Le risque d'un retour à une société de rentiers
L’euthanasie des rentiers ou des
retraités et l’Etat rentier
« Avec la réforme des
retraites, il y a de quoi faire sauter plusieurs gouvernements » Michel
Rocard (1991)
Réponse aux crétins de
conseillers du pouvoir : Jean-Hervé Lorenzi, Alain Villemeur et Hélène Xuan
sont, respectivement, initiateur, chercheur associé et directrice scientifique
de la chaire "Transitions démographiques, transitions économiques" de
l'université Paris-Dauphine et de la Fondation du risque[1].
Après les immigrés, les chômeurs, les
fonctionnaires, la faute au gouvernement précédent de droite ou de gauche, la
bourgeoisie a trouvé une nouvelle cible pour expliquer sa crise : les
rentiers, mais pas n’importe quels rentiers : les retraités EN GENERAL.
En particulier en France il y a pourtant 36
régimes de retraite différents par « répartition », ce qui fait que
la lutte syndicale « pour les retraites » ne pouvait être qu’un
foutoir généralisé où personne ne pouvait retrouver ses petits. La question
essentielle n’a jamais été une défense de la retraite par répartition contre
les méchants capitalistes (scolarisés par l’école de Chicago ou les savantes
écoles d’économistes distingués) partisan de la retraite « par
capitalisation ». Les retraites sont inégales par excellence : les
retraites des cadres ne sont pas du même niveau que celles des ouvriers et les
« régimes spéciaux » (services publics et ex-nationalisés)
correspondent à des prérogatives de divisions corporatives pour fidéliser le personnel
dont l’Etat bourgeois a besoin pour
assurer sa pérennité. Il n’y a donc jamais eu UNE RETRAITE égalitaire et
valable pour tous, comme il n’y a jamais eu une hiérarchie des salaires
égalitaire, tout comme, statistiquement, les ouvriers meurent plus jeunes que
les couches supérieures.
Les retraités du salariat sont dans une situation
de continuation de versement d’un salaire après cotisation proportionnelle au
salaire, souvent – soit dit en passant - parfaitement et paradoxalement inégalitaire,
où un ancien salarié ou patron des couches dites moyennes peut percevoir une
pension inférieure à celle d’un ouvrier d’usine. La mystification en vogue
prétend assimiler les retraités en général à des « rentiers » qui
grèvent le budget de l’Etat. Les retraités de la classe ouvrière ne sont
pourtant nullement des « rentiers », ni assimilables à cette espèce
de profiteurs. Néanmoins, contrairement à la confusion régnante il y a un
problème réel dès l’instant où le nombre de retraités rattrape ou même dépasse
le nombre de travailleurs en activité. La soi-disant lutte pour les acquis
concernant la retraite, l’âge auquel il est convenable d’y accéder, des
syndicalistes de tout acabit et des gauchistes, ment effrontément sur des
acquis fictifs liés à la période de reconstruction d’après-guerre – au nom de
réflexes corporatifs et de clientélisme électoral – aboutissant à masquer la
crise réelle du capitalisme qui ne peut plus assurer une « fin
humaine » aux prolétaires et à une masse de la population considérée en
surnombre, improductive ou « assistée ». Il n’est pas besoin d’être
une économiste des grandes écoles bourgeoises ni un marxiste chevronné pour
comprendre que quand le gâteau productif devient trop étroit pour être partagé,
quand ceux qui travaillent deviennent minoritaires, quand l’assistanat étatique
atteint ses limites, les caisses de l’Etat sont insuffisantes. Sans êtres des
rentiers, la masse des retraités, qui ne participent plus à la production de la
richesse sociale, pèse d’un poids considérable sur le budget de l’Etat bourgeois et pose le
problème d’une crise de société qui n’a plus « les moyens d’assurer à
chacun une survie décente ». Une société devenue incapable de donner du
travail à tous et rétive à réduire les profits de la minorité qui profite du
système, et dont les profits ne peuvent plus assurer un minimum vital à tous.
Le discours, venu se greffer sur cette
problématique, qui confond retraités et
rentiers ne vise pas à s’attaquer aux rentiers mais à euthanasier les
retraités, c'est-à-dire majoritairement les anciens salariés du prolétariat à
qui on avait promis des revenus fixes jusqu’à la mort en récompense de leur vie
de travail dans quelque domaine que ce soit.
Marx, en son époque, avait dit que la France
était un pays de rentiers où le bourgeois ne rêve que de terres et de châteaux,
mais il ne visait pas les ouvriers et les employés hors du monde du travail
pour le renouvellement des générations exploitées.
QU’EST-CE QUE LA RENTE ?
Les canadiens participent de la confusion en
nommant leurs caisses de retraite « Régime des rentes ». À part
le spéculateur, l'individu le plus haï d'une économie de marché est
le rentier, c'est-à-dire ces capitalistes qui ne dirigent pas leurs affaires,
mais qui ont simplement investi leur épargne dans une entreprise et perçoivent
une rente périodique (sous formes d'intérêts ou de dividendes) qui leur permet
de vivre sans travailler. Les prolétaires peuvent tolérer les capitalistes qui
travaillent jour après jour pour faire avancer leur business et continuer à
verser des salaires, car leur contribution à la création de richesse semble
relativement directe et immédiate – ils travaillent, ils font quelque chose et
méritent d'être payé pour cela, même à un prix qui ébouriffe les trotskiens –,
mais méprise les rentiers : Keynes proposa même de pratiquer l'euthanasie sur
eux. En bref, ces types n'en foutent pas une et vivent de la sueur du front
d'autrui. Servent-ils réellement à quelque chose ? Quel est exactement la
contribution à la production de biens et de services d'un type qui passe sa
journée vautré dans son jacuzzi et son 4X4 ?
La plupart des élites de droite et de gauche en France sont
directement fils et filles de rentiers. Il nous suffit ici de recopier
wikipédia. En France, la rente apparut sous l'Ancien Régime à
partir de la première émission d'emprunt sous cette forme par François Ier,
puis réapparut à partir de la stabilisation financière après la Révolution française
et dura jusqu'à la troisième
République. Des instruments identiques existaient dans les autres
pays. Très tôt, il a existé un marché des rentes, puisqu'il était possible de
vendre son titre de rente en échange d'un capital, ou inversement de se
constituer une rente en achetant un titre.
La rente a un avantage politique, celui d'obliger
le rentier à soutenir le gouvernement contre les alternatives qui menacent de
supprimer les rentes, et c'est l'un des plus puissants motifs à l'introduction
des pensions de retraite en Allemagne par Bismarck. Mais si le rentier perdait confiance, il
vendait sa rente plutôt que de risquer de la perdre dans un soubresaut
politique, et le prix baissait. C'était inquiétant pour les gouvernants et ils
surveillaient cela comme le lait sur le feu : représentatif de la
confiance accordée au gouvernement, au gré des événements économiques,
politiques ou militaires, ce prix de la rente avait un impact direct sur les
finances publiques. En effet, les États perpétuellement nécessiteux et par
conséquent perpétuellement émetteurs de dettes étaient obligés de suivre le
prix du marché pour les nouvelles dettes, et donc, si celui-ci baissait, à
donner plus de rente pour recueillir la même quantité d'argent, donc à gager
plus de leur futures recettes (fiscales).
Une rente
est, pour un particulier, une somme fixée à l'avance reçue périodiquement (par
exemple chaque mois ou chaque année), pour une durée fixée d'avance (rente
certaine) ou, éventuellement, pour le reste de sa vie (rente viagère), provenant du patrimoine de ce
particulier. Une rente est également définie de façon plus générale comme le
revenu provenant d'un patrimoine.
En économie, c'est une notion centrale (liée à
celle de profit) mais qui a de multiples définitions selon
les auteurs. De façon approximative, c'est un bénéfice supplémentaire qu'un agent économique
peut obtenir par rapport à ses concurrents, parce que ses coûts de production
sont inférieurs pour un prix de vente identique, ou parce qu'il est en mesure
d'obtenir un prix de vente supérieur.
En finance, c'est un emprunt perpétuel (sans
remboursement du capital, mais avec versement d'intérêts réguliers et fixes)
émis par un État, constituant une source de revenus pour un particulier. Si la
rente est payable en fin de période, elle est postnumerando ; si elle est
payable en début de période, elle est praenumerando. Quant à la période de
paiements, la rente est perpétuelle quand elle est toujours payée, ne connaît
pas de terme, alors qu'une rente temporaire se paie pour une durée déterminée.
La rente viagère, les pensions d'invalidité ou les pensions alimentaires
sont ainsi des formes particulières de rente ou assimilables à des rentes. La retraite par
contre n'est une rente que dans un système par capitalisation. Dans un système
par répartition la retraite n'est pas un revenu de patrimoine qui a été acheté
-elle est parfois considéré comme un salaire continué.
Le terme de rentier est en général réservé à un individu qui « vit de ses
rentes », c'est-à-dire qui n'a pas d'« emploi » (même si par
ailleurs la gestion de son patrimoine peut représenter un travail important) et
qui dispose de revenus relativement fixes et sans risques (placement
obligataires à base d'emprunts d'État ou garantis en or, revenus fonciers,
contrats d'assurances ou de vente viagère, indemnités obtenues par voie
judiciaire, etc.) et suffisants pour un train de vie moyen ou supérieur.
Cela exclut les artisans ou professionnels libéraux, dont les revenus sont liés
à leur travail même lorsque leur activité représente un capital important.
Selon qu'on considère la rente comme un revenu fixe sans risque ou un le revenu
provenant du patrimoine, les « capitalistes » sont ou pas des rentiers.
Les fortes
périodes d'inflation liées aux deux guerres mondiales ont provoqué la
« mort des rentiers », tandis que Keynes se
félicitait de « l'euthanasie des rentiers » (façon de mettre au
travail une frange de la population) pour tenter de sauver le capitalisme à une
époque de guerres et de révolutions.
LA GAUCHE AU POUVOIR OBLIGEE
DE CONTINUER LES « SOLUTIONS » DES GOUVERNEMENTS JUPPE ET FILLON
La ministre des réformes
impopulaires mais nécessaire concernant LES RETRAITES et les prestations
familiales, Marisol Touraine, en charge des Affaires
sociales et de la Santé, fait face à un calendrier chargé - et miné - d'ici à
la fin de l'année. Le dossier des retraites est épineux, dit
Big Brother, l’AFP. Il faut trouver 20 milliards d'euros d'ici à 2020.
Il s'agit aussi d'assurer, à plus long terme, l'équilibre du système par
répartition, menacé par une démographie et une économie moins clémentes que
durant les 30 glorieuses. Pour cela, il faudra un
cocktail de mesures de court et de long terme. Syndicats et patronat ont déjà
montré la voie. En charge des régimes complémentaires de retraite des salariés
et des cadres, ils se sont accordés en mars pour augmenter temporairement les
cotisations versées par l'employeur et le salarié. Ils ont surtout détaché pour
trois ans l'évolution des pensions de celle des prix. En clair, les retraites vont moins augmenter
que l'inflation, ce qui va amputer le pouvoir d'achat des pensionnés. Pour sa
part, le gouvernement n'y coupera pas, il devra aussi repousser l'entrée en
retraite des seniors. «Comme la vie s'allonge, il va falloir avoir des durées
de cotisation plus longues», a reconnu François Hollande.
Ce n’est pourtant nullement
un problème « français » :
« Contredisant des réformes passées, le Kremlin vient
de réduire l’importance des fonds de pension placés dans les retraites futures
pour soulager le financement actuel des retraites d’État. Mais dans un pays
vieillissant, les Russes de la nouvelle classe moyenne ont pris l’habitude
d’investir pour financer leurs propres retraites. Comme chaque 1er -Mai, les retraités étaient au
premier rang du traditionnel défilé communiste. Avec pour principale complainte
déjà maintes fois répétée : précarité de leur situation, faible montant des
pensions publiques… Dans la rue depuis plus d’un an, les manifestants opposés
au Kremlin de Vladimir Poutine ne protestent pas seulement contre
l’autoritarisme de son régime mais aussi contre ses politiques
économiques. Parmi les causes de la colère de la frange la plus libérale
de cette opposition : la réforme des retraites. « De
plus en plus, ces dernières années, nous mettons de côté de l’argent dans des
fonds privés pour assurer nos vieux jours. Mais les mesures adoptées par le
gouvernement vont dans le sens contraire », dénonce ainsi Elena
Bychkova, manifestante issue de la nouvelle classe moyenne à Moscou. « Ils
ont une vision à court terme. Alors que nous essayons de mieux préparer l’avenir… » . En vue de leurs dépenses futures, nombre de russes
économisent chaque mois une partie de leurs revenus sur des fonds de pension et
autres comptes similaires à des assurances-vie. Le gouvernement vient de réduire la part des
cotisations obligatoires que les employés versent dans des fonds
d’investissement pour financer leurs propres retraites. Avec un
objectif urgent aux yeux des autorités russes : augmenter, en
contrepartie, la part versée dans le fonds d’État finançant les retraites actuelles.
Une manœuvre pour éviter une aggravation du déficit public. Une aberration, aux
yeux des libéraux. Quoique en hausse
régulière, les retraites d’État restent modestes (l’équivalent de 250 € en
moyenne). Si cette réforme rassure les retraités d’aujourd’hui, cœur de
l’électorat de Vladimir Poutine, elle met en effet en péril l’équilibre
budgétaire à terme du système.
Les
retraités seront majoritaires dans le pays en 2025. Et elle contredit la réforme initiale lancée il y a
dix ans : accroître l’importance des fonds de pension, à la fois, pour
responsabiliser les Russes dans le financement de leurs retraites et pour
favoriser le développement d’un marché financier national (notamment les fonds
de pension) aujourd’hui encore balbutiant. En parallèle, le gouvernement
avait remplacé une partie des avantages matériels assurés aux retraités depuis
l’époque soviétique (gratuité des transports publics, hôpitaux…) par des
allocations en argent liquide. Une manière de libérer de l’argent susceptible
d’être placé en fonds de pension. Les dernières mesures sont donc un pas en arrière
par rapport à ces réformes initiales alors que, contrairement à l’avis des
libéraux (y compris au sein du gouvernement), Vladimir Poutine s’est engagé à
ne pas changer l’âge de la retraite (60 ans pour les hommes, 55 ans
pour les femmes). Avec la menace démographique et le vieillissement de
la population, le financement du système public se retrouvera en péril : le
versement des retraites actuelles représente déjà 10 % du PIB et engloutit
un quart du budget fédéral. D’ici à 2025, le nombre de retraités devrait
dépasser la population active » [2].
Dans la crise capitaliste,
le ridicule ne tue toujours pas. Un ministre conservateur britannique a suggéré
aux retraités aisés de "rendre" à l'Etat
l'argent des allocations qui leur sont versées quand ils n'en ont
pas besoin. Au Royaume-Uni, les personnages âgées bénéficient d'aides pour
payer leur note de chauffage, de la gratuité des transports publics et sont
exonérées de la redevance télé, quelles que soient leurs ressources. Le
ministre du travail et des retraites Ian Duncan Smith a assuré que le
gouvernement n'avait pas l'intention de changer le système actuel, conformément
à la promesse faite par le Premier ministre conservateur David Cameron, malgré
la politique d'austérité infligée au pays. Mais il a proposé aux retraités
de renoncer spontanément à ces aides. "La décision leur appartient, mais
les retraités peuvent, s'ils n'en ont pas besoin, rendre" cet argent,
a-t-il déclaré dans un entretien au Sunday
Telegraph. "J'encouragerais tous les lecteurs du Telegraph qui n'en ont pas besoin à
le faire", a poursuivi le ministre, sans toutefois préciser comment s'y
prendre. Cette proposition n'a pas reçu un très bon accueil de la part du
vice-Premier ministre, le libéral-démocrate Nick Clegg, qui est lui favorable à
une suppression des aides aux retraités les plus riches. "Accorder
des allocations aux gens et puis leur dire ensuite: 'au fait, pouvez-vous me
les rendre?' n'a aucun sens", a-t-il rétorqué. Le ministre du Travail
s'était déjà illustré en déclarant dernièrement à un journaliste, pour défendre
la diminution de prestations sociales bénéficiant aux actifs, qu'il serait parfaitement capable de vivre avec 53
livres (62 euros) seulement par semaine, s'il y était contraint.(cf
AFP).
Les crétins de conseillers
du pouvoir commencent ainsi leur diatribe contre les « retraités rentiers » :
« Notre modèle social est confronté à deux défis majeurs ; celui de la longévité et celui de la société des rentiers. L'espérance de vie a progressé de dix ans en France depuis les années 1960. Le nombre de centenaires devrait passer de 15000 aujourd'hui à 200000 en 2060.
Le nombre de retraités augmente rapidement et
leur niveau de vie égale désormais celui des actifs. Et, alors que les dépenses
de santé des premiers sont largement financées par les seconds, les transferts
intergénérationnels publics (pensions, santé, dépendance,
etc.) en faveur des retraités, déjà très importants – environ 20 % du produit
intérieur brut (PIB) –, sont appelés à grossir avec
le vieillissement de la population ».
« Or, les rentiers sont de plus en plus âgés
! Les plus de 65 ans possèdent la moitié de la capitalisation boursière et 70 %
des retraités sont propriétaires de leur logement.
Les transmissions patrimoniales ont plus que doublé sur les trente dernières
années et représentent aujourd'hui environ 10 % du PIB, tandis que les
successions moyennes ont augmenté de 75 % depuis dix ans. On hérite de ses
parents de plus en plus tard, en moyenne bien après 50 ans. Avec l'arrivée des
baby-boomers à la retraite, le risque est donc grand d'accoucher
d'une société de rentiers se désintéressant des jeunes générations ».
Le gâteau productif étant devenu étroit, oubliant
les efforts des familles de prolétaires pour soutenir les enfants au chômage,
nos crétins appointés proposent à ces mêmes familles, dans un effort
supplémentaire de « solidarité nationale » de se dépouiller de leurs
maigres ressources, voire possession de leur logement pour les refiler à leurs
enfants, ce qui relancerait… la fameuse croissance !
Les cinq axes des crétins de la démagogie
économiste de prétendus sauveurs du capital:
-
Taxation plus forte de l’héritage, « donation afin
que cette « redistribution » se fasse au plus vite, et que les
retraités « financent solidairement la dépendance des personnes très âgées
dans le cadre d’un effort national jusqu’à présent trop retardé ». Le top
de cette participation conviviale (cette consommation partielle du patrimoine)
« pourrait accélérer le développement d’une économie locale liée aux
services à la personne » ! Le bénévolat, cette arnaque libéralo-chrétienne,
au service de la cuistrerie planétaire !
-
Deuxième axe : optimiser les transferts
intergénérationnels… des plus âgés vers les plus jeunes… afin de permettre aux
plus jeunes de créer une entreprise ». En effet la masse des retraités
étant des « fils de » a les moyens de relancer l’entreprise
capitaliste.
-
Troisième lubie ordinaire de l’Etat bourgeois :
repousse l’âge moyen de départ à la retraite à 65 ans « qui est un moyen
de créer davantage de richesse, de doper la consommation des ménages et de
réduire le poids des retraites dans le PIB au profit d’investissements
d’avenir ». La consommation de cannabis chez les élites parvient
apparemment à les enfumer face à toute réalité quand le « bien être au
travail des seniors » et « une meilleure formation des jeunes »
n’est même plus crédible pour les salariés de Pôle emploi !
-
Quatrième billevesée : égalité dans les conditions
de départ à la retraite, avec un système à points et le « nécessaire
effort de solidarité »… nationale ! On va prendre à Paul retraité
quelconque en distribuant des points pour seulement trois régimes (secteur
public, secteur privé et indépendants » pour que Pierre et Jacques
« ait conscience du niveau de retraite qu’il obtiendra ». Nos
spécialistes de la misère répartie et partagée en sont à leur troisième shit.
-
La cinquième blague de ces cuistres est du plus haut
comique : réformer le fonctionnement du marché du travail par un
« cumul emploi-retraite » (le vague devient sidéral) et liquider
l’avancement salarial à l’ancienneté. En effet, le Capital n’a plus besoin de
fidéliser les exploités mais envisage de les réduire tous à la mendicité du
travail, denrée désormais rare en « conciliant sécurité et
flexibilité ». Il paraît qu’existe même un futur « modèle social de
2020 » pour mener « la, lutte contre les déficits des régimes
sociaux ».
Pourquoi les
retraités en général, et indistincts, sont-ils au banc des accusés ? Parce
qu’ils sont considérés comme des privilégiés notamment les « baby
boomers » et les personnes ayant vécu l’euphorie économique des « trente
glorieuses ». A cette époque, le chômage n’était pas un problème et la
plupart des retraités de ces générations ont donc pu connaître une continuité
au sein de leurs vies professionnelles, qui les a placés à l’abri du besoin. A
cette époque l’achat d’un bien immobilier était beaucoup moins douloureux en
raison de l’inflation des salaires, du faible taux de chômage et de la fixité
des crédits immobiliers. Ce système plus accessible aux prolétaires de l’époque
et au détriment des rentiers permettait l’acquisition à moindre frais de
différents biens immobiliers vers la quarantaine et ainsi de ne plus subir la
menace de la hache de Damoclès de paiement d’un loyer avec une pension
insuffisante. Il est certain que les conditions de vie de ces générations sont acceptables
pour une grande partie, quoique la situation soit très dramatique pour les
« petites retraites » des femmes en particulier. Au lieu de tenir
pour normale cette trajectoire passée, les crétins au service du pouvoir
d’Etat, lorgnent sur ce qu’ils considèrent comme des « privilèges »
de « rentiers » et militent via leurs tribunes bourgeoises en se
demandant comment récupérer ces biens « injustement » acquis.
Alors on trouve des systèmes de taxation des retraités en arguant que la
« solidarité intergénérationnelle » devrait jouer comme à l’époque où
les retraités étaient pauvres. Alors, le « minimum vieillesse » et
l’obligation de cotiser à une caisse de retraite complémentaire avaient pour
but d’assurer une fin de vie décente alors qu’aujourd’hui les zélés sauveurs du
capitalisme prétendent compenser tant bien que mal la paupérisation des jeunes
prolétaires en dévalisant les anciens.
Au lieu de lorgner
sur les richesses des seniors inactifs (importants consommateurs et clients
estimés des agences de voyage) et d’en « saigner » une partie en leur
faisant payer des loyers prohibitifs dans des maisons de retraite, destinées
à alimenter des produits financiers, nos crétins complices feraient mieux de la
fermer. Face à la décomposition de la société capitaliste, il faut aux crétins
complices des gouvernants trouver des boucs-émissaires, ce n’est qu’une
solution proposée par des médiocres. Les millions de prolétaires exploités et
jetés à la rue ne peuvent penser qu’à renverser un système économique menteur qui
n’aboutit qu’à la paupérisation du prolétariat universel, à la montée des inégalités
et qui monte les prolétaires les uns contre les autres. Au profit de la
continuation de l’exploitation des classes minoritaires de la mafia
capitaliste.
OU LA PRESSE PATRONALE DE DROITE SE FELICITE DE LA COLLABORATION DE HOLLANDE
Philippe Mabille dans La Tribune, écrivait en
février 2011 : « La mécanique d'euthanasie des rentiers chère à Keynes
(l'inflation efface en douceur les dettes) est donc lente à se manifester. Les
détenteurs d'obligations n'ont pas encore perdu leur mise mais sont pris en
étau entre deux risques imprévisible mais l'un comme l'autre de plus en plus
probables : celui du défaut de paiement d'un État, ou d'une restructuration de
sa dette, ce qui pousse les investisseurs à acquérir les titres les plus sûr
(allemands et français), dont les taux restent du coup très faibles; ou bien
celui d'une perte sur la valeur de ces titres lorsque l'inflation viendra,
vraiment, manger son capital. Ce sera, à n'en pas douter, LE dilemme de
2011-2012, dans un contexte où la crise de la dette et l'incertitude sur la
zone euro demeurent le seul véritable obstacle à la reprise économique. En sept
2012 il félicitait l’actuel président français : « En alignant
fiscalité du travail et du capital, François Hollande vient donc donner un coup
d'accélérateur à l'euthanasie des rentiers dont parle Keynes ».
Or les banques se comportent justement comme des
rentiers. Elles ne prennent pas beaucoup de risques en ce temps de crise en
prêtant plus aux entreprises publiques ou encore mieux, en plaçant leurs
ressources dans les bons de trésor. L’Expansion, journal patronal par excellence,
ne couvrait pas déloge l’ancien président sur la question. : "Nicolas
Sarkozy (n’était) donc pas le président des riches, mais celui des
rentiers", estimait Antoine Bozio, directeur de l'IPP, l'un des co-auteurs
du rapport.
Qui sont les gagnants et les perdants de cette
politique fiscale? Les riches,
accuse la gauche et ses gauchistes électoralistes. Oui, mais pas tous. Les
rentiers seulement. C'est ce que révélait un rapport publié par l'Institut des politiques publiques (IPP), issu
des travaux de chercheurs de l'Ecole d'économie de Paris et du Centre de Recherche en
Economie et Statistique[3].
Or, les rentiers se foutent de l'inflation (les pensions de retraite, par
exemple, sont indexées sur l'inflation), et les patrimoines augmentent
mécaniquement avec l'inflation. Seuls les prolétaires seront menacés, jeunes et
moins jeunes, et les inactifs à la
retraite au flambeau.
Le plafonnement des retraites est une solution
temporaire et fictive, mais elle est insuffisante. La gauche-œufs-de-lump (le
caviar c’est pour les soirées privées hors caméra) est félicitée par la presse
« industrielle » de provoquer la baisse des retraites, car les
retraités en général ne comptent plus que comme bétail électoral manipulable.
Les vieux à la marge et solitaires sont coincés en tant qu’électorat
conservateur et constituent les principaux bataillons électoraux et sondagiers
de la droite, ou de la gauche qui continue la même politique que la
droite : on ne touchera pas vraiment à vos pensions mais terminus pour les
générations prolétariennes suivantes ! Après tout, Sarkozy et consorts ne
se sont pas gênés pour flatter leur clientèle électorale de retraités
impuissants et de rentiers professionnel et pour taper sur les prolétaires
considérés comme actifs corvéables à merci. Il n'y a donc aucune raison que la
gauche bourgeoise et clientéliste au pouvoir
n'en fasse pas autant que les Fillon et Sarkozy. Une masse de retraités électeurs
inconscients et les rentiers professionnels veulent préserver leurs
« acquis » indépendamment des actifs qui subissent les destructions
d’emplois à répétition générées par l’Etat et ses patrons devenus fous et qui
cherchent à décupler leurs profits à partir de spéculations et de magouilles de
casino. Les retraités de Californie ne sont pourtant pas responsables eux non
plus des dirigeants des fonds de pension qui bradent les entreprises et jettent
à la rue les employés considérés en surnombre, ou sombrent dans la faillite les
obligeant à retourner au travail. Les retraités prolétaires américains ou
français ne sont pas responsables du manque de cotisation dû a la
désindustrialisation et au transfert de
la production, génératrice de revenus, vers des pays ou les lois du travail
sont inexistantes.
La raison fondamentale
de la dépression systémique actuelle est la crise de surproduction mondiale,
pas la dite montée des inégalités et la course
en avant des plus riches vers plus de
richesse ; en France certes entre 1998 et 2006, les
salaires des 0,01 % les mieux payés ont progressé de 69 %, et ceux des dirigeants des
entreprises du CAC 40 (hors stock-options) ont, eux, augmenté de 120% ! Mais
on se fout de ce laïus pour gauchiste attardé de Lutte Ouvrière, car ce n’est
pas une question de fric ni de cette bêtise trotsko-stalinienne « de
l’argent il y en a »… y aurait qu’à le partager ! Thomas Piketty, qui
n’est pas un âne, corrige : « « Le
conflit sur les retraites est avant tout un conflit sur la répartition des
richesses, et il se nourrit des incertitudes qui y sont liées. Pour les
opposants les plus déterminés à la réforme Fillon, la question ne fait guère de
doute : il est inacceptable de demander des efforts aux salariés moyens,
puisqu'il suffirait pour résoudre le problème du financement de ponctionner les
nantis, les spéculateurs, les revenus financiers, les stock-options, etc. D'où
la question : les riches sont-ils effectivement assez riches pour payer
les retraites ? La réponse à cette question est malheureusement négative.
Les riches sont (trop) riches, mais la masse des retraites à financer, compte
tenu de l'allongement de l'espérance de vie, est encore plus gigantesque. Les
ordres de grandeur ne sont tout simplement pas les mêmes (…) L'honnêteté
oblige néanmoins à reconnaître que l'essentiel de l'effort concernant la
réforme des retraites devra dans tous les cas de figure reposer sur des couches
de la population nettement plus larges que les seuls "riches". Il n'existe pas de prélèvement miracle ou de
trésor caché» (…) Les riches sont riches, mais il ne sont pas assez nombreux »[4].
Dans le
milieu des révolutionnaires maximalistes on trouve une aussi lucide analyse de
la fixation gauchiste et altermondialiste bobo sur le « capital
financier » : « D’une certaine manière, insister sur la
financiarisation du capitalisme conduit à sous-estimer la profondeur de la
crise en laissant entendre qu’elle proviendrait du rôle parasite de la finance
qui exigerait des taux de profit trop élevés aux entreprises les empêchant
ainsi de réaliser leurs investissements
productifs . St telle était bien la racine de la crise, alors une
« euthanasie des rentiers » (Keynes) suffirait à la résoudre »[5].
C’EST L’ETAT
BOURGEOIS QUI EST LE RENTIER PRINCIPAL
Dans le
chapitre sept de son ouvrage « L’impérialisme, stade suprême du
capitalisme », intitulé « Le parasitisme et la putréfaction du
capitalisme » (la traduction eût dû plus efficacement utiliser le terme
décomposition plutôt que putréfaction), Lénine fournit de très perspicaces
développement sur la notion d’ « Etat rentier » :
« L'Etat-rentier
est un Etat du capitalisme parasitaire, pourrissant; et ce fait ne peut manquer
d'influer sur les conditions sociales et politiques du pays en général, et sur
les deux tendances essentielles du mouvement ouvrier en particulier. Pour mieux
le montrer, laissons la parole à Hobson, le témoin le plus "sûr", car
on ne saurait le soupçonner de parti pris envers l'"orthodoxie
marxiste"; d'autre part, étant Anglais, il connaît bien la situation des
affaires dans le pays le plus riche en colonies, en capital financier et en
expérience impérialiste.
Décrivant,
sous l'impression encore toute fraîche de la guerre anglo-boer, la collusion de
l'impérialisme et des intérêts des "financiers", les bénéfices
croissants que ceux-ci retirent des adjudications, des fournitures de guerre,,
etc., Hobson écrivait : "Ceux qui orientent cette politique nettement
parasitaire, ce sont les capitalistes; mais les mêmes causes agissent également
sur des catégories spéciales d'ouvriers. Dans nombre de villes, les industries
les plus importantes dépendent des commandes du gouvernement; l'impérialisme
des centres de la métallurgie et des constructions navales est, dans une mesure
appréciable, la conséquence de ce fait." Des circonstances de deux ordres
affaiblissaient, selon l'auteur, la puissance des anciens empires : 1) le
"parasitisme économique" et 2) le recrutement d'une armée parmi les
peuples dépendants. "La première est la coutume du parasitisme économique
en vertu de laquelle l'Etat dominant exploite ses provinces, ses colonies et
les pays dépendants pour enrichir sa classe gouvernante et corrompre ses
classes inférieures, afin qu'elles se tiennent tranquilles." Pour qu'une
semblable corruption, quelle qu'en soit la forme, soit économiquement possible,
il faut, ajouterons-nous pour notre part, des profits de monopole élevés ».
Il cite
longuement Hobson qui décrit une situation étrangement contemporaine :
« La
perspective du partage de la Chine provoque chez Hobson l'appréciation
économique que voici : "Une grande partie de l'Europe occidentale pourrait
alors prendre l'apparence et le caractère qu'ont maintenant certaines parties
des pays qui la composent : le Sud de l'Angleterre, la Riviera, les régions
d'Italie et de Suisse les plus fréquentées des touristes et peuplées de gens
riches - à savoir : de petits groupes de riches aristocrates recevant des
dividendes et des pensions du lointain Orient, avec un groupe un peu plus
nombreux d'employés professionnels et de commerçants et un nombre plus
important de domestiques et d'ouvriers occupés dans les transports et dans
l'industrie travaillant à la finition des produits manufacturés. Quant aux
principales branches d'industrie, elles disparaîtraient, et la grande masse des
produits alimentaires et semi-ouvrés affluerait d'Asie et d'Afrique comme un
tribut ».
Et il en
déduit une analyse particulièrement pénétrante sur la façon dont la bourgeoisie
s’ingéniait à diviser le prolétariat :
« Et,
parlant de la classe ouvrière anglaise, l'investigateur bourgeois de
"l'impérialisme britannique du début du XXe siècle" est obligé
d'établir systématiquement une différence entre la "couche
supérieure" des ouvriers et la "couche inférieure prolétarienne proprement
dite". La première fournit la masse des coopérateurs et des syndiqués, des
membres des sociétés sportives et de nombreuses sectes religieuses. C'est à son
niveau qu'est adapté le droit de vote qui, en Angleterre, "est encore
suffisamment limité pour qu'en soit exclue la couche inférieure prolétarienne
proprement dite" ! ! Pour présenter sous un jour plus favorable la
condition de la classe ouvrière anglaise, on ne parle généralement que de cette
couche supérieure, qui ne forme qu'une minorité du prolétariat : par exemple,
"la question du chômage intéresse surtout Londres et la couche inférieure
prolétarienne, dont les hommes
politiques font peu de cas [9]"...
Il aurait fallu dire : dont les politiciens bourgeois et les opportunistes
"socialistes" font peu de cas ».
Les divisions
idéologiques et corporatives orchestrées par les partis de gauche dans la classe
ouvrière contemporaine étaient déjà très bien décryptées par Lénine. Ainsi la persistance
du mythe national sauveur de la nationalisation est encore très prégnante comme
la soi-disant normalité des avantages des services publics ; les prolétaires
du privé sont toujours passés à la casserole les premiers sans que ceux du public
ne les soutiennent sérieusement. Les histoires de financiarisation criminelle simplistes,
la croyance gauchiste qu’il suffirait de « faire payer les riches », dominent
encore l’esprit d’une grande partie des prolétaires du secteur public qui, comme
le disait Engels des employés de chemins de fer à son époque, se contentent encore
d’être le « bétail électoral » des partis de la gauche bourgeoise hâbleuse!
QUEL EST L’ENJEU
VERITABLE DE LA SITUATION ?
C’est un article
de Révolution Internationale de 2003 qui synthétise le mieux les enjeux historiques
face aux grenouillages et mensonges contre les retraités, espèce à euthanasier pour
le Capital en décomposition :
« Quel est l'enjeu véritable de la situation
? Il s'agit pour la bourgeoisie de masquer aux yeux de la classe ouvrière que
la véritable signification de l'attaque sur la Sécurité sociale est la même que
celle sur les retraites l'an dernier, sur les chômeurs il y a quelques mois.
Ces attaques n'ont rien à voir avec une "situation transitoire" liée
à une "mauvaise conjoncture économique" ou encore avec une "mauvaise
répartition des richesses" comme le prétendent les altermondialistes ou
les gauchistes de "Lutte Ouvrière". Le démantèlement accéléré de
l'Etat providence n'est pas particulier à la France. Partout, dans tous les
pays industrialisés, qu'ils soient gouvernés par la gauche ou par la droite,
les ouvriers subissent avec l'aggravation de la crise économique mondiale, la
même remise en cause des "acquis sociaux" et de toute la protection
sociale qui avait été mise en place, notamment en France, pour mieux amener les
prolétaires "à retrousser les manches" pour faire redémarrer
l'économie nationale à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cela révèle au
grand jour la faillite historique du système capitaliste qui n'a rien d'autre à
offrir à l'humanité que toujours plus de misère, de massacres, de barbarie, de
famines, d'épidémies. C'est justement pour cela qu'il n'existe pas d'autre
perspective pour les ouvriers que de renverser le capitalisme à l'échelle
mondiale et de le remplacer par une autre société, basée non plus sur la
recherche du profit et l'exploitation mais sur la satisfaction des besoins
humains. »
Et un article de leur organe en Belgique Internationalisme :
« C'est la crise de surproduction et donc la
raréfaction des lieux d'accumulation rentables qui engendrent la rétribution de
plus-value sous forme de revenus financiers, et non la finance qui s'oppose ou
se substitue à l'investissement productif. La financiarisation correspond à
l'augmentation d'une fraction de la plus-value qui ne trouve plus à être réinvestie
avec profit. La distribution de revenus financiers n'est pas automatiquement
incompatible avec l'accumulation basée sur l'autofinancement des entreprises.
Lorsque les profits tirés de l'activité économique sont attractifs, les revenus
financiers sont réinvestis et participent de manière externe à l'accumulation
des entreprises. Ce qu'il faut expliquer, ce n'est pas que les profits sortent
par la porte sous forme de distribution de revenus financiers, mais que ces
derniers ne reviennent pas par la fenêtre pour se réinvestir productivement
dans le circuit économique. Si une partie significative de ces sommes était
réinvestie, cela devrait se traduire par une élévation du taux d'accumulation.
Si cela ne se produit pas c'est parce qu'il y a crise de surproduction et donc
raréfaction des lieux d'accumulation rentables. Le parasitisme financier est un
symptôme, une conséquence des difficultés du capitalisme et non la cause à la
racine de ces difficultés. La sphère financière est la vitrine de la crise parce
que c'est là que surgissent les bulles boursières, les effondrements monétaires
et les turbulences bancaires. Mais ces bouleversements sont la conséquence de
contradictions qui ont leur origine dans la sphère productive ».
[1] Fondation du risque
mafia bourgeoise, composée de banquiers et d’universitaires) qui a pour mission
La demande d'assurance (hi hi)et la
prévention face aux risques sociaux majeurs (émeutes, financement de la santé,
vieillissement de la population),
L'étude et la prévention des risques systémiques politiques, etc. et les
nouveaux défis de la « modélisation » (coquille involontaire de leur
site, mondialisation, bien sûr) sponsorisée par la Société
Générale, Allianz, AXA, Groupama et les
Donateurs : SCOR, CNP, MEDERIC, Quatrem.
[2]
La Revue de Presse des retraites, 5 janvier 2013, Benjamin Quénelle,
lacroix.com.
[3] L’Institut des politiques publiques (IPP) est
développé dans le cadre d’un partenariat scientifique conclu par PSE-École d’Économie de Paris et le Centre
de Recherche en Économie et Statistique (CREST). L’IPP vise à promouvoir
l’analyse et l’évaluation quantitatives des politiques publiques en s’appuyant
sur les méthodes les plus récentes de la recherche en
économie.
[4] De
même pour la taxe à 75% : « C'est un écran
de fumée. Ça n'a aucun sens de créer une contribution frappant les très riches,
tout en épargnant totalement les revenus du capital. Il s'agit du reste d'une
innovation majeure à travers le monde: historiquement, des taxes sur les très
hauts revenus ont existé, dans les pays industriels, mais elles ont toujours
privilégié les revenus salariaux par rapport à ceux du capital. Là, on fait
curieusement le choix inverse. Taxer les très riches en privilégiant les
rentiers, cela ne s'est jamais vu.C'est d'autant plus curieux que le
gouvernement réinstaure un bouclier fiscal. Il était donc possible de viser
tout le monde avec la taxe à 75%, le bouclier évitant toute surtaxation ».
[5]
« La crise économique signe la faillite historique des rapports de
production capitalistes », par Mcl, publié sur le site du CCI. Article
très intéressant et profond d’un camarade qui a été exclu pourtant de cette
secte, et qui a fondé la revue Convergences en Belgique. Il critique Lénine
pour avoir accordé une importance démesurée au rôle du capital financier,
passant à côté « de processus bien plus fondamentaux à l’époque comme le
développement du capitalisme d’Etat ». La critique est exagérée car
l’ouvrage de Lénine ‘L’impérialisme, stade suprême du capitalisme » comporte
encore d’admirables pépites, comme je vais le montrer.