: « JL Roche, c'est un type à qui on ne la fait pas ». ((Camate dans une lettre à François Langlet 2002)
«Ton livre sur le fascisme est bienvenu » . Gilles Dauvé '2002)
"Jean-Louis intervient toujours d'un point de vue de classe" Raoul Victor (1977)
Les faux-semblants de l'ordre, du désordre bourgeois surtout constituent le règne de la confusion dominante . Ce qu'on peut nommer des mystifications politiques et sociales est en renouvellement constant par le pouvoir de la presse et des syndicats avec une continuité entre chaque époque. A ce point de vue il faudrait que le « Rapport sur la lutte de classe pour le 25e Congrès du CCI » du mois de juillet de l'an passé soit lu plus que par ses propres sectateurs. Ce ne sera probablement pas le cas hélas car comme les mots gauche et communiste cela sent la naphtaline : rapport pour qui ? Congrès minuscule ou réunion générale d'une secte sans influence sur les masses de prolétaires (aïe ! Encore un terme qui fait ringard). Sans compte le sigle CCI plutôt bien connu comme Chambre du Commerce et de l'Industrie.
Pas sûr qu'un simple changement des termes résoudrait le rejet superficiel ou mettrait fin au questionnement. Les héritiers décatis de la contre-révolution stalinienne restent des bons professionnels des faux-semblants et surtout du mépris du prolétariat, du résidu PCF aux trotskiens ouvriéristes de LO on ne parle plus que de « peuples » et de « travailleurs » quand les atrons sont aussi des travailleurs dans leur genre.
Dans une série d'articles sur une idéologie post soixante-huitarde, dite « communisation » (et à lire dans leur dernier journal sur leur site) ; ils ne font que reprendre ce que j'en disais dans mon livre « Précis de communisation » (2008) sans y faire référence – je suis personnage non grata1 ou policier infiltré - ou sans avoir besoin car c'est tout de même ce courant qui a été le constant et plus clair dénonciateur de cette idéologie...bakouniniste et petite bourgeoise.
Le terme inventé par quelques intellectuels revenus de leur « croyance au dieu prolétariat n'existe pratiquement pas en référence à leur trouble communicationnel et à leur obscurité idéologique. Pour rire, citons deux ou trois définition glanées sut tel ou tel dico du web. Celui-ci : « Processus de mise en commun des biens dans le but de réaliser le communisme. », ce qui ne mange pas de pain, et résume assez bien la débilité du concept tel un banal déménagement de meubles : on en fait des tas et cela est supposé être le communisme avant le communisme. Une encyclopédie fait plus bête «fait de communiser », elle aurait aussi bien pu déclarer « fait de communier ». J'ai toujours pensé qu'ils n'auraient dû utiliser qu'un seul m. Les archivistes poussiéreux anonymes sont des gens perplexes et sans racines claires. Alors ils croient actualiser en ressortant des généralités rigolotes comme celle-ci : « Le terme « commune » désigne, de manière générale, un mode d'organisation humaine qui, par son ancienneté et par son universalité, révèle l'existence d'une nécessité technique et la permanence des aspirations profondes qui sont à l'origine des sociétés politiques. La nécessité est celle qui s'impose à tout groupe, lorsqu'il entreprend d'administrer les intérêts qui lui sont propres, de se donner une expression institutionnelle appropriée. »
L'article nous explique au fond que ces « comunisateurs » n'ont été que de braves types perdant toute illusion sur un prolétariat plus décevant qu'inexistant ou l'inverse. Conforté dans leur retour au bakouninisme (ou bakounisme » par ce cruel reflux de la révolution romantiquement exagérée de mai 68 dans « le processus de politisation des luttes ouvrières n’a pu aboutir durant les années 1970 et 1980 alors même que la classe révolutionnaire avait resurgi sur l’avant-scène, qu’elle parlait à nouveau de révolution et cherchait à se réapproprier son histoire ». Hou que je n'ai jamais aimé ce terme gauchiste de politisation ! Passons. Et de remonter à l'école de Francfort dont le meilleur épigone sexuel Marcuse était déjà célèbre avant 68. Puis en effet de résumer le fondement réel de cette idéologie dite bourgeoise (alors qu'elle est petite bourgeoise) :
« Le résultat pitoyable de tout ce remue-ménage est très simple. Les communisateurs n’avaient qu’une seule idée en tête, corriger Marx à l’aide de Bakounine qui, le premier, avait clamé les vertus créatrices de la destruction, qui prônait un socialisme sans transition. « Nous persisterons, disait Bakounine, à refuser de nous associer à tout mouvement politique qui n’aurait pas pour but immédiat et direct l’émancipation complète des travailleurs » C’est quoi ce « but immédiat et direct » sinon l’auto-négation du prolétariat et le passage sans transition au communisme ? ».
Enfin pour sonner l'alarme sur ces « dangereux idéologues », pourtant petits clowns comparés au populisme régnant :
« En bref, contrairement aux naïvetés enfantines des modernistes des années 1970, les communisateurs sont aujourd’hui extrêmement dangereux pour la lutte du prolétariat. Ils reflètent la société bourgeoise en décomposition et s’y accommodent. Il s’agit en effet d’une société où, pour la classe dominante, il ne reste plus qu’à gérer les situations de crise au jour le jour, à agiter le bâton de la violence d’État, où le passé et le futur ont disparu, où la pensée tourne en rond, psalmodiant une méfiance générale envers toute démarche scientifique, toute démarche politique. Chez les communisateurs, l’immédiatisme a été poussé à son comble, à la caricature ».
Foutaises. Nos communisateurs ne sont plus rien et n'ont jamais été que du rien ! Leur prose de secte n'a jamais séduits qu'une poignée d'étudiants attardés et n'a jamais été sujet de débats dans les AG des ouvriers en grève.
Le problème permanent et originel du CCI reste et a toujours été (carences chez son fondateur MC?) de ne jamais vraiment comprendre le rôle et la place de la petite bourgeoisie, ce qui explique confusions (avec la bourgeoisie) comme ses illusions sur les singeries estudiantines (qui ne font que plagier les formes de la lutte de casse) et ne sont que les mieux de manipulation par les pires tenants des idéologies pas seulement débiles mais dissolvantes de toute conscience de classe. Pourtant, plus loin dans leur rapport, cela fait plaisir de lire la dénonciation du wokisme dont ils ne font jamais état pourtant dans leur presse : « dans tous les pays centraux, le prolétariat est de plus en plus pollué par l’écologisme et le wokisme ». On pourrait aussi dire que ce wokisme est un bâtard de la communisation, mais cela serait insuffisant comme explication : en réalité ces différentes idéologies, successives ou pas, sont des créations des petites bourgeoisies intellectuelles, dont la bourgeoisie ne peut d'ailleurs se servir complètement soit pour leur aspect véritablement débiles soit parce qu'elles ne marchent pas surtout dans les basses classes et en milieu ouvrier.
Le paragraphe suivant du rapport décrit impeccablement des mystifications plus graves et dangereuses que feu la communisation, quoiqu'on s'interroge sur le « comme ce fût le cas en 1917 » (ces cons-là existaient-ils déjà en tant que « mencheviks racialistes » en 1917?)
« ...comme ce fut le cas en 1917, les idéologies écologistes, wokistes, racialistes, zadistes… balaient la lutte de classe, la nient ou même la jugent coupable de l’état actuel de la société. Selon les racialistes, la lutte de classe est un truc de blancs qui maintient l’oppression des noirs ; selon le wokisme, la lutte de classe est un truc du passé marqué par le paternalisme et la domination machistes ou alors, selon la théorie de l’intersectionnalité, la lutte des travailleurs serait une lutte égale aux autres : féminisme, antiracisme, "classisme", etc. seraient toutes des luttes particulières contre l’oppression qui pourraient parfois se retrouver côte à côté, "converger". Le résultat est catastrophique : rejet de la classe ouvrière et ses méthodes de lutte, division par catégories qui n’est autre qu’une forme de chacun pour soi, critique superficielle du capitalisme qui aboutit à demander des réformes, une "prise de conscience" des puissants, de nouvelles "lois", etc. La bourgeoisie ne se prive donc pas, chaque fois que possible, de donner le maximum d’échos à tous ces mouvements ».
Cette classe sacrément fluctuante principale créatrice des faux-semblants
Vous allez dire que je manque d'imagination iou de connaissances en en référant souvent aux définitions pas si encyclopédiques qu'on croit, mais c'est toujours utile. La petite bourgeoisie a toujours été fluctuante, gluante et opportuniste. Elle croit concurrencer la bourgeoisie mais elle lui reste toujours inférieure et soumise, on verra que c'est encore mieux expliqué sous la monarchie ::
« La petite bourgeoisie est une forme économiquement plus faible de la bourgeoisie. Désignant à l'origine dans la théorie marxiste les petits capitalistes, qui possèdent de petits moyens de production (artisans, petits commerçants, boutiquiers, petits agriculteurs propriétaires...), le terme prend à la fin du xxe siècle une acception plus large et finit par désigner tous ceux qui se situent entre la bourgeoisie et la classe laborieuse. Dans le langage courant, l'expression est employée pour désigner la classe moyenne, bien que les deux concepts puissent être distingués ».
« En 1966, Jean Alter écrit : « La place que l'Ancien Régime réserve à la petite bourgeoisie n'a rien d'enviable. Elle se trouve à la limite du tiers état et du peuple. Ses métiers ne mènent ni à l'honneur, ni à la fortune, ni même à la considération publique. Elle groupe petits marchands, boutiquiers et revendeurs, usuriers des quartiers, maîtres artisans «qui se rapprochent de la condition ouvrière», fonctionnaires subalternes de justice, sergents, huissiers, greffiers, commis divers, paysans enrichis1. »
On ne développera pas ici toutes interprétations, mais sans oublier la plus stupide qui revient à Trotsky qui écrit à la mode des années d'avant-guerre : « « La petite-bourgeoisie peut se ranger du côté des ouvriers si elle voit en eux un nouveau maître. La social-démocratie apprend à l’ouvrier à se comporter comme un laquais. La petite bourgeoisie ne suivra pas un laquais. La politique du réformisme enlève au prolétariat toute possibilité de diriger les masses plébéiennes de la petite bourgeoisie et par là même transforme ces dernières en chair à canon du fascisme. »
Deux idées fausses historiquement qui relèvent d'une vision stalinienne où des « maîtres » (en marxisme?) se disputeraient le pouvoir avec des « maîtres » (en fascisme?). Un : la petite bourgeoisie n'est pas l'essence du fascisme. Deux : il n'y a pas une petite bourgeoisie mais plusieurs : le paysan, le bobo parisien, le clochard zadiste, l'ouvrier et le fonctionnaire individualistes, etc.
En gros la petite bourgeoisie est le marais de la confusion politique généralement méprisante à l'égard du « laquais ouvrier » (selon l'expression malheureuse de ce pauvre Trotsky décadent). Cela doit nous conduire à dire qu'elle n'est pas la bourgeoisie, sinon c'est se refuser à comprendre pourquoi par pans entiers elle peut se mettre derrière le prolétariat. En période domination bourgeoise on verra qu'elle peut s'enorgueillir d'être en tête de protestations confuses et en impasse, avec une totale irresponsabillité comme les cliques à Mélenchon et Le Pen ; preuve de leur place petite bourgeoise : la bourgeoisie leur interdit d'accéder au pouvoir sauf pour des places accessoires. Ils peuvent parfois influencer, déplorablement, d'un point de vue objectif, la direction de l'Etat. Ainsi le bourgeois Hollande ne fût qu'une passoire pour les cliques féministes, écologistes anti-nucléaires, laxistes vis à vis de l'islam, des migrations et de la sécurité de la population. En revanche la haute bourgeoisie peut exiger de ses laquais petits bourgeois qu'ils soient les meilleurs commerciaux de la clanique guérilla parlementaire.
En sociologie et Marx peut être aussi considéré comme un des premiers sociologues – des définitions sont éclairantes :
« Le nom de petite bourgeoisie a pu être donné au cours du xxe siècle à une certaine catégorie de fonctionnaires, d'employés qualifiés, de cadres moyens, voire de cadres supérieurs des PME, renforçant la confusion de la notion avec celle de classe moyenne.
Peuvent être qualifiés de « petits bourgeois » certaines catégories de travailleurs indépendants, comme les gérants de petits commerces. Cette définition, prise dans un sens restrictif, fait de la petite bourgeoisie une catégorie sociale en déclin continu dans les pays industrialisés au cours du xxe siècle, du fait de la disparition de nombreux petits commerces au bénéfice de la grande distribution, dont les employés peuvent être assimilés à la classe ouvrière ».
C'est Bourdieu qui reste le meilleur :(entre parenthèses les ajouts sont de mon cru)
« Il scinde celle-ci en trois sous-catégories principales :
la petite bourgeoisie en déclin, constituée des petits artisans et petits commerçants, dont la position en régression induit des goûts rétrogrades et un certain ressentiment à l'égard du modernisme.(et aussi paysans, petits entrepreneurs autogérés...)
la petite bourgeoisie d'exécution, c'est-à-dire les cadres moyens. Les sacrifices auxquels ils consentent pour monter dans la hiérarchie professionnelle les conduisent à un goût prononcé pour la morale, qu'ils brandissent en particulier face à l'imprévoyance des classes populaires. Leur reconnaissance sans vraie connaissance de la culture légitime se traduit par une bonne volonté culturelle anxieuse. (cadres syndicalistes de l'aristocratie ouvrière, leaders étudiants et gilets jaunes, députés LFI et RN, influenceurs...)
la petite bourgeoisie nouvelle. Son capital culturel parfois mal converti en capital scolaire la conduit à chercher à ajuster les postes à ses ambitions, au lieu du contraire, en vendant son mode de vie : animateur culturel, tenancier de bar branché, diététicien, guide touristique, nouvel artisan d'art, conseiller conjugal …(communisateurs, wolkistes...)
- Toutes les catégories de la petite bourgeoisie ont en commun de devoir à la fois travailler assidûment et se restreindre dans leur consommation afin d'accumuler du capital, revivant ainsi éternellement la naissance du capitalisme".
La petite bourgeoisie est donc un phénomène très complexe mais n'est pas la bourgeoisie. C'est pourquoi la conception rigide du CCI explique leur simplisme et leurs carences d'analyse de cette « non-classe » qui les conduit comme la secte LO à un certain ouvriérisme qui néglige le fait que la conscience de classe peut se répandre aussi vite aux couches qui ne sont pas spécialement issues du prolétariat. En un sens les modernistes étaient plus proches de la vérité avec leur classe universelle, car le communisme ne vise en fait que la création d'une seule classe...d'humains, là où résidait leur erreur c'était dans l'inversion ; jusqu'à la révolution (si elle a lieu) les classes antagonistes subsistent !
LES DONNEURS DE LECON DE MORALE AU PROLETARIAT
Comme tous les partis socialistes et communistes du passé, les petites organisations comme le CCI peuvent prêter le flanc à la caractérisation de petite bourgeoise, qui n'est pas criminelle mais aller selon moi sur une déviation du point de vue le la réalité de la situation de la classe exploitée.
UN RAISONNEMENT IDEALISTE QUI REFLETE PLUS UN DESIR QUE LA REALITE
Leur rapport, pour intéressant qu'il soit sur des questions de fond, contient moult fanfreluches. On veut nous faire avaler qu'il existe en Chine une classe ouvrière plus éduquée qu'en Ukraine : « En Chine, en Corée du Sud et à Taiwan la classe ouvrière a une concentration, une éducation et une conscience supérieures à celle vivant en Ukraine, supérieure à celle vivant en Russie. Le refus d’être transformé en chair à canon est aujourd’hui encore la situation la plus plausible dans ces pays. Ainsi, au-delà du rapport de force entre les puissances impérialistes impliquées dans cette région du monde, en premier lieu la Chine et les États-Unis, la présence d’une très forte concentration ouvrière éduquée représente le premier frein à la dynamique guerrière ». A vérifier lorsque la dictature chinoise commencera à attaquer Taïwan.
La leçon de morale à la manière des sectes gauchistes donneuses de leçon point régulièrement sur la question de la guerre misant sur un lien curieux avec la lutte sociale :
« L’une des limites actuelles de l’effort de notre classe est son incapacité à faire le lien entre la dégradation de ses conditions de vie et la guerre. Les luttes ouvrières qui se produisent et se développent sont une riposte des travailleurs à la condition qui leur est faite ; elles forment la seule réponse possible et porteuse d’avenir à la politique de la bourgeoisie mais, en même temps, elles ne se montrent pas, pour le moment, capables de reprendre à leur compte et d’intégrer la question de la guerre ».Curieux raisonnement : on ne voit pas en quoi des luttes parcellaires voire hyper-corporatives pourraient être ou devenir des luttes contre la guerre. Ces luttes corporatives « seraient la seule réponse d'avenir... » !!!??? Le moraliste tente toujours d'illustrer ses désirs chastes par une série d'exemples. Tiens la lutte contre la réforme des retraites (possible lutte anti-guerre?), et du point de vue de l'observateur petit bourgeois :
« Il nous faut néanmoins rester très attentif à l’évolution possible. Par exemple, en France, il y a eu le jeudi 19 janvier une manifestation extrêmement massive après l’annonce d’une réforme des retraites au nom de l’équilibre budgétaire et de la justice sociale ; le lendemain, le vendredi 20 janvier, le Président Macron officialisait en grandes pompes un budget militaire record de 400 milliards d’euros. La concomitance entre les sacrifices demandés et les dépenses guerrières va nécessairement faire, à terme, son chemin dans les têtes ouvrières ».
Comme disait le commissaire Bourrel : « mais bien sûr il fallait y penser, eurêka ! »3. Ces idiots de têtes d'ouvriers comprendront-ils ainsi l 'entourloupe macroniste belliciste et n'est-ce pas avec notre argent qu'on fabrique et achète les canons ? Même pendant les guerres du passé il y eût des grèves en rien révolutionnaires. Notons en plus que pour l'instant ce n'est pas la classe ouvrière mondiale ni locale qui empêche les gouvernants d'aller à la guerre mondiale mais le fait qu'ils sont pour un certain nombre possesseurs de l'arme nucléaire fatale pour tous.
Pour un rapport qui se targue d'avoir tout prévu du monde chaotique, il faut déplorer qu'on n'y trouve aucun approfondissement sur l'économie de guerre quand celle-ci en Russie en particulier mène à un effondrement exemplaire mieux que les pétitions du GIGC et autres concurrents, ou même que des milliers de grèves corporatistes partout. Où un arrêt des hostilités prématuré évitera peut-être la catastrophe sociale et grâce à Trump ?
Le moraliste adepte du faux-semblant des revendications « unificatrices »
Le mouvement ample et répété a enchanté le CCI y voyant une volonté, plus souterraine, voire inexistante d'unification des luttes avec un but commun ? Un but commun ?
« En France, le gouvernement Macron a dû annoncer sa grande réforme des retraites début janvier 2023, après des mois de recul et de préparation. Résultat : des manifestations massives, dépassant même les anticipations syndicales. Au-delà du million de personnes dans la rue, c’est l’atmosphère et la nature des discussions dans ces cortèges en France qui révèlent le mieux ce qui se trame aux tréfonds de notre classe :(...) C’est là une confirmation qui grandit ce que nous avions déjà perçu dans les manifestations de 2019 et lors des grèves de l’automne 2022 : le sentiment d’être tous "dans le même bateau". Les grèves éparpillées qui ont lieu depuis des mois en France sont perçues comme une impasse, le "c’est tous ensemble qu’il faut lutter" émerge de plus en plus dans les têtes.
Mais le fait que les syndicats, pour coller aux préoccupations de la classe et garder la tête du mouvement, doivent organiser de grandes manifestations apparemment unitaires alors qu’ils ont tout fait pour l’éviter durant des mois, montre que les ouvriers ont tendance à vouloir se solidariser pour lutter ».
« Tous dans le même bateau » ? Ou tous menés en bateau ? En 1936 on a bien baladé des millions d'ouvriers tous dans le « même bateau » de la croyance que le Front popu allait raser gratis, oui « tous ensemble pour être rasés gratis (sauf les femmes)» puis envoyés an front tout court !
Or la protestation pour les retraites est l'un des meilleurs faux semblants des vingt ou trente dernières années. En 68 on s'en foutait des manifs des retraités syndicaux . La retraite est d'ailleurs une des pires idéologies réactionnaires : on pourrait se reposer enfin des affres du capitalisme, et le travail serait un mal en soi donc il faudrait s'en passer dans une possible société communiste. La retraite est très commmunisatrice en fait. Il faut le dire, si elle est louable et fût une conquête ouvrière, elle est devenue une foire d'embrouilles et d'andouilles. La retraite accordée (électoralement) à 60 ans par la clique à Mitterrand ne fût pas seulement une concession sociale qui a coûté cher à la bourgeoisie mais servit à écarter, très jeunes (j'ai vu des employés du secteur public partir à la cinquantaine), du terrain social une masse d'ouvriers « éduqués » par mai 68.
Pour le reste elle a servi à cacher que l'aristocratie ouvrière continua et continue à en bénéficier à partir de 55 piges ; par après, hier comme aujourd'hui un grand nombre de prolétaires continuent à travailler vu leur minable retraite.
Gigantesque faux semblant entretenu par la « gauche du capital », qui est surtout petite bourgeoise avec les cliques LFI, NPA, LO, CGT encadrée désormais par femmes cadres, et diverses sectes syndicalistes de base. Sachant que la plupart de ces agités du "radical" de la rue bobo SAVENT que c'est impossible vu l'explosion du nombre de vieux et très vieux qui sont parfois majoritaires dans certaines communes ou lieux de villégiatures. COMME ILS SAVENT QU'EN OPPOSITION IL EST NORMAL ET SOUHAITABLE DE PROMETTRE LA LUNE. Pour les plus cons un effondrement de l'Etat en France mènerait immédiatement à une révolution salvatrice avec retour à la campagne et vacances cubaines. Moi, du radical j'en ai donné tous les jours à mon chien et il en est crevé.
Sans compter le taux d'endettement faramineux de l'Etat français qu'il veut faire payer à sa « classe universelle » d'imposables jusqu'au top des couches moyennes. Un train peut toujours en cacher un autre. La lutte pour des retraites unies, solidaires et équivalentes = un faux semblant immédiatement remplacé par cet autre faux semblant gouvernemental : sauver NOTRE économie et NOTRE PAYS des dépenses et de l'enrichissement de NOTRE bourgeoisie sur NOTRE dos !
LE MORALISTE EXPLIQUE COMMENT LA GUERRE NE PEUT PAS SERVIR LA REVOLUTION
On nous parle d'intensification de l'économie de guerre, mais sans préciser où. En Russie oui, en Israël oui, pour nous radoter que les têtes ouvrières sont encore incapables de faire le lien entre guerre et capitalisme. Pour justifier l'absence de réaction du prolétariat international aux deux massacres à Gaza et en Ukraine il nous invente ceci :
« L’histoire montre que la classe ouvrière ne se mobilise pas directement contre la guerre au front mais contre ses effets sur la vie quotidienne à l’arrière. Déjà, en 1982, dans un article de notre revue qui posait en titre la question "La guerre est-elle une condition favorable pour la révolution communiste ?", nous répondions par la négative et nous affirmions que c’est avant tout la crise économique qui constitue le terreau le plus fertile au développement des luttes et de la conscience, ajoutant fort justement que "l’approfondissement de la crise économique brise ces barrières dans la conscience d’un nombre grandissant de prolétaires à travers les faits qui montrent qu’il s’agit d’une même lutte de classe ».
C'est faux à un double titre. D'une part les désertions massives sur le front sont la manifestation que le prolétariat réagit toujours d'abord par la fuite. Ce qui fut le cas en 1914 et la débandade en 1940. D'autre part, parce que les faux semblants de la petite bourgeoisie empêche toute réaction de classe contre la guerre. La lutte contre la guerre du Vietnam fût menée par des étudiants « qui choisissaient un camp » dit juste lutte de libération nationale. Le pacifisme, on le vit en grand avant-guerre choisit toujours un camp, en l'occurrence le « pacifisme occidental démocratique » face aux fascismes. Actuellement le faux semblant principal qui empêche toute lutte réelle de classe contre la guerre est le faux semblant pacifiste de la clique à Mélenchon et de ses suiveurs trotskiens qui CHOISISSENT UN CAMP BOURGEOIS CRIMINEL. Ce choix petit bourgeois permet d'ailleurs à la bourgeoisie d'enfermer le questionnement entre soutien au terrorisme ou à la « démocratie ».
Comme lot de consolation notre maître à penser de classe nous explique tout à l'aide de constats sociologiques généralistes où l'irrationnalité, nouveau gadget, rend même le prolétariat irrationnel mais on doit constater que tous leurs rapports disent la même chose et, comme disait l'autre, quand tu dix dix fois la même chose dans la même journée, tu finis par avoir raison. En sachant raison garder.
NOTES
1Terme dont la définition par ailleurs m'agrée « Persona non grata - Locution adjectivale Personne considérée comme indésirable et non bienvenue dans un contexte ou un lieu donné. Quelques mois plus tard, on lui avait conseillé de prendre sa retraite puisqu'il était persona non grata et comme il avait réussi à faire tomber les ripous, il ne s'était pas fait prier ».
2Les communisateurs n'ont pas dit que des conneriries mais dire cela vous vaut l'accusation immédiate d'un quidam du CCI : « moderniste va ! ». Car le CCI a désormais un « patrimoine » à exhiber, répéter cette stupidité de Lénine : derrière toute grève se cache la révolution !: « « En effet, autant le prolétariat ne peut trouver un terrain de rassemblement de classe dans des luttes partielles contre les effets de la décomposition, autant sa lutte contre les effets directs de la crise elle-même constitue la base du développement de sa force et de son unité de classe." Nous avions donc vu juste quand, dans notre dernière résolution sur la situation internationale, nous affirmions : "nous devons rejeter toute tendance à minimiser l'importance des luttes économiques "défensives" de la classe, ce qui est une expression typique de la conception moderniste qui ne voit la classe que comme une catégorie exploitée et non également comme une force historique, révolutionnaire." Nous défendions déjà cette position cardinale dans un de nos articles appartenant à notre patrimoine, "La Lutte du prolétariat dans la décadence du capitalisme" : "La lutte prolétarienne tend à dépasser le cadre strictement économique pour devenir sociale, s'affrontant directement à l'État, se politisant et exigeant la participation massive de la classe » C'est la même idée qui est contenue dans la formule de Lénine : "Derrière chaque grève se profile le spectre de la révolution".(Cf. annexe).
3Faux semblant du CCI pour éveiller les têtes ouvrières, on suppose aussi que la réforme des retraites est une nécessité pour la bourgeoisie et que l'économie de guerre aurait été bloquée par le charivari syndical : « Pourquoi, dans ces conditions, la bourgeoisie française entreprend-elle de porter une telle attaque contre la classe ouvrière ? Le retard pris depuis plusieurs années par la bourgeoisie française pour « réformer » le système des retraites demeure une faiblesse de poids vis-à-vis des bourgeoisies concurrentes. Cet impératif s’accroît d’autant plus que l’intensification de l’économie de guerre impose une intensification inexorable de l’exploitation de la force de travail. Après avoir échoué une première fois en 2019, Macron et sa clique font de cette nouvelle tentative un enjeu pour leur crédibilité et leur capacité à jouer pleinement leur rôle dans la défense des intérêts du capital national ».