« Le marxisme est une conception révolutionnaire du monde qui doit toujours lutter pour des connaissances nouvelles, qui ne hait rien autant que la pétrification dans des formes valables dans le passé et qui conserve le meilleur de sa force vivante dans le cliquetis d'armes spirituel de l'auto-critique et dans les foudres et éclairs de l'histoire ». Rosa Luxemburg
"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)
Marx (L'idéologie allemande)
«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »
Thucydide
vendredi 1 octobre 2010
MORTEL COMBAT OU UN STUPEFIANT DEBAT DANS LES TRANCHEES DE LIBERATION ?
LES CAUSES DE LA PREMIERE BOUCHERIE IMPERIALISTE MONDIALE SUJET TOUJOURS BRULANT
Sur un champ de bataille de Libération, pardon sur un forum pacifiste à la suite de l’article « Dimanche, l’Allemagne aura fini de payer les réparations de la Première guerre », ça a bardé. Dans nos tranchées virtuelles, ça vole bas parfois, personnes sensibles s’abstenir de lire ce message-blog ou enfiler un masque à gaz. Le site de retransmission de Libération doit avoir un problème pour la réception des messages radios des combattants car ils sont publiés dans le désordre au milieu des schrapnels et des explosions de rage des combattants internetisés.
Le feu ayant duré du jeudi au samedi, des dates sont inversées et il est parfois difficile de s’y retrouver pour savoir qui répond à qui et à quel général à quel trouffion. Essayons de rétablir ici l’ordre des questions et réponses sans nous laisser dominer par les aléas de la bataille.
Picsou avait d’abord bien jeté d’indignation son casque au sol devant cette vieillerie d’un siècle (pourquoi pas rembourser les emprunts russes ?) : « J'y crois pas! Incroyable cette histoire! Cela a vraiment quelque chose de honteux surtout lorsqu'on sait que les conditions de traité de 1918 étaient telles qu’elles menèrent tout droit à Hitler ». Talpha tentait de dévier : « C’est bien… Ils peuvent commencer à rembourser la seconde… ». Moonmartre revenait à la surprise légitime du lecteur : « Vous voudriez que les jeunes allemands se sentent responsables des conneries de leurs aïeux? Et pour quelle raison? S'il faut que je fasse mon mea culpa pour les conneries de ce cher pays "France", çà va être très long. On remonte jusqu'où dans l'histoire ? ». Elyian ne voit pas le rapport « de tout amalgamer et de critiquer les allemands pour des événements datant de 60 ans. Sinon la colonisation ce n’était pas le club Med non plus. Vous voulez quoi qu’on attribue une médaille à la France parce que Hitler a fait pire qu’elle ? ». Marc 75, un lieutenant gras du bide, veut vraiment faire raquer les boches et les hitlériens : « Et les coûts de la seconde guerre mondiale? L'Allemagne ne les paierait elle qu'en mea culpa éternels? On tend à nous faire croire depuis des décennies que les nazis étaient une sorte d'espèce extra terrestre, alors que la majorité du peuple allemand soutenait cette barbarie. Les allemands qui ont la trentaine aujourd'hui savent très bien que leurs grands parents soutenaient ern grande partie le régime nazi et que les armées nazies avaient tout le peuple allemand derrière elles. Juste une petite parenthèse pour simplement rappeler que l'Allemagne n'a jamais fait son auto critique ni payé pour son soutien infaillible au régime nazi. Les films de propagande sur les attentats manqués contre Hitler ou les glorifications exagérées sur la résistance interne au nazisme ne masqueront jamais cette réalité manifestement bien dérangeante pour certains... Les 20 millions de victimes de la seconde guerre mondiale attendent cette reconnaissance collective des crimes par les allemands. L'argent ne rachète pas tout ».
Je n’avais pas lu tous les commentaires des soldats de la tranchée la plus boueuse lorsque je prends connaissance de l’article d’info de Libé que je qualifie d’aberration : « On en apprend tous les jours de bonnes! Ainsi le capitalisme fait payer deux fois à l'Allemagne: une première fois en la poussant à la misère, à l'isolement et à la guerre, et une deuxième fois... près de cent ans après! Le capitalisme est bien un système pervers... Quand la France va-t-elle régler ses dettes pour occupation de la Ruhr, et pour ses pillages dans les colonies? ». Un beauf chauvin me saute illico dessus, Lecandide, médaillé de celle de 1870 : « Juste une question, "ainsi le capitalisme fait payer deux fois à l'Allemagne". Elle fait payer deux fois quoi?
Ah??? Il y a eu une guerre entre 1914 et 1918? Oh??L'Allemagne aurait déclaré la guerre à la France en 1914? Je suis sûr que Hempel va démentir ces allégations mensongères ». Je renvoie dans les cordes Lecandide : « question perverse de chauvin génétique. Pose une question à la foi au lieu de masquer ton ignorance ! ». Lecandide fait le malin en brossants son pantalon garance : « Ah, mes excuses. J’aurais dû me douter à la lecture de son post qu’Hempel était incapable de répondre à plusieurs questions qui se suivent. Alors, une seule : c’est vrai qu’il y a eu une guerre entre 1914 et 1918 où la France et l’Allemagne étaient ennemies ? ». Je réponds que la question du soudard, même seule, est stupide : « et tu ne dévoiles surtout pas ton arrière-pensée. En tout cas voici la même, si je comprends bien tes borborygmes nationalo-complexés.
1. çà ne veut rien dire "tel pays a déclaré la guerre à...", la compétition impérialiste au début du siècle dernier pousse tel ou tel pays à déclarer la guerre aux autres, en l'occurrence l'Allemagne est étranglée (ce qu'Hitler résumera très bien par "il faut exporter ou périr", doctrine de tout entrepreneur capitaliste); donc ce n'est pas parce que l'Allemagne a déclaré la guerre qu'elle fût seule responsable de la boucherie capitaliste qui a suivi.
2. deuxième exemple, en 1938 France et Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne: a- dis-moi pourquoi? b- qui est responsable de la seconde boucherie mondiale? ».
Lecandide, droit dans ses vieilles bottes, veut me ridiculiser : « Que d’informations dans ce post. Nous partions de 1914; à cette date, ça ne veut rien dire qui déclare la guerre à l'autre. C'est déjà un scoop. Et en un clin d'oeil nous voila en 1938: Et on apprend que la France et l'Angleterre déclare la guerre à l'Allemagne! Mince, moi qui croyait que c'était en 1939! J'aurais juré que l'Allemagne avait déclaré la guerre à la Pologne en 1939, avec un pacte de défense nous obligeant à la soutenir en cas d'agression! Bon, j'arrête là la discussion avec quelqu'un qui parle de " borborygmes nationalo-complexés dont les théories fumeuses ne peuvent venir que d'un malade. Note aux libénautes: si, si, c'est écrit! Vérifiez si vous ne me croyez pas: des borborygmes nationalo-complexés!. Au fait pourquoi des borborygmes nationalo-complexés et pas des complexes nationalo-borborygmeux? Ou des borborygmes complexo-nationaux? C'est le mystère! Ceci dit il aurait pu y avoir des complexes génétiques chauvins nationalo-borborygmeux ».
Le probe Talleyrand7 vient à ma rescousse : « Hempel ne répondez pas au candide Et comme on dit, si certaines provinces françaises sont devenues allemandes, d'ou le surnom de "LAPINS" à une certaine catégorie de français. C'est que le lapin est un spécialiste du "détaler "car même son ombre lui fait peur. C'est pour celà que les ancêtres au candide de retrouvèrent démobilisés en 14 car c'étaient les premiers à avoir une cicatrice dans leurs derrièresdes héros d'opérette, qui avaient les meilleures places dans l'administration pendant que les vrais, "eux " se battaient au "chemin des dames " et en Somme. Suivez le regard et regardez la descendance... Hempel , um himmels willen laissez ce hampelmann, c'est un troll ump Le Feldmarchal Von Moltke qui dirigeait les opérations en 14-18 , à écrit lui-même un livre sur la stratégie et la tactique des plus remarquables.. "L'Infanterie française, une très vaillante et courageuse infanterie, parmi les meilleures au monde... Et il finit ..." Grand dommage qu'elle soit commandée par des officiers imbéciles et incapables.." Quand on voit certains idiots, ériger des statues à des généraux comme "Mangin" qui étais surnommé "LE BOUCHER DE VERDUN" celà prouve que la bêtise des plus crasses n'à pas de fond... En 14 un fusil pour deux fantassins français, (LEBEL), une mitrailleuse (Hochepot) qui avait tendance à s'enrayer lors des combats, l'intendance pas mieux des vareuses et capotes d('été pour l'armée dans les hivers 1915, aussi des spahis et autres corps qui sa battaient en été dans les champs de blé habillés de pantalons rouges vifs et vareuses bleues à boutons dorés... Des cibles parfaites dans les champs de blé. Pauvre infanterie française de grande valeur, sacrifiée par des idiots... Beaucoup d’officiers qui se prenaient pour des élites comme le candide étaient bêtement abattus par des tireurs d'élite alors qu'ils paradaient comme des coqs sur les tranchées pour montrer qu'ils n'avaient pas peur de la mitraille... C'EST A CELA QU'ON RECONNAIT LES IMBECILES ILS OSENT MÊME S'OPPOSER A LA RAISON ».
Je remercie évidemment mon camarade de combat Talleyrand : « Merci et OK avec vous. Je ne répondrai pas au délirant pervers, mais je constate avec pitié que le chauvinisme ne peut plus qu'éructer de manière délirante et impuissant à argumenter. (bon je me suis trompé sur la date de la déclaration de guerre de la part de la minable armée française, mais c'est parce que ça a pas commencé tout de suite, ils ont attendu un an des deux côtés du Rhin de 39 à 40... se demandant s'il n'y aurait pas un nouveau 9 novembre 1918 à Berlin et une nouvelle Commune de Paris côté parisien. Hélas le prolétariat avait bien été écrasé par les idéologies staliniste, démocratique et fasciste. Il paraît en tout cas que Hitler (et la bourgeoisie allemande) craignaient la "puissance" de l'armée française... Depuis on a eu plein d'autres lignes Maginot pour ridiculiser l'ex-grande puissance mondiale... (il faut savoir que, malgré la fin du front populaire très réformiste, l'Etat français avait donné consigne de ne pas joindre l'équipement militaire pour les avions montés dans les usines... un des éléments de plus qui favorisa l'incurie des militaires, puis ce fût la grande débandade des officiers en premier... je pense que la classe ouvrière, même impuissante, se souvenant des massacres des parents en 1914, a aussi pris les jambes à son cou dans la débâcle générale. Il faudra attendre 4 terribles années avant que 2 millions d'ouvriers italiens ne viennent déranger les belligérants pour dire stop à la gigantesque boucherie civile surtout. La fin de la guerre ne dépendit cependant pas de la menace du prolétariat (sinon on aurait eu une nouvelle révolution mondiale) ni des victoires militaires mais des tractations dans les deux camps, avec leurs sordides marchandages pour se repartager le monde ».
Un de nos grands blessés, Tatort rejoint depuis l’infirmerie les analyses de Talleyrand : « OK. Bonne analyse, je complèterai en disant qu'il y a eu pire que Mangin, à savoir Joffre, et 95 ans après je n'arrive toujours pas à admettre que toutes les villes de France possèdent une rue à son nom. Il est responsable des 400 000tués pour nos 5 premiers mois de guerre, dont la terrible journée du 22 août qui nous coûta au moins 25000 hommes. Spécialisé sur cette guerre depuis plus de trente ans et vivant sur des lieux où les combats furent sanglants (je retrouve chaque année sur mon terrain shrapnells, têtes d'obus, gros éclats d'acier, etc...), je n'arrive toujours pas à comprendre cet entêtement qu'ont eu nos chefs à offrir des poitrines faces aux importantes mitrailleuses allemandes et leurs artillerie lourde. Pour preuve le haut commandement britannique, qui envoie au massacre ses divisions le 1er juillet 1916 dans la Somme. Après 2 années de guerre ils n'avaient toujours pas tiré le moindre enseignement sur les pertes de telles attaques imbéciles. Les anglais détiennent d'ailleurs le triste record de cette journée: 27000 tués. Je terminerai en rappelant que Gamelin qui nous conduisit au désastre de juin 40, était en 14 un des sbires de Joffre, dans son état major ».
Avec émotion et mon complet soutien Talleyrand7 revient à la charge contre les sous-beaufs comme Lecandide : « Quand j’avais 12 ans, Je passais mes vacances dans un vieux village breton (famille de ma mère) j'ai trouvé dans les tiroirs de mes grands parents et arrières grands parents des médailles et citations pour récompenser la bravoure des poilus tombés au combat. Du métal vil, sans valeur, voilà la première pensée qui me vint à l'esprit, est -ce donc là le prix de la valeur d'une vie humaine?Je suis de descendance alsacienne et de mes arrières grands parents (hommes) et grands-oncles se trouvant en frères à table, l'un dans un uniforme de dragons cuirassiers lourds, l'autre dans celui des uhlans du Kaiser Wilhelm III. Je n'ose penser à mon aïeule -grand -mère déchirée de voir ses fils happés par cette guerre , car dans les deux camps ce ne sont que des hommes aimants et souhaitant une vie normale que la politique des imbéciles à arraché à leurs vies de garçons, de fils , de maris et de pères...Toute cette imbécilité crasse reposant sur des chants guerriers idiots pour gagner un pré-carré d'herbe sans valeur. Mon arrière grand père Georges (uhlan) est tombé à la charge de Reichshoffen. Mon grand oncle Lucien (dragon) à la bataille du Hartmannswillerskopf. Mon père fut incorporé de force lors de la seconde guerre mondiale Stalingrad . Il était médaillé et nommé au titre de "Combattant de l'Europe". J'ai pour ma part servi dans un Détachement d'Assistance Opérationnelle en tant que breveté S.O.T.G.H(saut opérationnel à très grande hauteur) au G.C.P ( Commandement des Opérations Spéciales) du 1er RPIMA (régiment parachutiste d'infanterie de marine)
EN CLAIR....J'EMMERDE ""LE CANDIDE "" "" CE PAUVRE CON (en majuscules)ET TOUTE SA RACE DE HEROS DE COMPTOIR QUI VEULENT DERRIERE LEUR BALLON DE ROUGE DONNER DES LECONS DE CYNISME, et de savoir aux autres intervenants de ce forum...Encore un idiot qui à sa langue fourrée dans le derrière des Joffre ou des Mangin. LE CANDIDE...UN GROS CON CYNIQUE !!! ».
Tatort remercie Talleyrand pour son témoignage : « Eh oui. Merci. Pour info, et pour abonder dans le même sens, le neveu de Jules Ferry, Abel Ferry parlementaire de l'époque et faisant partie du comité secret à la guerre, allait sur le front sans cesse. Il remarqua qu'entre fin octobre 14 et le début du printemps 1915, les gradés au delà de 3 barrettes n'étaient plus tués!!! Ils avaient compris pour eux-mêmes que ''le feu tuait'', ils se mettaient bien à l'abri, mais n'hésitaient pas à envoyer les autres au casse pipe. Il fut tué sur le front en septembre 18, en allant essayer notre nouvelle mitrailleuse. Cependant il avait noté toutes ses remarques, et toutes ses interventions, sur le dysfonctionnement de nos armées. Ces fameux ''carnets secrets' furent interdits de publication, jusqu'en 1957. A leur lecture, on prend encore plus conscience de tout ce gâchis. 14-18, c'est quand même 2 tués français par mètre de front, soit 700 tués par jour!!! ».
Moonmartre, général en retraite, vient nous soutenir : « A Tatort et Hempel, merci pour vous 2 et à d'autres pour vos avis affûtés. Vous l'êtes plus que moi sur ce sujet brûlant. Ayant lu quelques articles sur l'état de notre équipement militaire et plus encore de "ces " Généraux, je me suis toujours demandé comment on a pu la gagner cette putain de guerre, hormis avec les taxis de Verdun. D'ailleurs "Les sentiers de la gloire" de Kubrick, ont montré le vrai visage de nos bouchers Généraux; a tel point qu'il ne fut pas diffusé pendant 15 ans chez nous. Pitoyable pays, jaloux de la réussite économique de son voisin ».
Talleyrand revient apporter des précisons : « Aussi vu que vous et moi et Hempel semblent y connaître quelque chose mais que nous ne voulons pas paraître arrogants dans notre savoir (la vie est courte) ..J'ajouterais qu'il est courant pour certains non férus de faire des erreurs
des plus courantes. Ainsi... Le comte Helmuth Karl Bernhardt Von Moltke 1800-1891 sous Bismarck qui écrivit dans la ligne des travaux de Carl Von Clausevitz son fameux "Testament" notes sur la tactique , la stratégie , et tout ce qui se rapporte à la connaissance de l'effort de guerre. Est-il souvent assimilé à Helmuth Johannes Ludwig Von Moltke 1848-1916 Qui est le neveu du premier et qui perdit ,lors de l'application du "Plan Schlieffen",de la faute de la mauvaise coordination des mouvements de troupes , incriminés à ses généraux , Von Klück et Von Bülow la "bataille décisive " de la Marne, Joffre tirant profit de cette faiblesse en attaquant l'armée allemande de flanc , cette bataille décisive sonna la fin de la der des der. En somme et sans mauvais jeu de mots l'aristocratie militaire allemande avait une haute opinion de ses hommes et chaque fantassin était correctement équipé, respecté , et formé, contrairement à l'infanterie française... Ces deux chefs de guerre ont toujours fortement appréciés la valeur guerrière et le courage de l'infanterie française; mais déploraient qu'elle soit sacrifiée par goût de recherche de renom par des imbéciles d'officiers supérieurs... Ludwig Von Moltke écrivit dans ses"errinerungen " toutes les faiblesse ahurissantes qu'il avait remarqué sur le plan , de la stratégie, de la tactique, de l'intendance et de l'approvisionnement et équipement des poilus, qu'il trouva proprement scandaleux... L'Etat Major Français était pour cette aristocratie militaire allemande. Un ramassis d'imbéciles présomptueux, non respectueux de la vie de leurs hommes. Rien ne change, hormis les saisons ».
Une certaine « victoire » (un spadassin chauvin ou une infirmière chauvine ?) vient me demander ensuite quelle est ma thèse sur le Japon ? Je lui indique la même réponse qu’au faux candide : « un peu de jugeote voyons ! ». Victoire surenchérit : « Un peu de jugeote de votre part oui, votre avis était seulement un prétexte pour Hitler, le Japon était dans notre camp lors de la der des ders, donc si vous appliquez votre thèse, il n’aurait pas dû être dans le camp nazi. » Je réponds illico : Notre camp ? Celui de la bourgeoisie en guerre ? Et apprenez à vous exprimer un peu mieux ». Le chauvin Pete en est révulsé : « Pitié. Celui de la « bourgeoisie en guerre ». Mais qu’est ce qu’il ne faut pas lire comme connerie. »
Le chauvin(e) revanchard(e) Victoire revient à la charge, prêt à dégoupiller sa grenade, confusément mais, sarcastique, sur mon premier constat l’aberration de ce remboursement 100 après : « Vous avez raison : Une aberration! On en apprend tous les jours de bonnes! ainsi le capitalisme fait payer deux fois à l'Allemagne: une première fois en la poussant à la misère, à l'isolement et à la guerre, et une deuxième fois... près de cent ans après! Le capitalisme est bien un système pervers... Quand la France va-t-elle régler ses dettes pour occupation de la Ruhr, et pour ses pillages dans les colonies? On, qui est "on" On en apprend tous les jours de bonnes, belle phrase. Vous pourriez vous expliquer un peu mieux et ne pas englober tout le monde. La Ruhr a construit toute l'artillerie d'Hitler, les Panzers en pillant les autres pays occupés. La bataille de la Somme en 1916 a fait 1 400 000 victimes dont 57 000 anglais en un seul jour. La bougeoise (sic, JLR), elle ne part pas en guerre, Les insultes, après une bonne analyse, viennent régulièrement de révionnistes, porteur de la croix gammée. D'un point écologique, la Rhur a continué après la seconde guerre mondiale avec le plan Marshall de produire même occupée en produisant de belles pluies acides et lorsque le vent était à l'Est sur les Vosges. Comme dirait Pierre Dac, les menteurs et les cons ne sont pas toujours du côté que l'on croit. Les Allemands ne doivent pas payer 1000 ans la faute des Nazis, mais il n'est pas besoin de raconter autant de contre sens, la RFA a toujours été capitaliste, et si Vous dites que Mme Merkel ne l'est pas, vendre en Chine ne la dérange pas. Un blocus de la Chine de sa part serait bienvenu. Il faut être logique avec vous-même, son capitalisme est pervers "lorscon" a échappé au communisme. Et puis laisse béton. Votre héritage historique m’a l’air un peu perturbé ».
Ptivince, ancien syndicaliste aux armées, très applaudi pour sa science par sous-beauf Lecandide, vient pour corriger des « erreurs historiques » : « Le traité de Versailles est déjà une version bien amoindrie du plan français, amputé de pas mal de trucs par les US et Anglais... Les US pour raisons "humanistes" et morales, les anglais car ils ne faisaient pas confiance en leur nouvel allié (équilibre européen, etc..), et par nécessité d'un État fort à opposer à l'URSS ont tout fait pour éviter le découpage de l'Allemagne. Je tiens à rappeler qu'à l'époque, détruire un empire n'est pas inconcevable (il suffit de voir le sort de l'Autriche-Hongrie), et que le respect des frontières historiques est ... aléatoire (cf. les Balkans post 1918 et la Pologne post 1945). Si le plan français avait été appliqué (i.e. rive gauche du Rhin pour la France, vaste zone démilitarisée, et Allemagne recoupée comme à l'époque du Saint Empire Romain Germanique, désindustrialisation massive) tu peux être assuré que la WWII n'aurai jamais eu lieu. Des tas de conflits, sans aucun doute, mais pas aussi massifs). Si l'Allemagne à pu entretenir cette idée de "diktat" et de vengeance nécessaire, c'est surtout à cause de deux légendes:
-L'Allemagne a perdu à cause de traitres à l'arrière, l'Armée n'était pas vaincue.
-Donc le traité est inacceptable, vu que l'Allemagne n'a pas perdue la guerre.
L'erreur des alliés, quelque soit le plan de paix retenu au final, c'est de ne pas avoir obtenu de capitulation sans conditions à Berlin ».
Je réponds à Ptivince qu’il a tout faux : « mais j'ai déjà répondu à ces sornettes, Fredbel et sergent Lecandide refusent de répondre aux questions concernant les causes de la guerre, concernant les responsabilité de la bourgeoisie, et sont ignorants de l'histoire réelle: c'est le prolétariat allemand qui a arrêté la guerre mondiale le 9 novembre 1918, ratifié par la bourgeoisie internationale le 11, mais des historiens du même bord (droite caviar ou troll) que ces interlocuteurs superficiels, soutiennent que ce sont les bons généraux allemands qui se seraient inclinés devant la défaite... Hé Hé pourquoi alors les alliés ont-ils laissé canons et lance-flammes aux corps francs? Ne vous bousculez pas pour répondre ».
Ptivince revient mais pour se répéter : « Je vais m’auto-quoter : « "Si l'Allemagne à pu entretenir cette idée de "diktat" et de vengeance nécessaire, c'est surtout à cause de deux légendes:
-L'Allemagne a perdu à cause de traitres à l'arrière, l'Armée n'était pas vaincue.
-Donc le traité est inacceptable, vu que l'Allemagne n'a pas perdue la guerre. L'erreur des alliés, quelque soit le plan de paix retenu au final, c'est de ne pas avoir obtenu de capitulation sans conditions à Berlin."Je ne vois pas où je dis que se sont les généraux qui se sont seuls inclinés... Je ne vois pas non plus où je nie les troubles dans les arrières, où je nie les républiques socialistes, l'assassinat de Rosa Luxemburg par les Socs dems, etc... Je dis que si l'armée allemande avait été clairement défaite et l'Allemagne largement envahie, personne n'aurait pu propager la légende de l'armée "trahie" ».
Je m’insurge contre l’argument platement chauvin de Ptivince, quitte à jeter le trouble dans l’ encasernement : « Ce que vous ne comprenez pas tous dans ce forum, où Felwebell est le plus caricatural de la soumission à l'interprétation bourgeoise de la guerre, c'est l'enjeu de la confrontation des classes et le danger représenté par la révolution russe en toile de fond (Hitler a été choisi essentiellement pour faire barrage aux "rouges" en Europe, c'est sa mission première pas les juifs mais le prolétariat en révolution (il le dit clairement aux juges lors de son procès de 1923). Posez vous la question bon dieu! Pourquoi les armées alliées n'écrasent pas leur consoeur, la bourgeoisie allemande? La problématique est la même que l'armée allemande devant Paris qui stoppe face à l'insurrection des communards et laisse les versaillais leur régler leur compte (et en prêtant main-forte par endroits...). Si les alliés avaient continué leur offensive (mais réfléchissez un peu bordel):
1. effondrement de l'armée du kaiser
2. insurrection prolétarienne réussie à Berlin et propagation à vitesse grand V de l'insubordination dans les armées alliées (il y avait eu pas mal de fraternisation russo-allemandes au front de l'Est.
La guerre est la poursuite de la politique, et puisqu'il "faut protéger la guerre par un rempart de mensonges (dixit Churchill) continuez à suivre ses préceptes... dans l'intérêt de l'ordre dominant qui tente tous les jours de faire croire que la 3e sera définitivement impossible... or si elle sera possible si vous gobez tous les mensonges (non seulement sur la seconde, mais c'est normal vous êtes la génération du bourrage de crâne sur le seul méchant Hitler et le brave Staline) mais surtout sur la Première qui reste ancrée en notre mémoire, à nous les maximalistes révolutionnaires, comme exemplaire de la menace du prolétariat partie de Russie et s'étendant dans le principal pays industriel. Ne vous laissez pas avoir par les historiens rétribués par l'ordre scolaire, laisser nos bons classiques: Rosa Luxemburg, Rosmer, Trotsky et les dénonciations de la Gauche Communiste de France de Marc Chirik (revue Internationalisme 1944-1952) ».
Ptitvince le prend mal : « Ouais, d’accord, okay, lache moi ! Je ne donne pas de raisons à cet arrêt des armées alliés, je dis juste que les alliés se seraient arrêté à Berlin, on aurait pas eu la deuxième... Va te battre avec des gens qui te contredise, la, on parle juste pas de la même chose... ».
Je ne le lâche pas : « Ne le prend pas mal ptit prince. Je sens bien qu'on est proche. Je maintiens que la question de la continuation de la guerre était posée, d'ailleurs les généraux allemands voulaient reprendre les hostilités malgré l'armistice. La question que je voulais mettre en évidence est surtout que la raison première était de stopper le début de désagrégation de l'armée allemande, je rappelle que les premiers Conseils révolutionnaires sont surtout composés de soldats, et le risque de contagion côté armées alliées (il y a eu des fraternisations côté Alsace aussi, un film a été fait là-dessus je crois). Et enfin, chacun sait que la 2e guerre mondiale n'est pas une autre mais... la reprise de la première.. après avoir écrasé le prolétariat sous le stalinisme en Russie, sous Mussolini en Italie, sous la République de Weimar en Allemagne (Hitler n'a même pas fait le premier boulot de la contre-révolution comme l'a dit Trotsky). L'enjeu n'était pas d'aller jusqu'à Berlin en soi mais le contre-temps représenté par la révolution russe dans le charmant consensus de la boucherie inter-impérialiste. Et nous restons fiers dans le mouvement révolutionnaire, toutes tendances confondues de la mise au clair par Lénine de la théorie du DEFAITISME REVOLUTIONNAIRE: oui en cas de guerre nous sommes pour la défaite de notre pays, mais pas à la manière stalinienne pour la victoire du camp d'en face! Pour la généralisation de l'insubordination révolutionnaire et la mise au poteau d'exécution des généraux des deux camps. Bien cordialement ».
Rajustant son casque, le caporal Pete vient défendre l’idée que le traité de Versailles n’était pas une humiliation : « Le traité de Versailles ne comportait aucune des mesures punitives exigées par Clémenceau. L'intervention de Wilson et la passivité de Lloyd George ont contribué à grandement édulcorer le traité et à rendre les Français fous furieux, avec un Foch qui annonça dès la signature du traité que l'on allait tout droit vers une nouvelle guerre dans les 20 ans, puisque l'Allemagne n'était pas mise hors d'état de nuire. Le bougre avait raison. Hitler put s'appuyer sur 2 faits historiques pour exciter le sentiment de revanche allemand : le fantasme du diktat (l'Allemagne ne paya quasiment rien des réparations), et la réalité d'une armée allemande non entièrement défaite sur le terrain, les alliés refusant d'envahir l'Allemagne».
Le major Fredebel fait son entrée derrière les Pete et Lecandide avec une indignation bien posée contre mon argumentation : « L’Allemagne début XXe poussée à l’isolement et à la misère ? Vous avez vu jouer ça ou? L'Allemagne d'avant 14 est une des plus grandes puissances industrielles mondiales; elle dispose d'un empire colonial, d'une marine marchande et de guerre puissante (qui va entraîner l'alliance des anglais, inquiets, avec la France) et est à la tête d'une alliance politique avec l'Autriche Hongrie et l'Italie qui fait pièce à l'entente russo française. En plus elle possède l'Alsace Lorraine, conquise sur la France en 1870-71. On a vu plus catastrophique comme situation ».
Je réplique que oui : « mais en deux temps. 1. une puissance peut être très puissante mais se trouver étranglée par la concurrence des autres, sinon comment expliquez-vous la nécessité de recourir à la guerre? 2. la défaite en 1918 n'en est pas une et avive le désir de revanche national, et vous faites le sourd (par chauvinisme aveugle?) sur les conséquences du Traité de Versailles et l'occupation de la Ruhr, la chute du mark, la misère sous la République de Weimar... et vous ne pourrez pas nous dire non plus pourquoi la bourgeoisie allemande reconstitue son armée... ».
Fredebel me répond d’abord par le mépris professoral : « Commencez par lire un ouvrage sérieux sur la période. Ca vous évitera d'avancer des points erronés, comme la misère dans l'Allemagne des années 20, ou les causes de la guerre de 14 ».
Je pense d’abord me débarrasser de cet assaillant sans munitions : « Plaisantin morveux, prof ? Si vous êtes prof dans la vie civile, ça ne m'étonne pas, ils connaissent rien. Ensuite à ce point de nullité (vous ne savez même pas à qui vous parlez ni ne connaissez les livres que j'ai écrit sur le sujet c'est une question d'analyse politique et de conviction de classe. Comme les autres trolls de cette liste vous n'êtes pas du même bord que moi. Passez votre chemin mon pauvre ». Ma balle est passée au-dessus de sa tête, encore vivant mais lui me tire dessus sans ménagement un énorme projectile qui me fait chuter, se dévoilant pourtant : « Bien sur, c'est connu, à la fac on n'apprend rien, à Normale Sup non plus. L'Allemagne des années 20 connait un boom sans précédent; l'hyper inflation de 1923 est une manoeuvre des allemands pour démontrer qu'ils ne peuvent payer les réparations; au passage cela va ruiner les rentiers (ça doit vous plaire ça, pauvre taré stalinien). L'Allemagne en 1918 est au bord de l'effondrement; Hindenburg et Luddendorf vont faire pression sur l'empereur pour obtenir un armistice avant l'invasion du territoire, ce qui permettra ensuite d'entretenir le mythe de l'Allemagne invaincue et du coup de poignard dans le dos. Mais vous êtes trop stupide et englué dans l'idéologie pour utiliser la masse grisâtre qui vous sert de cerveau ».
A terre et saignant je trouve la force de répondre, bien que ma voix ne porte plus loin : « Réponse du pauvre taré de stalinien au pauvre taré de facho: 1. je ne suis pas stalinien et ne l'ai jamais été, taré c'est possible car je ne suis pas seul juge, 2. tout ce que vous dites est faux, faux historiquement et vous êtes incapable de démontrer quoi que ce soit à part insulter. Donc basta le beauf nationaliste! 3. merci (et adieu) à tous ceux qui ont témoignés ici contre les chauvins sur les meurtres sur les terrains de la boucherie fratricide. Merci à Kubrick et au réalisateur italien des "hommes contre". Et merci à tous ceux qui, en passant, vont chier sur la tombe de ce taré de Mangin, et des autres tarés à galons qui ont enrichis leurs familles, lesquelles n'ont pas encore remboursé l'indu salaire des mercenaires impunément gagnés dans le sang de milliers de pauvres prolétaires et paysans ».
Le caporal Pete avait surgi à son tour et se proposait de m’achever avec son lance-grenades : « Bof. "1. une puissance peut être très puissante mais se trouver étranglée par la concurrence des autres, sinon comment expliquez-vous la nécessité de recourir à la guerre?". Le militarisme belliqueux de l'Allemagne impériale n'avait pas "besoin" de déclencher une guerre, il souhaitait la guerre. Le jeu des alliances lui en donna le prétexte. "2. la défaite en 1918 n'en est pas une et avive le désir de revanche national, et vous faites le sourd (par chauvinisme aveugle?)". La défaite de 18 est réelle, la contre offensive sur la Marne condamne une armée allemande exsangue face à une entente galvanisée par l'arrivée des troupes américaines. L'erreur stratégique des alliés est d'avoir accepté l'armistice trop tôt et ne pas avoir concrétisé leur victoire par une occupation. Hitler put ensuite construire le mythe de l'armée invaincue, trahie par l'arrière. En 14, c'est l'aristocratie et non la bourgeoisie allemande qui appelle la guerre de ses voeux. Ce n'est ni le Traité de Versailles, archi édulcoré par l'intervention de Wilson, ni l'éphémère occupation de la Ruhr qui ruinent l'économie allemande. Et ce n'est pas cette crise économique qui est seule responsable de l'avènement de l'abjection nazie. C'est l'Allemagne et le peuple allemand qui portent l'écrasante responsabilité de l'émergence de cette monstruosité ».
J’avais répondu entretemps le jeudi soir à Pete pour sa réponse argumentée : « contrairement à fredebel incapable de démontrer quoi que ce soit , vous avez fait 'effort d'argumenter. Je vous en remercie. L'analyse des causes de 14-18 reste très disputée selon la vision que chacun a des classes, et sur ce plan il ne s'agit plus de simple connaissance mais de conviction politique. Il n'y a pas d'historien neutre vous en conviendrez, et personne, même les peigne-zizis comme vous et moi, n'est propriétaire de l'histoire et des histoires de l'histoire. Je me permettrai de vous répondre (amicalement sur 3 points) 1. sur la non défaite de l'Allemagne, il n'y a pas d'erreur stratégique des alliés, ils se refusent à rendre exsangue l'armée allemande because l'insurrection de novembre du prolétariat berlinois a mis fin à la guerre mondiale (comme vous ne l'avez point appris à l'école), il faut donc laisser les armes et les lance-flammes à la bourgeoisie teutonne pour qu'elle massacre Rosa Luxemburg et des milliers d'ouvriers allemands en insurrection. 2. Ce sont les généraux allemands qui demandent à Hitler de faire la propagande pour la théorie du coup de poignard intérieur par les juifs (les militaires n'ont pas signé l'armistice mais fait signer par leur ministre civil juif) et je vous rappelle que Ford finançait le parti nazi au début (mais lisez mon book au ed Spartacus: "le nazisme son ombre sur le siècle" qui dépoussière pas mal de bobards "antifascistes" de salon.
3. je ne suis pas OK avec vous (ni avec Mayer) sur la seule volonté de guerre de l'aristocratie allemande, c’est bien la bourgeoisie allemande qui est aux commandes désormais et qui tirera les ficelles, à l'occasion de la répression des spartakistes si vous voulez. Enfin la culpabilisation du peuple allemand est une énorme connerie, encouragée par tous les nationalismes français comme nationalisme juif. J'ai toujours combattu cette ignominie typiquement bourgeoise pour dériver les responsabilités. Bonne soirée ».
Le revanchard Victoire qui traine dans les parages, qui me croit mort, alors que je fais semblant de dormir face au nombre de mes assaillants, me chuchote l’air menaçant : « On va vous mettre au rationnement et encore, sans tickets. En 1949, la France était encore aux tickets de rationnement alors qu'en RFA, ils avaient déjà l'électricité dans tous les foyers. La ville de Brest totalement détruite par les nazis en 1940 n'a pas été reconstruite comme l’Allemagne, avec quel argent après 70 ANS de dictature ».
Lorsque l’infirmier de la croix rouge me relève la tête, haletant je murmure : « Je ne répondrai plus à tous ces trolls chauvins et chauvines qui perpétuent les mensonges bien franchouillards, certifiés anti-boches et anti-casque à pointe et qui étaient même pas nés ni à naître. Je vous signale quand même qu'il existe des photos et films des villes allemandes bombardées, une razzia comme à Hiroshima et que ça leur faisait une belle jambe d'avoir l'électricité (et enfin que 6 millions d'allemands ont été tués). La guerre est un malheur pour tous les peuples, et on ne peut pas quantifier la douleur, mais une chose est sûre, tous ceux qui cherchent à atténuer la responsabilité de toutes les bourgeoisies en lice, font partie des ennemis du prolétariat international. »
Le fier major Fredebel surgit à nouveau dans mon dos, baïonnette au clair, et sans égard pour le grand blessé que je suis devenu : « Resalut pauvre taré. "L'analyse des causes de 14-18 reste très disputée": non, c'est clairement établi; les 2 alliances (triple alliance et triple entente) ont été entrainées par la volonté de l'Autriche Hongrie de s'étendre au sud, contre la volonté des russes et des français, et le fonctionnement normal des traités. "Il n'y a pas d'historien neutre": si, les vrais, pas des théoriciens idéologues comme vous "la non défaite de l'Allemagne": en 1918, l'Allemagne est exsangue, et ne peut plus approvisionner son armée; on le voit à la dégradation du matériel; la puissance économique des Etats Unis rend leur victoire impossible; ce qui n'exclut d'ailleurs pas qu'on ait aidé les restes de l'armée allemande à écraser les spartakistes "l'insurrection de novembre du prolétariat berlinois a mis fin à la guerre mondiale": Non; Hindenburg pousse le Kaiser à un armistice avant l'effondrement complet de l'armée et l'invasion du territoire; l'insurrection communiste sera écrasée sans difficulté. "Ce sont les généraux allemands qui demandent à Hitler de faire la propagande pour la théorie du coup de poignard intérieur par les juifs": cette thèse du coup de poignard dans le dos apparaît dès 1919; et à l'origine l'Etat major allemand se méfie d'Hitler
"c'est bien la bourgeoisie allemande qui est aux commandes désormais et qui tirera les ficelles": Non, c'est Hitler, qui aura l'habileté d'utiliser tant les grandes sociétés allemandes que les aspirations du peuple allemand à la revanche; jusqu'en 1940, voire 42, le peuple allemand applaudit aux succès d'Hitler" nationalisme juif": vous n'êtes donc qu'un antisémite; nationalisme israelien si vous voulez; nationalisme juif, ça ne veut rien dire en Histoire. L'histoire idéologique, qu'elle soit d'extrême gauche ou d'extrême droite, est de l'idéologie, pas de l'histoire. »
La capitaine Jellyrolmorton tape amicalement, sur l’épaule de Fredebel, se plaçant devant lui : « Hempel, donne dans la fantaisie et sa capacité à déformer les choses est impressionnante. Ceci étant bien que tu sois plus près des faits, tu as des interprétations, certes distrayantes, mais elles aussi fantaisistes ».
Je ressors mon vieux fusil rouillé d’Octobre rouge cachée sous mes couvertures ensanglantées: « bye éternel lycéen formaté feldwebell ! Je ne vois toujours pas pourquoi et qui te permet de me traiter de taré et d'antisémite. C'est comme çà que tu parles à tes élèves quand ils contestent tes récitations idéologiques? C'est courageux par mail, mais si j'étais en face de toi petit con, tu ne me parlerais pas ainsi. OK? Je fais encore l'effort de relativiser tes énormités lycéennes: 1. lorsque (enfin) tu fais l'effort d'argumenter, en assurant d'abord détenir la vérité (c'est à dire ce que tu as ingurgité à l'école bourgeoise) tu nous sors une ânerie à faire pouffer les ouvriers du bâtiment: il y aurait des historiens neutres! (tu dois croire aussi en dieu) 2. Peu m'importe l'état de l'armée allemande, une guerre en réel ce n'est pas la bataille navale à laquelle tu jouais petit garçon, c'est TOUJOURS un rapport de forces entre classes (la bourgeoisie envoie la plus grande classe de la nation au sacrifice pour les marchands de canon) et n'est pas idiote au point de supposer qu'il n'y aura pas des crosses en l'air d'abord... Tu n'a pas réfléchi, pauvre diplômé à la phrase que tu récites "Hindenburg pousse le kaiser à l'armistice avant l'effondrement complet de l'armée", que ce n'est pas spécialement dû aux échecs sur le Front militaire mais sur le "front intérieur" (merci en tout cas de reconnaître que les armées alliées ont donné un bon coup de main à la répression des spartakistes, et cela fout en l'air tes arguties de lycéen cultivé). Le petit lycéen formaté par l'école de la république bourgeoise (très sectaire) ignore que Hidenburg comme tous les chefs de guerre est au courant des insubordinations dans l'armée depuis 1917, et que le plus important - ce que vous tous sur ce forum avez outrageusement oublié comme notre pauvre lycéen éternel: CONTINUER LA GUERRE OUVRAIT LA VOIE A LA GENERALISATION DE LA REVOLUTION COMMENCEE EN RUSSIE!!!! 3. Nous n'avons pas eu les mêmes lectures, moi c'est Ian Kershaw et d'autres plutôt assez proches de la réalité et assez connus. Mais avec ta tentative de démonstration professorale (et autoritaire) tu nous démontres par devers toi que ce n'est plus ici question de connaissance, lectures, etc. mais jugeote et parti pris. Et tu nous révèles que tu te situes pleinement dans l'interprétation mensongère bourgeoise qui:
- exalte plus ou moins les généraux sanglants de part et d'autre, ce n'est qu'une bataille entre "grands chefs" et les pions n'existent pas,
- fait croire que les généraux allemands n'étaient pas antisémites (ce qui est totalement faux comme l'ont montré Arno Mayer et Kershaw) et Kershaw montre que malgré leur méfiance du début ils libèrent vite Hitler de ses obligations militaires afin de pouvoir déployer la propagande nationaliste en civil,
- nous ressort l'argutie de la culpabilité du peuple allemand (argument typique des nationalistes américains et juifs); la "revanche du peuple allemand" est une invention repiquée à tes professeurs, et tu perpétues le mensonge: en disant qu'il n'y avait pas de misère en Allemagne dans les années 1920 (faut le faire!) laquelle va atteindre les 6 millions de chômeurs dans les 30, en passant sous silence que la "revanche du peuple allemand" avait échoué: des années de grèves et luttes insurrectionnelles écrasées avant que le militarisme (aidé par les politiques opportunistes du stalinisme en Allemagne de l'IC dégénérée). On t'as bourré le mou dans ta famille ou a la fac avec cette ânerie de culpabilité du peuple allemand.
4. Enfin comble de ta soumission àl'idéologie démocrate bourgeoise dominante dans l'enseignement de l'histoire tu es choqué par ma formule "nationalisme juif" qui n'est pas dans les livres d'histoire, ah ah, qui ne sont en effet pas fait pour réfléchir mais pour régurgiter. Je t'explique: le nationalisme juif c'est l'idéologie très commune et pas du tout cosmopolite qui se cache derrière le communautarisme juif, et qui sert de ratatouille à tous nos antifascistes de salon pour évacuer encore la question des classes sociales, qui se conclut par l'amplification du victimisme juif et du particularisme juif (qui arrangea bien aussi la bourgeoisie US qui ne mena jamais campagne pour sauver autant les juifs que les prolétaires européens during 5 ans) en 39-45, lequel permet d'éliminer la classe ouvrière, principale victime reconnue du premier carnage mondial... mais bon tu objecteras qu'elle n'avait qu'à se lever contre cette 2e guerre comme elle l'avait fait en Russie et en Allemagne à la barbe des putes de généraux que tu vénères (t'es copain avec Venner?). En conclusion, l'oublie de l'utilisation idéologique de l'histoire dans ton éducation et dans ton environnement médiatique de tous les jours, fait que tu es tombé dedans et que tu ne peux plus que te comporter comme un sergent recruteur de celle-ci dans ton rapport avec tes amis, tes voisins, tes éventuels correspondants sur le web. Je te plains ».
L’adjoint du capitaine Fredevel, Jellyrollmorton me tire une autre balle : « Que voilà des théories pour le moins vaseuses…..et plus qu’approximatives. Ta théorie sur la non invasion de l’Allemagne est amusante. Celle des généraux allemands demandant des 1919 à Hitler de mettre en avant la théorie du coup de poignard dans le dos, alors qu’Hitler en 1919 n’était RIEN, est fantaisiste. Si tout ton book est de cet acabit, l’on n’est pas fauché ». Je ne vois pas surgir le soldat Emman, ancien membre de l’amicale stalinienne aux armées, qui me poignarde rageusement dans le dos en me traitant de Brontosaure: « Brontosaure ! "La bourgeoisie tire les ficelles", "ignominie bourgeoise". Le florilège habituel et daté de ces thèses infra-marxistes . C'est la fameuse Histoire ou l'on demande aux faits de confirmer une "théorie". Les invectives n'inspirent guère confiance dans le sérieux de "l'historien". Es tu un Hitléro-trotskiste, ou un pathétique internaute petit bourgeois décadent qui entretien sur la toile l'illusion d'une révolution dématérialisée? Tu ne sais pas que le Grand Kapital a confisqué et détourné les forces révolutionnaires dans d'infantiles et immatures disputes».
Je finis par agoniser complètement, glissant dans un dernier soupir : « quelle bande de pauvres connards… ».
jeudi 30 septembre 2010
LA GREVE GENERALE CETTE COQUILLE VIDE POUR AGITES GAUCHISTES (telle que en Espagne hier)
L’aspect massivement moutonnier de la « grève générale » qui s’est déroulée hier en Espagne n e doit pas cacher une réelle inquiétude plus qu’une colère impulsive. On ne peut pas incriminer les prolétaires de suivre à chaque fois en chantant les processions syndicales, il n’y a pas d’alternative dans leur tête, ni dans un changement de gouvernement, ni dans une hypothétique révolution à court terme. Les syndicats avaient joué profil bas, eux qui représentent 16 % des salariés espagnols, avaient déclaré craindre une faible mobilisation. Et si on boquait tout en même temps en France et en Espagne où les attaques sont les mêmes contre la classe ouvrière ? On pourrait s’inspirer du commentaire suivant (si plein d’illusions pourtant) sur le blog Sarkofrance de Marianne :
« Pour la grève, mais la vraie »
Posted on 27 septembre 2010 by sarkofrance
Il est difficile de comprendre pourquoi certaines organisations syndicales n’appellent qu’à des mouvements sporadiques tous les 15 jours.
1. Face à une contre-réforme de grande ampleur, il faut un mouvement qui dure et perturbe.
2. Sarkozy répète depuis juin dernier que l’affaire est pliée. Il faut donc, encore une fois, un mouvement qui dure et perturbe.
3. La bataille de l’opinion est gagnée : cette réforme est impopulaire. Au sein du clan sarkozyen, on pense que les Français sont résignés. Il n’y a plus rien à perdre à provoquer un blocage des transports, des écoles, des lycées.
Alors pourquoi ? Pourquoi appeler à deux nouvelles journées isolées, les 2 et 12 octobre ?
Il est peu probable qu’une grève générale parvienne à s’imposer. Faire grève coûte de l’argent. Et mobiliser jusqu’à 3 millions de personnes les 7 et 23 septembre, deux ans après le déclenchement de la pire récession économique des 70 dernières années était déjà une belle réussite. Mais on peut imaginer des grèves tournantes : l’ile-de-France d’abord, la région PACA ensuite, etc; ou bien les transports publics, puis l’éducation, etc… Plus drôle, il faudrait trouver comment bloquer le centre de Paris, près de l’Elysée : une manifestation par jour, rue du Faubourg Saint-Honoré; qu’importe si elle n’est pas fournie; l’idée est d’encombrer. Face à un gouvernement autiste, il faut de la guérilla moderne »(*).
Franchement j’ai envie de dire « espéranza tchi tchi tchi » comme on dit en Espagne. Tout est ficelé par les organes gouvernementaux pour l’instant. Et preuve du marasme politique il n’y a pas de parti communiste ni d’organismes révolutionnaires à la hauteur, puisque pour l’instant la classe ouvrière n’est pas à la hauteur de la riposte nécessaire. Dans cette phase de la crise systémique la classe n’a pas les moyens ni une réelle volonté de déborder les syndicats, car la tâche est immense. Déborder les syndicats dans les années 60 et 70 ne signifiait pas la révolution au bout mais de sérieuses secousses et des possibilités de négociations. Si classe débordait les syndicats en ce moment cela signifierait qu’elle serait prêter à la confrontation directe avec des Etats forts, et à engager un combat majeur et risqué, des confrontations avec des morts, qui veut aller au casse-pipe en ce moment ? (qu’en pensent nos camarades espagnols ?).
Récit des dépêches AFP :
« Piquets devant les usines, files d'attente aux arrêts de bus, kiosques vides faute de journaux : l'Espagne a vécu au ralenti, mercredi, la première grève générale de l'ère Zapatero. Les syndicats se sont empressés de saluer l'importance de la mobilisation, contrebalançant les appels au calme du gouvernement. Pour le secrétaire général de l'UGT (Union générale des travailleurs), Candido Mendez, la grève contre une réforme du marché du travail déjà en vigueur a été "un succès de participation et un succès démocratique", et elle devrait entraîner "une rectification en profondeur de la politique du gouvernement". D'après l'organisation syndicale, la grève était suivie "à plus de 70 %" et par plus de dix millions de salariés dans le pays, voire à 100 % dans des secteurs comme la sidérurgie, l'énergie et les services de propreté.
De son côté, le gouvernement a assuré de "l'absolue normalité" de la journée avec des services minimum respectés, tout en cherchant à jouer la modération avec les syndicats. "Je salue la responsabilité avec laquelle la grève est suivie", a déclaré le ministre du travail, Celestino Corbacho, relevant que les services minimum étaient respectés à 98 %. Les centrales CCOO (Confédération syndicale des commissions ouvrières) et UGT avaient accepté de garantir, pour la première fois, des services minimum dans les transports, avec par exemple au moins 20 % des vols internationaux et 25 % des trains de banlieue.
Dans l'ensemble du pays, plus d'une vingtaine de personnes ont été blessées lors des heurts entre policiers et grévistes aux abords d'usines, et la police a procédé à une soixantaine d'arrestations. A Barcelone, des affrontements ont eu lieu entre policiers et militants d'extrême gauche "anti-système" en marge de la grève. (cf. article du Monde)
Les gauchistes espagnols sont contents, il y a eu du baston. Les gauchistes français en redemandent (des mouvements sporadiques bien encadrés) pour le printemps. Exemple de commentaire : Piquets devant les usines, files d'attente aux arrêts de bus, kiosques vides faute de journaux: l'Espagne a vécu au ralenti, mercredi, la 1ère grève générale de l'ère Zapatero. Les mobilisations en Europe contre l'austérité iront crescendo, je pense. Mais sa vigueur maximale sera atteinte vers le printemps... À samedi, tous dans nos rues! »
C’est pourtant sans lendemain comme en France, pure cocote minute débridée une journée. 72 % des personnes interrogées en Espagne pensent que, même si la grève est un succès, le gouvernement ne reviendra pas sur sa politique. On se croirait en terre sarkozienne…
(*) bilbonotry |28 septembre 2010 , va dans le même sens : « Comme disaient des jeunes en marge de la manif du 7, ce n’est effectivement pas entre République et Nation qu’il faut manifester, ça ne gêne personne, ça fait juste mousser les syndicats. C’est devant l’Assemblée Nationale, le Sénat, pendant les votes ou devant l’Elysée histoire de leur mettre la pression.
UN TEMOIGNAGE DE PROVINCE ASSEZ PROFOND DE LUCIDITE
"Manif quand tu nous prends..."
Salut Jean-louis,
J'étais à la manif à A... la semaine dernière, les gens étaient à la fois déterminés et timides, comme s'ils craignaient d'aller trop loin ou d'être déraisonnables (peur de parler trop fort, de se faire remarquer...) La confusion était complète à la fin, quand chacun avait envie de se rapprocher d'un noyau détenant le porte-voix, pour décider de la suite du mouvement, Sur la grande place de l'hôtel de ville chacun faisait son petit pas de danse et s'approchait tout en s'éloignant, chacun trouvait une excuse pour cacher sa lassitude et sa crainte d'aller plus loin (l'angoisse des acouphènes à la vue du porte-voix, la faim car treize heures tapait au clocher de l'église Saint-Trophisme, le désir car le magasin promod déstockait). Ceux qui ont voulu se resserrer sont vite retombés dans un discours de propagande pro-syndicat ou pro-NPA.
Il parait effectivement y avoir une grande lassitude chez les gens, et ces organismes syndicaux ou ces partis (qui communiquent plus qu'ils ne communient) sont perçus comme devant tenir des rôles et doivent tenir tel discours ou séduire en employant tel ou tel terme, faire semblant. S'ils voulaient vraiment, ils mettraient les routiers dans le coup, appeleraient les étudiants et l'affaire serait réglée. Il y a comme une retenue, comme si déjà les gens savaient qu'ils ne pourraient plus compter sur un mouvement global et collectif, comme si tout ceci n'était qu'un folklore, on va à la manif pour satisfaire sa conscience, se dire qu'on l'aura fait, en vain.
Car dans le fond chacun sait qu'il devra bientôt, déjà, se défendre seul.
Mon beau-frère est cheminot, maintenant à la retraite. En 1995, il avait participé au jupéthon et ce n'était vraiment pas la même chanson. A l'époque, je n'avais pas manifesté car je venais de trouver mon premier emploi sérieux après ma première expérience de chômage au sortir de mes études. Lui manifestait à grands coups de tambour dans les rues de Strasbourg et il était passé sous mon bureau parmi un cortège bruyant et fougueux (la pression était réelle, virile, les manifestants s'adressaient à Jupé d'homme à homme). J'étais descendu le voir et il m'avait fait une leçon, tout en continuant à frapper sur son tambour, son visage crispé, convaincu. Sa détermination et celles de ceux qui l'accompagnaient étaient terribles, mais en fait, si on y regarde bien, il aura surtout sauver ses avantages à lui en défendant un groupe éphémère. L'intérêt général et l'intérêt privé pouvaient alors encore se confondre afin de donner une force au mouvement, ce qui paraît ne plus être le cas aujourd'hui (d'où ce manque de conviction réelle). Peut-être l'effet de la fausse conscience (Cf le psychiatre Jospeh Gabel), une conscience créée de toute pièce, ou bien la considération d'une nouvelle réalité, une forme de sagesse... Mais c'est surtout l'absence de parole, d'un discours contradictoire qui soit constructif, qui propose autre chose (comment contredire une sincérité aussi talentueuse que celle d'un Jean-François Copé, quand il dit que ça ne l'amuse pas d'aller expliquer aux français qu'ils vont devoir travailler plus longtemps, peut-être l'idée réelle que cachait le slogan travailler plus...)
Les gens sont pris entre deux feux, en même temps ils ne peuvent pas s'opposer efficacement et ils n'ont pas la possibilité de défendre un point de vue différent (hormis la simple opposition). La seule que j'ai personnellement entendue, c'est à dire que quelque part ellle s'est rendue audible (ce que n'ont pas fait les autres) est Ségolène Royal, or même ceux qui étaient d'accord avec elle sur le fond la critiquent. Sinon, un grand vide, Aubry semble réciter sa leçon et pêche par opportunisme timoré. Toujours cette retenue face à la fatalité, une réalité construite de toute pièce mais à laquelle tous se réfèrent (quand chacun sait qu'il devra s'en tirer seul, l'expression "partage des richesses" vient se heurter à une contradiction interne, car s'en tirer seul, c'est espérer un jour avoir assez de pognon pour se sentir indépendant des autres, ces autres que l'on voit s'éloigner sur la pointe des pieds). Le système se fabrique de lui-même.
Ce qui n'est pourtant pas normal, c'est la petite grand-mère qui touche le minimum vieillesse et compte ses portions de vache qui rie quand elle s'approche de la caisse du monoprix. Elle ne pourra jamais créer une société qui lui permettra de faire fortune, et le loto je pense qu'elle n'y croit plus.
Voilà, j'espère que vous allez bien, on avait dit qu'on ferait un petit bilan de la journée du 23, il y avait comme une gêne à être ensemble, et la question en substance était bien celle-ci : qu'est-ce qu'on fait là ensemble ? Une question que l'on retrouve sans doute partout.
A bientôt,
Vincent
« Pour la grève, mais la vraie »
Posted on 27 septembre 2010 by sarkofrance
Il est difficile de comprendre pourquoi certaines organisations syndicales n’appellent qu’à des mouvements sporadiques tous les 15 jours.
1. Face à une contre-réforme de grande ampleur, il faut un mouvement qui dure et perturbe.
2. Sarkozy répète depuis juin dernier que l’affaire est pliée. Il faut donc, encore une fois, un mouvement qui dure et perturbe.
3. La bataille de l’opinion est gagnée : cette réforme est impopulaire. Au sein du clan sarkozyen, on pense que les Français sont résignés. Il n’y a plus rien à perdre à provoquer un blocage des transports, des écoles, des lycées.
Alors pourquoi ? Pourquoi appeler à deux nouvelles journées isolées, les 2 et 12 octobre ?
Il est peu probable qu’une grève générale parvienne à s’imposer. Faire grève coûte de l’argent. Et mobiliser jusqu’à 3 millions de personnes les 7 et 23 septembre, deux ans après le déclenchement de la pire récession économique des 70 dernières années était déjà une belle réussite. Mais on peut imaginer des grèves tournantes : l’ile-de-France d’abord, la région PACA ensuite, etc; ou bien les transports publics, puis l’éducation, etc… Plus drôle, il faudrait trouver comment bloquer le centre de Paris, près de l’Elysée : une manifestation par jour, rue du Faubourg Saint-Honoré; qu’importe si elle n’est pas fournie; l’idée est d’encombrer. Face à un gouvernement autiste, il faut de la guérilla moderne »(*).
Franchement j’ai envie de dire « espéranza tchi tchi tchi » comme on dit en Espagne. Tout est ficelé par les organes gouvernementaux pour l’instant. Et preuve du marasme politique il n’y a pas de parti communiste ni d’organismes révolutionnaires à la hauteur, puisque pour l’instant la classe ouvrière n’est pas à la hauteur de la riposte nécessaire. Dans cette phase de la crise systémique la classe n’a pas les moyens ni une réelle volonté de déborder les syndicats, car la tâche est immense. Déborder les syndicats dans les années 60 et 70 ne signifiait pas la révolution au bout mais de sérieuses secousses et des possibilités de négociations. Si classe débordait les syndicats en ce moment cela signifierait qu’elle serait prêter à la confrontation directe avec des Etats forts, et à engager un combat majeur et risqué, des confrontations avec des morts, qui veut aller au casse-pipe en ce moment ? (qu’en pensent nos camarades espagnols ?).
Récit des dépêches AFP :
« Piquets devant les usines, files d'attente aux arrêts de bus, kiosques vides faute de journaux : l'Espagne a vécu au ralenti, mercredi, la première grève générale de l'ère Zapatero. Les syndicats se sont empressés de saluer l'importance de la mobilisation, contrebalançant les appels au calme du gouvernement. Pour le secrétaire général de l'UGT (Union générale des travailleurs), Candido Mendez, la grève contre une réforme du marché du travail déjà en vigueur a été "un succès de participation et un succès démocratique", et elle devrait entraîner "une rectification en profondeur de la politique du gouvernement". D'après l'organisation syndicale, la grève était suivie "à plus de 70 %" et par plus de dix millions de salariés dans le pays, voire à 100 % dans des secteurs comme la sidérurgie, l'énergie et les services de propreté.
De son côté, le gouvernement a assuré de "l'absolue normalité" de la journée avec des services minimum respectés, tout en cherchant à jouer la modération avec les syndicats. "Je salue la responsabilité avec laquelle la grève est suivie", a déclaré le ministre du travail, Celestino Corbacho, relevant que les services minimum étaient respectés à 98 %. Les centrales CCOO (Confédération syndicale des commissions ouvrières) et UGT avaient accepté de garantir, pour la première fois, des services minimum dans les transports, avec par exemple au moins 20 % des vols internationaux et 25 % des trains de banlieue.
Dans l'ensemble du pays, plus d'une vingtaine de personnes ont été blessées lors des heurts entre policiers et grévistes aux abords d'usines, et la police a procédé à une soixantaine d'arrestations. A Barcelone, des affrontements ont eu lieu entre policiers et militants d'extrême gauche "anti-système" en marge de la grève. (cf. article du Monde)
Les gauchistes espagnols sont contents, il y a eu du baston. Les gauchistes français en redemandent (des mouvements sporadiques bien encadrés) pour le printemps. Exemple de commentaire : Piquets devant les usines, files d'attente aux arrêts de bus, kiosques vides faute de journaux: l'Espagne a vécu au ralenti, mercredi, la 1ère grève générale de l'ère Zapatero. Les mobilisations en Europe contre l'austérité iront crescendo, je pense. Mais sa vigueur maximale sera atteinte vers le printemps... À samedi, tous dans nos rues! »
C’est pourtant sans lendemain comme en France, pure cocote minute débridée une journée. 72 % des personnes interrogées en Espagne pensent que, même si la grève est un succès, le gouvernement ne reviendra pas sur sa politique. On se croirait en terre sarkozienne…
(*) bilbonotry |28 septembre 2010 , va dans le même sens : « Comme disaient des jeunes en marge de la manif du 7, ce n’est effectivement pas entre République et Nation qu’il faut manifester, ça ne gêne personne, ça fait juste mousser les syndicats. C’est devant l’Assemblée Nationale, le Sénat, pendant les votes ou devant l’Elysée histoire de leur mettre la pression.
UN TEMOIGNAGE DE PROVINCE ASSEZ PROFOND DE LUCIDITE
"Manif quand tu nous prends..."
Salut Jean-louis,
J'étais à la manif à A... la semaine dernière, les gens étaient à la fois déterminés et timides, comme s'ils craignaient d'aller trop loin ou d'être déraisonnables (peur de parler trop fort, de se faire remarquer...) La confusion était complète à la fin, quand chacun avait envie de se rapprocher d'un noyau détenant le porte-voix, pour décider de la suite du mouvement, Sur la grande place de l'hôtel de ville chacun faisait son petit pas de danse et s'approchait tout en s'éloignant, chacun trouvait une excuse pour cacher sa lassitude et sa crainte d'aller plus loin (l'angoisse des acouphènes à la vue du porte-voix, la faim car treize heures tapait au clocher de l'église Saint-Trophisme, le désir car le magasin promod déstockait). Ceux qui ont voulu se resserrer sont vite retombés dans un discours de propagande pro-syndicat ou pro-NPA.
Il parait effectivement y avoir une grande lassitude chez les gens, et ces organismes syndicaux ou ces partis (qui communiquent plus qu'ils ne communient) sont perçus comme devant tenir des rôles et doivent tenir tel discours ou séduire en employant tel ou tel terme, faire semblant. S'ils voulaient vraiment, ils mettraient les routiers dans le coup, appeleraient les étudiants et l'affaire serait réglée. Il y a comme une retenue, comme si déjà les gens savaient qu'ils ne pourraient plus compter sur un mouvement global et collectif, comme si tout ceci n'était qu'un folklore, on va à la manif pour satisfaire sa conscience, se dire qu'on l'aura fait, en vain.
Car dans le fond chacun sait qu'il devra bientôt, déjà, se défendre seul.
Mon beau-frère est cheminot, maintenant à la retraite. En 1995, il avait participé au jupéthon et ce n'était vraiment pas la même chanson. A l'époque, je n'avais pas manifesté car je venais de trouver mon premier emploi sérieux après ma première expérience de chômage au sortir de mes études. Lui manifestait à grands coups de tambour dans les rues de Strasbourg et il était passé sous mon bureau parmi un cortège bruyant et fougueux (la pression était réelle, virile, les manifestants s'adressaient à Jupé d'homme à homme). J'étais descendu le voir et il m'avait fait une leçon, tout en continuant à frapper sur son tambour, son visage crispé, convaincu. Sa détermination et celles de ceux qui l'accompagnaient étaient terribles, mais en fait, si on y regarde bien, il aura surtout sauver ses avantages à lui en défendant un groupe éphémère. L'intérêt général et l'intérêt privé pouvaient alors encore se confondre afin de donner une force au mouvement, ce qui paraît ne plus être le cas aujourd'hui (d'où ce manque de conviction réelle). Peut-être l'effet de la fausse conscience (Cf le psychiatre Jospeh Gabel), une conscience créée de toute pièce, ou bien la considération d'une nouvelle réalité, une forme de sagesse... Mais c'est surtout l'absence de parole, d'un discours contradictoire qui soit constructif, qui propose autre chose (comment contredire une sincérité aussi talentueuse que celle d'un Jean-François Copé, quand il dit que ça ne l'amuse pas d'aller expliquer aux français qu'ils vont devoir travailler plus longtemps, peut-être l'idée réelle que cachait le slogan travailler plus...)
Les gens sont pris entre deux feux, en même temps ils ne peuvent pas s'opposer efficacement et ils n'ont pas la possibilité de défendre un point de vue différent (hormis la simple opposition). La seule que j'ai personnellement entendue, c'est à dire que quelque part ellle s'est rendue audible (ce que n'ont pas fait les autres) est Ségolène Royal, or même ceux qui étaient d'accord avec elle sur le fond la critiquent. Sinon, un grand vide, Aubry semble réciter sa leçon et pêche par opportunisme timoré. Toujours cette retenue face à la fatalité, une réalité construite de toute pièce mais à laquelle tous se réfèrent (quand chacun sait qu'il devra s'en tirer seul, l'expression "partage des richesses" vient se heurter à une contradiction interne, car s'en tirer seul, c'est espérer un jour avoir assez de pognon pour se sentir indépendant des autres, ces autres que l'on voit s'éloigner sur la pointe des pieds). Le système se fabrique de lui-même.
Ce qui n'est pourtant pas normal, c'est la petite grand-mère qui touche le minimum vieillesse et compte ses portions de vache qui rie quand elle s'approche de la caisse du monoprix. Elle ne pourra jamais créer une société qui lui permettra de faire fortune, et le loto je pense qu'elle n'y croit plus.
Voilà, j'espère que vous allez bien, on avait dit qu'on ferait un petit bilan de la journée du 23, il y avait comme une gêne à être ensemble, et la question en substance était bien celle-ci : qu'est-ce qu'on fait là ensemble ? Une question que l'on retrouve sans doute partout.
A bientôt,
Vincent
mardi 28 septembre 2010
UN AIR DE DEJA VU
(Voici quelques bonnes feuilles de mon prochain ouvrage : « L’histoire des trahisons syndicales »
Nous allons nous livrer aujourd’hui à une étude comparative des grèves de 1995, mouvement social (bien que mitigé) depuis 1968, avec les Journées d’Action (JA) « saute-moutons » comme disent les gauchistes critiques qui sautent pourtant toujours et en même temps que les bonzes sur les « moutons » salariés lors des ce ridicules promenades programmées comme les fêtes religieuses. Nous verrons que, contrairement à ce que croient les plus naïfs, IL N’Y EXISTAIT PAS UNE TELLE EMPRISE DU BARNUM SYNDICAL. Mais derrière le « tous ensemble », bien des corporatismes et des félonies qui ne peuvent pas être mise sur le seul dos des bureaucraties syndicales.
Vous verrez vous-mêmes toutes les différences qui sautent aux yeux à la lecture : les événements historiques se reproduisant toujours deux fois comme vous savez…
Une petite chronologie d’abord pour montrer que la force de protestation du mouvement ne partait pas des états-majors syndicaux comme cette année depuis janvier. Le mouvement ne s’était pas développé comme une suite des balades orchestrées aux dates choisies par les états-majors, et suffisamment éloignées pour évite l’effet boule de neige. On comptera au total 6 grandes journées d’action et le mouvement aboutira au retrait du projet gouvernemental ; les cheminots se seront farci trois semaines de grève.
10 octobre 1995 : grève massive de la fonction publique ;
15 octobre 1995 : grève SNCF ;
14 mai 1995 : manifs syndicales contre la réforme de la Sécurité Sociale ;
Novembre 1995 : grèves dans les universités ;
15 novembre 1995 : annonce du plan Juppé : porter les annuités d’ancienneté au travail de 37,5 à 40 années pour les salariés de la fonction publique ; la CFDT, nombre d’écrivains et journalistes, et une partie du PS soutiennent le plan ;
24 novembre 1995 : la grande JA est massive mais les cheminots – du fait de leur expérience non oubliée de 1986 – reconduisent subitement la grève au grand dam des dirigeants syndicaux ;
27 novembre 1995: la RATP et la Poste rejoignent les cheminots dans la grève ;
28 novembre 1995 : réaction immédiate à ce qui s’est passé la veille, les appareils syndicaux jouent la division, la CFDT est absente des manifs.
3-4 décembre 1995 : débat flou et ampoulé sur la grève générale au congrès de la CGT.
4 décembre 1995 : boycott par la plupart des syndicats cheminots de la commission gouvernementale pour adapter le régime de retraite ;
5 décembre 1995 : JA
11 décembre 1995 : le Premier ministre Juppé recule ;
12 décembre 1995 : JA, 2 millions de manifestants ;
15 décembre 1995 : le gouvernement retire sa réforme, les syndicats crient « victoire », la défaite gouvernementale ne sera que partie remise. Sous une victoire « syndicale », il s’est passé beaucoup de choses inquiétantes contre la messe syndicale et que je vais rappeler à présent.
UNE LUTTE SOURDE POUR EMPECHER LA VIE OUVRIERE DE S’EXPRIMER DANS LES ASSEMBLEES
L’enjeu de 1995 avait été pour les divers syndicats l’emprise sur les agents de conduite, vieille corporation dans la corporation, figure de proue des mouvements depuis 1986. Il fallait diminuer l’emprise de leur syndicat corporatif la Fgaac anarcho-syndicaliste, et, avec la volonté ambiguë de casser un certain corporatisme parvenir à chapeauter l’ensemble des catégories. Le souvenir cuisant de l’échappée belle des coordinations de 1987 hantait encore les bonzes syndicaux. Dès que le mouvement commença à se radicaliser, la stratégie syndicale (car ils ont toujours plusieurs stratégies) se conforma à une mise en scène démocratique dans un système pyramidal d’assemblées générales à la tête desquelles trônaient les agents de conduite. C’est dès le début du conflit que CGT et CFDT, soudain très « démocratiques » appellent à la création d’AG « souveraines ». Ces deux syndicats sont au même moment appuyés par LO dont les militants cheminots avaient créé la seconde coordination de 1986 « la coordination intercatégorielle des cheminots » dont les ex-membres critiquaient l’autonomisme des agents de conduite. A travers Thibault avec son langage abstrait, la CGT apparaît reprendre l’esprit assembléiste de la grève de 1986 : « La CGT a réussi à ancrer l’idée suivant laquelle c’est aux cheminots que revient la décision, au fil des jours et des assemblées, des formes de la poursuite ou non de la grève ».
Bla bla ! On va le voir avec ce qui se passait sur le terrain à la Gare de Lyon. Tout au long du conflit, le système des AG a été en réalité basé sur la séparation entre les catégories. En même temps, si chaque catégorie décidait « pour elle-même » de la poursuite de la grève, chacune intériorisait le fait que la poursuite de la grève dépendait des agents de conduite. Sous l’influence bienveillante des syndicats l’AG des agents de conduite devenait peu à peu l’instance centrale de la grève. On comprend à ce moment là l’importance pour CGT et CFDT de prendre pied parmi les agents de conduite où ils ont affaire à de redoutables concurrents de LO et LCR… Le déroulement de la grève devient peu à peu une mise en scène des agents de conduite qui sont ainsi peu à peu sous l’emprise des syndicats, qui vont pouvoir ainsi chapeauter l’ensemble du mouvement de grève. Les mandants syndicaux pèsent pour refuser toute AG commune à l’ensemble du personnel, ce qui permet : 1. satisfaire la Fgaac 2.de jouer l’unité syndicale en faveur des agents de conduite et 3. de renforcer l’emprise syndicale sur la corporation en affaiblissant tout réel débat au sein de cette AG (au nom de la sainte unité syndicale).
L’AG des conducteurs de train sous une si bonne protection devient amorphe et ne se consacre même plus aux objectifs généraux du mouvement ou au souci de coordination avec mes autres entreprises. L’AG débute désormais invariablement par la prise de parole des bonzes syndicaux : CGT puis CFDT et Fgaac (alors que l’influence électorale était inverse) mais preuve de la place nationale et centrale indispensable de l’inamovible CGT… L’information (si précieuse pour la vraie lutte de classe) ne circulait plus qu’entre militants des appareils ; des réunions avaient lieu entre syndicalistes de même catégorie. La grève n’est plus qu’une palinodie. Les caisses de solidarité de fonds constitués dans les manifs ne sont pas utilisées pour « tous ensemble » mais restent séparées et distribuées par les sous-fifres syndicaux.
Cette emprise subtile a détruit deux choses : d’abord la possibilité de l’AG des conducteurs de devenir un vrai comité central de grève national, ensuite (le plus important) mis fin au système de délégation directe à partir de l’assemblée. Cette AG devient ainsi non plus l’expression des travailleurs en colère contre le gouvernement mais un instrument de contrôle de la grève par les organisations syndicales. On le constate à la fin de la grève, le 11 décembre alors que l’AG des conducteurs se tenait toujours après les AG des autres catégories, elle se déroule très tôt le matin. Alors que la veille encore, le discours des militants CGT et CFDT fixait comme objectif le retrait du plan Juppé, la mainmise syndicale sur l’AG des conducteurs de train permet d’organiser la reprise sans que le débat sur les objectifs de la grève et son déroulement ait lieu. Quand les autres AG se tiennent, la reprise n’est plus un enjeu. Les AG ont été dépouillées par le sommet de leur souveraineté constitutive. Elles ne sont plus qu’un rituel où les cadres syndicaux organisent le tour de parole dans des locaux proposé par eux. Le « tous ensemble » habille alors l’opacité quant aux lieux de décision. L’ordre syndical intraitable sur son monopole des rythmes des formes d’action et de sa fonction dirigeante, régnait à nouveau à la SNCF. La CGT n’en resta pas là, acharnée à relégitimer son rôle dominant (cf. en vue des élections de mars 1996), à effacer le souvenir cuisant de 1986, elle fera appel aux intellectuels. Un dernier coup de pied devait être donné aux grévistes. Une réunion débat est organisée le samedi 16 décembre au foyer des cheminots de la gare de Lyon avec la présence de Pierre Bourdieu et Bernard Thibault. La situation de la CGT est délicate encore et ses syndiqués comprennent mal son revirement, ne faisant toujours pas confiance au gouvernement Juppé, et surtout considéraient faire non plus grève pour leur corporation mais pour «l’ensemble » des travailleurs du public comme du privé, et souhaitaient toujours vaillamment le retrait de la réforme Balladur de 93 contre le privé. Le jeudi encore, dans les AG les cadres CGT hurlaient encore au « retrait du plan Juppé ». Le jour de la reprise, le vendredi, au même endroit, Thibault était venu « expliquer » la nécessité d’arrêter le mouvement, déclenchant la fureur de la salle où de nombreux syndiqués déchirent leur carte et s’en prennent violemment au bonze. Ce dernier revient le lendemain samedi en compagnie de Bourdieu qui panse les blessures, discourt et consacre la capacité de Bernard Thibault à élargir l’audience de son syndicat.
LA CREATION DE SUD (Syndicat Unitaire et Démocratique)
Comme à Renault en 1947, lorsque la lutte est cassée, le mouvement reflue et ne peut produire d’organismes favorables à la véritable lutte de classe. Le « tous ensemble » s’est dégonflé dans l’union fallacieuse des syndicats et le désarroi des prolétaires dépossédés de leur lutte ne peut plus aboutir qu’au repli. Le « tous ensemble » reste une terrible ambiguïté psychologique enfin puisqu’une partie des contestataires de la trahison du syndicat CFDT ne pouvant faire le deuil de ce discours exalté restent dans la maison mère et refusent de suivre les fondateurs de SUD. Comme le SDR de 1947 (syndicat démocratique Renault) la création de SUD se fait sous les auspices de la souveraineté des AG de 1986 contre le retour de la dictature syndicale, mais pour retomber dans l’ornière d’un nouveau syndicat qui se croit plus démocratique que les autres au début et finit par fonctionner comme les mafias officielles. Le conflit avec la bonze CFDT Nicole Notat et ses contestataires de SUD aboutit à faire passer en plus au second plan les vraies leçons du dessaisissement de la grève et de ses enjeux. SUD est une consolation pour gauchistes activistes pas un organisme pour représenter une lutte qui n’existe plus. Le plan Juppé passera quand même une dizaine d’
LA GREVE DE 2007
La grève d'octobre-novembre 2007 aurait coûté 300 millions d'euros à la SNCF, soit 30 % à 40 % du résultat annuel. En réaction, la direction a lancé un plan d'économies de 100 millions d'euros.
La grève du 18 octobre 2007 est un véritable succès pour les organisations syndicales. La SNCF a enregistré un taux record de mobilisation avec 73,5 % de grévistes, contre 67 % au plus fort du conflit de 1995. Le trafic a été très perturbé, et il devrait l'être encore demain, certaines organisations ayant appelé à poursuivre le mouvement. Cependant, aucune grève illimitée n'a encore été décidée et tout laisse à penser que le contexte est différent de celui de 1995. Avant de lancer la réforme, l'Elysée a réalisé discrètement plusieurs enquêtes d'opinion sur le projet d'aligner la durée de cotisation des salariés de la SNCF sur celle des salariés du régime général. Les résultats sont beaucoup moins tranchés qu'en 1995. A l'époque, la réforme Juppé faisait l'unanimité contre elle. Aujourd'hui, l'opinion publique est partagée. Si les résultats des enquêtes d'opinion sont parfois contradictoires, il apparaît que la moitié des Français considère que l'alignement des régimes spéciaux est une question d'équité. Les syndicats connaissent ces chiffres, c'est la raison pour laquelle ils hésitent à lancer un mouvement de grève illimitée qui deviendrait rapidement impopulaire.
Que va-t-il se passer dans les semaines à venir ?
Au soir de la première journée de grève, le gouvernement est resté sur ses positions. Le ministre du travail, Xavier Bertrand, a expliqué qu'il rencontrerait les syndicats la semaine prochaine pour tenter d'amorcer le dialogue. Mais sur le projet de loi et l'allongement de la durée de cotisation, le gouvernement n'entend pas revenir dessus. Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de céder et compte bien réussir là où Juppé et Chirac ont échoué en 1995. Toutefois, comme dans tout mouvement social, l'issue du conflit demeure toujours incertaine. Si le mouvement de grève se durcissait, si l'opinion se retournait contre le gouvernement, alors ce dernier ne pourrait pas rester sourd aux appels de la rue. Mais pour l'instant, un conflit comme celui de 1995 n'est pas l'hypothèse la plus probable.
17 nov. 2007 - Une motion insiste pour que les directions syndicales ne signent pas d'accords avec le gouvernement sans le consentement de la base. ... Elle a fait remarquer qu'« il ya un divorce entre les syndicats et la base qui veut se bagarrer et qui veut le retrait de la réforme. ...
Les cheminots résistent à la trahison programmée par les syndicats . Jeudi, au troisième jour de la grève, massivement suivie, contre les attaques sur les retraites préparées par le gouvernement gaulliste du président Nicolas Sarkozy, des assemblées générales de cheminots se sont tenues dans toute la France et ont voté, à une écrasante majorité, la reconduction et l’amplification de la lutte.
GREVE EN ORDRE DISPERSE A LA SNCF, article de libé du 8 décembre 2007
Dans une union insolite, CGT et CFE-CGC des cheminots appellent à une grève jeudi à la SNCF. Les deux syndicats entendent ainsi peser sur la fin des négociations concernant la réforme des régimes spéciaux de retraite. ils ont annoncé samedi leur position, au terme de 48 heures de discussions animées et à rebondissements avec les autres fédérations, avec lesquelles ils ne sont pas parvenus à un accord.De son côté, la CFTC-cheminots (5e syndicat à la SNCF, 8,14% des voix aux élections du comité d’entreprise), poussée par sa base, a appelé à une grève reconductible à compter du lundi 17 décembre à 20 heures, veille de la réunion conclusive des négociations. Après une grève de 24 heures le 18 octobre et une deuxième de dix jours en novembre, le trafic ferroviaire devrait être de nouveau perturbé jeudi, alors que les préavis CGT et CFE-CGC courent du jeudi matin à 0 heure jusqu’à vendredi 8 heures. La SNCF et le ministre du Travail ont déjà condamné toute nouvelle grève, qu’ils jugent «incompréhensible». Anne-Marie Idrac, la présidente de la SNCF, a averti sur France Info que «ce sera une grève pour rien». Dans les négociations depuis le 21 novembre avec la direction et des représentants de l’Etat, «des avancées non négligeables ont été obtenues» mais «le compte n’y est pas» et «des désaccords profonds subsistent sur le cadrage de la réforme», selon un communiqué de la CGT, premier syndicat (40,14% des voix).
Le préavis de la CFE-CGC (8e et dernier syndicat, 1,02%), qui traduit le malaise des maîtrises et cadres face à la réforme, est également motivé par «l’immobilisme du gouvernement». Il est important de «se mobiliser avant la fin des négociations», a déclaré à l’AFP le président du syndicat, Gérard Blanc.
C’est sur la date et la forme d’un mouvement que l’ensemble des syndicats, pourtant tous favorables à une grève, à l’exception de la Fgaac (agents de conduite autonomes), ne sont pas parvenus à un terrain d’entente. La CGT pointe notamment «des questions de rapport de forces» au sein de la CFTC-cheminots qui «ont fait éclater l’unité syndicale» depuis jeudi, alors que se dessinait encore une grève commune de 24 heures avant Noël. Sud-Rail, (2e, 14,97%) accuse au contraire la CGT de «précipitation» et de «manque de sérieux». Sud, favorable à une nouvelle grève reconductible, a été exclu de l’intersyndicale et va consulter ses instances en début de semaine pour une éventuelle grève. FO (6e, 6,62%), penchant également pour un mouvement reconductible «pour ne pas faire perdre une journée de salaire aux agents pour rien», doit se réunir mercredi pour prendre position. «Le seul objectif de la CGT et la CFE-CGC en déposant en catimini un préavis pour une grève “carrée” est d’éviter une grève reconductible», selon Eric Falempin, secrétaire général de FO-cheminots. L’Unsa, (3e, 14,48%), qui était demandeur d’une grève de 24 heures mais unitaire, «ne marche pas dans l’unité à deux». Enfin, la CFDT (4e, 11,58%), qui a déjà déposé un préavis de grève de 59 minutes pour le 20 décembre, avait dès vendredi matin indiqué qu’elle ne s’associait pas à une grève avant la fin des négociations. Selon un syndicaliste fin connaisseur des conflits à la SNCF, «il est rare qu’il y ait une telle division et une telle pagaille. La grève de la CGT ressemble à un baroud d’honneur puisqu’elle est en réalité résolue à la réforme.»
LA DIVISION SYNDICALE DEVRAIT EPARGNER UNE GREVE A LA SNCF , écrit Fabrice Amedeo le 7 décembre 2007
Les trains ne devraient pas être paralysés pendant les fêtes. À la RATP, seule la CGT appelle à la grève le 12 décembre.
ILS DEVAIENT afficher leur unité face à la réforme des régimes spéciaux. Les syndicats de la SNCF avaient annoncé qu’ils lanceraient hier un appel unitaire à la grève pour peser sur le processus de négociation. Au lieu de cela, les noms d’oiseaux ont fusé entre fédérations, chacun y allant de son propre appel à la grève. La réunion interfédérale qui devait se tenir hier a même été annulée in extremis. « Je n’avais jamais vu une telle confusion, confesse un responsable syndical de la SNCF. Nous sommes dans l’expectative la plus totale, il n’y a plus de date de grève arrêtée . » Aucun accord n’a été trouvé sur la nature du futur mouvement. FO et SUD sont favorables à une grève reconductible, tandis que la CGT, la CFTC, la CGC et l’Unsa défendent le principe d’une grève de 24 heures. De son côté, la CFDT ne veut pas se joindre à une grève avant la dernière séance de négociations sur les retraites le 18 décembre. Elle a en revanche déposé un préavis de grève de 59 minutes le 20 décembre, afin d’exposer les conclusions des discussions aux cheminots. Pas de consensus non plus sur la date d’une éventuelle grève. La CFTC aimerait qu’elle débute le 17 mais elle ne fait pas l’unanimité. « La CGT qui aime encadrer les autres syndicats est dépassée, explique-t-on à la direction de la SNCF. Elle essaie en vain de ramener le plus grand nombre d’organisations syndicales. »
À la RATP, la situation est moins confuse mais l’unité syndicale bat de l’aile. Dans le métro parisien, seule la CGT, qui représente 37 % des agents, a déposé un préavis de grève de 24 heures pour le 12 décembre 2007.
A suivre….
Nous allons nous livrer aujourd’hui à une étude comparative des grèves de 1995, mouvement social (bien que mitigé) depuis 1968, avec les Journées d’Action (JA) « saute-moutons » comme disent les gauchistes critiques qui sautent pourtant toujours et en même temps que les bonzes sur les « moutons » salariés lors des ce ridicules promenades programmées comme les fêtes religieuses. Nous verrons que, contrairement à ce que croient les plus naïfs, IL N’Y EXISTAIT PAS UNE TELLE EMPRISE DU BARNUM SYNDICAL. Mais derrière le « tous ensemble », bien des corporatismes et des félonies qui ne peuvent pas être mise sur le seul dos des bureaucraties syndicales.
Vous verrez vous-mêmes toutes les différences qui sautent aux yeux à la lecture : les événements historiques se reproduisant toujours deux fois comme vous savez…
Une petite chronologie d’abord pour montrer que la force de protestation du mouvement ne partait pas des états-majors syndicaux comme cette année depuis janvier. Le mouvement ne s’était pas développé comme une suite des balades orchestrées aux dates choisies par les états-majors, et suffisamment éloignées pour évite l’effet boule de neige. On comptera au total 6 grandes journées d’action et le mouvement aboutira au retrait du projet gouvernemental ; les cheminots se seront farci trois semaines de grève.
10 octobre 1995 : grève massive de la fonction publique ;
15 octobre 1995 : grève SNCF ;
14 mai 1995 : manifs syndicales contre la réforme de la Sécurité Sociale ;
Novembre 1995 : grèves dans les universités ;
15 novembre 1995 : annonce du plan Juppé : porter les annuités d’ancienneté au travail de 37,5 à 40 années pour les salariés de la fonction publique ; la CFDT, nombre d’écrivains et journalistes, et une partie du PS soutiennent le plan ;
24 novembre 1995 : la grande JA est massive mais les cheminots – du fait de leur expérience non oubliée de 1986 – reconduisent subitement la grève au grand dam des dirigeants syndicaux ;
27 novembre 1995: la RATP et la Poste rejoignent les cheminots dans la grève ;
28 novembre 1995 : réaction immédiate à ce qui s’est passé la veille, les appareils syndicaux jouent la division, la CFDT est absente des manifs.
3-4 décembre 1995 : débat flou et ampoulé sur la grève générale au congrès de la CGT.
4 décembre 1995 : boycott par la plupart des syndicats cheminots de la commission gouvernementale pour adapter le régime de retraite ;
5 décembre 1995 : JA
11 décembre 1995 : le Premier ministre Juppé recule ;
12 décembre 1995 : JA, 2 millions de manifestants ;
15 décembre 1995 : le gouvernement retire sa réforme, les syndicats crient « victoire », la défaite gouvernementale ne sera que partie remise. Sous une victoire « syndicale », il s’est passé beaucoup de choses inquiétantes contre la messe syndicale et que je vais rappeler à présent.
UNE LUTTE SOURDE POUR EMPECHER LA VIE OUVRIERE DE S’EXPRIMER DANS LES ASSEMBLEES
L’enjeu de 1995 avait été pour les divers syndicats l’emprise sur les agents de conduite, vieille corporation dans la corporation, figure de proue des mouvements depuis 1986. Il fallait diminuer l’emprise de leur syndicat corporatif la Fgaac anarcho-syndicaliste, et, avec la volonté ambiguë de casser un certain corporatisme parvenir à chapeauter l’ensemble des catégories. Le souvenir cuisant de l’échappée belle des coordinations de 1987 hantait encore les bonzes syndicaux. Dès que le mouvement commença à se radicaliser, la stratégie syndicale (car ils ont toujours plusieurs stratégies) se conforma à une mise en scène démocratique dans un système pyramidal d’assemblées générales à la tête desquelles trônaient les agents de conduite. C’est dès le début du conflit que CGT et CFDT, soudain très « démocratiques » appellent à la création d’AG « souveraines ». Ces deux syndicats sont au même moment appuyés par LO dont les militants cheminots avaient créé la seconde coordination de 1986 « la coordination intercatégorielle des cheminots » dont les ex-membres critiquaient l’autonomisme des agents de conduite. A travers Thibault avec son langage abstrait, la CGT apparaît reprendre l’esprit assembléiste de la grève de 1986 : « La CGT a réussi à ancrer l’idée suivant laquelle c’est aux cheminots que revient la décision, au fil des jours et des assemblées, des formes de la poursuite ou non de la grève ».
Bla bla ! On va le voir avec ce qui se passait sur le terrain à la Gare de Lyon. Tout au long du conflit, le système des AG a été en réalité basé sur la séparation entre les catégories. En même temps, si chaque catégorie décidait « pour elle-même » de la poursuite de la grève, chacune intériorisait le fait que la poursuite de la grève dépendait des agents de conduite. Sous l’influence bienveillante des syndicats l’AG des agents de conduite devenait peu à peu l’instance centrale de la grève. On comprend à ce moment là l’importance pour CGT et CFDT de prendre pied parmi les agents de conduite où ils ont affaire à de redoutables concurrents de LO et LCR… Le déroulement de la grève devient peu à peu une mise en scène des agents de conduite qui sont ainsi peu à peu sous l’emprise des syndicats, qui vont pouvoir ainsi chapeauter l’ensemble du mouvement de grève. Les mandants syndicaux pèsent pour refuser toute AG commune à l’ensemble du personnel, ce qui permet : 1. satisfaire la Fgaac 2.de jouer l’unité syndicale en faveur des agents de conduite et 3. de renforcer l’emprise syndicale sur la corporation en affaiblissant tout réel débat au sein de cette AG (au nom de la sainte unité syndicale).
L’AG des conducteurs de train sous une si bonne protection devient amorphe et ne se consacre même plus aux objectifs généraux du mouvement ou au souci de coordination avec mes autres entreprises. L’AG débute désormais invariablement par la prise de parole des bonzes syndicaux : CGT puis CFDT et Fgaac (alors que l’influence électorale était inverse) mais preuve de la place nationale et centrale indispensable de l’inamovible CGT… L’information (si précieuse pour la vraie lutte de classe) ne circulait plus qu’entre militants des appareils ; des réunions avaient lieu entre syndicalistes de même catégorie. La grève n’est plus qu’une palinodie. Les caisses de solidarité de fonds constitués dans les manifs ne sont pas utilisées pour « tous ensemble » mais restent séparées et distribuées par les sous-fifres syndicaux.
Cette emprise subtile a détruit deux choses : d’abord la possibilité de l’AG des conducteurs de devenir un vrai comité central de grève national, ensuite (le plus important) mis fin au système de délégation directe à partir de l’assemblée. Cette AG devient ainsi non plus l’expression des travailleurs en colère contre le gouvernement mais un instrument de contrôle de la grève par les organisations syndicales. On le constate à la fin de la grève, le 11 décembre alors que l’AG des conducteurs se tenait toujours après les AG des autres catégories, elle se déroule très tôt le matin. Alors que la veille encore, le discours des militants CGT et CFDT fixait comme objectif le retrait du plan Juppé, la mainmise syndicale sur l’AG des conducteurs de train permet d’organiser la reprise sans que le débat sur les objectifs de la grève et son déroulement ait lieu. Quand les autres AG se tiennent, la reprise n’est plus un enjeu. Les AG ont été dépouillées par le sommet de leur souveraineté constitutive. Elles ne sont plus qu’un rituel où les cadres syndicaux organisent le tour de parole dans des locaux proposé par eux. Le « tous ensemble » habille alors l’opacité quant aux lieux de décision. L’ordre syndical intraitable sur son monopole des rythmes des formes d’action et de sa fonction dirigeante, régnait à nouveau à la SNCF. La CGT n’en resta pas là, acharnée à relégitimer son rôle dominant (cf. en vue des élections de mars 1996), à effacer le souvenir cuisant de 1986, elle fera appel aux intellectuels. Un dernier coup de pied devait être donné aux grévistes. Une réunion débat est organisée le samedi 16 décembre au foyer des cheminots de la gare de Lyon avec la présence de Pierre Bourdieu et Bernard Thibault. La situation de la CGT est délicate encore et ses syndiqués comprennent mal son revirement, ne faisant toujours pas confiance au gouvernement Juppé, et surtout considéraient faire non plus grève pour leur corporation mais pour «l’ensemble » des travailleurs du public comme du privé, et souhaitaient toujours vaillamment le retrait de la réforme Balladur de 93 contre le privé. Le jeudi encore, dans les AG les cadres CGT hurlaient encore au « retrait du plan Juppé ». Le jour de la reprise, le vendredi, au même endroit, Thibault était venu « expliquer » la nécessité d’arrêter le mouvement, déclenchant la fureur de la salle où de nombreux syndiqués déchirent leur carte et s’en prennent violemment au bonze. Ce dernier revient le lendemain samedi en compagnie de Bourdieu qui panse les blessures, discourt et consacre la capacité de Bernard Thibault à élargir l’audience de son syndicat.
LA CREATION DE SUD (Syndicat Unitaire et Démocratique)
Comme à Renault en 1947, lorsque la lutte est cassée, le mouvement reflue et ne peut produire d’organismes favorables à la véritable lutte de classe. Le « tous ensemble » s’est dégonflé dans l’union fallacieuse des syndicats et le désarroi des prolétaires dépossédés de leur lutte ne peut plus aboutir qu’au repli. Le « tous ensemble » reste une terrible ambiguïté psychologique enfin puisqu’une partie des contestataires de la trahison du syndicat CFDT ne pouvant faire le deuil de ce discours exalté restent dans la maison mère et refusent de suivre les fondateurs de SUD. Comme le SDR de 1947 (syndicat démocratique Renault) la création de SUD se fait sous les auspices de la souveraineté des AG de 1986 contre le retour de la dictature syndicale, mais pour retomber dans l’ornière d’un nouveau syndicat qui se croit plus démocratique que les autres au début et finit par fonctionner comme les mafias officielles. Le conflit avec la bonze CFDT Nicole Notat et ses contestataires de SUD aboutit à faire passer en plus au second plan les vraies leçons du dessaisissement de la grève et de ses enjeux. SUD est une consolation pour gauchistes activistes pas un organisme pour représenter une lutte qui n’existe plus. Le plan Juppé passera quand même une dizaine d’
LA GREVE DE 2007
La grève d'octobre-novembre 2007 aurait coûté 300 millions d'euros à la SNCF, soit 30 % à 40 % du résultat annuel. En réaction, la direction a lancé un plan d'économies de 100 millions d'euros.
La grève du 18 octobre 2007 est un véritable succès pour les organisations syndicales. La SNCF a enregistré un taux record de mobilisation avec 73,5 % de grévistes, contre 67 % au plus fort du conflit de 1995. Le trafic a été très perturbé, et il devrait l'être encore demain, certaines organisations ayant appelé à poursuivre le mouvement. Cependant, aucune grève illimitée n'a encore été décidée et tout laisse à penser que le contexte est différent de celui de 1995. Avant de lancer la réforme, l'Elysée a réalisé discrètement plusieurs enquêtes d'opinion sur le projet d'aligner la durée de cotisation des salariés de la SNCF sur celle des salariés du régime général. Les résultats sont beaucoup moins tranchés qu'en 1995. A l'époque, la réforme Juppé faisait l'unanimité contre elle. Aujourd'hui, l'opinion publique est partagée. Si les résultats des enquêtes d'opinion sont parfois contradictoires, il apparaît que la moitié des Français considère que l'alignement des régimes spéciaux est une question d'équité. Les syndicats connaissent ces chiffres, c'est la raison pour laquelle ils hésitent à lancer un mouvement de grève illimitée qui deviendrait rapidement impopulaire.
Que va-t-il se passer dans les semaines à venir ?
Au soir de la première journée de grève, le gouvernement est resté sur ses positions. Le ministre du travail, Xavier Bertrand, a expliqué qu'il rencontrerait les syndicats la semaine prochaine pour tenter d'amorcer le dialogue. Mais sur le projet de loi et l'allongement de la durée de cotisation, le gouvernement n'entend pas revenir dessus. Nicolas Sarkozy n'a pas l'intention de céder et compte bien réussir là où Juppé et Chirac ont échoué en 1995. Toutefois, comme dans tout mouvement social, l'issue du conflit demeure toujours incertaine. Si le mouvement de grève se durcissait, si l'opinion se retournait contre le gouvernement, alors ce dernier ne pourrait pas rester sourd aux appels de la rue. Mais pour l'instant, un conflit comme celui de 1995 n'est pas l'hypothèse la plus probable.
17 nov. 2007 - Une motion insiste pour que les directions syndicales ne signent pas d'accords avec le gouvernement sans le consentement de la base. ... Elle a fait remarquer qu'« il ya un divorce entre les syndicats et la base qui veut se bagarrer et qui veut le retrait de la réforme. ...
Les cheminots résistent à la trahison programmée par les syndicats . Jeudi, au troisième jour de la grève, massivement suivie, contre les attaques sur les retraites préparées par le gouvernement gaulliste du président Nicolas Sarkozy, des assemblées générales de cheminots se sont tenues dans toute la France et ont voté, à une écrasante majorité, la reconduction et l’amplification de la lutte.
GREVE EN ORDRE DISPERSE A LA SNCF, article de libé du 8 décembre 2007
Dans une union insolite, CGT et CFE-CGC des cheminots appellent à une grève jeudi à la SNCF. Les deux syndicats entendent ainsi peser sur la fin des négociations concernant la réforme des régimes spéciaux de retraite. ils ont annoncé samedi leur position, au terme de 48 heures de discussions animées et à rebondissements avec les autres fédérations, avec lesquelles ils ne sont pas parvenus à un accord.De son côté, la CFTC-cheminots (5e syndicat à la SNCF, 8,14% des voix aux élections du comité d’entreprise), poussée par sa base, a appelé à une grève reconductible à compter du lundi 17 décembre à 20 heures, veille de la réunion conclusive des négociations. Après une grève de 24 heures le 18 octobre et une deuxième de dix jours en novembre, le trafic ferroviaire devrait être de nouveau perturbé jeudi, alors que les préavis CGT et CFE-CGC courent du jeudi matin à 0 heure jusqu’à vendredi 8 heures. La SNCF et le ministre du Travail ont déjà condamné toute nouvelle grève, qu’ils jugent «incompréhensible». Anne-Marie Idrac, la présidente de la SNCF, a averti sur France Info que «ce sera une grève pour rien». Dans les négociations depuis le 21 novembre avec la direction et des représentants de l’Etat, «des avancées non négligeables ont été obtenues» mais «le compte n’y est pas» et «des désaccords profonds subsistent sur le cadrage de la réforme», selon un communiqué de la CGT, premier syndicat (40,14% des voix).
Le préavis de la CFE-CGC (8e et dernier syndicat, 1,02%), qui traduit le malaise des maîtrises et cadres face à la réforme, est également motivé par «l’immobilisme du gouvernement». Il est important de «se mobiliser avant la fin des négociations», a déclaré à l’AFP le président du syndicat, Gérard Blanc.
C’est sur la date et la forme d’un mouvement que l’ensemble des syndicats, pourtant tous favorables à une grève, à l’exception de la Fgaac (agents de conduite autonomes), ne sont pas parvenus à un terrain d’entente. La CGT pointe notamment «des questions de rapport de forces» au sein de la CFTC-cheminots qui «ont fait éclater l’unité syndicale» depuis jeudi, alors que se dessinait encore une grève commune de 24 heures avant Noël. Sud-Rail, (2e, 14,97%) accuse au contraire la CGT de «précipitation» et de «manque de sérieux». Sud, favorable à une nouvelle grève reconductible, a été exclu de l’intersyndicale et va consulter ses instances en début de semaine pour une éventuelle grève. FO (6e, 6,62%), penchant également pour un mouvement reconductible «pour ne pas faire perdre une journée de salaire aux agents pour rien», doit se réunir mercredi pour prendre position. «Le seul objectif de la CGT et la CFE-CGC en déposant en catimini un préavis pour une grève “carrée” est d’éviter une grève reconductible», selon Eric Falempin, secrétaire général de FO-cheminots. L’Unsa, (3e, 14,48%), qui était demandeur d’une grève de 24 heures mais unitaire, «ne marche pas dans l’unité à deux». Enfin, la CFDT (4e, 11,58%), qui a déjà déposé un préavis de grève de 59 minutes pour le 20 décembre, avait dès vendredi matin indiqué qu’elle ne s’associait pas à une grève avant la fin des négociations. Selon un syndicaliste fin connaisseur des conflits à la SNCF, «il est rare qu’il y ait une telle division et une telle pagaille. La grève de la CGT ressemble à un baroud d’honneur puisqu’elle est en réalité résolue à la réforme.»
LA DIVISION SYNDICALE DEVRAIT EPARGNER UNE GREVE A LA SNCF , écrit Fabrice Amedeo le 7 décembre 2007
Les trains ne devraient pas être paralysés pendant les fêtes. À la RATP, seule la CGT appelle à la grève le 12 décembre.
ILS DEVAIENT afficher leur unité face à la réforme des régimes spéciaux. Les syndicats de la SNCF avaient annoncé qu’ils lanceraient hier un appel unitaire à la grève pour peser sur le processus de négociation. Au lieu de cela, les noms d’oiseaux ont fusé entre fédérations, chacun y allant de son propre appel à la grève. La réunion interfédérale qui devait se tenir hier a même été annulée in extremis. « Je n’avais jamais vu une telle confusion, confesse un responsable syndical de la SNCF. Nous sommes dans l’expectative la plus totale, il n’y a plus de date de grève arrêtée . » Aucun accord n’a été trouvé sur la nature du futur mouvement. FO et SUD sont favorables à une grève reconductible, tandis que la CGT, la CFTC, la CGC et l’Unsa défendent le principe d’une grève de 24 heures. De son côté, la CFDT ne veut pas se joindre à une grève avant la dernière séance de négociations sur les retraites le 18 décembre. Elle a en revanche déposé un préavis de grève de 59 minutes le 20 décembre, afin d’exposer les conclusions des discussions aux cheminots. Pas de consensus non plus sur la date d’une éventuelle grève. La CFTC aimerait qu’elle débute le 17 mais elle ne fait pas l’unanimité. « La CGT qui aime encadrer les autres syndicats est dépassée, explique-t-on à la direction de la SNCF. Elle essaie en vain de ramener le plus grand nombre d’organisations syndicales. »
À la RATP, la situation est moins confuse mais l’unité syndicale bat de l’aile. Dans le métro parisien, seule la CGT, qui représente 37 % des agents, a déposé un préavis de grève de 24 heures pour le 12 décembre 2007.
A suivre….
lundi 27 septembre 2010
PRIERE DE NE PAS DERANGER LATRAHISON EN COURS
REVUE DE WEB ET DE PRESSE
Il faut hélas bien constater ces temps-ci d’importantes pertes de mémoire de la classe ouvrière: est-ce une maladie d’Alzheimer à ses débuts ? La classe ouvrière est une très vieille classe, plus que centenaire. On peut se demander parfois si elle n’est pas atteinte par les stigmates du vieillissement. Ne plus se souvenir des trahisons syndicales ou des successives signatures d’accords scélérats entre les mafias syndicales, virtuelles représentations du prolétariat, et le gouvernement, pose des questions d’entendement. Ces oublis-là n'ont pas d'incidence sur le pouvoir d’achat ni sur la scolarisation des enfants mais inquiètent quant à la faiblesse politique et sociale de la classe ouvrière, en France tout du moins. Il semble que jamais les pertes de mémoire n’aient été aussi significatives et nombreuses. L'âge est en grande partie responsable de ce phénomène. Le cerveau des prolétaires comme le muscle ne doit pas s'arrêter de fonctionner au risque de perdre tous les acquis révolutionnaires d’une centaine d’années de luttes. Ne pas se fier aux mots croisés des bourgeois et de leurs collaborateurs, éteindre la télé, demander des explications ou, pourquoi pas, apprendre à exiger des AG et des informations directes sont des exercices auxquels il faut que les prolétaires se livrent même après la fin de la retraite à 60 ans, pour éviter les affres du trou de mémoire qui peuvent handicaper toute insurrection.
EN AVANT, MARCHE !
Il faut bien le constater, depuis des mois ce black out de la presse bourgeoise et contestataire sur les critiques des syndicats en AG ou en fin de manifs qui accompagnent la stratégie d’usure syndicale. Depuis le début de la longue attaque sur les retraites, les élites bourgeoises ont planifié le cadre de leur travail de mise sur les rails de la population « salariée ».
Au mois de mai dernier, un journaliste de la chaîne idéologique du Sénat, E.Kessler définissait la journée d’action sur les retraites du mois en question comme une « mobilisation en trompe l’œil » : « Non. Cette journée pourrait au bout du compte se résumer à un jeu de rôle assez classique. Depuis le début, le gouvernement a compris qu’il ne peut absolument pas compter sur un quelconque soutien syndical sur ce dossier. La CFDT a payé trop cher son acquiescement à la réforme Fillon de 2003, par une hémorragie des adhérents - 10% sont partis - pour qu’aucun syndicat ne se risque au compromis. La concertation – pas la négociation - organisée depuis des semaines vise à les ménager, mais en réalité, l’Elysée vise surtout à gagner la bataille de l’opinion. D’où une communication par petits pas successifs. Pour aboutir à ce qui était depuis le début l’hypothèse la plus probable : la fin de la retraite à 60 ans. Elle est acquise, quelle que soit la mobilisation d’aujourd’hui. Simplement, en l’annonçant avent les manifs, le gouvernement pourra, en fonction de leur ampleur, moduler son impact social en jouant sur différents amortisseurs : le rythme des changements, la prise en compte des métiers pénibles, des carrières longues, etc. ». Finaud il ajoutait comment le gouvernement avait acheté la paix sociale : « Dès à présent, le gouvernement annonce que les régimes spéciaux – agents SNCF, RATP ou EDF notamment – ne seront pas concernés par la réforme. Pour quelle raison ? Concession révélée 24 heures avant cette journée d’action. Au mieux, leur système de retraite sera concerné à partir de 2018. C’est évidemment une annonce tactique pour essayer de contenir tout mouvement chez les cheminots ou les conducteurs de métro, eux qui donnent le plus de visibilité aux grèves. Au risque de brouiller le message d’une réforme qui veut affirmer un principe d’équité. Cela s’appelle acheter la paix sociale… ».
En juin 2010, Pawel, rédacteur du journal Révolution Internationale, décrit très lucidement comment allait être préparée la conclusion finale par nos « ennemis de l’intérieur » au détriment de la classe ouvrière : « Le gouvernement et les syndicats ont travaillé ensemble contre la classe ouvrière : « Depuis le début, la réforme des retraites nous est présentée comme une fatalité, une nécessité incontournable pour “sauver le régime par répartition”. Le gouvernement, les partis de droite comme de gauche, les médias, les experts économiques…, tous répètent en chœur que le déficit est insoutenable, que le déséquilibre actifs/retraités est un vrai problème, que “l’espérance de vie s’allongeant, il est bien normal de travailler plus longtemps”, etc. Les désaccords, feints, ne tournent que sur la forme: à quelle date va être prise la décision finale ? Comment les “négociations” avec les syndicats sont-elles menées? Le patronat va-t-il être aussi mis un peu à contribution…? Mais le résultat est toujours le même: les ouvriers vont devoir travailler plus longtemps et, surtout, se contenter de pensions plus faibles. La bourgeoisie cherche ici à distiller un sentiment de résignation. En effet, pourquoi lutter s’il n’y a aucune alternative ? Cette tactique est pour l’instant une réussite. Les quelques manifestations d’avril et mai n’ont été ni massives ni combatives. Il faut dire que les syndicats n’ont pas hésité à relayer de toute leur force, à leur façon, la campagne idéologique. Ils ont appuyé sans cesse, eux aussi, sur l’aspect inéluctable de la réforme des retraites, détournant la colère ouvrière sur des aménagements de la réforme prétendument plus humains. Tel est le message à peine caché des gesticulations des Thibault, Chérèque et consorts, quand ils se plaignent: “Le gouvernement n’est pas suffisamment dans la négociation”, “il a déjà pris ses décisions”, “le projet est en fait déjà arrêté”… Autrement dit, pas besoin de lutter, les jeux sont faits ! Contentons-nous des miettes que l’Etat voudra bien concéder ! D’ailleurs, quels “aménagements” souhaitent les centrales syndicales ? La prise en compte de la pénibilité de certains travails ou la longévité des carrières pour ceux qui sont rentrés dans la vie active très jeunes ! Quand tous les ouvriers sont brutalement attaqués, les syndicats ne proposent pas une réponse massive et unie mais “la prise en compte des spécificités sectorielles”. Quel meilleur moyen pour diviser ? Quel meilleur moyen pour emmener les ouvriers à la défaite, paquet par paquet, entreprise par entreprise, secteur par secteur ? En 1995, le privé était attaqué. En 2003, c’était autour des fonctionnaires et en 2007, des régimes spéciaux. Aujourd’hui, les syndicats osent nous refaire le coup des “spécificités sectorielles” et de la négociation branche par branche ! Ce n’est pas un hasard si le gouvernement a, à la veille de la manifestation du 27 mai, annoncé que certains régimes spéciaux subsistants seraient épargnés par cette nouvelle réforme. Il a ainsi enfoncé le clou de la division tenu par les syndicats. C’est à un véritable exercice de duettiste auquel nous assistons une fois de plus! La réforme des retraites va certainement passer cet été sans que notre classe soit capable d’y opposer une lutte unie et massive pourtant si nécessaire. Et la Nième manifestation-ballade promise le 24 juin prochain n’y changera rien si nous n’en changeons pas la nature. Cela dit, le travail de sape des syndicats, leur collaboration claire et nette avec le gouvernement contre les travailleurs doivent au moins servir à la prise de conscience de leur rôle véritable. Dans les luttes futures, qui viendront inévitablement, les ouvriers ne devront accorder aucune confiance à ces “ennemis de l’intérieur”. Ils devront prendre entre leurs propres mains l’organisation de leurs grèves et de leurs manifestations ».
L’article avait raison d’en référer à l’ancienneté de l’attaque de l’Etat et à la vieille compromission de la CFDT, suivie par les autres centrales syndicales, résumé des corridas syndicales successives et des courses de taureaux :
- 2003 : le bonze Cherèque signe un premier chèque en blanc contre les retraites (entrainant de nombreux départ de son syndicat) ;
- 2007 : attaque contre les retraites SNCF, le 17 novembre signature en catimini de Thibault à son tour, mais pour la CGT, le 21 novembre les chefs Thibault et Cherèque sont chassés des cortèges :
- 2008 : attaque contre la retraite à Air France ;
- 2009 : journées d’action le 29 janvier, le 19 mars, en mai et juin, puis en septembre le 7 et le 23 + programmation pour les 2 et 12 octobre
LA MULETA SYNDICALE DE SARKOZY
On peut comprendre ce long dimanche de fiançailles de la bourgeoisie et de ses syndicats par la précaution de prendre son temps pour faire avaler l’énorme pilule à la population prolétarienne, pour ne pas dire grossièrement qu’il fallait pas mal de vaseline pour faire rentrer le suppositoire. Le temps ne fait rien à l’affaire, disait Brassens pour la connerie. Il ne s’agit pas de nier ni de mépriser la colère des « salariés » ici, elle est réelle et indiscutable, mais en psychologie moderne chacun sait qu’une colère peut avoir du mal à s’exprimer, que l’excessif est bien souvent futile et qu’on peut la dévier…
Le gouvernement est un salaud, personne n’en doute, il est au service de la bourgeoisie, mais seul, de sa propre autorité, pouvait-elle faire passer d’un coup d’un seul la principale attaque contre le prolétariat depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale ? Non, reconnaît n’importe quel prolétaire conscient, vacciné et pas encore atteint par la maladie de la mémoire. Mais cela ne suffit pas à ce qu’il débouche sur une compréhension du rôle des acteurs dans la manipulation étatique, ni à ce qu’il identifie nos faux-amis. Ainsi, critiquer les syndicats est apparu et continue d’apparaître incongru, inconvenant à tout ce qui occupe ponctuellement le haut du pavé. Me mêlant de faire savoir mon opinion dans divers forums sur la Toile, notamment sur le site de « Libération », j’ai été frappé par la hargne qui surgissait chez la plupart de mes contradicteurs anonymes, qui ne mettent même pas leur photo comme moi. Je fus souvent traité de « umpiste », d’envoyé du « fhaine », de « fonctionnaire du clavier », etc. Une folle, Sophia Thor me poursuivit longtemps de ses invectives parce que je m’étais moqué de son « mot d’ordre » : « Une fois la bataille commencée, même lancée par les généraux, tu doit te mettre en ordre de bataille au risque d’apparaître comme un traître ». Complètement indifférent aux injonctions de tous les sergents recruteurs du syndicalisme officiel ou gauchiste complémentaire, je dois dire que je finissais par me demander pourtant si ce n’était pas moi qui délirais, qui était « hors jeu » dans un monde bizarre. Sur le site du Figaro, les bourgeois soutenaient globalement le gouvernement, avec une certaine compassion toutefois pour la façon dont les syndicats mènent par le bout du nez les prolétaires en temps de corrida syndicale – en tout cas sous forme de muleta - et sans que le toreador Sarkozy ne soit éraflé par un coup de corne du taureau prolétarien, quoique le taureau prolétarien ne soit pas forcément celui pour lequel on penche. Pratiquement nulle part, depuis au moins le mois de mai je ne trouvais une seule critique de la longue tactique d’épuisement du taureau prolétarien dans la presse bourgeoise courante et sur le web. Rien dans les sites gauchistes Médiapart, Rue 89, Bellaciao, Betapolitique, La Bataille Socialiste, etc. Rien chez les souverainistes de Marianne, rien chez les grands bobos du Nouvel Obs… Rien bien entendu sur les sites des sectes trotskiennes – NPA, LO et POI – suivistes en diable à chaque organisation de corrida. Inquiet pour moi-même et mes facultés mémorielles, je décidai donc d’aller enquêter plus profondément sur le web puisqu’au travail ou dans les quartiers ne sont pas autorisées AG ni thèmes sociaux dans les médiathèques. Pour mon plus grand plaisir je ne devais pas tarder à me rendre compte que je n’étais pas seul à refuser de foncer sur la muleta de Sarkozy, qui protège si bien le toréador, et parmi les plus lucides pour relativiser les coups de banderilles une fois le taureau prolétarien à terre. Mais les premières critiques n’apparaissent en général que début septembre succédant à l’effet soporifique des vacances alors que j’avais dénoncé les corridas syndicales depuis le début de l’année.
De Lorient, celui-là s’interroge après le 7 septembre sur un curieux manque de dynamisme dans les manifs : « « Je cherche sans résultat sur le site d'@si des commentaires sur les manifestations du 4 septembre, 140ème anniversaire de la république, réaction à la politique sécuritaire et aux expulsions : comme dans la presse, on ne parle que du 7 et des retraites. Elle était appelée par 50 organisations et syndicats : le résultat 77 000 / 120 000 annoncés pour la France entière avec un grand nombre de villes participantes, c'est dérisoire. Aucun battage médiatique, rapidement annoncé sur FInter. vu la façon dont l'info a circulé, on aurait presque dit une manif clandestine des années 70, la vie en moins, avec les gens sur le bord du trottoir (très peu nombreux) - à Lorient en tout cas - qui demandaient "c'est pour quoi ?"les fondamentaux seraient-ils moins vitaux que les acquis sociaux ? (sans minimiser ces derniers) seraient-ils moins un enjeu de société ? Je m'inquiète, et du coup, j'ai refusé de participer à la manif du 7, et les réactions des syndicats style "cuisine" sont-elles donc si étonnantes ? ».
Sur Indymédia, toujours début septembre, il semble que de vieux militants du maximalisme révolutionnaire soient toujours en avance face à la préparation et popularisation des corridas syndicales : « Le 9 septembre, Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste écrit : « Il est intéressant de voir que le premier commentaire de M.Bardet essaie de nous mixer ce qu’est une authentique activité prolétarienne - constitution d’AG ouvertes sur la base de la volonté de lutter, discussions en AG, décisions, délégations avec mandat impératif et élus révocables à tout instant - en même temps qu’il vient nous dire que le syndicat est un outil pour cela, alors que les syndicats sont COMPLÈTEMENT CONTRE ce genre d’activité ! Une AG où les syndicats s’effacent devant les salariés ? Où ça ? Sur la planète Mars ? Dès qu’on essaie de poser la question de l’élargissement de la lutte, du caractère souverain de l’AG, de son ouverture aux autres salariés afin d’unifier les mots d’ordre, on a immédiatement droit à un tir de barrage des syndicats, allant jusqu’au sabotage de l’AG s’il le faut, et à l’éjection des « fouteurs de merde » si c’est possible ! Et c’est parfaitement LOGIQUE : le syndicat est un organe corporatiste, et partout les syndicats officiels ont été intégrés à l’appareil d’État, qui les finance et leur donne leur légitimité. C’est bien pourquoi d’ailleurs ils existent encore en France en syndiquant une infime partie des salariés ! Le syndicalisme fonctionne sur une logique de métiers, autrement dit de division de la classe ouvrière ; le fait qu’il y ait plusieurs officines syndicales en France ne fait que renforcer cette division artificielle, et JAMAIS les syndicats ne peuvent mettre en avant les besoins POLITIQUES de la lutte, autrement dit la nécessité de s’unir derrière les mêmes revendications pour faire corps face à la bourgeoisie : c’est contre leur nature. Par conséquent, ce ne sont pas les syndicats qui sont « pourris », c’est la LOGIQUE SYNDICALE qui ne peut que mener à la défaite ; pour gagner, la classe ouvrière devra démolir le syndicalisme, qui n’est qu’une idéologie de division. Un outil, les syndicats ? Oui : celui du sabotage et de la division des luttes, un outil de la bourgeoisie ! Les syndicats ne nous trahissent pas : on ne trahit qu’une fois, et en ce qui les concerne, c’est fait depuis longtemps !Quant à nous dire que « toute lutte sociale, même la "révolution", passera par des compromis temporaires avec des forces réformistes, voire réactionnaires », ce que « l’histoire nous rappelle à chaque épisode », j’aimerais bien savoir de quelle « révolution » on nous parle, et de quelle « histoire » il s’agit ! S’il est bien une chose que toute l’histoire du mouvement ouvrier montre, c’est que la classe ouvrière doit conserver son AUTONOMIE POLITIQUE vis-à-vis de toutes les forces qui lui sont hostiles si elle veut l’emporter !Je vais pour finir me payer un procès d’intention : connaissant la tradition politique dont se réclame M. Bardet, je vais me permettre de lui demander de quelle « révolution » il se revendique exactement… ».
Le sergent recruteur syndicaliste Bardet monte sur ses grands chevaux et dénonce des « charognards »: « bah, l’argument de la secte CCI et du VSGCI, on le connait depuis longtemps : le syndicat est l’ennemi à abattre, en priorité. Les charognards, on les attendaient : ils ont quelque retard, mais ils sont là, au moins sur Indymédia. Parce que dans les manifestations, dans les boites, parmi les grévistes, c’est aux abonnés absents, sauf preuve du contraire. A quand une AG avec le CCI ?C’est curieux, mais j’avais invité le CCI a faire un débat dans ma boite. Ils ne sont jamais venus…Alors, je leur donne à nouveau l’adresse (c’est dans le tract) CARSAT NP 11 Allée Vauban 59662 Villeneuve d’Ascq, précision : métro ligne 1, arrêt Hôtel de Ville ; traverser V2, c’est le grand bâtiment rose, et il y a des panneaux ». Encore un qui veut qu’on tombe dans son… panneau.
RETRAITE BATAILLE TERMINEE ? MAIS LE CRETINISME SYNDICALISTE DOMINANT
C’est la question que pose le journaliste Daniel Schneidermann sur son blog début septembre et qui va faire venir les commentaires les plus pertinents. Le véloce journaliste est pris de court lui-même par la durée des corridas :
« Prochain rendez-vous, donc, le 23 septembre. Décidément, il doit me manquer des cases. Je n'y connais peut-être rien en négociation syndicale. Je ne suis pas peut-être pas spécialiste des tables rondes, avec "grain à moudre", "avancées", et arrière-pensées. Mais cette nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites me laisse tout de même un goût curieux. Plus précisément, c'est sa date. Le 23 septembre ! C'est après le 15, après le 20. C'est loin, le 23. Deux semaines ! Il va s'en passer, des choses, en deux semaines. Retournez à vos petites affaires, chers manifestants batteurs de records, dont le nombre, la farouche mobilisation, la détermination sans faille, dans les villes et les villages, ont fait trembler le pouvoir, et impressionné jusqu'à Laurence Ferrari. Repliez les drapeaux rouges, d'un si bel effet au 20 Heures, retournez fièrement à vos bureaux, à vos ateliers, le devoir accompli. Poursuite de la bataille dans quinze jours...... ».
Ce premier vient témoigner qu’il n’a pas été au spectacle des corridas depuis le début et n’oublie pas de rappeler la division de la classe privé/public que chacun feint d’ignorer en défilant joyeusement: « La retraite à 67 ans a été approuvée et signée par les syndicats européens en 2000 à Lisbonne . Le reste n'est que littérature. D'après certains, entre Sarko et les syndicats, le deal initial, laissé comme point aveugle de toute cette négo, porte sur les régimes spéciaux, grands oubliés de la prochaine loi sur les retraites, oui, vous savez EDF qui coûte un paquet en retraite, la SNCF, et les autres, et donc on fait semblant de s'échauffer à la CFDT et à la CGT, mais on n'est pas farouche, quand le maître a déjà répondu aux desiderata des troupes de ces centrales syndicales. Parce que pour tout dire, c'est pas dans le privé qu'on vote pour ces syndicats, alors les retraites des salariés du privé, ils n'en ont que faire ».
Heureuse surprise pour le participant suivant : « Ah ben je ne m'attendais pas à lire ça. Mais entièrement d'accord gros foutage de gueule des syndicats, en tout cas des 2 "majoritaires" qui j'espère vont devenir tout pitipiti à force d'arrangements et de concessions au medef et consorts. On n'arrivera à rien si on ne continue pas à mettre la pression. y'a plus qu'à faire des manifs sauvages tout seuls toutes les semaines ». Cet autre agrée sur la trahison perpétuelle: « Bonne question!! Malheureusement je suis convaincue que les dirigeants syndicaux ne sont plus du tout au service ni à l'écoute de la rue. Bien au contraire!!! Ils ont passé des accords que nous ignorons (plus personnels que politique) et ne servent qu'à endiguer notre colère. Subtilement, en prétextant ceci ou cela, ils éteignent la flamme à chaque fois ». Les syndicats ne préparent que les défaites selon celui-ci : « C'est quand-même flagrant quand on voit que les seuls conflits réussis pour les ouvriers se passent toujours sans eux..!! Tant qu'on restera sous la coupe des vedettes syndicales qui ont chauffeur et tout ce qui suit, je pense que Sarkozi n'aura aucun souci à se faire ». Xavier Dumont prend la défense des syndicats, mais n’est pas complètemet aveugle en témoignant de l’absence de réelles AG : « Personnellement, ça fait un moment que je trouve les rendez-vous syndicaux un peu éloignés les uns des autres et que je serais partisan d'une bonne grève générale reconductible. Toutefois, je trouve un peu facile en l'occurrence de taper sur les syndicats. Discute un peu avec tes collègues de l'usine, Daniel, et tu verras s'ils sont si chauds que cela pour sacrifier encore 1/30eme de leur salaire, uniquement pour ne pas perdre ce qu'ils ont (et non pas gagner un plus...) Les syndicats, quoi qu'on en dise, ils n'existent que par leurs mandants et si les mandants ne sont pas demandant, c'est pas trop simple de partir sur la grande grève dont nous rêvons. Ceci dit, là où il faudrait s'étonner, c'est plutôt sur le fait que le mouvement est totalement verrouillé par les directions syndicales qui ont fait le choix de l'unité à tout prix. Le 7 septembre il n'y a pas eu d'Assemblées Générales, tout était suspendu à la réunion du 8. Au total, je serais beaucoup moins sévère que toi sur la décision prise et je pense que tu te goures complètement en pensant que les syndicats ont mis une croix sur les 60 ans car au contraire c'est le minimum à obtenir. Certains sont prêts à un Chérèque en blanc sur la durée de cotisation pourvu qu'on maintienne l'âge légal, alors là dessus, même les mous vont s'accrocher. En conclusion, Bravo quand même pour tes appels au peuple, ça ne peut faire de mal ».
Pour JF Launay ce "Chérèque" en blanc est indigne et il met au pied du mur les jusqu’auboutistes révolutionnaires : « La CFDT défend une conception du syndicalisme qui n'est pas la vôtre (pour autant que vous en ayez une). En l'occurrence Chérèque dit ce que j'ai cru lire sous la plume de DS : seule compte la durée de cotisation (et déjà la barre des 60 ans défavorisait ceux qui ont commencé à 18 ans, avec apprentissage à 16 ans). Le recul de l'âge de la retraite à taux plein pénalisera lourdement les femmes (temps partiels non demandés, interruptions de carrière, etc.);. Certes se battre sur des points précis, c'est moins "romantique" que de clamer "grève générale" ! Et puisque les syndicats trahissent les travailleurs qu'est-ce qui empêche nos grands révolutionnaire méprisants de la lancer la "lutte finale" ! ».
Un chefaillon syndical, Ramber, s’en mêle et regrette la faiblesse du nombre de grévistes: « Très bonne analyse, 2,7 millions de personnes dans la rue, ce n'est pas 2,7 millions de grévistes ! La grève reconductible n'était pas totalement acquise dans l'esprit des salariés. Moi je fais partie des leaders syndicaux de mon entreprise publique en contact permanent avec les salariés. 2 syndicats ont déposé des préavis reconductibles dès le 7 septembre. Ce jour là 4 autres avait appelé à une journée de grève qui s'inscrivait dans le mouvement initié depuis le 23 mars. Près de 7 500 grévistes sur 28 300 prévus travaillant le 7 (en progression par rapport au 24 juin) et le 8, sur l'appel reconductible, seul 18 salariés étaient encore en grève. Trop de salariés dans notre pays n'étaient pas en grève le 7 (24 millions de salariés en France), en tout cas pas assez pour un conflit dur. Où se trouve le curseur qui permettra de démarrer un conflit illimité, je ne sais pas mais le niveau de mobilisation n'est pas suffisant, il a besoin de grossir et c'est en gagnant la bataille des idées que nous le faisons gonfler de mobilisation en mobilisation. Toutefois j'ai le sentiment que l'étape du 23 septembre sera décisive pour la suite et ce serait bien, pas le grand soir mais le tournant du bras de fer.(…). Les jeunes vont porter le mouvement dans les jours qui viennent et ça, ça ferait bien mettre en difficulté Sarko et Fillon ».
C’est facile de tirer sur les syndicats s’indigne le suivant : « Oui j'ai lu et alors ? Sarko et sa bande doivent se frotter les mains. Se découvrir des amis intimes chez les syndicalistes de la CGT selon un blog plébiscité par le magazine Challenges (le journal des ouvriers c'est bien connu). Si c'est être de gauche que de tirer à boulet rouge sur les seuls contres pouvoirs, les syndicats, qu'il y a actuellement dans ce pays. On arrête de revendiquer et on adhère tous à l'UMP. Ciao viva. Citation: Si c'est être de gauche que de tirez à boulet rouge sur les seuls contres pouvoirs, les syndicats, qu'il y a actuellement dans ce pays. On arrête de revendiquer et on adhère tous à l'UMP ».
Un autre, plus intelligent, lui répond immédiatement mais reste ficelé dans le crétinisme syndicaliste: « Il ne s'agit pas de tirer à boulets rouges sur les contre pouvoirs, il s'agit d'étudier la situation de la manière la plus lucide possible pour comprendre que les contre pouvoirs (syndicats, opposition politique et médias entre autres) ne jouent plus leur rôle. Il s'agit de constater les faits et de prendre acte de la preuve de la "complicité avec le gouvernement pour empêcher que la contestation ne prenne trop d’ampleur". Il s'agit simplement de comprendre que les syndicats considèrent la base comme illégitime pour s'exprimer publiquement un jour de grève et que surtout ils considèrent qu'ils sont les interlocuteurs légaux du gouvernement et que donc la base doit fermer sa gueule ou en tout cas que son avis ne doit pas peser sur les revendications de l'intersyndicale. Il s'agit de comprendre que si on veut avoir une chance de gagner il faut dès à présent commencer à déborder les syndicats en exigeant le retrait dans les AG et sur des pancartes dans la rue. Car une chose est sûre, quand les manifestants hurlent "retrait, retrait" la plateforme descendue par l'ascenseur stalinien n'existe plus, le problème c'est que dans les bureaux du ministère....c'est une autre paire de manches, voilà ce qu'il s'agit de comprendre. Une fois que je tenais ce discours au secrétaire départemental de mon syndicat voici ce qu'il me répondit: "toi tu es un idéaliste, moi ce qui m'importe avant tout c'est d'assurer la pérennité de l'appareil" le problème le voilà bien résumé dans cette phrase me semble-t-il, non? On arrête pas de revendiquer, on n’adhère pas à l'UMP. Y a pas besoin d'adhérer quelque part, on prend juste notre destin en main, on se met en grève illimitée et on exige le retrait en faisant fi de la plateforme syndicale, on se fie à la portion du peuple réunie en assemblée générale souveraine, qui fixe la plateforme revendicative de la base avec vote démocratique, c'est la seule méthode qui vaille, et les syndicats, leur rôle c'est de permettre à ce fonctionnement de se dérouler de la manière la plus démocratique possible au lieu de verrouiller honteusement les débats, les plateformes et le droit d'expression au micro pendant une manif ».
Sophie Hancart, membre d’une secte néo-trotskienne vient témoigner contre le sabotage syndical en invoquant ses gourous : « Voyez ce qui se passe un peu partout en Europe au niveau des luttes sociales ! Je cite : L'évolution droitière des syndicats provient de traits fonciers inhérents à cette forme d'organisation. Dans sa conférence "Marxisme et syndicats", le président du Comité de rédaction international du World Socialist WebSite, David North, disait : »…. Comme Gramsci l'a dit, "Les syndicats représentent la légalité, et doivent viser à ce que leurs membres la respectent". Défendre la légalité implique qu'il faut supprimer la lutte de classe. Et cela signifie, par le fait même, que les syndicats s'enlèvent en fin de compte la possibilité d'atteindre même les plus modestes objectifs qu'ils se donnent officiellement. C'est là la contradiction dans laquelle le syndicalisme s'empêtre. » Il faut que les travailleurs rompent avec ces organisations réactionnaires et d'une autre époque et construisent des organisations de lutte nouvelles, véritablement populaires et démocratiques. Cette réforme scélérate et l'occasion formidable qu'elle représentait pour affronter enfin ce gouvernement tombe désormais à plat : preuve est faite que les syndicats n'œuvrent pas pour ceux qu'ils sont censés défendre, mais collaborent avec le gouvernement. Grâce à ces imposteurs illégitimes, faute de jouer leur rôle de locomotive sociale, la réforme passera sans encombre ! Appeler à une grève générale et une manifestation nationale le 23 septembre alors que le projet de loi sera déjà voté le 15 par les députés (majorité de droite) est une véritable trahison. C'est d'ici au 15 septembre qu'il aurait fallu amplifier la mobilisation, d'autant plus que les Français ont répondu massivement à l'appel du 7 et sont sur les starting-blocks. Seule la peur de la rue et la paralysie économique engendrée fait reculer nos dirigeants. Alors oui, c'est dur de faire grève à cause de la crise : mais demain sera mille fois pire si on ne fait rien aujourd'hui. C'est maintenant ou jamais ! Hélas, le 23 septembre, l'affaire sera entendue et les gesticulations vaines. Sauf si l'étincelle jailli d'ailleurs.
Plus jamais je ne ferai confiance aux syndicats, c'est terminé ».
Pour Jérôme F. Internet est la solution: «…Vous mettez la CGT et SUD dans le lot? Les objectifs des syndicats ne sont pas la révolution, mais l'amélioration des conditions de travail des salariés. Vous trouvez ça condamnable? [quote=le projet de loi sera déjà voté le 15] oui, mais ce n'est que le premier vote. Il y en a un deuxième au sénat. C'est pas des grèves avec des préavis et des leaders syndicaux avec voiture et chauffeurs qu'il faut, c'est pas près de changer à ce train-là, c'est une flash-mob ou une grève Facebook pour demain matin! ».
Le naïf Picchio est : « un peu effaré de lire certaines contre-vérités ou certains fantasmes concernant des syndicalistes qui feraient leurs petits arrangements avec le gouvernement. Comment peut-on croire une chose pareille ? Concernant le week-end, je suis d'accord avec ce qui a été dit précédemment : les gens, quelle que soit la cause à défendre, privilégient leur temps de repos pour rester en famille... Enfin, si les syndicalistes ont attendu si longtemps c'est tout simplement parce que les travailleurs du secteur des transports ont des délais à respecter. Il n'était pas possible pour eux d'avancer la date d'une prochaine grève. Quant à FO et Solidaires, ils ont refusé de signer le texte commun de l'intersyndicale mais déclarent pouvoir le faire prochainement sinon participer aux prochaines manifestations ».
Crème de canard : « Prochain rendez-vous, donc, le 23 septembre. Décidément, il doit me manquer des cases. Je n'y connais peut-être rien en négociation syndicale. Je ne suis pas peut-être pas spécialiste des tables rondes, avec "grain à moudre", "avancées", et arrière-pensées. Mais cette nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites me laisse tout de même un goût curieux. (…) je me souviens de mes 2 grosses grèves reconductibles de plusieurs semaines, je n'ai jamais compris pourquoi on arrêtait les AG et les manifestations pendant les vacances scolaires. Y avait pourtant une flopée de collègues qui nous disaient « je peux pas faire grève mais je vous soutiens à fond »… ben pendant les vacances c'était l'occase de venir sans perdre de salaire. Pendant ces 2 périodes, moi j'ai sacrifié, mes nuits, mes weekends et mes vacances pour la lutte, à ma connaissance j'étais le seul en ce qui concerne les vacances ».
Une brave syndicaliste Flore Brunel se glisse sur le forum pour débiter sa vieille croyance et supputer une infiltration de souris « umpistes »: « C’est la première fois que j'écris sur un forum, je n'ai peut être pas les "codes" mais j'ai juste envie de réagir à cet article en ce sens: - la grève générale c'est quoi? C’est quand les organisations syndicales posent des préavis ou appellent à la grève dans tous les secteurs d'activité ET que les salariés se mettent en grève... pour le 7, si le mécontentement avait été assez fort dans toutes les entreprises, nous aurions pu assister à une grève générale - dans beaucoup de secteurs d'activité, la mise en grève est assujettie au dépôt d'un préavis de grève qui impose un délai de 15 jours entre les dépôts et le jour de la grève (période de négociation) - les syndicats sont peut être trop mous mais ils sont élus par les salariés, il y a assez de tendances dans le paysage syndical pour que chaque salarié puisse faire son choix... en votant (élections prudhommales) pour la CFDT, CGT, SOLIDAIRE... on choisit son syndicalisme et donc la manière dont on va être représentés. En sachant que Sarko avait comme projet la réforme des retraites, pourquoi aux dernières élections les salariés n'ont ils pas voté en masse pour des syndicats plus "durs"? Je me demande aussi si les gens qui râlent après les syndicats trop mou ne sont pas les mêmes qui râlent contre les grèves dans les transports ou à l'éducation nationale... Ce qui fait plier l'état dans les mouvements sociaux, c'est pas la stratégie, c'est le nombre de grévistes ou de manifestants. C’est pas parce qu'on décrète une grève reconductible que le gouvernement va flancher, c'est si ces mouvement (grèves, manifs...) sont suivis par beaucoup de monde ».
Danivance interpelle gentiment et croit que les chefs syndicaux attendent de recevoir une poussée fraternelle de leurs troupes : « Cher Daniel Schneidermann, vous dîtes : Donc, autant dire que les 60 ans (et 65 ans à taux plein), les syndicats font une croix dessus .N’est ce pas aller un peu vite en besogne? Ils attendent que la base se durcisse. Une grève générale reconductible et bloquante viendra de la base, elle ne peut pas être décrétée par les grands chefs des syndicats. Si le nombre des manifestants augmente à la prochaine manif, avec de nouvelles catégories de grévistes (+ de privé, lycée, fac, routiers, etc.) nous y arriverons sans peine. Peut être que les patrons des centrales syndicales vont se contenter des miettes que va donner le gouvernement, mais si nous restons dans la rue, ils seront bien obligés de retourner négocier. Car c’est vrai, c’est la seule façon de faire reculer NS qui n’osera pas faire donner le canon contre le peuple ».
Le sergent recruteur syndical JF Launay tente de faire de l’humour contre les accusateurs des syndicats : « Mais c'est bien sûr, les affreuses directions syndicales - en fait complices du pouvoir (Chérèque, Mailly et Thibault, c'est bien connu, ont leur rond de serviette à l'Elysée) - trahissent une fois de plus le grand élan vers la grève générale ! Xiéme version du grand air poujadiste du "Tous pourris"... sauf NPA ? SUD ? Méchanlon ? (cochez la bonne réponse) Sauf que, ]il ne suffit pas de sauter comme un cabri sur son siège en criant "grève générale", "grève générale", "grève générale" pour qu'elle se déclenche ! Le succès - à l'appel des syndicats unis - du 7 septembre ne doit pas masquer que les arrêts de travail n'ont pas été massifs dans le secteur privé. Cela peut se comprendre d'ailleurs, sauf pour les "yakas" et autres "fauquon", en cette période de vaches maigres. Les syndicats qui ont - plus sans doute que les grands chantres de la lutte finale - des remontées de leurs sections d'entreprises, peut-être par excès de pusillanimité, ne veulent pas risquer de perdre tout le bénéfice des journées d'action » .
Une autre responsable syndicale vient épauler Launay – elle porte un nom bizarre – Dubitative ignore « L’argent noir des syndicats », et témoigne de la dure tache de recruteuse syndicale, prodigue ses conseils et confirme qu’elle est dans le camp de ceux qui veulent tout contrôler: « Dans ma modeste place de responsable syndicale (achetée, molle, indifférente, prête à toutes les compromissions, etc...), je peux vous dire que c'est du boulot d'organiser une grève, les assemblées générales de personnel, les diffusions de tracts là où on a un syndicat, plus celles où il n'y en a pas, plus les carrefours, les gares, convaincre une majorité, expliquer encore et encore, parce que tout le monde n'a pas internet, et beaucoup de salariés s'informent encore uniquement par la télé. Sans compter les réunions avec le patron (parce que même si c'est les retraites, faut aussi s'occuper de machin en CDD qui a son contrat non renouvelé, des accidents du travail, des revendications quotidiennes des salariés, les conflits pour les salaires, etc...). ça me fait toujours rire jaune ces commentaires sur les syndicalistes, c'est à mille lieux de ce qu'on vit. Quant à l'attitude des directions syndicales, vous avez deux façons de faire : soit vous décidez grève générale le tant, style FO le 15 juin (journée d'action mémorable) soit vous demandez à vos responsables syndicats dans les boites, dans les territoires comment ils voient l'action. Nous on a organisé des AG le 8 pour demander aux salariés qui nous ont élus ce qu'ils en pensaient, vous croyez qu'ils étaient nombreux pour vouloir une grève générale ??? C'est toujours facile de dire que l'ennemi ce sont les syndicalistes et non le medef et le gouvernement, comme disait je ne sais plus qui, ce sont des alliés objectifs du patronat qui ont cette attitude. Pour finir, si on était plus nombreux à se bouger, (pour de vrai au contact des vrais gens qui travaillent) peut-être que ce serait plus facile pour multiplier les journées d'action. Samedi mobilisation moins forte. J'avais oublié, le samedi, j'ai participé à de nombreuses journées d'action des samedis (c'est souvent l'idée de la CFDT), ce qu'on voit (sauf 2 exceptions en 1995 et 2003 et après plusieurs journées de grèves) c'est que les mobilisations sont TOUJOURS MOINS FORTES, toujours. Ce qui m'étonne moi aussi mais qui se répète années après année... et ça n'a rien avoir avec la volonté de tout contrôler, parce que nous aussi militants syndicaux nous perdons de l'argent en cas de grève, et nous en perdons souvent beaucoup parce qu'on fait toutes les grèves, nous, et qu'on ne cherche pas d'excuse bidon (trop d'unité, pas assez, reconductif, pas reconductif) pour agir.
J'avais oublié une information importante : la prochaine journée d'action c'est le 15 septembre, les syndicats n'appellent pas à des grèves mais à des actions en direction des députés. Dans mon département, ce sera des piques niques devant les permanences de nos députés : comme ça même les salariés qui ne peuvent pas faire grève peuvent venir (entre midi et deux pendant la pause), ceux qui veulent faire grève peuvent le faire, des préavis sont déposés dans la fonction publique. Donc vous avez le choix : continuer à ne rien faire en critiquant ceux qui agissent ou venir tous "déborder les directions syndicales".
Crème de canard envoie Dubitative dans les cordes et s’appuie sur sa fiche des RG: « Et ben oui de toutes façons depuis 68 toutes les victoires ont été obtenues en débordant les directions syndicales, c'est de l'histoire ! Maintenant certains peuvent hurler au poujadisme en gras en gros et en rouge, ça ne changera rien aux faits, il y avait le bon syndicalisme de papa d'avant 2000 et le syndicalisme moderne d'après 2000, et ça, ceux qui écrivent en gras, en gros et en rouge, ils semblent l'ignorer et parlent encore du syndicalisme au siècle dernier. Ca me fait penser à ces vieux croûtons qui en sont encore à la critique du fordisme, il faut laisser ce qui a précédé le milieu des années à de côté, ce monde là est révolu.….dommage que votre esprit fin n'ait pas de lui même fait la différence entre le début du siècle dernier avec l'allusion au fordisme et la fin du siècle dernier avec l'allusion à 68. Je note que vous évitez soigneusement d'aborder le fond, c'est à dire la réalité du syndicalisme français moderne, et les indices semés au cours de l'histoire récente par quelques "victoires" populaires comme mai68, ou loi Devaquet en 86, ou le CEP en 2006 mais il y en a d'autres, des mouvements qui se sont fait sans ou contre les syndicats, et qui ont débouché sur des victoires non sans que quelques citoyens le payent de leur vie, ou d'une main ou bien d'un oeil. Quand à votre accusation, comme si j'étais un militant de chambre alors que dans ma ville on me surnomme le gréviste professionnel elle est plutôt risible. Allez donc consulter ma fiche chez les RG elle est assez fournie, nul doute que de votre côté vous êtes plutôt du genre à donner des informations sur les gens comme moi à l'officier des RG qui ne manquait pas de vous appeler chaque jour de grève lorsque vous étiez chef d'établissement, vous savez comme moi qu'il vous demandait le nom des leaders de la contestation dans votre établissement lorsqu'il y avait des mouvements de grève reconductible ».
Fin septembre, on trouve sur le site de l’Express des commentaires peu amènes sur le long sabotage syndical. Guyhenri - 23/09/2010 18:08:58, écrit : « Allez le cortège funèbre a attiré du monde ce matin mais bon c'est fini.....Nous serons pauvres et vieux pour ceux qui auront travaillé sans période de chômage et très pauvres en vivant moins vieux pour ceux avec des périodes de chômage..... Les syndicats ne sont que des collaborateurs, la gauche et la gauche de la gauche se positionnent déjà pour 2012.... On nous dit "Y a pas d'autres solutions" ben oui comment voulez vous que les riches deviennent plus riches si on file l'argent aux pauvres ? L'équation est simple en réalité car tout cela est une question de système, aujourd'hui le néolibéralisme est le plus fort le mieux adapté à la lutte et celui qui sait le mieux imposé ses idées. AH camarade travailleur qui était en grève ce matin pour retourner bien vite au boulot cet après midi . Belle vision de l'avenir Camarade. Et merci à nos zamis des syndicats qui trahissent depuis plus de 30 ans Le gouvernement sait bien qu'en face les "courageux "défenseurs syndiqués n'iront jamais à la grève générale illimitée pour obtenir un retrait de ce projet de réforme des retraites. C'est du velours pour nos camarades capitalistes. Personnellement, je serais un grand "capitaine" d'industrie ou multimilliardaire je me dirais comme ça que les veaux, on les laisse digérer cette réforme, puis ensuite on dézingue ce truc qui nous emmerde et qui s'appelle SMIC, on fait disparaître la 5ème semaine de congés payés (comme le lundi de Pentecôte) et on revient aux 40 heures pour une question de compétitivité avant de demander aux survivants des plans de licenciement de travailler 48H par semaine sous peine de mauvais esprit d'entreprise ».
Epi97, en remet une couche contre l’hypocrisie régnante: « Tous ces syndicalistes et le PS qui jouent au chat et la souris tout en sachant une évidence (à moins que les autres pays soient des débiles) que cette réforme est faite pour sauver le système, tout le reste est démagogique, chacun cherche à se faire reconduire dans son mandat sur fond de combativité et recul du gouvernement. Pour ma part je pense que le gouvernement devrait adopter toutes les propositions des syndicats et du PS en stipulant que ce sont eux qui régleront le problème, ainsi personne ne pourra se cacher derrière son petit doigt!!
Beaucoup supputent, un possible durcissement à la mi-octobre mais sans vraiment y croire. Ils sont ainsi le reflet de la démoralisation recherchée par la stratégie d’usure des appareils d’encadrement passés de 8% dans la statistique à 100 % dans les rues…
Toujours sur le site de L’Express, Rheteur9, hésitant sur la corruption syndicale, a dit : « Salut Mathieu, Le but est plutôt de temporiser mais surtout de casser le mouvement. En gros le jeu des syndicats, c'est : protester oui mais pas trop quand même! Car, ils finissent toujours (sauf CGT) par signer les textes en faisant semblant d'avoir batailler pour obtenir des avancées... Le "pouvoir" sait, depuis 2003, qu'il est plus astucieux de laisser s'organiser une protestation en "négociant" des petits trucs de rien au final. "Manifester OUI mais pas touche au coeur de la "réforme"" pourrait être le slogan UMP. Ils le disent d'ailleurs à chaque "réformes" : pas touche au coeur, on ne revient pas sur l'essentiel....! Ce qui primo témoigne d'une certaine vision de la démocratie mais qui également force les organisations syndicales à se positionner. Soit elles veulent rester dans "jeu politique" et du coup composent en encadrant la révolte et ne touchent pas à l'essence du projet, soit, elles refusent ce rôle et dans ce cas tout devient possible..... "ensemble tout devient possible".... tiens, ça me rappelle quelqu'un ça! »
Madiapart semble s’ouvrir fin septembre à une éventuelle critique non des syndicats mais de leurs stratégies d’égarement, et publie un article d’un auteur qui d’abord analyse impitoyablement le déroulement des corridas syndicales puis espère que les syndicats puissent retrouver leur virginité, et enfin s’interroge sur le suivisme qui a présidé à toutes ces festivités depuis des mois :
« CHACUN SON TOUR ! SABRONS LES SYNDICATS.
Bon, maintenant que j'ai sabré les gauchistes, je vais pouvoir m'attaquer à nos syndicats, parce que vraiment, là, ils font forts. Alors que ces organisations sont parvenues à mobiliser rapidement et massivement les Français à deux semaines d'intervalle, voilà que les organisations représentatives sont en train de temporiser et de faire retomber le soufflé. Quelles actions à venir ? D'abord, une manifestation un samedi. Il s'agit, à priori, de pousser des gens qui ne font pas grève à se joindre aux cortèges. Cependant, en général, ces manifestations de week-end marchent moins bien que celles de semaine lorsqu'elles arrivent au milieu d'un mouvement, tout simplement parce qu'elles ne sont pas un signe fort de conflit. Un samedi, la majorité des manifestants ne font pas grève et estiment donc qu'il s'agit d'un acte moins marquant qu'une manifestation en semaine. Ensuite, on laisse passer dix jours et on remet une journée de grève sur le tapis, alors que le projet de loi arrivera en séance au Sénat. Or, nous savons déjà, grâce à des fuites bien informées que les propositions de Gérard Larcher, qui voulait que le gouvernement cède sur la limite de 67 ans et revienne à 65 ans, ont été rejetées en bloc par le gouvernement. Le Sénat ne fera donc rien à priori, à moins d'un mouvement de fronde des sénateurs dont on peut tout de même douter sur un projet aussi médiatique. Au lendemain du 23, le Premier ministre a dit "non" aux manifestants. Soit. Il se tient ainsi à sa doctrine du "ce n'est pas la rue qui gouverne", accédant ainsi à l'idée que les manifestants sont une minorité dont il ne faut absolument pas tenir compte. Or, le jour précédent, le président de la République a tenté de faire passer l'idée d'un affaiblissement du mouvement, preuve que celui-ci intéresse tout de même nos dirigeants.
Clairement, maintenant, les syndicats ont deux solutions claires. Soit ils tentent d'enterrer le mouvement parce qu'ils considèrent qu'il ne prendra pas. Il semble bien que ce soit la stratégie choisie, en reconvoquant les grévistes à deux dates assez éloignées les unes des autres. Soit ils tentent de lancer une grève générale. Or, il faut bien constater une chose. Depuis le début des années 1980, les syndicats français ne lancent jamais un appel pareil et cherchent systématiquement à encadrer le mouvement social et à le juguler au maximum. Les droitiers voient les syndicats comme l'incarnation du mal, mais ils se trompent ! Ils sont au contraire les alliés objectifs des réformes engagées par les gouvernements successifs. Les quelques mouvements qui sont parvenus à faire craquer des gouvernements ces dernières années (je pense à 1995 et à 2006 contre le CPE) sont partis essentiellement de la base, les syndicats suivant les militants. Par contre, un exemple de mouvement ayant échoué lamentablement à cause de syndicats trop timorés est celui de 2003, la CGT et la CFDT ayant décidé de lâcher l'Education en rase campagne et de laisser passer la loi Fillon sur les retraites. (…) depuis le début la CGT semble temporiser, refuse d'appeler au retrait du projet, se contente de manifestations ponctuelles et semble se préparer à enterrer le mouvement. Je me demande bien ce qui se passe à la base, dans les sections CGT. S'agit-il d'une stratégie partagée par les militants ? »
Dans les commentaires, pour « Hêtre », le 21 septembre, «Que syndicats et partis de gauche soient prêts à trahir, une fois encore, les gens qui leur auront, pour d'obscures raisons, fait confiance, voilà qui ne fait guère de doute. Combien de milliers de gens dans les rues pour, dans le meilleur des cas, une toute petite chose, une négociation, qui verra les riches, à travers l'Etat qu'ils ont acheté, octroyer quelques miettes à leurs pauvres ? Participation active des syndicats et partis de gauche à l'éventuelle aumône… Seule l'Idée du communisme. Ajout. Nous n'avons pas besoin des syndicats (et des partis) ».
Patrick 44 objecte : « Avez vous des besoins alors ? Toutes les grandes avancées sociales ont été le fruit de larges unions populaires réunies sous la conduites de leurs organisations ou d'arrivée de la gauche au pouvoir. Si cette façon de créer un rapport de force favorable n'a plus votre faveur, sur quoi espérez vous compter pour peser ? La rue ? Même le NPA convient que c'est insuffisant. ». Hêtre, blasé répond laconiquement: « Ah ! si le NPA en convient, alors... tout est dit ?
LES RABATTEURS DU SYNDICALISME D’ETAT
RABATTEUR (n.m.) 1. personne qui rabat le gibier 2. (figuré) personne qui ramène des clients à un vendeur, des adhérents à un groupe. Synonymes : batteur, bonisseur, chasseur, propagandiste, propagateur.
« Ne nous emmerde pas avec tes syndicats ! »
Cette phrase, dite à haute et intelligible voix (c’était à propos de la retraite à 62 ans), sans que cela ne déclenche la moindre réplique – sinon la mienne – je l'ai entendue il y a quelqueS jours à la dernière réunion de mon comité. Jamais elle n'aurait pu être prononcée à la LCR. Elle est aujourd’hui récurrente dans le « nouveau » parti. Elle sert de leitmotiv de ce qui serait la marque identitaire du NPA. Et que l’on ne vienne pas me dire que c’est une question de formation. Si l’on recrute sur ces bases viscéralement antisyndicales, si la question est laissée à la discrétion du militant, si ce travail n’est plus le fait que des « anciens », c’est qu’il y a une raison profonde à ce comportement (…)Quand en outre un membre du CPN donne le ton et incite les jeunes à ne pas se syndiquer au prétexte que le syndicalisme c’est la trahison des luttes ; quand le ou la même explique que l’unité ne sert à rien ou qu’y travailler est une perte de temps, et que le parti suffit à tout, et que ceux qui ne pensent pas ainsi ne le construisent pas, ce n’est plus une affaire de jeunesse, de « maladie infantile », mais une ligne politique bien affirmée, et pas seulement celle de cette « fraction » venue de Lutte ouvrière. Cette orientation est aujourd'hui le plus grand dénominateur commun à l’actuelle direction du NPA. ».
Ce quidam syndicaliste qui proteste contre le recrutement « radical » du NPA même des éléments les plus hostiles à l’idéologie syndicale est révélateur du rôle de rabatteur que jouent les appareils gauchistes pour la gauche bourgeoise et ses syndicats. Dans la réalité, la défroque politique trotskienne mitée de l’ancienne LCR hante toujours l’habitacle du NPA ; il nous suffit de citer l’édito de son organe le 24 septembre totalement suiviste des appareils syndicaux: « Si pour notre part nous souhaiterions que les appels à la mobilisation soient plus radicaux, en terme d'appel à la reconduction des grève, nous appelons à faire des temps forts de mobilisations à l'appel de l'intersyndicale des réussites qui montrent que le mouvement ne faiblit pas, qu'au contraire il s'enracine et progresse. Mais ces temps forts seront d'autant plus forts que la reconduction de la grève sera devenue une réalité dans un maximum d'endroits où cela s'avère possible, d'autant plus fort que les opérations de blocage s'organiseront partout. (…) Le dossier des retraites n'est pas clos. Nous pouvons gagner. Les fissures apparaissent à droite car un député, ça cherche d'abord à être réélu et ces gens savent ce qu'il va leur arriver aux prochaines élections si ça continue comme ça. Le mouvement a de la réserve : toutes celles et ceux qui sont contre la politique du gouvernement ne sont pas encore venus battre le pavé. On a vu apparaitre des jeunes dans les manifs du 23 et ce phénomène peut et doit s'amplifier ».
La secte Lutte Ouvrière, par l’édito impérissable d’Arlette du 20 septembre, se couchent carrément sous les appareils syndicaux gouvernementaux: « La journée de grèves et de manifestations du 7 septembre a été un succès. Il faut que celle du 23 septembre le soit encore plus. Il faut que ceux qui, la fois précédente, hésitaient encore, tout en regardant avec sympathie ceux qui agissaient, se mettent à leur tour à agir. Il faut que ceux qui, venant des entreprises moyennes et parfois petites, avaient rejoint les manifestations se sentent encouragés par le fait qu’un nombre croissant de travailleurs des grandes entreprises se mobilisent (…) Il est du devoir des confédérations syndicales de faire en sorte que la mobilisation ne s’arrête pas le 23 septembre et qu’elle puisse continuer et s’amplifier ».
Revenons au NPA qui se livre à une étude sur la renaissance du syndicalisme bien avant l’embellie de 2010 - « Le syndicat un outil pour l’anticapitalisme, Directions syndicales historiques : une perte de légitimité à nuancer » par Leila Soula et Goulven Schaal en octobre 2009. L’étude est une simple resucée de l’analyse des caméléons trotskiens de l’ex-LCR :
« …Cette situation s’accompagne d’une contradiction importante : le faible taux et la relative stagnation globale de la syndicalisation actuelle ne se traduisent pas mécaniquement par un rejet définitif de la grande masse des travailleurs vis-à-vis des organisations ou de l’action syndicales. En témoignent les divers sondages mesurant le taux de confiance envers les syndicats pour « la défense des intérêts des salariés » : ceux-ci ont en effet gagné vingt-six points en seize ans, passant de 36 à 62 % des salariés. Bien entendu, cette progression dépend notamment de l’orientation choisie par les différentes organisations syndicales dans les luttes ou encore de leur utilité apparente aux yeux des travailleurs en fonction du contexte politique. C’est ce qui explique par exemple les légères baisses observées après décembre 95 ou encore après le référendum sur le traité européen. Le décalage entre les effectifs syndicaux et leur capacité de mobilisation est donc très important : la récente séquence des 29 janvier, 19 mars et 1er mai l’a bien montré ; non seulement par le nombre de manifestants, dont le niveau historique n’est plus à rappeler, mais également par le soutien massif dont elles disposaient (69 % d’opinions positives pour le 29 janvier à titre d’exemple). (…) En raison notamment de cette implantation et de leur utilité réelle tout au long de l’année, les grandes centrales conservent donc une légitimité importante lorsqu’il s’agit d’organiser la contestation face aux contre-réformes gouvernementales. Des millions de travailleurs leur font confiance car elles apparaissent comme le garant au niveau national des droits qu’elles contribuent à gagner ou à maintenir au niveau local. La conscience de disposer d’une force collective que tend à développer l’appartenance à une organisation syndicale est d’autant plus forte si celle-ci semble en capacité de fédérer de nombreux travailleurs dans la lutte. C’est ce qui explique que les différentes crises ayant affecté les organisations syndicales n’aient jamais provoqué une ruée des travailleurs vers les syndicats alternatifs pour défendre leurs droits. De manière générale les scissions n’ont pas fait progresser la syndicalisation en France, bien au contraire, celles-ci créant généralement plus de départs ou de transferts d’une organisation vers l’autre qu’elles n’amènent de nouveaux militants ».
On reconnaît une éternelle capacité de mobilisation malgré de faibles troupes : «Pourtant la majorité du temps, les syndiqués attendent des syndicats qu’ils les défendent au quotidien : par exemple à la veille du congrès 2009 de la CGT, 52 % des salariés interrogés [10] pensent que la CGT doit « être plus constructive en faisant des propositions au gouvernement ». Aussi surprenant que cela puisse être, lessyndiqués ne sont pas majoritairement radicaux, (du moins, tant qu’ils ne sont pas impliqués dans une lutte qui les concerne directement), mais savent bien que les syndicats sont les gestionnaires au quotidien des relations sociales entre le patron et les salariés, entre le gouvernement et les travailleurs. Les syndicats sont donc vus et reconnus comme l’outil pour faire respecter un contrat de travail, pour améliorer les conditions de travail, pourconserver le droit de travailler dans les conditions correctes avec des salaires corrects ». La bureaucratie syndicale n’est pas bourgeois, selon les caméléons (…Trotsky !) du NPA car elle suppose son propre débordement : « Cette contradiction se reflète aussi dans la structure des syndicats. La bureaucratie syndicale occupe une place particulière dans la structure du syndicat. Elle est conservatrice et peut devenir un vrai frein aux mobilisations. Cette année, les directions syndicales n’ont pas été à la hauteur des enjeux de la colère quand elles ont appelé de manière unitaire à des journées d’action séparées (19 mars, 29 janvier, 1er mai, 26 mai et 13 juin). Même si elles sont satisfaites de ces journées, car elles créent un rapport de force positif pour négocier avec le gouvernement, les confédérations ont délibérément espacé le rythme car elles voyaient très clairement qu’elles pouvaient être dépassées par les salariés. Les confédérations syndicales ont appris de mai-juin 2003, où les profs, les postiers et les chemineaux se sont auto-organisés en AG de ville pour faire converger les luttes contre la loi Fillon qui augmentait les années de cotisations retraites. La peur du débordement montre le caractère réformiste des organisations syndicales. Elles veulent négocier à la place des salariés eux-mêmes. Elles se posent en représentants des travailleurs et non pas comme les organisatrices des travailleurs ». Le NPA s’affirme comme le principal recruteur du syndicalisme en vogue, après avoir attiré à lui nombre de jeunes hostiles à ce même syndicalisme d’encadrement : « Les militants anticapitalistes doivent donc se syndiquer mais aussi faire en sorte que les travailleurs se syndiquent. Un parti, et à plus forte raison, un parti anticapitaliste ne peut pas faire le travail de défense des travailleurs au quotidien car il ne regroupe par définition qu’une frange minoritaire des travailleurs. Plus il y aura de syndiqués convaincus par les anticapitalistes, plus les rapports de force entre la base et la direction se poseront de manière aiguë ».
Pour mieux montrer que le NPA veut enchaîner ses néophytes dans les ornières du passé, en promettant à ses militants de s’organiser en tendance dans les cartels syndicaux existants, ce petit parti de rigolos se base sur la faible mémoire dans la classe ouvrière et les oublis du passé révolutionnaire (le NPA favorise l’Alzheimer) – il nous suffit ici de fournir le témoignage d’un vieux cacique stalinien de feu Boulogne-Billancourt, Roger Sylvain, lui-même et ses amis ligotés au sein de l’appareil de Thibault, en novembre 2009: « Derrière les discours sur la nécessité de syndiquer davantage, ce que nul syndicaliste ne conteste, le document d’orientation propose en effet la remise en cause des syndicats d’entreprise et du fédéralisme et programme leur remplacement par de nouvelles structures « à la carte » validées par une commission confédérale d’affiliation en fonction de leur adaptation à la ligne confédérale. Adieu donc à ce qui a fait la richesse de la CGT : la conf’ n’est plus la coordinatrice mandatée par la base mais, depuis Montreuil et les bureaux de la CES à Bruxelles, elle dirige, valide ou exclut : la démocratie syndicale est supplantée par le centralisme bureaucratique ». C’est pas mieux mais pire encore que sous les anciennes directions staliniennes !
QUI LUTTE ? QUI DECIDE ?
Revenons à nos blogueurs. Celui-ci frôle le questionnement posé par le rôle dominant de l’aristocratie ouvrière, que j’ai évoquée dans mon message blog précédent, quoique les termes d’aristocratie ouvrière me gênent un peu ; je préfèrerais parler de secteurs plus avantagés ou de « prolétaires plus protégés », les employés de l’Etat. Il répond à cet Olivier que je ne connais pas avec ce souci que toutes les catégories du prolétariat soient associées aux décisions… à cela je peux objecter immédiatement que cela n’est possible qu’un sortant des différentes corporations et ne favorisant des AG intercatégories, sinon le terrain reste par excellence celui du syndicalisme clientéliste et diviseur :
« Ceci est en réponse au flou de vos deux textes, Olivier. En Effet, la forme « Grève générale » ou « Grève Reconductible » laisse en suspens deux aspects fondamentaux :1° QUI LUTTE ? QUI DÉCIDE ? 1) Laisser, comme en 1995, le monopole de la lutte aux secteurs ayant un travail laisse sur la touche les 10 millions de plus pauvres, ceux qui ont – en premier chef – lieu de se battre pour toucher plus que les 700 euros du minimum vieillesse, ceux qui dorment dehors, ceux qui voudraient travailler. Les 10 autres millions qui subissent – jeunes et plus vieux – la misère, la vie précaire, les jours sans espoir, sans lendemain, les petits boulots, les bricolages insupportables de Pôles emploi sans propositions sérieuses, d’agence d’Intérim vautours de crise…Les plus importants à mobiliser ce sont les Pauvres et la Jeunesse. Il faut aller chercher 3 MILLIONS SUPPLÉMENTAIRES venant s’ajouter aux 2,7 millions de mardi 7 septembre. Comme en 1995, l’enjeu était de donner la parole à ceux qui se réunissaient dans les ANPE.…. Mais comme en 1995, les sabotages auront lieu pour empêcher le mot d’ordre de « ZÉRO CHÔMEURS » de devenir la lueur phare pour les exclus, pour empêcher le mot d’ordre de « 5 MILLIONS D’EMBAUCHE ». 2) Plus important encore est la question « QUI DÉCIDE ? ». Les intersyndicales ne sont que des quarterons de généraux saboteurs de lutte. Votre courrier en est un exemple : Devant qui ce secrétaire de l’UD CGT Isère, Patrick Brochier est-il responsable ? Devant quels travailleurs, quels chômeurs en lutte aura-t-il à répondre de ses manœuvres d’agent du patronat ? La décision doit appartenir aux DÉLÉGUÉS RÉVOCABLES ! Là doit être le véritable débat. Ceux qui réclament la grève générale reconductible sont les mêmes qui, à partir de 1995 ont été les FOSSOYEURS DES COORDINATIONS. Qu’ils tentent maintenant de freiner la vindicte sarkozyste ne nous donne aucune assurance sur leurs sabotages à venir, dès qu’ils verront – comme en janvier 1996 – les pauvres commencer à rejoindre la lutte. Pour en finir avec le capitalisme et faire la révolution anti-bourgeoise ».
Permalink ajoute : « Ce qui est sûr c’est que ceux qui savent qu’il n’y a rien d’autre à attendre de la part des bureaucrates post staliniens ou se disant socialistes qui constituent la plus grande part de la direction de la CGT ne sont pas surpris. Avec eux on n’est jamais déçus. « racaille » a dit Mathieu (Conti) de Thibault… Au fait, puisqu’il s’agit d’une attaque d’ennemis de classe, à quelle classe appartiennent Thibault, Chérèque, et toute leur bande de joyeux fêtards? Ben oui: tout est logique là, à gerber mais logique. Je ne me fais guère d’illusions sur la direction nationale de la CGT qui trouve les meilleurs relais dans l’armée de militants permanents qui s’est renforcée alors même que le nombre de syndiqués et militants s’effondrait. Mais la CGT n’est pas une organisation totalitaire où la tête décide des orientations et les impose à tous. Les voix Le 7 septembre et les jours suivants : c’est VOUS qui décidez. »
Hélas non, le 7 septembre ce sont encore les lieutenants de la bourgeoisie en milieu ouvrier qui ont décidé la poursuite des corridas.
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