(le concept
de surpopulation relative)
« Le
suffrage universel s'est donné tort à lui-même le 10 mars 1850 (…)
N'est-ce pas le devoir de la bourgeoisie de réglementer le suffrage
de manière telle qu'il vise à un but raisonnable, à savoir la
domination de la classe bourgeoise ? En abolissant constament à
nouveau le pouvoir d'Etat existant et en le récréant constamment de
sa propre initiative, le suffrage universel ne supprime-t-il pas
toute stabilité, ne met-il pas en question à chaque instant tous
les pouvoirs établis, n'anéant-il pas l'autorité, ne menace-t-il
pas d'ériger l'anarchie elle-même en autorité ? ». MARX
(Les luttes de classes en France).
Ce n'est pas le vote des britanniques ni le
populisme qui mettent en danger l'Europe ou le monde, ou le
bien-être, ce sont des Etats capitalistes incompétents. De toute
manière la bourgeoisie anglaise va ruser, elle a toujours un pied
dehors et un pied dedans1.
L'hydre européenne constituée après guerre n'a été qu'une
construction artificielle pour la reconstruction au profit des
vainqueurs américains. Un militant du PS m'écrit : « Bof,
qu'est-ce que tu veux que l'on dise ? Ce n'est pas le "prolétariat"
qui a gagné, mais juste le chauvinisme, et même pire. Mais bien
entendu, chacun peut toujours voir midi à sa porte, et tu sais ce
que je pense des certitudes idéologiques et grilles de lecture
systémiques associées : ça n'aide pas à penser dans un monde
compliqué ».
Je lui réponds ceci :
« Je n'ai pas dit que le prolétariat avait gagné, mais qu'il
a pesé dans la balance contre tes vedettes antiracistes de
l'oligarchie (plus on fait venir de migrants taillables et corvéables
plus on s'enrichit), c'est un merde aux élites pas du chauvinisme.
L'européisme était donc un internationalisme?Tu tombes dans la
certitude idéologique que ces salauds de pauvres sont racistes et la
grille de lecture autorisée de l'Etat et de ses médias: "victoire
du populisme" ou de tes amis de Médiapart "victoire de la
droite extrême"? Tu me déçois ».
Malgré les décryptages
sondagiers on a forcément du mal à identifier le prolétariat dans
la masse des électeurs, prolétariat qui n'a pas pour particularité
de s'exprimer individuellement, mais cela ne dispense pas d'une
analyse de classe, comme l'aurait produite un Marx. L'hydre
européenne a trop lontemps servi de présumé inter-nationalisme
pour qu'on n'oublie pas qu'elle ne reste qu'une COLLECTION de nations
plus ou moins impérialistes, couchées devant l'auguste Amérique du
nord. La surprise a été énorme. Gueule de bois des puissants qui
croyaient maîtriser comme toujours la farce électorale. Un
référendum est pourtant moins contrôlable qu'une élection
parlementaire ou municipale. Même les bobos majoritaires en centre
ville gentrifiée en ont perdu leur langage condescendant. Il vaut
mieux être premier en son village que second en ville, a dit un jour
Rosa Luxemburg ! Ben voilà la majorité électorale s'est
prononcée, et elle a beau être minoritaire dans les beaux quartiers
de la City, elle est majorité dans les banlieues et les campagnes !
Pas de chance à l'europhilie bourgeoise arrogante !
Bien sûr médias,
Hollande et gauchistes se sont précipités pour dénoncer le
« populisme », terme de mépris pour le peuple quand il
vote et accessoirement le prolétariat, voire « la droite
extrême » (les collabos de Médiapart).
Tout le monde sait bien
que le facteur déterminant a été l'invasion de migrants encouragée
par l'oligarchie capitaliste, préoccupation non simplement des
peuples mais des prolétariats en Europe. Certains n'ont pas hésité
à attribuer la responsabilité du Brexit à Angélique Merkel. Dans
quelle mesure la politique de cavalier seul de la chancelière sur la
question des réfugiés, sa décision prise à la fin de l'été
dernier d'ouvrir les portes de l'Allemagne aux réfugiés coincés à
la frontière hongroise, n'a-t-elle pas alimenté la peur d'une
« invasion » qui a poussé de nombreux Britanniques dans
le camp du Brexit ? Un éditorialiste du journal Die Welt
a fait remarquer que les électeurs de Douvres, juste en face des
camps de réfugiés de Calais, ont voté massivement pour la sortie
de l'Europe. L'édile local Xavier Bertrand a proposé immédiatement
lui que la jungle de Calais se déplace à Douvres. Un des premiers
résultats de ce Brexit inattendu et conjuré est donc ce jeu de ping
pong avec le drame de l'immigration de guerre.
L'intérêt
du « superflu » de population selon Marx
Le fait que les
populations, en grande partie, ouvrières ne veuillent pas subir
cette « invasion » (= surplus ou superflu de population),
qui n'est tout de même pas une immigration « normale »,
justifie-t-il que les bourgeois au pouvoir et leurs amis gauchistes
les traitent de « racistes » ? On a même « expliqué
aux ouvriers « racistes anglais » que même sans migrants
ils auraient autant de chômage ! Ou ne doit-on pas mépriser
cette provocation bourgeoise méprisable et mensongère ? Oui,
on peut mépriser nos bourgeois moralistes car, sous la morale, perce
le profit. C'est Marx qui explique l'intérêt d'un superflu de
population parce qu'elle « devient un ressort régulier de la
production de richesses » (écrits contre Malthus), ou encore :
« Malthus, lui
aussi, veut le développement aussi libre que possible de la
production capitaliste, dans la mesure où la misère des classes
ouvrières en est la condition ; mais il demande que cette
production s’adapte en même temps aux besoins de consommation de
l’aristocratie et de tout ce qui la complète dans l’Église et
l’État, qu’elle serve de base matérielle aux prétentions
surannées de ceux qui représentent les intérêts légués par la
féodalité et la monarchie absolue » (ibid).
L'appel d'air (avec le
système stop and go) à une immigration sans garantie de travail
honnêtement rémunéré, ni aucune garantie sociale, n'est pas
nouvelle dans l'histoire du capitalisme britannique. En analysant le
prolétariat agricole anglais, Marx expliquait déjà l'intérêt de
la surpopulation relative. Hormis les pointes saisonnières, la
main-d’œuvre y était excédentaire, aussi les fermiers
renoncent-ils peu à peu à l’emploi de travailleurs à demeure,
trop coûteux, au profit du recours à des bandes de dix à cinquante
personnes, essentiellement des femmes et des enfants, placés sous la
direction d’un gangmaster, et qui se louent de ferme en
ferme. Ce système des bandes ne cessait de s’étendre, et les
enquêtes rassemblaient des témoignages de gros fermiers, très
explicites sur l’intérêt qu’ils y trouvaient. Marx utilisait
les remarquables enquêtes sociales conduites au milieu des années
1860 et publiées au moment où il rédigeait Le Capital.
Il en fournit une
remarquable synthèse à partir du concept de surpopulation
relative : « Ce système qui, depuis ces dernières
années, ne cesse de s’étendre, n’existe évidemment pas pour le
bon plaisir du chef de bande. Il existe parce qu’il enrichit les
gros fermiers et les propriétaires. Quant aux fermiers, il n’est
pas de méthode plus ingénieuse pour maintenir son personnel de
travailleurs bien au-dessous du niveau normal – tout en laissant
toujours à sa disposition un supplément de bras applicable à
chaque besogne extraordinaire – pour obtenir beaucoup de travail
avec le moins d’argent possible, et pour rendre ‘superflus’ les
adultes mâles. On ne s’étonnera plus, d’après les explications
données, que le chômage plus ou moins long et fréquent de
l’ouvrier agricole soit franchement avoué, et qu’en même temps
« le système des bandes » soit déclaré « nécessaire »,
sous prétexte que les travailleurs mâles font défaut et qu’ils
émigrent vers les villes. La terre du Lincolnshire nettoyée, ses
cultivateurs souillés, voilà le pôle positif et le pôle négatif
de la production capitaliste ». Vous remplacez les bandes, les
femmes et les enfants par les migrants actuels et vous avez le même
effet pour le profit capitaliste.
Engels avait déjà
ouvert la voie à ce concept de surpopulation relative lorsqu'il
avait rédigé son admirable ouvrage de jeunesse sur la condition de
la working class. Avec des descriptions qui correspondent en
tous points avec la vie et la situation des migrants. En réponse à
la dégradation de leurs conditions de travail, les ouvriers se
marient plus tôt et augmentent leur fécondité, afin de bénéficier
plus vite des salaires d’appoint de la femme et des enfants. Engels
montrait, ce qu'ignore le petit bourgeois, que le comportement des
ouvriers est directement gouverné par la concurrence impitoyable
qu’ils sont obligés de se livrer entre eux pour obtenir du
travail. Au niveau macro-économique, il expliquait comment, grâce à
la flexibilité du capitalisme et à ce que Rosa Luxemburg et Lénine
théoriseront sous le concept d’impérialisme, la demande de
travail a augmenté, et du coup la population de l’Empire
britannique, loin de diminuer, n’a cessé de croître. Enfin, il
conclut son analyse de la concurrence sauvage sur la nécessité
d’une « armée de réserve de travailleurs inoccupés »,
et sur le soi-disant « excès de population » de
l’Angleterre. Ces développements se prolongent par la dénonciation
de la « politique sociale » mise en place en 1833 avec la
réforme de la Loi des pauvres de 1601 et le lien est fermement
établi entre la théorie malthusienne et la « surpopulation » :
la « déclaration de guerre de la bourgeoisie au prolétariat
est la loi de population de Malthus et la nouvelle Loi sur les
pauvres qui a été conçue en accord avec elle ». Il récuse
l’opinion conservatrice selon laquelle il ne sert à rien de
maintenir des mesures d’assistance (le Speenhamland system,
qui proportionnait depuis 1795 les secours des paroisses à leurs
pauvres au nombre d’enfants et au prix du pain), sous prétexte
qu’elles stimulent l’accroissement de cette population
excédentaire, en favorisant les « mariages imprudents »
et une fécondité élevée. Mais lorsqu’il écrit que cette
population assistée pèse sur les salaires des ouvriers occupés,
force est de constater qu’il adhère en fait à la théorie
classique du fond de salaires. La rupture avec l’économie
politique classique se fera plus tard, sous l’influence de Marx.
Selon lui enfin, les réformateurs de la loi sur les pauvres
n’osèrent pas pousser jusqu’à leur point extrême les
conséquences de la théorie de Malthus : l’allégorie du
banquet impliquait que l’homme incapable de subvenir à ses besoins
était de trop sur terre et était condamné à mourir de faim.
« Bon, dirent-ils, nous vous donnons, vous autres pauvres, le
droit d’exister, mais seulement celui-ci : vous n’avez pas
le droit de vous reproduire, ni d’exister en tant qu’être humain
autonome (…) ni d’ajouter à l’excédent de la population ».
Ils inventèrent donc les ateliers de charité, qui sont
« terrifiants pour quiconque a la plus légère chance de vivre
sans avoir recours à cette forme de charité publique » .
Marx se demande pourquoi la bourgeoisie anglaise,
qui a pourtant traité politiquement le paupérisme, s’est
fourvoyée au point de « méconnaître la signification
générale de cette détresse universelle », détresse dont la
signification générale a été mise en évidence « en partie
par sa récurrence chronique au cours du temps, en partie par son
extension dans l’espace et en partie par l’échec de toutes les
mesures destinées à y remédier ». Il retrouve ainsi
Malthus : en Angleterre, contrairement à la Prusse, « Le
paupérisme est considéré, selon la théorie de Malthus, comme une
loi éternelle de la nature». Ainsi, le Parlement anglais a combiné
cette théorie inhumaine avec l’opinion que « Le paupérisme
est la misère, dont la faute incombe aux ouvriers eux-mêmes, que
l’on ne doit pas prévenir comme un malheur, mais qu’il faut au
contraire réprimer, punir comme un crime ».
UN SOUTIEN HETEROCLITE
AU BREXIT EN PHASE AVEC LA DECOMPOSITION IDEOLOGIQUE
RI du 20 mai l'explique
bien : « Cependant, sur le plan politique, les fractions
de la bourgeoisie qui soutiennent le Brexit sont remarquables par
leur diversité et ne sont pas de manière évidente liées à un
groupe ou à des couches sociales en particulier. On y retrouve les
partis d’extrême-droite de l’UKIP au BNP, les eurosceptiques du
Parti conservateur, et à gauche, un panel de staliniens et de
trotskistes. Voici un rassemblement très disparate doté d’un
large éventail de rhétorique et d’hypocrisie. Quand on voit un
Michael Gove ou un Duncan Smith (qui sont au gouvernement depuis 2010
et appartiennent à un parti qui a été au pouvoir pendant 60 ans au
cours des 100 dernières années) oser brandir des banderoles
clamant : “Reprenons le contrôle !”, on a là un exemple
édifiant du double langage de ces fonctionnaires blanchis de longue
date sous le harnais de l’appareil d’État capitaliste.
Cependant, les fractions favorables au “Brexit” ont autre chose
en commun : c’est leur attachement à la rhétorique du
populisme, se donner l’air d’être contre “l’ordre établi”,
évoquant la nostalgie d’un passé mythique, jouant les perpétuels
va-t’en guerre contre une menace extérieure. Dans une période de
décomposition sociale croissante, le populisme est un phénomène en
vogue. Aux États-Unis, il y a le Tea Party et Donald Trump, en
Allemagne AFD et Pegida, en France le Front national et, à gauche,
il y a Podemos en Espagne et Syriza en Grèce. Plus près de nous,
lors des élections générales au Royaume-Uni de 2015, la campagne
populiste du Parti national écossais fut la cause de la déroute de
presque tous les députés travaillistes écossais » .
En
France on trouve le même panel hétéroclite qui va de la mère Le
Pen au père Mélenchon, avec des accents de vérité sur
l'eurocratie, mais un même souci caduque de « l'intérêt
national », et au fond le même foutage de gueule de millions
de prolétaires qui de toute manière n'ont jamais voix au chapitre.
Les trotskiens du NPA ont
réagi, le cul sur deux chaises, en chargeant à l'unisson de leur
parti 100% gouvernemental contre la manipulation facho (avec leur
orthographe résolument féministe) : « La campagne
nauséabonde où le discours dominant de responsables conservateurs
et du parti xénophobe UKIP a dominé le camp du « leave ».
Les travailleur-se-s d’Europe de l’Est étaient les premiers
visés par ces attaques, boucs émissaires de tous les maux vécus
par les britanniques.Au nom de cette dynamique xénophobe, une partie
de la gauche britannique s’était opposée au « leave ».
Mais une autre avait, elle, mené campagne pour le « leave »
en dénonçant toutes les attaques sociales subies au nom de l’UE
et s’appuyant sur l’exemple grec dans lequel les dirigeants
européens s’étaient opposés becs et ongles aux choix populaires,
enfonçant le peuple grec dans la misère ».
Changement d'angle, il
faut quand même prendre en compte la baffe à l'élite :
« Aujourd’hui, on peut se réjouir de voir
la grise mine de la majorité des capitalistes britanniques, des
dirigeants européens qui voient leur édifice institutionnel
s’affaiblir. Et c’est vrai que demain, les Merkel et Hollande
seraient en plus mauvaise posture pour s’opposer à des politiques
anti-austérité. Une nouvelle fois, ce vote exprime le rejet d’un
système antidémocratique qui tourne le dos aux exigences populaires
et met en musique les intérêts des grands groupes capitalistes et
des banques. C'est pour cela qu'une grosse partie de la base ouvrière
du parti travailliste n’a pas suivi les consignes de la direction
du Labour ».
Malheureusement c'est le « racisme » qui
a été déterminant :
« Mais le problème est que justement, en
Grande Bretagne, ce n’est pas le rejet de l’austérité et des
politiques patronales qui a majoritairement orienté ce vote, et
demain, le dirigeant conservateur qui succédera à Cameron sera tout
autant réactionnaire et austéritaire que son prédécesseur. Le
premier effet en sera la précarité et le désarroi que
vont subir les travailleurs polonais et d’Europe de l’Est. Et la
cinquième puissance capitaliste mondiale va continue de faire subir
aux salariéEs ses décisions réactionnaires comme les contrats zéro
heure ».
Le NPA tient à nous faire connaître plus
caricatural que lui, le confrère d'outre Manche, le Socialist
Workers Party, qui va nous promettre la lune à condition qu'on soit
en même temps islamophile et gréviste (mais tout « raciste »
qu'il est ce vote négatif, il signifie un « revers massif »
des puissants :
« Il est temps pour tout le monde, à gauche,
et pour tous les antiracistes, quel que soit leur vote, de s’unifier
et de se battre contre l’austérité, la destruction des services
publics, les attaques contre les réfugiés, l’islamophobie et les
fascistes qui ont créé les conditions du meurtre de Jo Cox. Les
politiciens, les riches et les puissants qui sont habitué à ne
défendre que leurs intérêts ont subi un revers massif ».
Cette révolte seul le SWP
lénino-stalino-trotsko peut la « façonner » et la
« construire » en luttant contre le racisme :
« Simplement comme dans ton de parties du
monde, il existe une révolte croissante contre les dirigeants de la
société. Cela peut être conduit vers la gauche ou vers la droite.
C’est notre rôle de le façonner. La droite va tenter d’utiliser
le Brexit pour approfondir le racisme. C’est un danger, mais il est
loin d’être inévitable. C’est un mensonge que les millions de
travailleurs qui ont voté pour le Brexit sont tous racistes. Le
courant dominant dans la campagne pour le Brexit a été les forces
racistes et de l'hideuse extrême droite, mais une grande partie des
votes pour le Brexit a été très différente (nuançons la façon,
note de JLR). Un sondage réalisé juste avant le vote a montré que
la majorité des votants pour le Brexit pensaient que l’immigration
avait un impact positif ou aucun impact sur les endroits où les
immigrés vivent. Et la moitié pensaient que l’immigration a été
dans son ensemble positive pour la Grande-Bretagne. Il y a des
sondages qui montrent la profondeur de l’amertume et de la
frustration partout en Grande-Bretagne. Le vote pour le Brexit a été
pour un grand nombre le rejet d’une Union européenne
antidémocratique, et pro patronale, et des élites politiques de
Grande-Bretagne. La révolte contre les riches et le pouvoir doit
être construire ».
Le SWP a sauvé le meuble antiraciste :
« Socialist Worker a mené compagne pour un
vote pour le Brexit sur une base antiraciste, anti-austérité et
socialiste. Nous nous félicitons que le Brexit ait gagné. Nous
savons que le #Lexit, la campagne pour une sortie de gauche à
laquelle nous avons participé a eu un effet marginal.Mais nous avons
réussi à faire exister une voix anticapitaliste pour le vote de
Sortie qui ne flatte pas le racisme. (…) il est crucial que tout le
monde, à gauche, s’unifie pour faire tomber les Conservateurs et
combattre le racisme. (…) Nous disons: “dehors les Conservateurs,
dehors l’austérité, bienvenue aux migrants, des élections
générales maintenant!”.
Suggérons que le SWP gère la nouvelle jungle de
Douvres.
La secte néo-stalinienne LO, laconique, est en
dessous de tout, et alignée sur la guimauve imbécile des trotskiens
britanniques :
« Les résultats du référendum en
Grande-Bretagne pour la sortie de l’Union Européenne sont célébrés
par tout ce que ce pays compte de réactionnaires anti-immigrés et
de partisans de ce qu’ils appellent la « souveraineté nationale
». Cette musique est reprise ici par le FN, qui y voit l’annonce
d’une nouvelle ère, mais aussi par une partie de ceux qui
prétendent parler au nom d’un « souverainisme de gauche ». A
l’heure où l’exploitation et les capitaux ignorent les
frontières, ces gens-là voudraient en dresser de nouvelles ».
Les politiciens amateurs
des diverses extrêmes gauches sont tout aussi méprisant que les
oligarques du parlement et des gouvernements. Ils révèlent une même
volonté de « façonner » à leurs délires ces pauvres
électeurs, de les sermonner pour leur racisme, de leur construire en
permanence un monstre « fâchiste » en lieu et place de
cette police nationale qu'ils aiment détester dans la rue
manifestatoire, en vous assurant que de toute façon tous votent FN,
mais en oubliant que les cognes sont aux ordres d'un gouvernement
bourgeois qu'ils ont contribué à élire, et dont ils vont soutenir
les « frondeurs » rigolos pour la très prochaine
traversée du désert de la gauche caviar et quarante-neuf-troâs !
En vérité, le Brexit
montre deux choses :
- l'oligarchie européiste qui donne des leçons de morale, génère le chaos, elle a besoin pour continuer à s'enrichir d'une immigration massive et incontrôlée relativement, qui, outre qu'elle islamise progressivement la société occidentale, fournit en partie une main d'oeuvre soumise (et pieuse) dont la bourgeoisie bénéficie déjà grâce à ses guerres impérialistes, dont, partout, les nouvelles lois travail à la 49.3 constituent l'accompagnement vers une dérégulation totale du travail et un « partage des salaires » quitte à laisser sur le carreau les ouvriers autochtones exclus dans leur propre pays;
- le prolétariat, bien que encore dilué dans la population et la population électorale, pose, derrière sa négation de l'enculage humanitaire, non le retour à la nation étriquée mais la question d'une autre gestion du monde où la règle ne soit plus la guerre et la déportation forcée de populations qui n'aspiraient elles-mêmes qu'à vivre dans leur pays.
1Elle
est capable de nous faire mieux que le coup du Traité de Lisbonne.
Il existe toutes sortes de ruses pour atténuer le
choc, et faire en sorte que le Royaume-Uni reste dans l’Europe
sans y être", nuance un spécialiste, qui cite notamment
l’exemple de la Norvège. "Les Norvégiens acceptent
d’appliquer la législation européenne alors qu’ils ne
participent à aucune prise de décision". On pourrait
donc imaginer, sur le même schéma, un Royaume-Uni restant dans
l’espace économique européen, avec un accès au marché unique.
Il y a également le modèle helvète. La Suisse appartient depuis
1960 à l’Association européenne de Libre-Echange (AELE) qui vise
à approfondir les liens entre l’Union européenne et certains
Etats non-membres, un rapprochement renforcé par la signature de
très nombreux accords bilatéraux avec l’UE. La Suisse permet la
libre circulation des biens et des personnes, mais ne dispose que
d’un accès limité au marché unique et doit contribuer au budget
européen.