant haut
placé sorti de la cuisse de Jupiter, se mettent à s'acharner sur
le couple échevelé. On voit pourtant le type à terre faire un
geste qui peut coûter cher dans cette situation, il attrape le bâton
d'un CRS à la ceinture et de lui crier « arrête »,
évidement un autre CRS frappe sur sa main avec sa bombe à lacrymo,
quand la femme échevelée est repoussée à l'intérieur de la
boutique. La soudaine violence des CRS alors que les deux civils avec
badge police sont à leur tour calmes et redevenus simples
observateurs, par quoi est-elle motivée ? Rébellion ?
Insultes ? Toutefois avec cette deuxième vidéo, le statut de
couple insoumis, en légitime protestation « citoyenne »
n'est pas entamé, donc notre indignation reste intacte : c'est
dégueulasse, les CRS c'est bien toujours des pourris et Macron avec
ou sans police parallèle voilà la concrétisation de sa
« révolution des réformes pour redresser les comptes de
l'Etat : il détruit les services publics, il se sert des
syndicats pour ridiculiser les ouvriers et quand ça ne suffit pas il
envoie ses cognes » !
L'image
des attaques sur le retraites, toujours en cours, revient :
« Macron cogne sur la classe ouvrière » comme ses
affidés cognent physiquement sur les gens. Très mauvaise image...
concrète ! Les sous-fifres macroniens ont beau défendre à hue
et à dia leur prince en tentant d'en faire un « cas
individuel », c'est désastreux : toute la chaîne de
commandement policière et militaire est ridiculisée. Le dérapage
de ducon Benalla est patent, ce n'est pas Macron qui lui a demandé
d'aller faire … le con et de s'exposer aisni au ridiculise. Mais la
bêtise de Benalla fait du bien au prolétariat : il permet de
lever toutes les couleuvres du prince népotiste !
Le
clan élyséen, aussi violemment tarabusté (mais pas physiquement),
a réagi en faisant diffuser une troisième vidéo pour contrer le
buzz des précédentes favorisées par les gendarmes en colère :
celle des flics où là le couple n'apparaît plus innocent. On voit
le type, qui va être tabassé par Benalla et les CRS, lançant un
objet sur les flics. Il n'a pas l'âge d'être lycéen ni étudiant.
Il semble qu'il fait aussi un bras d'honneur ; le journaliste du
Monde dit que c'est sa compagne. Changement de décor et
d'interprétation : provocation-répression- CRS=SS, le tintouin
habituel de n'importe quelle manif. Un pet de souris.
Hélas,
trois fois hélas, il y a encore ce pauvre Benalla. Que fait-il là
déguisé en flic d'appoint ? Quels bas instincts l'ont poussé
à venir « se faire » des manifestants au corps à corps
alors qu'il est – comme on l'apprendra abondamment – destiné à
une super promo (lieutenant-colonel puis sous-préfet, car on ne
refuse rien aux braves) ? Le naturel est revenu au galop. Le
cogneur s'ennuyait sous les meilleurs ors de la République. Il
voulait continuer à tâter du terrain comme lorsqu'il gardait
l'entrée des supermarchés. On l'a prévenu rapidement qu'il avait
une merde sur la tête. Trop tard, on ne remplace par un pois chiche
par un cerveau. Plus saisissant, un pois chiche en fait tomber un
autre ! J'ai déjà dit ce que je pensais du grand esprit de
Macron : le vide. Sidéral et sidérant. A se demander comment
un charlot pareil a pu se constituer une aussi large cour
d'arrivistes, la plupart désormais penauds et de mauvaise foi face
au népotisme qu'ils ont permis d'installer.
On
imagine le prince Macron effondré : « Quel con ce
Benalla, et dire que j'ai réchauffé un serpent dans mon sein ! ».
Il lui téléphona : « Tu étais mon seul homme de
confiance ! Abruti ! qu'es-tu allé faire dans cette
galère, cette sphère à bobos place de la Contrescarpe ? Les
cours de karaté ne te suffisaient plus ? Taper ta nana non
plus ! Dégage ! Retourne dans ta banlieue de merde et
reprend ton vrai prénom arabe ! Je ne peux plus rien pour toi !
Et rend-moi le double des clés de ma datcha au
Touquet ! »
Une
suceboule de LREM (la république dans la Merde) a ergoté qu'on ne
peut pas « jeter le discrédit sur l'ensemble de la majorité
uniquement pour un acte isolé d'un individu ». Son maître a
fait savoir, sans montrer sa mine déconfite qu'il « n'y aura
pas d'impunité », mais il y a eu de toute façon impunité et
népotisme crasse ! Cette façon de tenter d'écarter
l'accusation de népotisme est aussi ridicule et impuissante qu'un
chefaillon de droite comme Wauquier qui dénonce les cogneurs dans
les manifs mais qui lorsqu'il est ministre à son tour ne trouve rien
à redire de la violence « normale » des CRS.
NE
PAS SALIR LA POLICE
« L'affaire
est choquante car elle salit la police »
Hervé
Pierre (ex-cadre de la Préf de police de Paris, in La Voix du Nord
du 22 juillet)
« Ce
sont nos policiers et nos gendarmes qui, au quotidien, défendent les
valeurs de la France ».
Gérard
Collomb (Ministre de l'Intérieur auditionné par la Commission des
lois)
« Quand on bascule d’un lien de proximité, de
confiance, à des relations qui perdent leur lien de pureté, on
prend un risque ».
Alain
Gibelin, Préfet de police de Paris.
Que
Macron soit parano, comme tous ses prédécesseurs, pour sa
protection et celle de sa famille, n'aurait rien de choquant s'il
faisait confiance aux institutions, mais, visiblement il n'a même
pas confiance (lui non plus... comme le prolétariat) en la police et
gendarmerie officielles ; et cela
personne ne le relève dans le
scandale, sauf les policiers eux-mêmes, dont l'huile précédente,
parmi la noria de dircabs, dénonce le « copinage malsain »
car la police, elle, est pure, elle ne "marche" qu'à la prime et à ma médaille. C'est à dire qu'il y a un scandale
dans le scandale. Que Macron ait recours à une police privée n'est
pas nouveau sous la Ve République, grands patrons et politiciens
divers de l'Etat bourgeois y ont toujours eu recours à certaines
périodes, en arrosant généreusement en pépètes et en médailles
les heureux « nervis » désignés. Le scandale est plus
grand surtout en ce qui concerne le fait que Macron se passait
royalement d'une invention de Mitterrand, conservée par ses
successeurs, les mousquetaires du GIGN. Pourquoi ce manque de
confiance ? Seul l'intéressé pourrait nous le dire si, par
bonheur, il passait sous les fourches caudines de la commission des
lois.
Distribution de médailles (cf. L'organisation eggregore) |
A
plusieurs reprises j'ai déjà signalé comment les campagnes
idéologiques avaient toujours des aspects obscurs, viraient à la
persécution et à l'obsessionnel9,
focalisant sur le couple népotiste Fillon sans qu'il n'y ait
éclaircissement ni suite dans les idées. Les vidéos actuelles qui
sont restées en circulation ajoutent à la confusion et autorisent
toutes les interprétations. L'objet de cette campagne médiatique
n'est évidemment pas de faire tomber l'Etat, mais, en dérivant le
fond du problème sur « l'intégrité policière » -
réponse du berger à la bergère - pour ne pas dire sa pureté
virginale, on prépare la décrue en milieu policier relativement
discipliné et humble, car, d'autres mécontents ont envie de
balancer, en vue de la réduction du nombre de députés.
Quelques
fusibles vont sauter dans la noria impénétrable des multiples
secrétaires, sous-secrétaires, sous-directeurs, vice ceci ou vice
cela, mais la tâche restera indélébile. Aussi Macron et ses plus
proches affidés doivent-ils scruter les listes des noms députables
(infidèles ou peu courageux dans la tempête) à éliminer pour le
futur dépoussiérage parlementaire. Dans la charrette, probablement
le préfet Gibelin promu au gibet puisque sa langue a fourché face
à la méchante commission des lois.
Début
avril, premier exécutant de l'exécutif, Édouard Philippe, avait
annoncé la réduction
de 30% du nombre de parlementaires et l'introduction d'une
dose de 15%
de proportionnelle aux législatives, dans le cadre de la
réforme des institutions prévue pour 2019. Le nombre
des députés serait ainsi ramené à 404, et celui des sénateurs à
244 (contre 577 et 348 actuellement). La
norme dans les démocraties occidentales, c'est un député pour 100
000 habitants. En 2009, la barre était fixée à un député pour
125 000 habitants. Avec la réforme de 2019, il y aura un député
pour 200 000 habitants.Difficultés
techniques, députés inquiets de perdre leur siège... Avec la
baisse de 30% des députés et sénateurs prévue pour 2019, le
redécoupage de la carte électorale s'annonce comme une vraie
boucherie. Il va falloir annoncer à 30% de parlementaires qu'ils ne
pourront pas se représenter. Tout le monde ne pourra pas être
recasé.
En
attendant, Louis-Napoléon Macron a bien fait preuve d'un singulier
amateurisme, l'Etat ce n'est pas lui mais il est redevable à l'Etat.
Pour l'heure, il se cache, il a perdu toute autorité et réduit à
néant toutes ses gesticulations vantardes à travers le monde. Si
une opposition bourgeoise crédible ne se reconstitue pas, le régime
dominant sera très fragilisé à terme socialement et politiquement.
La nature a horreur du vide et des pois chiches.
Le
scandale contient des éléments de réflexions pour la lutte de
classes, mais pas seulement, Pour faire chier l'anar de gouvernement,
anti-marxiste acharné, Michel Onfray, il me plaît de citer ici
Lénine qu'il ne comprendra évidemment pas:
« Quiconque
reconnaît uniquement
la
lutte des classes n’est pas pour autant un marxiste ; il peut
se faire qu’il ne sorte pas encore du cadre de la pensée
bourgeoise et de la politique bourgeoise. Limiter le marxisme à la
doctrine de la lutte des classes, c’est le tronquer, le déformer,
le réduire à ce qui est acceptable pour la bourgeoisie. Celui-là
seul est un marxiste qui étend
la
reconnaissance de la lutte des classes jusqu’à la reconnaissance
de la dictature
du prolétariat ».
Cela
donne envie de relire le génial « Les luttes de classes en
France » de Marx et l'intro d'Engels :
« Le
présent ouvrage de Marx fut sa première tentative d'explication
d'un fragment d'histoire contemporaine à l'aide de sa conception
matérialiste et en partant des données économiques qu'impliquait
la situation. Dans le Manifeste
communiste, la
théorie avait été employée pour faire une vaste esquisse de toute
l'histoire moderne, dans les articles de Marx et de moi qu'avait
publiés la Neue
Rheinische Zeitung nous
l'avions utilisée pour interpréter les événements politiques du
moment. Ici, il s'agissait, par contre, de démontrer l'enchaînement
interne des causes dans le cours d'un développement de plusieurs
années qui fut pour toute l'Europe aussi critique que typique,
c'est-à-dire dans l'esprit de l'auteur, de réduire les événements
politiques aux effets de causes, en dernière analyse, économiques.
Dans
l'appréciation d'événements et de suites d'événements empruntés
à l'histoire quotidienne, on ne sera jamais en mesure de remonter
jusqu'aux dernières causes économiques. Même aujourd'hui où
la presse technique compétente fournit des matériaux si abondants,
il sera encore impossible, même en Angleterre, de suivre jour par
jour la marche de l'industrie et du commerce sur le marché mondial
et les modifications survenues dans les méthodes de production, de
façon à pouvoir, à n'importe quel moment, faire le bilan
d'ensemble de ces facteurs infiniment complexes et toujours
changeants, facteurs dont, la plupart du temps, les plus importants
agissent, en outre, longtemps dans l'ombre avant de se manifester
soudain violemment au grand jour. Une claire vision d'ensemble de
l'histoire économique d'une période donnée n'est jamais possible
sur le moment même; on ne peut l'acquérir qu'après coup, après
avoir rassemblé et sélectionné les matériaux. La statistique est
ici une ressource nécessaire et elle suit toujours en boitant. Pour
l'histoire contemporaine en cours on ne sera donc que trop souvent
contraint de considérer ce facteur, le plus décisif, comme
constant, de traiter la situation économique que l'on trouve au
début de la période étudiée comme donnée et invariable pour
toute celle-ci ou de ne tenir compte que des modifications à cette
situation qui résultent des événements, eux-mêmes évidents, et
apparaissent donc clairement elles aussi. En conséquence la méthode
matérialiste ne devra ici que trop souvent se borner à ramener les
conflits politiques à des luttes d'intérêts entre les classes
sociales et les fractions de classes existantes, impliquées par le
développement économique, et à montrer que les divers partis
politiques sont l'expression politique plus ou moins adéquate de ces
mêmes classes et fractions de classes.
Il
est bien évident que cette négligence inévitable des modifications
simultanées de la situation économique, c'est-à-dire de la base
même de tous les événements à examiner, ne peut être qu'une
source d'erreurs. Mais toutes les conditions d'un exposé d'ensemble
de l'histoire qui se fait sous nos yeux renferment inévitablement
des sources d'erreurs; or, cela ne détourne personne d'écrire
l'histoire du présent ».
La
suite aux prochains numéros médiatiques...
NOTES
|
1Enfin,
et j'y reviendrai, le tabassage du couple n'est pas la fin du monde,
c'est moins grave que l'assassinat par étouffement policier d'Adama
Traoré. Le couple de bobos – lui a jeté la carafe d'eau du
bistrot sur les CRS et elle a fait un bras d'honneur – tenant à
se faire passer pour un couple de badauds, et surtout pas « black
blok ». Ils l'ont bien cherché en ignorant que tout est filmé
et qu'ils sont en tort vis à vis de la loi bourgeoise.
L'acharnement des CRS semble plutôt montrer qu'en matière de
rébellion ils sont naïfs : cerné par les cognes, il est
stupide de se mettre à les insulter ou à protester de son
innocence après leur avoir balancé une bouteille. La présence de
policiers en civil, ou même d'acolytes ou d'une police parallèle
ne gêne aucunement les diverses polices complémentaires. Pour
réprimer dans les moments révolutionnaires, le premier commerçant
venu sanguinaire peut s'improviser chef des CRS. Le Monde détailla
une fois sous l'aspect clean le faux problème de ce mercenariat :
« Outre
les forces dédiées au maintien de l’ordre, d’autres policiers
issus des commissariats agissent dans les cortèges, notamment les
brigades anticriminalité. Ils sont en civil afin de ne pas être
repérés. Leur but est, le plus souvent, de procéder
à des arrestations et d’extraire des individus de la foule.Ces
fonctionnaires font l’objet d’une polémique récurrente
concernant la présence supposée de « policiers casseurs »
qui provoqueraient des troubles. Mais ces allégations n’ont
jamais été prouvées, les
images publiées autour de la question étant souvent manipulées.
Les syndicats de policiers
nient par ailleurs vigoureusement, rappelant
d’une part que des policiers ne vont pas jeter
de pavés sur leurs collègues, et, d’autre part, leur attachement
à la liberté de
manifester ».https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/05/03/ce-que-la-police-peut-et-ne-peut-pas-faire-pendant-une-manifestation_4913025_4355770.html
. Je ne dirai rien aujourd'hui de ce que je sais des faux
manifestants qui ont détruit le Fouquet's au soir de la gloire de
notre éphémère plénitude footballistique.
Je
rappelle ici l'étymologie du terme népotisme : « Le
terme a été emprunté en 1653 à l'italien
nepotismo,
lui-même dérivé de nepote
qui signifie « neveu », par référence au favoritisme
accordé par un pape à l'un de ses neveux par la cession indue de
titres ecclésiastiques ou de donations réservés au Vatican3.
Au Moyen Âge, le mot désigne normalement dans ce contexte, les
enfants des frères et sœurs des ecclésiastiques. Mais souvent,
par euphémisme,
les mots « neveux » et « népotisme »
désignaient aussi les propres enfants des ecclésiastiques ;
Savonarole
prêchait ainsi contre l'Église de Rome en 1497 : « autrefois,
si les prêtres avaient des fils, ils les appelaient leurs neveux ;
maintenant on n'a plus de neveux ; on a des fils, des fils tout
court. »
2Un
Mussolini, bien que autrement criminel, mais du genre Bonapartiste
en guerre, est tombé une première fois par suite à la magnifique
grève des ouvriers turinois en 1943, dessaisi par le grand conseil
fasciste et le roi. Tout dictateur, ou assimilé, est dicté, comme
me le répondirent un jour les camarades du Prolétaire (PCI).
3Dont
je vous ressasse régulièrement la célèbre formule :
« Soyons terrible pour éviter au peuple de l'être »,
ce qui accouche certes d'un minable : « soyons de féroces
insoumis pour éviter au prolétariat de l'être ».
4Un
point commun entre Napoléon III (Badinguet) et Napoléon IV
(Macron) : Badinguet avait été sponsorisé par une riche
bourgeoise au début de sa carrière politique ; Macron a été
drivé par sa maîtresse d'école qui ne connaît rien à toutes les
arcanes de l'Etat. Dans tous les cas, les petits dictateurs
bonapartistes ont commis inévitablement des bourdes aux
conséquences gigantesques, par immaturité et goût âpre du luxe.
5Voir
ici :
http://www.wikistrike.com/2018/07/franc-maconnerie-benalla-a-des-reseaux-proches-du-grand-orient.html.
IL faut savoir que pour faire carrière dans la police il vaut mieux
être franc-mac et la corpo en regorge.
6Dont
n'importe quel policier pouvait connaître la trajectoire. Les
agents de sécurité les meilleurs, pas forcément les plus
intelligents, sont recrutés chez les petites ou grandes frappes de
banlieue. La mère Le Pen, dénonçant avec virulence une nouvelle
affaire de barbouzes, faisait mine d'oublier que son parti en vrille
est le parti préféré des barbouzes, et rappelait, justement, que
le garde du corps précédent du roi élyséen Makao, deux mètres
treize, pote avec Jaoud, le logeur des tueurs islamistes. Et cf.
Libération
(7 juin 2018).Dans
cette vidéo, on peut voir Jawad Bendaoud jouer au jeu vidéo de
football FIFA, avec un homme très costaud arborant un maillot bleu
barré de rouge, très ressemblant à celui de l’équipe de rugby
de République Démocratique du Congo. Makao, l’ancien garde du
corps d’Emmanuel Macron, originaire de ce pays, était également
membre de sa sélection de rugby, selon l’Express.En
légende, Jawad Bendaoud note : «Makao
va Jawad FIFA 2018»
et «Makao
il est énervé quand il mange».
7L'individualisme
bobo, comme celui des cailleras ou des blacks bloks, interdit qu'
« on me touche ». « Tu me touches pas ou t'es
mort ! », « je sais où tu habites », « je
vais cramer ta maison », et suivent généralement une litanie
d'insultes pour intimider. Les flics ont semblent-ils des consignes
pour « ne pas toucher » en public, et ont une stratégie
d'encerclement de l'individu indigné ou hystérique pour tenter le
le maîtriser sans cogner tout de suite.
8C'est
la version que fait circuler un syndicat policier :
« «L'Elysée,
ça fout la trouille à tout le monde» : c'est ce qu'a admis
Philippe Capon du syndicat des gardiens de la paix Unsa-Police, cité
par le journal Le
Monde. Cela
explique peut-être la passivité des CRS entourant Alexandre
Benalla
et
Vincent Crase le 1er mai, alors qu'ils s'en prenaient violemment à
des manifestants ».
9
Article dans ce blog sur le Penelope gate : une curieuse
campagne de persécution médiatique
(fev 2017) avec l'éternel
Monsieur Propre, pourri lui-même, face aux népotismes et aux
corruptions habituelles.