Crise
de la petite bourgeoisie, ai-je dit dans mon article précédent,
plutôt que crise de la bourgeoisie. On pourrait aussi penser que
tout est chaos comme le radotent sectes religieuses et politiques, et
hop plus besoin de se forcer à réfléchir ni pour comprendre les
rapports de classe. Il est vrai qu'on nous offre en spectacle un
personnel politique peu crédible, non du fait de sa jeunesse ou de
l'usure de la tartufferie gauche/droite. Le renouvellement des
politiciens prend du temps, et la bourgeoisie paye aussi des
décennies de règne de sa gérontocratie politique, avec la
disparition massive de nombre de vieillards élus jusqu'au cimetière.
Qu'il n'y ait plus une tête qui dépasse à droite et à gauche pour
concurrencer sérieusement la clique au pouvoir n'empêche pas l'Etat
de se servir des pantins des sectes gauchistes et des héros de
l'anarchisme. Franchement que la fade Nathalie Artaud, le brave
Besancenot et son adjoint Poutou puissent figurer régulièrement
dans le bazar de Ruquier ou du lourdingue Bourdin, cela fait misère.
Où sont nos Marchais, Rocard, Deferre, et même tous les vieux
trotskiens soixantehuitards promus ministres ou députaillons qui ne
faisaient pas dans la figuration, tenaient l'affiche malgré leurs
mains sales ? Au lieu de quoi on ne déniche que de petits
figurants au discours étroit, certes honnêtes personnellement et
pas dépendant des banques ou du chef de clan élyséen.
Quoiqu'ils
soient tout de même utiles. Une démocratie républicaine digne de
sa corruption parlementaire et syndicale se doit de s'inventer des
opposants, même mineurs, même rigolos, pour affabuler le bon peuple
et le prolétariat. Macron dans la petite école provinciale ne nous
a pas pris pour des enfants, certes, mais pour des débiles. Il a
même fait croire à Jean-Pierre Lourdaud qu'il regardait son journal
de plouc à la mi-journée, tout en confirmant que les riches n'ont
pas besoin de président et qu'il n'est que le président des
français en général, donc que c'est les riches qui le président.
Les retraités à qui il pique 30 euros par mois, et qui n'en sont
pourtant pas morts, lui vouent une haine qui ne se transformera pas
en jacquerie de fauteuils roulants, et qui n'est pas encore théorisée
par les quadras de la résistance corrézienne artisanale.
La
réduction de la lutte de classe à une grève complètement
artificielle pour préserver un statut datant des années
staliniennes de l'après guerre – bafouant toute tenue d'AG
décisionnelle – est complétée par le charivari gauchiste autour
des aventuriers zadistes et de leurs exploits dans la lutte urbaine
guévarisée à la campagne, qui est franchement ridicule et
n'intéresse même pas le roi des écolos Hulot. Les médias ont
vraiment du mal à trouver une similarité avec l'étudiant de 68
avec le « prolétariat » voire une convergence d'intérêt
avec les hommes papys grenouilles de NDDL pour toute cette couche
d'étudiants floués de la petite bourgeoisie, déjà éliminée
avant de pouvoir mettre un pied à la fac, qui réclame sans rire 10
de moyenne d'office pour tous, et dont des profs ont même proposé
de leur mettre 20/20, ce qui serait un bon début pour la nullité
des diplômes qu'on leur prépare et un CV plus titré pour pôle
emploi. Ils feront comme nous les fils d'ouvriers bacheliers, après
68, ils apprendront à devenir hommes de peine, et à jouer des
coudes dans la raréfaction des boulots de merde ! Les pauvres
ils deviendront visibles pour des années de désillusions et de
pénibilité, et sans doute pour une grande part, grandira en eux une
conscience de classe révolutionnaire et pas réformiste zadiste !
L'Etat
bourgeois nous amuse à inventer des héros policiers (ce qui leur
fait une belle jambe dans la tombe) mais aussi elle nous sert des
héros anarchistes, qui se croient tels et qui sont finalement eux
aussi baisés comme le flic de base.
A
DES AGITATIONS SANS TETE DES INVISIBLES HEROS qui POSTULENT à la
visibilité... émeutière !
Un des meneurs de la croizade |
Revoilou
nos insurrectionnalistes du verbe traités comme des héros à leur
tour ! Ayant écrit de nombreux articles par le passé sur les
invisibles, au sens classique, c'est à dire les prolétaires
anonymes, les laissés pour compte, enfin tout ce prolétariat qui ne
compte pas, qui n'existe pas pour le pouvoir, ses médias et ses
lèche-bottes ou contestataires divers, je ne pouvais que me moquer
de ces marginaux anarchistes sans principe qui se sont mis à
récupérer le terme pour faire les beaux face aux médias menteurs
et à la justice de classe aux ordres1.
En 2008 j'avais dénoncé la lâcheté de la presse dans son
acharnement à hurler au complot terroriste avec cette ignoble
vieille mystification de l'antiterrorisme2 .
J’ai
en même temps démonté petit à petit le délire idéologique des
anarchistes verbeux (et dans mon livre The end), puis lassé de leur
pipolisation je suis retourné à la position du milieu maximaliste :
pas de soutien à l’Etat bourgeois ni aux petits bourgeois
anarchistes… qui s’en tirent toujours ; comme le confirme
leur béatification présente par le chœur des serviteurs de la
gauche au pouvoir3.
J’avais
analysé dans plusieurs textes sur ce blog encore consultables
plusieurs épisodes de l’affaire de Tarnac. Le 19 novembre 2008,
sous l’intitulé « Les campagnes anti-terroristes sont sur
les rails » : « L’Etat sarkozien ne défaille ni
ne déraille en montant de bric et de broc une nouvelle affaire
Dreyfus – vieux modèle de machination nationaliste qui a inauguré
tant de provocations et de complots bien réels pour museler les
masses – l’affaire de Tarnac (corrèze, France 2008). L’Etat
bourgeois machine toute l’affaire avec la plus totale arrogance et
en toute impunité, c’est clair maintenant. L’Etat bourgeois est
une structure à vocation terrorisante. Pourquoi revenir sur cette
lamentable persécution d’éléments marginaux ? Alors que le même
Etat agite déjà de possibles (vrais) attentats terroristes talibans
? D’abord parce que reste sous-jacente et encore confuse la riposte
de classe au début de la douche de licenciements et de paupérisation
absolue. L’Etat supprime de plus en plus les allocations chômage
en même temps que la retraite, et il veut en même temps terroriser
toute riposte de masse, en sabotant par l’amalgame anarchiste la
nature de la lutte nécessairement conflictuelle et violente et en
terrorisant les prolétaires (suggérons à la police d’arrêter
tous ceux qui possèdent un exemplaire de ce texte subversif que
reste de Manifeste communiste de 1848 »4.
Je
peux sans honte encore me recopier pour vous éviter de zapper sur
mon blog :
« Les
anarchistes de Tarnac ne sont pas clairs du tout politiquement, je
n’arrive pas à me défaire de ma méfiance quant à leur base
culturelle ésotérique et quand je tombe sur leur revendication de
l’héritage « gauche patriotique » je me contrefiche de
la durée de leur emprisonnement. Je suis le seul alors à rappeler
l’acte terroriste du PCF en 1947 - LE DERAILLEMENT DU TRAIN
PARIS-TOURCOING (3 décembre 1947) – qui aurait pu servir de lot de
consolation pour tous ceux, pas forcément le clan à
Coupat-Agambem-Hazan, qui, psychopathes anars, y pensaient vraiment
avec joie ! Dans le film de Mosco, l’ex-bonze Auguste Lecoeur
narre cette vilaine affaire du sabotage du train express
Paris-Tourcoing. On est encore en pleine grève des mineurs. Un
militant d’Arras «informe » le secrétaire de section du PCF
qu’un train au départ de Paris va livrer des centaines de Gardes
mobiles pour réprimer les grévistes. Le temps de la résistance
n’est pas loin et les cheminots CGT savent comment faire dérailler
un train. Une équipe accomplit le «boulot ». Le train déraille,
fait une vingtaine de morts (21 ou 24) et une quarantaine de blessés.
Le train n’était composé que de voyageurs prolétaires. L’émotion
est considérable. Lecoeur convoque le secrétaire de section, Rena
Camphin pour explication. Celui-ci lui aurait répondu qu’il ne se
considérait pas complice mais qu’il « n’avait pas eu la force
politique de l’empêcher ». Lecoeur ment-il pour dédouaner le
comité central ? Il ne faut pas oublier que le PCF est extrêmement
hiérarchisé, et que ses repentis sont l’objet de menaces de mort
si certaines de leurs révélations vont trop loin (…) »5.
Et
voilà que je trouve le fond de l’argumentation très PCF de nos «
insurrectionnalistes » (…): « Le pouvoir centralisé qui tente de
se mettre en place au niveau mondial ne possède aucune légitimité
démocratique » (!?), du Fidèle MT Buffet pur ! Ensuite comme le
Big Brother du «marketing » veut anéantir toute l’espèce
humaine : « la résistance doit s’organiser » ! Ah tiens la
résistance bourgeoise, celle de Papy Hessel, l’idole des jeunes
bobos « indignés » :
«
Cependant si l’on veut qu’elle soit constructive (la résistance)
et ne stagne pas dans des émeutes incohérentes et acéphales ou du
terrorisme stérile, cette résistance doit être impérativement
organisée (…) L’insurrection qui vient doit être conçue,
réfléchie, méthodique et rationnelle », en particulier en mettant
au point le même système d’espionnage et de contre-espionnage des
flics. Extraordinaire le progrès théorique accompli depuis le
gentil breuvage tarnacien multi-édité par ce con de Hazan. A croire
que nos anonymes ont bien lu mon « The end » où je me foutais
royalement de leurs bagarres de rue et fuites de collégiens face aux
charges de CRS ! Mais la « progression théorique » est encore plus
minable que les vieux écrits du merdeux Coupat, la référence
pratique c’est la Résistance stalinienne : « Un modèle
d’organisation nous a été proposé par l’histoire : il s’agit
du conseil national de la résistance (CNR) formé à la suite de
l’appel du 18 juin du Général De Gaulle en exil qui rassembla des
hommes et des femmes de toutes origines politiques, sociales,
confessionnelles, pour lutter contre l’envahisseur nazi (…) La
guerre a donc bien été déclarée. En réponse nous voulons par ce
texte apporter notre pierre à un deuxième futur Conseil National de
la résistance (…) Notre but est de fédérer dans une Union sacrée
toutes les volontés de se battre contre l’ennemi commun, qui prend
aujourd’hui le visage de ce Nouvel Ordre Mondial (NMO) fondée sur
la stratégie du choc, le chaos planifié, les crises économiques
programmées… pour justifier la surveillance concentrationnaire des
populations». Le dernier paragraphe est de la phrase romantique
juvénile. Le capitalisme actuel serait donc un nouveau nazisme ?
Canular ? Rédaction par un policier bourré ? Se prennent-ils au
sérieux? En tout cas le prolétariat ne peut pas considérer ces
potaches comme autre chose que des enfants de bobos qui s’ennuient,
en attendant la fin de leurs études ou parce qu’ils ont obtenu des
diplômes qui ne servent à rien ».
UNE
MEME UTILISATION MAIS A L’ENVERS DE L’AFFAIRE DE TARNAC
« Agamben
et la petite Yildune ne font au demeurant que s’aligner et se
cacher derrière la nouvelle version en vogue du « complot »
- « Le secret le mieux gardé de l’affaire de Tarnac »
- l’Affaire Mark Kennedy, espion anglais « infiltré au
coeur des mouvements altermondialistes et environnementalistes
européens ». Les « arcanes de notre temps »
vérifient les vrais subversifs : « On peut dresser
de l'affaire de Tarnac plusieurs généalogies également
scandaleuses, et presque également barbouzardes, mais la plus
significative politiquement est celle qui part de Mark Kennedy : car
c'est elle qui en dit le plus long sur les arcanes de notre temps.
Mark Kennedy travaillait officiellement pour la National Public Order
Intelligence Unit, un service de renseignement britannique créé en
1999 afin de combattre
le retour de la contestation écologiste et antiglobalisation au
Royaume-Uni ».
Suit le détail des banalités complotistes éculées agrémentées
d’une critique peu coûteuse de la démocratie bourgeoise au profit
d’un marginalisme obscur: « Les techniques de surveillance
humaine comme l'électronique à disposition doivent être
suffisamment étendues, sophistiquées et partagées. Et comme ces
techniques "préventives" ne sont elles-mêmes guère
compatibles avec l'ordre réputé démocratique, il faut s'organiser
en marge de celui-ci ».
Ah
l'apologie de la marge surveillée jusque dans les chiottes en
cartons de Notre Dame des Landes !
« La
semaine dernière, l’organe des bobos haut de gamme, Le Nouvel Obs,
s’était intéressé à la base théorique de nos petits bourgeois
émeutiers dits « ultra-gauchistes » et de leurs quelques amis du
lumpenprolétariat (ex-taulards politisés maos comme on le verra
plus loin). Sous forme publicitaire – « Spectres de Julien Coupat
» -le pigiste du Nouvel Obs se livrait à une nouvelle description
de la « légende de Julien Coupat » (vous vous souvenez ? le
prétendu coupeur de caténaires mais surtout coupeur de cheveux en
quatre en matière littéraire), pour évoquer un « faux » ( ?)
nouveau « Comité invisible » qui ferait un tabac chez tous les
hackers et mordus des « sites subversifs mal pensants » sur le web
depuis l’été. L’œuvre qui circule – Ingénierie sociale et
mondialisation (et non pas indigeste total ou indigent indigeste) –
est qualifiée de « samizdat d’une quarantaine de pages
paranoïaques et brillantes ». Il n’est en fait qu’une copie
conforme du brouet potache et morveux «L’insurrection qui vient ».
Je vais y venir. Le pigiste du Nouvel Obs, qui est rétribué à la
pièce pour tout article en faveur des merdes qui encombrent les
rayonnages de la FNAC ou de Gibert, se devait par contre de mettre
sur la devanture le dernier produit du crétin Hazan : « Tout a
failli, vive le communisme ». Cette compil de la revue des p’tits
couns de Coupat « passe au lance-flamme les grandes figures de
l’anticapitalisme boboïsant des années 2000, ainsi les groupies
de Toni Negri ou les alters d’Attac » comme les soixantehuitards
devenus bons démocrates. De même « toute la mythologie ouvriériste
est à bazarder » en se reposant sur les cours de M.Foucauld. Le
pigiste ne manque pas de savater tous ces radicaux de préau d’école
avec superbe : « On ne s’interdira pas d’y déceler de sérieuses
traces de nihilisme adolescent ».
L'Obs
veut bien les interviewer mais leur pisse dessus en même temps.
« Ce
nihilisme adolescent on le retrouve dans les 40 pages du « faux
comité invisible », dont 90% de la démonstration, s’appuyant sur
des citations de psys ou de parfaits inconnus pour faire cultivé,
repose avec un ton doctoral et super-prétentieux sur la théorie du
complot sophistiqué » : « Ainsi, d’une activité d’inculcation
d’un système de valeurs, une Loi, divine ou républicaine, la
politique s’est déplacée vers les questions purement techniques
d’ingénierie des comportements et d’optimisation de la gestion
des groupes ». D’une banalité à couper le souffle le pensum ne
fait que reprendre la théorie gauchiste de la « manipulation
subliminale » pour esquiver encore tout raisonnement politique
contre la bourgeoisie : « grâce à ces nouveaux outils, ajoutent
nos ingénieurs anarchistes, les élites politiques des pays
industrialisés ont ainsi pu faire l’économie de toute forme
d’axiologie ( ?), de discussion sur les valeurs, les idées, le
sens et les principes, pour ne se consacrer qu’à une technologie
organisationnelle des populations ». Nos techniciens de la nouvelle
ingénierie n’ont pas inventé l’électricité mais la nouvelle
lumière : « rs politique est devenue en 2009 l’art d’automatiser
les comportements sans discussion ». Ces invisibles techniciens
anarchistes, plus phraseurs que véritables ingénieurs d’ailleurs,
nous prennent par la main pour « une excursion au travers de ces
mutations du champ politique ». Dans ce train fantôme on va
rencontrer de petits monstres comme Attali, Crozier, Sarkozy, Warren
Buffet, et on nous fera des guilli-guillis avec des militaires assis
sur des micro-ordinateurs pour mieux « fliquer » la population. La
même idée est répétée inlassablement : programmation et
conditionnement des petits hommes verts que nous sommes devenus. Les
commentaires issus du basisme gauchisme le plus primaire fleurissent
parfois, comme pour justifier le bris de vitrine des banques :
celles-ci ont « manipulé les Etats », ce sont elles qui ont
déclenché la panique bancaire de 2008 ! Pour atténuer la violence
d’une telle « révélation » nos rodeurs anonymes s’appuient
sur le «marxiste » (tendance Sarkozien) Alain Minc et son célèbre
pamphlet bolchevik » « dix jours qui ébranleront le monde » !
Mais aussi les témoignages de Charlie Hebdo, Clausewitz, Michel
Camdessus, Denis Kessler, Kurt Lewin, Jean Monnet. Quelle culture ma
chère ! Et on apprendra aussi ce que signifient « tittytainement »
et surtout le « Social Learning » formidable découverte
psychosociologique. On sera enclin à relire Gustave Le Bon. On
s’inquiètera du « hacking social » des classes dirigeantes. La
théorie du démarcheur colporteur – le pied dans la porte – vous
explique ensuite comment vous avez fait pour vous coincer vous-mêmes
les doigts dans le « système marketing» (simple traduc du concept
gaucho-bovéiste de l’immonde « sté marchande »). Passons
sur le « mind control », le « virtualisme », le «
reality-building » et les considérables contributions à la pensée
ultra-bobo moderne mais marginale des Foucauld et Agamben.
Les
post-ados qui ont réalisé ce pauvre texte poussif bourré des
citations de tous les ânes connus ou moins connus s’avèrent tout
pénétrés de leur lecture ingénue de Georges Orwell (et son
mauvais roman anti-stalinien «1984 » comme des amis de l’idiot
éditeur Hazan, qui leur servira aussi la soupe, dont l’apport à
l’étude de l’aliénation moderne est au moins aussi considérable
que celle de pépé Maspéro). L’affaire de Tarnac est devenue le
nec plus ultra de la nouvelle école insurrectionnaliste, son congrès
de 1903, sa « répétition générale » face à la « structure
psychotique » du pouvoir. Toute l’argumentation de la page
s’appuie d’ailleurs surtout sur un article de l’Huma de la
camarade Fidèle Buffet (sans Che Besancenot pourtant). N’étant
pas capable intellectuellement de résumer les pages qui suivent, je
saute à la conclusion : « la résistance doit s’organiser »
!
- « Cependant si l’on veut qu’elle soit constructive (la résistance) et ne stagne pas dans des émeutes incohérentes et acéphales ou du terrorisme stérile, cette résistance doit être impérativement organisée (…) L’insurrection qui vient doit être conçue, réfléchie, méthodique et rationnelle », en particulier en mettant au point le même système d’espionnage et de contre-espionnage des flics, donc les principaux ennemis qu'il faut concrètement caillasser comme fin en soi et pour soi. Extraordinaire le progrès théorique accompli depuis le gentil breuvage tarnacien multi-édité par ce con de Hazan. A croire que nos anonymes ont bien lu mon « The end » où je me foutais royalement de leurs bagarres de rue et fuites de collégiens face aux charges de CRS !
- Hélas la classe ouvrière ignore facéties, haines diverses, névroses, pirouettes littéraires et fumettes des insurgés indignés ! Quand bien même ils prêchent pour « notre classe » (la bobologie acoquinée) + les casseurs de tout poil et les voilés de toute banlieue. Mao ne disait-il pas : « il faut mettre le feu à la plaine » ?
« Malheureusement,
comme similitude aussi, nous subissons de plein fouet la non
reconnaissance, par notre classe, par nos frères de chaîne en lutte
dans une région, de la lutte d'autres prolétaires dans d'autres
zones du monde ! Et pourtant, le prolétariat entier, sur toute la
surface de la terre, est concerné par chacune de ces luttes ! Envers
et contre toutes les idéologies bourgeoises, nous affirmons que ces
luttes sont nôtres, sont l'expression de notre classe. Le présent
texte affirme haut et fort que ce sont nos frères de classe qui se
sont battus dans la rue et continuent à le faire ! (…)nous
affirmons que le prolétariat n'a pas d'autre choix que d'abattre le
capitalisme, l'ensemble de cette société de merde ! Il n'y pas de
porte de sortie, il n'y a pas de choix pour nous tous, prolétaires,
sinon de faire ce que nos frères de classe dans les cités ont fait
: tout foutre en l'air, point barre ! Sans tortiller du cul.(…)Oui,
mille fois oui, les casseurs, les cailleras, les sauvageons... sont
le prolétariat dans ce qu'il a de plus intense, de plus beau : la
haine totale, la rage totale contre cette société
!
En novembre 2005, la multiplication des foyers émeutiers et la
rapidité de l'extension géographique de la lutte exprime que, dans
les actes, il y a eu un dépassement des divisions raciales,
religieuses, des rivalités de quartier »
En
2014 avec comme intitulé : L'insurrection qui revient de loin –
La
marmelade gauchiste poudrée de références stalinoïdes était
soulignée, au point que le trostko-libertaire Besancenot regrettait
de ne pas les avoir soutenu au début.
« La
référence à une autre société n’est jamais la tentative
bolchevique ni les débats du courant maximaliste de la dite Gauche
communiste (Pannekoek, Appel, Bordiga, Bilan, etc.) mais les resucées
du stalinisme, les bobards des anars espagnols, les coopératives de
la misère en Amérique du Sud et les acquis médicaux de la
dictature castriste : « … après la révolution cubaine
on a vu la médecine de ce pays devenir la meilleure d’Amérique
latine la mortalité infantile baisser au niveau des pays industriels
le tout sans injection particulière de crédits ». La
profession de prestidigitateur est une profession de menteur habile.
Hazan est Garcimore, aucun coup n’est destiné à marcher pour la
plus grande joie du spectateur. La médecine merveilleuse de Cuba
n’est que de la propaganda castriste. Les médecins venézueliens
en particulier étaient pris en otage, leur salaire envoyé au pays
pour leur famille et la misère cubaine toujours plus belle au soleil
du stalinisme exotique même si la mortalité infantile avait baissé.
L’illusionniste anarchiste se trahit toujours par ses références
au présent pour ne pas passer pour un hippy utopiste. Son
raisonnement de marginal hors des réalités de classe et son déni
de l’histoire réelle de la théorie marxiste insurrectionnelle
veut se moquer du monde mais fait rire de son tour de passe-passe
raté".
L'antitarnacisme
primaire aurait-il suppléé à l'antiterrorisme vacillant à la
veille du bashing de la SNCF ?
C'est
ce que sur quoi je m'interrogeais dès fin mars de cette année :
Les « invisibles vont-ils réussir là où les communisateurs
ont échoué ?6
Sous-titre : Des
épiciers littérateurs anarchistes remis en vedette7
et
un drôle de calendrier pour une grève bizarre, perlée, en
pointillé, inventée par les zèbres des syndicats gouvernementaux.
COMITARDS INVISIBLES : LES AVENTURES SURNATURELLES ET ZADISTES
DE CONCOMBRE MASQUé.
Remplaçant
le désuet combat de classe, l'occupation zadiste est la
fragmentation « qui pointe vers ce que nous appelons
« communisme » : c'est le retour sur terre »,
donc en occupant les terres reprises au capitalisme ! Suffisait
d'y penser pour être vraiment communiste !
Que
propos(ait) notre concombre masqué face à la bulle navrante du
smartphone dans « la foule solitaire sérielle des transports
en commun (…) une bulle qui immunise contre tout contact, en plus
de constituer un mouchard absolu » ?
- « S'organiser véritablement n'a jamais été autre chose que s'aimer ».
Une
argumentation tarnacienne à mourir... de rire ! Avec cette
autre recopiage de nos pauvres communisateurs : « Le
communisme est le mouvement réel qui destitue l'état de choses
existant ».8
En
attendant, la fin du travail prônée comme solution par nos trimards
d'épicerie provinciale et architectes des cabanes bambous à
zadistes confirmés, il suffit « d'être présent au monde »
et de vivre on ne sait comment9.
Depuis une cabine de la ZAD, en cageot et ficelles, il faut
préciser : « Nous ne pouvons avoir recours à des
structures qu'à condition de les trouer »10.
Les murs en carton de la cabane zadiste ? Car, tout est dans les
mots et la radicalité dans le vague total : « La seule
mesure de l'état de crise du capital, c'est le degré d'organisation
des forces qui entendent le détruire ».11
VICTOIRE
OU MISERABLE FIN ?
Le
procès terminal des épiciers anarchistes ne mobilisa pas toute la
devanture médiatique ni ne permit de traiter – la police de
l'ombre le souhaitait - que l'on qualifie les pauvres grévistes de
la grève à compter des perles, de « preneurs d'otages »
ni de terroristes, mais la justice bourgeoise n'était pas du tout
déconfite comme le crurent les nombreux gauchistes immatures, bien
au contraire la relaxe permettait de relooker une institution pourrie
fondamentalement par le fric, la collusion avec le pouvoir et la
corruption de tous les avocaillons friqués. La joie de Yldune
entourée de micros et de caméras ne se lira jamais sur les visages
milliers de condamnés injustement, ni de toutes ces femmes victimes
de maris pervers narcissiques qui gagnent toujours leur procès car
l'injustice « justice » est fondamentalement perverse et
narcissique12.
Elle ne fait qu'appliquer les textes ! Elle est cruelle et
inhumaine, comme elle l'a été avec ces pauvres zéros zadistes,
mais si leur peine a été interrompue, rien ne changera pour les
milliers de victimes de l'ordre bourgeois.
L'utilisation
de la relaxe ne visa pas non plus à glorifier une quelconque voie
révolutionnaire de classe « exemplaire », par exemple
pour saluer la grève totalement bureaucratisée des cheminots –
artificiellement encadrée par les bonzes et sans décision d'AG –
mais donner la parole à l'adjointe du héros corrézien, la nouvelle
héroïne Yldune Lévy, toujours par l'entremise du vendeur de
voitures et de maisons de luxe, Le Nouvel Obs. Tribune de luxe comme
dix avant, la femme libérée est conviée à venir faire part de sa
vision révolutionnaire et de l'exemple à suivre : les fermes
libérées de la croizade nantaise. Avec son affreux galure la nana a
quelque chose de sectaire et un ton empreint de religiosité. Une
victime peut être aussi une bigote.
Dix
ans auparavant l'insurrection menaçait, mais si le mot est inusité
et quelque peu désuet, il y a quelque chose de révolutionnaire à
asperger d'acide les flics et à défendre des cabanes de clochards :
« S’il
y a un enseignement à retenir, c’est qu’il ne faut jamais
lâcher. Toujours continuer à se battre, quelle que soit la
situation. Qu’on soit au fin fond des geôles de l’Etat, en grève
contre une libéralisation de l’économie, en lutte à
Notre-Dame-des-Landes… Ce qui est en train de se jouer, là, c’est
notre avenir à tous ».
Il
y a surtout quelque chose de léninien dans les propos de la petite
Yldune, ses années de persécution judiciaire lui donnent la
légitimité pour se placer à la tête du « mouvement »
(queue contestataire) en France : « Ce qui s’est joué
dans notre affaire, c’est la possibilité de lutter en France. Et
nous avons su lutter, que ce soit dans cette bataille judiciaire,
dans la rue, dans les mouvements sociaux… ». Oui à coups
d'homélie et de déclarations fière à bras et d'un grand vide !
D'ailleurs
l'antiterrorisme ne les désignait-il pas comme les chefs du
prolétariat ? :
-
« L’antiterrorisme, c’est une opération contre la
population dans son ensemble : c’est le vieil adage "en
taper un pour en effrayer cent". C’est une technique de
gouvernement qui visait à nous isoler de la population, à nous
désigner comme des monstres. D’ailleurs, et c’est une des choses
les plus belles dans cette affaire, c'est que loin de nous isoler,
elle a permis des rencontres, partout ! »
Des
rencontres avec le prolétariat ? Certainement pas.
-
« Je crois à une perspective révolutionnaire, c’est-à-dire
une transformation de l’ordre des choses ».
Le
qualificatif de marginale lui pèse : « ma formation
d’archéologue me permet de mesurer que ce qu’on nous présente,
c’est-à-dire le capitalisme et l’Occident, ne sont pas la seule
possibilité d’organisation à travers l’espace et le temps. Il
est nécessaire de s’engager, de se mettre en mouvement partout où
nous nous trouvons. Nous ne sommes pas séparés du monde ».
Mais
si mais si tu es séparée du monde réel dans ta petite secte et
votre mouvance hippie ringarde !
- « Et oui, il y a d’autres possibilités pour le futur que celle qu’on nous présente comme une fatalité. Prenons l’abandon de l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Qu’est-ce que ça a rouvert ? La possibilité d’une victoire politique. Dans ma déclaration, j’ai également cité les facs occupées, les piquets de grève ».
Les
invisibles deviennent enfin visibles mais pour nous tenir le même
discours que n'importe quel mao, trotskiste ou syndicaliste basique :
« on va vous diriger, on sera à la tête de tous les
mécontentements ou du moins leurs traducteurs poétiques au fond de
nos cabanes dans les bois ».
Témoignage
émouvant, dit la presse, d'une qui revient de loin, pas de
l'insurrection qui venait mais de la prison en attendant de tout
casser « par tous les moyens » :
« J’ai
voulu leur dire qu’il faut rester debout quoi qu’il arrive. Que
c’est très dur, mais qu’il faut se battre. Et qu’une des
seules armes qu’on a contre leur folie c’est d’être ensemble,
nombreux et nombreuses, multiples, de déjouer les représentations,
et d’agir par tous les moyens ».
A
quoi servent les campagnes anti-terroristes de la bourgeoisie ?
Je
mentirais si je disais que je suis en désaccord avec tout ce que
disent des victimes devenues visibles. Les campagnes anti-terroristes
actuelles, comme celles d'hier, permettent de justifier le
renforcement de l'Etat qui ne peut se permettre de frapper aussi
violemment directement contre la classe ouvrière, une classe
ouvrière encore interloquée et impuissante, et frappent sur des
éléments confus, pétitionnaires de l'émeute et pas dangereux du
tout pour la pérennité de ce même Etat.
La
hiérarchie policière est un des rouages les plus pernicieux et
corrompu de l'Etat.
Sarkozy et Villepin l'ont compris, et avant eux Mitterrand et Chirac
: tenir la Place Beauvau, c'est tenir la police, les RG, la DST et
les préfets, bref une machine de guerre et une mine d'informations
compromettantes. La Place Beauvau, lieu de tous les secrets de la
République, est le point de passage obligé pour tout présidentiable
qui se respecte13.
Comme le sommet est hyper pourri14,
contrairement aux ouvriers, les flics votent massivement aux
élections syndicales pour espérer être un tant soit peu défendu
dans leur avancement et dans les « accidents » du
travail.
Je
n'épiloguerai pas ici sur le ratés de l'antiterrorisme, dont la
presse bourgeoise se fait une spécialité … pour faire croire
qu'on pourrait être mieux protégé des tarés assassins que ni les
trotskistes ni les tarnaciens ni Médiapart ne dénoncent lors de
chaque attentat15,
car la vengeance post-colinialiste et anti-raciste est éternelle
comme la bêtise religieuse de toute l'intelligentsia de la gauche
caviar.
ANNEXE :
les arguments des petits bourgeois sur les campagnes
anti-terroristes.
Nidal
Taibi, pour les Inrrockuptibles, un canard en déficit tenu à bout
de bras par le trust Le Monde, sert la soupe à un ancien employé de
Médiapart, auteur de “Tarnac, magasin général” , David
Dufresne s'est longtemps penché sur l'affaire de Tarnac. Prévenus,
enquêteurs, habitants de la commune Tarnac, il les a tous
rencontrés :
« …
vous
avez défendu dans une précédente interview que l'affaire de Tarnac
c'est “l'antiterrorisme
bras armé de la politique”.
Pourriez-vous développer ce point ?
Étymologiquement,
par “police”
on entend gestion de la cité. Il y a plusieurs sortes de polices.
Parmi lesquelles deux sont éminemment politiques : la police du
maintien de l’ordre et celle de l’antiterrorisme. Deux polices
que j’ai étudiées pendant des années. Précisons par ailleurs
qu’il n’existe pas de définition universelle du terrorisme. A
l’ONU, par exemple, il n’y en a pas. Parce que le terroriste de
l’un est le résistant de l’autre. Alors évidemment, aujourd’hui
en France, avec tous les attentats qui ont été perpétrés -
à Nice, au Bataclan, à Charlie Hebdo, au magasin Hyper Cacher, à
Toulouse -, c’est très délicat d’en discuter. Je reste
bouleversé comme chacun par ces actes sans nom. Mais l’on se doit,
tous, de raisonner. Or, dans le cadre de mon enquête sur
l’affaire dite de Tarnac, tous les protagonistes de la machine
antiterrorisme que j’ai rencontrés, police, justice, et autres, se
situaient, fatalement, d’un point de vue politique. Dans cette
affaire, on n'est pas dans le droit commun. Ce n’est pas un
braquage qui est examiné, mais un mode de pensée. Un mode d’action.
Des modes de vie. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir
qu’aujourd’hui l’antiterrorisme est devenu un
mode de
gouvernance en France (TB ! JLR). La vie politique et sociétale
entière est axée sur l’antiterrorisme. Sarkozy, Valls, Collomb,
même combat.
Et si elle les préférait à ses flics? |
Dans
“Tarnac,
magasin général”,
j’avais souligné comment les fonctionnaires de la DCRI (La
direction générale de la Sécurité intérieure) étaient en
service commandé. Ils exécutaient les ordres. Les grands patrons du
renseignement étaient obligés d’alimenter le ministère de
photos, de documents, concernant des groupes présentés comme
terroristes. La DCRI, fleuron de Sarkozy, était vendue par ce
dernier comme un “FBI
à la française”.
On se focalisait notamment sur l’ultragauche. Un vieux fantasme de
la droite classique. Dans son imaginaire, quand la gauche de
gouvernement se trouve en état faiblesse - c’était le cas au
début du quinquennat Sarkozy -, l'extrême gauche retrouve du
succès.
Sur
l'antiterrorisme :
« Depuis
15 ans, chaque attentat est utilisé pour effacer pas à pas toute
trace de dissensus.
Chaque nouvelle attaque est mobilisée afin de refaire une unité
nationale toujours plus problématique, pour un temps toujours plus
bref. À la pacification des mœurs répond la massification des
peurs. On se souvient encore du rehaussement opportun de l’indice
de la « menace terroriste » par Brice Hortefeux au tout
début du mouvement contre la réforme des retraites en 2010. Une
obscure fatalité veut que chaque grande explosion d’anticapitalisme,
depuis 15 ans, se trouve opportunément refoulée par telle ou telle
explosion de « terrorisme ». Le souvenir du contre-sommet
de Gênes a été presque instantanément balayé par l’attaque du
11 septembre ; celui de Gleneagles en Écosse, en 2006, par
l’attentat du métro de Londres. Et si nul n’a entendu parler, en
France, de la manifestation qui a secoué le cœur financier de
l’Europe à Francfort en 2015, c’est en grande partie du fait de
la fusillade du Bardo à Tunis le jour même. On s’imagine très
bien ce qui serait advenu du conflit du printemps 2016 si l’État
avait pu alors se mettre sous la dent quelque massacre plus ou moins
revendiqué par l’État Islamique. Rien de nouveau, à vrai dire,
sous le soleil. En 1899, Francis de Pressensé écrivait déjà au
sujet des lois scélérates16 :
« La
France a connu à plusieurs reprises, au cours de ce siècle, ces
paniques, provoquées par certains attentats, savamment exploitées
par la réaction et qui ont toujours fait payer à la liberté les
frais d’une sécurité menteuse. »
Ce qui est plus nouveau, et plus déstabilisant, c’est de voir
l’État Islamique chasser sur un terrain qui fut longtemps le
privilège de la cause révolutionnaire : la promesse d’une
vie radicalement autre alliée à une foi dans la cause qui va
jusqu’au point d’accepter de mourir pour elle ».
ON
RETROUVE L'ARGUMENTAIRE DES INVISIBLES ici :
http://www.lesutopiques.org/revolutionnaire-savoir-lantiterrorisme/
L'auteur
invisible, tout en jouant au faux modeste – on remarquera que
l'auteur gauchiste dit nous et qu'on ne sait toujours pas qui est ce
« nous ». Il se prend pour le centre du monde, un monde à
la big brother où quiconque, bourgeois et prolétaires est
« fliqué », un « 2984 » en quelque sorte.
Les invisibles ont « tout prévu », bagarres de rue,
insultes contre les musulmans et immigrés (nos frères en croyance
insurrectionnelle...). L'antiterrorisme est un mode de gouvernement,
certes, mais il n'est pas le seul, il est momentané et aléatoire
contrairement à ce que croit le cagoulé. La répression que
s'autorise l'antiterrorisme gouvernemental ne vise pas la classe
ouvrière ni à la terroriser – les attentats oui – mais vise à
faire croire qu'elle est défendue dans l'union nationale. La classe
ouvrière et même la population en général ne se sent pas
terrorisée quand elle voit débouler des escouades pour cerner des
terroristes, elle en redemande elle quand nos zigotos invisibles
seraient plutôt du côté des « héros islamistes »...
L'antiterrorisme n'a pas toujours la même fonction, on ne peut pas
mettre sur le même plan les événements pendant la guerre d'Algérie
ou même sous l'Espagne de Franco avec une stratégie terroriste
mondiale et qui masque la nécessité de reprendre la guerre
mondiale. Il y a également un problème de civilisation que ne
veulent pas voir les gauchistes à la suite de l'intelligentsia du
PSG, où face à la crise migratoire embourbée avec l'islam, on ne
nous propose plus que l'arriération multiculturaliste ou
l'arriération nationale. Il faut lire tout ce charabia pour mesurer
le taux d'idéalisme de ces individus et les justifications
invraisemblables et irréelles qu'ils fournissent pour « justifier »
leurs compères plus que violents mais tueurs sans vergogne des
armées dispersées de la guerre géopolitique du pétrole, qui sont
« rétribués » par les imams des pétromonarchies. Enfin
j'en termine avec cette salade de tous les mécontentements
catégoriels que le marginal croit englober dans une même révolte
(plus insurrection?) « pour vivre sans gouvernement »...
en plantant des choux en Bretagne et en élevant des chèvres au
Larzac ! Mais par pitié, n'y mêle pas les grèves et les
formes de lutte indépendante de classe du prolétariat !
« …
nous soutenions que « l’antiterrorisme
n’a rien à voir avec le “terrorisme“. Il s’agit d’une
technique de gouvernement
» (Les
habits neufs de l’ennemi intérieur,
15 mai 2008). Par la suite, une fois dans les fers, nous n’avons
cessé de le répéter : ce montage ne nous visait pas
centralement nous, qui n’étions qu’une menace très relative,
mais l’ensemble de la population, qu’il s’agissait de mettre au
pas. Il importait, en faisant un exemple, d’inaugurer un nouveau
traitement terrifiant de toute insubordination déterminée. Il faut
croire que, si tant de gens qui ne partageaient pas nécessairement
les vues de L’insurrection
qui vient17,
nous ont alors soutenus, ce fut en vertu d’une telle prescience :
si cette opération marchait, sa logique ne pourrait que s’étendre
rapidement, par cercles concentriques, à bien d’autres gens,
militants ou pas. Le quinquennat Hollande n’aura pas manqué de
confirmer cette prévision. Ce qui se déroule sous nos yeux depuis
les attentats de 2015 est la réalisation en grand de ce que nous
avons appelé « l’antiterrorisme
comme forme de gouvernement ».
Alors que ces attentats pourraient très bien donner matière à
réflexion – par exemple sur le fait que depuis une décennie on ne
cesse d’insulter musulmans et immigrés sur la place publique à
peu près chaque semaine, ou sur l’opportunité pour l’armée
française de se projeter et de tuer, sous prétexte de lutte contre
le terrorisme, aux quatre coins du monde -, ils sont plutôt matière
à réaction,
à réaction gouvernementale notamment.
(…)
L’antiterrorisme
n’est pas d’abord une forme de répression judiciaire, mais un
mode de gouvernement
a.
Contre toute apparence, l’antiterrorisme ne vise pas centralement
ceux sur qui il s’abat, mais la population en général. Il vise à
obtenir, en frappant certains, un effet sur tous les autres. Que ce
soit pour les rassurer en accréditant la fiction que le gouvernement
serait là pour les protéger de tant de menaces, ou pour distiller
un certain émoi, un certain état de terreur et de paralysie
opportun dans la population – en frapper un pour en effrayer cent.
Bien avant les révélations d’Edward Snowden au sujet des
programmes de surveillance généralisée des communications, le
Patriot Act de 2001 et le Terrorism Act anglais de 2000
avaient explicitement autorisé la surveillance de tous au nom de la
« lutte contre le terrorisme ».
(…)
Une généalogie de l’antiterrorisme nous ramène à la guerre
d’Algérie. À l’époque, « l’antiterrorisme »
désigne l’activité clandestine de groupes tels que la
Main Rouge,
formés par les services secrets français afin de provoquer le FLN18
et qui commettaient assassinats ciblés comme attentats à la bombe
contre la population algérienne. Cette généalogie se poursuit avec
la « stratégie de la tension » mise en œuvre dans les
années 1970 en Italie pour contrer le mouvement révolutionnaire.
Elle passe ensuite par les GAL (Groupes Antiterroristes de
Libération) en Espagne et en France qui, de 1983 à 1987, sous
l’égide du ministère de l’Intérieur espagnol, vont mener plus
de 35 opérations, allant là aussi de l’attentat à l’assassinat,
contre ETA19.
Lors du procès des GAL, le directeur de la Guardia
Civil,
le général José Antonio Sáenz de Santamariá, déclarera :
« La
lutte antiterroriste ne peut être poursuivie dans le cadre de la
loi. À cet égard, nous sommes le plus souvent au bord de la loi, en
dehors de la loi et de temps à autre dans le cadre de la loi… mais
il n’y a aucune autre manière que d’utiliser la guerre
irrégulière contre ces types qui vous tirent dans le dos. La règle
de la loi est une bonne chose mais nous ne pouvons pas définitivement
la respecter parce qu’elle fait le jeu des terroristes. »
Il ajoutait en 1995, dans une interview au journal El
país : « Dans la lutte antiterroriste, il y a des choses
que l’on ne doit pas faire. Si on les fait, il ne faut pas le dire.
Si ça se dit, il faut tout nier. »
(…)
De la même façon, il n’y a plus une grève conséquente que l’on
ne tente pas d’identifier à une « prise d’otages ».
Il est crucial de parvenir à se défaire de ce sortilège. Ne jamais
se laisser isoler en correspondant à son image et à l’affect qui
la suit mécaniquement. Susciter la complicité. Associer à nouveau
à l’idée de révolution celle d’affranchissement, de joie.
Depuis les manifestations qui ont suivi, à Toulouse comme à Nantes,
l’assassinat de Rémi Fraisse mais aussi lors du conflit déclenché
par la loi Travail, des banques ont été mises en morceaux. Le
gouvernement, dans son éternelle tâche contre-insurrectionnelle, a
bien entendu fait tourner en boucle ces images d’émeute, de
destruction, de banques commençant à prendre feu en incriminant
comme à l’accoutumée les « Black Bloc », les
« anarchistes » et autres «autonomes». L’opération
n’a pas toujours eu l’effet escompté : des esprits bien
inspirés ont parfois eu la malice de taguer sur les banques en
miettes « tiens, tes agios ! ». Des « violents »
qui ont de l’humour : voilà qui ne cadre pas avec le
storytelling
spectaculaire. Il ne fait pas de doute qu’au printemps 2016
l’inventivité des graffitis a beaucoup fait pour que le partage
entre « violents » et « non-violents » que
tentait d’imposer le gouvernement ait si régulièrement échoué à
se faire, et ce jusque dans les assemblées de Nuit Debout.
« Chaque
nouvel attentat en Occident met un peu plus à mal le récit
spontanément livré dans les media depuis les années 1970 du
« terroriste » déterminé, rompu aux techniques de la
clandestinité et mû par un froid professionnalisme. Le portrait du
meurtrier est généralement celui d’un être faible, suggestible,
humilié et narcissiquement blessé qui trouve enfin là un accès à
l’existence, quitte à y perdre la vie. Ce qui explose dans l’acte
« terroriste », c’est alors très exactement ce qui
rend la vie en Occident irrespirable au quotidien : le besoin
diffus et universellement frustré de reconnaissance.
Car il est vain de vouloir tirer du regard
des autres notre propre sentiment d’exister. Pour quiconque s’est
un peu penché sur le cas du tueur de Nice, Mohammed Lahouaiej
Bouhlel, il est flagrant que ce qu’il recherchait relevait plus du
quart d’heure de gloire et d’une vengeance aveugle que de la
cause de l’État Islamique. Et il aurait suffi que le pilote
dépressif de la German
Wings sussure
à son micro un « Allahou
akbar ! »
avant de crasher l’avion avec ses passagers pour qu’immédiatement
le gouvernement se jette goulûment sur ce nouvel acte
« terroriste ». Au fond, le meilleur modèle pour
comprendre les gestes réputés « terroristes » est
peut-être celui des massacres dans les écoles aux États-Unis :
des désespérés qui n’ont pas l’impression de vivre se
précipitent dans la mort en emportant un maximum de leurs
semblables, sans raison valable, dans le cadre d’une féroce lutte
pour la reconnaissance dont ils sont les perdants. Cela en dit plus
long sur l’état de délabrement et de malaise des subjectivités
en Occident que sur un conflit qui verrait s’affronter à l’échelle
mondiale les « démocraties » et le « terrorisme ».
Mais les premières préfèrent manifestement être jugées sur leur
ennemi fantasmatique que sur ce qu’elles sont et font.
« Nous
ne prétendons nullement que, face à l’ampleur de l’opération
antiterroriste déclenchée contre nous, notre défense ait été en
tout point idéale. Une défense se construit dans l’adversité.
Elle a affaire à des situations toujours changeantes avec lesquelles
elle doit faire. Elle contient inévitablement une part de stratégie
et une part d’improvisation due aux mouvements de l’adversaire.
Faute d’être idéale, au moins faut-il reconnaître qu’elle fut
pour partie victorieuse : à la fin, au terme de dix ans de
bataille, l’antiterrorisme dut manger son chapeau. Un assaut a été
repoussé. Et les inculpés de cette affaire ne sont pas les seuls
bénéficiaires de ce qu’être « autonome » ne puisse
toujours pas être tenu pour une marque de « pré-terrorisme ».
« Lorsque
syndicalistes, nuitdeboutistes, artistes, associatifs, zadistes,
simples habitants, paysans et « radicaux » (et pourquoi
pas terroristes ? JLR)parviennent à se comprendre, à mesurer
leurs accords et leurs désaccords, et à s’organiser ensemble, le
pouvoir a quelques raisons de s’inquiéter. Il ne s’agit pas de
bâtir un front, même populaire, contre le nouveau gouvernement et
son offensive prévisible, mais de construire des ponts inattendus à
même de rendre la situation de plus en plus vivante, de plus en plus
incontrôlable et de plus en plus difficile à réprimer platement.
Il nous faut travailler à une intelligence pas à pas de la
situation qui nous est faite, écarter tout dogmatisme, parvenir à
s’entendre, voire à s’écouter. Sous cet angle, il nous faut
prendre toute la mesure de la logique policière à laquelle nous
serons inévitablement confrontés, et sa matrice n’est autre que
l’antiterrorisme. Nous avons les moyens de déjouer ses opérations.
Cela s’est déjà fait. Il faut juste laisser derrière soi toute
idée d’innocence.
Et
tisser les complicités les plus vastes, les plus profondes et les
plus insoupçonnables. Les temps qui s’ouvrent, pour sombres qu’ils
soient, offrent un boulevard paradoxal à la révolution :
toutes les options gouvernementales ayant échoué, il ne reste plus
qu’une question, et mille façons d’y répondre : comment
vivre sans gouvernement ».
écrit
le 15 octobre 2017 (ce que tout révolutionnaire devrait savoir
sur l'antiterrorisme)
1Notamment
« invisibles et fins de droits :
https://proletariatuniversel.blogspot.fr/search?q=les+invisibles:
et aussi mon questionnaire : Situation de la classe ouvrière
en 2009, avec en exergue cette géniale question de Marx : «
Votre métier a t-il soutenu des grèves d’ouvriers appartenant à
d’autres corps de métiers? »Karl
Marx (Enquête ouvrière).
La persécution des tarnaciens dans sa durée est aussi scandaleuse
que dans le cas de la triste affaire d'Outreau, mais au plan de
l'injustice classique, car même machinée par l'antiterrorisme
policier, l'affaire relève aussi du fait divers. Ces victimes
anarchistes sont des inaptes politiques.
2Tout
cela est décrit dans l'article:L'insurrection qui revient en
quenouille :
https://proletariatuniversel.blogspot.fr/search?q=coupat
3Voici
comment Coupat narrait avec humour son arrestation : interview
de Coupat en 2009:
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/18/julien-coupat-la-prolongation-de-ma-detention-est-une-petite-vengeance_1197456_3224.html
Pouvez-nous
nous rappeler
les circonstances de votre arrestation ?
Une
bande de jeunes cagoulés et armés
jusqu'aux dents s'est introduite chez nous par effraction. Ils nous
ont menacés, menottés, et emmenés non sans avoir préalablement
tout fracassé. Ils nous ont enlevés à bord de puissants bolides
roulant à plus de 170 km/h en moyenne sur les autoroutes. Dans
leurs conversations, revenait souvent un certain M. Marion [ancien
patron de la police
antiterroriste]
dont les exploits virils les amusaient beaucoup comme celui
consistant à gifler
dans la bonne humeur un de ses collègues au beau milieu d'un pot de
départ. Ils nous ont séquestrés pendant quatre jours dans une de
leurs "prisons du
peuple" en nous assommant de questions où l'absurde le
disputait à l'obscène. Celui qui semblait être le cerveau
de l'opération s'excusait vaguement de tout ce cirque expliquant
que c'était de la faute des "services", là-haut, où
s'agitaient toutes sortes de gens qui nous en voulaient beaucoup. A
ce jour, mes ravisseurs courent toujours. Certains faits
divers récents attesteraient même qu'ils continuent de sévir
en toute impunité.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/18/julien-coupat-la-prolongation-de-ma-detention-est-une-petite-vengeance_1197456_3224.html#VgWLZBxjsfRrIHaf.99
4Autre
anecdote sur l'habitude de l'Etat, malgré ses commis successifs, de
se servir à toute époque de la menace « terroriste ».
Vers 1980, Nixon venant visiter Paris, la presse annonça qu'un
dangereux groupe terroriste avait été mis sous les verrous !
Ce « dangereux groupe », je le connaissais bien. C'était
simplement la librairie « La Boulangerie » à Montrouge,
tenue par un collectif libertaire qui aurait pas tué une mouche,
emmené par Jean, un ancien de S ou B, à qui je déposais chaque
mois RI. Il n'avait pas voulu être bavard et m'avait simplement
déclaré : « c'est un coup entre policiers et
journalistes ». En tout cas Jean et ses potes avaient passé
trois jours au frais, puis avaient été relâchés sans que plus
personne n'en entende parler.
5A
chaque fois que j'ai essayé de placer sur you tube ou google le
petit film que rappelle ce drame, cela est effacé. Idem pour
l'assassinat du sculpteur Mayol par les assassins du PCF à la
Libération, Wikipédia flique comme facebook !
6La
communisation vous vous demandez qu'est-ce que c'est. La définition
du mot n'existe pas encore ni sur wikipédia ni dans votre
dictionnaire préféré. Les communisateurs qui est-ce? Qui
sont-ils? Vrais révolutionnaires ou onanistes esthétiques? Combien
de divisions?
Le phénomène s'est développé surtout depuis l'an 2000 par capillarité face au vide politique généralisé du monde et au milieu des illusions petites bourgeoises sur la soi-disante révolution technologique. Rien de bien nouveau sur le fond qu'une resucée du modernisme (le prolétariat a disparu) et de la vieillerie anarchiste immédiatiste (le communisme sans transition). La seule nouveauté inventée par ces poètes du verbe abscons, pierre philosophale sensationnaliste enfin trouvée: le capital ne peut plus valoriser le travail. Enfin la vraie raison de la crise et de l'agonie a été identifiée. Marx ne fût donc qu'un collégien en culottes courtes, hémiplégique : ne défendait-il pas le contraire dans le Capital (inutile) de ce qu'il défendait en politique (futile)?
Conclusion: il faut abandonner la politique et laisser-faire le déterminisme "humain". D'aucuns ont déjà répliqué qu'il n'est pas de meilleure manière de désarmer le prolétariat au profit d'une bourgeoisie trop heureuse de se faire passer pour irresponsable. Nos amis "communisateurs" ne pleurnichent-ils pas que bourgeois et prolétaires sont désormais ensemble des victimes du Capital?
Le phénomène s'est développé surtout depuis l'an 2000 par capillarité face au vide politique généralisé du monde et au milieu des illusions petites bourgeoises sur la soi-disante révolution technologique. Rien de bien nouveau sur le fond qu'une resucée du modernisme (le prolétariat a disparu) et de la vieillerie anarchiste immédiatiste (le communisme sans transition). La seule nouveauté inventée par ces poètes du verbe abscons, pierre philosophale sensationnaliste enfin trouvée: le capital ne peut plus valoriser le travail. Enfin la vraie raison de la crise et de l'agonie a été identifiée. Marx ne fût donc qu'un collégien en culottes courtes, hémiplégique : ne défendait-il pas le contraire dans le Capital (inutile) de ce qu'il défendait en politique (futile)?
Conclusion: il faut abandonner la politique et laisser-faire le déterminisme "humain". D'aucuns ont déjà répliqué qu'il n'est pas de meilleure manière de désarmer le prolétariat au profit d'une bourgeoisie trop heureuse de se faire passer pour irresponsable. Nos amis "communisateurs" ne pleurnichent-ils pas que bourgeois et prolétaires sont désormais ensemble des victimes du Capital?
12On
les a laissé se moquer du tribunal, pour que ce soit très
médiatisé. Mais toi citoyen lambda ne t'y hasarde pas : sur
la justice :
http://www.leparisien.fr/une/vous-etes-un-menteur-monsieur-le-juge-10-06-2004-2005049894.php
13Place Beauvau La face cachée de la police, Olivia RecasensChristophe LabbéJean-Michel Décugis: Robert Laffont (01/02/200 :Une véritable investigation menée de front par trois journalistes du Point qui permet de redécouvrir entre autres Pasqua et ses célèbres affaires et d'en apprendre beaucoup sur la manipulation des mass medias, les dérives, les RG, la DST, les rapports au pouvoir politique et quelques portraits passés au crible de hauts fonctionnaires.
Finalement
la face cachée de la police, c'est surtout celle de politiciens.
Même s'il n'est plus d'actualité aujourd'hui, ce livre est
captivant et didactique. L'argumentaire est étayé et nous permet
d'avoir une vision de "l'intérieur". C'est un bon ouvrage
sur le système policier et la main-mise de son ministre. L'on peut
déplorer parfois le manque d'objection et le parfum de scandale qui
flotte dans l'air ambiant. Il reste toutefois très crédible.
14Cf.
L'excellent et rare : « Histoire de la corruption
politique sous la Vème République ». et aussi :
www.atlantico.fr/decryptage/barbouzes-veme-republique-elus-droite-comme-gauche-pactisent-avec-milieu-crime-depuis-plus-demi-siecle-frederic-ploquin-2836740.html