Ou
les aventures de Bitexit
pour le XXI ème siècle
par Claude Bitot (janvier 2019)
Il y
aura eu trois Manifestes manifestement communistes. La terre entière
connaît celui des Marx et Engels, rédigé vers 1847. Puis vers
1961, un second Manifeste rédigé par Munis et Benjamin Péret,
d'une facture plus modeste. Claude Bitot nous en propose un
troisième, au milieu de nombreux autres troisièmes ; j'ai sous
les yeux le « Projet de programme de l'Internationale
Communiste », quasiment rédigé par Boukharine dans les années
1920 et d'une toute autre envergure. Chaque secte politique
maximaliste a plus ou moins produit un Manifeste à son époque, des
trotskiens au CCI, même les bobos modernistes ont le leur (Le
manifeste contre le travail). Il ne reste pas grand chose de tous ces
pensums futuristes. Les prévisionnistes des années 1970 ont été
plus près de la vérité que tous nos marxologues ou apparentés
concepteurs de « projets universels » pour parer à
l'inévitable et cyclique « catastrophe finale » :
« Alors
commencera la redoutable période où l'excès de la production
amènera l'excès de la consommation, l'excès de la consommation
l'excès de chaleur, et l'excès de chaleur la combustion spontanée
de la terre et de tous ses habitants. Il n'est pas difficile de
prévoir la série de phénomènes qui conduiront le globe, de degrés
en degrés, à cette catastrophe finale... »1.
L'ouvrage
de Claude Bitot, Bitexit, ne semble pas avoir trouvé d'éditeur et c'est bien
dommage car cet auteur a l'art de secouer le cocotier avec virulence
et bien souvent avec pertinence en se refusant à réciter le
catéchisme marxiste, mais en se servant paradoxalement des résidus
du marxisme qu'il lui reste comme d'un nouveau catéchisme. A trop secouer le cocotier notre ami court le risque de se ramasser une
grosse noix sur la tronche, ce qui lui est arrivé car il secoue
drôlement la tête parfois2.
Son projet était louable, en voulant revisiter de façon synthétique
et moins barbante que nos vieux pensums " marxistes-léninistes" ou peu s'en faut, il lève un coin du voile bourgeois qui a quasiment
réussi à éradiquer tout souci d'une autre société, vraiment
communiste, dans la plupart des luttes sociales, et qui ne laisse
pour alternative que les diverses mièvreries pour « plus de
démocratie » autant chez les tenants de la gauche bourgeoise
ringarde que chez nos anars « radicaux » (de la phrase)
et ces malheureux gilets jaunes orphelins de leur propre incapacité
à imaginer un autre avenir que celui autour d'un rituel référendum
« populaire » où chacun est présumé décider de tout à
tout moment ; aberration individualiste effectivement populiste
et imbécile. Bitexit cependant ne veut plus jouer au restaurateur de
la « doctrine » comme il l'a longtemps été mais
enfourche cette autre doctrine du croque-mort qui prie le dieu-parti
et plaint une hécatombe présumée de (l'ancienne) la classe
ouvrière évanescente voire disparue à jamais dans les siècles des
siècles3.
Parfois
je me demande si certains d'entre nous n'ont pas trop lu les
sociologues au point de se laisser berner par leurs analyses
« sociétales » et une dénonciation soft de la société
de « consummation », où il est de bon ton de pointer du
doigt ces pauvres ouvriers qui s'empiffrent « la clope au bec »
jusqu'à y voir un prolongement de cette « aristocratie
ouvrière » que stigmatisait Boukharine dans le projet de
programme de l'IC : « Cette « aristocratie »
de la classe ouvrière, corrompue par l'impérialisme (pas encore par
Darty et Auchan), qui constitue les cadres dirigeants des partis
social-démocrates, intéressée au pillage impérialiste des
colonies et dévouée à « sa » bourgeoisie et à « son »
Etat ».
Rassurez-vous
Bitexit n'a jamais confondu bureaucrates syndicaux et simples
prolétaires, mais s'il constate que les ouvriers ne meurent plus de
faim, c'est pour déplorer leur décrue numérique, ou ce qu'il
croit être leur décroissance numérique et pour manifester son amour
récent pour le rêve écologique si bien mis en scène par les
dominants. Le capitalisme étant entré dans sa phase ultime (puisque
nous les divers révolutionnaires on vous l'assure depuis deux fois
cinquante années), le prolétariat a revêtu les habits du joueur de
flûte de Hamelin4.
Le prolétariat est au fond ingrat comme les habitants de Hamelin,
c'est pourquoi il est destiné à périr dans le conte de Bitexit,
comme toutes ces sectes de « milieu révolutionnaire décati » ;
heureusement dans le postromantisme, pardon le postmarxisme le parti
a été sauvé de la noyade et les bouées de ce parti qui surnage..
sont les gilets jaunes !
NB: ce soir Claude Bitot m'a fait savoir qu'il n'avait pas voulu m'envoyer son texte, que celui-ci est encore en chantier, OK mais y a du boulot sur le chantier et on connaît déjà le plan anti-marxiste de l'architecte
NB: ce soir Claude Bitot m'a fait savoir qu'il n'avait pas voulu m'envoyer son texte, que celui-ci est encore en chantier, OK mais y a du boulot sur le chantier et on connaît déjà le plan anti-marxiste de l'architecte
RUSE
DE L'HISTOIRE OU PRURIT D'AUTOMOBILISTES EN COLERE ?
Dans
le conte à dormir debout de notre ami Bitexit, il n'y aura jamais plus
de guerre mondiale car « le capitalisme n'a nullement
l'intention de se suicider » ; que d'humains sentiments il
prête à la machinerie capitaliste ! La recherche de la guerre
même « finale » est une des meilleures preuves de
l'aspect critique de l'état du capitalisme, sa logique même qui ne
peut conduire qu'à la destruction comme tant d'autres sociétés
disparues ne l'ont été que dans un cheminement vers
l'anéantissement mais sans pouvoir détruire la terre entière.
Autant
Mélenchon est séduit par le brave routier Drouet, autant Bitexit salive devant ces gilets jaunes annonciateurs du « parti »,
et du parti de monsieur tout le monde car « de moins en moins
d'usines = plus de classe ouvrière » d'autant que « la
classe ouvrière n'est plus qu'une minorité ». La classe
ouvrière ou même le prolétariat dans son ensemble considéré
comme « usiniste », Marx et Lénine doivent se retourner
l'un dans sa tombe, l'autre dans son sarcophage en verre. Notre homme
s'empare des pires théories malthusiennes, le capital « se
retrouve avec une immense couche de salariés qui ne lui rapportent
rien », les chômeurs « sont devenus des hommes en
trop ». Mais de tout cela on s'en fout, on s'en fout de savoir
si telle ou telle catégorie de prolétaires rapportent ou pas, sont
de « vrais usiniers » ou pas, ce n'est pas ce qu'ils sont
par rapport aux exploiteurs cyniques qui nous préoccupe, c'est
qu'ils subissent, c'est qu'ils sont et exploités et exclus, et le
fait que la capital ne leur propose qu'une misère plus grande est la
condition de leur révolte généralisée. Bitexit a posé son cul sur
le trottoir et raisonne comme un sociologue clochardisé. Et depuis
ce bord du trottoir il nous décrit bien pourtant la misère des
petits boulots de tout ordre, et il a raison dans nombre de ses
descriptions qui ne sont que constats désolants : « on
crée des emplois mais qui ne permettent pas d'accéder à la société
de consommation » ; le revenu ridicule « universel »
du pitre Hamon ne ralentira même pas la marche à la catastrophe ;
peut-être le « capitalisme vert » y parviendra-t-il un
court moment...
VERS
UNE DECROISSANCE COMMUNISTE ?
J'avais
déjà reproché à Claude, pour ses ouvrages antérieurs de nous
promettre un communisme « frugal », je sais que j'avais
touché un point sensible, mais pénétré à son tour par la grande
cause universelle du « changement climatique », il
récidive en faveur de ce que végans et écolo-bobos nomment la
décroissance, et il en conclut que « la révolution devrait se
donner les moyens de les (les forces productives) rabaisser afin que
leur niveau de développement soit compatible avec les ressources
encore disponibles de la planète ». On relève en passant une
contradiction dans le discours anti-productiviste, on nous parle de
la nécessité de « rabaisser » les forces productives
alors qu'un peu avant il était établi que la classe « productive »
ce n'était plus que 12% de la population... Bitexit inverse la
problématique, qui était réelle, la mise en avant de la nécessité de développer les forces productives (hommes et machines) par nos
prédécesseurs en théorie révolutionnaire correspondait à une
réalité quand la plupart des pays concernés étaient
« sous-développés » ; ce n'est donc pas qu'il
faudrait rabaisser les forces productives mais redéfinir les vrais
besoins dans une société ni basée sur le machinisme à tout prix
ni sur un retour plouc à la terre.
On
est dans le domaine de la spéculation, c'est pourquoi, sans
transition (puisqu'il n'y aura pas une orchestration du rabaissement
des forces productives) maître Bitexit donne ensuite un coup de
baguette magique : « ...lorsque le capitalisme s'écroulera
l'idée de révolution considérée comme néfaste et périmée,
refera surface », « puis nous ferons le bilan de la
révolution ». Simple et évident !
Et
voilà c'est pas un miracle ça ? Et de nous en mettre plein la
vue avec le mot paradigme5,
mais avec le pire concept non scientifique d'un Bernstein : « la
révolution se fera d'une façon relativement pacifique, il lui
faudra prendre le pouvoir mais celui-ci n'aura plus besoin d'être
terroriste ».
Pour
justifier un tel reniement du fait de base qu'une révolution est de
toute façon violente parce qu'il ne peut pas être autrement, ou
alors en supposant que le pouvoir bourgeois est un ami (...qui ne
veut pas se suicider) et prêt à se laisser dépouiller avec
élégance de ses attributs qu'il défend même au prix des pires
massacres et des pires mensonges, on va nous expliquer la
« décroissance » de la théorie marxiste. Revisitons le
jeune Marx par la grâce du professeur Bitexit.
« La
révolution du prolétariat était donc vue par lui comme étant
celle d'une classe tellement nombreuse qu'elle aurait cessé d'être
celle d'une classe particulière » ; mais on va voir que
tovaritch Bitexit ne comprend vraiment rien à la phrase du Manifeste
de 1847 : « Le mouvement du prolétariat est le mouvement
autonome de l'immense majorité au profit de l'immense majorité ».
Notre
nouveau Raymond Aron du XXI ème siècle se choque qu'ensuite, deux
ans à peine par après en 1850, Marx en vient avec d'autres
révolutionnaires de son acabit à vouloir créer un parti nommé
« la société universelle des communistes révolutionnaires »
- ce qui confirme l'excellent nom de mon blog qui fût pourtant moqué
en ses lointains débuts. Horreur ! Marx affirme vouloir « la
déchéance de toutes les classes privilégiées » et se fait
copiste de la révolution française, prônant dictature et terreur ;
et de nous ressortir la citation encourageant la vengeance alors que
Marx a fait son mea culpa sur cette conception.
Comme
exemple d'une terreur dûe à un prolétariat minoritaire (très
minoritaire) où par une gymnastique peu convaincante notre
observateur finit par donner raison à l'Etat du parti bolchevique :
« il fallait se faire barbare pour en finir avec la barbarie »
et de nous citer la gentille Rosa Luxemburg qui déplorait les crimes
inutiles plus qu'elle n'imaginait une révolution pacifique ; et
Bitexit l'accuse de ne pas avoir soutenue la terreur « légitime »...
du parti ! (on comprend pourquoi les Cahiers Spartacus ont
refusé le manuscrit). Non mais.
Même
carence et failles béantes dans les connaissances de Monsieur
encyclopédie bâclée... « la Commune apparaît presque sans
tâche »... et il ne connaît pas les sévères critique sde
Marx et de Reclus par après. La cause de la terreur ? Surtout
pas le parti mais... « à partir du moment où la révolution
est le fait d'une classe particulière pas moyen de faire
autrement » ! En effet « il aurait fallu que la
révolution soit le « mouvement de l'immense majorité ».
Ouf avec un prolétariat réduit comme peau de chagrin et une
population massivement gilet jaune on évitera ainsi tout recours à
la violence et pire à la terreur !
Marx
est une impossibilité de nos jours, d'ailleurs ce n'était que.. :
« Marx était alors ce jeune bourgeois gauchiste qui voyait
dans ces révoltes du prolétariat un nouveau messie en marche à qui
il avait confié une grande « mission » dans
l'Histoire ». Tout indique qu'il s'est gouré : plus de
barricades pendant des années mais des ouvriers anglais qui se
battent benoîtement pour un « salaire équitable ». Pfft
les pauvres réformistes ! En plus ils se découvrent une patrie
et une « instruction publique et obligatoire par l'Etat ».
Qu'une jeune anar ou un blak bloc écrive des bêtises pareille, on
serait magnanime mais un vieux routier du mouvement révolutionnaire
de 80 piges !?
Tout
rôle moteur est nié à la classe ouvrière, elle n'est jamais
étudiée dans sa constitution comme classe et dans la marche commune
un temps avec la classe progressiste bourgeoise, elle est nulle
pendant la Commune de 1871 car cette révolution était « plus
populaire que prolétarienne », mais ne pourrait-on pas dire
qu'il en est de même en Russie et en Allemagne en 17-18 où ce sont
les soldats majoritairement qui font basculer le régime mais,
objecte notre refaiseur d'histoire, à Petrograd « existait un
prolétariat industriel », dont on a vu qu'il se fiche pourtant
lui attribuant la cause de la terreur (comme n'importe quel Marcellin
ou Castaner) , et sans pouvoir nous expliquer pourquoi tous les
membres du parti bolchevique n'étaient pas fraiseurs-tourneurs. Même
trafic pour la fausse révolution espagnole, la FAI « faisant
office de parti » !
Tout
est de la faute de ces anciennes classes ouvrières dans l'échec de
la vague révolutionnaire des années 1920 : « Il existait
un décalage entre ces prolétariats qui n'étaient pas placés dans
la même situation (…) la grande majorité ne se sentait pas
concernée par une telle lutte (…) depuis la crise de 1929... cela
n'avait donné lieu à aucun éveil révolutionnaire ». En gros
la classe ouvrière se laissait intégrer et « capitulait sans
combat »... plus c'est gros plus ça passe quand notre balayeur
du métro prolétariat envoie sous le tapis les milliers de grèves,
insurrections, arrestations massives qui ont frappé au cours de ces
années le prolétariat en Europe et en Amérique du nord.
« La
classe ouvrière s'était dérobée », voilà le résumé du
combat sanglant contre le terrorisme bourgeois que notre professeur
(non certifié) nous dégueule, « il n'y avait plus rien à en
attendre », « requiem donc pour la révolution
prolétarienne internationale ». Idem en 68 « où il
suffit que les pompes à essence soient de nouveaux ouvertes pour que
les grévistes se précipitent dans leurs bagnoles » (il
faudrait que Bitexit nous explique l'opération inverse en 2018 où les
conducteurs ont été bloquer les stations service...).
De
profundis : « trotskystes, bordiguistes, luxemburgistes,
conseillistes, toute la petite panoplie... ne sont plus que des
révolutionnaires conservateurs » comme les parlotes de « nuit
debout » : « jusqu'à ce que survienne le mouvement
des « gilets jaunes » (montrant) le retour de la question
sociale » !6
Menace affichée sur Cnews tte la journée |
La
question sociale n'a jamais disparue et n'a pourtant pas attendue le
soit disant « miracle » des gilets jaunes. Dans la durée
ce mouvement s'est avéré décevant, absolument pas porteur
d'avenir. La durée du mécontentement « citoyen et fiscal »
n'est ni une preuve de force ni de subversivité ; ,les divers
clans GJ peuvent toujours se constituer en nouveaux syndicats ou en
assocs de personnes solitaires ils ne dérangent plus le pouvoir. Il
n'a a que le tovaritch Bitexit pour croire que ce mouvement va rebondir
« et se manifester avec plus d'ampleur » ; il n'a
même pas vu que le NPA avait organisé la dernière manif avec le
FDG ; mouvement très original dans sa forme décomposée
finale : ficelé par les gauchistes il conserve les
revendications les plus creuses des « fachos ».
CONTRE
LE « MARXISME DE BAZAR » accroché au dieu
« prolétariat »
« Mais
de quel prolétariat au juste est-il question ? »
Pfuit...
les vendeurs de pizzas, les gratte-papiers des banques, les planqués
fonctionnaires des municipalités, les laveurs de carreaux, les
vigiles de Prisunic, « un tertiaire qui pullule », des
gens pas productifs du tout ! Quoique se sentant obligé de
rappeler que dans le célèbre premier Manifeste Marx donne une
définition étonnamment moderne du prolétariat : « est
prolétaire celui qui pour vivre est contraint de vendre sa force de
travail ». Heureusement pour Bitexit, dans le capital il relève
une précision de taille qui contredit la définition de 1848 « est
prolétaire le salarié qui produit pour le capital et le fait
fructifier » ; notre arsouille triomphe par conséquent :
« ce n'est pas ce qui se passe avec le salariat du tertiaire,
lui improductif pour le capital »7.
Marx
en écrivant le Capital n'écrit pas un Manifeste politique. C'est un
très grand ouvrage de sociologie dans le bon sens du terme, pas au
service du pouvoir bourgeois, où il peut se permettre des nuances
qui ne sont pas des sentences politiques. Il faut plutôt comprendre
sa formulation sur l'ouvrier productif comme une différenciation
avec les patrons des fabriques et non pas comme un grade d'honneur
d'ouvrier « plus qualifié pour une conscience collective »,
ce qui n'a jamais été le propre de tous les ouvriers en usine,
parfois plus étroitement corporatifs que ceux des petites unités de
travail. Pauvre Bitexit avec sa fixation sur l'ouvrier productif il ne
peut expliquer comment il se fait que les livreurs de pizzas et
autres camionneurs individuels étaient si nombreux lors des
premières grandes manifs des gilets jaunes ! Une mobilisation
« non productive » qui vient contredire son propre
emballement pour « les gens » en colère comparés à une
classe ouvrière productive « envolée ». Marx n'a jamais fait d'une partie industrielle de la classe ouvrière l'unique caractéristique et définition d'une classe aux milliers de fonctions, voire de fonctions "inclassables" comme nos nouveaux entrepreneurs individuels (cf. lire l'excellente contribution analytique et marxiste de Robin Goodfellow); ni de la place occupée dans la production d'une partie comme gage de conscience de classe; en réalité Bitexit ne fait que reprendre la conception antédiluvienne de l'artisan anar: je produis donc je suis ceci ou cela.
Quant
aux « nouvelles classes moyennes », Bitexit explique
« elles ne sont aucunement des classes », mais « un
groupe social créé artificiellement par le capitalisme » ;
car Bitexit pense que les classes ont disparu, qu'il n'y a plus que des
« groupes sociaux » comme le sermonnent tous les
sociologues de plateaux TV ! Ne comprenant rien au « mouvement
ouvrier » il ne peut rien comprendre aux fluctuations des
couches intermédiaires. Heureusement qu'il a renié ce « jeune
gauchiste de Marx » !
De ce
magma de « jobs bidons », le cuisinier Bitexit trouve le
moyen de nous mitonner la marmelade de l'avenir, une mixture confiture indigeste de
ces pseudos classes moyennes et populaires : « (avec)
l'écroulement (spontané ! JLR) du capitalisme…
la structure sociale de celui-ci se décomposera tout à fait et
alors il se formera une immense majorité qui ne pourra plus se
reconnaître dans une classe et un quelconque groupe social :
une non-classe ».
Le
retour du refoulé (bordiguien) vers le GOUVERNEMENT DES « CHOSES »
(= les masses)
Bitexit se jette dans les bras des vieux coucous modernistes avec leurs
« multitudes » pour rêver à cette révolution « des
gens » qui font table rase des classes sociales avant la
révolution spontanée du capital ! Plus merveilleux encore,
plus renversant, la révolution sera « une sortie « civilisée
du capitalisme ». Après une longue digression spéculative et
confuse sur l'histoire des partis au XIXe siècle et chez Lénine,
notre prospecteur du prolétariat disparu nous rappelle cette vision
eschatologique qui lui est apparue lors de la première nuit jaune :
« c'est parce qu'à certains moments la domination du
capitalisme devient tout à fait intolérable qu'il y a apparition du
communisme », mais parce que le capitalisme décadent est en
même temps « révolution permanente » (même la pensée
du Trotsky dégénéré est appelés à la rescousse). L'autre vision
qui lui est apparue, certainement quand Drouet a tweeté depuis la
cabine de son camion que son but final était d'occuper l'Elysée,
c'est l'exemple suprême du parti bolchevique. La transsubstantiation
du parti procède de l'eau bénite : « le parti communiste
(…) forme d'organisation spécifique que revêt la révolution
lorsque celle-ci se fait communiste ». Et il va droit au but
pour définir ce parti miraculeux : « Allons droit au
but : le parti communiste n'est pas le parti d'une classe qui
serait la classe ouvrière, il n'est pas son avant avant-garde
secrétée par elle, ni non plus une création d'intellectuels
révolutionnaires particulièrement inspirés, il voit le jour en
raison des catastrophes qu'engendre de temps à autre le capitalisme
qui ont pour effet de plonger dans une misère extrême... ».
Un parti spontané de la misère ou une misère spontanée de parti ?
Surgit
le petit conclave des compagnons de Jésus : « le parti
est une minorité d'élite (…) elle est détentrice d'une
conscience que tout le monde n'a pas : celle communiste ».
Ce parti en définitives des millions de grouillots « hors-classes »
est un joyau communiste : « une minorité qui préfigure
la société communiste sans classes ». On n'a jamais si bien
défini une secte lambda. Vous imaginez les réunions de l'élite
bolchevique pendant que Lénine discourait, Radek et Boukharine qui
passaient leur temps à croquer les profils de leurs voisins, Staline
qui roupillait, Trotsky qui se grattait le nez, une préfiguration de
la société communiste ?
« Le
parti est le lieu où s'incarne l'idée communiste »... ce que
croyaient d'ailleurs tous les utopistes anarchistes en parlotes sans
fin et en picolant jusqu'à plus soif. Le parti miraculeux ne pourra
d'ailleurs plus compter sur personne (comme le parti étatique
bolchevique quand il faisait tirer sur la foule des grévistes ?
8
Après
avoir tant fait des courbettes en faveur de « l'exemple »,
le parti bolchevique, il faut quand même que Oulianov Bitexit nous en
montre les limites : « il ne fut jamais un parti
compact ». Jadis le parti fut « déficient », ce
qu'il ne sera plus à l'avenir : « la révolution se
produisant dans un contexte historico-social nouveau, n'étant plus
le fait d'une classe mais d'une immense majorité (…) la violence
ne sera plus si nécessaire, la dictature perdra en bonne partie sa
raison d'être et le pouvoir qui se mettra en place sera plus une
administration des choses qu'un gouvernement des hommes (…)
Désormais, les classes s'étant dissoutes et avec elles leurs
antagonismes virulents, la révolution cessera de ressembler à une
impitoyable guerre sociale ». Le plus neuneu des anars
utopistes peut vous raconter de telles sornettes mais dans le cas de
notre heureux retraité consummériste je crois plutôt à une
réincarnation de Bernstein. Car, je vous le jure, il va jusqu'à
nous faire croire que la classe bourgeoise éclatera en mille
morceaux sous le choc de l'éternuement de l'immense « majorité
aclassiste » : « bref, il ne sera plus nécessaire
d'instaurer la fameuse dictature du prolétariat bonne à ranger dans
un musée ».
Il se
moque plus loin de l'assembléisme permanent sans se rendre compte
que la permanence de l'agitation gilet jaune génère la même
lassitude que la politique bourgeois mais aussi prolétarienne9.
Mais il nous a mis la charrue avant les bœufs. La bourgeoisie n'est
même pas dissoute mondialement qu'il nous balade dans un immédiat
« gouvernement des choses », quoiqu'on comprenne que les
« choses » sont les masses hors du parti !
LE
RETOUR A UN COMMUNISME REAC
On
n'as pas fini de rigoler avec notre auteur de ce troisième Manifeste
loufoque, gare à ne pas vous laisser surprendre parce que je vais
vous en rapporter. Bitot, Bitexit disciple d'Asselineau, il faut le
lire pour le croire.
« Aussi
que le pouvoir s'exercera à l'échelle nationale ne sera déjà pas
si mal (…) Un négationnisme brutal des nations ne serait qu'un
gauchisme irresponsable et voué à l'échec, comme le montre bien le
capitalisme qui après s'y être essayé avec son projet d'Europe
supranationale est en train de se casser les dents, les masses face à
ce mondialisme capitaliste et dans sa foulée l'immigration sans
limites, continuant d'être attachées à l'idée de nation ».
Les
masses, ces « hors-classes », peut-être mais pas le
prolétariat des dernières usines, les livreurs de pizzas et les
chômeurs qui s'en battent le coquillard mon cher !10
VERS
LE COMMUNISME PLOUC
« Le
communisme sera donc essentiellement agraire ».CB
Très
perméable à la sociologie du pouvoir, tovaritch Bitexit reste un
partisan du communisme frugal, d'ailleurs il n'a pas tout à fait
tort, me direz-vous, vu que le capitalisme fait mourir des millions
d'obèses prématurément. Il embouche donc tous les arguments de la
mode écologique universelle, cette grande messe qui abolit les
classes et les injustices entre les hommes. « Il faudra avoir
recours au travail manuel mais qualifié et riche ». Rubel
avait raison de voir en Marx « un théoricien de
l'anarchisme » ; « le communisme de Marx était un
communisme bourgeois, un gauchisme de la bourgeoisie » ;
« s'inventer un communisme où existerait une parfaite harmonie
entre l'individu et le collectif est une blague (…) le communisme
en faisant valoir le pôle collectif » (ce que pensait en effet
Brejnev)11.
« Mais
alors de quel communisme s'agira-t-il ? Le faux communisme
stalinien est mort et ne reviendra plus. De même le communisme
prolétarien de Marx de 1848 et du Lénine de 1917 ». « Donc
les jours de la super-société industrielle high tech sont comptés
(…) Du côté des marxistes patentés ce dont on ne veut guère
entendre parler c'est du caractère non durable de la société
industrielle avancée du capitalisme en raison de l'épuisement des
ressources naturelles et du réchauffement climatique. Pourquoi ça ?
Parce que ces phénomènes rendent caduque la vision marxiste du
communisme, elle, fondée à partir de la société industrielle
« avancée » du capitalisme, c'est à dire le fameux
capitalo-communisme de Marx. Celui-ci est tellement ancré dans les
têtes marxistes que même ceux se disant « rouges » et
« verts », partisans d'un « éco-socialisme »,
n'arrivent pas à concevoir que le communisme selon Marx c'est
fini ». « Le sens qu'elle a pris (l'Histoire) avec le
capitalisme n'était pas celui progressiste que Marx lui
attribuait ».
Connaissant
ma vieille objection, le prophète Bitexit s'interroge alors :
« Faudra-t-il alors avec le communisme retourner à la bougie
et à la marine à voile ? ». Quoique je pense que la
marine à voile et les bougies sont encore très utiles, je ne crois
pas nécessaire de supprimer toutes les machines ni de se passer de
la high tech, mais voyons comment le parti de Bitexit au pouvoir va
nous organiser le communisme : « lorsqu'il s'agira de
prendre la succession du capitalisme, c'est un plan de
sous-production qu'il faudra mettre en œuvre préconisait Bordiga »
(ah revoilà le maître!). Il faudra administrer « une cure
d'amaigrissement » au capitalisme (Bitexit sera certainement
promu commissaire aux instituts de beauté! Voire commissaire aux
pompiers :« Il s'agira d'un communisme d'extrême
urgence »). Suivent diverses propositions dont la suppression
de la bagnole, stop à l'immobilier anarchique, et cette vieillerie
néo-marxiste ridicule des « bons de travail non
accumulables ». Désurbaniser ? Comment, en restaurant la
vie étroite et ennuyeuse au village ? En disant stop au chaos
migratoire ou surtout en prenant au sérieux la limitation des
naissances... Ponctuellement les remarques finales ne sont pas
dénuées d'intérêt, mais est-ce les principales questions qu'une
société en révolution aura à solutionner en premier ? Oui la
question migratoire, mais aussi la place de l'islam, posent des
problèmes aujourd'hui ; oui l'agriculture biologique des écolos
bobos ne sera pas à même de nourrir la population mondiale. Oui il
faudra une nouvelle planification des besoins réels de la population
humaine. C'est un parti « élitaire » d'une révolution
miraculeuse qui pourrait s'en charger ? Oui dans le monde de la
poupée Barbie.
Sur
les grandes questions de la transition à une autre société que le
capitalisme, Bitot finit mal son exploration débridée du futur, en
libertaire lambda, prétendant sans honte « compléter Marx »
qu'il n'a cessé pourtant de conchier avec son concept idiot de
« classe finissante » en même temps que le capitalisme
(sic). Contestant la géniale formule (tronquée) de Marx « à
chacun selon ses besoins », il nous sort celle nunuche de tout
anar irréaliste : « à chacun sa part égale à celle de
l'autre ». Marx avait fort bien compris que les besoins sont
forcément différents, qu'il ne faut pas confondre égalité
politique et besoins de se vêtir, de manger, se distraire, etc. La
formule de Bitot c'est celle des camps de travail et des goulags.
Celle d'un parti abstrait, imaginaire et calotin.
NOTES
1L'an
2000 par André-Clément Decoufflé (collection archives 1975).
Michel Ragon, que j'ai eu l'occasion de rencontrer avait anticipé
surpopulations et hyper concentration des villes dans ses ouvrages
sur l'architecture moderne (cf. Les cités de l'avenir, 1961)
quoique avec beaucoup d'illusions sur les capacités des fadas comme
Le Corbusier ; le préfaçant, Jean Fourastier sommait pourtant
les architectes de respecter la personnalité des villes comme la
culture des humains, pari perdu sous le règne écrasant des
« buildings » dingues.
2Claude
Bitot est un personnage important en France tout au long de
l'histoire de la réapparition du maximalisme révolutionnaire
depuis les années 1950. Si l'on suit l'historique des regroupements
et des démarches de prises de contact, établi par Michel Olivier,
on voit que Claude a été au coeur de se souci du regroupement des
révolutionnaires avec une personnalité propre, jamais suiviste.
Michel le présente comme un de ceux qui ont contribué à la
formation du petit groupe Révolution internationale aux côtés de
Marc Chirik (j'aimerais bien savoir ce que se sont dits ces deux
personnages notamment dans le train pour le fameux voyage en Italie
pour rencontrer l'alter ego de Bordiga, Onorato Damen, qui les reçut
fort aimablement en cette année 1968 : « qu'est-ce que
vous venez foutre ici? ».
Laissons
Michel raconter la suite, même de façon un peu romancée, Marc
Chirik se désignait tout seul en général comme locomotive et les
wagons avaient parfois du mal à suivre :
« Ce
dernier (CB) avait déjà quitté l'organisation bordiguiste depuis
quelques mois (témoignage de décembre 2015). Il est connu pour
avoir notamment écrit chez Spartacus : Repenser
la révolution. Quelle voie pour dépasser le capitalisme
en
2013 et Le
Communisme n’a pas encore commencé
en1995.
(…) Installé ensuite à Paris chez Maximilien Rubel pendant 3
mois, "Marco" poursuit son travail de contact au nom
d’Internacionalismo.
Il réussit à organiser une "réunion secrète" en
décembre 1967 sur la demande de 6-7 membres de Programme
communiste
dont Claude Bitot [8],
Philippe Leclercq, Serge Demianiw [9].
A cette cette réunion il y a des membres des Cahiers
du socialisme de conseil [10]
animés par Rubel, G. Munis, Pouvoir
ouvrier
(PO) [11]
et des individus de la librairie La
Vieille Taupe [12].
Le camarade "Valois" (qui venait de rompre avec LO avant
de sombrer dans une dépression profonde) qui participera auparavant
à la création de Révolution
Internationale,
est aussi présent à cette réunion. Des camarades dans la
mouvance [13]
du groupe Informations
et Correspondance Ouvrières
(ICO)
refusent de participer à cette rencontre car il y a des "groupes
politiques" comme PO
et son chef de file "Véga". Mais, à l’orientation
conseilliste d’ICO,
il faudrait, peut être, ajouter de vieilles inimitiés qui
pouvaient remonter à l’époque de leur militance commune à ou
autour de Socialisme
ou Barbarie [14].
Le
travail international, encore une fois, n’est pas négligé, en
juillet 68, MC et Claude Bitot (ancien "secrétaire" de la
section de Paris du PCI, qui venait de le quitter un an auparavant)
se rendent en Italie pour inciter Battaglia
Comunista
à prendre l’initiative d’une conférence des groupes de la
Gauche communiste. Ce fut un dialogue de sourds puisque pour
Battaglia
comme pour les autres "Partis" bordiguistes, Mai 68 n’a
aucune ou peu de signification. Le quatrième trimestre 1970 est
très important pour RI,
il voit le rapprochement de 2 ex-bordiguistes, Claude Bitot et
Philippe Leclercq ce qui permet le développement d’un groupe de
RI
à Paris comprenant ces 2 camarades (ils n’ont pas la perception
d’être formellement membres), Ces derniers vont créer le Groupe
Communiste Mondial avec la revue Parti
de classe
n°1, 1972 (qui donnera ensuite Programme
de la société Communiste
(1975-1986) quand Claude Bitot rompra d’avec Philippe qui,
lui-même, donnera naissance à Programme
de la Révolution communiste
en 1989. Ces deux revues existaient toujours dans les années 80).
A
lire ici :
http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique489maximalismarx.over-blog.com/2017/02/comment-et-quand-former-une-fraction-communiste.html
Sur
mes archives maximalistes, on peut lire aussi mon long entretien
avec Claude en 1991 où il était déjà obsédé par le nombre de
non ouvriers (cette Russie avec ses 80 millions de paysans et une
défaite de la révolution qui aurait été dûe au faible nombre
d'ouvriers), Staline n'aurait été que la « sanction du
volontarisme de Lénine » ; Claude était déjà très
rêveur et utopiste :
maximalismarx.over-blog.com/2017/05/le-communisme-une-utopie-entretien-avec-claude-bitot-1991.html
3J'ai
répondu dans l'article précédent sur ce blog à ces nouvelles
élucubrations bitotiennes, sans avoir lu le Manifeste du bonhomme ;
pour toute réponse j'ai bien reçu le fichier de ce texte de 140
pages mais avec la mention « pour en finir avec toi ».
Je reconnais bien là le doctrinaire impavide qui sous des airs de
nettoyeur du métro « mouvement ouvrier », jette tout ce
qui le gêne sur son passage. Pourquoi vouloir me tuer alors que
j'ai le droit de vivre encore un petit peu, non ?
4Vieille
légende allemande reprise par les frères Grimm : Alors
que la ville de Hamelin était envahie par les rats et que les
habitants mouraient de faim, un joueur de flûte vint et se présenta
comme un dératiseur.
Le maire de Hamelin promit au joueur de flûte une prime de mille
écus
pour les débarrasser des rats
qui infestaient la ville. L'homme prit sa flûte
et, par sa musique, attira les rats qui le suivirent jusqu'à la
Weser,
la rivière qui arrose la ville, où ils se noyèrent. Bien que la
ville fût ainsi libérée des rongeurs, les habitants revinrent sur
leur promesse et refusèrent de payer le joueur de flûte en le
chassant à coup de pierres. Il quitta le pays, mais revint quelques
semaines plus tard. Lors d'une nuit paisible, il joua de nouveau de
sa flûte, attirant cette fois les enfants de Hamelin. Cent trente
garçons et filles le suivirent hors de la ville jusqu'à une grotte
qui se referma derrière eux. Selon certaines versions, le joueur de
flûte aurait aussi emmené les enfants de Hamelin à la rivière ou
au sommet d'une montagne. Les parents, eux, ne les revirent plus
jamais.
5Modèle
théorique qui sous-tend la recherche scientifique.
6Il
y a énormément de fautes que je corrige en le citant, mais une
m'amuse particulièrement, Bitot écrit à plusieurs reprises
« machisme » à défaut de machinisme. Acte manqué d'un
vrai machiste vintage.
7Avec
la même élucubration Bitot nous explique que Marx imaginait que
c'était le prolétariat « productif » qui serait à
même de faire fonctionner les machines (peut-être aussi l'Etat)
une fois dans le communisme ; quant aux improductifs qui ne
sont jamais entrés dans une usine (comme Bitot) : « qui
ne connaît rien à la production et serait bien en peine de la
prendre en main si d'aventure on lui demandait de remplir une telle
tâche ». Là je me suis franchement marré. Je n'ai pas plus
envie de discuter du prolétariat comme « mouvement »
avec un copieur étroit des sociologues bourgeois comme avec ces
trotskiens ignares qui se querellent sur la théorie confuse et
opportuniste fourre-tout de révolution permanente chez Trotsky. On
est là dans des mondes étrangers au marxisme et à la logique
historique. Notons encore cette vision trad-unioniste gugusse de la
conscience de classe : « Ce qui fait une classe ce n'est
pas le niveau du salaire, c'est qu'elle joue un rôle dans la
production ». Tiens mais il me semble que les GJ jouaient un
rôle dans la production (puisque le transport participe pour Marx
de la production-transformation de la marchandise) et qu'en plus ils
la bloquaient au rond-point ! Une action plutôt du genre
classique du prolétariat, non ? N'a-t-on pas eu raison de
parler parfois de grèves des rond-points ?
8Il
serait trop lassant de citer toutes les élucubrations ahurissantes
du prophète Bitot, condensé de conception dictatoriale et très
stalinienne : « Le parti communiste est le lieu où la
révolution se pense, s'élabore en son programme, se définit sa
tactique ». C'est exactement la pensée du révolutionnaire
Macron pendant ses conseils des ministres ! On a aussi cette
définition fasciste : « la dictature du parti communiste
comme son nom l'indique seul celui-ci est communiste, pas les
masses ». Car le communisme se fera sans et... contre les
masses ! « Le parti n'aura à compter sur aucune classe
probvidentielle ».
9Dans
son excellent petit témoignage – Mode de vie – Trotsky révèle
que les ouvriers finissaient par en avoir marre de la politique même
pendant la révolution.
10Le
raisonnement national devient très mécanique chez notre faux
novateur niveleur : « un pouvoir mondialisé s'imposera
rapidement. Mais, transitoirement, c'est une vaste fédération de
pouvoirs nationaux qui devraont se mettre en place ». Hum hum,
cela ne vous rappelle-t-il pas « la fédération des
républiques soviétiques » ?
11Page
94 on peut lire, je ne blague pas, une apologie du courageux
Staline, « militant émérite ». Il trouve aussi
Khrouchtchev un peu « léniniste » : « Sans
faire de Marx un adepte de la société de consommation on peut en
effet s'interroger sir la perspective d'abondance matérielle de
Khrouchtchev inspirée par le modèle américain n'avait pas aussi
quelques fondements marxistes ». Mais c'est bien sûr car les
fondements marxistes ont toujours été capitalistes ! CQFD !