A quelques jours près la bourgeoisie mondiale
aura canonisé deux personnages de son spectacle politique incontournable :
l’histrion papy Hessel et le national-catho-populiste Chavez. Deux bouffons de
moins, même s’il nous reste papy Castro et le gros joufflu de Corée du Nord. On
pourrait presque saluer une opération « pétrole contre derniers résidus du
stalinisme » tant la presse mondiale est dithyrambique sur la disparition
du petit colonel putschiste de Caracas parvenu autocrate, tant elle masque,
avec ubiquité, sa joie face à la disparition d’un gêneur pourtant bien utile à
tous les divers dominants. Certes, Chavez du point de vue économique n'a pas
fait pire que la Sainte Alliance Européenne et nord-américaine. Sacré caméléon Napoléon Chavez, copain avec Kadhafi, Ahmadinejad et Obama!
Chavez un révolutionnaire moderne
socialo-chrétien ? Ne radotait-il pas que ce pauvre crucifié pacifiste de
Jésus était « le premier révolutionnaire historique » ; limité
en connaissance de l’Histoire, ce brave croyant catho n’avait jamais entendu
parler de Spartacus, révolté bien antérieur à ce pauvre mec Jésus (-73 av JC). Le comble
est que les médias du monde entier l’auront fait passer pour un « marxiste
pur et dur ». Selon l’acteur milliardaire américain Sean Penn : « Les pauvres
dans le monde entier ont perdu un champion ». Les "pauvres" c'est qui? Quelle classe? On se demandera en cours de
route en quoi « l’aide aux pauvres » est tout sauf subversive pour la
tranquillité bourgeoise. Le Monde, de plus en plus illisible et niveau
sous-Figaro, au milieu des émotions abondantes des pauvres hères fans d’un Badinguet
latino, ose : « Hugo Chavez,
figure du socialisme latino-américain » : « Hugo Chavez, mort
mardi 5 mars d'un cancer, s'est imposé comme l'une des grandes figures
politiques sud-américaines, mêlant dans un tempérament extraverti une
opposition acharnée aux Etats-Unis, un idéalisme révolutionnaire hérité des
années 1960 et une autorité qui supportait peu la contradiction ». Oh
l’éloge funèbre hypocrite mêlant malfaçon et ladrerie historique ! La
palme des soutiens les plus lamentables revient, encore une fois, à la branche
trotskienne qui a le plus contribué depuis 50 ans à l’adoubement aux
bourgeoisies sous-développées, le NPA :
Le NPA tient à exprimer sa solidarité avec le peuple
vénézuélien qui est frappé par le décès de son président. Avec Hugo Chavez
disparaît celui qui incarnait la révolution bolivarienne. Il représentait la
lutte contre l'impérialisme nord américain et celle pour la souveraineté du
Vénézuéla et de toute l'Amérique latine. Chavez et sa révolution ont fait
reculer la misère, développé le système de santé et d'éducation, amélioré le
sort de millions de vénézuéliens. Nous avions des désaccords tant dans le
domaine de la politique internationale-il soutenait les dictatures iraniennes,
de Libye et de la Syrie- que dans la nécessité et la manière d'approfondir la
lutte contre les classes dominantes du Venezuela, d'organiser la démocratie,
véritable, différente d’un régime très personnel. Mais Hugo Chavez restera une
référence dans la lutte des peuples latino-américains contre l'injustice, pour
leur indépendance contre l'impérialisme.
Montreuil, le 6 mars 2013 ».
UNE APOLOGIE DE LA « BOLIBOURGEOISIE »
Le « bolivarisme »[1]
aura été la théorie fumeuse socialo-populiste et capitaliste d’Etat (relative)
du Chavez et sa bande. Abonder, même avec une critique de forme, pour glorifier
ce petit dictateur élu, correspond, selon les frères ennemis de Mélenchon, à
leur traditionnel désir d’accompagner, ou plutôt de suivre les masses dans
leurs illusions, pour continuer à mentir sur les solutions nationales
néo-staliniennes. L’argutie primaire et démocratoque des bourgeois gauchistes
est la popularité de Chavez, réélu par son « succès populaire ». Ah
oui ! comme Berlusconi. Les élections bourgeoises servent à élire et
réélire n’importe quelle chèvre. Vous remarquerez que les arguties défendant
les « progrès » sous Napoléon Chavez 1er, sont du même
ordre que celles qui avaient accompagnées les larmes des trotskiens lors de la
chute de la maison « soviétique » en 1989-91 (santé, éducation,
nombre de joueurs d’échecs, etc.), mais il ne me semble pas que ces faussaires
aient alors osé appeler à la « solidarité avec le peuple russe ». Il
est évident aussi que le bolivarisme n’était pas la dictature honteuse
musulmaniaque du Qatar ou de l’Arabie Saoudite, mais, assis sur un océan de
pétrole le régime de Chavez a eu plus de facilités à jeter des miettes au
peuple ; l’entourloupe est facile à démonter comme vous le lirez plus
loin. La différence entre le soutien critique au stalinisme d’hier par les
trotskiens et leurs « solidarité anti-impérialiste » d’aujourd’hui est
qu’ils soutiennent carrément la nouvelle politique tiers-mondiste , pardon du
Sud, affichée par plusieurs autocrates sud-américains et correspondant au
programme de repli sur l’autonomie nationale prôné plus ou moins partout (pour
accompagner la crise…) par ladite extrême gauche européenne et les divers
résidus partidaires du stalinisme, au nom d’un concept bizarre « la
véritable démocratie », c'est-à-dire des élections bourgeoises mieux
organisées !
Le déroulement de la vie politique sous les
quinze années de règne de Napoléon Chavez ont re-prouvé qu’un dictateur, certes
pas un assassin de masse comme les élus Hitler et Mussolini, peut proroger sa
place au pouvoir sur le système d’élections « libres »[2].
La « résidence » Chavez n’était pas du tout hors du facétieux régime
capitaliste mondial mais une de ses composantes « personnalisée ». Et
au demeurant, allant dans la même direction mystificatrice des épisodes des révolutions « de
jasmin » ; l’imposition
d’élections « représentatives » et de systèmes dits démocratiques –
par l’hyper-puissance américaine – est de règle désormais comme meilleure façon
de déstabiliser ces pays – toujours supposés « en voie de
développement » - et de les soumettre un peu plus au contrôle en
permanence des plus puissants impérialismes. Dans la foulée, quand le FMI
oblige les petits pays à se joindre à la « lutte contre le
terrorisme » (ce monstre du Loch Ness permanent et insaisissable),
laquelle signifie obligation d’accepter « une assistance technique »
occidentale, non pour stabiliser corruption et banditisme terroriste, mais pour
régenter mieux les dits pays secondaires.
Au pouvoir depuis le 2 février 1999, Napoléon Chavez,
« l’ami des pauvres », n'aura jamais réussi à imposer un régime de
parti unique à la cubaine dans son pays, toujours solidement relié à
l'Organisation (capitaliste) des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et premier
exportateur de pétrole d'Amérique du Sud. Populiste démagogique pour ses rivaux
bourgeois floués de la place chaude, « anti-impérialiste » confirmé
pour les neuneus gauchistes du monde entier, il était affaibli par son cancer
pelvien et avait préparé un aiglon, Nicolas Maduro comme successeur et futur
candidat du Parti socialiste uni (PSUV). Inutile de vous rappeler les étapes de
la carrière de ce démagogue bourgeois, la presse mondiale en regorge de la télé
numérique aux blogs suivistes gauchistes. Il faudrait embaumer le corps de
Napoléon Chavez pour garder le témoignage visuel de comment les gauchistes
trotskiens continuent de tromper autant sur la nature de son régime, assimilé
néo-castriste, afin de cacher leur absence de programme hormis une resucée de
stalinisme. Même pendant les années Napoléon Chavez, les Etats-Unis sont restés
premier partenaire commercial du Venezuela et Caracas leur troisième fournisseur
en pétrole. Sans doute pour le pétrole « dans un seul pays » !
LE TROC
VENEZUELA/CUBA : UN EXEMPLE DE FAUX INTERNATIONALISME
« Pétrole contre médecins », parodie comique
de « food for oil » (cf. première guerre d’Irak)[3],
est la « mission bolivarienne » la plus connue de Napoléon Chavez. En
réalité, à la fois comédie politique pour le bon peuple et gadget pour les
trotskiens européens, cette mission cachait de moins généreuses tractations
commerciales entre deux pays capitalistes condamnés à s’entendre.
L’histoire d’échanges parallèles au marché mondial
entre pays « non-alignés », qui se prétendaient indépendants de la
domination des deux blocs russo-américain, est une vieille mystification qui
n’a pas été inventée par Napoléon Chavez, mais qui possède toujours le don
d’abuser les bons peuples, avec l’aval du personnel gauchiste. Quelques dates
repères :
-
1948 :
nationalisation du pétrole au Venezuela
-
1962 : l’OEA
(union des Etats sud-américains pilotés par les USA) exclut Cuba qui, face à ce
blocus, se tourne vers l’URSS pour son pétrole
-
Les conférences
de Bandoeng de 1964 et 1973
-
1991 : crise
à Cuba à la suite de la fin de l’URSS, mais le régime castriste ne s’effondre
pas et tient jusqu’à l’arrivée du faux troc avec le Venezuela.
Evidemment le dit échange commercial anti-impérialiste
entre les deux Etats d’Amérique du Sud, est présenté partout comme nouveau, révolutionnaire,
consommable et un défi face à l’impérialisme US. Or ce genre d’accords
commerciaux directs entre Etats secondaires avait déjà été mis en place, par
exemple entre le Mexique et le Venezuela (accords de San José).
Les dessous des « missions bolivariennes »
sont beaucoup moins glorieuses. Le système de santé gratuit est un défi.
Quoiqu’en pensent les parasites intermittents de la gauche caviar et rutabagas qui
promet l’assistance sans fin, comme une inépuisable caverne d’Ali Baba sociale,
avec la crise mondiale et une énorme masse paupérisée de la population ;
l’assistance sociale est devenue quasi impossible à gérer, très coûteuse ;
elle est difficile à mettre en œuvre, et il ne faut pas voir que des méchants
escrocs dans sa critique par l’aile droite capitaliste. La crise de l’assistance
sociale ne signifie pas que les riches veulent tuer les pauvres, mais que le
système ne peut pas « serrer les coudes » pour « partager »
mais qu’il n’est bon qu’à être foutu en l’air. Par le prolétariat pas par les
pauvres « assistés » et consentants.
Chavez bricole idéologiquement, et manipule le
spectacle mondial au cours de cette opération d’échangisme industriel avec les
médecins. Il peut certes se vanter de 11.000 opérations oculaires gratuites,
réalisées par ses médecins otages cubains, chez les démunis, mais nombre de
missions humanitaires d’ONG de grandes puissances peuvent aligner des chiffres
supérieurs pour la lutte contre la faim ou le paludisme, sans qu’on puisse les
qualifier de « marxistes » ou de « bolivaristes ». Les milliers
de médecins cubains « en mission » au Venezuela sont étroitement
contrôlés par la police politique cubaine[4].
Encore une autre tricherie, le Venezuela ne dispose pas du matériel médical
nécessaire. Celui qui doit être soigné, s’il veut être guéri par le « camarade
médecin cubain », doit donc se démerder pour trouver d’abord seringue ou
médicaments. Deuxiè me abus de naïveté
publique, la rareté du matériel médical au Venezuela vient booster l’offre
internationale sur le marché capitaliste. Ainsi cette « mission
bolivarienne » n’est pas utile aux « pauvres » ni au
« prolétariat » mais aux
« appels d’offre » du marché capitaliste. Au surplus, les obstacles
douaniers bolivariens ne nuisent pas plus au capitalisme mais entraînent une
hausse de la concurrence des produits du libre-échange capitaliste.
LE TROC
COMME MONNAIE SOCIALE SUBSTITUTIVE A LA MERCANTILISATION CAPITALISTE ?
La « mission » bolivarienne « Pétrole
contre médecins », est plus poisseuse côté pétrole. Plus ou moins
théorisée par Georges Soros, la théorie du troc avait été popularisée en
Argentine dans la deuxième moitié des années 1990. Des « Clubs de
troc » entre particuliers avaient été célébrés jusque dans les milieux
anarchistes et intellectuels ultra-gauches européens. Cette conception ne
venait que relever les carences de protection sociale chez la bourgeoisie
machiste argentine : pas de RMI ni d’allocs dans ce pays ! Cette
mode, initiée par la petite bourgeoisie politique a beaucoup reculé depuis face
à l’aggravation de la crise mondiale, ridiculisant (dialectiquement !)
toute solution locale ou nationale. Chavez et son parti militaire bourgeois ne
pouvaient pas jouer au troc comme de vulgaires particuliers, au niveau des
échanges entre Etats bourgeois. Comme représentant nationaliste il ne pouvait
supporter les diktats de l’ALENA, ce grand ensemble latino qui servait de
paillasson aux Etats-Unis. La contestation a des limites pour tout Etat
national « insolent » ou un peu voyou sur les bords. Le Venezuela
restait membre de l’OPEP qui exige la croyance au credo d’échange capitaliste
si vous voulez continuer à exporter votre pétrole ! Chavez le petit savait
qu’il n’avait aucune chance de bousculer GATT et OMC, colosses bourgeois qui
stigmatisent toute velléité de « commerce en circuit fermé »[5].
Le Venezuela vend son pétrole peut-être moins cher à Cuba qu’aux Etats-Unis,
mais il fait plus d’affaires avec ces derniers !
Il ne s’agit aucunement de troc en réalité avec Cuba
« la canne à sucre sans soviet », lequel violerait les lois
capitalistes de l’échange marchand, et le régime bolivariste reste bien muselé
par les contraintes du marché et des grandes compagnies pétrolières. Il y a
échange de procédés… douteux. Certes Cuba fournit 53.000 barils/jour, mais le
pétrole est bien vendu, au taux de 2%, un prix d’ami qui reste plus cher que ne
l’était l’or noir russe. Les médecins envoyés en échange par Cuba sont des otages,
car beaucoup en profitent pour se tirer, « salauds de
contre-révolutionnaires » !). Ils sont logés, et nourris mais la paye
(par le gouvernement cubain !) c’est leur famille retenue au pays qui la
perçoit !
VERS LA FIN
DU NEO-STALINISME ?
Le troc, comme les coopératives, est une mesure
obsolète et ringarde que nous laissons aux anarchistes et à leurs amis de la
petite bourgeoisie politique, mais l’échange « Pétrole contre
médecins » de ce pauvre Chavez était plus vicelard. Car, révélant
l’impossibilité du troc comme au demeurant de tout échange communiste
(quoiqu’on ne sache pas trop ce que pourraient être encore des échanges
communistes), le bricolage de Chavez visait à faire croire à une
« solidarité internationaliste » l’accouplement de deux bébés
stalinoïdes ! Chavez avait même réussi un coup de maître en osant la « solidarité
sud/nord » lors de l’accord avec la municipalité de Londres en 2006 – un rabais
de 20% sur le pétrole pour les transports en commun – afin de diminuer par deux
le billet des « pauvres londoniens ». Facétie absolument pas
généralisable par les autres pays du sud sans pétrole et sans mégalomanie.
Curieuse
cette notion de solidarité de riches (en or noir) vis-à-vis de pauvres (en
sucre) qui ne supprime ni l’exploitation ni les classes ! Et plutôt
« solidarité de convenance mercantile » qui, en fin de compte, a
éclaté partout avec la crise mondiale où les pays du sud se sont divisés entre
« largués » un peu plus et « émergents ». L’idéologie « d’autonomie
collective » drainée peu ou prou depuis les conférences des non-alignés de
Bandoeng s’est dissoute au profit de la très capitaliste « solidarité
conditionnée ».
Clap de fin. Des fresques et des panneaux célébraient
la fraternité entre les deux peuples: «Cuba-Venezuela: Deux pays, un seul
peuple». La tentation de comparer le soutien vénézuélien à celui de l'URSS
d'avant 1990 était logique, avec cette terrible nuance qu’apporte un ancien
fonctionnaire cubain : « lorsque le frangin impérialiste russe était
là, l'essence coûtait 10 centimes le litre et des cubains détournaient des
camions citernes entiers de pétrole pour le revendre».
Avec la disparition de Hugo Chavez, il est
probable que la coopération avec le Venezuela sera revue la baisse. Cela
portera un coup sérieux à Cuba, même si, depuis 1990, la Havane a fortement
diversifié ses partenaires économiques. Les accords de coopération pétroliers
notamment avec Caracas sont censés avoir amélioré la situation cubaine ces
dernières années, mais cela reste à prouver. L'essence coûte 1,4 CUC (1,05
euro). Le pétrole vénézuélien est trop cher et en plus il est de mauvaise
qualité, quand il n’est pas traité par le grand voisin du nord.
A Caracas, c’est un secret de Polichinelle qu’il
y a déjà une guerre des chefs. La position de Nicolas Maduro est contestée par
un autre prétendant, Diosdado Cabello, président de l’Assemblée nationale,
remplaçant institutionnel de Napoléon Chavez décédé, en attendant une nouvelle
élection. Cabello a un autre avantage pour les élites « bolivariennes », dont
le noyau dur est issu des forces armées : il est un ancien militaire qui a
participé à l’aventure putschiste du Badinguet latino, en 1992. Nicolas Maduro,
lui, est un ancien syndicaliste, réputé pour sa capacité de bla-bla.
La « bolibourgeoisie » affairiste penchera-t-elle
pour l’un ou pour l’autre ? Comment Obama va-t-il s’en mêler ? Va-t-il
développer l’islamisme en Amérique du sud comme compensation à la corruption
avérée des idéologies national-indépendantistes ? Le Parti socialiste
unifié du Venezuela (PSUV), la formation présidentielle, était habitué à suivre
les ordres de Hugo Chavez, pas à délibérer en cas de crise
Il est vrai que Chavez jouissait d’une cote de
popularité auprès des plus pauvres, qu’on nomme en France les assistés, et qui,
de la même manière sont incapables de se hausser à une compréhension politique
de l’hypocrisie de l’Etat qui « les assiste »… charitablement. Comme
pour toute manif PCGT en France, chaque employé d’Etat est obligé de se rendre
aux manifestations organisées par le PSUV (le parti de Chavez) sous peine de perdre
son emploi. Aux dernières élections présidentielles le pouvoir chaviste a
acheté les votes en offrant téléviseurs, machines à laver et autres
réfrigérateurs à une partie des « pauvres ». A l’hôpital il faut apporter
vos seringues. Au supermarché impossible d’acheter plus d’un litre d’huile.
L’insécurité est omniprésente.
Le régime en deuil de Napoléon Chavez continue de
vendre aux méchants impérialistes US 85% de son pétrole qui a toujours été
raffiné au Texas et en Louisiane. En 15 ans de pouvoir « révolutionnaire
bolivariste », pourquoi Chavez et sa bande n´ont-ils jamais trouvé le
temps de se construire une raffinerie moderne indépendante de l’ogre US? De
même, ils n´ont jamais réussir à faire de ce grand pays, doté de terres
fertiles immenses, un grand pays agricole. Le Venezuela importe 70% de ses
besoins en nourriture. C'est plus facile de faire des choses pour le peuple
quand on dort sur un océan de pétrole mais Chavez n’en a jamais chassé le capitalisme ni
garanti l’avenir des couches paupérisées et du prolétariat. Et papy Castro a
fait de Cuba un bar à putes. La capitale qui scrute le plus la scène
vénézuélienne c'est La Havane. Passage très délicat pour un nouvel aiglon de l’anti-mondialisation
fumeuse. Si la famille Castro n'avait pas réussi à monnayer le pétrole
vénézuélien, son régime aurait déjà basculé. La Havane, parait-il, a d’ailleurs
commencé à diversifier ses partenariats économiques en direction notamment du
Brésil et de la Chine.
Napoléon Solo du Venezuela aura un peu adouci les derniers jours de
Mathusalem Castro. La "solidarité internationaliste" très mercantile
des bouffons sudistes n’aura été que la métastase politique du bolivarisme. Le « sulfureux »Hugo
Chavez aura servi, à sa manière, à ridiculiser et à repousser un peu plus l’alternative
d’une autre société possible hors du capitalisme.
Néanmoins, pour conclure quand même sur les
souffrances physiques de l’homme Hugo Chavez. Malgré ses lueurs d’espoir ou sa
vantardise mégalo, il faut faire un constat tragique : Que vous soyez
grands ou petits, le capitalisme est incapable de vaincre le cancer, dont il
est grandement responsable…
[1]
Rien à voir avec la Bolivie, mais en
référence au célèbre général vénézuelien Simon Bolivar et sa prétention à créer
un grand ensemble latino-américain au XIXe siècle en libérant plusieurs pays du
colonialisme. Tout démagogue a le De Gaulle qu’il veut… Héritage abscons et
déjanté de Bolivar donc, surtout pas héritage de Marx ni même de l’Europe en
reconstruction en 1945.
[2]
Mais il ne faut pas oublier qu’il reste un militaire de formation, que sa
dictature « démocratique » reposait sur la menace d’envoi de l’armée
pour réprimer toute opposition, qu’il a soutenu les terroristes du FARC
colombien même s’il l’a toujours nié.
[3]
L’opération « food for oil », destinée à aider la population
irakienne après la semi-victoire US qui avait contraint Saddam à se retirer du
Koweit, « l’aide » dite pétrole contre nourriture a surtout enrichi
BNP Paribas de 1996 à 2003, a servi à payer les fonctionnaires parasites de l’ONU
(3%) et seulement 54% pour l’achat de nourriture et de médicaments.
[4]
La mission fraternelle « solidarité et espoir » (es poire !) « pétrole
contre médecins » n’est qu’une « solidarité conditionnée » (cf.
L’échange Pétrole/Médecins entre Venezuela et Cuba un exemple de solidarité
sud/sud ? de Pierre Ejarque Lopez-Brea, Université de Sherbrooke) ;
mais elle fait subversive à l’heure des coupes budgétaires dans l’assistanat
social. Clamer qu’on va fournir gratuitement des médecins est, si on se fit aux
apparences, hérétique face à la mercantilisation des services médicaux qui
domine toujours et partout sous le règne du capitalisme.
Cuba a une réputation de bons médecins qui, peu
rétribués, sont enclins à se porter volontaires pour aller pendant trois ans
exercer au paradis vénézuelien, et, au passage déserter vers les Etats-Unis.
Les toubibs qui ont déjà déserté ont immédiatement dénoncé la logique populiste
de Chavez, faussement marxiste, comme bourrage de crâne à usage interne
« internationaliste » à Cuba, comme lorsque Castro envoyait des
hommes armés pour la « guerre révolutionnaire » en Angola pour
soutenir l’impérialisme frère. Le hic est que 13.000 médecins vénézueliens
auraient été au chômage en 2007 !
[5]
Tout comme le pauvre Chavez s’était fait fermer son clapet par le roi d’Espagne
et le Premier ministre « socialiste » pour avoir osé critiquer l’ex.
commis de droite Aznar.