« Il se dit que plus de monde il y aura, plus ça permettra à sa
secte de faire de la lèche à la CGT nationale, en lui donnant des gages… A ceux
qui me proposent de m’adresser aux ouvriers confinés dans les salles de pause,
je réponds tout net : « j’ai le respect des cadavres ! je ne trouble
pas les cimetières ! » Sans ironie, je me permets d’ajouter : « s’il
doit y avoir des cacahuètes, ça sera les épluchures dans la gueule de ces
charognes ». Voilà ce qui se
fait de plus radical et de plus dérisoire en franc-parler ado en milieu
nanarchiste anti-trotskien paternaliste !
LA GREVE CHASSE GARDEE DES FLICS
DE LUTTE OUVRIERE
Il faut citer ici intégralement
la prose de l’enfant terrible car la vérité sort toujours de la bouche des…
enfants (même s’ils sont politiquement nuls, les gens du Monde libertaire
écrivent bien en général et en couleur comparés à la grisaille des
intellectuels du CCI):
« Tout n’est pas encore
verrouillé. Les murs ont été trop longtemps fermés. Les jeunes qui viennent
voir les grévistes ramènent de la joie, de l’enthousiasme et de la bonne humeur…
la jonction sans prise de tête entre le monde du travail et l’intellectuel.
Lutte Ouvrière avec sa tristesse qui durera toujours, sa sournoiserie, voulait
que la grève d’Aulnay soit sa chasse gardée exclusive. Au moins ces Pierrots
lunaires viennent avec leurs vraies couleurs… Le passé éclaire souvent le
présent. Pour vous prouver que je n’exagère pas dans mes dires, je vous y
ramène… Ce samedi-là, un rassemblement d’importance a lieu à Aulnay-sous-Bois.
C’est un grand meeting déjà prévu de longue date par les syndicats. Son but :
protester contre le chômage, la désolation à venir dans un département déjà
sinistré. Poutou et ses collègues de Ford montent dans la foulée de leur manif
du matin au salon de l’automobile pour apporter leur soutien.
C’est pas de trop au vu du nombre
des présents que les Fords soient venus aux HLM des 3000. Une fois Poutou sur
place, Jean-Pierre Mercier et deux acolytes viennent à sa rencontre. Prétextant
que c’est un meeting syndical, pas politique… donc il ne montera pas à la
tribune. Les promesses faites avant, les péripéties des 50 ouvriers venus dans
la galère du RER pour arriver dans la foulée du Salon de l’Auto n’y font rien.
Au contraire, les sbires aboient de plus belle. Poutou et ses collègues auront
fait le voyage pour rien. Dégoûtés, ils repartiront avec le sectarisme de Lutte
Ouvrière en souvenir. Il est vrai que Jean-Pierre Mercier et sa secte n’aiment
pas la concurrence ; s’il doit y avoir unité ça doit être sous leur unique
direction.
Comme j’aimerais que le ridicule
tue ce que racontent les trotskistes dans les ateliers sur Poutou. Les chants
de corbeaux se poursuivaient : « Le NPA c’est des petits ! Ils
ont besoin de la lutte d’Aulnay pour exister, faire leur pub ! Le NPA se
met devant la foule avec son drapeau pour faire croire qu’il dirige, qu’il est grand ! »
Tout ça a fait des dégâts : une revendication monte : « Les
syndicalistes doivent enlever leurs badges. Arrêter les guéguerres d’appareil
politique ». Les grévistes précisent bien : ce qui a fait déborder le
vase, c’est l’attitude honteuse, sectaire… contre Poutou et les ouvriers de
Ford.[1]
La colère légitime contre Lutte
Ouvrière remonte jusqu’au secrétariat du syndicat. Manque de pot pour les trotskistes
ce jour-là, un observateur de la CGT nationale monte pour assister aux débats
hebdomadaires au local. Bien qu’édulcorés par LO, les compte-rendus des
échanges montrent bien que ça a chauffé pour eux. En invitant un adepte de
Joseph, les croyants en Léon voulaient dénoncer l’alliance définitive entre les
deux branches du bolchevisme. (stalinisme/trotskysme) de plus en plus
complémentaires. Le stalinien malgré ça ne manquera pas de casser du trotskyste
racontant en haut lieu que ça n’allait déjà pas si bien. Je vous relate des
faits pas très reluisants de l’histoire contemporaine du mouvement trotskiste.
Si je ne relatais pas à mon tour les paroles d’un militant de Lutte Ouvrière
pout calomnier Poutou de plus belle. Propos qui m’ont été rapporté par des
témoins. Elles finiraient à l’égout à l’image de l’individu qui les a éructées
dans une réunion d’atelier : « Le révolutionnaire Poutou a payé pour
entrer au salon de l’Auto ! Nous, on rente gratos ! ». Le public
d’idiots de village acquis à son humour de caniveau, se marre. Sans savoir qu’il
est plus facile de rentrer à 3000 qu’à 50. A contempler ces réparties
douteuses, on conviendra qu’une éventuelle union des trotskistes n’est pas pour
demain !
Conséquence des calomnies
intertrotskistes : si le ridicule ne les tue pas, les bouchons finissent
par sauter dans les ateliers. Une grève anti-syndicats éclate en équipe B
derrière montrent les déboires des dirigeants de la CGT d’Aulnay.[2]Bien
que Lutte Ouvrière ait mué, le corps staliniste rejette les cellules
trotskistes, c’est génétique[3].
Il ne peut que se réjouir des malheurs des néo-staliniens. La lecture des
minutes de la réunion nous montre bien comment Mercier a été rembarré par les
grévistes quand il s’est présenté à eux avec son badge. Son image de leader de
la grève s’est bien écornée…[4]
Dans la réunion au local, Mercier croit se dédouaner en faisant dans la
surenchère calomniatrice, balançant en plein secrétariat : « les
grévistes de ce matin sont téléguidés par FO pour casser la CGT et la lutte ! »
En balançant ces inepties, malgré sa garde prétorienne, il ne fait rien d’autre
qu’aggraver son cas. Des personnes présentes laissent pas passer : « si
eux sont FO moi aussi ! La grève de ce matin est plus que justifiée ! »
Les notes du cahier avant arrachage s’arrêtent là. L’article aussi. Suite la
semaine prochaine avec la narration clinique comme si vous y étiez de l’épopée
au siège de l’IUMM. »
UN CONCLUSION TYPIQUE DE L’ANARCHISME
SERVILE
Malgré certaines faiblesses, une
propension à défendre le NPA contre LO, la série d’articles du Monde Libertaire
pouvait laisser présager une conclusion détonante. Las ! C’est méconnaître
le fonctionnement éclaté et anti-centralisé de l’anarchisme, chacun doit parler
à tour de rôle, même en oubliant ce que le précédent a pu dire ou découvrir.
Ainsi ce n’est pas l’honorable témoin, quoique figurant sur place, Silien
Larios, qui est chargé non de conclure (un nanarchiste laisse toujours les autres
partis conclure pour lui) mais « relire » et faire « retour »
(c a d… marche arrière !) et laisser les conclusions… à la presse
bourgeoise. Titre : du N°1708 du 5 juin : Fin de conflit à PSA
Aulnay, Retour sur une grève à travers la presse !
Tout ce dont avait été témoin le
petit Larios a disparu comme par enchantement syndical, alors que la lutte a
été exprès maintenue « minoritaire », que les ouvriers ont été
trimballés comme bêtes de cirque et que les apparatchiks trotskistes avec leur
Joseph Mercier ont tout bradé : « … nous sommes heureux de constater
que, encore une fois, la lutte paie ». JP Mercier est cité ensuite comme
référence au bon compromis « donnant-donnant » par le plumitif Nathan[5],
rappelant la conclusion grandiloquente du salopard d’apparatchik « La
grève reste la meilleure arme des travailleurs ! ». Commentaire
bienveillant du Nathan : « C’est certain ! Et c’est d’ailleurs
loin d’être rien. Il est déjà difficile d’aboutir à un protocole, encore plus à
un protocole avec beaucoup de gains pour les travailleurs ». Plus
cire-pompe tu meurs. Nathan doit être un provincial éloigné et lire son Monde
Libertaire entre deux shits pour faire dire à l’apparatchik un mensonge
horrifique de sa part : « Jean-Pierre Mercier regrettera d’ailleurs »que
la grève ne s’élargisse pas à l’ensemble du groupe et de la filière automobile »
dans une interview à Libération le17 mai ». Le recopiage laconique des
infos retenues par la presse bourgeoise se poursuit et Nathan l’andouille ne craint
pas de passer pour un crétin par petites touches typiquement
utopiques-gauchistes : « La campagne présidentielle était une
formidable occasion de médiatisation des enjeux des fermetures d’usines »…
c’est le patronat qui aurait « maintenu le secret » (« faire en
sorte d’éviter d’ébruiter l’affaire ») : Mercier et ses acolytes
étaient au courant depuis deux ans et le même Mercier a tout planifié pour
éviter que la grève au départ s’étende au reste du groupe automobile en
organisant des balades ridicules et stériles pour disperser la force ouvrière.
Nathan le dingue s’en prend à « l’aile droite du PS », comme si cette
mafia n’était pas un tout bourgeois ! Puis délaye longuement sur l’hystérique
clown Montebourg et termine sur la « vitalité » des quêtes,
solidarité « hélas… pas suffisante pour faire perdurer le mouvement. La
détermination de PSA est grande et l’isolement des grévistes d’Aulnay est
certain. C’est une petite victoire assurément, mais une réelle victoire dont la
classe ouvrière avait bien besoin ».
J’ai toujours dit qu’il fallait
laisser les anarchistes provinciaux fumer leur shit tranquilles, mais vu que
ceux de la centralisation parisienne sont parfois bourrés au moment du bouclage
de leur riche magazine, cela expliquerait peut-être leur veulerie et leur
inféodation à l’idéologie dominante de la gauche caviar, pour laisser passer un
tel adoubement des trahisons incessantes des apparatchiks trotskistes et la
neutralité jubilatoire de leurs compères nanarchistes, juste là pour le fun[6].
[1]
Notre nanarchiste démontre en disant une demi-vérité temps sa nullité
politique. S’il est en effet scandaleux que l’apparatchik Mercier interdise à
Poutou de parler et d’apparaître politiquement au nom de la politique de
cimetière syndicaliste (tradition de la contre révolution, comme lorsque les
amis de Noske interdirent à Rosa et Liebknecht de s’adresser aux ouvriers dans les
usines), Poutou, que je connais, n’est ni Rosa Luxemburg ni un véritable
révolutionnaire – c’est un des lèche-bottes électoraux de la gauche bobard – les
moqueries des apparatchiks de LO contiennent aussi la vérité de la supercherie
politique du NPA. Et finalement sous couvert de la protestation naïve de
quelques grévistes contre le culot bureaucratico-stalinien des séides de LO (et
la prétendue intégrité du NPA) notre épistolier nanarchiste défend au bout du compte la même politique hypocrite
que… LO, en soutenant l’idée qu’il suffirait que les ouailles syndicalistes
cachent leurs badges à la con. Or, justement, contre les unités soumises qui
font taire toute critique et laissent les magouilleurs en chef comme Mercier
mener à leur guise une grève mystifiante au service de la paix sociale
gouvernementale, il faut se battre pour défendre ouvertement la politique de
critiques du trade-soumissionnisme stalinien, pour encourager les polémiques
courageuses, pour affirmer que la lutte de classe EST POLITIQUE et que ceux qui
renient cela sont les agents directs du Capital, des salopards. Cette exigence
est évidemment bien trop élevée pour les moutons bêlants de l’anarchisme
syndicalisant.
[2]
Phrase incompréhensible, qui recèle une coquille ; étonnant car les
pigistes nanarchistes sont de bons compositeurs et solides seulement en
orthographe.
[3]
TB ! Bravo ! (JLR)
[4]
Lors de mon intervention à la fête de LO, ce bouffon magouilleur était à la
tribune en face de moi, je l’ai parfaitement méprisé dans ma dénonciation du
simplisme anti-patron des apparatchiks gris de sa confrérie, en l’ignorant
superbement et en dénonçant « l’appareil »… stalinien, pas simplement
« néo » comme le concède notre brave nanarchiste.
[5]
Dont la carte de visite indique : Groupe Salvador-Segui de la Fédération
anarchiste. On n’ose pas dire de la part de, ou prise de position dudit groupe
Salvador-Segui, mais cela signifie qu’il aurait pu aussi être membre d’une
assoc de locataires de HLM et déblatérer ce qu’il lui passe par la tête.
[6]
La seule allusion à la grande mystification syndicalo-trotskienne est reléguée
en note comme fait secondaire et au mépris des successives pertinentes
annotations du collègue endormi Larios: « Un conflit entre la CGT et le
représentant de SUD a surgi durant le conflit. Il nous est difficile ici d’expliquer
le peu d’éléments connus sur ce sujet, mais nous nous devons de constater que
certaines divisions dangereuses entre syndicats combatifs perdurent et qu’elles
sont regrettables ». Un tel laïus révèle encore pourquoi les anarchistes
ne peuvent plus être révolutionnaires mais des queues de l’idéologie bourgeoise
dominante. Leurs chefs étaient pour la guerre en 14, en 1944 ils étaient juchés
sur les chars de Leclerc à l’entrée dan s Paris pour faire croire que des « blancs »
libéraient la France, en 2013 ils servent de bouffons aux syndicats bourgeois qui
leur lancent des miettes en riant.