Un gaulois de Calais? |
….d'une
« échappée belle » de la classe ouvrière
« J'accompagne
ceux dont j'entends la souffrance »
Premier
ministre de la bourgeoisie écologiste
On
pouvait craindre une rapide récupération de la « fronde »
voire son extinction par la simple répression « conviviale »
du brave Castaner. Il n'en est rien. Quand on discute sur les
barricades, pardon les barrages, syndicats et NPA sont en tête des
principaux ennemis de la « classe moyenne », pardon de la
classe ouvrière1
en lutte hors des cadres qui lui sont fixés par les institutions
bourgeoises. Pages facebook de trotskistes dégénérés, militants
syndicaux et pauvres activistes antiracistes et féminophiles du NPA
sont restés coïncés dans la propagande gouvernementale qui nous
baise « écologiquement » et pointe du doigt le svatiska
des années 30 ; ils se sont faits les amplificateurs des
aspects secondaires du mouvement, certes débiles mais il y en a tous
les jours dans les faits divers... pour prouver que c'était une
simple fronde facho...2.
Nos
trostkiens girouettes, habituels suivistes des cartels syndicaux
saboteurs de la vraie lutte de classe indépendante, se sont
carrément ridiculisés dès avant le 17 novembre3 ,
pour le plaisir de leur remettre le nez dans leur caca :
« Cette
mobilisation est problématique. D’abord parce qu’avant d’être
l’expression d’un mécontentement populaire, cette mobilisation
est surtout porteuse d’une vieille revendication du patronat
routier, pour qui les profits se mesurent à l'aune des tonnes de
carburant mises dans les cuves de ses camions qu'il répand en masse
sur le réseau routier, en contradiction avec les mesures les plus
élémentaires de préservation de l’environnement. De plus, à
l’origine et en soutien à ces appels présentés comme
« citoyens » et « apolitique », on retrouve
la droite extrême et l’extrême droite à la manœuvre ... »
NPA (31 octobre 2018)
Merde
alors ! Et le patronat routier qui s'en est désolidarisé !
L'extrême-droite à la manœuvre ? Invention typiquement
stalino-macronienne ! Le NPA roulait encore pour « l'ami
écologiste » Macron, comme il a roulé immédiatement aux
ordres des saboteurs syndicaux d'une fausse riposte des cheminots. La
contorsion politicarde qui a suivi l'affirmation du mouvement de la
classe vaut d'être re-citée encore :
« Même
si la droite et l’extrême droite ont voulu se faire les
porte-parole de cette colère, si Macron
en a profité pour afficher le chiffon rouge du poujadisme
et
a voulu faire taire par certains endroits la contestation à coup de
matraques et de lacrymo, la réalité est bien concrète : c’est
une politique de classe, une politique au service des riches, qui a
été dénoncée aujourd’hui ».
La
supposition initiale que la réaction des prolétaires, surtout en
province, qui présumait une manip « citoyenne » de
l'extrême droite, est mise sur le dos du seul chiffon rouge de
Macron ! Et quant à la « politique au service des
riches », on repassera, c'est du langage populiste, nous en
tant que marxistes on dit « politique au service de la
bourgeoisie ». Point à la ligne.
L'autre
secte bourgeoise, LO, navigue guère plus loin que les antifas
neuneus du NPA, le mouvement risquerait d'être récupéré... par
l'extrême droite :
« Dans
le mouvement des gilets jaunes, il y a d’autres catégories
sociales que les salariés. Patrons du transport ou du BTP,
agriculteurs et artisans mettent en avant les revendications contre
les taxes, qui correspondent à la défense de leurs intérêts. Ces
revendications « antitaxes » cantonnent la mobilisation
sur le terrain de l’opposition au gouvernement qui permet aussi à
la droite et à l’extrême droite de tenter de jouer leur carte.
Tant que l’on ne remet pas en cause les profits de la classe
capitaliste, des politiciens comme Le Pen, Dupont-Aignan ou Wauquiez
veulent bien faire des discours sur les intérêts du peuple ».
Tout
n'est pas faux dans cette remarque, mais LO est aussi un organisme de
petits profs parisiens. D'abord les patrons du transport ont nettoyé
leurs suppositions en refusant de se joindre au mouvement, les
paysans on les voit peu, les artisans se sentent plus victimes des
gilets jaunes et se fichent de la classe ouvrière. Les
revendications confuses antitaxes sont surtout le fait de poujadistes
effectivement présents dans le mouvement (cf. Les gaulois de
Calais). Mais la vraie récup, face
à un mouvement authentiquement prolétarien
et pas « du peuple » comme le disent les vieux coucous de
LO, ne peut venir des Dupont-Aignan (qui a fait rire les bloqueurs
avec ses déclarations lâches) et autres sinistres Wauquier. La
bourgeoisie a encore à nouveau besoin du gauchisme établi, qui
dispose de strapontins sur ses ondes et de restaurer un semblant de
crédibilité aux syndicats gouvernementaux et « gouvernementés »
au sommet.
SUR
LE TERRAIN LES RECUPERATEURS SONT POURTANT ATTENDUS
Le
« citoyen » Mélenchon, qui a su se différencier des
péteux écolos et bobos parisiens de son parti, garde l'estime des
ouvriers retraités en grand nombre sur les échaffaudages. Je l'ai
dit plus haut, le NPA est considéré comme le traître numéro un,
groupuscule qui parlait tant de « tout bloquer »... au
cul des bureaucraties syndicales. Mais hier au blocage principal de
l'A16 à Calais (rocade et entrée du tunnel sous la Manche) ce ne
sont pas seulement les bourgeois anglais qui étaient gênés mais
tous les syndicats qui en prennent pour leur grade. FO pointe son
nez, cette auberge espagnole à anars et trotskistes fait rire tout
le monde avec leurs dirigeants fortunés, preuve de … l'apolitisme
(financier) de cette engeance collabo. C'est plus grave pour la CGT,
car il y a non seulement parmi nous des délégués de cette
organisation dont certains ne reprendront pas la carte, mais on m'a
dit que régulièrement des bloqueurs de Calais allaient frapper à
la porte du syndicat pour lui dire de s'engager auprès des
bloqueurs, mais la porte reste toujours close.
Questionné
sur la question de la solidarité si la « justice »
frappe tel ou tel manifestant4,
les réponses sont nettes : « on ira incendier le
commissariat » ; preuve que la bagarre au département
français) de la Réunion, traitée avec un mépris...colonialiste
par les médias5.
Les prolétaires réunionnais sont pourtant complètement en phase
avec le mouvement ici, malgré les excités indpendantistes et les
macroniens qui veulent le criminaliser, malgré l'aspect émeutier
leur lutte ininterrompue fait figure d'exemple et n'est pas à
confondre avec le cinéma des bobos blacks blocks. Les bobos
parisiens et la plupart des journalistes ne comprennent pas pourquoi
et en quoi le mouvement est dangereux parce qu'il a démarré et se
renforce... en province. A Paris toutes les machinations sont
possibles, y domine l'anonymat dans les manifs ou une collection de
corporatismes ficelés par les flics syndicaux, il n'y a pas de lien
possible ni d'échange véritable. En province tout le monde se
connaît, pas possible de faire du cinéma ou des longs bla-blas ;
le manifestant a un beau-frère chez les CRS, les jeunes se
connaissent à peu près tous et sont généralement fils d'ouvriers
(de la basse classe...) encore étudiants ou lycéens, ou jeunes
adultes qui végètent encore au chômage au domicile familial. Leurs
profs sont aussi de la partie. Au quatrième jour des flics m'ont
reproché d'entraîner les jeunes ! On n'entraîne pas les
jeunes, ils rappliquent et ils sont moins souples que nous, et ils se
mettent au devant6.
Excusez l'image à la Zola, mais c'est le ventre de la classe
ouvrière qui gargouille pas un hoquet de bobo trotskiste bien
nourri7.
Je pense que c'est d'ailleurs comme cela qu'ont surgi les premiers
conseils ouvriers en Russie et en Allemagne (décentralisée) en 1917
et 19188.
68
N'AURA PAS EU D'ENFANTS MAIS DES PETITS ENFANTS...
Si
on observe ici à Calais des choses bizarres (chut ne le répétez
pas) – par ex des discussions fraternelles avec les troupes de CRS,
des tapes amicales sur l'épaule – et en cherchant sérieusement
grâce aux réseaux sociaux car les médias officiels continuent à
censurer et à mentir par omission (des consignes de refoulement de
BFM circulent ici et là), on voit une certaine forme de respect en
province avec « la troupe », des négociations ont lieu,
parfois malgré de courtes périodes de tabassages, des trêves avec
les gendarmes qui déposent les casques et conviennent d'une distance
« de sécurité » (sic) à tenir entre les bloqueurs et
eux. De fait, chacun semble respecter les ordres ministériels, ne
pas bloquer la circulation, mais en fait elle est toujours bloquée :
il reste quelque chose, un objet, une planche sur la chaussée qui
empêche de circuler, de chaque côté les hommes en uniforme et de
l'autre cette masse d'ouvriers retraités de plus en plus rejoints
par cette masse de jeunes de plus en plus enthousiasmé, qui viennent
plutôt faire la fête, c'est à dire leurs... petits enfants. Et ces
deux bandes qui se font face rigolent, s'invectivent gentiment, voire
trinquent. On a plutôt l'impression que Macron et Philippe, s'ils
font les malins avec leur petite phrase quotidienne, sont cocus en
réalité !
C'est
une guérilla incessante, donc destinée à durer et qui confirme
l'impuissance du gouvernement Macron. Par exemple, des
emplacements sont systématiquement bloqués de façon aléatoire et
récurrente ; à Auchan Calais, autant à la Cité Europe à
Coquelles : l’accès aux deux centres commerciaux est bloqué
ponctuellement par des Gilets jaunes. Les barrages c'est tout
provisoire pour laisser place à une opération escargot vers le
Channel ; les jeunes rivalisent d'imagination, et il n'y a pas
assez de voitures de police sur l'A16 pour les choper autour des
radars dans la campagne, ils se répandent comme des ...fellaghas,
mais on ne voit pas beaucoup d'ouvriers arabes dans les barrages !
qu'attend le NPA pour nous les envoyer ?
DES
SYNDICATS péteux et décrédibilisés
Les
trahisons se payent toujours, depuis le début de la dictature
macronienne, les syndicats ont fait un deal avec l'Etat (qui les
rétribue) tout faire pour saboter et ridiculiser tout mouvement
social. On leur a demandé de se raccrocher au wagon pour mieux le
ficeler et le détruire comme cela a été réalisé avec succès
contre les cheminots, et surtout parce qu'il va leur falloir
reprendre du service, l'attaque contre les retraites n'étant jamais
terminée. Hélas, alors que le mouvement se fiche déjà du
« pouvoir d'achat », le principal syndicat « jaune »
espère se mêler des ouvriers « en jaune ». Hélas,
alors que le mouvement n'est plus apolitique dans les faits, le
syndicat gouvernemental FO qui s'est toujours vanté d'être...
apolitique, rêve tout haut, mais il dit pourtant la chose
essentielle, que je n'arrête pas de répeter aux barricadiers :
le seul débouché c'est la paralysie complète du pouvoir par –
non pas cette fumisterie de grève générale trotskiste et
anarchiste aussi creuse qu'eux – mais une généralisation des
grèves comme en 68 sans commandement syndical, et cela seul, pas 36
inventions de blocages ou jets de pierre sur les flics, cela seul
pourra, pourrait permettre de faire reculer ou sauter (pourquoi pas
un gouvernement responsable de la PIRE attaque contre la classe
ouvrière depuis au moins la guerre!)9.
Il y a déjà un début de paralysie assez inquiétant pour le
patronat (Philippe ne vous dira pas que le standard de l'Elysée
explose en ce moment!), paralysie de l'approvisonnement en essence,
manque à gagner des gangs d'autoroutes, des radars (invariablement
peinturlurés), de zones industrielles comme Capécure à
Outreau-Boulogne ;
face au blocage
indéracinable exercé quotidiennement depuis cinq jours (et bientôt
plus) par les Gilets jaunes, l’activité est en berne dans la
principale zone économique du Boulonnais où les réunions de crise
se succèdent. Ce n'est qu'un début, continuons le combat... Clament
curieusement des jeunes presque sans mémoire... Les klaxons de
soutien des routiers et des voitures individuelles ne cessent pas
même durant la nuit autour des braseros, la « population »
apporte à manger et du café pour se réchauffer ; les pneus
CGT sont bannis, on ne brûle que du bois, des palettes, et on
ramasse les ordures. Le sérieux domine dès que pointe une
ambulance, un véhicule des pompiers ou de police... ce sont donc les
ouvriers et les jeunes qui « administrent » la cité !
Et font régner un autre ordre . Tiens tiens je ne me rappelle
pas que même en 68 on ait ainsi bloqué la « circulation des
marchandises » et porté atteinte à l'individualisme
automobile ! Le mouvement ne semble pas si désordonné ni
obtus, capable de varier, d'abandonner les barrages (qui emmerdent
finalement surtout les prolétaires qui vont au travail pendant la
semaine), de barre l'entrée d'un centre des impôts (pourquoi?), de
parkings de supermarchés (pour quoi faire?)
Georges
Séguy renaissant de ses cendres ne pourrait que faire éclater de
rire les ouvriers actuels en les « prévenant contre tout
risque d'aventure », ouais pourquoi pas ? On n'a plus rien
à perdre avec nos salaires de misère et le mépris de ces petits
messieurs ! D'accord mais pour aller vers quoi ? Questionné
sur qui dirige à Calais, l'ouvrier retraité me montre du doigt un
type au loin près d'une tente : « c'est lui le
responsable, il prend les décisions pour nous ». Interloqué
je le coupe : « Attend ! tu te rends compte de ce que
tu viens de me dire ? Y a pas de décision collective, tu fais
confiance à ce type ? ».
- oui il prend les bonnes décisions pour nous.
J'ai
envie de gerber. Je marche courbé vers d'autres bloqueurs. Peut-être
plus intelligents. Mais ils discutent tous en petits cercles
concentriques de la pluie et du beau temps. Dès que les CRS
reviennent de l'A16 ils se remettent tous à couri vers l'autoroute.
Revnons au soutien du syndicat des « gilets oranges »,
qui soutiennent mais à reculons parce que le mouvement est « devenu
politique ». C'est un peu vrai, comme on va le révéler après
la citation :
« La
fédération FO des transports et de la logistique a appelé mardi
ses adhérents et sympathisants à rejoindre le mouvement des "gilets
jaunes" afin de défendre le pouvoir d'achat, envisageant même
de durcir le ton à travers un appel à la grève. Cette fédération
est le premier
syndicat à appeler à la mobilisation en soutien
des "gilets jaunes", mouvement qui se veut apolitique et
qui est organisé en dehors des organisations syndicales. "Nous
sommes aussi des citoyens", a souligné Patrice Clos, secrétaire
général et candidat à la succession de Pascal Pavageau à la tête
de la confédération Force ouvrière ».
Le
coup du mouvement « citoyen », surtout de la part d'un
syndicat traditionnellement « jaune » merci !
Mélenchon nous l'a déjà fait. C'est trop tard et on n'a pas besoin
de traîtres professionnels pour durcir... une potentielle
liquidation! Le principal syndicat rétribué par le gouvernement, la
CFDT hésite, c'en est pathétique :
« La
CFDT, premier syndicat dans le secteur du transport et de la
logistique devant la CGT, doit décider mercredi si elle se joint au
mouvement des "gilets jaunes". Fin octobre, elle avait dit
soutenir "le mouvement de mécontentement citoyen sur
l'augmentation du carburant et la taxation complémentaire des
retraites". La CFTC Transports, 4e organisation de ce
secteur, évoque une décision d'ici à la fin de la semaine ».
Quant
à la CGT qui appelle à un 1er décembre de luttes, elle va se faire
foutre.
OUI
IL Y A DES POUJADISTES
On
est en pleine RADICALISATION proclame le gouvernement10.
Après un attentat terroriste supposé écarté, et pour nous
protéger on ne parle pas de récupération mais d'infiltration(s).
Ah cette bonne vieille cinquième colonne qui sert toujours au bon
nationalisme ! L'ultra-gauche (comprenez les bobos cagoulés et
armés de barres de fer) s'infiltreraient en Bretagne ! Plus au
sud c'est l'ultra-droite, les souverainistes qui se glisseraient
massivement sous les gilets jaunes. Il n'y a rien à craindre des
gentilles pétitionnaires du début, par contre des assocs virtuelles
ont surgi un peu partout sur facebook très citoyenniste et adeptes
du chant patriotique, je ne vais pas les analyser ici en détails
mais sur les écrans derrière de braves citoyens enthousiastes
autant que pour leur équipe régionale de foot, et qui « en
ont marre des taxes », on aperçoit des panneaux « les
gaulois de... ». J'ai découvert hier des gaulois... du coin.
Un drôle de cénacle « des réseaux » ces gaulois, assez
emblématiques du niveau actuel du mouvement – sans colonne
vertébrale, ai-je dit dans mes messages précédents : LES
GAULOIS DE CALAIS11.
Le titre est évidemment ambigu et en corrélation avec la grande
présence du bordel migratoire dans la région, avec une connotation
nationale et péquenaude. Ce ne sont pas les fachos qu'imaginent les
bobos parisiens. Pas moyen de trouver une plate-forme mais on va
examiner ce qu'ils ont donné comme consignes lors de leur réunion
du 15 novembre préparatoire au début des blocages le 17 à la radio
locale et au journal local Nord Littoral qui, lui, colle assez bien
au mouvement et ne diffuse pas trop de bobards :
« Aucun
signe d’appartenance politique, aucun drapeau autre que le drapeau
français ne seront tolérés. Militants et syndicalistes sont les
bienvenus, mais en tant que simples citoyens. Les mots d’ordre,
pancartes et slogans doivent être avant tout dirigés contre la
politique fiscale du gouvernement Macron. Les Gaulois insistent: ils
ne veulent pas de dégradations du mobilier et de la chaussée
publique, et aucune agression envers les forces de l’ordre, pas
plus que des feux de pneus ou de barricades. Par contre, les réchauds
et barbecues portables pour la nourriture sont les bienvenus... ».
Voici
donc une association très républicaine, citoyenne qui se permet
d'accueillir ce dont le mouvement ne voulait pas depuis le début :
militants politiques et syndicalistes. Ont-ils donc tant besoin de
recruter les recruteurs professionnels pour encadrer et non pas des
prolétaires, plutôt naïfs, en général ? Ils posent déjà
aux interlocuteurs du gouvernement « pacifiques », donc
ils devraient dénoncer la méthode insurrectionnelle dans l'ïle de
la Réunion – tiens personne ailleurs en France ne proteste contre
la mesure de guerre prise là-bas – le couvre-feu – ni nos amis
les gauchistes ni ces braves poujadistes règlementaires avec leurs
petits drapeaux tricolores et leur chant marseillais !?
Comme
n'importe quel syndicat honni ou parti bourgeois, sans AG, sans
assemblée de classe, la petite mafia des Gaulois de Calais a
immédiatement joué à l'interlocuteur du gouvernement : ils
ont demandé à être reçus par Macron avec les autres groupes qui
avaient déclaré leur manifestation en sous-préfecture ! Ils
ont fait part de leurs revendications et ont demandé à ce qu'elles
soient transmises au président de la République. C'est pas mal
culotté. Ont-ils doublé Mélenchon, NPA et fachos ? Ou
sont-ils en passe de ridiculiser tout le mouvement en le scindant en
revendications nationalo-régionales ou en prolongeant l'action
dispersée des petits soldats jaunes ?
On
verra. Les médias nous disent déjà que des « figures
émergent ». Les médias locaux participent déjà à cette
fabrique de nouveaux Ruffin et autres aigrefins ? Yohann
Delattre, opérateur dans l'industrie chimique à Calais est l'un des
animateurs des gilets jaunes dans le calaisis, annonce la radio
locale. Le zigoto est interviewé comme s'il était déjà président
de la République, et tel un grand bonze syndical, il conclut :
« je me félicite du bon déroulé des manifestations ».
Serait-il intronisé celui-là aussi pour ridiculiser le mouvement
comme simple rouspéteur de l'automobile du pauvre et sponsor d'un
« gouvernement à l'écoute » ?
Et
si les gaulois de Calais n'étaient qu'un des chevaux de Troie du
grand retour du syndicalisme de négociations secrètes et paritaires
au sommet? Nos célèbres pompiers sociaux. Comme quoi, le mutisme de
tous les syndicats depuis le début ainsi que l'amalgame des
gauchistes avec une manipulation d'extrême droite, a permis la
renaissance de ce qui était ténu au tout début, la gauloiserie
poujadiste.
Il
ne manquerait plus que la plupart des naïfs bloqueurs qui ne
mesurent pas à quel point ils sont instrumentalisés comme petits
soldats, aillent se faire prendre dans la sourcière parisienne
samedi. Quoique cet appel démagogique ne fasse pas l'unanimité. Je
ne me suis pas gêner pour rappeler qu'une montée sur Paris ne
s'improvise pas en quatre jours (ni en covoiturage ni en bicyclette),
au souvenir des sidérurgistes de Longwy, de Denain et des ouvriers
lorrains qui avaient « marché sur Paris » à grands sons
de trompettes. Ce n'est pas le moment. Paris n'est pas encore en
ébullition et la « dérive » émeutière contenue dans
cette descente inopinée, imprécise, ne pourra, en virant à la
violence désordonnée, qu'enchanter le pouvoir pour accélérer la
remise au pas.
CONSEILS
AUX MANIFESTANTS EN GILETS JAUNES OU PAS
- MARCHE SUR PARIS ? A l'heure actuelle c'est une connerie irréfléchie qui a été lancée par un quidam sans concertation ni discussion ! N'obéissez pas comme les petits soldats qui attendent les ordres d'en haut ! Restez sur place, posez-vous la question de discuter en groupe et en assemblée au lieu de laisser les coordinateurs se concerter avec leurs portables sur « les actions à mener ». L'action à tout prix sert à empêcher de réfléchir à ce qu'on fait et à ce qu'il faudrait faire.
- QUELLES CIBLES ? L'occupation bornée de la rue finit par devenir stupide et génère violence et hostilités des ouvriers qui vont à leur travail. Elle devient contre-productive si on n'est pas capable de varier. C'est bien d'avoir réorienté vers le blocage des hypermarchés mais cela non plus n'est pas la recette idéale, comme il est aussi idiot de croire que les flics sont nos principaux ennemis. BLOQUER chaque weekend sera un meilleur gage de longue durée et de la participation du plus grand nombre.
- ATTENTION A LA RECUPERATION ! Il y a déjà pas mal de gens qui se prennent pour des petits chefs sous prétexte qu'ils ont pris goût à la direction de la circulation et au petit pouvoir de commander à un automobiliste. On a vu parfois des conduites indignes à l'égard des « pris en otage ». Il faut les faire cesser et ne pas laisser le tout venant s'ériger en flic des rues ou en pemanent syndical des autres bloqueurs.
- EXIGEZ PAS LA TENUE DE REUNIONS GENERALES de discussion sur les revendications et les cibles de la lutte CHAQUE JOUR, et REFUSEZ de déléguer en permanence les mêmes personnes, SINON vous êtes cuits !
NON
AUX INTERMEDIAIRES QUI VEULENT DEJA JOUER AUX NEGOCIATEURS
LE
MOUVEMENT N'EN EST QU'A SES DEBUTS
IL
EST DANGEREUX PARCE QU'IL N'A PLUS DE REVENDICATIONS CLAIRES QUI
AUTORISERAIENT LE POUVOIR A DISCUTER
IL
EST PLEINEMENT POLITIQUE PARCE QU'IL EST L'EXPRESSION D'UNE COLERE
QUI N'A PAS FINI DE S'EXPRIMER
ELISONS
DES CONSEILS OUVRIERS !
NOTES:
1Hier
soir, c'était à mourir de rire sur France inter, les journalistes
se contorsionnaient pour ne pas utliser le terme de classe,
contraints d'utiliser le terme moderniste de classe moyenne – donc
il y a une haute classe et une basse classe ! - ils
zigzaguaient dans cette même « couche moyenne » où il
y avait donc une couche hausse et une couche plus bas (on évitait
le terme « basse » car cela renvoie au concept bourgeois
du NPA « petits blancs racistes et fachos »). Par
malheur l'INSEE produisait le même jour des stats prouvant que
depuis une paire d'années, y inclus les réformes de l'idiot de
l'Elysée, jamais la « classe moyenne » (sic) n'avait
été autant appauvrie. Vous comprenez désormais pourquoi
trotskistes et anarchistes sont muets. (nos maximalistes aussi!). Le
NPA des bobos nomme ces « provinciaux » : les
classes populaires... car elle sont « populistes »
n'est-ce pas ? ? LO parle maintenant des « classes
laborieuses » ou « monde du travail ». LO a un
langage très populo et ne veut que reverser « le gouvernement
des riches », mais pour le remplacer par qui ? « Des
salariés du public ou du privé, des chômeurs et des retraités
participant aux blocages l’ont exprimé, en disant qu’ils n’en
pouvaient plus des sacrifices et de devoir serrer la ceinture d’un
cran de plus pour se déplacer, ne serait-ce que pour aller au
boulot ou pour essayer d’en trouver ! Le monde du travail
doit mettre en avant ses propres objectifs et se mobiliser sur ses
propres revendications. Le slogan « Macron
démission »
fait l’unanimité et il y a de quoi vouloir se débarrasser de ce
gouvernement des riches ! ».
2Sur
les divers barrages où j'ai été dans le 62, je n'en ai trouvé
que deux, un vieil antisémite que j'ai envoyé chier, et hier, cf.
photo mise en ligne, j'ai fait un selfie avec un clochard affublé
d'un casque nazi sur le crâne plutôt du genre hell's angels et qui
venait d'arriver frappant de stupéfaction et de pitié la centaine
de jeunes bloqueurs qui étaient derrière le photographe et qu'on
n'a plus revu. Les ivrognes sont de plus en plus mal vus.
3Cf.
mon article du 7 novembre : le 17 novembre : révolte ou
révolution ? (122 lectures)
4Les
parades du gouvernement Macron sont plus subtiles qu'il n'y paraît :
l'enquête sur les comptes de campagne de la bande à Macron n'est
pas faite pour le gêner contrairement à ce que proclame le clan de
Mélenchon après tant de perquisitions chez les extrèmes Méluche
et Le Pen, mais, vu que la somme est dérisoire vu les sommes
astronomiques reçues par le parti macronesque par de belles sources
financières ; non c'est pour faire croire à l'indépendance
de la justice (du parquet ciré) lorsqu'elle va lourdement
sanctionner les prolétaires arrêtés par les flics (qui ne sont
pas nos amis).
5La
plupart des blocages se sont poursuivis dimanche et lundi et la
Direction régionale des routes a recensé une trentaine de barrages
sur toute l'île. Mais une fois la nuit tombée, la situation
est devenue électrique. Jets de pierres, feux de poubelles, de
pneus ou de palettes... Des groupes de jeunes se sont mêlés au
mouvement et s'en sont pris aux forces de l'ordre. La
violence est encore montée d'un cran dans la nuit de lundi à
mardi. En plus du restaurant McDonald's du Port, plusieurs
commerces ont été incendiés et vandalisés dans les villes de
Saint-Denis et de Saint-Paul, rapporte Réunion
la 1ère. Des
voitures ont aussi été incendiées. Selon
nos confrères, "de
nombreux habitants se ruent vers les grandes surfaces pour faire des
provisions". Au
Chaudron par exemple, un quartier sensible de Saint-Denis, des
clients ont forcé l'entrée du magasin Score et ont envahi les
rayons.
Réunion fait en effet face à une crise sociale d'ampleur. L'an
dernier, 23% de la population était au chômage, selon les
chiffres de l'Insee.
Mais chez les jeunes, les chiffres sont bien plus importants :
41% des hommes de 15 à 29 ans et 37% des femmes sont sans emploi.
6Ils
ne sont pas pour autant tout blancs, j'ai déjà dit qu'il fallait
repousser des outrances, leur dire que c'était ridicule de chanter
à tout va la marseillaise, ce qui plaît évidemment aux
poujadistes présents avec leur cariole surmontée d'e l'oriflamme
national.
7J'ai
posé la question (naïve) à quelques-uns : n'y a-t-il pas des
migrants à vos côtés dans le combat ? Réponses, rires
d'abord de la part des retraités et des jeunes. Un retraité :
« un a volé le portail tout neuf de ma fille », un ado
qui voulait jeter au brasier son vieux VTT, et que j'empêchais pour
la pollution des pneus, et à qui je demandais de le laisser sur le
trottoir pour qu'un migrant puisse s'en servir, répliqua :
« plutôt le brûler que de leur en faire profiter, moi ils
m'ont volé mon VTT tout neuf ». Un autre : « on en
voit passer un ou deux parfois dans les coins mais ils n'ont rien à
voir avec nous ».
8Ce
mouvement si irrationnel pour les bourgeois, m'apparaît comme un
clin d'oeil non seulement à Mai 68 mais surtout à octobre 17, et
il est plus culotté que Mai 68.
9LO
qui a aussi des ramifications dans FO, dit à peu près la même
chose, la seule réponse au dictateur Macron, le seul vrai débouché
serait la paralysie de l'économie par la majorité des prolétaires,
mais attention danger pas avec les arguties, la volonté de
chapeauter typiquement stalinienne et le cadre pourri du
trotskisme : « Pour
empêcher notre niveau de vie de sombrer, nous devons exiger
l’augmentation des salaires, des allocations et des pensions et
leur progression au même rythme que les prix. Cela signifie engager
une lutte d’ampleur contre le grand patronat et le gouvernement à
son service.Les
salariés, qui se connaissent, se retrouvent chaque jour dans les
entreprises, y sont concentrés, disposent de tous les moyens pour
organiser ce combat. Ils disposent d’une arme fondamentale car ils
sont au cœur de la production, de la distribution, de toute
l’économie. La grève leur permet de toucher les capitalistes là
où ils sont sensibles, à la source du profit ! Aujourd’hui,
demain et les jours suivants, qu’on ait participé ou non aux
actions du week-end, il faut continuer à discuter entre
travailleurs et se préparer à prendre l’argent qui nous manque
chaque mois là où il est, dans les caisses du grand patronat ».
Voix des travailleurs, petit cartel d'ex-LO propose aussi
« d'organiser » alors que ce n'est pas le moment et que
ce ne peut être pour l'heure qu'un tremplin pour les récupérateurs
classiques, qui « s'inflitrent »,même le NPA, après
avoir accusé le fâchisme.
10Qui
nous fait rugilèrement le coup du risque terroriste ; ils nous
ont trouvé trois ou quatre zigotos qui auraient perpétérés en
douce un attentat pour profiter du bordel des gilets jaunes. On n'en
entend plus parler. Sans doute parce que plus personne n'a confiance
en l'antiterrorisme gouvernemental.
11Choix
assez malheureux et peu crédible, mais révélateur car on pense
aux « bourgeois de Calais ».
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