Les
têtes tombent en rafale : Cameron, Clinton, Sarkozy, Juppé,
Hollande, Renzi...
Les
fayots de chaque clan peuvent aller se rhabiller. J'ai une pensée
pas très émue pour le grand ponte de la propagandastaffel Jean-Luc
Hees qui s'était précipité pour pondre un pavé à la gloire de
Mme Hillary Clinton, dans l'espoir que ce cirage de pompe
l'introduise dans les petits dîners privés de la Maison blanche.
Plouf, Trump lui a gâché son dessert, il pourra toujours fêter
Noël avec son pote Philippe Val. Nombre de suce-boules des puissants
déchus vont devoir se saouler de dépit.
Les
infos 24X24 mentent, dès que le sujet ne concerne plus sa petite
nation ou un pet de Le Pen, les journaputes directeurs politiques
vont se coucher. Plus important que la victoire des politiciens
écologiques en Autriche (au moins on ne pas plus nous emmerder avec
la montée perpétuelle du fâchisme) la défaite du jeune politicien
italien n'a intéressé personne ; un dérapage franchouillard
plus grave que celui de la mère Royal les eût fait veiller toute la
nuit.
Le
Macron italien a sauté à son tour. Un sacré flambeur à la
Montebourg ou Macron celui-là ! Plus menteur tu meurs.
Heureusement
les gens ne votent jamais pour le contenu d'un référendum (quoique
la réforme constitutionnelle n'était pas si mauvaise voulant
nettoyer et alléger quelque peu la lourdeur
bureaucratico-politique , quoique voulant générer un Parlement
à la botte du gouvernement) pour pour ou contre l'individu qui en
est le porteur. Le secret de l'apparente réussite de Renzi avait
résidé, non pas dans des inventions de camionneur huppé à la
Macron, mais dans la baisse du coût du pétrole et la généralisation
d'emplois de merde sous-payés. A son actif voici ce qu'en dit Le
Monde :
« À
son actif, sur le plan économique, Matteo Renzi peut se targuer
d'avoir mené une réforme du marché du travail qui a contribué à
augmenter le nombre de contrats à durée indéterminée (CDI). Le
taux de chômage est attendu
à 11,5% pour 2016, selon les prévisions européennes, contre
11,9% en 2015 et 12,7% en 2014. Une réforme imposée aux syndicats
et votée aux forceps au parlement. Selon la CGIL, principal syndicat
italien, elle s'est faite au prix d'allègements de charges très
coûteux, qui ne règlent rien au problème de fond du chômage. À
noter en outre que les avantages fiscaux accordés aux entreprises
(allégement des contributions sociales) pour favoriser de nouvelles
embauches s'arrêteront à la fin de l'année ».
Ce ne
sont pas seulement les partis de clowns et de mafiosos qui se sont
réjouis de la baffe flanquée à l'arriviste pressé, mais une grande
partie d'électeurs des couches paupérisées et par conséquent
aussi de la classe ouvrière qui trouve là, indirectement, un moyen
de signifier son hostilité aux gangsters politiques complices des
banksters. Preuve de plus, comme en France, que les réformes
sociétales qui accompagnent les tours de vis libérobanksters –
union civile pour les homosexuels – n'abusent pas longtemps les
masses ; le libéralisme sexuel n'étant qu'un minable
cache-sexe des attaques incessantes contre la classe ouvrière.
Les
marchés ne semblent pas avoir dramatisé et les commentateurs ont
mis en sourdine la dramatisation face à la trouille de la chute de
la maison européenne. Si Brexit et Trump ont confirmé un repli sur
soi national, les élections italiennes confirment pourtant un
« quant à soi », du même ordre, preuve que le capital
« mondialisé » ne sait plus à quel saint se vouer,
fût-il national ?
Pour ceux qui aiment les
chiffres, une autre manière de voiler l'irresponsabilité de la
bourgeoisie et ses petits traficotages pour masquer la crise et
retarder la catastrophe annoncée, lisez ce pauvre Monde qui redoute
l'effet domino :
« Le système
bancaire italien concentre les inquiétudes. Plombés par plus de
350 milliards d’euros de créances douteuses, plusieurs
établissements, tels Monte dei Paschi di Siena, cherchent à lever
des capitaux frais pour se renforcer.
« Mais les incertitudes politiques pourraient refroidir
les investisseurs », note Francesco Saraceno, économiste
à l’université romaine Luiss. (...)
S’ajoute à cela
l’important stock de dette publique italienne, dépassant les 130 %
du produit intérieur brut. Certes, il faudrait des mois avant que la
remontée des taux ne se traduise par une hausse significative de la
charge de la dette. « Mais cela limiterait un peu plus
encore les marges de manœuvre budgétaire du gouvernement, déjà
très contraintes », explique Raffaella Tenconi, chez Ada
Economics.
Dans ces conditions, les
inquiétudes pourraient contaminer
le Portugal, dont les banques sont également très fragiles. Voire
l’Espagne, puis la France ? Difficile à dire.
Mais une chose est sûre : l’économie italienne sera la
première victime de ces incertitudes. Report des investissements,
gel des embauches, chute du moral des consommateurs… Les
économistes d’Oxford Economics et d’IHS Global Insight estiment
que la croissance de la Péninsule pourrait être
amputée de 0,4 à 0,5 point de PIB en 2017, tombant à un
maigre 0,4 % ».
Ce n'est pas simplement
sur le terrain des luttes économiques que la classe ouvrière devra
remettre en cause ce système en faillite, c'est par un projet
politique alternatif de société autrement sérieux que les
braillements des clowns Beppe Grillo et Mélenchon.