Petit
à petit, de façon insidieuse
et sans que vous vous en rendiez compte, le pervers narcissique
développe son emprise morale sur vous.
Il se
valorise en même temps qu’il vous rabaisse :
☞
Il a toujours raison en public, surtout dans un « grand débat
national »
☞
Il a le pouvoir de tout expliquer en long, en large et en travers
☞
Il vous critique systématiquement vous le Jojo sans importance avec
un gilet jaune
☞
Il vous dénigre comme fumeur de clopes et fana du diesel
☞
Il vous humilie comme trucmuche
☞
Il vous culpabilise comme violent et antisémite
☞
Il vous insulte,
vous menace en faisant morale, fait du chantage et parfois a recours
à la violence physique (flash ball, LBD)
Finalement
la campagne hystérique de dénonciation de l'antisémitisme supposé
de tous les gilets jaunes n'aura duré que ce que durent les fleurs.
L'acte 15 s'est déroulé sans scandale majeur au point que le
président laisse pointer son exaspération en vue de l'acte 16.
Napoléon IV menace une nouvelle fois : "Il
faut maintenant dire que lorsqu'on va dans des manifestations
violentes, on est complice du pire" (26
février). Ce menteur invoque la "clarté" sur les
manifestations qui dégénèrent dans le cadre de la mobilisation en
gilet jaune "C'est un miracle qu'après autant de samedis avec
cette violence, il n'y ait eu aucun mort à déplorer de la part des
forces de l'ordre"(...)
"Nous
ne pouvons, de manière raisonnable, pas interdire les
manifestations" (on est pas en Algérie, sic!) "Par contre,
il faut un message clair de tout le monde" pour dénoncer la
violence, a-t-il
ajouté, en déplorant qu'"il
n'y ait pas toujours eu cette clarté". C'est un appel au meurtre par les policiers assurés d'être couvert légalement comme de pouvoir continuer à crever des yeux en toute impunité; derrière le gentil "débat national" demeure la cynique "répression nationale".
Fiorina |
Tautologie ?
Forfanterie ? De quelle violence parle-t-il ? De celle de
sa police, indéniable, cruelle et terroriste. Non car dans sa bouche
clarté égale confusion et yeux crevés. Et dans sa répression
inouïe il n'y a pas eu de miracle pour les estropiés dont les
blessures ne sont pas une échelle de valeur humaine ou de douceur
comparées à la mort.
POURQUOI
les leçons gouvernementales de mai 68 ne servaient à rien ?
"À côté de ça, la vitalité, la force, le caractère incontestable de la demande légitime de millions de Français qui ont pu participer ou être sympathisants de ce mouvement est pleinement reconnu. Je l'ai reconnu moi-même le 10 décembre et il est reconnu par l'implication qui est la nôtre. Jamais l'État ne s'est autant collectivement mobilisé face à un mouvement de ce type".
"À côté de ça, la vitalité, la force, le caractère incontestable de la demande légitime de millions de Français qui ont pu participer ou être sympathisants de ce mouvement est pleinement reconnu. Je l'ai reconnu moi-même le 10 décembre et il est reconnu par l'implication qui est la nôtre. Jamais l'État ne s'est autant collectivement mobilisé face à un mouvement de ce type".
Faux,
archi faux ! Il n'a fait que mépriser et prendre pour de la
petite bière un mouvement qui l'a définitivement ridiculisé au
niveau national et international (preuve que la détestation du Macron ne faiblit pas, le RN fait désormais jeu égal dans les pronostics pour les "européennes"). Le 10 décembre il croyait encore
que seule sa répression indigne suffirait à éteindre ceux qui
clopent et roulent diesel. Conseillé par Cohn Bendit et Sarkozy,
Macron n'a pas réussi à trouver la bonne parade. Si l'on suit
l'Obs, il eût fallu accepter la proposition d'un nouveau Grenelle
syndical par le bonze bien nommé Berger de la CFDT, preuve qu'une
partie de l'appareil d'Etat voyait un danger prolétarien se
dessiner. Mais c'est Philippe, contrairement à ce que suppose l'Obs,
qui a eu le nez creux : inutile de rejouer un grand barnum
syndical pour des gens qui ne veulent plus entendre parler de ces
collaborateurs professionnels. Le conseiller Cohn Bendit s'arrache
ses derniers cheveux : « Mais c'est pas possible !
Pourquoi ça a
merdé ? ».
Carnaval de Cologne |
Parce
que ce n'était pas la classe ouvrière traditionnelle bien encadrée
par les collaborateurs syndicaux de l'Etat bourgeois. Parce que ça
devait « merder » de toute manière. Même la proposition
d'une descente le 26 novembre de Macron sur un rond-point était
loufoque, et il l'exclut sachant qu'il aurait été insulté à ce
moment crescendo du mouvement. Début décembre il y a en effet une
nouvelle vacance du pouvoir, peut-être plus profonde que lors de
l'épisode de Baden-Baden en 68, la plupart des ministres font dans
leur culotte (c'est l'Obs qui décrit cela). L'assaut sur l'arc de
triomphe émeut d'autant qu'il n'y a tout au plus que 1200
personnes ! On a deux mondes qui se font face, quand Maxime
Nicolle déclare ne toucher que 487 euros, la ministre Wargon
(transition écologique) peine à avouer ses 7500 euros mensuels...
La
transparence revendiquée comme fondamentale ridiculise parti
bolchevique et parlotes soixantehuitardes, tétanisant le personnel
d'Etat : « On va pas faire des conseils de défense en
Facebook live. Le pouvoir doit garder une part de secret. Il faut
résister ! » (op.cit.)1.
Ce sont les mêmes qui accusent les manifestants de voir des complots
partout... Jamais ni en Octobre 17 ni en mais 68 il n'a été autant
demandé des comptes aux journalistes ou même aux représentants
provisoires sur les plateaux TV. Sans oublier la crise de la
représentativité qui induit que désormais représentativité
parlementaire, syndicale et même prolétarienne ne seront plus
considérées comme divines, acquises ou incontestables ; il me
semble que pendant la Commune de Paris l'idée de représentativité
était déjà mise en cause... D'ailleurs au nom de quoi sont-ils
élus ces députés sponsorisés par le maître de céans Macron ?
Et les figures des gilets jaunes ont-elles été élues par
quiconque ? Et peut-on leur reprocher d'avoir porté un temps
les exigences économiques du mouvement avant de s'être fait ficeler
par la trouvaille stupide et réactionnaire du ric ? La
revendication économique et/ou politique ne dépend pas d'une
élection ni de la concertation d'un syndicat ou d'un parti
politique. Elle n'est d'ailleurs pas démocratique car s'il fallait
attendre que le peuple – vague composé de classes, confus,
manipulable par sondages asbtraits - se décide, l'eau continuerait à
couler sous les ponts, imperturbable. Le mouvement ne fût donc pas
populaire au sens propre avec ses figures émergentes, mais en effet
subversif à court terme. Son affaiblissement date de son incapacité
à se poser en termes de classe politique en se laissant enfermer
dans l'impasse glauque et utopique du ric, cette fable d'extrême
droite qui veut faire croire à l'existence d'une vie politique
permanente et à un contrôle d'apothicaire par les masses face au
pouvoir. La politique en permanence, quelle horreur ! Parole de
militant non sectaire et d'amant de la nature. Le communisme abouti a
toujours misé sur la fin de la politique.
Où
aboutiront les leçons de ce mouvement inédit ?
Les
derniers soubresauts du mouvement des gilets jaunes, qui s'imaginent
éternels parce que rien n'a été obtenu ni hausses de salaire ni
garanties que les voitures (polluantes) pourront continuer à nous
amener au travail en province, persistent à en confirmer le
caractère inédit, bâtard. Le mouvement se qualifia lui-même de
« couche moyenne » (terme générique imposé par les
médias), alors que ce sont plutôt les couches basses de la classe
ouvrière qui étaient concernées, mais parce que les petits
bourgeois qui menaient la danse ont honte d'être considérés comme
prolétaires. Or, tout ce qui est moyen ne tient pas dans le
capitalisme en crise qui écartèle aux extrêmes et n'oppose que le
vide au vide. Vide politiquement le mouvement des gilets jaunes ne
fît face qu'au propre vide politique de Macron.
Sarkozy
a enseigné à Macron l'exhibitionnisme du pouvoir creux. Paul
Bismuth nous avait déjà habitué à l'overdose de sa présence
publique. Nous voilà à nouveau en pleine saturation macronesque.
Cette surexposition de Grand Bourgtheroulde à Pétaouchnok
correspond au show permanent rêvé par tout PN, mais une fois
éteintes les lumières, c'est le grand vide de la mascarade du
« grand débat », un bide d'audience masqué par les
médias, une minable sortie de maraudeur de la misère. Macron ne
change pas d'arrogance, et pourquoi donc en changerait-il ?
C'est sa seule réponse au seul slogan lucide (« Macron
démission ») : j'y suis donc j'y reste !
Il
n'y a pas de dialogue possible avec l'Etat bourgeois. C'est aussi
pourquoi les GJ opiniâtres sont coincés. Les petits bourgeois
épiciers qui tractent encore le mouvement, dans la cacophonie de
leurs clans, n'ont aucune idée de la complexité du pouvoir, un peu
comme les gauchistes qui n'imaginent le pouvoir que dans les cordons
de CRS. Notre dinosaure Henri Simon fait cette juste remarque :
« le pouvoir politique (est) personnalisé par le seul
président Macron (…) Pourtant Macron, en tant que président n'a
guère de pouvoir. En matière de salaires ce sont les entreprises
qui fixent les conditions de travail et les salaires, et
éventuellement dans des accords contractuels ».
Ce
n'est cependant pas tout à fait vrai, en 36 et en 68 l'Etat a su
forcer la main aux patrons pour éviter la révolution sociale. Le
problème avec les conseillistes comme Simon et ses amis est qu'ils
restent toujours enfermés dans la mentalité syndicaliste où tout
est supposer se passer dans l'entreprise et où la grève est le seul
moyen universel de chanter ensemble. Avec son esprit syndicaliste,
Simon peut noter que des travailleurs se sont associés
« individuellement » au mouvement GJ. Et alors,
fallait-il rester chez soi quand il ne se passe plus rien avec les
grèves syndicales ?
Sous
le syndicaliste perce le légaliste : « … les tentatives
d'assaut contre les sièges du pouvoir à Paris et dans certaines
villes de province, sont une des marques de la faiblesse d'un
mouvement qui reste très minoritaire ». J'ai trouvé au
contraire que cela nou faisait passer, nous les soixantehuitards pour
de petits rigolos tout juste bons à s'enfermer avec des barricades
rue Gay Lussac sans s'attaquer ni au parlement ni aux quartiers
bourgeois ! Mais la frayeur légaliste de Simon est patente et
assez honteuse trois pages plus loin : « Cibler les sièges
du pouvoir est la vieille stratégie en France, essentiellement des
mouvements d'extrême droite » (cf. 6 février 1934). Réflexion
de syndicaliste moderniste vingtiémiste à vue faiblissante !
1789, 1830, 1832, 1848, 1871... une vielle stratégie de l'extrême
droite ?
La
machine productive capitaliste n'a pas été empêchée de ronronner.
C'est resté limité aux ronds points. Le bobo parisien s'offusque
qu'on n'ait rien trouvé sur le « réchauffement climatique ou
le nucléaire » (la morale de l'Etat exploiteur). Certes :
« On peut penser que l'affaiblissement du mouvement et son
échec programmé (?) est dû essentiellement à ces espoirs déçus
d'une extension au monde du travail qui en fait n'avait guère de
chances, vu le contexte golbal, de se produire » (cf. Echanges n°165).
Espoirs
déçus qui sont les miens et ceux de Michel Olivier qui, avec le
langage révolutionnaire trop traditionnel (et éculé) misait sur
cette extension : « Maintenant, face au cul de sac dans
lequel est le mouvement des gilets jaunes, la parole est à la lutte
des prolétaires qui seuls peuvent réellement apporter une issue à
l'ensemble de l'humanité et à l'impasse du monde actuel et de sa
crise économique généralisée. Eh oui ! La seule perspective,
c'est que la classe ouvrière s'organise en comités de travailleurs
et en comités de grève élus et révocables à tout moment, que les
travailleurs s'assemblent dans les entreprises, discutent et décident
de leurs revendications et de leur programme d'action (…) Les
gilets jaunes sont le signe de la faiblesse actuelle de la classe
ouvrière ».
« Les
prolétaires seuls peuvent réellement apporter une issue à
l'humanité » ? Qu'on me permette d'en douter ! La
plupart des prolétaires sont aussi ignorants de l'histoire des
révolutions que nos leaders gilets jaunes illettrés, et je ne les
considère pas comme doués de science infuse ni d'une conscience
surnaturelle. L'auteur prend soin de préciser finalement qu'il faut
que la société s'organise « autour d'un parti politique
internationaliste, communiste et révolutionnaire »2.
Brrrrr… On ne va certainement pas vers la réincarnation du parti mondial universaliste communiste dans l'immédiat; contrairement à l'après mai 68 qui avait vu floraison de tant de petits partis.
Si
la société de l'avenir doit être organisée « autour d'un
parti politique », je file sur la planète Mars ou Vénus.
Enfin les gilets jaunes ne sont pas signe de la faiblesse de la
classe ouvrière mais confirment son impuissance et l'innocuité du
mythe de la grève générale et que tout se passerait dans le
rapport étroit ouvriers/patrons.
Sur
sa page facebook, Xavier Dupont se penche plutôt sur les
recompositions dans cette même classe ouvrière, qui expliquent plus
les difficultés que les carences et oublis du passé politique :
« Parallèlement
à l’explosion de ces nouvelles couches moyennes que l’on
retrouve plutôt dans les grandes métropoles, très mobiles et
solidaires de la mondialisation de la marchandise, il faut constater
la recomposition dans l’espace national de la répartition d’une
une classe ouvrière plus disséminée et des couches moyennes
traditionnelles encore largement présentes, étranglées par la
concurrence mondiale, des employés ou ouvriers pour certains ayant
des conditions de travail souvent plus dures que la classe ouvrière
traditionnelle des grandes concentrations industrielles, comme les
secteurs du nettoyage, des centres d’appels, du bâtiment, des
transport, nel ». Il cite à l'appui un extrait du numéro 6
Première série d’Invariance : « Là οù Bernstein a tort c'est
quand il déclare que Marx n'avait pas prévu le phénomène. Or
celui-ci affirme que la tendance du capitalisme était de diminuer le
nombre des hommes produisant la plus-value et d'augmenter le nombre
de ceux qui en vivaient. De façon plus explicite, il écrivait : "
Son plus grand espoir (de Malthus, n.d.r.), où il voit du reste
lui-même un peu d'utopie, c'est que la classe moyenne grandisse sans
cesse et que le prolétariat, malgré son accroissement absolu,
constitue une fraction de plus en plus faible de la population total.
C'est en effet la marche de la société bourgeoise." « des
secteurs ubérisés », etc…. La répartition plutôt à dominante
bobos des grosses métropoles a éloigné aussi une partie de la
classe ouvrière vers les périphéries de ces métropoles et en même
temps les petites villes loin des métropoles, se paupérisent autour
d’un tissu économique traditionnel ».
Robert
Paris (site : Matière et Révolution) a créé son « Le
gilet jaune insurgé » où il assure, avec des textes bien
écrits, qu'il s'agit d'une « lutte de classe essentiellement
prolétarienne », est volontiers dithyrambique :
« Les
Gilets jaunes, tout le monde l’a remarqué, se caractérisaient par
l’action directe, le refus de négocier les actions avec le
pouvoir, le refus de « demander l’autorisation », le
refus de prévenir par avance des actions envisagées, le refus de
s’en tenir aux promenades dans les rues, la volonté non seulement
de bloquer des entreprises, des sites, des routes, des institutions,
mais aussi le refus de respecter tout ce qui représente les
exploiteurs et les oppresseurs, ainsi que leur pouvoir.
Eh
bien, oui, en agissant ainsi, les Gilets jaunes ont d’abord
contribué à déstabiliser les appareils réformistes, les partis
politiques de gauche, de gauche de la gauche, de l’extrême gauche,
les syndicats et pas seulement ceux « de droite » qui
soutiennent directement Macron, mais aussi les
syndicats comme la CGT, FO ou même SUD, qui n’ont pas voulu
soutenir les Gilets jaunes à leurs débuts.
LO, NPA, POI et CNT, pour ne citer que ceux-là se sont aussi
démarqués des Gilets jaunes.
Tout
du long, depuis le début, il n’y a eu à la direction des Gilets
jaunes ni d’une fraction d’eux, un quelconque état major
clandestin, dirigeant, ni manipulant le mouvement. Que cet état-major
soit attribué aux blacks blocks, qu’il soit attribué aux
fascistes, qu’il soit attribué aux ultra gauche, qu’il soit
attribué à Le Pen ou Mélenchon. Tous ceux qui comportent cela sont
des ennemis du mouvement, ennemis ouverts ou cachés.
Par
contre, jamais aucun syndicat n’a honnêtement organisé une
discussion démocratique dans les entreprises sur les objectifs et
les méthodes des Gilets jaunes. Même pas un débat sur ce thème !
Pas un tract non plus pour en discuter ! Et surtout pas des
assemblées dans les entreprises pour discuter des journées d’action
avant qu’elles aient lieu ! Et aucune critique de ces méthodes
bureaucratiques des « journées d’action syndicales »
de la part des groupes politiques ou associatives qui s’activent
dans ces syndicats, notamment de la part de la gauche de la gauche ou
de l’extrême gauche, qui a fini par admettre qu’il fallait
admettre l’existence de ce mouvement !!!
Alors
que ces appareils sont sclérosés, figés, liés par mille liens à
nos adversaires de classe et à leurs institutions, aux élections,
aux bureaucraties, à l’ordre, le mouvement, lui, s’est révélé,
dynamique, vivant, essayant d’apprendre, d’avancer pas à pas,
prêt à faire des efforts pour comprendre, pour s’organiser.
Le
mouvement des gilets jaunes a été assez fort pour que gouvernants
et patrons craignent une extension aux entreprises au point de payer
des « primes Macron » aux salariés des entreprises du
privé mais aussi aux cheminots, à tous ceux dont ils craignaient
qu’ils se joignent aux Gilets jaunes. En empêchant cette jonction,
les forces militantes des entreprises ont rendu un grand service à
l’ordre capitaliste, aux gouvernants, aux patrons et à eux seuls !
En
se joignant aux calomnies sur les Gilets fascistes, les Gilets
casseurs, les Gilets antisémites, les Gilets racistes, les Gilets
violents, les Gilets d’ultra gauche, etc., les forces militantes
politiques, syndicales, associatives au sein des entreprises, y
compris la gauche de la gauche, les insoumis, l’extrême gauche
officielle (LO, NPA, POI, CNT, etc.), ont démontré qu’ils sont
incapables d’offrir aux travailleurs des perspectives sociales face
à l’écroulement du capitalisme qui s’annonce.
Se
réunir à l’extérieur des entreprises a nécessité bien des
efforts pour les Gilets jaunes car le pouvoir a tout fait pour les
empêcher , en interdisant les rassemblements des ronds points, en
refusant des salles de réunions, etc. »
Tout
ce que dit ici Robert Paris est indéniable, mais c'est lui qui le
dit, pas le mouvement confus et branquignole politiquement. Pour
l'heure, même si je pense que les exigences de transparence et de
non représentativité automatique resteront les deux données
majeures pour les futures luttes sociales, l'impact du mouvement
gilets jaunes, dans son aspect citoyen, a imprimé une nouvelle
situation au Vénézuela et en Algérie, où les luttes citoyennes,
qui pourront être sanglantes, ne seront pas nécessairement
révolutionnaires.
NOTES:
1De
fait le mouvement, avec ses aspects incultes et archaïques, explore
une autre façon de faire la la politique en temps réel. Les
réponses de Fly rider avec des explications un peu simplistes,
révèlent une façon de fonctionner pourtant comme un corps
intermédiaire – typiquement d’un leader syndical –
en canalisant la colère populaire, en répondant aux inquiétudes
des éléments les plus extrêmes de ses interlocuteurs. Dans les
groupes de gilets jaunes, il y a une vraie différence entre le ton
posé de ces Facebook lives, fascinants moments de débat public, et
la violence parfois affligeante des commentaires.
2Bilan&Perspectives
n°18, février 2019.