« On ne fait pas marcher un peuple par surprise plus vite qu'il ne veut. Malheur à qui tente de lui forcer l a main ! »
Victor Hugo (Les
Misérables, cinquième partie, Jean Valjean, livre premier, p79)
Oh ce n'est ni le risque
d'un attentat terroriste réussi, ni l'abstention, ni une immixtion
des services secrets russes que craint le système de trucage
électoral officiel, ni d'une perte d'identité des intérêts de
classe dominante. Dans un pays où revendiquer une identité
française comme une identité de classe signifie que vous êtes un
ridicule ringard, le mot identité est ouvertement conchié par
journalistes et philosophes assermentés à l'idéologie
négationniste de l'impérialisme américain – qui lui seul a le
droit de revendiquer une identité américaine pour ses citoyens
mélangés – les dits philosophes de FR3 ont assuré avec leur
morgue professorale que le mot identité ne veut plus rien dire, les
Boltanski (« c'est policier... montrez moi votre carte
d'identité...manger des pâtes ou du couscous on s'en fout »),
et les Chamoiseau (« les ex-colonisés ont enfin trouvé une
identité quand les 'autres' qui cherchent la leur »(hi hi) ;
ils n'ont pas eu de mots assez méprisants pour se moquer des
vieilleries « islamophobes » et « fascistes »
qui continuent à résister au melting-pot voulu par l'hyper
impérialisme du fier guerrier à la moumoute. Il est vrai que la
France est la honte de l'Europe car elle est la seule à afficher une
laïcité aussi ostentatoire au point qu'on se félicite dans les
cabinets diplomatiques qu'un candidat mineur et téméraire comme un
Poutou revendique le retour du voile dans les lycées. Il est vrai
que l'immigration ne sert plus seulement à faire baisser les
salaires mais est un gage de suppression de la classe ouvrière, et
que les Etats-Unis ont montré l'exemple en procédant à un
empilement des vagues successives d'immigration , chacun « restant
chez soi » avec « ses coutumes et croyances » au
lieu d'évoluer vers une unité sociale humaine et débarrassée des
préjugés religieux et capitalistes1.
Le système électoral bourgeois reste cependant, bien plus que la
communautarisation de la société, le principal moyen de dévoiement
du prolétariat, même s'il en est absent formellement comme tel.
Le Figaro identitaire et
zemmouriste s'est fendu d'un reportage à la nécropole de Saint
Denis, déplorant le peu de visite des tombeaux des rois de France ;
il y a pourtant une explication simple, quoique superficielle,
l'église est entourée de HLM avec paraboles orientées vers le Sud
et la ville ressemble de plus en plus à Alger que j'ai visité il y
a trente ans : la rue principale est bordée par les mêmes
boutiques de bazars pour ghetto arabe, quoique tenues par des
chinois. Je m'y suis promené récemment et je dois dire pourtant y
avoir trouvé une atmosphère conviviale et heureuse à la terrasse
des cafés et des voilées souriantes ; un ticket de métro
coûte quand même moins cher qu'une traversée en bateau vers Alger
la blanche. Les tombeaux des rois de France, ces salopards de
colonisateurs, avec à leurs pieds de ridicules bouillottes animales
ne contiennent plus aucune identité, pardon dépouille, car nos
conventionnels jacobins éradicateurs de vanités féodales ont jugé
utile de jeter les vieux os à la décharge et de récupérer le
plomb des catafalques pour en faire des balles pour défendre la
nation cet entité non féodale, quoique brièvement identité
capitaliste.
Foin de toute paranoïa
identitaire ou d'affres exagérées pour la baisse tendancielle de
ses profits, le système de foutage de gueule dominant craint que
« le fascisme » ne soit pas au deuxième tour ! Oui
vous avez bien lu, la bourgeoisie française – cet amalgame diffus
de menteurs professionnels quotidiennistes et de phraseurs politiques
odieuvisuels – serait catastrophée si Marine ne figurait pas au
second tour. Toi lecteur intelligent tu as compris. Pour les autres,
je dirai ceci : vous imaginez un concours Fillon-Macron ?
L'abstention passerait de 30 à 50% ! A part les vieux machins
planqués des quartiers riches et les artisans et péquenots réacs
qui irait voter pour Fillon-voleur (mais pas plus que tous les
parlementaires) et Macron-menteur (mais comme tous les jeunes
financiers) ? Le suspense électoral serait réduit à zéro.
Pas bon pour la démocratie des riches !
Comment faire participer
les pauvres à un combat de riches si celle qui est sensée
représenter les pauvres (certes plus malheureux que cons) est
éliminée du cirque à nigauds ?
Dramatique mon cher
Watson surtout dans la dernière ligne droite.
Tout a été millimétré
pour successivement faire monter et descendre la mère Le Pen dans
les variations saisonnières de la sondagerie, en veillant comme le
lait sur le feu à ce que la méchante blondasse reste en tête du
panel. Dans tous les cas de figure on rassurait les joueurs à la
loterie nationale, en aucun cas elle n'aurait le ticket gagnant pour
le second round en mai. Jusque là on avait alterné le chaud et le
froid, un coup on l'invitait royalement sur un plateau en la traitant
respectueusement comme « tout autre candidat » mais le
lendemain les quotidiennistes de gouvernement se déchaînaient
contre la perspective du « chaos » représenté par le
programme de la dame au toc de la mèche de cheveu. Raccourcie un
temps car sujette à la même radinerie (parlementaire) que Pénélope,
la tête bleu marine semblait se maintenir à flot en haut du panier
électoral présumé, mais voilà qu'elle menaçait d'un retour de la
déportation des enfants juifs... alors là nos médias y avaient été
un peu fort, ils se firent taper sur les doigts – Marine risquant
de passer derrière le chaviste Mélenchon, ce qui effraya plus
encore les banquiers, voire de rétrograder à la place peu enviable
du Fillon-voleur, la place de quatrième, la place du mort aux jeux
olympiques internationalistes.
Les choses sont claires
pour la gauche bourgeoise, elle sait qu'elle ne peut pas escompter
revenir au pouvoir après une aussi violente attaque contre la classe
ouvrière avec l'inventeur du 49.3 l'ubériste Macron. La
clintonisation de la campagne de Macron, avec strass et paillettes et
palettes de vedettes l'aura autant desservi que cette pauvre Hillary,
il a fini par vraiment représenter l'élite la plus arrogante qui
donnerait envie de faire gagner la mère Le Pen. Une fraction de la
bourgeoisie pro-américaine, avec le soutien du Hollande en partance,
aurait bien voulu le faire gagner en le faisant passer pour un
rénovateur de la vie politique bipolaire, j'allais dire pipolaire,
mais le cheval est un peu trop morveux et creux comme une valise de
bobo cadre. Les pitreries du bateleur national-populiste Mélenchon
avec ses hologrammes et ses forêts de drapeaux tricolores ont été
facilement réduites à néant par un mot de Hollande,
« simpliste » ; il eût pu être plus méchant,
Mélenchon est simplet dans ses arguties, il ne pourrait même pas
être un Tsipras comme l'imaginait Arthaud le perroquet d'Arlette.
Hamon avec son programme de garantie néo-stalinienne – et comme
héritier bâtard mais héritier putatif (et putain) tout de même du
parti bourgeois en charge de l'austérité durant cinq ans – se
sera retrouvé très vite, bafouant les prétentions arrivistes
pressées des aigris « frondeurs », au juste niveau des
divers petits Poucets sans aucun intérêt que d'ajouter leur stand
de petits épiciers sans avenir à la foire à l'encan.
L'alternance au pouvoir
est aussi nécessaire au pouvoir « démocratique »
bourgeois que l'eau au pastaga. Surtout que l'électeur est un genre
sans mémoire. La crise économique qui se concrétise de plus en
plus sur le terrain de la guerre impérialiste n'a pas besoin dans
l'Etat d'une alternance mi-chèvre mi-chou, un centre à la Giscard
possible dans les années fastes (ou alors ce sera une crise ouverte
et un affaiblissement de la bourgeoisie française). Trump et le
Brexit ont manifesté le besoin d'un repli national, qui n'est pas
une régression des intérêts bourgeois, mais une meilleure
préparation à la guerre, et forme renouvelée de la vieille union
nationale des deux boucheries impérialistes.
L'Etat bourgeois pour
assurer une continuation sans fard des attaques anti-ouvrières n'a
pas besoin de Charlots qui promettent l'impossible (l'emploi complet
et l'interdiction des inégalités en milieu scolaire) ; encore
moins d'un vague galaxie « en marche », qui n'aura été
qu'un sas de sécurité pour animer le cirque à destination des
angoissés des couches moyennes, et tout juste apte à recréer le
bordel d'une IV e République. La pro-américaine bande à Macron,
assez clintonienne, n'est pas même une carte sûre pour l'emporter
dans un hypothétique deuxième tour face à Le Pen...
Le barnum électoral aura évité de parler des
sujets qui fâchent vraiment : les causes de la guerre, le
pourquoi des migrations massives, la nécessité du chômage de
masse pour la survie du capitalisme, la nécessité de faire
éclater toutes les garanties sociales. Auront dominé les petites
phrases de représentants de commerce et de publicitaires
superficiels, le coup monté contre Fillon, le feu follet Macron,
et les gesticulations impuissantes des petits Poucet.
En résumé on aura vu les programmes des
utopistes (Hamon, Mélenchon, Le Pen) réduits à néant par celui
des salauds (Macron, Fillon) ; mais tout deviendrait plus
compliqué si le deuxième tour opposait Fillon à Macron. Une
partie de la bourgeoisie française néo-gaulliste, à tonalité
religieuse et pro-russe se confrontant avec la fraction élitaire
et pipole ouvertement pro-américaine, il y a de fortes chances que
Fillon-voleur l'emporte, ce qui n'aurait rien d'inattendu et
confirmerait bien cette « volonté d'indépendance »
qui est obtenue de la masse électorale dans la compétition
bourgeoise des pays européens d'une Europe en perdition. Un
challenge Fillon-Le Pen permettrait de réduire l'abstention et de
rejouer à minima le tortueux 2002 mais tout de même risqué... du
fait de l'abstention plus importante que lors de l'élection de
« bandit Chirac » ; de Charybde en Scylla la
bourgeoisie pourrait vivre les affres d'une possible victoire Le
Pen qui ne vaudrait pas mieux que son absence au deuxième tour de
cirque. On verra bien, mais il n'y a guère de chance de voir la
blondasse à l'Elysée car son parti est isolé, ne contrôle pas
les médias etn le fonctionnement népotiste de ce machin fait
aussi peur à ses électeurs...protestataires d'un système qu'ils
croient réformable.
Ajoutons pour finir, que l'enjeu religieux a été
généralement négligé par les quotidiennistes du bistrot-info
télévisuel depuis des années. Sarkozy avait gagné en invoquant
ceux qui « égorgent le cochon dans la baignoire »,
Hollande avait gagné grâce à un électorat musulman flatté.
Fillon en tablant sur le vote catho sait ce qu'il fait vu la
déshérence de l'électorat musulman... Malheureusement pour tous
les marchands de religion, la réalité des classes reprend le
dessus. Il faut alors aux curés et imams battre le rappel.
N'est-il pas singulier qu'au « salon » des nouveaux
« Musulmans de France » l'abstention ait été érigée
comme « pire des choix » ?2
En effet car c'est le « vote musulman » qui saute
aussi, car il n'y avait pas plus de vote musulman que de vote
français ou juif en 2012, mais un vote de pans entiers de
prolétaires en effet d'origine arabe et qui crurent à un meilleur
niveau de vie, voire à moins de répression avec la gauche au
pouvoir. La vérité c'est que les prolétaires de toute origine
ont été victimes des attaques du gouvernement (de gauche) des
patrons (français ou étrangers). Vu qu'une grande partie de la
classe ouvrière est d'origine immigrée ou arabe en France et
qu'elle va s'abstenir comme une majorité d'ouvriers en général,
un Fillon peut courtiser en effet les vieux machins cathos avérés
ou pas et la clientèle du FN apte au « vote utile » si
elle se rend compte que la mère Le Pen restera toujours une
potiche figurative vouée au rôle du méchant repoussoir comme le
pater.
Sans l'afficher, au sein de la gouvernance
bourgeoise, qui n'est pas pour l'essentiel au gouvernement mais
dans le cartel des banques, des think tanks et des diverses
franc-maçonneries, il peut y avoir un « changement
d'opinion » ou d'orientation si un cheval n'est plus porteur.
Après avoir tenté de tuer Fillon, sans y avoir réussi, une
fraction (via les instruments des flics, Canard et Médiapart) n'a
pas réussi à trouver une affaire vraiment louche au mari de
Pénélope ; sauf cette minable supposition qu'il aurait rendu
de faux costume. Et finalement tous ceux qui lui crient de « rendre
l'argent » rendent service à une classe voleuse et
dispendieuse, ses supporters peuvent invoquer sans honte
l'idéologie américaine (il n'y a pas de honte à s'enrichir),
ainsi a-t-il pu répondre benoîtement à la Croix, sans soulever
l'ire des médias : « je ne suis pas François
d'Assise » !
Probablement le dernier scoop avant l'échéance
finale, l'attentat déjoué vient rendre service à Fillon. Etrange
mon cher Watson encore une fois ! Avec un montage
juridico-policier de l'info qui confine à la bêtise infinie ou à
nous prendre vraiment tous pour des caves3.
Trois candidats « auraient été » la cible possible
des futurs assassins (avec carte d'identité posée sur le siège
arrière) : Fillon, Macron et Le Pen. Angoissé et solidaire
avec ses collègues, le camarade Mélenchon a immédiatement fait
savoir sa compassion aux trois cités. Mais l'affaire semble plus
juteuse pour Fillon – même si en réalité une fraction
étrangère (que vous devinez) souhaite l'éliminer aux deux sens
du terme – car on lit ceci : « Le candidat LR a été
mis en scène dans une vidéo inquiétante par les terroristes
présumés de l'attentat déjoué de Marseille. Des documents ont
été retrouvés lors des perquisitions réalisées aux domiciles
des suspects ».
Enfin dénoncer le cirque électoral immédiat si
cela signifie n'y participer en aucun cas du point de vue du
prolétariat, si cela signifie réaffirmer que ce système de
trucage interclasses sert à duper sur une fausse consultation
« des masses »4,
si cela signifie rappeler que ce type d'élections ne change jamais
rien à l'ordonnancement du monde capitaliste ni ne renouvelle son
personnel, tout cela ne doit pas nous empêcher de nous exprimer
sur leur déroulement et sur ce qu'elles révèlent des objectifs à
terme des équipes (énarchiques) qui se relaient au pouvoir, même
si dans ce cadre il n'y a aucun enjeu favorable à notre propre
classe. Cela ne signifie pas non plus que nous promettons la
« vengeance » syndicale dans la rue, comme à chaque
fois nous le promettent ces pauvres trotskiens potiches de la
contestation radicale réformiste, et qui veulent faire avaler,
sous leur impuissance, qu'il n'y aurait plus que la grève pour
protester contre le capitalisme et pas les autres expressions
« politiques » du prolétariat, hors cirque électoral
bourgeois bien sûr.
NOTES:
1Le
CCI est un des rares groupes à commencer à réfléchir sur la
question, il nous livre récemment cette réflexion au cours d'un
article sur Trump (où ils semblent avoir compris ce que
j'expliquais sur la division de la bourgeoisie américaine entre
deux fractions pétrolières) ; bien avant que le CCI ne
théorise un irrationalisme stupide (que le PCI a raison de lui
reprocher) la bourgeoisie US empilait les vagues d'immigration, et,
contrairement à ce que dit l'article , le cas des noirs américains
est venu s'empiler lui aussi au service de la farce des « droits
démocratiques ». On regrettera que l'article ne développe
pas cet aspect de l'immigration très différent désormais de ce
qu'elle fût au 19 e et 20 e, ni ne confronte les bonimenteurs qui
disant qu'il n'y a pas plus d'immigration qu'en 1920, passe sous
silence l'imposition d'un mode de vie antique et la causalité de la
guerre. « « Les États-Unis sont un pays fondé par des
colons et peuplé par des vagues d'immigration. L'intégration des
différents groupes et intérêts ethniques et religieux dans une
seule nation est la tâche en constante évolution historique du
système constitutionnel et politique existant. Un défi particulier
pour ce système est l'implication des leaders des différentes
communautés immigrées dans le gouvernement, puisque chaque nouvel
vague d'immigration commence en bas de l'échelle sociale et doit
"gravir les échelons". Le prétendu melting-pot américain
est en réalité un système hautement compliqué de coexistence
(pas toujours) pacifique entre différents groupes :
« Historiquement, à côté des institutions telles que les
organisations religieuses, la formation d'organisations criminelles
a été un moyen éprouvé pour les groupes exclus d'avoir accès au
pouvoir. La bourgeoisie américaine a une longue expérience dans
l'intégration du meilleur de la pègre dans les échelons
supérieurs. C'est une saga familiale souvent répétée : le père
gangster, le fils avocat ou politicien, le petit-fils ou la
petite-fille philanthrope et mécène. L'avantage de ce système
était que la violence sur laquelle elle reposait n'était pas
ouvertement politique. Cela la rendait compatible avec le système
étatique bipartite existant. Vers quel bord allaient les votes
italiens, irlandais ou juifs dépendait de cet assortiment donné et
de ce que Trump appellerait les "services" que les
républicains et les démocrates offraient aux différents intérêts
communautaires et particuliers. En Amérique, on doit constamment
s'occuper de ces assortiments entre communautés, et pas seulement
de ceux entre les différentes industries ou branches de l'économie
par exemple. Mais ce processus d'intégration politique
essentiellement non-partisan, compatible avec la stabilité des
appareils partisans, commença à faiblir pour la première fois
face aux revendications des Noirs américains. Ces derniers étaient
originellement venus en Amérique non en tant que colons mais en
tant qu'esclaves. Ils ont dû pleinement subir depuis le début le
racisme capitaliste moderne. Pour qu'une élite noire puisse avoir
accès à l'égalité bourgeoise devant la loi ainsi qu'au pouvoir
et aux privilèges, des mouvements ouvertement politiques devaient
être créés. Sans Martin Luther King, le Mouvement des droits
civiques mais aussi une violence d'un nouveau genre - les émeutes
dans les ghettos noirs durant les années 1960 et les Black Panthers
- la présidence Obama n'aurait pas pu exister. L'élite dominante
établie a réussi à relever ce défi en associant le Mouvement des
droits civiques au Parti démocrate. Mais de cette manière, la
distinction existante entre les différents groupes ethniques et les
partis politiques était remise en question. Le vote noir allait
régulièrement au Parti démocrate. Au début, les républicains
furent capables de développer un contrepoids à ceci en obtenant
une part plus ou moins stable du vote latino (d'abord et avant tout
de la communauté des exilés cubains). Quant au vote "blanc",
il continuait à aller d'un bord à l'autre en fonction des
propositions faites ».
http://fr.internationalism.org/revue-internationale/201703/9537/lelection-trump-et-delitement-lordre-capitaliste-mondial
2Avec
toujours cette scandaleuse prétention communautariste et religieuse
à parler au nom de tous les travailleurs arabes qu'ils soient
croyants ou pas.
3
Les terroristes en préparation ou après acte laisseraient toujours
leur carte d'identité. On tient vraiment à les faire passer pour
des crétins, à défaut de comprendre leur manipulation par la
CIA-daech. Ainsi, sans rire, le célèbre nécrologue Molins
« explique » comment il a été fastoche d'appréhender
les deux zigotos marseillais : « Mahiedine M. avait
également envoyé une lettre à la police accompagnée de ses
documents d'identité. Il y était écrit: «Je vous donne ma carte
d'identité parce qu'à cause de vous, je n'en ai plus l'utilité.
Vous saurez bientôt pourquoi», a encore précisé François
Molins ». Tu parles Charles, on ne sait jamais ni pourquoi ni
comment !
4On
doit toujours se méfier des pronostics mais la prévision fait
partie intégrante de toute réflexion politique intelligente. Au
niveau du pronostic je ne nie pas m'être trompé avec le CCI en
1981, et on a subi les pires foudres de tous ceux qui n'avaient rien
compris au fond de l'analyse. En 1979, « le vieux »,
Marc Chirik - qui s'était planté sur le pronostic avec nous -
répondait aux analyses schématiques des camarades espagnols que la
réalité n'est jamais un scénario écrit d'avance et qu'il faut se
méfier de tomber dans l'immédiatisme : « ...Bien
plus important et plus juste aurait été d'expliquer pourquoi la
bourgeoisie a eu amplement recours, durant ces dernières années,
aux élections, moyen de dévoiement particulièrement efficace
contre la classe ouvrière et tout particulièrement utilisé avec
succès, dans ce but, par les partis de gauche. Les élections ne
sont pas une alternative aux crises politiques de la bourgeoisie,
elles sont plutôt son expression. Certes les élections servent de
champ d'affrontement entre différentes fractions de la bourgeoisie
mais elles servent avant tout, dans la période actuelle, de moyen
de mystification et de démobilisation de la classe ouvrière. C'est
la raison pour laquelle la bourgeoisie ne cherche pas à les éviter
mais au contraire à les utiliser au maximum, à garder cette arme
en réserve, tout au plus pour de meilleures circonstances. Même
des régimes comme ceux d'Hitler et de Staline en ont fait largement
usage (…) Certes, les ambitions personnelles et les intrigues de
cliques ne manquent pas dans les partis socialistes, où comme dans
tous les partis bourgeois règnent en maîtres les mœurs « Ote-toi
de là que je m'y mette ». C'est là une constance mais cela
n'explique en rien pourquoi ces mœurs ont pris aujourd'hui une
ampleur particulière, pourquoi elles prennent aujourd'hui et pas
deux ans avant la forme d'une « radicalisation » verbale
et pourquoi c'est précisément les fractions « radicales »
qui l'emportent ». (La gauche dans l'opposition ou la droite
au pouvoir, octobre 1979).