CES DELINQUANTS
POLITIQUES QU’ON NE SAURAIT VOIR
Toute cette
campagne autour de Dieudonné a fini par mettre mal à l’aise tout le monde. Le
gouvernement par ses mesures pachydermiques qui révèlent une nouvelle fois que
l’appareil d’Etat peut se mettre tout entier au garde à vous, des augustes
juges au plus petit journaliste, et fabriquer une contre-propagande imparable à
la mitrailleuse lourde contre un minable petit commerçant de
l’antisémitisme relooké africain[1] ;
la technique gouvernementale est simple comparable à n’importe quelle dictature
« antidémocratique » pour une campagne ultra rapide menée
tambour battant en quatre journées par une bureaucratie en forme olympique:
criminalisation à outrance, trucage des
images et sondages, moments de silence feutré et magie du suspense en infos
distillées au compte-goutte, contre le principal représentant de la délinquance
politique quoiqu’il n’en soit ni le concepteur ni la cause.
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Suspense
le premier jour (le 7) pour l’interdiction ou pas à Nantes, où le tribunal
administratif a été chargé de faire rebondir la tension pour laisser croire à
une indépendance des « corps constitués » face au sommet de l’Etat,
où l’on savait que le conseil suprême confirmerait l’interdiction du spectacle
nauséabond ; on est informé que Dieudonné « est soupçonné de
blanchiment d’argent au Cameroun » et qu’il « fait payer ses
dettes par ses fans »;
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Ce
même jour le ministre Valls fait savoir que Dieudonné est financé par l’Iran
(ce qui n’est vrai que pour son film titré « L’antisémite ») ;
Hollande pas encore rattrapé par son escapade en scooter avec casque Daft Punk,
fait « informer » qu’il « s’engage » aux côtés de
Valls ; l’interdiction est en voie de se généraliser à toutes les villes
concernées commentent les commentateurs ; le feuilleton tient en haleine,
Coupat et Hazan devaient se demander si l’insurrection n’allait pas venir dans
les halls d’immeubles pour le « pote antisémite » ;
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Le
deuxième jour (le 8) la consigne est de laisser croire que le suspense va
retomber, l’affaire Dieudonné n’est plus qu’en seconde place sur google news et
dans la presse, mais certains expriment une émotion devant une « atteinte
à la liberté d’expression » ; des humoristes professionnels
s’inquiètent pour leur avenir artistique [2];
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Le
troisième jour (le 9) Libération informe que « les propriétaires du
théâtre La main d’or » veulent virer Dieudonné (un coup de fil du
commissariat voisin a suffi à les motiver même si le triste pitre semble en
règle avec ses loyers) ; dans la journée Libération accentue le
trait : « Dieudonné bientôt viré de La main d’or ; petite
info : « En Bretagne les manifestants accueille Valls avec des
quenelles » (c’est faux on ne voit qu’un type qui fait ce geste de bras
d’honneur dieudonnesque) ; le suspense est maintenu : « Nantes
et Orléans premiers tests devant la justice »
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Le
quatrième jour (le 10) les soldats du Nouvel Obs entrent dans la bataille
gouvernementale avec une page de
couverture qui exhibe Satan, Belzébuth et Lucifer : Soral, Dieudonné,
Zemmour titre : LA HAINE ; l’après-midi le site internet de Libé en
remet une couche : « Dieudonné bientôt viré de son théâtre à
Paris» (il faut toujours attaquer
l’ennemi – en Vendée - sur ses
arrières) ; un autre titre s’interroge « Dieudonné aurait payé ses
impôts ? » ; à l’annonce que le tribunal administratif de Nantes
autorise le spectacle la presse claironne que Valls est bafoué, mais informe
aussitôt que ce dernier saisit dans la minute le conseil d’Etat, lequel rend sa
décision un peu avant le 20 heures, idéal effet d’annonce ; BFM se fait
pour une fois carpette du gouvernement Hollande et ses commentateurs reprennent
en long et en large l’accusation « d’atteinte à la dignité humaine »
et l’argument obséquieux de la « crainte du désordre » ; BFM qui
est la téloche la plus pourrie de France laisse voir en parallèle du costume de
ses journalistes des gens qui grouillent près du Zénith provincial et ont l’air
énervé, laissant croire qu’il y a du « désordre » quoique l’un mange
le morceau en signalant que ce sont des images en différé et que « les spectateurs
sont tous partis » du fait que Dieudonné leur a demandé de rentrer chez
eux. Valls déclare que « la république a gagné ». Dans plusieurs
journaux on jette le doute sur Noémie la compagne de Dieudonné :
« qui est Noémie la femme de Dieudonné ? ». Décidément pense
l’électeur moyen « ce Dieudonné est bien louche » ! La Une du
lendemain de Libération est sans vergogne : « Rideau sur la
haine ». Un internaute s’interroge : « trouble de l’ordre
public ? Alors commencez par interdire le foot ! ». La majorité
des commentaires au bas des articles ne cessent jamais de soutenir le pitre
diabolique ni de conchier les élites bourgeoises, seul un article de
professionnel semble s’en inquiéter[3] ;
Deux lycéens
sont virés de leur lycée pour avoir fait une quenelle (mais ils n’en étaient
pas à leur coup d’essai ayant fait plusieurs fois aussi le salut nazi). Un
sondage ad hoc tombe : 71% des français ont une mauvaise opinion de
Dieudonné, le lendemain 83% des français désapprouveront Dieudonné… L’Express
publie une photo sale tronche de Dieudonné ; Valls est décrit comme
superman ayant dompté le diable: « il a prouvé ses capacités d’homme
d’Etat ». Reportage à Nantes où « complotistes » et simples fans
attendent Godot.
-
Le quatrième jour (le 11) quand Dieudonné a
promis de tenir un autre spectacle dans sa caverne de la Main d’or, que le
Préfet a interdit la tenue de ce nouveau spectacle prévu à 14H c’est le silence
total tout l’après-midi (les journalistes espéraient peut-être une émeute des
gogos à Dieudo et avaient consigne de ne rien dire de toute façon sachant que
de nombreux « fans » auraient pu rappliquer ; de toute façon la
momie Sharon ayant été débranchée (complot juif ?) le boucher des
Palestiniens reprend la tête des Unes papier et internet tout compris. Alternent
les titres suivants : « Dieudonné calme le jeu » et
« L’affaire Dieudonné c’est terminé ». D’autres moyens guère évoqués
sont utilisés : menaces de morts contre Dieudonné et ses enfants.
Dieudonné a peur mais il ne va pas le montrer, et son armada d’avocats lui a
dit de mettre le pied sur la pédale de frein tout en lui ayant laissé croire
qu’il allait être sauvé administrativement par le tribunal administratif et que
dans cinq ans un tribunal européen lui rendrait grâce.
Je
me suis trompé sur un point dans mon premier article. Je disais que le scénario
de la dénonciation de la haine était en pleine improvisation. Non tout était
calibré d’avance, quand l’Etat veut atteindre un objectif, électoral ou
militaire, il s’en donne les moyens et la machine marche au doigt et à l’œil ;
gare au contrevenant magistrat, juge, journaliste, assoc ou politique !
Les
affaires de fesses du Président, qui, à un autre moment, eussent ébranlé sa
stature, sont jugées secondaires et une intolérable atteinte à la vie privée par
toute la classe politique « présentable » de Marine à la peine aux
adultérins compétiteurs de la droite caviar[4].
Cette union nationale contre le « nouveau boche qui rit » met
mal à l’aise non par envie de soutenir le bouffon antisémite, mais par la manière
pachydermique visiblement électoraliste et typique de la morale des élites
bourgeoises, éthique qui n’existe pas pour leurs frasques comme en témoigne une
même solidarité pour protéger un des leurs, l’avionneur Dassault ; les
édiles de proue de la gauche gouvernementale réussissent même le tour de force
de « désapprouver » cette façon de faire mais sans en rien changer.
La dite extrême gauche, elle, s’en tire par une pirouette ambiguë : pour
le NPA Besancenot botte en touche en déclarant qu’ils feraient mieux
d’interdire les licenciements, vieille antienne inoffensive du père noël
trotskien et pour ne pas heurter les possibles électeurs-spectateurs
black-blanc-beur; LO semble plus près de la vérité du fonctionnement de la
campagne idéologique entre la provocation d’un simple instrument de l’extrême
droite puante, mais en traitant Valls de xénophobe (ce qui n’est pas vrai),
mais en révélant une même hypocrisie qui assure participer tous les jours au
combat « contre le racisme » dont on ne nous dit pas en quoi il
consiste ledit combat[5].
La
méthode destructive de l’Etat n’est pas regrettable face aux méthodes
répugnantes de l’histrion Dieudonné mais parce qu’elle a déjà été utilisée par
le passé pour criminaliser les mouvements sociaux, sans oublier le traitement
de faveur sans médias modernes contre la Commune de 1871, contre les ouvriers
révolutionnaires allemands avec le gouvernement d’Hitler, et que cette capacité
à mettre au garde à vous tout l’appareil de la bureaucratie d’Etat de ses hauts
fonctionnaires jusqu’aux journalistes d’Etat peut être utilisée de la même
façon demain face aux masses de prolétaires en révolution.
POURQUOI
L’INTERDICTION DE L’ETAT N’EST PAS CHOQUANTE
Il est toujours
difficile pour les divers ennemis politiques affichés du capitalisme,
gauchistes, anarchistes et même maximalistes de reconnaître qu’un Etat peut
avoir raison ponctuellement. L’Etat serait toujours mauvais. Même sa
centralisation administrative en tout genre qui évite encore à la société
d’éclater en morceaux comme en Centrafrique et partout où les grandes
puissances ont semé désordre et mort ? Les quatre principaux vendeurs
d’armes au monde sont : les Etats Unis, l’Allemagne, la France et
l’Angleterre ! Au moment de l’Affaire Dreyfus, Guesde commit l’erreur
ouvriériste de ne pas vouloir apporter de solidarité à un capitaine
« bourgeois ». Lorsque l’avortement a été soumis aux électeurs en
Suisse il y a une trentaine d’années, le CCI, roi du maximalisme anti-électoral
rigide avait sermonné son concurrent bordiguiste d’avoir failli théoriquement
en appelant les électeurs suisses à voter pour l’avortement. Or le PCI avait
raison ponctuellement sinon la révolution internationale promise pour les
années 1980 aurait encore laissé des milliers de femmes otages des tricoteuses
à l’étranger.
Avec l’Affaire
pitoyable de Dieudonné et parce qu’il y a assez de monde pour hurler avec les
loups, la seule objection que je peux faire est pourquoi l’Etat n’a-t-il pas
interdit les délires publics de Dieudonné avant ? En le frappant
simplement à la caisse comme pour tout
margoulin ?
OU DIEUDONNE SE
RIDICULISE TOUT SEUL
Certainement
parce que le « succès » de l’histrion était devenu incontrôlable. Dieudonné
clôt finalement la campagne de chasse à sa propagande insidieuse lui-même en se
tirant une balle dans le pied avec ses grimaces de fier à bras. Plus on va le
laisser parader sur internet plus il va s’enfoncer, mais avec des dégâts
collatéraux pour les jeunes déshérités naïfs (que seuls les Alévêque et Plantu
ont eu le courage de défendre). Si vous avez été vous balader sur ses
nombreuses prestations sur You Tube vous n’avez pas pu ne pas être effaré par
ces sketches où un des pires fachos Faurisson fait le clown en sa compagnie, où
il le fait applaudir au Zénith, où il va serrer la main des pires dictateurs de
la planète, etc[6].
Ce ne sont pas seulement les juifs en général qui sont bafoués mais nous tous
qui haïssons ses manières pousse au crime, pousse à la « délinquance
politique » mais plus encore à une marginalité impuissante et aigrie. Sa
dernière prestation face à ses « fans » vient donner en définitive
totalement raison à la répression gouvernementale. Il cache sa peur en faisant
le mariole. Tout ce qu’il dit suinte l’idéologie la plus crasse, celle de
l’extrême droite ringarde. Il se fout du monde, tour à tour suave, menaçant
puis insultant. Il salive de mentir outrageusement sur tout. Il dit qu’il n’est
pas antisémite, mais qu’il n’exclut pas de le devenir, poil au menhir, poil à l’ananas.
Il utilise constamment le mythe de la « ruse arabe » pour dire une
chose effarante et son contraire sarcastique. Les gestes – grossiers, esquisse
de bras d’honneur et de rentre-dedans, ricanements – sont du domaine du non-verbal qui échappe à
l’initié. Il s’adresse aux banlieues « initiées » avec le même code
gestuel des cailleras. Il invite Valls à venir se castagner avec lui dans la
rue derrière et « il ne fera pas le poids avec ses oreilles
décollées ». Ce langage agrée aux petites frappes et aux ados peu
réfléchis qui voient en lui le vrai ennemi des « puissants », qui « en
a ». Depuis des années il distille en effet une haine stérile basée sur
l’interprétation du monde des pires racailles politiques de l’extrême droite,
avec pour messie le martyre de la Palestine occupée.
Ce qui est plus
frappant encore, c’est le silence en réalité des groupes d’extrême gauche avec
leur théorie de la montée de fascisme en Europe, chanson entendue la dernière
fois lors du meurtre accidentel du petit Méric. Ils auraient dû tous déployer
banderoles et articles à rallonge pour y décrire une étape supplémentaire dans
la « montée du fascisme » dont seuls Chirac et Hollande nous
protègeraient. Eh non. Ils se taisent parce que les « délinquants »
sont pour la plupart des enfants spoliés de la classe ouvrière qui n’avalent
plus les discours officiels. Non là c’est plus compliqué que pour les clivages
politiques simplistes traditionnels ou les fantômes du passé exhibés comme
barils de lessive. Il ne s’agit plus comme au temps de l’affaire des chambres à
gaz d’une poignée d’intellectuels paumés déçus par les suites évaporées de mai
68, mais de milliers de spectateurs, jeunes, souvent « banlieusards »,
employés, ouvriers, quelle que soit leur origine sociale ou raciale… Les
guignols de l’info c’est ringard, cela ne dérange plus les dominants cela fait
partie du cirque médiatique des « bouffons du pouvoir ». Ils ont pris
goût à se moquer du « système médiatique » plus que du capitalisme.
Des voix se sont
élevées pour souligner que la répression ne suffisait pas ou était contre
productive pour tant de « délinquants » pourtant déjà embastillés au
collège et à l’usine et prisonniers d’une vie de merde. Certes. Or, comme
d’autres observateurs, et sans doute Zemmour l’iconoclaste qui ne dit pas que
des bêtises, ont répliqué que c’est le système politique actuel qui fabrique
les « délinquants politiques ». En réalité, loin de toute éthique
vertueuse pour éradiquer l’antisémitisme (disparition impossible sous le règne
mondial de la bourgeoisie qui peut être un jour « universaliste » et
le lendemain tout autant « antisémite »), le gouvernement de la
gauche bourgeoise a eu peur lui aussi, comme hier la facétie électorale de
Coluche avait inquiété « en haut lieu » et qu’on n’avait pas tardé à
le menacer. Inquiété pour quoi ? Pas pour une improbable resucée du
nazisme, ni pour une mauvaise éducation distillée aux jeunes gens de second
ordre, mais pour une banale campagne électorale, et, comme Sarkozy en son temps
de s’inventer un label
moral pour feindre ne pas être seulement en charge de
l’exploitation des masses paupérisées, garant de la « propreté du discours
public », quand chaque jour le double langage des gens du pouvoir démasque
leur hypocrisie, révèle leur vénalité et corruption plus encore que celle de
Dieudonné. Le délitement de la croyance au discours public des partis bourgeois
est tel que même le FN n’est pas épargné et qu’ils ont tous peur de
l’abstention massive. Certes les pitreries nauséabondes de Dieudonné desservent
Marine Le Pen et ses colistiers, mais les urnes ne vont pas être remplies pour
autant pour le parti de l’exploitation « socialiste » au pouvoir,
dont le motocycliste adultérin vient d’annoncer la « croissance »
pour les chefs d’entreprise.
Une fois le
rideau tiré concernant ce petit histrion minable tout continuera comme avant
« en bas » pour les spectateurs rentrés chez eux, pour ceux qui
supportent les humiliations à Pôle emploi, pour ceux qui crèvent de solitude,
pour ceux qui se noient en mer, pour la pérennité de l’antisémitisme, pour la
morgue des puissants. Sauf le geste de la quenelle, il est rentré « dans
les mœurs » de tout colérique, de tout lycéen bafoué, de tout routier
exaspéré par la police. Grâce au gouvernement qui n’a pas la prétention de
supprimer inégalités et injustices sociales ni aux diverses « atteintes à
la dignité humaine » dans le cadre du travail ou de l’exclusion. Et qui ne
dispose pas assez de flics pour empêcher tous les doigts d’honneur des oubliés
du profit et de l’opulence.
C’est parce que
la bourgeoisie étouffe tout véritable débat politique, méprise la classe
ouvrière. C’est parce qu’il n’y a plus de parti politique comestible ni
syndicat buvable que la délinquance politique s’est installée et va perdurer. Un
parti politique doit avoir du pognon pour pouvoir prétendre être entendu, au
point qu’un doux parti électoral comme le NPA, qui est à sec, n’aura plus
bientôt pour choix lui aussi que la « délinquance politique ». Parce
que les bourgeois au pouvoir sont aveugles à leur capacité de nuisance quand chaque
jour les faits mettent à nu leur pourriture. Pourquoi enfin cacher que le
capitalisme va… dans le mur.
[1]
Un
internaute croit bon de rappeler le début où c’est pourtant Dieudonné qui a
« servi la soupe » : « Qui a commencé ? Vous oubliez de dire que tout à commencé sur France 5
(C à Vous) lorsque Patrick Cohen de (France Inter) a reproché à Taddei (de Ce
Soir ou jamais) d'accepter que certaines personnes, notamment M'Bala M'Bala
aient droit de parole dans son émission sur le Service Public. S'en est suivie
l'invective nauséeuse de Dieudo, filmée en caméra cachée, dans son Théâtre, par
une équipe de France 2 ». Qu’on considère cela comme un complot ou pas, le
résultat est que ces petits arrangements médiatiques ont permis à la machine
d’Etat de se mettre en ordre de bataille face à « l’opinion » des si
nombreux et si passifs électeurs.
[2] On débat sur
légitimité ou pas de l’attaque de Valls, floraison d’articles mais
questionnement sur la nature du « second degré ». Au-delà de ces
embarras, même les « voix musulmanes les plus critiques »
s'interrogent sur la pertinence de l'offensive du ministre de l'intérieur,
Manuel Valls, contre ses spectacles. Certains fans pourraient y voir la preuve de « la supposée mainmise de la
"communauté organisée" », craint M. Seniguer. Tous dénoncent en
effet le « deux poids deux mesures » dont feraient preuve les pouvoirs
publics en matière de liberté d'expression et dans leur combat contre
l'antisémitisme et contre l'islamophobie. « C'est vrai qu'avec l'affaire
des caricatures , politiques et intellectuels ont posé le principe que
l'on pouvait rire de tout. Du coup, beaucoup se
disent, si on peut rire du Prophète, on peut rire de la Shoah », résume
M. Kimouche. A sa manière, M. Boubakeur ne dit pas autre chose : « Quand
nous sommes attaqués, nous aussi attendons des réactions. »Bonjour les dégâts des
pitres communautaristes qui disposent de strapontins dans l’Etat vertueux !
Les curés musulmans ne vont pas lâcher les « délinquants politiques »
qu’ils espèrent embrigader à leur tour. Sans rire.
[3] « …c'est sûr qu'avec le blanc seing que nos
sénateurs viennent de donner à Dassault, nos jeunes musulmans ne risquent pas
d'être séduits par nos "élites" ! si la jeunesse (et pas seulement)
se réfugient dans des postures extrêmes et radicales, c'est aussi à cause de
notre classe politique qui est en-dessous de tout ! qu'ils moralisent leur
marigot, qu'ils vident leurs écuries d'augias et après, les tristes sires comme
dieudonné n'intéresseront personne ! mais dans le contexte actuel, sa voix
porte ».
[4] Peccadille fort bien résumée par un internaute :
« En attendant le Président fait appel à l'Amour, ce qui nous change de
Dieudonné, qui lui fait appel à la haine ». Un autre internaute de
Bordeaux suggère à François Hollande « de porter plainte directement
devant le Conseil d’État. En se dépêchant un peu, il peut avoir une
condamnation de Closer en appel dès ce soir ! ».
[5] « Le bouffon antisémite et les
hypocrites qui lui servent la soupe (…). Derrière l’image anti-système qu’il veut se donner,
Dieudonné prospère, au propre et au figuré, sur l’antisémitisme. Il cherche ses
amitiés et ses références du côté des pires ennemis des travailleurs :
Jean-Marie Le Pen, parrain de sa fille, ou Alain Soral, un des idéologues
connus de l’extrême droite. Mais en interdisant ses spectacles, Valls, qui n’a
pas hésité à tenir lui-même des propos xénophobes sur les Roms et qui a expulsé
plus de 35 000 étrangers en 2013, sert la même soupe, et en plus lui fournit
l’occasion de jouer les victimes. Le combat contre l’antisémitisme, et plus
généralement contre le racisme, ce n’est pas sur un terrain juridique qu’on
peut le gagner, mais c’est un combat de chaque jour, sur le terrain ».
(portail de Lutte Ouvrière)
[6] Certains s’émeuvent qu’on puisse
supprimer tôt ou tard ses prestations débiles sur le web ainsi que celles de
son compère Soral et se rassurent en les faisant glisser sur le site russe
RUTUBE. Et chacun d’invoquer Voltaire avec sa fameuse sentence mais Voltaire ne
s’est pas fait tuer pour JJ Rousseau et fut un sordide agioteur enrichi. Il n’est
pas vrai que le droit d’expression soit le droit de dire n’importe quoi, ni un
droit à la tolérance de l’intolérance en particulier celle qui consiste à se
gausser des millions de morts juifs ou pas de la seconde boucherie mondiale
capitaliste. Quoique l’origine de cette intolérance « délinquante »
prennent ses racines dans l’hypocrite tolérance bourgeoise parfaitement
intolérance quand ses assises sont en cause plus sérieusement que l’hydre
antisémite.