"Gauches communistes" cela ne vous dira rien à vous lecteur anonyme, j'avais titré ultra-gauche, pas bon non plus, même si on classait ces minorités naguère dans une soit disant ultra-gauche anti-syndicale et anti-parlementaire. Ce sont des résidus ou sectes issus du début du mouvement communiste en Italie en 1920 et des critiques de Lénine en Allemagne et en Hollande vers la même époque: PCI, CCI, etc. que je rassemble en général comme milieu marxiste sous le terme générique de maximalisme.
La lutte antifasciste contre le FN n'était que du théâtre ».Lionel Jospin (2009)
La lutte antifasciste contre le FN n'était que du théâtre ».Lionel Jospin (2009)
"Tout
ce qui se passe ici est politique". Interpellé mercredi
soir à Paris, le "gilet
jaune"
Eric Drouet est sorti de garde à vue, jeudi 3 janvier. Accompagné
de son avocat, le chauffeur routier de Seine-et-Marne a estimé : "La
façon dont c'est fait c'est politique, même eux n'ont pas
l'habitude que ça se déroule comme ça". L'homme
a précisé : "Que
des hauts gradés assistent à l'audition, que ça soit eux-mêmes
qui posent des questions c'est du jamais-vu, c'est complètement
politique (..) on a été auditionnés au moins quatre ou cinq
fois sur les mêmes sujets."
N'est-ce
pas un paradoxe que l'extrême droite ait plus compris le mouvement
des gilets jaunes qu'une gauche protestataire pourtant si attentive
aux « petits », aux « invisibles », aux
« ouvriers et employés ». Comment se fait-il que la
plupart des syndicats et partis qui se réclamaient naguère de la
classe ouvrière, voire des couches moyennes ou d'un « peuple
de gauche » soient restés non seulement muets mais hostiles à
la plus grande révolte de masse en France depuis mai 1968 ?
Certainement
parce que ces mêmes syndicats et partis sont devenus invisibles
lorsqu'il s'agit de défendre réellement les intérêts de la classe
ouvrière ou en tout cas d'une classe, effacée des tableaux des
sociologues et devenue « périphérique » pour ne pas
dire accessoire. Il n'y aurait plus que de grandes villes gentrifiées
où une seule « classe moyenne » cotôirait la minorité
de privilégiés. Les partis de la gauche bourgeoise se sont
effondrés dans l'opinion après leurs successifs gouvernements
d'austérité et d'accompagnement de sujets sociétaux qui gomment
toutes les différences de classe pour mieux perpétrer la paix
sociale et la misère invisible.
L'extrême
droite, fille décatie d'une droite bourgeoise elle aussi usée par
tant d'années de dur labeur anti-ouvrier au profit des possédants,
a su s'inscrire dans le mouvement de protestation contre les taxes,
non que la question des taxes soit une spécificité petite
bourgeoise, ni parce qu'elle serait sensible au revenu des
prolétaires, mais parce qu'elle a saisi l'occasion de combattre
contre « la pauvreté ». Combattre la pauvreté n'est pas
subversif, les curés de toute obédience la combattent depuis des
siècles. La pauvreté n'a pas de classe sociale même si elle est le
lot des plus basses classes. Elle ne s'attaque pas au système
capitaliste autrement que par la réclamation d'une meilleure
répartition des richesses, c'est à dire un objetif purement
utopique mais porteur électoralement, que ce soit par la
dénonciation de l'Europe supranationale ou la dénonciation de la
finance internationale. Dans ce créneau grenouillent de petits
personnages, les Soral, Cousin, Chouard et même un « cercle
Marx » qui boit l'apéro avec ces ci-devants ; lequel
cercle a même trouvé une toute petite citation comme quoi Marx
aurait été pour une interruption totale de l'immigration. Une fake
new aurait dit Engels ! Les Soral, Cousin, Chouard assurent à
l'occasion qu'ils ont une formation de base marxiste,
marxiste-stalinienne plus sûrement. Les deux premiers sont des
phraseurs hypocondriaques et le dernier un vague rejeton des
communisateurs disparus puisqu'il ne parle ni de classes ni de
couches mais "d'humains" qui, avec la « capsule » du chiméRIC
pourraient servir de rustine au système démocratique bourgeois
dégonflé, en présentant par exemple une liste minable de 8%
'd'intentions de vote aux prochaines et inutiles élections
européennes.
Tous
ces gens-là ne sont pas très dangereux au fond, car à leur façon,
dans le même créneau que les gauchistes, ils jouent le jeu du
système pour y obtenir ce strapontin que mendie sans cesse
l'épicier, le cordonnier et le pâtissier.
Le
vrai drame de notre époque est bien plutôt la disparition de tout
groupe révolutionnaire conséquent vraiment expression du proltariat
et apte à en refléter les besoins et ambitions. Je ne parle pas ici
des grands barnums électoraux de la gauche traditionnelle qui ne
représente plus depuis un siècle qu'une des fractions de la
bourgeoisie. Il n'y a plus que des sectes ou surtout quelques
individus dispersés, l'un peut se désigner comme parti, quand deux
autres prétendre se targuer d'être un regroupement d'organisations.
C'est ridicule me direz-vous. Oui mais le ridicule ne tue toujours
pas.
Prenons
ce qu'il reste de l'ancien parti bordiguiste. Celui-là il s'est
pincé le nez face à ces ploucs qui puent le gazole ; les
petits bourgeois faisaient leur cirque :
« Les
agitations des classes moyennes et les mouvements organisés ou
dirigés par des éléments de la petite bourgeoisie se manifestent
d’un bout à l’autre de la planète depuis quelques années. Dans
les médias l’attention se porte sur les problèmes, les
difficultés et les réactions des classes moyennes; elles sont
tantôt présentées comme le nouvel acteur menaçant de troubler
l’ordre politique et social à la place du prolétariat, tantôt
comme un précieux facteur de la stabilité de ce même ordre, et il
conviendrait donc de les choyer et de les soutenir ».
Le
petit bourgeois se laisse bercer par l'idéologie ronflante de la
« souveraineté populaire ». On évoque François
Ruffin, devenu depuis député de LFI, qui prônait lors du mouvement
bobo des « nuit debout »une «alliance» entre les
«classes intermédiaires» (dont il estimait être le
représentant) et les travailleurs contre «la toute-puissance des
riches» et au nom de la démocratie qui serait «une
responsabilité collective». Certes un démagogue de plus en
piste, mais assimiler le mouvement des gilets jaunes aux « nuit
debout », c'est un peu comparer le jour et la nuit, non ?
Depuis
un siècle le dernier mohican du robuste « parti communiste
international » ne bouge pas un pouce de la théorie
prolétarienne du prolétariat missionnaire et pur, et reste sur le
bord de la route sans que personne ne vérifie son pouls malgré son
AVC. L'autre malade, en état de fibrillation cardiaque, se nomme
Gilbert Gruc. Sur son blog qui hésite entre Révolution ou Guerre,
comme il avait négligé de s'intéresser aux ploucs de la
périphérie, se rabat sur la prise de position d'un lointain cercle
espagnol Nuevo machin qui n'y comprend pas grand chose outre de
n'être point sur place. Une chose est sûre (ouf) le mouvement est
en recul, surtout parce que la classe ouvrière n'a pas pris le
relais. Pourtant ces ploucs, qui auraient dû rester invisibles, ne
nous préviennent-ils pas de la violence qui nous attaend ?
« L’autre
leçon que nous devons tous retirer, surtout les révolutionnaires,
est que les confrontations massives entre les classes dans lesquelles
nous sommes ouvertement entrés maintenant, vont être extrêmement
violentes du fait de la répression massive et brutale employée par
les États, y compris dans les pays "à tradition
démocratique ».
Que
c'est virilement dit ! Comme si les bagarres de rue montraient
le chemin et non pas une réflexion et une pause provisoire sur le
sens à donner au mouvement.
Le groupe espagnol éloigné, avec sa
paire de jumelles veut bien concevoir que ce sont au début des
revendications propres à la classe ouvrière qui ont émergé avec
le mouvement, contrairement à la secte CCI qui, comme on le verra
plus bas, méprisant totalement le combat typiquement petit bourgeois
contre les taxes... Par contre, avec une image sordide, Nuevo machin
se bouche le nez :
« Du
point de vue des prolétaires, le danger est de s’attacher au fœtus
d’un mouvement qui a avorté, s’enfermant de nouveau dans la
"citoyenneté" et sous les drapeaux populaires et
patriotiques ». Ces
braves citoyens espagnols imaginent eux aussi que les ouvriers
périphériques et les petits entrepreneurs ruinés avaient envie de
défiler avec le chiffon rouge de la CGT gouvernementale ou le chant
russo-stalinien. Gilbert Gruc abonde dans leur étude sociologique de
régions anciennement staliniennes récupérées par un électorat RN,
racontar des médias qui cache l'expulsion à la périphérie des
ouvriers classiques du type sans réserve et sans diplôme. Nuevo
machin ne veut pas voir revenir un « prolétariat d'un autre
âge », du type de celui de 1830 à la remorque de la jeune
bourgeoisie révolutionnaire : « Alors
qu’aujourd’hui, nous sommes dans un capitalisme décrépi dans
lequel le révolutionnarisme petit-bourgeois est l’apogée de la
réaction. Soixante-dix ans de stalinisme et vingt ans de campagnes
sur la "disparition de la classe ouvrière" ont déformé
et détruit la mémoire prolétarienne ».
Nuevo
machin espère donc rencontrer plein de Gilbert Gruc : «
pour que nous devenions les dissolvants des citoyennetés et le
ferment utile pour l’organisation en classe.Il est temps de
dépasser le moment "gilets jaunes". Tout ce qui s’agite
ne va pas nécessairement de l’avant. Il est temps de rencontrer de
nouveaux camarades, de discuter avec eux, de retrouver les outils
basiques et de nous organiser ».
Quand
enfin Gilbert Gruc consent à s'exprimer c'est pour se moquer de
revendications typiquement plouques et aucune expérience de cet outil
formidable qu'est l'hydre de la grève syndicale, ce summum de la
révolution à venir : « …
une grande majorité d’ouvriers, de prolétaires, surtout en
province, peu habitués, voire pas du tout, à se mobiliser soit par
la grève, soit dans les manifestations, rejetés loin des villes et
lieux de travail par les prix des loyers et de l’immobilier, sont
obligés d’utiliser leur voiture pour aller au travail. C’est
précisément sur ces revendications et caractéristiques
petite-bourgeoises, au nom du "peuple français",
regroupant toutes les couches de ’travailleurs’ salariés et
prolétaires, mais aussi petit entrepreneurs, auto-entrepreneurs,
artisans, commerçants, paysans parfois, que le parti de gauche
France Insoumise de Mélenchon dispute à l’extrême-droite et au
Rassemblement National de Marine Le Pen le privilège de la défense
du peuple français, du drapeau national et du nationalisme le plus
crasse ».
"Et ils ont tout à perdre en se laissant entraîner à des méthodes
et des objectifs de lutte qui ne peuvent que nuire à la défense de
leurs intérêts et les amener dans l’impasse du nationalisme et de
la xénophobie, voire du racisme ". En effet on l'a vérifié à
l'Arc de triomphe où ils se sont tous agenouillés devant la tombe
du soldat inconnu et quand ils ont fait acte de xénophobie en
chargeant violemment nos CRS en particulier à Nantes, à Bordeaux et
à Marseille.
Et
ces petits bourgeois qui se disent anti-syndicalistes, tous ces
petits entrepreneurs merdiques, les fonctionnaires flics de base qui
ont pourtant tant de raisons de considérer aussi leurs syndicalistes
professionnels comme des traîtres, "n'ont qu'une peur pathologique de
la... lutte ouvrière" :
« En
l’absence de perspective ouvrière, ce sentiment
’anti-syndicaliste’ parmi ces secteurs les moins expérimentés
du prolétariat en France s’est reconnu, à tort, dans
"l’anti-syndicalisme" du petit-bourgeois qui n’est
autre que l’expression de sa peur pathologique devant la lutte
ouvrière et la perspective du communisme. Les syndicats s’en
garderont d’autant plus... ».
C'est
ce « les syndicats s'en garderont d'autant plus... » qui
est sinistre : s'il y avait eu moins de petits commerçants ou
de petits entrepreneurs ruinés on aurait eu la chance de voir les
syndicats traîtres se pointer ?
A la fin présumée
du mouvement des gilets jaunes, les « ouvriers les plus
combatifs » (lesquels et où étaient-ils en décembre?)
offriraient des « garanties » d'affrontement
« politique » en montrant le « véritable terrain
et chemin de l'affrontement au capital » (où ça ? Dans
l'entreprise?) quand le mouvement des gilets jaunes n'a cessé
d'affronter, à plusieurs reprises, et avec culot, l'Etat sur son
véritable terrain... les Champs Elysées !
Mais
il y a pire que cet individu-parti esseulé, le CCI sans parties. La
sentence tombe lourdement sur les ploucs en gilets jaunes : « La
révolte populaire des “gilets jaunes” n’appartient pas au
combat de la classe ouvrière. Au contraire, ce mouvement
interclassiste, n’a pu surgir et occuper tout le terrain social,
pendant plusieurs semaines, que sur le vide laissé par les
difficultés du prolétariat à engager massivement la lutte, sur son
propre terrain de classe, avec ses propres méthodes de lutte, face
aux attaques économiques du gouvernement et du patronat ».
Rien
de choquant en soi pour ce titre de propriété dont l'attribution
dépendait naguère des seuls partis staliniens. Tu es ceci, tu es
cela, c'est moi seul qui en décide, disait le parti Jupiter à
moustache. Les ploucs de province vont donc en prendre pour leur
grade : « Le
fait que de nombreux travailleurs salariés parmi les plus pauvres
se soient embarqués dans
ce mouvement interclassiste, initié sur les réseaux sociaux,
les a rendus particulièrement vulnérables aux idéologies les plus
réactionnaires et anti-prolétariennes : le nationalisme
patriotard, le populisme de l’extrême droite (avec son programme
politique “franchouillard” et anti-immigrés), et finalement la
revendication du Referendum d’Initiative Citoyenne (RIC). Ce n’est
pas un pur hasard si le parti du Rassemblement
National
de Marine Le Pen
(de même que toute la droite) a soutenu les “gilets jaunes”
depuis le début ! »
Un
observateur impartial pourrait se demander quel journaliste macronien
ou militant du NPA a encore pu dégobiller autant de tartufferies...
Non, non, c'est bien le Courant Communiste International en France et
au nombre tout au plus de quinze zigotos.
La
démarche est la même que celle de l'Etat bourgeois. Ils ont été
tellement déstabilisés voire intrigués par ce mouvement non
inscrit dans la « perspective communiste en boite de ronron »
qu'il possèdent jalousement, qu'il est venu enfin le temps de se
venger, de cracher sur un cadavre pourtant encore en bonne santé.
Ils puaient tous le diesel ces petits bourgeois, c'est pour la
bagnole qu'ils ont bougé pas pour le communisme intégral ! Il
ont profité en plus ces caves du vide que le prolétariat avait laissé (pourquoi ne pas
reconnaître qu'ils ont été la rançon prolétarienne à
l'humiliation des cheminots?) dans les rails tout tracés du
revendicationnisme pépère ! Ces ploucs ne se sont-ils pas
laissé entraîner par cette minable « petite bourgeoisie
paupérisée et révoltée » et contre quoi, je vous le donne
en mille Mme la Marquise, les taxes, les taaaaxes, ahahahahaha !
Voilà bien quelque chose qui est typique de la claaasse
intermééédiaireu !
En
lisant le site du NPA avant les événements du mois de novembre
dernier, ou même le retournement de la secte bourgeoise Lutte
ouvrière, vous pouvez voir que le plumtif du CCI n'a eu qu'à
recopier les même insanités dans son désir de vengeance effrénée
contre un mouvement qu'il n'a pas plus pu encadrer que ses
concurrents en gauchisme antiraciste et anti-peuple : « La
révolte populaire des “gilets jaunes”, du fait qu’elle
véhicule en son sein les stigmates nauséabonds de la décomposition
de la société capitaliste (les préjugés xénophobes, la peur de
l’invasion des migrants qui viennent “manger le pain des
Français” et “profiter de nos impôts”…), constitue un appel
à la responsabilité du prolétariat face à la gravité des enjeux
de la situation historique actuelle ».
Ah
la décomposition , le maître mot de la secte pour expliquer tous
les complots de la bourgeoisie ou les atténuer... La secte CCI se
prélasse comme toutes les sectes gauchistes dans le déni des flux
migratoires anormaux et pas du tout pour aider à l'affirmation du
prolétariat mais plutôt pour le déposséder de son projet
universaliste en confiant la défense des « réfugiés »
aux cadors gouvernementaux et à leurs agitateurs gauchistes.
Mélenchon a été souvent moins cons que ces gardiens d'un temple
vermoulu du marxisme pédagogue et saint, en voyant très justement
les fachos et les fâchés comme il y a des cons et des gens
intelligents partout. Leur mauvaise foi est aussi ridicule que leur
appel à un prolétariat missionnaire qui n'existe que dans leur tête
vide.
Le
mot d'ordre de ralliement « solidarité avec les immigrés »,
à pouffer de rire ! C'est l'hôpital que se fout de la charité! C'est le mondialisme qui se moque de la
périphérie « blanche et raciste » ! C'est la
multiculturalité qui se moque de la ruralité ! Non pas qu'il
ne faille pas soutenir tel ou tel immigré s'il est insulté ou
menacé – et tous les immigrés ne sont pas des prolétaires -
mais on n'a pas à contribuer aux appels démagogiques à gérer la
catastrophe humaine imposée par les guerres du capitalisme. Le
mouvement s'est moqué initiatlement du parti bourgeois écologique
avec son écologie punitive, comme on peut également se gausser du
CCI avec son immigration gauchiste punitive ! Le CCI comme son
avorton Dutruc Gilbert imagine encore un « vivre ensemble éducatif »
dans les entreprises surtout avec l'extension des salles de
prières ». Il n'est qu'une des caisses de résonance de
l'idéologie bourgeoise "réformatrice en déculturation" comme l'écrivait Wiewiorka : « ...aux
yeux des classes dominantes, c'est le peuple qui est intrinsèquement
raciste, c'est donc aux couches populaires qu'il convient en priorité
d'imposer « un vivre ensemble éducatif ». L'excellent
Guilluy, qui indispose tant l'intelligentsia universitaire que les
penseurs gauchistes, qui a bien souligné le changement de nature de
l'immigration, explique depuis plusieurs ouvrages que l'invisibilité
des couches populaires (autrement dit d'une grande partie de la
classe ouvrière sans statuts privilégiés ni CDI, contribue à
l'occultation de la question sociale, et politique, par la
prédominance de querelles catégoreilles ou sociétales (luttes
partielles disait le bon RI naguère) : luttes des femmes, lutte
antiraciste, droits des anciens colonisés à chier sur l'histoire en
général, écologie bourgeoise, lutte des sexes et des ethnies, etc.
Et
quand un mouvement social, par une échappée belle hors des
promenades syndicales et des échéanciers politiques, vient réduire
au niveau des faits divers ces amusements orchestrés par toute la
bobogie bourgeoise et trotskiste, on se met à lui cracher dessus
parce qu'il ne rentre pas dans les schémas et on lui trouve des poux
dans la tête. Misérable secte !
Même
les gauchistes et les éditorialistes bourgeois ne se sont pas
enhardis à enterrer le mouvement « insaisissable »,
savonnette qui échappe aux paluches des pires politiciens et remise
mai 68 à une campagne de promotion pour les ordures Goupil et Cohn
Bendit. Le plumitif en chef du CCI, planqué en province lui ne s'est
pas gêné depuis son clavier pour l'envoyer, ce « mouvement
interclassiste, nationaliste et réformiste » dans l'impasse de
« l'absence de perspective pour la société », emmené
par une bande de ploucs « bougnat maître chez soi ».
C'est lâche de reprendre le discours de Macron contre « la
foule haineuse », et de s'agenouiller ainsi devant le despote.
C'est hautain et méprisable d'oublier nos morts, nos yeux crevés,
tant d'espoirs et de mobilisations qui resteront gravés dans
l'histoire contrairement à cette râclure de bidet. Et ce n'est pas
digne du tout de prétendus promoteurs du prolétariat pur et dur.
DEUX
PROFS MODERNISTES MONTRENT AUSSI LE BOUT DE LEUR NEANT
« Temps
critiques » pourrait être le nom d'un parti gilet jaune. Nous
entrons en effet dans une époque très critique pour la Capital sans
s'affoler ni s'enthousiasmer pour une venue certaine de la révolution
prolétarienne. Nous avons suffisamment ridiculisé le mouvement
communisateur il y a quelques années sans avoir besoin de porter
l'effort aujourd'hui pour en montrer l'inconsistance. Mais les profs
associés s'ils me font toujours marrer, peuvent être ponctuellement
moins stupides, quoique traînant toujours les séquelles de leur
passé gauchiste, que les révolutionnaires amateurs et retraités de
l'ultra gauche. Dupont et Dupond vont au moins à l'essentiel de ce
que tout bon marxiste moyen peut s'être demandé sans cracher sur le
mouvement des gilets jaunes.
Ni
la question de la grève générale, ni la question du blocage de la
production à partir des usines
n'ont
été posés. Donc toute « convergence des luttes »
aurait été une vue de l'esprit. Or nos profs observateurs sont mal
renseignés. Ces questions ont été posées maintes fois, mais elles
ne pouvaient déboucher sur une réponse immédiate. Pourquoi ?
J'ai participé à une des premières assemblées dans le Pas de
Calais à la veille du 17 novembre, et, par exemple, alors que la
question du blocage de l'usine Valeo avait été posée, les ouvriers
de cette usine intervinrent pour s'y opposer. Une telle occupation
« de l'extérieur » aurait non seulement placé les
prolétaires en chômage technique, mais aurait été vécue comme
une agression dans une région où le travail est devenu denrée
rare. Il eût mieux valu que cela parte « de l'intérieur »,
mais comment partir de l'intérieur vers un extérieur qui était
encore flou et mobilisé par la seule lutte contre les taxes ?
Quant à la grève générale, si on n'en parle guère c'est parec
qu'elle a fini par apparaître comme une incantation syndicaliste et
d'anarchistes arriérés et l'attente éternelle du retour du petit Jésus.
Nos
deux profs observateurs sont pourtant très pervers pour tenter de
son refourguer leur idéologie de disparition du prolétariat :
« Les
révoltés des ronds-points sont certes pour beaucoup des salariés
(ou assimilables à des salariés quand ils bénéficient d’emplois
aidés ou d’aides au retour à l’emploi), mais il y a aussi bien
d’autres occupants non salariés ou anciens salariés (notamment
des auto-entrepreneurs pauvres et surtout des retraités qui sont
loin de tous partir en avion low cost pour des destinations
exotiques). Ce n’est pas à partir du rapport de travail qu’ils
interviennent, mais à partir de leurs conditions de vie et de leur
inexistence sociale. Une lutte, certes, mais une lutte sans classe
plutôt qu’une lutte de classes. Il ne sert donc à rien d’y
rechercher ce qui serait son aile prolétarienne pour lui donner une
transcroissance qu’elle n’a manifestement pas l’intention de
manifester ».
La classe ouvrière est pourtant bien présente, et en majorité
comme ils le reconnaissent, mais non seulement ils sont incapables se
savoir comment fonctionne cette classe ouvrière, car en tant que
fonctionnaires comme la troupe du CCI, ils n'ont pas de problèmes de
fin de mois et ils s'imaginent, avec leur génétique gauchiste, que
les prolétaires comme tels ne peuvent lutter qu'enfermés sur leur
lieu de travail ! Puis, comme ils n'imaginent pas que « les
sans dents » et « sans diplômes » puissent voir
plus loin que les ronds-points et penser à un autre avenir que la
pérennité capitaliste, ils nous entraînent dans leur habituelle
pensée hippie, leur adoration de la ZAD bobo et du cycliste Coupat.
Le mouvement était bon et beau parce qu'ils couchaient sur des
palettes sous la tente ! Où la solidarité « n'était pas
un vain mot » ou « des personnes se relaient pour
préparer la nourriture ».
Puis quand ils reviennent au plan politique, c'est le ton docte et pédagogique de
l'éducateur qui s'élève au-dessus des contingences des gardiens un
peu boyscouts des ronds-points : « défiance vis-à-vis de
toute organisation politique ou syndicale, mais aussi au fait que les
conditions présentes ont épuisé toutes les formes historiques que
l'on a pu connaître ». Les gilets jaunes « ne peuvent
pas faire des Conseils de Ronds-points » comme il y a eu des
Conseils ouvriers. On ne les contredira pas sur ce point, moi-même
je me suis senti quelque peu ridicule de proposer la formation d'un
conseil ouvrier à Etaples dans une assemblée cornaquée par des
petits bourgeois. Mais ce n'est pas le mouvement ni dans sa durée ni
dans son expression actuelle qui importe, ni cette théorisation sur
les chaussettes d'Attali de gilets jaunes « nomades », ce
qu'ils ne sont pas du tout.
Les critiques qu'ils portent au chiméRIC sont par contre pleinement
valables, mais insuffisantes dans l'explication du RIC comme
« refuge » à un mouvement qui se cherche. Le mouvement
comme tel est voué à s'éteindre, il sera relayé ultérieurement
par des formes nouvelles de la lutte des classes et de la classe
principale, le prolétariat, sur lesquelles nous ne pouvons pas
anticiper qui seront impulsées par la violence répétée des
attaques économiques et politiques du Capital ; sans oublier
des attaques terroristes de la police à un niveau inégalé depuis
la guerre d'Algérie ; arrestations massives préventives,
persécutions de Coupat et d'Eric Drouet, contrôle renforcé de ce
qui se dit sur les médias, indifférence cynique des médias pour
les milliers de blessés. Le pullulement de pancartes pour ce
chiméRIC m'a consterné et pas tellement pour la bêtise de cette
« capsule » au démocratisme bourgeois (comme le définit
ce pauvre petit prof Chouard, qui parle aussi des « humains »
comme nos humanitaires de « Temps critiques ») - c'est à
dire une rustine sur le système de foutage de gueule démocratique –
mais parce que la classe ouvrière, celle au travail, est encore
gavée par la société de consommation et qu'aucun groupe vraiment
révolutionnaire n'est venu sur le terrain opposer un programme
alternatif. Par contre nos petits profs modernistes et retraités des
voitures en ont un de programme, celui du prince des bobos, Hamon, le
revenu « garanti », le petit éléphantineau de la bobocratie parisienne qui traite Eric et Maxime de sales électeurs du RN quand lui a véritablement les mains sales pour sa participation au gouvernement bourgeois.
Enfin, ils n'ont rien compris au décryptage subversif de Christophe
Guilluy qu'ils dénoncent comme « conseiller du prince », ce
qu'il n'est pas ou moins qu'eux, vu la manière dont les médias
l'ont écarté de leur spectacle depuis un mois au profit d'une
armada de lèche-culs comme Boulouque. Guilluy en bon géographe
démontre très bien l'exclusion de la classe ouvrière des grandes
villes à dominante bobo et immigrée, mais chacun dans son ghetto.
Les frères siamois de Temps critiques, comme Robin Goodfellow,
montrent leur appartenance de classe au quartier bobo avec cinémas
et théâtres, terrasses de restos avec clochards couchés sous les
hautes chaises. Ils causent entre gens cultivés des schémas du
capital, de la baisse tendancielle du taux de profit et,
accessoirement, de ces ploucs en gilets jaunes qui ne sont pas
« descendus dans la rue en 2015 pour la défense du service
public », même si les agents du service public soigneusement
encadrés et encartés n'ont jamais rien fait ni fait grève pour ces
ploucs des petites entreprises de province, trop occupés à aménager
leur CDI et leur petite retraite, en chantant les refrains syndicaux.
C'est sûr qu'il ne faut pas cherches des convergences
« anticapitalistes » avec des ploucs pareils ni
« communistes », vu que les « communistes »
c'est tous ces profs admirateurs de Chavez et Lula, voire de Poutine
quand Trump se permet de commettre un tweet un peu trop grossier.