"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 16 septembre 2025

ARNO KLARSFELD LE ZOZO NATIONALISTE DE NETANYAHOU



« De cette diminution de l'exclusivisme national, les juifs bénéficieront encore, d'autant qu'elle coïncidera avec l'affaiblissement de leurs caractères distinctifs, et les progrès de l'internationalisme amèneront la décadence de l'antisémitisme. En même temps que les juifs verront décroître les préventions nationalistes, ils verront les causes économiques de l'antisémitisme diminuer de puissance. On combat les juifs parce qu'ils représentent un capital que l'on dit étranger, on peut donc supposer que le jour où l'animosité contre l'étranger aura disparu, le capital juif ne sera plus en butte aux attaques du capital chrétien ».
Bernard Lazare L'antisémitisme, son histoire et ses causes, édition définitive Jean Crès, 155 avenue de Suffren, 1924)

UNE TRIBUNE  DU FIGARO, organe de soutien à l'Etat d'Israël comme à peu près toutes les chaînes de télévision , a été offerte sans contradicteur au fifils Klarsfeld. - Le soliloque est ainsi présenté : « Alors que les chefs de gouvernement européens sont de plus en plus nombreux à élever la voix contre la guerre menée par Israël, l’ancien avocat des Fils et filles des déportés juifs de France (rappel d'usage pour l'innocent chérubin de la jet set friquée) rappelle l’enjeu existentiel que représente le conflit au Moyen-Orient pour le petit État juif ».1

UN ENJEU EXISTENTIEL POUR L'ETAT JUIF ?

Quand Le fifils de saint Klarsfed père compare le capitalisme impérialiste et colonialiste d'Israël aux victimes juives des bandes arriérées du Moyen âge, c'est déjà minable ! Mais en trempant sans vergogne ses doigts dans le sang des palestiniens , ce répugnant toutou de l'armée israélienne, s'il confirme l'énorme chiffre des victimes de son armée sale – 60.000 - c'est pour justifier sans honte le massacre majoritaire des civils : « dont sans doute près la moitié de combattants du Hamas sur une période de deux ans et sur une population de plus de 2 millions pour Gaza (ou près de 6 millions si l’on inclut la Judée-Samarie ou Cisjordanie), comment croire, alors, qu’Israël commettrait un génocide ? »

Parce qu'un génocide ne concernerait pas des dizaines de milliers de morts quotidiennement démultipliés de plus enfermées dans un territoire cerné par une armée de soudards? Victimes exclusivement arabes et toutes décrites comme féroces terroristes (le graal pou la mère Le Pen)? Raisonnement d'un enfant de douze ans, gâté au point d'en être devenu bête et d'une bêtise triomphante sur les cadavres civils.

La définition la plus répandue du terme génocide le désigne comme un crime consistant en l'élimination concrète intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe  nationalethnique ou encore religieux et ce de manière méthodique. C'est en effet ce que l'armée juive nazie est en train de faire à Gaza. Je ne la qualifie pas de fasciste parce qu'initialement le fascisme fût ambigu mi-social mi-autoritaire. Le nazisme comme aboutissement sut parfaitement conjuguer massacre des populations juives ou autres par bombardements aveugles, gazage et famine. Seule différence : Netanyahou n'a pas fait fabriquer des chambres à gaz. Les apôtres du nationalisme juif impavide ont tout faux en prétextant nier les récents et successifs constats de l'ONU et la levée de boucliers de millions de personnes dans le monde entier contre ce rime absolu qui se pare du terme « démocratie » voire de « revanche démocratique ».

Voyons comment Zozo tente, envers et contre toute vérité, de dédouaner ses maîtres nationalistes et colonisateurs génocidaires :

« Lors des commémorations du Débarquement durant lequel  les alliés ont bombardé les villes normandes, causant en peu de temps plusieurs dizaines de milliers de morts parmi la population française, le président de la République a-t-il évoqué un génocide ? A-t-il parlé de génocide lors de son discours en 2024 devant la Frauenkirche à Dresde, auquel j’assistais avec mes parents, alors qu’en deux nuits en février 1945 les Alliés ont tué par leurs bombardements des dizaines de milliers de civils allemands ? Et pour Hambourg avec 50.000 morts en un mois de bombardement ? Et pour Tokyo, 100.000 morts en deux nuits ? Hiroshima et Nagasaki ? « .

Merci de nous rappeler, ce qu'on savait déjà que le camp « démocratique occidental » a été capable de massacrer des centaines de milliers de civils comme Hitler, toutefois, curieusement ou oubliant Staline (= clin d'oeil à Poutine?). Les bombardements aveugles de civils durant la deuxième boucherie mondiale ne peuvent pas être qualifiés de génocide, pas simplement parce qu'Hitler en était maître d'oeuvre en la matière, mais parce qu'un génocide signifie éliminer une population dans un cadre cloisonné, sans défense, et privée de nourriture et de médicaments. Les images d'enfants palestiniens affamés étant sans doute un montage des antisémites du coin de la rue. La bande de Gaza quasiment champ de ruines d'habitations civiles un trucage digne d'Hollywood ?

A chaque vérité partielle il faut mêler une sournoiserie adipeuse : « Contrairement aux Israéliens, les Alliés n’ont jamais cherché à prévenir la population allemande avant les bombardements. Et pourtant, dans le Bureau ovale, le chancelier allemand il y a trois mois remerciait les États-Unis d’avoir libéré l’Allemagne du nazisme ».

Parce que les nazis israéliens préviennent sans cesse les martyrs de Gaza, et parce que les Alliés finalement étaient plus salauds que son armée sale ? Et qu'en plus les politiques allemands d'aujourd'hui félicitent ces salauds d'Alliés (pourtant surtout américains), hein... L'application simpliste de la cognition confuse.

LE PETIT POUCET CRIMINEL HAMAS VEUT RECOMMENCER LA SHOAH ? AVEC L'AIDE DES ELITES  EUROPEENNES?

C'est une logique à la fois bêbête et communautaire de victimisation utilisée par tous les renards de guerre de l'histoire, ce qu'on nomme aussi mémoire sélective du point de vue militaire de chaque impérialisme, petit ou grand ; et qui cache surtout des objectifs économiques abjects comme on le notera par après. L'Etat criminel de Netanyahou est le roi de l'antifascisme rédempteur de la shoah, enseignée dans toutes les maternelles jusqu'à plus soif ; au point que la plupart des jeunes lycéens qualifient l'Etat juif d'artificiel et d'utilisateur outrancier du génocide de 39-45.

« Les Israéliens se battent aujourd’hui pour que la Shoah, qui s’est déroulée avec des complicités dans tous les pays européens (sic les mêmes d'aujourd'hui qui conchient les meurtres massifs de l'armée juive. CQFD )), ne se reproduise pas en Israël. Rendons hommage à la population française qui, nourrie de valeurs républicaines et de charité chrétienne, a protesté durant les grandes rafles de l’été 1942 et a permis ainsi aux trois quarts des Juifs de France de survivre. Mais excepté ces Justes, les élites ont été silencieuses ou complices ».

D'abord la population française mâle une grande partie, dont mon père,2 était prisonnière en Allemagne et dans sa majorité n'a rien fait pour les juifs  ni par charité ni une quelconque et fumeuse valeur républicaine. L'avocaillon reste toujours sournois en confusionniste professionnel. Les dites élites qui « font l'opinion », , il en fait d'abord partie avec ses amis juifs du cinéma et du milieu journalistique acquis à la sacralisation du nationalisme juif en expansion permanente. Les gouvernements concernés dits « élites » ne peuvent pas s'avérer complices des massacres à Gaza par une armée financée et armée par la bourgeoisie américaine et sont, a minima, obligés de ratifier l'indignation générale dans la population mondiale.

« Et, aujourd’hui encore, au lieu de faire pression sur le Hamas pour libérer les otages et baisser les armes – ce qui arrêterait aussitôt la guerre –, c’est sur Israël que bien des gouvernements européens font pression. Cette hostilité des élites européennes est une forme d’aveuglement, ce sont les fondements de la civilisation occidentale qui sont sapés, l’Europe et Israël ayant le même ennemi inflexible : l’islam radical qui doit être vaincu ».

Les otages sont par contre désormais les vrais otages de Netanyahou (le principal pourvoyeur d'un antisémitisme modernisé) qui, avec ce zozo complice, croit faire oublier qu'il a aidé le hamas et qu'il était au courant de ce qui se tramait pour le 7 octobre. Comme la machination de Hitler pour envahir la Pologne, il s'est agi de se baser sur une exaction innommable (et certes impardonnable vu son ampleur) pour justifier non pas une libération des malheureux otages, mais une tabula rasa de Gaza pour accéder directement aux richesses pétrolières et gazières de la mer en face, non pour bâtir une riviera comme a osé le dire ce salaud de Trump mais...un port pétrolier, sans rien partager avec le Liban et la Turquie (trop éloignée dans ses prétentions). Le zozo infantile nous prend pour des cons, l'objectif serait un commun désir de détruire l'islam radical ? Pas le capitalisme non ! Car il en est un défenseur zélé en tant qu'ancien banquier US et obligé de Sarkozy !

La confusion mentale monte ensuit d'un cran et je ne citerai pas tout tellement c'est bête et insidieux

Zozo nous ressort la fable de ce petit Etat, moins grand que la Bretagne, une province américaine en fait, entouré de centaines de millions d'arabes (on frissonne, et Bardella opine du bonnet) ; il ne dit pas menaçant mais laisse supposer autre chose, plus avilissant pour les arabes. Il ajoute que ces millions « sont tout aussi intelligents que les israéliens »...ce qui signifie ironiquement le contraire, quand on sait que depuis la fondation artificielle les nationaliste juif on y dit généralement que « les arabes n'étaient capables que d'élever des chèvres quand les juifs ont apporté la haute technologie ». Et d 'ajouter contre toute logique rationnelle mais surtout avec perversité : « il y a 14 millions de Juifs pour plus de 2 milliards de musulmans pour comprendre qu’Israël a intérêt à la paix. Israël est toujours David. Et ces cons d'arabes sont donc toujours de pauvres Goliath !

Papa soutient que RN défend les juifs quand fifils soutient la gentillesse du massacreur Netanyahou et ses mercenaires tueurs : « ...au moins, il ne faut pas reprocher à l’État qui est agressé de chercher à se défendre de manière bien moins cruelle que l’Occident lorsqu’il menait ses guerres d’expansion et même de défense ». C'est pas moi, c'est l'autre, d'un infantilisme crasse comme l'avait si bien décrypté un article de Marianne3.

Zozo comme son pays colonisateur n'est pourtant qu'un nain politique, un autre toutou de l'impérialisme US qui, comme au temps du Vietnam (il y avait des réserves de pétrole au large), reluque les chaps pétroliers inexploités au large de Gaza.

PS : ce petit freluquet a un passé peu reluisant d'arriviste sans vergogne, être le fils du couple emblématique pour l'histoire officielle de la shoah suppose des placements au plus haut niveau de l'Etat avec contreparties malsonnantes et trébuchantes. Il est nommé dans divers cabinets ministériels de gauche puis de droite. Il est intronisé à New York à la banque Lazard, pas par hasard... A la fin des années 1980 il joue au provocateur en tout genre pour se vedettariser . En 2003, il prend la nationalité israélienne et, à près de quarante ans, il effectue un service militaire pas trop exposé.

Zozo perçut enfin 7 000 euros par mois en tant que membre du Conseil d’État. Pourtant il « n’y met presque jamais les pieds ». C’est en tout cas ce que révèle Capital dans son numéro de février 2014

Le fiston de Serge et Beate avait été nommé à la plus haute des juridictions administratives françaises par Nicolas Sarkozy à la fin de l’année 2010. Soit une rémunération totale d’au moins 252 000 euros sur 3 ans.


PS: En une du Figaro le toutoulogue Yves Thréad nous fait le coup de mélanger les juifs en général et cet Etat génocidaire pour dénoncer un électoralisme de Macron; la position de Macron est en tout cas moins minable que ces petits collabos du capitalisme juif; un autre député à la retraite, Pierre Lellouche, posant implicitement comme juif avant tout, prend  aussi la défense de l'Etat nationaliste et génocidaire juif, sans honte: "
une mobilisation anti-israélienne massive, sans précédent je le redis, est en train de gagner la planète tout entière, également alimentée, il est vrai, par l’escalade militaire israélienne à Gaza, en Cisjordanie, sans parler du raid de l’aviation israélienne contre les dirigeants du Hamas à Doha. Nous vivons une sorte de course contre la montre tragique : la guerre d’un côté, la mobilisation anti-Israël de l’autre". Très simpliste et paathétique pour ce bourgeois gaulliste, car il se pose ainsi en défenseur du militariste complice: Trump derrière le mirador des intérêts pétroliers dans la région. Ce type est aussi abject que Zozo, et également mis en vedette par le Figaro... Et ça continue avec des artistes qui s'affichent comme juifs en soutien à l'Etat hébreu (Attal, Charlotte Gainsvourg Arthur Essebag) et aussi BHL et Minc pour conseiller au Présidet de la République de ne pas encourager la création d'un Etat palestinien tant que les otages sont pas libérés et le Hamas détruit (banalités car c'est ce que nous souhaitons tous) mais de quoi se mêlent ces "artistes" qui viennent contribuer aux relents d'antisémitisme en soutenant un Etat...étranger à  l'espèce humaine, de plus soutenu par un américain fou ! Enfin la dernière, un faux créé par les ss israéliens, un prétendu document du hamas appelant à tuer "individuellement" en France chrétiens et juifs... rencontre dinatoire ensuite entre Macron et les dits représentant de la communauté juive, où le seul digne fût Kinkielkraut, face aux mêmes arguments cache-sexe du nationalisme juif: "le soutien à la créationn d'un Etat palestinien 
a détourné d’Emmanuel Macron "nombre de personnes attachées à la sécurité d’Israël et à la lutte contre l’antisémitisme" mais pas au meurtre de masse des civils. Je ne crois pa possible la création de cet Etat, mais Macron a raison de laisser cet espoir pour couper court au nihilisme du hamas. Lire l'excellent article de Dov Alfondans Libé: Reconnaissance de la Palestine : pourquoi les Français juifs doivent soutenir l’initiative d’Emmanuel Macron – Libération (même si je juge un Etat palestinien impossible et utopique)

NOTES

1Arno Klarsfeld : « L’hostilité des élites européennes à l’égard d’Israël est une forme d’aveuglement »

2Fait prisonnier en 1940 dans la Somme, alors âgé de 22 ans, mon père fut un Juste. Il,est déporté au stalag 1B. Puis il s'évade du camp et traverse l'Allemagne en train sans être inquiété (il est grand et avec des yeux verts comme moi). Il fonde un réseau de résistance en Auvergne et cache plusieurs juifs commerçants à Clermont qui lui voueront amitié et reconnaissance.

dimanche 14 septembre 2025

LA POLITIQUE MILITARO-INDUSTRIELLE COMME SOLUTION A LA CRISE DE 1958 REPRISE PAR LE VRP MACRON ?

 


«Sur tous les postes à la fois nous sommes au bord du désastre», En somme, l'alternative, c'est le miracle ou la faillite» ». Général De Gaulle (1958)

Dans quel ordre Marx avait-il utilisé les adjectifs : « en général les événements se se produisent deux fois, une première fois comme une tragédie, une deuxième fois comme une farce » ; peu importe on peut les inverser. On ne sait pas encore où va aboutir la crise politique en France aujourd'hui mais on ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec la crise économique, politique et sociale de 1958 qui mena à la fondation de la 5ème République. Mais que la clique trotskienne derrière Mélenchon ne se fasse pas trop d'illusion sur une 6ème République stalino-délirante, la bourgeoisie n'en veut pas et le prolétariat non plus.

La récession de 1958 dura huit mois. Son origine provenait des Etats-Unis entraînant la fermeture de nombreuses entreprises en France (à comparer avec les conséquences de la surtaxation trumpiste...). De plus, depuis quatre années la bourgeoisie française s'engluait dans la guerre d'Algérie de plus en plus impopulaire (on pense aux colons israéliens...). De Gaulle surgit alors pour tente de mettre un terme à la crise politique, pas seulement causée par cette guerre coloniale.L'instabilité politique entraîne une hausse des prix, l'inflation, que les ménages subissent de plein fouet. En subissant ces conséquences, les ménages peuvent également devenir dépendants de l'aide nationale et/ou internationale. (cf. l'appauvrissement important d'une grande partie de la population dans la France de 2025).

En période de crise économique et politique, plus intéressant que les statistiques des économistes et sociologues est l'observation des conséquences pour la principale classe exploitée, la classe ouvrière. La référence pour ces années là, reste la revue « Socialisme ou Barbarie »1

UNE SITUATION OU GREVES ET MANIFESTATIONS NE MENAIENT A RIEN

« Depuis la rentrée de nombreux mouvement de grève se sont succédés. Les travailleurs étaient revenus de vacances préparés à lutter contre la baisse de leur pouvoir d'achat, qui s'accompagne d'une augmentation du rendement, des cadences et de la fatigue. A plusieurs reprises, tantôt spontanément, tantôt sur ordre des synicats ouvriers, employés et fonctionnaires ont cessé le travail. Dans certains secteurs ils ont manifesté une combativité extraordinaire : A Nantes, les grèves tournantes ont duré plusieurs semaines...(...) Cependant il faut bien constater que tous ces mouvements n'ont abouti à rien ou presque. Au contraire la situation ne fait qu'empirer (…) Le gouvernement Gaillard se permettait de décréter des augmentations importantes des prix frappant une série d'articles essentiels : quelles sont les raisons de cet échec ?

Les mouvements de grève de ces trois derniers mois, sporadiques, limités, non coordonnés, n'ont pas été de véritables luttes. Les travailleurs ne se sont pas mis en grève jusqu'à satisfaction complète des revendications, en mettant en œuvre tous les moyens nécessaires pour faire aboutir l'action ».2

La cherté de la vie n'est pourtant pas la cause directe de cette atonie de la lutte de classe. On est en pleine guerre coloniale. Et surtout en pleine crise politique :

« Cette crise s'est traduite par une décomposition de plus en plus prononcée des institutions parlementaires et des partis et par une incohérence de plus en plus complète de leur fonctionnement : le 13 mai il est apparu soudain de façon violente que, par le système parlementaire, tel qu'il s'est exercé sous la IV ème République, la grande bourgeoisie ne parvenait plus à gouverner efficacement la France, puisqu'une fraction marginale et parasitaire de la société pouvait s'insurger victorieusement contre l'organe en principe chargé de coordonner la gestion de la société au mieux des intérêts du capital ».3

Nul risque de fascisme comme le pleurnichent les gauchistes de l'époque, et surtout, des deux côtés de la Méditerranée les populations sont désormais plus sensibles au poids de la guerre (allongement du service militaire à 27 mois) qu'à ses objectifs. En France métropolitaine, comme on dit à l'époque, S ou B décrit un profond dégoût de cette IV ème République, régime d'exploitation des ouvriers, comme les autres, et incapable de gérer de façon cohérente la société sans oublier la peur de l'inconnu face à l'action de putschistes d'Alger ? La classe ouvrière ne voit ni pour quels objectifs ni par quels moyens sortir de cette situation. Cette apathie des masses » a de plus contaminé les autres couches de la population :Ce que De Gaulle a parfaitement compris4

« Le faciès cadavérique des congrès socialiste et radical au début de septembre a frappé tous les observateurs. Divisés profondément sur la réponse à donner au référendum, ils n'ont même pas été capables d'élaborer des solutions aux problèmes, dans lesquelles leur totale irresponsabilité leur aurait permis de se montrer audacieux. Ces restes de la IV ème République n'existent qu'autant que De Gaulle consent à les réchauffer pour les mélanger à sa grande cuisine historique. Plus lourde de conséquences, certainement, fut l'incapacité totale où se sont trouvés les partisans du « non » au référendum à proposer un programme positif pour sortir « à gauche » de la crise, et qui marque l'aboutissement de quatre années de décomposition de la « gauche », au cours desquelles elle a peu à peu cessé d'avoir prise sur le prolétariat, et s'est ainsi vidée de sa substance ». 5

« La multiplication des partis est ainsi confirmée par le jeu des groupements. Réciproquement ceux-ci sont encouragés à agir et à se multiplier en raison du jeu des partis. L'Etat se désintègre sous l'effet de ce double processus »(...) Les conséquences du morcellement du pouvoir sont claires : l'Etat se trouve incapable d'affronter aucun problème qui intéresse la vie nationale dans son ensemble, de prendre des décisions qui bouleversent le statu quo des partis et des groupements ».6

« C'est pourquoi De Gaulle, et par lui le grand capital, a d''abord opéré dans les secteurs où il avait des chances de ne pas rencontrer de résistance réelle, pour réaliser sa tâche de rationalisation de l'impérialisme français ». , Et, en effet, avec une politique clairement affichée d'indépendance nationale (versus les Etats-Unis) ont été fait des choix colbertistes que De Gaulle qualifiait de dirigistes : des priorités industrielles visant à l'autonomie stratégique (atomique, extraction pétrolière, chantiers navals), en particulier sur le plan militaire de haut niveau (aéronautique) avec sa déclaration d'amour à Dassault. On me permettra ici une parenthèse ce rapprochement dans la crise de 1958 de l'Etat avec la principale industrie (juteuse) de l'armement est peu connue ; seule la mafia Dassault en fait état mais en anglais :

« Charles de Gaulle et Marcel Dassault ont partagé une vision sociale du rôle des entreprises. Ils étaient très favorables à la participation aux bénéfices, établie par l’ancien et complètement mis en œuvre par ce dernier. Chez Dassault Aviation, un accord datant de 1959 organise participation aux bénéfices en quatre parts presque égales : une pour les actionnaires, une pour l’impôt sur le revenu des sociétés et un pour les employés, le dernier étant retenu par l’entreprise. C’est une pierre angulaire du modèle de Dassault. L’industrie aéronautique et de la défense doit une grande partie de son succès actuel au gaullisme industriel. Les grands champions de la France, dont Dassault Aviation, ont hérité des politiques gouvernance visant à restaurer un écosystème souverain pour la France construit sur l’indépendance nationale et la dissuasion. « Si la France doit porter une épée, ce doit être la sienne ».Ce patriotisme et cette souveraineté économique, remis à l’ordre du jour par la crise notre pays est face à, coule dans le sang de Dassault Aviation. En tant qu’acteur industriel, la grande majorité de nos teams travaillent sur le territoire national, où nous payons nos impôts, où sont nos employés »7.

On verra que cette politique de re-développement de l'industrie militaire est activée depuis 2021 par Macron sous le prétexte fallacieux du « danger russe ».

Ce nouveau bonapartisme gaulliste doit tourner dans la cervelle meurtrie de nos politiciens en déshérence ou du moins des plus sérieux pour tenter de sauver les meubles de l'Etat. SouB en soulignait les avantages dans le crise de 1958 :

« Une telle Constitution qui fait au maximum l'économie du système parlementaire représenter pour la bourgeoisie française dans les circonstances actuelles la moins mauvaise solution possible au problème de l'Etat, et à ce titre, elle doit être placée à l'actif de la tentative gaulliste de rationalisation du système capitaliste »8 L'explication de la crise causée par la guerre d'Algérie éait donc partielle. 9

LE GAULLISME DE 1958 A PU PROFITER DE L'ATONIE DE LA CLASSE OUVRIERE

« L'avenir du régime est commandé par un certain nombre d'exigences. La première, c'est qu'il parvienne effectivement à réaliser les transformations qu'impliquent l'adaptation de la France au monde moderne. Il s'est déjà engagé sur cette voie en Afrique noire et en Algérie, mais les tâches les plus rudes se trouveront sans doute en France, où le grand capital devra frapper les entreprises marginales, réorganise le circuit de distribution, résorber une partie de la paysannerie, etc.

En second lieu la continuation de l'expérience De Gaulle exige qu'il continue à ne pas y avoir d'opposition, ce qui signifie essentiellement que le prolétariat accepte pour un certain temps encore une baisse de son niveau de vie, un durcissement possible du patronat. A brève échéance il ne semble pas qu'il y ait de grandes luttes ouvrière en vue ni de mouvements tant soi peu amples, car les ouviers sentent bien que tous les problèmes se tiennent aujourd'hui plus que jamais, que pour lutter il faut qu'ils secouent le poids de toute la société, et pour cela, qu'eux-mêmes résolvet d'abord le problème de leur propre organisation. Enfin il est probbale que la menace que fait peser sur l'emploi la récession partielle qui touche en ce moment la France, loin d'accentuer la combativité ouvrière, ne fera que dresser un obstacle de plus devant le déclenchement de luttes ».10

Un constat important tout de même, et politique de classe !

« Les travailleurs ont refusé d'entrer en lutte pour la défense de la république ; ils ont pris conscience de leur propre hostilité au régime ; ils ont senti que les institutions politiques officielles leur étaient étrangères, ils se sont simultanément aperçus que les syndicats n'étaient que des appendices de ces institutions »11. Ou encore : « La classe ouvrière, comme classe, est restée en dehors de la crise ouverte le 13 mai. Dans son énorme majorité, elle a refusé de suivre les consignes du PC et de la CGT – en elles-mêmes ridicules – l'appelant à faire échec aux paras par des grèves de deux heures. Elle n'a que très peu participé à la manifestation du 28 mai (…) Ce qui est encore plus important, les ouvriers n'y sont pas allés en tant qu'ouvriers, ils se sont confondus dans la population démocratique en général. Les mots d'ordre, expressions, tentatives se situant sur un terrain de classe observés lors de la manifestation,ont été extrêmement rares » (…) Le PC et la CGT, en crise profonde depuis 2 ans, déconsidérés encore plus pendant la crise où ils ne sont apparus que comme les défenseurs les plus forts en gueule du gouvernement Pfimlin ».12

En 1958, la France était dos au mur. Il fallait, et De Gaulle le savait, pour l'avoir vécu, que le retard industriel français avait contribué à son effondrement militaire en 40 jours face à l'Allemagne . En 2025 la bourgeoisie française voudrait reconstruire le même mur.

LA GUERRE COMME MEILLEUR INVESTISSEMENT ET GAGE DE PROFIT MEME DANS LA PAIX

Emmanuel Macron a annoncé il y a une poignée d'années une nécessité de relancer le nucléaire civil français. Mardi 17 janvier 2021, un projet de loi sur l'accélération du nucléaire est arrivé au Sénat. Il a pour objectif de simplifier les démarches pour lancer des chantiers dans le domaine. Le grand plan porté envisagé s'inspirait clairement de la politique militaro-industrielle du général de Gaulle. Mais n'est pas César qui veut. On peut voir un document d'époque où De Gaulle, en visite au centre nucléaire de Mqrcoule se montre très optimiste pour le futur nucléaire du pays. De Gaulle, alors chef du gouvernement provisoire de la République, est le créateur, le 18 octobre 1945, du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), sur les conseils du ministre de la reconstruction Raoul Dautry et du physicien Frédéric Joliot. La recherche s’industrialise à partir de 1952 sur plusieurs sites, Saclay, en région parisienne, et à Marcoule (Gard).

Macron, peu prophète en son pays, pour ne pas dire démonétisé, n'aura jamais plus une popularité et une autorité comparée à celle du Grand Charles. Depuis au moins trois ans il s'est fait le chantre de l'envoi nécessaire de milliers de soldats français en Ukraine. Mais en s'appuyant sur un certain nombre de bobards qu'on va démonter ici concernant la menace d'invasion de l'Europe par l'armée de Poutine et une menace d'utilisation de l'arme nucléaire.

LA FABLE COMMERCIALE DE LA MENACE RUSSE

Elle est du même ordre que le même fantasme agité tout au long de la guerre froide. Poutine veut récupérer son Alsace-Lorraine et ilira jusqu'au bout si possible, point à la ligne. La criminalisation de Poutine sert à masquer en particulier la nécessité du capital français, de ses actionnaires, de miser sur les juteux profit de l'industrie militaire où la France reste en pointe, et n'a pas tout refilé son potentiel industriel à la Chine. Que l'on ne produise plus de cachous Lajaunie n'est pas grave, l'important est de se reporter sur le secteur le plus générateur de profit à l'heure actuelle même avec les pires mensonges pour justifier cet emballement. Car de mobilisation de millions troufions pour aller se faire trouer la peau en Ukraine même Macron sait que ce n'est pas possible sauf à risquer une insurrection ou à se faire rire au nez par les milliers de citoyens ou ouvriers arabes, que même Mélenchon ne pourrait pas encaserner.

LA FABLE COMMERCIALE DE LA GUERRE APOCALYPTIQUE

Les articles saisissant sur la guerre moderne-de Philippe Guillaume en 1958 – qui devraient être réédités en un volume – vont nous servir à écarter tant de mensonges terroristes d'Etat avide de profit. Il commence, parlant des américains, à expliquer qu'on ne peut plus reconvertir des industries de guerre en outil de production civile, : « il leur faut dès maintenant alimenter leur arsenal comme si la guerre avait déjà (re) commencé. La guerre fait désormais partie de la paix, et donc du commerce capitaliste.

« La bombe atomique à elle seule ne tient pas lieu d'une stratégie (…) L'utilisation de la bombe A contre les centres industriels et humains d'une France envahie par exemple, ne peut en aucun cas être mise en parallèle avec les bombardements « stratégiques » de la dernière guerre par l'aviation américaine. On ne libère pas un pays en l'arrosant de bombes atomiques, on se l'aiéne. C'est certes faisable, mais celapose alors tout le problème des alliances et de leur utilité, pour ne parler que de cela ».13

« Si on réfléchit en effet un peu on se rend compte qu'il n'est nullement indispensable pour gagner la guerre de pulvériser des centres urbains de deux à dix millions d'habitants au risque d'ailleurs de subir un sort analogue à titre de représailles. A vrai dire c'est le contraire qui est vrai. Paralyser gravement les transports et les sources énergétiques d'une société moderne, c'est placer cette société dans un état de cdrise qui ne fera que décupler les contradictions existant déjà à l'état normal. La bombe H, en tant que produit d'une civilisation hautement industrialisée, découle directement de la concentration, aussi n'est-il pas étonnant que celle-ci soit sa première cible. Mais cela peut être vrai soit à un niveau primaire – destruction pure et simple des centres urbains de oncentration et la société prise dans sa totalité, et, par la même, libération des forces sociales explosives de la société adverse, forces dont la puissance ne le cède en rien à la désintégration atomique ».(...) la guerre tend inéluctablement vers une destruction totale réciproque ».14

La bombe atomique, si constamment désignée comme utilisable parles médias du monde entier (en cachant systématiquement que le fond de la question est le profit de l'industrie militaire) ne sera jamais un instrument de guerre civile ni de guerre tout court :

« ...cette évolution de la guerre pose encore un problème plus ample et plus profond : elle met eu cause la capacité même des classes dirigeantes de mener une guerre qui conserve un caractère de rationalité par rapport à son objectif. Il est certainement absurde de détruite un continent pour mieux le dominer. Cela pose, pour la première fois dans l'histoire, la nécessité de limiter volontairement l'emploi des moyens immenses dont a par ailleurs cherché fébrilement la possession. La chose n'est pas aisée et l'on peut même dire que la course à la surpuissance continue de plus belle. On peut même se poser la question de savoir si la préparation de la guerre elle-même n'est pas déjà frappée de ce caractère d'irrationalité profonde, et se demander si cette course à la lune, dans le sens figuré aussi bien que dans le sens propre, inaugurée depuis le 4 octobre dernier, ne constitue pas déjà pas socialement une profonde absurdité pour les classes dominantes, n'est déjà pas le signe de leur définitif aveuglement ».1

A réfléchir : évidemment 1958 et 2025 ne sont pas vraiment comparables. Le gouvernement De Gaulle constitue une embellie de l'industrie française, modernise l'appareil étatique. Macron symbolise le déclin et la pourriture du système politique bourgeois démocratique, la fuite en avant qui se mord la queue, car, enfin il faut bien le constater c'est la classe ouvrière, sans manifeser violemment ni descendre dans la rue a fait reculer les attaques de Bayrou. Et ces attaques visaient à financer la guerre de Macron. Le bla-bla pour soit disant combler la dette abyssale de l'Etat français c'est du pipeau, l'argent qu'ils veulent arracher aux exploités c'est avant tout pour financer leur industrie d'armement.

Implicitement la classe ouvrière a déjà commencé à paralyser le commerce de la guerre et son VRP Macron qui a tout de même choisi pour perdurer le ministre des armées pour assurer vers quoi sera consacré de futur (?) budget de l'Etat...en guerre dans la paix ou dans la paix en guerre.

Mais qui sera le prochain Bonaparte?



NOTES

1 La revue Internationalisme de la Gauche Communiste de France avait bêtement disparue en 1952. Mais son contenu était faible comparé à celui de S ou B, Les analyses y sont plus profondes et mieux argumentées. Pas comparable non plus avec la pauvreté théorique et les radotages simplistes de RI (CCI). Marc Chiric m'avait d'ailleurs. confié plusieurs fois qu'il aurait souhaité une presse de meilleure qualité.

2SouB n°23, janvier 1958, Edito : comment lutter ?

3Sou B n°26 : Naissance de la Vème République de P.Caqnjuers.

4« Il ne se présente pas comme l'homme des colons et des généraux ; le gouvernement qu'il propose n'est pas celui qu'exigeait Alger, c'est à dire un gouvernement capable d'imposer la guerre totale à la population française. Il prétend au moins, régler définitivement le problème algérien et par conséquent en finir avec cette guerre ». 'SouB n°25 p.13.

5Ibid, SouB n°26, p.50.

6SouB n°25p.35 : le pouvoir de DeGaulle

7ttps://www.dassault-aviation.com/wp-content/blogs.dir/2/files/2020/06/PR_Dassault-Aviation_Patron-of-the-Order-of-Liberation.p Le complexe militaro-industriel est en réalité très souple et dispose de multiples ramifications, cf  Les forges secrètes du roi ou le complexe militaro-industriel de Jean Guisnel. Et: Dossier 8: Elaboration de la politique de défense, notamment loi programme d'armement, force de dissuasion et force d'intervention, organisation de l'armée de terre (1958-1960). Et aussi: Chronologie de la politique de défense de la France depuis 1949 | vie-publique.fr

8Ibid p.56

9cf. S ou B n°25, p.30. Et aussi p.31 : pourquoi la décomposition du pouvoir s'est-elle accélérée depuis les lendemains de la Libération ?

10Ibid p.57

11SouB n°25, Claude Lefort p.40

12Sob n°25, Perspective de la crise française, p. 58 ; Pierre Chaulieu

13SOB n°15 : la bombe H et la guerre apocalyptique par Philippe Guillaume.

14SOB n°15 p.22 et suiv.

15SOB n°23 : Devant le satellite artificiel russe par Philippe Guiullaume.