OU
COMMENT NE PLUS ETRE GOUVERNE PAR DES IRRESPONSABLES
« C’est
comme si un météore avait frappé la Terre et que nous essayions
maintenant de la remettre sur son axe »
Wall
street journal
« Je
crains le jour où la technologie dépassera nos relations humaines.
Le monde aura une génération d'idiots ». Einstein
« Il
ne peut y avoir de crise la semaine prochaine, mon agenda est déjà
plein ». Henry
Kissinger
- Retracer l'historique des relations sociales ou l'imbécillité des sachants ?
J'imagine les femmes de ménage de l'Elysée prenant le pouvoir dans les locaux du mensonge organisé… et nettoyant les microbes laissés par les commis du capitalisme. Je
ne crois pas que le gouvernement français soit inquiet d'éventuelles
poursuites judiciaires pour ses mensonges répétés1,
pour son refus de protéger la population dans son ensemble en
cachant la pénurie de masques2,
pour sa solidarité avec l'incurie des gouvernements
précédents, pour un confinement non discutable et dans
l'affolement, pour les décisions iniques des plus bêtes de ses
commis, les Véran et Castaner, et carrément provocatrices comme
cette application inversée volontairement de la chloroquine aux cas
les plus graves pour mieux la décrédibiliser parce qu'elle gênait
l'élite parisienne et les clowns « savants »3. Mandarinat et flicage sont encore les deux mamelles du pouvoir. La
querelle de nos bonzes mandarins et urgentistes apparaîtra bientôt
comme picrocholine dans l'enfer de la crise "globalisée"
et mondialisée, sans solutions nationalisées., et face aux millions
de morts probables dans les vastes continents (prédiction). Je suis assez déçu, je pensais qu'on en avait fini avec les rigides mandarins en mai 68 dans les amphis. Le
traçage numérique apparaît bien plutôt comme un futur flicage général et intime de
la population en rebéllion contre les injustices et aberrations de
la "médecine de guerre"(prévision).
Le
buzz de Macron visitant le "druide de Marseille", nouveau
dieu des banlieues, s'effacera aussi rapidement des mémoires. Il
faut souhaiter qu'il en reste l'image de la déstablisation des
cire-pompes menteurs professionnels de l'Etat, les Alain Duhamel et
Jean-Michel Aplatie4.
Macron ne se permettait-il pas d'adouber le druide honni? Zemmour
exultait: "Macron a compris que ses
technocrates l'ont mené
dans le mur". Cohn-Bendit, Duhamel et consorts s'étouffaient
pour ne pas crier à la trahison5.
Ces pauvres hères ne savaient point que, depuis quelques jours en
catimini, et selon le journal des flics – le Canard enchaïné -
Macron aurait ordonné depuis belle bluette que soit testé le médoc
de Raoult, voire sous la pression de Brigitte.
recueillir un peu de poussière de gloire du "druide" |
Jusque là le feuilleton avait
été entretenu par le « doute scientifique » de la mafia
médicale de l'INSERM face à la « fin de partie » du
druide marseillais. « Ce que l'on peut dire, c'est que
s'il y avait eu un médicament qui marchait vraiment on le saurait
aujourd'hui", avait réagi sur la chaîne indépendante BFMTV
un préposé, Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'institut
Pasteur, pour qui actuellement « on n'a pas cette certitude ».
Encore de ces hésitations entre prévision et prédiction, encore un
sachant sachant chausser.
Comme pour les deux premières
études, plusieurs scientifiques reprochent au professeur Raoult
de ne pas avoir utilisé de groupe comparatif (le rigolo placebo) ne
prenant pas de médicament, avec un radotage obsédant sur les
risques cardiaques à chaque flash télévisé (coucou Big Brother).
Cela permettrait de déterminer si le traitement proposé par
« Méditerranée Infection » est efficace, ou si la
guérison intervient même sans traitement. Ce qui signifie que
potentiellement prendre du Doliprane et rester chez soi peut avoir le
même effet que de choisir le traitement du professeur Raoult.
Pourtant avec leur histoire de « bras comparatif » et de
méthode bureaucratique qui prend son temps en voyages de savants et
de téléconférences sans fin, ces scientifiques se conduisent comme
des irresponsables en limousine quand la population est noyée
d'inquiétudes. L'auguste CNRS s'est mis de la partie en crachant sur
« un pragmatisme de l'urgence », qui est la même manière
de couvrir gabegie et impéritie d'Etat au nom d'une « méthode »
plus moraliste et financière que logique et scientifique. Les autres
essais commencés très tardivement n'avancent pas ou ne trouvent pas
de « clients toto placebo » peu désireux d'être traités
comme cobayes.
Conjointement
à la cabale permanente contre le « charlatan » qui avait
osé mettre son pied au cul de la fourmilière des escargots
« savants », je me permets de noter ici pour l'histoire
deux exemples de bassesse de cette mafia franc-maçonne de Paris à
New York où les principaux auteurs de fake news ne sont pas le petit
paumé du web. Le monde du 9 avril titre avec certitude :
« Coronavirus :
les effets indésirables graves s’accumulent sur
l’hydroxychloroquine ». Une certaine Sandrine Cabut (paix à
Cabut) ex-pigiste de Libération, « informe » (rend
informe) : « Depuis
le 27 mars, cinquante-quatre cas de troubles cardiaques
dont
sept morts soudaines ou inexpliquées
(trois
de ces personnes ont pu être sauvées par choc électrique) relatifs
à ces médicaments ont été analysés au centre régional de
pharmacovigilance (CRPV) de Nice, chargé de la surveillance
nationale des effets indésirables ». Je souhaite que cette
saillie reste dans les annales de la presse médicale
« scientifique » : 7 morts dont 3 sauvées par choc
électrique ». Après la présumée invention de Raoult,
repiquée aux chinois, Sandrine Cabut a inventé le choc électrique
pour réveiller les morts. Enfin l'humanité sera libérée du
coronavirus et de la mort !
Deuxième
exemple, un article du « New York Times » traduit par le
trust RTL, avec gros titre : « Chloroquine
: quels sont les liens de Trump avec Sanofi, le géant français du
médicament ?
Le
"New York Times" assurait
mardi 7 avril que le président américain aurait, ainsi que des
membres de son entourage, des intérêts financiers dans Sanofi. Le
fabricant français commercialise un dérivé de la chloroquine, le
médicament dont Donald Trump ne cesse de vanter les mérites pour
lutter contre le Covid-19. Au-delà
du simple souci sanitaire, voire
politique,
de trouver une issue rapide à la crise, un
véritable intérêt financier pourrait expliquer en partie pourquoi
Donald Trump a jeté son dévolu sur la chloroquine.
C'est
du moins ce qu'affirme
le New
York Times ce
mardi 7 avril. Le quotidien américain soutient en effet que le
milliardaire aurait des liens directs et indirects avec Sanofi,
l'industriel français qui fabrique l'hydroxychloroquine, un
médicament dérivé de la chloroquine et commercialisé
sous le nom de Plaquénil. "Si l'hydroxychloroquine devient
un traitement accepté, écrit le quotidien, plusieurs sociétés
pharmaceutiques devraient en tirer profit, notamment
des actionnaires et des cadres supérieurs ayant des liens avec le
président". Dans
les principaux actionnaires du géant pharmaceutique, on compterait
en effet Fisher Asset Management, une société d'investissement
dirigée par Ken Fisher, un
grand donateur du parti républicain et
par conséquent de Donald Trump. Par ailleurs, le New
York Times affirme
que Donald Trump lui-même aurait "un
petit intérêt financier personnel dans Sanofi". "Depuis
l'année dernière, M. Trump a signalé que ses trois trusts
familiaux avaient chacun des investissements dans le fonds commun de
placement Dodge & Cox, dont la plus grande participation était
dans Sanofi", assure enfin le quotidien ».
A
coups de « assure » ou « du moins affirme »,
tout ce bla-bla était bien entendu du pipi de chat pour tenter de
détourner de la principale accusation concernant véritablement
l'action lourdingue de la mafia des labos pharmaceutiques et leurs
obligés journalistes de commentaires mais plus du tout
d'information6.
Trump n'a pas eu besoin d'une participation de Sanofi pour
s'enrichir, et même si des prébendes avaient fini dans sa poche,
on ne peut pas lui prêter à lui seul l'avidité financière de la
mafia de l'industrie pharmaceutique. L'infaux reste pourtant ignorée
ou à la marge des autres médias, la fake new était-elle trop
grosse ?
Diverses
expérimentations ont lieu un peu partout dans le monde et le seul
intérêt de la polémique en France est que l'on se presse dans la
recherche débonnaire. Quant au remède Raoult, il n'est pas
automatiquement probant, même la dernière expérimentation basée
sur une moyenne d'âge de 40 ans et une majorité de femmes (moins
fragiles que les hommes) ; elle laisse à penser qu'un cachet
d'aspirine aurait eu le même effet. Par ailleurs, en milieu médical
circulent des études américaines et japonaises expliquant que la
technique lourde d'intubation et de transformation des malades en
momies ambulantes serait inutile car le virus s'attaquerait d'abord
au sang, pas aux poumons, et que la véritable solution préliminaire
serait d'injecter le sang du ver marin, expérience abandonnée parce
que la vaccination du porc cobaye aurait provoqué sa mort, mais
devrait être recommencée car mal réalisée.
Enfin
tout ce qu'on sait c'est que la plupart des sachants ne sachent rien,
pas plus que vous et moi, mais que ce sont tous de dangereux
imbéciles. Cela m'a fait sourire au souvenir d'une engueulade il y a
quelques années avec un ami scientifique, mathématicien. A ma
question – qui penses-tu devrait régenter le monde humainement et
sans la loi du profit ? - il me répondit : un comité de
savants ! Cela me mit en fureur : « c'est du fascisme
ta proposition » ! Les savants ne savent rien et sont en
général des intellos coupés de la réalité. Ils sont
inconscients, une classe est consciente le prolétariat, elle seule
peut déléguer des gens conscients, qu'ils soient avocats comme
Robespierre ou Lénine, ouvriers comme Miasnikov ou Chirik, mais en
tant qu'émanation politique de cette classe par de prétendus
savants ou un quelconque conclave de vulgaires sachants7.
L'OMS,
conclave de sachants particulièrement mous, a ramené sa fraise par
la surenchère du pompier qui arrive après extinction de l'incendie,
moralisant contre «
une résurgence mortelle » en cas de déconfinement hâtif.
L'Histoire
retiendra en tout cas un historique des relations sociales très
perturbées où, l'incurie des pouvoirs gouvernementaux aura fait
croire à nouveau que la solution réside dans la guerre de tous
contre tous, qu'il faut appliquer la nouvelle règle pour
l'humanité : « la distanciation sociale », qui
existe pourtant depuis des siècles entre castes et classes et évite
en effet que les riches se salissent avec les pauvres et que les
patrons se tiennent à distance de leurs ouvriers. La crise du
covid-19 ou la plus formidable révolution conservatrice de
l'impuissance bourgeoise.
2.
Le capitalisme n'est pas à l'agonie...
Le
mépris n'existe pas que chez l'élite bourgeoise et étatique, on le
trouve aussi dans les parages du milieu maximaliste. Le même
snobisme d'économistes éclairés étale sa morgue contre les
catastrophistes que nous sommes, en effet à chaque crise, non pas
comme oracle infaillible mais parce que le marxisme comme moyen
politique perspective d'avenir ne pourrait pas opérer sans
hypothèses et scénarios ; il a d'ailleurs précédé la
prospective moderne, qui n'est ni divination ni futurologie. La
politique en général n'est-ce pas prévoir et miser sur l'avenir ?
C'est ma démarche en général et je me base toujours sur plusieurs
facteurs. Je ne me suis pas emballé pour les gilets jaunes ni n'ai
imaginé qu'ils allaient ouvrir la voie à la révolution ; un
changement de société ne peut être conduit par des ignares en
politique et en histoire ; le mécontentement économique peut
être une motivation mais sans projet alternatif il fait plouf.
Je
ne suis pas toujours dans le catastrophisme, je n'ai pas été
emballé par 1995 ni par 2008. On m'a pourtant fait parvenir le
sketch de Raymond Devos « Parler pour ne rien dire » où
il se moque de quiconque annonce une catastrophe. Je me suis trompé
en 1969, en 1975, dans les « années 80 » (du CCI) en
1993 . J'ai sans honte espéré plus que cru à un avènement d'une
époque révolutionnaire autrefois donc.
Pour
la crise sanitaire et économique que nous sommes en train de
supporter, en l'annonçant depuis le tout début comme une grande
catastrophe, je ne me suis pas basé, et continuer à ne pas me baser
sur les simples données économiques. J'essaie d'analyser à chaque
fois le rapport entre les classes, le niveau de crédibilité de la
bourgeoisie comme le niveau de crédulité du prolétariat.
Toutefois,
il faut rappeler qu'il existe une ancienne dualité dans la prévision
marxiste : le capitalisme peut-il s'effondrer tout seul ou
faudra-t-il le pousser par une révolution ? Mais la prévision
qui suppose le remplacement de l'ordre bourgeois gêne les
bien-pensants.
Le
mot révolution ne plaît pas à l'écrivain réactionnaire Flaubert8
mais il considère les prévisions socialistes avec mépris. L’idée
révolutionnaire reconduit le transcendantalisme chrétien, et relève
de la croyance au miracle. Le catastrophisme peut bien être
l'apocalypse, même au sens chrétien (tant pis pour Flaubert) et qui
ne signifie pas désastre mais révélation9.
Pour Flaubert, l’idéal révolutionnaire relève de l’illusion
mystique ou messianique : « La Magie croit aux
transformations immédiates par la vertu des formules, absolument
comme le Socialisme. Ni l’une ni l’autre ne tiennent compte du
temps et de l’évolution fatale des choses »10.
Dans le « Germinal » de Zola, Étienne Lantier, plus
instruit que les autres mineurs, penche pour le socialisme
historico-scientifique, ce qui suscite les moqueries de son camarade
« radical » l' anarchiste Souvarine :
– Des
bêtises ! répéta Souvarine. Votre Karl Marx en est encore à
vouloir laisser agir les forces naturelles. [...] Fichez-moi donc la
paix, avec votre évolution ! Allumez le feu aux quatre coins
des villes, fauchez les peuples, rasez tout, et quand il ne restera
plus rien de ce monde pourri, peut-être en repoussera-t-il un
meilleur »11.
Le marxisme substitue aux représentations idéalistes de l’histoire
une connaissance critique du mouvement historique, qui peut
apparaître comme « une théorie de l’évolution
des systèmes politiques sur la base des changements survenus au sein
du système productif »12.
On
peut établir les rapports entre prospective et marxisme. Le seuil de
la prévision scientifique a été atteint avec la révolution
industrielle du XIX ème, qui a été aussi le fondement objectif du
marxisme. Marx et Engels avaient annoncé avec un siècle d'avance
l'avènement de la science au rôle de force productive dominante
(l'intelligence artificielle). Le passage de la technique
scientifique à la première place dans le processus de production
impose que toute prévision complexe parte de ce secteur. Enfin faire
une analyse de notre société à travers l'analyse matérialiste de
l'histoire reste un outil puissant théorique de prospective, donc
de perspective.
La
chute du capitalisme ne sera pas automatique. Marx à la fin du "Le
Capital" (1867), a prévu une tendance historique de
l'accumulation capitaliste. L’évolution du capital va dans le sens
de sa concentration, et de sa mondialisation, entraînant «
l'entrelacement de tous les peuples dans le réseau du marché
universel ». Au terme du développement du capitalisme « le
monopole du capital devient une entrave », le mode de production
doit changer et la propriété capitaliste devenir propriété
sociale. Le capitalisme s’est constitué par « l'expropriation de
la masse par quelques usurpateurs », sa chute sera «
l'expropriation de quelques usurpateurs par la masse ». Comment ne
pas appliquer ce raisonnement à la crise sanitaire et économique
que nous vivons ?
Marx
a passé sa vie à supputer la venue des crises et leurs conséquences
possibles sur le capitalisme. Il n'a cessé d'afficher la conviction
que les contradictions internes du capitalisme provoquent des crises
qui ne peuvent qu'être de plus en plus violentes jusqu'à son
effondrement économique? Rosa Luxemburg s'efforça de fournir une
interprétation des schémas de Marx, insistant sur leurs limites
dans l'analyse historique concrète. Elle mettait l'accent au
contraire, d'une part, sur les difficultés, pour le capitalisme, de
susciter une demande suffisante pour absorber l'offre sans cesse
croissante, d'autre part, sur les raisons d'investir dans un tel
contexte. C'était reposer la "question des débouchés" de
la production capitaliste. Un débat de théorie économique et
politique, centré sur les perspectives d'avenir du capitalisme, qui
se cristallisa dans la social démocratie autour des travaux de
Tougan Baranowsky, Rosa Luxemburg et Lénine. Lénine s'éleva contre
les interprétations de Rosa qui pensait inéluctable l'effondrement
du capitalisme, mettait l'accent sur le développement de la
conscience de classe pour que les masses soient à même de prendre
en charge la gestion d'une autre société qui allait leur revenir.
Au contraire, Lénine, estimant que le capitalisme pouvait surmonter
de façon indéfinie ses difficultés proprement économiques,
insistait sur la nécessité de renverser l'Etat13.
La
prévision n'existe pas en science, contrairement à ce que crois
Robin Goodfellow, qui a voulu faire croire comme les staliniens que
le marxisme serait scientifique. On peut considérer que Marx est
meilleur dans la prédiction (sans dieu), qui est quelque chose qui
va ou peut arriver et vis à vis de laquelle on fait une mise en
garde. Marx doutait mais espérait comme nous l'effondrement de
l'exploitation capitaliste à court terme pas dans des siècles14.
… par
la grâce de NOS NOUVEAUX ECONOMISTES
« hein !
Mais qui produira ? Les consommateurs ? »
Lénine
avait polémiqué en son temps contre les économistes, leur
reprochant de limiter la lutte socialiste à la lutte syndicale. Il
défendait la nécessité d'une organisation de « révolutionnaires
professionnels » autour de la publication d'un journal
propagandiste non pas des revendications syndicales mais du programme
révolutionnaire. Il reprochait à ces économistes, et même aux
terroristes anarchistes, de tout miser sur la spontanéité des
masses15.
Il tirait du même coup dans le sens inverse de l'organisation
panacée ce qui lui valut de se faire taper sur les doigts par le
jeune Trotski et Rosa Luxemburg. Ce qui va
sauver Lénine de l'opportunisme d'organisation, et lui permettre de
comprendre la spontanéité des masses en 1905 et 1917, c'est son
aversion pour les permanents politiques et syndicaux : (…) les
bureaucrates, c'est-à-dire personnages privilégiés, coupés des
masses et placés au-dessus d'elles.
(…) Au fond, toute l'argumentation de Kautsky contre Pannekoek, et
surtout cet argument admirable que dans les organisations syndicales,
pas plus que dans celles du parti, nous ne pouvons nous passer de
fonctionnaires, attestent que Kautsky reprend les vieux "arguments"
de Bernstein contre le marxisme en général »16.
Dans
les parages du milieu maximaliste on a, aujourd'hui, une autre sorte
« d'économistes ». Je ne les citerai pas mais ils se
reconnaîtront, faux groupes et intellectuels marginaux. Ces
économistes avisés considèrent que le capitalisme va s'en sortir,
et qu'en général il s'est toujours sorti des crises passées au XX
ème siècle. Le capitalisme dispose de tant d'experts et d'une
planche à billet... éternelle, peu importe l'immense dette. Dans le
milieu maximaliste, il existe aussi toute une variété de
« conseillistes » (pédagogues plutôt anars) et de
syndicalistes radicaux qui « réduisent l'action politique du
prolétariat à la seule lutte économique », comme le
déplorait Lénine ; c'est le cas de la plupart , du CCI à
Battaglia, ils n'imaginent pas la révolution comme autre chose
qu'une série de grèves, d'où toute discussion sur la nécessité
d'un changement de société est absente (cf. les grèves vaines sur
les retraites), ou sur les conséquences d'un catastrophe mondiale
climatique ou sanitaire.
Concernant
la crise actuelle, si les deux groupes précédents n'ont pas dit
trop de bêtises et en voyant la gravité du séisme en cours, ce
n'est pas le cas des « inorganisés » ou toupies
environnantes.
Résumons
leurs croyances pépères : le capital va retomber sur ses
pieds, il n'y a pas d'hécatombe (m'enfin c'est pas la grippe
espagnole)... le travail à temps partiel est payé deux fois plus
que le SMIC. La mise en place du revenu minimum universel sera de
nature à empêcher la protestation. Nous ne vivons pas un éclatement
de la bulle financière et immobilière comme en 2008. En 1993 les
entreprises avaient résisté à la crise. 2020 montre des moyens
pour éviter un krach comparable à la crise boursière de 1929 ;
pendant
la Grande dépression des années 30, les gouvernements ont été
beaucoup moins enclins à soutenir l’économie. A l’époque, des
filets de sécurité tels que la sécurité sociale ou l'assurance
chômage n’existaient pas encore. Et leur absence avait amplifié
le choc sur l’économie. Les
grandes
banques centrales ont, actuellement, très rapidement réagi face à
la tourmente. La FED a eu la même réaction que la BCE, cette
volonté affichée de la BCE en 2012 de sauver la zone euro “quel
qu’en soit le prix”, une formule qui avait marqué un tournant
lors de la crise de 2011-2012 chère à Mario Draghi pour sauver le
système économique.
« Le
choc n’a pas de racines économiques profondes »,
selon un économiste de la BNP Paribas. Nombre de pays, y compris
l'Allemagne envisagent sans complexe des nationalisations.
La
bourgeoisie n'est pas affolée... et le redémarrage de la
production qui pourrait l'organiser mieux que les actuels managers
généreux (le patron d'Accor, Roux de Baizieux). Sinon la seule
alternative c'est Le Pen. Je répondrai dans la troisième partie à
cette croyance véhiculée par médias, islamo-gauchistes et nos
économistes à la marge.
Sur
le front de l'idéologie dominante la méthode Coué est dominante...
Sur le front de l’emploi, c'est la terreur ! Le marché
américain du travail a subi une hémorragie spectaculaire
dernièrement et James Bullard, président de la Réserve fédérale
de Saint Louis, juge même qu’à “très court terme, 46 millions
d’Américains pourraient se trouver au chômage”. Le taux de
chômage pourrait ainsi “atteindre 30%, un chiffre plus élevé que
lors de la Grande Dépression des années 30 (il avait alors inscrit
un pic de 24,9% et il ressortait encore à 20% en 1938) et trois fois
supérieur à celui de la récession de 2008-2009”, dit
l'économiste John Plassard.
La
France en récession ou en répression avec ses flics aides-soignants
pour piétons indisciplinés alors qu'en 68 elle n'avait que des CRS
maîtres nageurs ?
On
n'arrête pas le progrès de la technostructure et de la technopolice
(cybercovid dit stopcovid) et drones avec HP « Big brother is
watching you ». Il faut remonter au deuxième trimestre 1968,
marqué par les événements du mois de mai, pour retrouver une
baisse trimestrielle de l'activité du même ordre de grandeur, mais
quand même inférieure, détaille l'institution dans sa note de
conjoncture. Le PIB avait alors chuté de 5,3%. Soit autant de mots
et de chiffres qui tendent à faire peur... Baisse donc après la
révolte de 68 quand en 2020 elle n'a même pas commencé...la
révolte.
…
et
avec LES ARGUMENTS DU DOCTEUR TANT MIEUX
Le
docte Pascal Perri, économiste amuseur public patronal sur la chaîne
parlementaire, aura toujours la ressource d'user jusqu'à la corde
des clichés médicaux d'une économie « sous perfusion »
en faveur d'un capitalisme insubmersible. Il est vrai que, face à
l’ampleur du choc économique et financier du coronavirus, les
gouvernements des grandes puissances ont été très réactifs et
n’ont pas lésiné sur les moyens. Donald Trump a lancé un
plan de relance de tous les records,
tandis que de nombreux grands pays (Royaume-Uni,
France…)
ont mis en oeuvre des mesures d’ampleur. Même l’Allemagne tourne
le dos à l’orthodoxie budgétaire et prévoit maintenant un
plan d'aide économique à l'ampleur sans précédent
pour le pays. Et pour la première fois depuis 2013, l'Allemagne va
emprunter de l'argent sur les marchés pour financer ces mesures. Le
pays entend s'endetter à hauteur de 156 milliards d'euros (...).
Enfin, Berlin n'exclut plus de possibles nationalisations”. Les
possédants essaient de se rassurer comme nos petits économistes en
pronostiquant de repousser la crise. Une
crise financière a de bonnes chances de survenir dans les cinq ans…
voire dans les trois ans, d’après une enquête auprès de 500
investisseurs institutionnels de fonds souverains, fonds de pension,
fonds de dotation, fondations et compagnies d’assurance ;
Il
n’est désormais question que de relocalisation et même de
démondialisation. Il était entendu que le déficit du budget serait
réduit à zéro, il explose. Le chômage devait être résorbé par
l’assouplissement du marché du travail, c’est désormais l’Etat
qui s’apprête à verser les salaires de plus de 5 millions de
salariés en « activité partielle ». On vantait la
« start-up
nation »,
« nos entreprises », petites et grandes, expédient
factures et créances au ministère des Finances. Et la gauche
bourgeoise, se tournant vers l’Etat refuge, réclame des
nationalisations.
Parmi
les hypothèses optimistes de l'OBS on trouve sur
un plus long terme un Gilbert
Cette, professeur d’économie associé à l’université
d’Aix-Marseille, reste
« définitivement
optimiste ». Parce
que, évitant de répéter les erreurs de la crise de 2008, le
gouvernement aura su préserver l’outil productif. Gilbert Cette
l’affirme :
« Toutes
les conditions sont réunies pour créer un véritable rebond
économique en France.
Globalement,
il n’y aura pas eu de destruction d’entreprises, qui bénéficient
des prêts garantis par l’Etat. Et il n’y aura pas de drame
humain, grâce au chômage partiel. »
Les
économies faites par l’absence de départs en vacances seraient
disponibles pour être dépensées. La chute des prix du pétrole
redonnerait du pouvoir d’achat aux ménages et aux entreprises. Et
les sociétés de services qui auront éprouvé le télétravail le
mettraient en place de manière étendue, ce qui pourrait permettre
des gains de productivité. On
obligerait les Etats à respecter la libre circulation des camions,
alors que certains veulent stupidement fermer leurs frontières.
Si
toutes ces hypothèses sont vérifiées, il se peut que l’attelage
gouvernemental français sorte conforté de cette séquence
éprouvante. Et ne soit pas trop égratigné par les procès en
retard à l’allumage et en pénurie de matériels médicaux. Après
tout, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et bon nombre de
médecins eux-mêmes ont cru trop longtemps que cette épidémie –
à l’instar du Sras en 2003 – n’allait pas sortir de
Chine. Comparée à ses voisins, la France n’a pas tardé à
réagir, confinant le pays une dizaine de jours après le dixième
décès. L’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne ont des bilans
beaucoup plus dramatiques.
S’il
avait cette chance de sortie de crise rapprochée, l’exécutif
pourrait mettre à profit la trêve estivale pour peaufiner les
annonces de sa rentrée politique. Les promesses d’Emmanuel Macron
sur un nouveau plan hôpital digne de ce nom, la restauration d’une
certaine souveraineté industrielle – notamment en matière de
santé publique – et la revalorisation de petits métiers qui ont
prouvé leur caractère vital lors de cette crise ne peuvent rester
lettre morte.
Mais
si la population s'avère si excédée qu'elle n'adhère pas plus à
la « solidarité nationale » ni aux promesses de « retour
à comme avant », si elle sait que les retraites vont être,
sans discussion diminuées comme en Grèce « pour sauver le
pays », voire les épargnes perso pillées par les banques en
faillite... Je me souviens de ce moment où les radios se sont tues
le 22 mai 1968, l'effet en fût saisissant, les gens se sont mis à
réfléchir par eux-mêmes. N'assisterait-on pas à l'effet identique
à l'inverse face à l'overdose d'infaux de plus en confinement
carcéral avec ce sondage qui nous apprend que 85% de la population
considère que le pouvoir a menti sur les masques et cette défiance
généralisée des bonzes du secteur médical et des journalistes
« de commentaires ». Heureusement que nous disposons
encore de « l'idéal communiste ».
La
journaliste de l'Huma, Julia Hamlaoui, rapporte ces propos, lumineux
dans le dérisoire, du secrétaire national d'un minuscule parti
nommé PCF, un certain Fabien Roussel : « L’idéal communiste
est plus que jamais d’actualité » grâce à la restauration...
de l'Etat national de « l'idéal communiste » ;
Macron serait-il un nouveau Kérenski de compétition municipale ?
"
Emmanuel
Macron fait mine de découvrir le rôle de l’État et des services
publics ! Cette crise sanitaire révèle en fait tout ce qui nous
manque pour faire face à une telle pandémie : une industrie
puissante, des services publics et un État forts avec des marges
budgétaires pour agir. Le capitalisme a considérablement réduit le
rôle de l’État, affaibli nos services publics et en même temps
encouragé la délocalisation des entreprises, notamment dans la
production de médicaments. Il faut donc rompre avec ces logiques
d’austérité et de rentabilité financière, et préparer dès
maintenant un nouveau modèle économique, social, écologique.
L’idéal communiste est plus que jamais d’actualité. Nous
voulons une société dans laquelle l’État joue tout son rôle,
avec des services publics renforcés et une vie démocratique rénovée
jusque dans les entreprises, avec de nouveaux pouvoirs pour les
salariés. Par la relocalisation de notre industrie, nous devons
retrouver la maîtrise des grands secteurs stratégiques du pays,
aujourd’hui vendus au privé, relancer la recherche, bref,
retrouver notre souveraineté économique. Chaque citoyen doit être
protégé tout au long de sa vie, de l’école jusqu’à la
retraite, avec un travail et un salaire digne. Chacun doit pouvoir
trouver sa place dans la société. L’être humain, c’est la
priorité ! »
Au
secours ! Vite ! Relire l'Etat et la Révolution de
Lénine !17
Proches
de la secte PCF, seize gangs politiques et syndicaux ont lancé une
pétition le 27 mars pour préparer un « Jour d’Après »
démocratique, écologique, féministe et social. Et demander
plusieurs mesures immédiates gaullistes et staliniennes en faveur de
l’intérêt général national et d'un redémarrage plus sain de
l'économie capitaliste. Il est fort improbable ce nouveau front
populiste.
…
et
malgré LE CHAOS AMERICAIN
Curieusement
nos médias antiracistes ne soulignent pas que les nombreux morts de
prolétaires américains sont des noirs... des zones déshéritées
là-bas aussi, ni l'affolement caché de l'Etat américain sous les
pitreries de Trump. L'OBS décrit un chaos qui n'est pas répercuté
par la presse française focalisée sur sa nation et ce n'est pas
rassurant du tout même dans l'hypothèse optimiste à court terme de
sauvetage de l'économie capitaliste par le meilleur docteur Tant
mieux.
«
(…) Mais le plus choquant, cette semaine, ce ne sont pas les
chiffres. Ce sont les
images
de
foules, en Floride, se pressant et se bousculant au mépris de toute
précaution sanitaire pour s’inscrire comme demandeurs d’emploi.
A Hialeah, le 7 avril, les gens ont commencé à faire la queue
à 6 heures pour recevoir, à partir de 11 heures, des
formulaires d’inscription au chômage. Impossible ou presque, en
effet, de s’inscrire par téléphone, les services du Travail sont
totalement débordés. Scènes de chaos, de désespoir, certains sont
au chômage depuis déjà un mois. Dans toute l’Amérique, les
mêmes scènes se répètent : où est l’aide ? Où est
l’argent ? Les services de l’emploi de Floride sont
particulièrement déglingués, il faut dire que le gouverneur – un
protégé de Trump – n’a tenu aucun compte d’un audit lui
signalant le problème l’an dernier.
L’Illinois
et New York sont les Etats où les premiers versements des indemnités
de chômage « coronavirus » (600 dollars
supplémentaires par semaine, grâce à la loi de sauvetage de
l’économie) viennent tout juste d’être effectués. Et encore,
c’est seulement parce que ces deux Etats ont décidé d’avancer
l’argent. « Le
gouvernement fédéral dit qu’il nous remboursera, mais c’est dès
maintenant que les gens ont besoin d’avoir cet argent dans leurs
poches »,
a indiqué Andrew Cuomo, le gouverneur de New York. Pour
des millions d’Américains, chaque jour sans argent les rapproche
du précipice »18.
Plus
phénoménal, c'est dans la principale puissance économique de la
planète que malgré
une épidémie qui ne cesse de gagner du terrain dans ce continent
(déjà plus de 500 000 infectés) quelques Etats refusent d'ordonner
aux habitants de se confiner. Et préfèrent appeler à des
prières !
La
palme de l'irresponsabilité criminelle peut être attribuée au
principal Etat du monde capitaliste, et une grande insurrection de
masse pourrait bien être une première réponse du prolétariat à
un tel cynisme digne du sadisme nazi. C'est une prévision de ma
part, pas une prédiction sûre, et surtout pas une prédiction de
prédicateur.
Au
Moyen Orient, les prières ne suffisent pourtant pas. La pandémie
qui frappe de plein fouet les économies des pays arabes tombe au
moment où la chute du prix du pétrole pousse les pays du Golfe à
expulser les immigrés arabes des pays pauvres. Et cette fois-ci, les
États arabes riches ne pourront pas aider les États pauvres.
La bourgeoisie kowetienne a pris de cours nos fachos européens :
« les immigrés contagieux, on n’a qu’à les jeter dans le
désert ! ». En Turquie et en Syrie le virus se répandra
comme une traînée de poudre quand on sera encore en train de se
disputer sur le docteur Raoult et sur le besoin de déconfinement
urgent en France. Au chapitre de la prévision aléatoire, un journal
israélien semble se réjouir du fait que la crise économique
pourrait entraîner l'effondrement de nombreux Etats arabes.
3.
Il ne suffit pas que ceux d'en haut ne sachent plus, il faut que ceux
d'en bas ne puissent plus les supporter
Macron
est mal en point, mais il n'y a personne pour le remplacer, ou alors
il n'y a que la mère Le Pen !
Ce
radotage hexagonal a le don de m'irriter, comme cette autre objection
de mon contradicteur « économiste » : « comment
produira-t-on ? ». Affirmer « qu'il n'y a personne
d'autre » vient conforter la morgue du pouvoir comme prime à
la dominance par défaut. Qu'est-ce qui autorise une telle vacuité
politique ? La dictature de ce qui existe ? L'adoubement
éternel des élites ? La situation française ? Les fleurs
printanières ?
La
seule source légitime de l'autorité politique est le savoir. Telle
est l'une des thèses fondamentales de la pensée politique de
Platon. Mais quel savoir l'homme politique doit-il posséder pour
gouverner ? Sur qui s'exerce-t-il ? Quelles sont les
modalités de son action ?
Le
pouvoir peut-il simplement s'exercer par la contrainte ?
Imagine-t-on que la réussite du confinement actuel serait due à ce
petit nombre de gens armés et en uniforme s'il n'existait pas un
consentement volontaire à cette servitude sanitaire par les millions
de concernés ?
Platon
répond en attribuant au politique une posture : celle du royal
tisserand, attentif à préserver le tissu social de la moindre
déchirure, le principal risque étant l'attraction du semblable par
le semblable et la haine de celui qui est différent et étranger.
Hélas Platon ignorait la lutte des classes, ou ne pouvait voir un
« reflet » dans les castes antiques de ce qu'elle est
devenue à l' époque moderne. Platon peut être remisé au
musée de la philosophie. Tant de régimes se sont succédé depuis,
féodal, dictatorial, capitaliste démocratique ou pas, etc.
La
vieille philosophie politique qui prenait ses racines chez les Grecs,
à la quête du meilleur régime et du souverain impartial, laisse
place à des réflexions d’une tout autre nature et qu’on peut
appeler idéologie d'Etat. Les expériences révolutionnaires du
début du XX ème siècle, en premier lieu Octobre 17, ont mis fin au
savoir bourgeois sur la question de la gouvernance de la société.
Lénine
avec son intelligence hors pair de la « distanciation sociale »
a eu plusieurs formules surprenantes, et celle-ci est
particulièrement frappante : « Il ne suffit pas que ceux
d'en bas ne veuillent plus, il faut aussi que ceux d'en haut ne
puissent plus »19.
Mais il y a plus intéressant encore, et personne ne semble s'en être
aperçu, ni même le discuter : AUCUN GOUVERNEMENT DANS
L'HISTOIRE N' A ETE ELU AU SUFFRAGE UNIVERSEL. Evident comme le nez
au milieu de la figure. La Convention de 1792 est élue par 10% de la
population, mais c'est elle qui désigne en second lieu le Comité de
salut public qui fait office de gouvernement incontrôlable, avec des
pouvoirs illimités. En 1871, insurgée contre le gouvernement de
Thiers, désigné par la bourgeoisie sans être contrôlé par le
peuple, c'est le Comité central de la Garde nationale qui fera
office de gouvernement sans besoin d'en passer par des élections.
"la
Commune a été critiquée par certains de ses propres propres
membres et de la base de ses partisans pour avoir fonctionné en
pratique beaucoup trop comme un gouvernement ordinaire. Reclus a été
très critique sur la gouvernance communarde :
« Il n'est pas de fonctionnaire de village qui ne se prenne
pour un petit empereur ». C'est Georges Sand qui déplora que
le Conseil communal (soumis pourtant au CC de la Garde nationale)
fût mené surtout par des déclassés petits bourgeois. Lénine
passe pour un anarchiste, et sans connaître toutes les critiques sur
les errements de la Commune de 1871, il a cette formule étonnante
pour un marxiste orthodoxe - « Il
ne faut au prolétariat qu'un Etat en voie d'extinction, c'est-à-dire
constitué de telle sorte qu'il commence immédiatement à s'éteindre
et ne puisse pas ne point s'éteindre »
(il supposait cela dans le cadre d'une globalisation communiste) –
alors qu'une fois au pouvoir le parti bolchevique s'y est éternisé.
Comment
ne pas penser bien évidemment à l’accusation fallacieuse
subséquente de « révolution prématurée » par les
mencheviques contre les bolcheviques ? Mais on est loin de la
tentative communarde où Rosa Luxemburg trouva tous les défauts
d'une lutte prématurée, comme Marx avant elle : « Cette
objection révèle une série de malentendus quant à la nature
réelle et au déroulement de la révolution sociale. Premier
malentendu : la prise du pouvoir politique par le prolétariat,
c'est-à-dire par une grande classe populaire, ne se fait pas
artificiellement. Sauf en certains cas exceptionnels tels
que la Commune de Paris, où le prolétariat n’a pas obtenu le
pouvoir au terme d’une lutte consciente, mais où le pouvoir lui
est échu comme un bien dont personne ne veut plus – la prise du
pouvoir politique implique une situation politique et économique
parvenue à un certain degré de maturité ». La
dernière partie de sa démonstration n'est pas très claire et reste
assez « menchevique », comme si l'on devait s'attendre à
une sorte de légalité historique, comme nos carabins incapables
récusant toute médecine urgentiste.
Tant pis si je me mets à dos ses adorateurs ou les insignes
féministes bourgeoises, Rosa a des mollesses toutes féminines
parfois, ce qui n'ôte rien à son extraordinaire intelligence ;
je ne conçois pas une femme dirigeant une insurrection ni général
d'armée20.
Ce
qui nous amène à la gestation du « gouvernement
bolchevique », à l'affreux « coup d'Etat » et à
dépoussiérer une vieille habitude même chez nos maximalistes de se
boucher les yeux par culpabilisation aléatoire de Big Brother
démocratie. Le pouvoir d'en bas s'était déjà imposé via
l'autorité croissante du Soviet de Petrograd. Celui-ci contrôlait
l'armée, les usines et les voies ferrées et avait le soutien des
ouvriers, ce qui fit de cette période une période de cohabitation,
bien que le Soviet ait initialement soutenu le gouvernement
provisoire. Mais le gouvernement Kerenski s'affaiblissait chaque jour
au point qu'il fût tenté de le renverser par les troupes de
Kornilov. Le putsch de Kornilov c'est bien le coup d'Etat par
excellence, et on l'oublie volontairement pour stigmatiser un
horrible coup d'Etat « blanquiste » de la part du parti
bolchevique, parce que le comité militaire mené par Trotski n'a pas
pris le temps de lancer une campagne électorale pour obtenir une
majorité d'électeurs pour faire barrage aux fachos de Kornilov !
Trotski a été pourtant le docteur Raoult de l'époque. Dans
l'urgence on ne va pas demander à monsieur tout le monde ou à un
comité de sachants si c'est bien ou si c'est mal21.
Composé à la va vite, mais aussi avec des membres d'autres partis
socialistes, il est prévu que le nouveau gouvernement nommé
« commissaires du peuple » des Lénine et Trotski dure
provisoirement
jusqu'à la dissolution de l'assemblée constituante russe. Laquelle
sera dissoute un peu trop rapidement, mais ce n'est pas grave, la
question du pouvoir résidant surtout dans l'hégémonie des Conseils
ouvriers ; et au II ème congrès des Soviets les bolcheviques
sont élus majoritairement . Marc Ferro, pas encore starlette
reconnue de la télé, relativise dans un de ses anciens livres cette
« prise de pouvoir » encore (en tant qu'historien lucide)
dans le contexte d'ébullition révolutionnaire où, comme avec le
coronavirus, il y a urgence à centraliser la société si on ne veut
pas être envahi par les armées ennemis et décimé par la faim.
Lénine n'est pas Macron, il n'attend pas un mois pour laisser crever
les gens ou attendre un brevet de méthode deux ans après !
« ...les
bolcheviks accomplissaient par priorité après six mois de lutte et
de tergiversations ce que les classes populaires demandaient :
que les chefs militaires, les propriétaires, les riches, les prêtres
et autres « bourgeois » soient définitivement expulsés
de l’Histoire. Par contre, il est indéniable qu’en participant à
l’insurrection et en aidant les
bolcheviks
à prendre le pouvoir, les soldats, ouvriers et marins croyaient que
le pouvoir passerait aux Soviets.
Pas un instant, ils n’imaginaient que les bolcheviks, en leur nom,
garderaient ce pouvoir pour eux tout seuls, et pour toujours".
Lénine se dédie, du fait des circonstances, et sa promessed'un Etat
qui s'éteigne immédiatement après la prise du pouvoir, que je vous
ai rapporté plus haut, avait été écrite un peu rapidement, et mal
réfléchie. Qu'on imagine s'il l'avait appliqué?! Les russes blancs
financés par l'Entente auraient immédiatement repris le pouvoir. Il
n'y a donc aucun reproche à faire à Lénine pour ce maintien, tout
le problème a été que la révolution s'est rétrécie et n'a pu
s'internationaliser, en partie à cause de la grippe espagnole.
Imaginez qu'on dise "Macron aurait dû laisser gouverner son
comité des sages"! Raoult aurait été en prison et on
entendrait encore l'idiot Salomon ânnoner que les masques sont
inutiles pour les bipèdes sans blouse blanche. Macron doit-il être
considéré comme un putchiste représentant d'une minorité de
comploteurs ? 22
Pierre
Villon est le seul à ma connaissance à avoir dévoilé le vrai
déroulement du présumé "coup d'Etat", qui n'est qu'un
renversement de l'Etat bourgeois et pas un vulgaire putsch, et c'est
assez simple en fait en période révolutionnaire: "L'
"organisation militaire" du parti va forger le fer de lance
du coup d'Etat; elle est dirigée par Trotski, Antonov-Ovsienko
(joueur d'échecs comme Lénine, mathématicien), Dybenko (chef des
marins) et quelques autres tacticiens de premier ordre. Leur plan est
de s'emparer des services techniques du gouvernement, des points
stratégiques de Pétrograd. Un coup d'Etat réussi, selon Trotski,
c'est "un coup de poing à un paralytique". Une troupe
d'assaut de mille hommes suffira à l'exécution du plan, car, dit
Trotski, "Ce qu'il nous faut, ce n'est pas la masse des
ouvriers, des déserteurs et des fuyards, c'est une troupe de choc.
Les masses ne nous servent à rien; un epetite troupe suffit".
Les événements de juillet l'ont rendu méfiant vis à vis des
masses compactes, malhabiles et lentes".
Nul
doute que si les gilets jaunes avaient été les représentants d'une
classe fondamentale comme la classe ouvrière, avec des animateurs
intelligents, instruits de l'histoire sociale et politique, donc avec
un parti politique déterminé, la journée qui a fait trembler le
palais de l'Elysée aurait pu être un coup de pied à un
paralytique. Et cela a été dit oar un CRS, dans un langage moins
instruit que le mien.
Lénine
consacre immédiatement la réussite de l'insurrection de manière
flamboyante:
"Le
Soviet de Petrograd publie un appel que Lénine avait rédigé
d'avance. "Le Gouvernement provisoire est déposé. Le pouvoir
d'Etat ets passé à l'organe des Soviets des députés ouvriers et
soldats de Petrograd: le Comité militaire révolutionnaire. Il est à
la tête du prolétariat et de la garnison de Petrograd. Proposition
immédiate d'une paix démocratique, abolition de la propriété
foncière seigneuriale, contrôle ouvrier de la production, création
d'un gouvernement soviétique, pour lesquel a combattu le peuple,
sont assurés? Vive la révolution ouvrière, militaire et paysanne".
La
révolution de 1917 reste à jamais une révolution prolétarienne
pas une révolution féminine ou antiraciste. On devra garder, au
niveau de la distanciation politique des trahisons incessantes, la
néfaste persistance des bâtards du trotskisme à salir ou amoindrir
la portée politique de la grande révolution phare pour le
prolétariat moderne. En une du journal de la secte PCF, tenu à flot
par des prébendes patronales, on lit un article de Jean-Jacques
Marie: "Octobre
17, une révolution féministe": "Sous
l’impulsion d’Alexandra
Kollontaï, d’Inessa Armand, de Concordia Samoïlova et d’autres
militantes, le gouvernement bolchevique promulgue en particulier une
batterie de mesures pour favoriser l’émancipation des femmes. Dès
les premiers mois de la révolution, les bolcheviques au pouvoir
prennent les mesures démocratiques que le gouvernement provisoire
avait ignorées, à la seule exception du droit de vote accordé aux
femmes dès juin 1917. Le
gouvernement bolchevique, dans lequel Alexandra Kollontaï est nommée
commissaire du peuple à la Protection sociale, affirme sa volonté
de créer un réseau de crèches, de jardins d’enfants, de laveries
et de cantines pour libérer les femmes des tâches domestiques. Il
décide la non-ingérence de l’État et de la société dans les
relations sexuelles entre individus et supprime les peines de prison
pour homosexualité. La guerre civile achevée, il engage une lutte
titanesque pour liquider l’analphabétisme, alors que plus de 80 %
des femmes sont analphabètes ».
Globalement
c'est vrai et les hystériques dénonciateurs de la « terreur
bolchevique » ont passé cela à la trappe, mais c'est au
service de la mièvrerie idéologique du résidu de parti stalinien,
aligné sur la bouillie multiculturaliste et le féministe bourgeois
des islamo-gauchistes. Nous n'avons jamais parlé de révolution
féministe, en saluant ce que le pouvoir bolchevique a réalisé,
mais de révolution humaine (pas cette creuse « mesure
démocratique ») parce que émanciper les femmes c'est aussi
émanciper les hommes. Jean-Jacques Marie se garde d'ajouter ce
qu'est devenu le sort des femmes sous le stalinisme, des bêtes de
somme et des forçats de plus en usine pour contribuer à une
nouvelle accumulation capitaliste primitive. Le croupion PCF
célébrant la révolution « féministe » russe c'est
comme Thiers bénissant les Communards.
Lénine
traité à l'égal de Mussolini, de Staline et de Hitler par un
siècle de bovins académiciens bourgeois a écrit et mis en pratique
les si belles choses suivantes, et on ne doit jamais l'oublier :
« Les
Soviets, pouvoir des travailleurs, dès leurs premiers mois
d'existence, ont accompli dans la législation touchant la femme une
révolution radicale. Des lois qui plaçaient la femme dans une
condition subalterne, il n'est pas resté pierre sur pierre. Je veux
parler des lois qui profitaient de la faiblesse de la femme pour lui
faire un sort inférieur et souvent même humiliant, c'est à dire
des lois sur le divorce, sur les enfants naturels, sur la recherche
de la paternité » (23 septembre 1919)23.
« Pour
s'occuper de politique, sous l'ancien régime capitaliste, il fallait
une préparation spéciale. C'est pourquoi la participation des
femmes à la politique, même dans les pays capitalistes les plus
avancés et les plus libres, était insignifiante. Notre tâche est
de rendre la politique accessible à toute femme laborieuse »24.
Un
autre trotskien, plus subtil, quoique père de l'incrédible NPA, a
écrit des choses plus correctes sur cette expérience et sur ses
principales leçons : « … le socialisme réduira la
journée de travail, élèvera les masses
à
une vie nouvelle, placera la majeure
partie de
la population dans des conditions permettant à tous,
sans
exception, de remplir les "fonctions publiques". Et c'est
ce qui conduira à l'extinction
complète de
tout Etat en général »25.
C'est pas demain la veille.
Dans
son très oublié et méprisé opuscule, qui est mon livre de chevet,
Lénine reprenait le souci ultime de Marx : « En
régime socialiste, tout
le monde
gouvernera à tour de rôle et s'habituera vite à ce que personne ne
gouverne ». Prévision ou prédiction, prédestination,
projection ? Je n'en sais rien. La disparition de l'Etat
pourrait prendre plus de temps que ne l'imaginèrent Marx et Lénine,
surtout lorsque l'on vit la pandémie actuelle. Ce serait encore plus
catastrophique sans Etat, et ce sera encore pire si les frontières
se referment plus longtemps. La question serait pour l'heure :
ne faudrait-il pas un Etat mondial pour gérer pénuries de toute
sorte, freinage et liquidation de l'expansion des virus. On m'a
objecté qu'un Etat mondial serait forcément un Big Brother, ce qui
n'est pas entièrement faux. Est-ce que l'extension de l'Etat
« provisoire » ne se fera pas petit à petit dans chaque
pays avec son remplacement partout pat des communautés humaines
« auto-organisées », rompant toute distanciation sociale
et faisant circuler informations et moyens de guérir.
Dans
mon livre sur l'Etat et la transition au socialisme en 2008,
j'écrivais : Lénine a pu prêter à sourire en disant que la
femme de ménage pourrait gérer « l'économie dans son
ensemble » comme elle entretient sa batterie de cuisine26.
Cette proposition du Lénine à la veille de la prise du pouvoir de
faire gérer l’Etat par la femme de ménage, métier plus honorable
que celui d’intellectuel de gouvernement, n’est pas à prendre au
pied de la lettre. C’est une formule polémique qui signifie bien
que la gestion étatique pourrait être assumée par les travailleurs
d’en bas. La gestion de la femme de ménage en tant que telle
implique de prévoir la commande d’un nombre donné de serpillières
et de paquets de lessive non d’ordonner et approvisionner la
société mondiale. Les femmes de ménage ont bien été présentes
au Kremlin, mais dans la même fonction.
Cette
allégorie à la femme de ménage, si méprisée elle aussi, comme
nous tous les maximalistes, ne doit pas valider la théorie
fétichiste des conseillers d'extrême droite des gilets jaunes ou
des bateleurs de foire gauchiste qui parodient le slogan communard avec le fétichisme autogestionnaire promis aux masses (comme on a fait le tour pendable du "citoyen électeur")-
«éligibilité et révocabilité » traduit en « consultation
permanente » - tout le monde ne peut pas décider et faire la
même chose à n'importe quel moment. Imaginez Macron faisant en ce
moment un référendum pour savoir si le docteur Raoult a raison ou
lors d'un tremblement de terre, un gilet jaune aviné exigeant que
soient tenues des assemblées décisionnelles chaque jour pour
décider de tous les détails du sauvetage. C'est pareil que pour
l'insurrection, pas besoin de démocratie autogestionnaire ou de
gentils débats pour prendre son temps, il faut agir et vite, un
point c'est tout. L'urgence c'est un acquis bolchevique !
Pourquoi
ai-je procédé à ce rappel de l'expérience éblouissante et
décevante en Russie l'année où est née ma mère ? Mais
simplement pour montrer qu'il n'y a pas besoin d'avoir fait l'ENA
pour gouverner, prendre le pouvoir. Lénine avait raison de constater
que l'Etat peut se gérer comme la Poste, quand on voit en plus le
nombre de crétins insondables qui règnent dans cette administration
(en voie de disparition comme telle). Marc Chirik aimait à rappeler
que Trotski, mathématicien de formation, n'avait que son bac.Il
n'avait jamais été à l'école militaire mais fût un des généraux
les plus compétents et les plus humains. Il fût capable de monter à
cheval et de montrer l'exemple à la troupe en débandade pour se
porter au front. Plus populaire et aimé que Lénine, il fût
longtemps admiré par les foules ouvrières. C'est pourquoi, on ne le
dit jamais, Staline maintint à ses côtés, après l'élimination
(physique) de Trotski, le pâlichon Kalinine, mais qui, avec sa
barbiche servit de clone, faisant croire, même au niveau
international, que le brillant et courageux Trotski était resté à
la tête de l'Etat « prolétarien ».
Enfin,
une femme de ménage, c'était le cas de ma mère, j'en ai été
témoin, sait bien mieux gérer son budget en période de marasme
économique que notre Etat bourgeois si dispendieux, sans penser à
l'énorme dette qui va lui retomber sur la gueule au bout d'un temps
certain.
Marx
avait prédit ou projeté la possible implosion du capitalisme... ou
pronostiqué, je ne sais plus.
Marx
pense que le sens de l'Histoire est à terme inéluctable, et qu'elle
aboutit toujours à une troisième étape, critique, de
restructuration sociale. Les rapports de production finissent tôt ou
tard par être contestés, par ne plus être adaptés au
développement, par être insupportables pour une part importante de
la population : les structures de la société, qui paraissaient
immuables, doivent alors changer radicalement. Mais Marx a dit pire.
La bourgeoisie, dans sa longue histoire, a fait surgir une nouvelle
classe sociale, le prolétariat moderne, c'est-à-dire la classe de
tous ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre, et dont
les intérêts entrent directement en conflit avec ceux de la
bourgeoisie, comme nous le révèle précisément l'actuelle
apocalypse sanitaire. Marx estime que de toutes les classes
existantes dans la société moderne, seule la classe ouvrière est
réellement capable de transformer la société, et j'ajouterai la
seule capable de livrer la nourriture et de soigner les malades.
Depuis
des décennies tant de cire-pompes, de larves de Big Brother
globalisation et de curés des migrations planétaires l'avait
enterrée dans le vague populisme27.
Cette classe ouvrière se serait amoindrie progressivement, ne
représentant plus qu'une faible part du secteur secondaire dans les
pays avancées. Ce prolétariat d'en bas, un peu moins nombreux que
sa partie en cols blancs, du secteur tertiaire éparpillé dans les
différent corps de métiers dits « invisibles », est
apparue soudain primordial et essentiel à la reproduction de la VIE
. Cette partie du prolétariat ne s'est pourtant pas fâchée au
niveau qu'on aurait pu souhaiter mais son sacrifice va être une
source d'inspiration dangereuse contre l'ordre dominant si infecté
qu'il tente de faire croire qu'il peut être soigné si toujours les
mêmes, ceux d'en bas, les sans-diplômes, les précaires à vie, se
sacrifient éternellement. Enfin pour porter l'estoc à notre ami économiste, qui m'objectait "quelle production et qui en décidera?" Eh bien, mon vieil ami, les masses selon leurs besoins. Oui il faut faite confiance aux masses comme n'a cessé de le répéter Rosa Luxembourg, pas tout le temps, elles ont des faiblesses et du retard à l'allumage aussi, et c'est pourquoi il y a besoin de partis homogènes, avec un programme cohérent, partis pour la pouvoir des masses, pas pour gouverner à leur place. Les minorités lilliputiennes qui sont sur cette position sont et seront certes incapables de s'unir et de renouveler la théorie because leurs sectarismes et radotages. Ce n'est pas grave, comme nous l'avait dit Marc Chirik: "tant pis si vous n'êtes pas capables de vous hausser à la hauteur de la tâche, d'autres vous remplaceront de toute façon".
Les masses ont besoin du parti de la mémoire, et elle ont surtout une capacité qui échappe aux sachants, elles sont capables d'inventer de nouvelles formes de gestion de la vie et d'innovations qui sont révolutionnaires et étrangères aux rigides codes de loi constitutionnelle.
Les masses ont besoin du parti de la mémoire, et elle ont surtout une capacité qui échappe aux sachants, elles sont capables d'inventer de nouvelles formes de gestion de la vie et d'innovations qui sont révolutionnaires et étrangères aux rigides codes de loi constitutionnelle.
NOTES
1On
peut savoir gré à tel gouvernement de ne pas dire tout ce qu'il
sait pour ne pas affoler la population, prise en général pour
catégorie imbécile et moutonnière, mais s'interroger.
Douste-Blazy, que personne ne prenait au sérieux, est apparu plus
conscient que ses confrères suce-boules de la « vérité
mensongère d'Etat », mais il nous en a livré une bonne.
Chirac se serait inquiété d'une possible attaque épidémiologique
par le terrorisme islamiste, et des possibilités de l'Etat français
d'y répondre...
4Consulter
le site ACRIMED qui conserve précieusement les vilenies, coucheries
et veuleries de tous les lèche-bottes d'Etat.
nous vivons dans un monde où le système de santé est en état de corruption systémique. La recherche est massivement manipulée par les pharmas, qui infiltrent de surcroît les gouvernements, les parlements et les instances de contrôle comme l’agence de surveillance des médicaments. Les conflits d’intérêts, trafics d’influences et logiques criminelles en sont la marque de fabrique. »
7En
particulier le groupe de crétins qui lui a conseillé d'organiser
le premier tour des municipales, qui a vraiment « éliminé »
certains candidats âgés. On m'objectera que le mouvement des
gilets jaunes avait comme leaders, d'ailleurs informels, des
illettrés comme Drouet, mais cela ne m'étonna pas, ce mouvement
non issu du prolétariat, méritait ce type d'âne qui a fini en
appelant à créer une nouvelle mafia syndicale. Le mouvement
révolutionnaire prolétarien n'a pas besoin et pas le droit d'être
conduit par des ignorants ou ces gens qui cultivent l'ignorance sans
savoir où ils vont. Le journaliste beauf Pascal Praud, s'en prenant
à la dérangeante Elise Lucet dont les émissions sont du domaine
de la vraie investigation, marque toujours sa servitude aux élites :
« Critiquer les élites, c'est ça le populisme », lui
a-t-il crié dessus. Ses collègues ont répercuté dans la page
actualité de Kadaza : « Praud recadre Elise Lucet ».
9Ce
qui n'a rien à voir avec le catastrophisme
écologique du situationniste de Riesel, moderniste marginal.
10Dans
son
Dictionnaire
des idées reçues,
Flaubert moque un empilement politico-scientifique à propos de la
question des générations spontanées : « Génération
spontanée :
idée de socialiste. » Temps
évolutionniste et temps révolutionnaire (Michelet, Flaubert, Zola)
cf.
Juliette
Azoulai. https://journals.openedition.org/aes/907
11Ibid.
https://www.robingoodfellow.info/pagesfr/archives/rimcfr/Rimc1213_2.htm
14Cf.
Karl Popper et la théorie du chaos.
15C'est
à cette époque que Lénine se moque du slogan syndical « lutte
pour nos enfants » : « La spontanéité des
ouvriers séduits par cet argument qu'une augmentation, même d'un
kopek par rouble, valait mieux que tout socialisme et toute
politique, qu'ils devaient "lutter
en sachant qu'ils le faisaient, non pas pour de vagues générations
futures, mais pour eux-mêmes et pour leurs enfants"
.
Les phrases de ce genre ont toujours été l'arme préférée des
bourgeois d'Occident qui, haïssant le socialisme, travaillaient
eux-mêmes à transplanter chez eux le trade-unionisme anglais, et
disaient aux ouvriers que la lutte uniquement syndicale est une
lutte justement pour eux et pour leurs enfants, et non pour de
vagues générations futures avec un vague socialisme futur."
16Toutes
ces leçons de la dure polémique dans la II ème Internationale au
début du siècle, Lénine les tire génialement dans son superbe
ouvrage non achevé, juste à la veille de la grande révolution de
1917 : L'Etat et la révolution.
17Ou
« Dans quel 'Etat' est la révolution ? » de
Jean-Louis Roche.
18https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200409.OBS27301/16-5-millions-de-chomeurs-en-plus-en-trois-semaines-cette-amerique-qui-souffre.html#xtor=EPR-2-[ObsActu17h]-20200409.
Les chiffres de l'endettement s'aggrave tous les jours. « Mercredi
8 avril, les grands instituts économiques du pays ont donné
l’état des lieux des dommages à attendre. Selon leurs derniers
pronostics, l’Allemagne devrait subir une récession de près de
10 % au deuxième trimestre, soit le plus important recul
jamais enregistré sur trois mois depuis la seconde guerre mondiale.
Une secousse deux fois plus forte que celle de la crise économique
et financière de 2008-2009. Dans le cas d’un retour progressif à
la normale après la fin du confinement, la récession serait de
4,2 % en 2020. Sous l’effet d’un fort rattrapage, la
croissance en 2021 atteindrait 5,8 %, prédisent les
instituts. Tout cela à condition que l’activité reprenne
progressivement… dès le 20 avril ».
19On
lit ceci dans la Maladie infantile : «Pour
que la révolution ait lieu, il ne suffit pas que les masses
exploitées et opprimées prennent conscience de l’impossibilité
de vivre comme autrefois et réclament des changements. Pour que la
révolution ait lieu, il faut que les exploiteurs ne puissent pas
vivre et gouverner comme autrefois. C’est seulement lorsque « ceux
d’en bas » ne veulent plus et que « ceux d’en haut »
ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est
alors seulement que la révolution peut triompher ».
20Sur
la Commune, j'ai réalisé sur ce blog en 2016 un très long
article, presque un livre, qui balaye les fables staliniennes et
anarchistes : « La
Commune et ses petits branleurs »
https://proletariatuniversel.blogspot.com/search?q=commune+de+paris
21Je
me suis toujours méfié des léninistes purs et durs, et des
bordiguistes intransigeants comme le GCI ou Claude Bitot ; ils
tournent tous casaques à un moment donné conformément à leur
attitude dogmatique, ils sont pour la plupart devenus des ennemis
acharnés des leçons bolcheviques d'Octobre 17 ; les plus
ridicules ont été les gens du GCI, éditant une revue au titre
contre-indiqué - « Communisme », aussi étrangère au
camp du prolétariat que la simili « guerre de classe »
de l'aventurier Cousin. Dans un numéro spécial – Le léninisme
contre la révolution – bourré de préjugés anarchistes, ils
s'indignent que les bolcheviques aient cessé de « mener la
guerre révolutionnaire pour s'établir en nouveau gouvernement ».
Un raisonnement kornilovien quoi.
22Lire :
https://www.erudit.org/fr/revues/liberte/1967-v9-n5-liberte1027672/29594ac.pdf
. Certains
seront gênés que je fasse ici référence à l' article de Pierre
Villon, un élément entré au PCF en pleine stalinisation (1932),
mais cet intellectuel qui allait être un des trois dirigeants de
l'insurrection parisienne, est intéressant dans son analyse d'une
péréparation "léniniste", il montre que le comité de
libération nationale s'est calqué carrément sur l'insurrection
bolchevique, ce qui lui a permis de réussir mais pour se mettre au
service du bourgeois De Gaulle.
24Sur
le plan sexuel Lénine n'était pas un Casanova comme moi :
« « L'amour
libre «
Cela n'est pas vraiment un problème prolétarien mais une
revendication bourgeoise ».
Lénine à sa seule amante française Inessa Armand. Par contre il
serait de mauvais conseil à notre époque de capitalisme ayant
réalisé complètement l'accumulation primitive, avec nos dizaines
de millions de chômeurs, en passe d'obtenir le RMU, en leur
répétant : « Celui
qui ne travaille pas ne doit pas manger »
26
Les partisans de l’Etat « prolétarien » dans le débat
du CCI en 1977 étaient quasiment tous des anarchistes refoulés, et
le sont restés. Et ont tous fini par vilipender Lénine avec les
radotages des historiens bourgeois.
https://www.acrimed.org/Covid-19-les-editocrates-serrent-les-rangs.
Dans
trente ans, alors, on pourra débattre à armes égales. Florilège :
https://www.acrimed.org/Au-nom-du-pluralisme-taisez-vous.
Plus interview du fondateur Henri Maler:
https://www.youtube.com/watch?v=krKi0RNMxgU
Maler