"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

samedi 21 mars 2020

La déconfiture politique et sociale du discours patelin sur le confinement


Merde à Salomon
« Il s’avança vers Léon, et, avec ce sourire de bénignité pateline que prennent les ecclésiastiques ».
Gustave Flaubert (Madame Bovary)

« La vague arrive (…) La France n'est pas prête (…) la propagation du virus « par l'absence de maîtrise des gestes basiques d'hygiène : mouchoirs en papier jetables, lavage des mains, solutions hydroalcooliques, port du masque par les malades généralisé en Asie et quasi inconnu en France ! »
Jérôme Salomon (2016, avertissement à Macron)1

« L’aventure du Potemkine n’a été qu’une fausse alerte ; mais, si les gouvernements d’Europe s’obstinaient à ignorer les transformations profondes qui renouvellent la face du monde, et se refusaient à tenir compte des éléments jeunes qui bouleversent les fondements de la vieille politique ; si la diplomatie continuait à s’enliser dans les anciens errements et à ressasser les mêmes problèmes sans les résoudre jamais, peut-être, la patience des peuples venant à se lasser, assisterons-nous un jour à l’avènement d’une politique toute nouvelle, révolutionnaire dans ses procédés et ses solutions. Ce ne sont là sans doute que des hypothèses, des craintes chimériques, mais ne serait-il pas opportun d’y prendre garde…? »
René Pinon (avril 1905, Revue des deux mondes)

« ... il est temps de s'apercevoir que la santé ne se gère pas comme "une entreprise commerciale (...) car la santé n'a pas de prix". 
André Grimaldi ( Professeur émérite d’endocrinologie-diabétologie à la Pitié-Salpêtrière)

« Il y a plus de rébellion contre l'ordre social dans le fait d'observer un insecte que dans l'idiot utile qui va brûler un rond-point ou tenir une pancarte ». Sylvain Tesson

"Cette crise sanitaire va imposer un coup d'arrêt puissant, massif, brutal à notre économie".
Edouard Philippe (Premier ministre)



PROSPECTIVES...

Yannick Blanc, président de l’association Futuribles International et membre de la revue « Futuribles » (interview de l'OBS).

Dans les différentes études de « prospectives » établies par « Futuribles », l’hypothèse d’un confinement généralisé pour cause d’épidémie avait-elle été envisagée ?
Comme toujours, rien ne se passe comme prévu. Bien sûr, ces dernières années, nous avions bâti des scénarios dont certains portaient sur l’apparition de nouvelles maladies infectieuses. Mais ces scénarios reposaient sur l’impact massif de la morbidité et de la mortalité. L’épidémie du Covid-19 n’a pas du tout les caractéristiques prévues. Elle commence à peine à être perceptible et le nombre de morts reste modeste, mais les projections sont très élevées. Du coup, les gouvernements réagissent par l’immobilisation de l’économie, afin d’étaler la contagion. L’étude de l’Imperial College, celle qui a convaincu Macron de fermer les écoles jeudi, estime que le nombre de morts pourrait monter jusqu’à 500 000 en France si l’on ne fait rien. Même les gouvernements américains et anglais, réticents à prendre de mesures qui pourraient nuire à l’économie, ont déjà commencé par céder peu à peu aux scientifiques.

Cette étude est effrayante, non ?
Oui, mais il est bien précisé : « si l’on ne fait rien ». Or, tous les pays ont agi. La question est de savoir quand et comment. En Chine, le confinement a duré deux mois, parce que le régime dispose d’un appareil de surveillance qui lui a permis de le faire respecter de façon radicale, assorti d’un isolement hermétique des régions où se développait le virus. Si l’on avait voulu faire l’équivalent en France, il aurait fallu boucler l’agglomération de Mulhouse dès que l’on avait eu connaissance du cluster, et tester massivement la population. Mais nous n’avons ni la culture, ni le dimensionnement des services publics nécessaires pour cela. Aurait-on pu surveiller toutes les routes ? Même en faisant appel à l’armée, je n’en suis pas sûr. Je rappelle, pour donner un ordre de grandeur, que les moyens médicaux de l’armée se limitent à un hôpital de campagne de 70 lits – en tout et pour tout.

Si notre confinement est moins strict, va-t-il durer plus longtemps ?
Personne n’en sait rien, mais il ne faut pas exclure qu’il dure tout le printemps. L’enjeu, c’est de repousser le pic de l’épidémie, pour l’atténuer. Mais lorsqu’on allégera les mesures, y aura-t-il des reprises de feux ?

Comment voyez-vous la suite des événements ?
Il y a une crise systémique, passablement inquiétante, mais aussi des évolutions de mode de vie, dont certaines peuvent constituer des facteurs d’optimisme. Pour la dimension systémique, l’épidémie nous permet de mesurer notre dépendance à la Chine, par exemple sur le paracétamol, dont elle assure 90 % de notre approvisionnement. Emmanuel Macron l’a pointé dès jeudi soir, lors de son premier discours sur le coronavirus : « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. »
Et sur le plan économique ?
Une autre conséquence est la mise à l’arrêt brutale de 15 % de l’activité économique, celle correspond aux activités de service. Du jour au lendemain, le tourisme, la restauration, les transports, la culture n’ont plus de clients. Nous n’avions jamais modélisé cela. L’économie de service est une économie de flux. Si le flux s’arrête, tout s’arrête, il n’y a plus de revenus et le capital ne vaut plus rien. On le voit dans le secteur aérien : un avion qui ne vole pas, ça ne vaut rien. C’est pourquoi, à mon sens, le choc le plus violent sera pour les Etats-Unis : leur économie est très dépendante des flux, et ils ne disposent pas d’amortisseurs sociaux comme en France.


A contrario, les pays d’Asie, qui, pour le moment, ont mieux géré la crise que nous, s’en trouveront renforcés. Le rééquilibrage de l’économie mondiale en leur faveur, déjà en cours, va s’accélérer et les Etats-Unis pourraient encore s’affaiblir. L’enquête parue lundi dans « New York Times » sur la gestion du dossier coronavirus par l’administration Trump est à cet égard édifiante : c’est un foutoir absolu et il n’y a eu aucune anticipation.

Il y a aussi, disiez-vous, une dimension « mode de vie »…
Oui, à commencer par le télétravail. Le phénomène était en train de mûrir doucement, mais l’épidémie lui donne un énorme coup d’accélérateur, qui va laisser des traces irréversibles. Mais quid de l’infrastructure numérique ? Est-elle assez solide pour résister à l’augmentation brutale du trafic lié au télétravail et à l’enseignement en ligne ? Eric Vidalencq, un expert de l’Ademe, a récemment expliqué que le système était surdimensionné, pour garantir une qualité optimale aux activités de loisirs, notamment le visionnage de films et les jeux vidéo. Va-t-on tout de même devoir réguler l’usage du streaming, par exemple en la réduisant aux heures de bureau, pour laisser le trafic au télétravail ?
A « Futuribles », vous avez regardé de près les théories de « l’effondrement », qui annonce l’écroulement des sociétés techno-industrielles à partir d’un déclencheur particulier, comme un krach, la disparation du pétrole ou… une épidémie. Sommes-nous en train de vivre le début de l’effondrement ?

Les théories de l’effondrement estiment que nos systèmes sont par nature instables et qu’une pichenette suffira à les déstabiliser. Ce n’est pas faux, mais ce sont des raisonnements mécanistes, qui calculent les réactions en chaîne « si l’on ne fait rien » – un peu comme les projections de l’Imperial College dont je parlais tout à l’heure. C’est utile, mais un véritable scénario de prospective doit intégrer les réactions et les contre-mesures prises dès le début de la crise.
Si la crise dure, l’ensemble des acteurs va se mettre à réagir et à anticiper différemment. L’opinion publique peut évoluer et les pouvoirs politiques peuvent prendre des virages radicaux, sous la pression des événements. Emmanuel Macron en a d’ailleurs l’intuition. Jeudi dernier, à propos de notre capacité à soigner, à nous protéger, à nous alimenter, il avait poursuivi par ces termes : « Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai. »


Mais n’avait-il pas déjà dit cela au moment de la crise des « gilets jaunes » ? Et Sarkozy aussi au moment du krach de 2008 ? Il y a de quoi douter de la sincérité de nos dirigeants.
Ce n’est pas une question de sincérité, mais de rapport de forces et d’anticipation sur l’élection présidentielle de 2022. Si la crise se termine avec 15 000 morts, c’est-à-dire autant que la canicule de l’été 2003, ça sera déjà un bilan dramatique. Si les hôpitaux sont en état de saturation aiguë pendant trois mois, on ne pourra pas dire ensuite aux personnels soignants qu’on aura célébrés comme des soldats de première ligne qu’ils vont continuer à supporter des réductions d’effectifs, de lits, de moyens. Le retour au « business as usual » est inenvisageable pour lui.
Et pour la société dans son ensemble ?
En prospective, plutôt que de chercher à prophétiser l’avenir, il est plus intéressant d’observer les évolutions irréversibles qui sont à l’œuvre sous nos yeux et qui s’accélèrent. Ces « ruptures par accélération » ouvrent des espaces pour une réaction de la société. Par exemple, avec l’épidémie du Covid-19, une nouvelle perception des risques environnementaux et donc des nouveaux comportements.

Est-ce une première marche vers la décroissance ?
Nous allons vivre une expérience de décroissance, dont nous pourrons mesurer les impacts. Seront-ils positifs ? En Chine, les émissions de gaz à effet de serre ont brusquement chuté, épargnant des vies. Une chose est sûre : le discours écologiste est désormais au centre du jeu politique – comme on l’a vu lors du premier tour des municipales.
Et peut-on espérer voir émerger de nouvelles solidarités interpersonnelles à la faveur du confinement ?
Oui, dans un scénario optimiste. Depuis des années, on assiste à une hausse significative de l’engagement dans les associations d’entraide. Face à un monde plus difficile, la réaction la plus répandue est le désir de prendre soin des autres. En période de confinement, c’est moins facile, mais on va trouver. Et, après la crise, cela peut déboucher sur le désir de reconstruire sur de nouvelles bases.
On peut voir la fragmentation de la société s’accentuer. On applaudit les soignants le soir aux balcons, mais d’autres professionnels, les policiers, les caissières, les chauffeurs routiers, s’estiment eux aussi exposés mais en mal de reconnaissance. La fameuse « distanciation sociale » n’est pas faite pour recréer de la confiance dont la société manque déjà beaucoup. Espérons enfin que le confinement ne fasse pas disparaître trop de lieux de sociabilité, comme les espaces publics, les bars et restaurants, les institutions culturelles. Pour certains, il sera peut-être difficile de s’en remettre.
(Propos recueillis par Eric Aeschimann)

Après le discours patelin de confinement, le terrorisme patronal revient au galop, voici la virevolte de la loi « urgence coronavirus »

Les attaques contre le prolétariat ne cessent jamais en période de paix sociale, comme en période « d'union nationale » sanitaire à condition d'une bonne « distanciation sociale ». Le prétexte de « sauver des vies » enfante même un type de loi dictatoriale comparable aux pires régimes capitalistes autoritaires. Dans l'affolement l'Etat français pointe soudain le revolver. Avec la bouche en cœur, le chef de l'Etat bourgeois et financier nous avait expliqué il y a quelques jours à peine que, bon samaritain, disciple de Saint François d'Assise, l'Etat nounou serait réinstauré, que l'on pouvait rester chez soi, négocier gentiment des arrangements aimables avec son employeur, que « toutes les PME et même les très petites entreprises » seraient solidement et pécuniairement épaulées par l'Etat dans ce « moment terrible pour la nation ». Face aux milliards virtuels agités par Micron on s'était un peu partout étonné : qui va payer ? Avec la loi « urgence coronavirus », on a la réponse : LA CLASSE OUVRIERE !

Adonc, comme on gouverne à vue, avec pour seul souci les cotations en Bourse, il fallut bien convenir qu'avec 10 millions de salariés (90% de cadres) mobilisés dans le gentil télétravail il ne fallait plus laisser croire aux 20 autres millions qu'ils pourraient continuer longtemps à se tourner les pouces, voire à batifoler dans les parcs et sur les plages, hauts lieux de contamination du mépris du travail salarié. Il est vrai que les patrons des TPE et PME téléphonaient par milliers en haut lieu pour crier leur indignation : « Macron casse-cou ! »2.
La clique étatique qui ne semblait pas vouloir céder à la panique au tout début, a pris peur et décrète qu'il faut désormais « retrousser ses manches » (Maurice (Thorez) Darmanin). Au même moment, le ministre de l’Économie a rappelé aux entreprises qu’elles pouvaient verser à ceux qui «ont eu le courage de se rendre sur leur lieu de travail» une prime défiscalisée. Il s’agit en réalité de la prime Macron. Après l'appel pressant à se confiner chez soi et la réduction drastique du nombre de wagons dans le métro et la SNCF et la certitude d'être payé, c'est la bourse ou la vie qui reprend le dessus. Les commis du capital ne sont pas fous ni adeptes de Saint François, si le Capital ne produit plus, il meurt (comme je l'ai déjà dit dans ma colonne de droite). Agiter le hochet de la prime de récompense aux « salariés courageux » ne concerne plus donc pour l'essentiel nos braves pioupious du secteur médical, mais toutes ces entreprises « non nécessaires à la vie de tous les jours » ! Virage à 180° car, pour reprendre les termes mêmes d'un journaliste lambda, depuis la prise de parole du président de la République qui a annoncé le confinement, le message à destination des salariés n'était pas clair car le chef de l'Etat avait demandé aux Français de rester chez eux !
On commença d'abord par déciller les travailleurs naïfs qui croyaient pouvoir profiter de leurs congés payés après la crise, c'est à dire après les congés forcés en confinement... Ce que fit savoir Sibeth Ndiaye concernant l'article 7 du projet de loi d'urgence sanitaire où les patrons ne se prêteront plus aux petits arrangements à l'amiable : « tu prends tes vacances maintenant au moment du confinement ! Tu crois pas que je vais doubler tes congés cette année. Si ça te plaît pas, la porte est ouverte ! ». Les sous-fifres de Muriel Pénicaud ont présenté cette mesure mercredi comme «un effort raisonnable» demandé au salarié alors que l'État «met en place un plan exceptionnel pour sauver l'emploi et éviter les licenciements»3. La bonne excuse pour conjurer la big catastrophe qui se moque des banquiers et de leurs exécutants politiciens !
D'un coté ils ont obligé au confinement strict mais d'un autre ils incitent maintenant toutes les entreprises à rouvrir et à produire. Puis quand l’épidémie sera passée, et elle passera, s'il arrive un drame aux ou a l'un de ses salariés c'est à lui que l'on demandera des comptes « pour incivilité » et non aux irresponsables gouvernementeurs qui disent tout et son contraire.

ABOLITION DES 35 HEURES

Devant le Sénat, le gouvernement a réaffirmé sa volonté de revenir dans sa loi "urgence coronavirus" sur certains acquis sociaux, comme les congés payés ou les 35 heures. Des mesures qu'il annonce "provisoires"... tout en refusant d'inscrire une date limite dans le texte. A la guerre comme à la guerre, répète le gouvernement. D'où l'idée d'introduire dans la loi "urgence coronavirus", qui doit être votée définitivement ce vendredi 20 mars, une réforme importante du droit de travail. Et surprise, le texte adopté par le Sénat ce jeudi dans la nuit ne prévoit aucun caractère "provisoire" ou "exceptionnel" pour la nouvelle loi. En clair, les mesures prises prendront un caractère définitif. Plusieurs acquis sociaux pourraient être rognés, comme le droit aux congés payés ou la durée hebdomadaire de travail. Le tout sous la pression du patronat.
Marianne l'écrivait dés ce mercredi : le projet de loi dit d'adaptation à la crise du coronavirus prévoit, parmi diverses mesures comme le contrôle des licenciements ou un plan massif d'aide aux entreprises, de revenir sur certains acquis sociaux. La réforme va en effet habiliter le gouvernement à prendre des ordonnances ayant valeur de loi dans le domaine du droit du travail, sous trois mois. Leur objet ? Imposer une nouvelle limite au droit aux congés payés, d'une part. Il s'agit de "modifier les conditions d’acquisition de congés payés et permettre à tout employeur d’imposer ou de modifier unilatéralement les dates de prise d’une partie des congés payés dans la limite de six jours ouvrables, des jours de réduction du temps de travail". A priori, il sera possible de revoir à la baisse le nombre de congés payés acquis par mois, aujourd'hui de 2,5.

La question est d'autant plus prégnante que dans le Figaro, un "haut représentant patronal" propose... de ramener les congés payés à deux ou trois semaines, du moins cette année : "Si c’est nécessaire pour limiter les conséquences économiques de la crise sans précédent que nous traversons en ce moment, les Français pourraient renoncer à deux à trois semaines de vacances en juillet et août. En tout cas, cela ne me choquerait pas". D'après LCI, il s'agit d'une suggestion... du Medef, le principal syndicat patronal. Interrogé sur la chaîne d'info, le ministre Bruno Le Maire n'a pas confirmé, sans pour autant écarter clairement cette hypothèse : "Arrêtons de parler d'efforts et parlons déjà plutôt de solidarité", a dit ce pitre qui se rêve déjà Premier ministre. Le ministre économe a en plus proposé une prime aux « braves » travailleurs, la prime Macron bis4. Le brave commis d'Etat concède que les travailleurs puissent aller au turbin « la peur au ventre »... surtout quand le métro sera à nouveau plein et sans la distance d'un mètre serinée par les trois mousquetaires Macron-Philippe-Salomon. Et sans ces masques « oxymore » inutiles pour ouvriers et flics !
Or, ces hâbleurs cachent la vérité des crimes « sanitaires » en Italie. Pourquoi tant de morts ? Parce que c'est la principale région industrielle et ouvrière d'Italie, autour de Milan, qui est touchée !5 Cherchez l'erreur !6


Fin des 35 heures dans certains secteurs...

Devant les sénateurs, Muriel Pénicaud a également abordé le sujet de la durée hebdomadaire du travail : "Sur la durée du travail, il faut aider les 99 secteurs qui en ont besoin". La future loi prévoit en effet... de permettre à un certain nombre d'entreprises de déroger aux 35 heures. L'article 7 de la réforme dispose en effet que le gouvernement pourra, par ordonnance, "permettre aux entreprises de secteurs particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie économique et sociale de déroger aux règles d’ordre public et aux stipulations conventionnelles relatives à la durée du travail, au repos hebdomadaire et au repos dominical". Quels seront ces secteurs dans lesquels les 35 heures pourront bientôt disparaître ? La ministre a donné de très faibles précisions : "Il peut s'agir de l'alimentation, de la production de matériel médical par exemple". Pour le reste, un "décret" listera les métiers concernés. On constate par ailleurs que la remise en cause des droits aux congés payés concerne, elle, toutes les entreprises du pays.
Dans le Figaro, un représentant du ministère du Travail confirme que les salariés seront sollicités pour permettre à l'activité économique du pays de repartir : "On demandera un effort raisonnable à chacun dans ce moment qui restera dans les livres d’histoire"7. Soit, mais jusqu'à quand ? Un élément en particulier interroge : entre l'avant-projet de réforme, diffusé officieusement auprès de certains médias en début de semaine, et que Marianne avait pu consulter, et le projet de loi qui entrera bientôt en vigueur, ces mesures graves ont perdu leur caractère "provisoire". Cela signifie concrètement que la nouvelle loi s'appliquera... jusqu'à nouvel ordre, et non pas jusqu'à une date limite.
Tiens, tiens, entre l'avant-projet de loi et le projet de loi dit "urgence coronavirus" déposé devant le Parlement, le mot "provisoire" a été retiré de l'article qui permet de revenir sur des acquis sociaux comme les congés payés
Les sénateurs socialistes ont bien tenté d'amender ce dispositif. Ils ont proposé que les ordonnances permettant notamment ces remises en cause d'acquis sociaux cessent d'être valides au 1er avril 2021. "On nous assure que les mesures qui seront prises sont exceptionnelles. Très bien, mais à condition qu'elles ne puissent rester en vigueur une fois la crise finie (...) Il y a beaucoup d'exemples de dispositions exceptionnelles devenues pérennes. Il faut fixer des limites", a exposé l'ex-ministre Jean-Pierre Sueur. Il lui a été adressé une fin de non-recevoir. "Par nature, les mesures à l'article 7 sont limitées à la durée de la crise sanitaire. Avis défavorable", a rétorqué Muriel Pénicaud. Le sénateur LREM Alain Richard a abondé, en expliquant qu'on ne pouvait prévoir à l'avance quand ces réformes auront perdu leur justification : "Il y aura forcément une transition. Bien malin qui pourrait dire quand l'utilité de chaque modification prendra fin".

Le fait que le gouvernement procède par ordonnances n'aura pas ailleurs aucun impact. En théorie, une ordonnance qui n'a pas été ratifiée par le Parlement est caduque. On aurait pu imaginer que le gouvernement renonce à demander la ratification des mesures "anti-acquis sociaux", mais il n'en sera probablement rien, pour une question de délai. Ces ordonnances, qui devront être prêtes d'ici au mois de juin au plus tard, mais sans doute beaucoup plus tôt vu l'urgence invoquée par le gouvernement, doivent ensuite être ratifiées par le Parlement sous deux mois. A cette date, il y a peu de chances que le gouvernement considère le pays comme définitivement sorti de la crise...
Si le gouvernement a expliqué oralement qu'aucune des dispositions de l'article 7 "n'a vocation à être pérenne", ce sera donc bien le cas, jusqu'au vote éventuel d'une nouvelle loi. D'ailleurs, Emmanuel Macron a fait savoir, dans son allocution de ce lundi, que la crise allait imposer un grand virage politique : "Beaucoup de certitudes, de convictions seront balayées (..) Je saurai aussi avec vous en tirer toutes conséquences, toutes les conséquences". Formule énigmatique qui laisse ouverts plusieurs scénarios. En commission des Finances à l'Assemblée nationale, ce jeudi 19 mars le rapporteur général Laurent Saint-Martin (LREM), a expliqué, en réponse à un amendement du député Alexis Corbière (France Insoumise) qu'un grand débat économique devra avoir lieu prochainement : "Ce sera un vrai débat intéressant de savoir les conséquences à tirer des modèles économiques et sociaux, au moment du plan de relance. (..) Là-dessus, je vous rejoins et j'espère qu'on aura des débats fructueux". En même temps, le rapporteur a écarté toutes les propositions d'instituer une fiscalité plus redistributive. Comme un symbole de la ligne ambiguë qui sert de guide aux macronistes depuis le début de la crise8.

LA PEUR DE RALLUMER LA LUTTE DE CLASSE, malgré le terrorisme « sanitaire »

Si l'Etat bourgeois connaît bien une peur « principale », un «virus » intraitable, c'est bien la résurgence de la lutte de classe. Le « on est tous concerné », certes embaumé par le récent « tous ensemble corporatif », qui a finalement bien endormi les masses pour l'union nationale sanitaire, ne va pas durer aussi longtemps que l'Union sacrée de 14-18. D'abord parce qu'il ne s'agit quand même pas d'une guerre mondiale classique, qui paralysa quatre années le prolétariat mondial, et ensuite parce que tout le monde est concerné par la contagion qui va entraîner 80 millions de morts comme je le montre plus loin, bourgeois comme prolétaires, riches comme pauvres ; c'est pourquoi cela n'a aucun sens de croire ou faire croire comme la plupart de nos stupides économistes (aussi nuls que les divers docteurs de plateaux TV et autres spécialistes suivistes) que l'économie capitaliste va redémarrer comme avant.
La réaction des prolétaires ne s'est pas fait attendre. Dans le secteur médical, mobilisé et contraint, le manque de moyens de protection a déjà fait de nombreuses victimes parmi ces premiers de tranchées, et qui continuent à être au front. Ils ne cessent de protester face aux improvisations de l'Etat et à l'attitude bornée d'un de ses principaux chiens de garde, le nomme Salomon, pigiste tous les soirs dans les lucarnes funèbres9. (J'ai signé évidemment a pétition massive qui appelle à distribuer des masques à toute la population).
Plus intéressante a été la réaction des postiers, avant-gardiste... En effet, les dominants de l'élite cynique peuvent toujours cirer les pompes aux diktats affolés des patrons, concernant la foultitude de TPE où les ouvriers ne peuvent pas se défendre, contrairement à ce que prônaient les pédagogues maximalistes au temps de la foutaise « lutte pour la retraite »10. La décision en catimini, et selon le taux de protestations ouvrières locales, de fermer les bureaux de poste, et bien que personne ni le NPA ne nous en ait informé, coule de source. Excédés par l'absence de protections (gants, masques, produits antiseptiques) de nombreux facteurs ont commencé à gueuler dans les lieux de tri, au point que les syndicats, craignant des grèves sauvages plus qu'un simple « droit de retrait » trop gentil, ont supplié la hiérarchie de calmer le jeu en fermant « provisoirement » mais sans dire que Salomon aille se faire enculer. Après tout des centaines de soignants, toubibs ou bas de gamme aides soignants, continuent à bosser virus au corps, en quoi la menace d'extension du virus empêcherait-elle l'extension de la révolte de classe ? C'est pourquoi les nouvelles lois d'exception répressives mises en place à la hâte ont pour but de conforter le terrorisme sanitaire en interdisant « au nom de la santé publique » de manifester ou de se regrouper (par « individualisme gaulois ») ; alors que si les flics
Seattle 1918
avaient des couilles ils montreraient que l'insubordination est possible malgré tout. Bravo encore à toutes celles et tous ceux qui ont obéi quand le gouvernement leur a dit qu'ils pouvaient faire leur jogging !

Si l'on en croit le CCI qui assure, sans le démontrer, que le « prolétariat à le potentiel », je me suis posé une question qui vous permettra étrange – mais n'a-t-on pas le droit de se poser toutes les questions en ce moment – et qui n'a jamais été posée ni réfléchie à mon sens par les historiens :

LA GRIPPE ESPAGNOLE A-T-ELLE JOUE UN ROLE DANS L'EXTENSION DE LA VAGUE REVOLUTIONNAIRE EUROPENNE (immédiatement après sa fin en 1918-1920) ?

Un journaliste, à l'époque, veut que les lecteurs se rassurent, les Français ont une constitution qui résiste bien au virus de la grippe. Ainsi, dans Le Matin du 6 juillet 1918, on peut lire qu’en France, la grippe est bénigne, ce qui n’est pas le cas outre-Rhin : « Nos troupes, en particulier, y résistent merveilleusement. Mais de l’autre côté du front, les Boches semblent très touchés. Est-ce un symptôme de lassitude, de défaillance d’organismes dont la résistance s’épuise ? Quoi qu’il en soit, la grippe sévit en Allemagne avec intensité. »Les journaux tentent de trouver les responsables. Plusieurs d’entre eux accusent l’Allemagne. « Il est à noter que cette prétendue grippe espagnole a éclaté il y a plusieurs mois en Allemagne où elle a trouvé un terrain tout préparé par l’insuffisance de la nourriture. Elle a causé dans ce pays de grands ravages qui ont été soigneusement cachés », peut-on lire dans Le Petit Parisien du 7 juillet.
On sait, enfin surtout nous les maximalistes intransigeants, héritiers de Lénine et de Pannekoek, que c'est la guerre qui a entraîné la révolution. C'est, affolés par les débuts de révolution en Russie et en Allemagne, que les bourgeois alliés ou pas se précipitent pour signer un simple Armistice, provisoire évidemment, comme les promesses de raser gratis par Macron l'ont été. La lutte contre la guerre en Russie comprenait la lutte contre « tous les affres (nom féminin) de la guerre », c'est à dire évidemment cette maladie qui se répandait encore plus vite dans les tranchées.
En France, la grippe se propage à la faveur du déplacement des troupes. « Il est incontestable », indique un rapport daté du 27 septembre, que “le contact intime de la population civile avec les éléments militaires, et la circulation intensive dans les trains bondés, favorise la diffusion de l’épidémie et rend impossible toute prophylaxie générale”. » (Archives du Service de santé des Armées du Val-de-Grâce)… Comme les hôpitaux de la zone des armées sont embouteillés, car il faut libérer des lits pour les blessés, on évacue les grippés sur les hôpitaux de l’Intérieur. Et au total, on ne fait qu’étendre les ravages. Parmi ces articles, il y a celui du Journal du 19 octobre, en page 1, qui accuse le gouvernement de se contenter de donner des conseils comme éviter les rassemblements, prendre des grogs au rhum, de l’aspirine et de la quinine, et appeler le médecin au premier malaise. Au mois de mai 1919, la mortalité a considérablement diminué. Mais l’épidémie a marqué les mémoires comme en témoigne cet article publié dans Le Matin du 18 mars 1919 :

« Cette maladie opportuniste profite des brassages ethniques importants, nés de la guerre, pour se répandre rapidement dans toutes les régions du globe et parmi toutes les couches sociales. Quelle que soit la nature du virus, on s’accorde donc à dire que l’épidémie est une création de l’ennemi, ce dernier visant à répandre la mort à peu de frais derrière la ligne de front  Les rumeurs les plus folles circulent : « Des bruits couraient dans le public que la maladie avait été provoquée par des conserves venues d’Espagne et dans lesquelles des agents allemands auraient introduit des bacilles pathogènes.  À Paris, la mortalité s’aggravant, de semaine en semaine, fait que la population affiche une anxiété grandissante puisque alimentée par d’innombrables ragots. Le 20 septembre, un rapport adressé par un inspecteur de la brigade spéciale au préfet de police de Paris tente d’y voir clair : « D’après les médecins militaires, l’épidémie de grippe dite « espagnole » aurait pour origine la consommation de conserves alimentaires de provenance espagnole et dans lesquelles auraient été introduit des bacilles. On a dit aussi que de nombreuses fabriques de conserves sont entre les mains des Allemands. On prétend que les oranges ont aussi subi des injections de même nature. » Une lettre, postée par un soldat à Toulon, est bloquée par la censure : il avance que si la pandémie se répand, c’est à cause d’ « un vaccin empoisonné, fourni par les Boches. Il y avait beaucoup de théories du complot: on pensait que la grippe était due aux miasmes s’élevant des champs de bataille des Flandres, ou aux États-Unis, que c’était les sous-marins allemands qui l’avaient déposés sur les plages américaines. Les «fake news» ne datent pas d’aujourd’hui! Ni les fake news gouvernementales !11

Partout en Europe et jusqu'aux Etats-Unis (la source originelle du microbe) la grippe espagnole participe de l'accumulation des souffrances (même si j'ai cherché en vain des textes socialistes ou bolcheviques sur le sujet). Les infirmières américaines sont en majorité parties sur le front en Europe, tandis que les médecins sont souvent incapables de contrer le virus. On appelle des volontaires à prêter main-forte aux professionnels, mais les malades sont de plus en plus nombreux…

Pour la journaliste scientifique Laura Spinney, les mesures d’urgence adoptées pour enrayer la
propagation de la grippe espagnole en 1919 ressemblent beaucoup à celles décidées face au coronavirus. Nos systèmes de santé sont largement les produits de cette pandémie historique.
Entre mars 1918 et juillet 1921, la grippe espagnole s’est déployée en trois vagues: une première, modérée, qui ressemblait à une grippe saisonnière, une deuxième très virulente où ont eu lieu la plupart des décès, de mi-septembre à mi décembre 1918, et une troisième vague moins virulente. La plupart des morts ont eu lieu en trois mois. À l’époque il existait déjà une forme de mondialisation, même si elle était beaucoup plus lente. La guerre a été un des facteurs déterminants de la gravité de la pandémie. En effet il y avait beaucoup de déplacements: les militaires qui rentraient chez eux, mais aussi les déplacés, les réfugiés qui étaient nombreux. Les scènes de liesse de l’Armistice et de la démobilisation ont accéléré la diffusion du virus. Les systèmes immunitaires étaient fragilisés par les privations. Certains scientifiques estiment que les conditions de la guerre ont puissamment contribué à la virulence du virus.
Laura Spinney n'a pas beaucoup de jugeote pourtant. Elle se contente d'un constat platement sociologique : « Les conséquences économiques de la grippe espagnole sont incalculables, d’autant qu’elles se mêlent étroitement à celles de la guerre. Elle a probablement ralenti le progrès des sociétés touchées pendant plusieurs années, sinon des décennies »12.

Or oui il y a des conséquences économiques, et surtout politiques, incalculables c'est l'extension de la révolution mondiale depuis le génial Octobre 17 en Russie. Ce n'est pas rien et, précisons-le, ce vaste mouvement révolutionnaire qui enthousiasme le prolétariat du monde entier n'est aucunement handicapé par la présence de cette maudite grippe espagnole.
On nous assure que des historiens ou des sociologues ou l'inverse, considérant que les pandémies modernes ont été de courte durée, fondent nos économistes à la noix pour compter sur un effet de rattrapage au deuxième semestre 2020. Pour autant que les entreprises se maintiennent à flot (hi hi!). La vague de grippe mortelle en 1918 on ne peut pas dire qu'elle a engendrée la crise de 1929 ni qu'elle a servi de leçons aux dominants !
Pendant la fin d’année 1918, la Réserve fédérale américaine (Fed) mentionne la grippe à de nombreuses reprises dans ses bulletins mensuels, selon des données compilées par Reuters. Elle indique que les théâtres, les écoles, les églises – lieux de réunion – ont été fermés dans de nombreuses régions. Dans l’Alabama, 30 mines de charbon ont été mises à l’arrêt. En 1919, pourtant, le nombre de références à la grippe espagnole dans les bulletins mensuels de la Fed chute brusquement, comme si la menace avait disparu. Les interdictions imposées aux entreprises pour combattre l’épidémie ont été levées dans la plupart des cas. «Les grands magasins, les théâtres, etc. fonctionnent désormais comme d’habitude et les écoles, les églises, les pavillons, etc. sont à nouveau ouverts», écrit la Fed, qui fait état d’un rétablissement des mines de charbon et de l’économie. «Une pandémie qui a tué 50 millions de personnes dans le monde n’a laissé pratiquement aucune trace économique», souligne John Kemp, chroniqueur chez Reuters. Nos prévisionnistes actuels n'anticipent rien de crédible même en se fiant à une hypothèse de durée courte13 : «Les marchés sont aujourd’hui beaucoup plus interconnectés qu’il y a une trentaine d’années. Le nouveau coronavirus, s’il avait été confiné à la Chine, aurait quand même eu des conséquences économiques et financières à travers le monde, tant ce dernier dépend de la Chine», ajoute Fabrizio Quirighetti. Cette dépendance et celle plus globale aux marchés extérieurs sont les principales fragilités de notre économie, que la crise actuelle ne fait que mettre en lumière. Une fois le choc passé, le système et sa structure nécessiteront sans doute d’être repensés, à plus long terme ».
La crise du coronavirus est désormais historique, non pas par l'ampleur de la menace, mais par les conséquences qu'elle engendre. Jamais une crise sanitaire n'a eu un impact financier et économique aussi important. Deux précédents existent (la peste noire de 1347-1352 et la grippe espagnole de 1918), mais, dans les deux cas, le système financier n'était pas mondialisé. Aujourd'hui, le monde économique est dans un équilibre précaire. Et c'est une double crise qui débute : d'une part, la panique boursière va avoir des conséquences directes sur l'économie réelle ; d'autre part, les mesures sanitaires prises par les gouvernements (à commencer par un confinement à géométrie variable des populations) va mettre à l'arrêt de très nombreuses activités économiques. La crise financière va détruire des emplois et provoque déjà un grand nombre de faillites d'entreprises. Mais en parallèle, la prise de mesures exceptionnelles pour lutter contre la propagation du virus va aussi entraîner des conséquences sociales et politiques inattendues qui dépassent les probabilités ou perspectives nationales bienheureuses, lénifiantes et au fond patelines.

Revenons à la pandémie de 1918. Elle est en quelque sorte aussi l'alliée des bolcheviques. L’Europe affronte la pandémie dans les pires conditions. Le conflit bat alors son plein et la grippe se répand avec les mouvements des troupes alliées. Ensemble, l’épidémie et la guerre forment un cocktail explosif. Les espaces confinés des bateaux qui traversent l’océan forment le terrain idéal pour la propagation. Alfred Crosby estime que 40 % du corps des Marines est touché en 1918, et que, durant les deux derniers mois de guerre (octobre et novembre), environ 4 000 soldats décèdent pendant la traversée vers l’Europe. Le 17 octobre, un navire en provenance des Etats-Unis débarque au Havre avec à son bord 78 passagers, dont 74 atteints de fièvre. Si ces faits ne sont pas de prime abord favorable à l'indignation révolutionnaire, ils circulent et démoralisent les troupes et la population, or la démoralisation est le premier ennemi de la guerre impérialiste et fratricide.
Quant aux tranchées, elles favorisent aussi la maladie. Même si, en cette fin 1918, les conditions de vie s’y sont relativement améliorées, l’eau souillée, la saleté, les parasites, les cadavres, offrent un terrain favorable à la prolifération du virus. Du côté français comme du côté allemand, les soldats sont faibles et mal nourris. La grippe fait des ravages dans leurs rangs… Raisons de plus pour favoriser les crosses en l'air puisqu'on meurt plus du fait d'un ennemi intérieur (invisible) que du fait des balles ennemies !
Beaucoup des soldats grippés restèrent à proximité des soldats blessés dans les hôpitaux situés pour la plupart en zone urbaine, aux conséquences désastreuses en terme de contagion sur les populations civiles. Du côté des civils ce fut l’inertie totale des autorités dans la prise en charge lors de la deuxième vague de la grippe (comme nous le démontre tristement la clique à Macron), le contexte de la guerre a joué dans la difficulté pour gérer la crise de l’épidémie. En France il faut attendre le 18 septembre 1918 avec la circulaire qui invite les médecins à considérer la grippe comme une maladie à déclaration obligatoire. Dans les autres pays exceptés l’Allemagne, le Royaume Uni, les Etats-Unis, beaucoup ne purent faire appliquer des mesures d’hygiènes strictes, faute de moyens. La seule forme la plus aboutie de contrôle frontalier est la quarantaine depuis le XIXe siècle, selon les règles internationales, comme moyen de contrôle des épidémies comme le choléra, la peste, le typhus qui sont sévèrement surveillées. Quant à l’épidémie de grippe, cela n’a pas été perçu comme une priorité à l’échelle internationale.
De cette hécatombe, on ne sait alors presque rien. En France, où la Première Guerre mondiale vit ses derniers mois décisifs, ce n’est pas le moment de démoraliser les troupes, même si, dès le 4 octobre, le sous-secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Albert Fabre, envoie des instructions aux préfets : désinfection et fermeture éventuelle des lieux publics, limitation des activités et des déplacements. Ainsi, le 10 octobre, Caen ferme toutes ses salles de spectacle et interdit les réunions. Le 25, c’est au tour des lycées parisiens de rester portes closes. Il devient alors impossible de taire les dégâts causés par la grippe. Mi-octobre déjà, le ton est devenu plus alarmiste dans les journaux. Le Matin écrit : «Une seule personne malade est capable, en parlant et en toussant, d’en contaminer des dizaines.» Pourtant, dans un pays en guerre, les transports fonctionnent toujours, même si des trains spéciaux sont aménagés pour séparer militaires et civils, et que les wagons sont désinfectés.
LE « MAL BOLCHEVIQUE »
La menace du typhus qui sévit en Europe orientale et dans les Balkans pendant la première moitié du XXe siècle fut exploitée pour dénoncer le « péril bolchevique », puis utilisée par les nazis pour séquestrer les populations juives. La situation de guerre favorise l'extension de tous les virus, et il y en avait d'autres que la grippe dite espagnole14. Le traité de Brest-Litovsk a prévu la libération des prisonniers de guerre des deux camps soit plus de 2 millions d'Austro-Hongrois en Russie, moins d'un million de Russes en Autriche-Hongrie et environ 2 millions de Russes en Allemagne. Le retour s'effectue à partir de mars 1918 . C'est probablement par ceux-ci que la grippe espagnole se propagea en Russie à partir de mai 1918. La concentration de mouvements de population dans les régions d’Europe orientale, où le typhus est endémique, fait que la situation se dégrade rapidement après la révolution bolchevique en 1917, puis le retrait des armées germaniques de Pologne en 1918. Les mouvements de populations civiles — sans parler des troupes démobilisées — qui suivent la révolution et la reconstitution de plusieurs États du Centre Est européen sont sans précédent dans l’histoire. De surcroît, les populations sont fatiguées par 5ans de guerre et la famine sévit. Tout cela ne fait que favoriser l’extension de l’épidémie. Il est impossible d’estimer l’incidence exacte du typhus au sortir de la guerre. La Russie et la Pologne orientale sont certainement les pays les plus concernés, mais l’Allemagne, l’Autriche, la Roumaine, la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Lituanie sont aussi durement touchées. L ’armistice de novembre 1918 n’est pas signé que déjà la peur d’une conflagration de la situation sanitaire remplace celle des combats. « Il s’agit d’une calamité qui, arrivant peu après la guerre, semble presque pire que la guerre elle-même» déclare le ministre des Affaires étrangères, Lord Balfour; alors qu’à Moscou Lénine prophétise: «ou bien le pou vaincra le socialisme ou bien le socialisme vaincra le pou. » En effet, on estime qu’en 1919-1921, la Russie devra faire face à 25 à 30millions de cas de typhus, engendrant peut-être 4millions de morts15. La Pologne met en place plusieurs cordons sanitaires à l’est du pays et des stations de quarantaine pour les réfugiés russes et polonais revenant chez eux. Ces mesures contribuent à juguler l’épidémie, et la Pologne retrouve rapidement sa place de «rempart de l’Occident», protégeant l’Europe de l’Orient « menaçant ». Cela est d’autant plus vrai que les Polonais réussissent dans le même temps à repousser l’Armée rouge, arrivée jusqu’aux portes de Varsovie, et qui voulait propager le communisme jusqu’en Allemagne. La Russie est vue comme porteuse de malheur dans tous les sens du terme: «Une Russie empoisonnée» écrira Winston Churchill à la fin des années 1920, «une Russie infectée, une Russie porteuse de peste, une Russie de hordes armées non seulement brandissant baïonnettes et canons, mais accompagnées et précédées de vermine typhique pullulante»16.
L'intervention de l'Armée rouge en Pologne, est énorme erreur politique des bolcheviques (la guerre n'est plus révolutionnaire et les impérialistes en profitent pour reconnaître la nation polonaise)17. Ce n'est pas la grippe espagnole qui est l'ennemi au même moment mais le typhus qui fait dire cette fake news nationaliste polonaise : « c'est un mal bolchevique ». Le typhus fait toujours des ravages sur le front de l'Est (en Russie, mais surtout en Pologne et en Roumanie) et sur le front des Balkans (plus de 150 000 morts lors de la campagne de Serbie en 1915 dans la seule armée serbe). La mortalité atteignait généralement de dix à quarante pour cent des malades infectés. La maladie exposait à un risque de décès important chez ceux qui s'occupaient des malades : médecins, infirmière et autres23. En Russie, après la Première Guerre mondiale, entre 1918 et 1922, pendant la guerre civile entre les Armées blanches et l'Armée rouge, le typhus a tué trois millions de personnes (en grande partie des civils) parmi 20 à 30 millions de malades.
La création de la Commission de épidémies de la SDN, dans sa faconde humanitaire, mais ans vraiment aider la Pologne, vise avant tout à combattre l'alternative bolchevique (Lénine a promis que le socialisme éliminerait les poux)18.
En juin 1920, à l’occasion de la cinquième session du Conseil de la SDN, Balfour lit la réponse de Henderson à sa lettre de février. La LSCR se déclare prête à développer ses activités en Pologne à condition que la SDN fournisse des vêtements, de la nourriture et des moyens de transport. Pendant cette même session du Conseil, Drummond prie la LSCR de lancer un appel aux sociétés nationales de la Croix-Rouge afin de collecter de nouveaux fonds. Le 23 juin 1920, Drummond adresse directement une deuxième lettre à toutes les nations du monde pour les inciter à aider la Pologne et les pays d’Europe centrale en raison de leur proximité géographique, en considération de leurs relations commerciales ou pour des motifs humanitaires. Selon l’estimation faite par Drummond, 2 millions de livres sterling auraient pu résoudre l’urgence humanitaire en Pologne. Il rappelle que la Grande-Bretagne était prête à verser 50 000 livres à condition que quatre autres pays. Au moment où la Commission doit commencer son travail, les bolcheviques sont sur le point d’occuper Varsovie, de sorte que la peur d’une propagation incontrôlée de l’épidémie de typhus, semblable à ce qui se passait en Europe méridionale avec la grippe espagnole. A cela vient s’ajouter à la peur de l’ « épidémie bolchevique ». Malgré l’urgence politique et sanitaire, les gouvernements font la sourde oreille aux appels de Balfour et de Drummond. Le 21 août 1920, Balfour demande aux gouvernements de fournir au moins la somme de 250 000 livres, c’est-à-dire le strict nécessaire pour faire face aux besoins. Au total, la grippe dite espagnole et l'attitude impérialiste de l'armée bolchevique vont augmenter la détresse de larges parties du prolétariat mondial. Le ministre de Lénine Sverdlov qui parcourt la Russie de part en part pour recruter la population contre les armées blanches, meurt lui-même de cette grippe « espagnole », mais en réalité « américaine ».


SUR LE PRETEXTE IDEOLOGIQUE SANITAIRE


Nous les maximalistes on a tant répété le fameux mot révolutionnaire de cet épatant Lénine : « il ne suffit pas que ceux d'en bas ne veuillent plus, il faut aussi que ceux d'en haut ne puissent plus ». Advienne cet heureux moment ! Marx a dit lui aussi, quelque part, que les classes dominantes finissent toujours par commettre une connerie énorme qui les vouent à leur perte. Voyez la fuite à Varennes, ou l'égorgement lâche des peuples en 1914 ; oui j'ai vu « 1917 », très bon film et nous n'avons pas attrapé le connarovirus au cours de la séance. Je suis persuadé que maintenant les financiers gangsters et leurs exécutants comme Macron creusent leur propre tombe comme les flics, réduits au rôle de minables vigiles sans protection sous les balles du virus – qui sinon auraient été voyous dans la vie courante – qui vont se débander avec la propagation du virus dans leur propre famille. Larbins de l'élite méprisante ils sont aussi lâches que les bobos écolos qui ont fuit la capitale pour se faire crever les pneus par les provinciaux encore indemnes. Que l'on songe à la situation intenable des pauvres prisonniers entassés pour délits mineurs! Et la négligence honteuse des conditions pour les transporteurs routiers! Fumiers de l'élite bourgeoise!
Ce que nous vivons confinés, abrutis et désespérés, d'autres l'ont prévu et c'est autrement dramatique que les pantins de télévision et de radio ne nous le chantent au seul niveau des pâquerettes « nationales » ou « régionales ».
Il y a fort longtemps l'ONU, ce repaire de cireurs de pompe des impérialismes dominants, écrivait (concernant la grippe aviaire) :
"Si la pandémie est sévère, les retombées économiques seront probablement importantes, bien que les prévisions impliquent un degré élevé d'incertitude.La gravité d'une pandémie dépend de la maladie, des taux de mortalité, de sa durée, du comportement et de la préparation des foyers et entreprises, ainsi que de la capacité et préparation des systèmes de soins de santé. Une pandémie comme celle de la grippe espagnole de 1918 pourrait entraîner des taux élevés de maladie et de décès, ainsi qu'une baisse prononcée mais temporaire de l'activité économique mondiale ».

En septembre 2019 le rédacteur scientifique de Futura, Julian Hernandez, écrivait que si les conditions suivantes étaient réunies : 

  • une souche virale extrêmement contagieuse, variable et virulente ;
  • des déplacements de masse dans le monde entier comme suite à la première guerre mondiale
  • un contexte hygiénique, nutritionnel et médical médiocre favorisant la mort par complications induites par l'infection.
Si une souche semblable à celle de 1918 venait à faire son apparition, avec nos modes de vies actuels (déplacements et échanges à l'autre bout du monde), le virus pourrait se propager à une vitesse folle. Avec les virus grippaux, il y a aussi les épidémies telles que Ebola, et les coronavirus responsables des syndromes respiratoires aigus sévères (SRAS) qui inquiètent les autorités sanitaires. Évidemment, le contexte hygiénique, nutritionnel et médical est maintenant meilleur dans les pays riches. Malheureusement, les habitants des pays pauvres se retrouveraient une fois de plus en grand danger. 
Dans son rapport, l'OMS prévient que le risque de pandémie est élevé en se basant sur les récurrences statistiques de l'apparition de souche virale virulente, les autres affections virales et bactériennes nouvelles (ou qui ressurgissent fréquemment), nos modes de vies modernes -- où, à cause de nos déplacements et de nos échanges internationaux, un virus peut faire le tour du monde en seulement 36 heures -- les manipulations de plus en plus fréquentes des agents pathogènes au sein de laboratoires multipliant le risque d'accident.
L'OMS résume donc en 7 points fondamentaux les actions à entreprendre car le monde n'est, selon elle, clairement pas préparé pour lutter contre une pandémie de grande ampleur : 
  • l'engagement et l'investissement total et sans faille des gouvernements de tous les pays ;
  • les pays les plus développés doivent montrer l'exemple ;
  • chaque pays doit construire des systèmes de santé plus effectifs, à même d'envisager et de prévenir la majorité des risques de contaminations ;
  • tous les acteurs doivent être préparés au pire et développer des stratégies efficaces (vaccins, thérapeutiques, etc.) en cas de pandémie ;
  • le monde de la finance doit préparer des plans de crises en guise de prévention d'une telle catastrophe ;
  • créer des incitations à agir et obtenir des financements pour soutenir les actions ;
  • un renforcement des mécanismes de coordination des différentes pays par les Nations unies.
Si ces mesures ne sont pas prises au sérieux, les pays pauvres seraient les premiers à subir de lourdes pertes de vies humaines (50 à 80 millions de morts, selon le rapport) et de lourdes conséquences économiques, le tout occasionnant un chaos social généralisé19.
Comment ne pas penser à ce qui va se passer en Afrique, en Russie où Poutine, par démagogie électorale, laisse se dérouler les matchs de foot massifs, et où, en Iran la stupidité bigote islamique va entraîner à la mort des milliers ce weekend.




NOTES

1 Conseiller d'Emmanuel Macron, Quentin Lafay lui aurait répondu : « Parlons-en demain soir discrètement, je trouve cela très intéressant. » Une réponse qui détonne avec les autres avis de l'époque sur Jérôme Salomon. L'Opinion rapporte que ses propositions ont souvent été jugées « iconoclastes » ou même « alarmistes » par certains proches du président Macron, comme Alexis Kohler.

2 Entendu tout à l'heure sur France info , un dirigeant d’entreprise de plus de 500 salariés qui fustigeait le gouvernement sur la gestion de cette crise sanitaire.
3L'article 7 du projet de loi d'urgence sanitaire présenté par le gouvernement habilite celui-ci à «permettre à tout employeur d'imposer ou de modifier unilatéralement les dates de prise d'une partie des congés payés, des jours de réduction du temps de travail et des jours de repos affectés sur le compte épargne temps du salarié» en dérogeant «aux délais de prévenance et modalités d'utilisation» définis dans le Code du travail, les conventions et accords collectifs ainsi que le statut général de la fonction publique.Le gouvernement pourrait donc, par ordonnance, permettre aux entreprises de fixer une partie des congés payés pendant la période de confinement.
"Supprimer le délai de prévenance". Devant le Sénat, ce jeudi 19 mars, le gouvernement a expliqué qu'il s'agissait surtout, dans son esprit, de permettre aux entreprises d'imposer aux salariés la prise de congés payés pendant le confinement, dans la limite de six jours. "Il ne s'agit pas de supprimer les congés payés, mais d'utiliser une prérogative de l'employeur dans le code du travail en supprimant le délai de prévenance, normalement de quatre semaines, pour six jours ouvrés seulement", a fait savoir Muriel Pénicaud. Cette disposition a d'ailleurs été intégrée très explicitement dans la réforme. Mais quid d'une limitation de ces congés payés, pour toutes les entreprises ? (cf. Le Figaro)

4Cette prime reposerait en fait sur la « prime Macron » mise en place en 2019 pendant la crise des gilets jaunes pour redonner du pouvoir d'achat à tous les salariés. Elle a été reconduite en 2020 mais uniquement pour les entreprises ayant un accord d'intéressement pour leurs salariés «J'invite toutes les fédérations, toutes les entreprises qui ont un accord d'intéressement, notamment dans les secteurs vitaux, comme l'agroalimentaire ou la grande distribution, à verser une prime de 1000 euros qui est totalement défiscalisée» a plaidé Bruno Le Maire. La prime serait en effet exonérée de toute charge et ne coûterait que 1000 € à l'entreprise. Pour les salariés elle ne serait pas imposable. Les entreprises auraient jusqu'au 30 juin pour verser cette prime. Le ministre de l'Economie s'est même dit ouvert à une extension de cette prime pour le personnel hospitalier « à qui nous devons la vie» . Reste à en définir les contours (les bénéficiaires) et les modalités (le montant).
5Un décret gouvernemental italien a servi d'exemple à notre loi « urgence coronavirus ». La vraie raison de l'extension extraordinaire de l'épidémie n'est pas que c'est un « pays de vieux, mais dans le non confinement des activités productives ; plus d'école, de cinéma, de jeux sportifs mais : «Il faut souligner cependant que les activités de production et l'administration publique continueront à fonctionner normalement», a dit le ministère italien du travail. Ce qui signifie que bus et métros sont astreints à fonctionner normalement. Avec leur foule compacte Les jours de congés à rattraper sont interdits et dans les usines où on ne peut faire appel au télétravail il est obligatoire de se rendre au boulot. Rien n'est interdit aux travailleurs étrangers surtout pas de ne pas aller au travail.

6 Les trois régions les plus riches et les plus dynamiques d'Italie sont également les plus touchées par le coronavirus: la Lombardie, la Vénétie et l'Emilie-Romagne. Selon des chiffres datant de 2017 de l'Institut national des statistiques (Istat) ces trois régions, sur les 20 que compte l'Italie, représentaient 40,1% du Produit intérieur brut (PIB) mais seulement 31,5% de la population, et sont donc les plus productives de la péninsule.Le gouvernement avait pris dimanche des mesures inédites pour endiguer l'épidémie qui a déjà contaminé 9.172 personnes et causé 463 morts dans le pays, mais ne veut pas toucher à la « production ».
7Ah le beau souvenir de la reconstruction sur les ruines de la guerre mondiale ! Où l'on retroussait ses manches en chantant la Marseillaise stalinienne !
8Localement les sous-fifres obtempèrent. Dans un courrier adressé aux habitants du département, le préfet du Morbihan a appelé les entreprises « à rouvrir » en cette période de lutte contre le coronavirus. Dans sa lettre, Patrice Faure s’adresse à toutes les forces vives du département, les invitant à «  poursuivre leur activité, même partiellement ». La raison ? « Eviter la pire récession du siècle », selon le préfet. Classé comme « zone de circulation active » du virus, le territoire du sud Bretagne a vraisemblablement appliqué les consignes du président Macron à la lettre. Un peu trop ? C’est le sentiment du préfet qui estime que « les consignes ont été surinterprétées » et évoque la fermeture de « nombreuses entreprises qui n’étaient ni visées par des interdictions, ni par les dispositifs de soutien de pouvoirs publics ».
Le préfet appelle donc ces entreprises à rouvrir dans le respect du droit et des gestes barrière. Pour justifier son injonction, le préfet évoque la nécessité « d’assurer la continuité économique du pays ». « Notre économie ne doit pas s’arrêter », estime le représentant de l’État. Question : Les gens doivent faire quoi exactement ? Rester chez eux confinés comme le dit le Président de la République si leur activité n'est pas essentielle à la vie du pays pendant cette crise ou aller bosser ? Et quels sont les activités essentielles dans ce pays qui ne doivent pas fermés ? On n'y comprend rien avec toutes ces injonctions contradictoires.
Commentaires....Clarinette77 Ce préfet n'a pas du visiter beaucoup d'usines, où dans des ateliers les ouvriers travaillent à 50 centimètres les uns des autres. C'est vraiment les envoyer au casse-pipe. par contre, si un salarié contracte le virus au boulot, est-ce que ce sera considéré comme maladie professionnelle voire accident mortel s'il y a décès ? Par ailleurs, s'il y a un seul malade dans un atelier, l'atelier devra être fermé en attendant les conclusions de l'enquête sanitaire. Et retour à la case départ. Un certain nombre d'entreprises ont profité , voire abusé de cette aubaine de payement du chômage technique par l'Etat ! Lundi 16 mars: Micron nous dit que la santé et la vie sont plus importantes que l'économie. Il a trouvé miraculeusement des milliards pour payer ceux qui n'iront pas travailler pour cause de coronavirus Jeudi: Micron exhorte les français à travailler si les conditions sanitaires sont respectées, mais où sont les masques? Vendredi un Préfet demande aux entreprises de rouvrir. Lundi 23 mars: fin du confinement parce que ça coûte cher???
Quel pataquès ! La bourse ou la vie?
9 Je m'aperçois que je ne suis pas le seul à dénoncer ce menteur professionnel, menteur parce qu'il rêvait d'être ministre et compense avec sa promotion médiatique honteuse. Libé sous le titre « Masques : la folle impréparation » est éloquent. Dès 2016, l’actuel directeur général de la santé s’inquiétait pourtant des insuffisances du système de santé français. Confronté aujourd’hui à la pandémie causée par le coronavirus, il se voit obligé de les justifier.
Depuis des semaines, Jérôme Salomon a deux visages. Celui, rond et rassurant, du directeur général de la santé, énonçant derrière un pupitre, chaque soir depuis le 21 janvier, aux alentours de 18 h 30, une sinistre litanie de contaminés et de morts du Covid-19. « Un croque-mort avec une pointe de sourire au coin des lèvres », ont longtemps plaisanté les journalistes présents à son « point de situation » rituel au ministère.
10Dans son article confus « Le capitalisme responsable de la catastrophe financière », le CCI devenu écologiste croit que dans la situation actuelle « les travailleurs ne peuvent même pas se rassembler (…) qu'il faut « aiguiser avec rage l'arme de la solidarité ouvrière » (en tapant dans les mains au balcon le soir?) « comme nous l'avons vu récemment dans les luttes en France contre la réforme des retraites ». Or cette comédie syndicale a été équivalente aux manifs pacifistes de ces mêmes bonzes syndicaux qui en 1913 criaient « A bas le capitalisme », avant de se coucher dans l'Union nationale. Ces « luttes en France » n'ont en aucun cas été exemplaires d'autre chose que du corporatisme étroit des « services publics ».
13«En général, le creux d’activité est suivi d’un pic parce que les gens dépensent ce qu’ils avaient épargné pour faire face au pire», analyse Charles Wyplosz, professeur d’économie à l’IHEID de Genève. «Nous anticipons effectivement une reprise au second semestre après le choc provoqué par l’épidémie», poursuit Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier: «c’est ce que l’on appelle une reprise en V». Ou en U, comme décrit par les stratèges de la banque J. Safra Sarasin, si la période de creux est un peu plus longue. Et c’est ce scénario que privilégient les prévisionnistes pour l’actuelle crise provoquée par l’épidémie de coronavirus. Ce scénario positif n’est possible qu’à une condition: «l’épisode d’épidémie doit être suffisamment court, pour éviter de causer des dégâts irrémédiables à l’économie», avertit Samy Chaar. Si elle se prolonge, «des choses se casseront, des entreprises feront faillite», et le redémarrage serait beaucoup plus lent, renchérit Charles Wyplosz. Un cycle de faillites affecterait inévitablement l’emploi et donc la consommation, moteur indispensable à toute reprise, insiste Samy Chaar.
D’autres doutent un peu plus de la capacité des autorités à redresser rapidement la situation. «Ce virus s’est propagé dans le monde, affecte la demande, avec des répercussions financières et économiques qui seront difficiles à circonscrire, vu les faibles marges de manœuvre des banques centrales et des gouvernements», estime Fabrizio Quirighetti, responsable des investissements chez Decalia Asset Management.
14Le typhus est l’exemple type d’une maladie qui fut idéologisée dans les années 1930: endémique dans les pays de l’Est, il fut associé à la Pologne et à la Russie; cette dernière étant devenue communiste, il fut attribué aux bolcheviques. Face aussi au prototype du bolchevique juif, le typhus devint une maladie juive — croyance extraordinaire que le régime nazi s’empressera d’exploiter… Depuis les temps anciens, on sait que le typhus et les fièvres typhoïdes ont été les fidèles compagnons des guerres, faisant la plupart du temps plus de morts que les combats eux-mêmes. C’est le typhus qui dévaste les armées napoléoniennes lors de la campagne russe
15L'histoire est muette sur cette dramatique situation et si quelqu'un a des lumières sur la manière dont « l'Etat prolétarien » a jugulé l'épidémie ou s'il a fait appel à des docteurs « capitalistes » d'outre « bastion prolétarien », je suis preneur.
16 Marta Aleksandra Balinska : Le typhus une maladie idéologiése, http://www.msf-ureph.ch/sites/default/files/fichiers/RDP_2005_14_1619.pdf
17Lire le célèbre ouvrage de Jean-Louis Roche : La guerre révolutionnaire de Robespierre à Lénine.
18La création en 1922, dans le cadre de la Société des Nations (SDN), du Comité de la santé et de l'Organisation d'hygiène, ancêtres de l'actuelle Organisation mondiale de la santé (OMS), servit ultérieurement de vade-mecum à la prétention du capitalisme de mieux combattre ce type de fléaux.19https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-pandemie-mondiale-tuerait-jusqua-80-millions-personnes-si-elle-survenait-demain-77674/