"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mardi 30 décembre 2025

JAMAIS DEUX GUERRES MONDIALES SANS UNE TROISIEME ?

 


« L’ennemi principal est dans notre propre pays »
Karl Liebknecht

« On a rappelé souvent encore que c’est la défaite de la France et l’invasion étrangère qui ont provoqué le mouvement révolutionnaire de la Commune de Paris, alors qu’aucun mouvement révolutionnaire n’avait existé pendant toute la durée de la guerre ». JeanLasterade1

COMMENT LA BOURGEOISIE RIDICULISE LA VERITABLE LUTTE CONTRE LA GUERRE

L'article suivant du Figaro l'illustre avec une plume qui prend les désirs bellicistes de la bourgeoisie nationale comme une évidence naturelle. On se demande où est cet « élan patriotique » sauf à imaginer l'imaginaire d'un journaliste peu scrupuleux qui se croit encore au Moment de Verdun (voire ancien gauchiste lecteur superficiel de Rosa, recyclé pro-union nationale, encore existante d'ailleurs puisque tous les députés ont voté les nouveaux crédits militaires et que Macron se prend au sérieux).

En tout cas c'est la « mouvance ultra-gauche » qui représenterait pour l'Etat la principale menace pour contrer la préparation à la guerre, par des actions individuelles ou pourtant désordonnées. Après le scandale dû à la déclaration d'un général quelconque sur la nécessité « d'envoyer vos enfants au casse-pipe, on se perd en conjoncture et en conjecture. Sreaming quand tu nous tiens ! Au total il nous faut saluer quand même un bon résumé informationnel des facéties anarcho-gauchistes, qui pourtant ne craignent pas de soutenir la guerre nationaliste à Gaza. Des formules tentent de rajeubir « l'esprit patriotique », on nous parle de « l'outil tricolore », gentil euph émisme pour aimer la grande muette.

Sabotons les marchands d’armes collabos…» : attisée par l’ultragauche, l’inquiétante percée de l’antimilitarisme en France

RÉCIT - Alors que l’élan patriotique ne se dément pas au sein de la population et que la France se réarme pour affronter les conflits de demain, les activistes multiplient les sabotages et les actions contre des sites militaro-industriels. Les services spécialisés sont sur le qui-vive.

«La guerre à la guerre» : derrière ce mot d’ordre, droit venu du socialisme révolutionnaire défendu par Rosa Luxemburg il y a un peu plus d’un siècle, toute une nébuleuse d’ultragauche orchestre à bas bruit une campagne de sabotages et d’actions de déstabilisation ciblant l’appareil militaro-industriel de défense à travers tout le pays. Vent debout contre l’augmentation du budget des armées, doté d’une enveloppe de 400 milliards d’euros consenti dans la loi de programmation 2024-2030, ulcérés par la relance d’un service national volontaire censé exalter l’élan patriotique et furieux après la confirmation, le 21 décembre dernier par Emmanuel Macron, de la construction d’un futur porte-avions de nouvelle génération, les plus «ultras» font grimper la fièvre antimilitariste. Depuis des mois, leurs manifestations prennent les formes les plus inquiétantes.

Ainsi, le 21 juin dernier, la police judiciaire de Paris a interpellé sept activistes qui projetaient de perturber le 55e salon aéronautique du Bourget en lâchant dans le ciel un «essaim» de ballons gonflés à l’hélium pour empêcher les avions de s’envoler (quelle horreur!) Selon nos informations, plusieurs mis en cause étaient fichés par les services. Le groupuscule avait prévu de passer à l’action en marge d’une manifestation regroupant près de l’aéroport quelque 1400 personnes venues dénoncer l’«économie de guerre» et le «business de la mort» au nom de la lutte contre «le militarisme, l’extrême droite et le racisme, le colonialisme et le patriarcat». «Autant dire que tout le spectre contestataire est balayé», siffle un policier spécialisé qui rappelle que les perquisitions avaient permis de saisir une «bonbonne de grande taille ainsi que 200 ballons». L’enquête a permis d’esquisser des liens entre ce projet clandestin et collectif «guerre à la guerre», au sein duquel se sont agrégés depuis janvier dernier des «antifas», des féministes révolutionnaires, des étudiants des comités propalestiniens, des militants de la Marche des solidarités ou encore des «gilets noirs», composés majoritairement de sans-papiers se battant pour la «régularisation des migrants de France».

Action commando contre des installations électriques

Selon nos informations, les agents de la direction nationale du renseignement territorial (DNRT), à la pointe de la lutte contre cette menace, ont détecté en septembre dernier des activistes qui s’apprêtaient à attaquer un transformateur électrique alimentant le futur Campus de Thalès de Meudon-la-Forêt, volontiers décrit comme l’un des plus grands du monde, qui a vocation à accueillir d’ici 2027 environ 5 500 salariés experts dans le domaine de la sûreté et la sécurité des vols, tant civils que militaires. «Alors que le génocide à Gaza est en phase terminale, les marchands d’armes «collabos» ont plus que jamais pignon sur rue», s’étranglent les saboteurs en puissance sur les réseaux sociaux. Derrière les slogans «FreePalestine» et «IDF (Israel Defense Forces) en feu», ces derniers légitiment leur action et appellent à changer de braquet : «Brûlons leurs entrepôts et chantiers, leurs câbles et leurs bagnoles, cassons et sabotons leur matériel pour les faire payer...». «Plutôt que de s’attaquer physiquement à des responsables d’entreprises de sous-traitance et d’essuyer les foudres de la machine antiterroriste, les antimilitaristes préfèrent cibler les réseaux qui alimentent les sites protégés», explique un cadre la «PJ» qui garde en mémoire le raid contre des installations électriques de la Côte d’Azur, perpétré en mai dernier pour paralyser le dernier festival de Cannes et s’offrir une résonance médiatique internationale.

La sous-direction antiterroriste avait été saisie et l’action revendiquée par «deux bandes d’anarchistes». «ET… COUPEZ ! Votre spectacle qui sert de vitrine à une République française grandiloquente, défenseuse des valeurs du Progrès sur la scène internationale, mais surtout deuxième exportatrice d’armes dans le monde (…)», avaient-elles cinglé sur la plateforme d’ultragauche Indymédia tandis que 160 000 foyers s’étaient retrouvés privés d’électricité. «Cette action visait non seulement à perturber le festival, mais aussi à priver de courant les centres de recherche et les usines de Thales Alenia Space, ses dizaines de sous-traitants, les start-up de la French Tech qui s’imaginent à l’abri, l’aéroport et tous les autres établissements industriels, militaires et technologiques de la zone», ont assumé les artisans du chaos en terminant par ce mot : «ET… COUPEZ ! Le courant de vos industries militaires-technologiques».

«L’antimilitarisme est un sujet qui monte depuis le début de la guerre en Ukraine et qui s’est exacerbé après l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023», souligne un fonctionnaire de haut rang. Même si ce thème est un «classique» chez les anarchistes et l’extrême gauche, personne n’a vraiment vu venir le mouvement s’élargir jusqu’à l’écologie radicale» (on tremble!). Un peu partout sur le territoire, l’antimilitarisme ne cesse d’enfler au moment même où le pays se réarme pour faire face à la menace russe et que l’esprit patriote reste vivace dans l’opinion, (avec la méthode peu crédible de médiamétrie?) à l’image de ces agriculteurs de Corrèze qui ont chanté la Marseillaise, un genou à terre, en chantant leur amour de la France devant des gendarmes mobiles venus le 19 décembre dernier les déloger de l’A20 bloquée depuis plusieurs jours (ridicule). Le mois dernier, des individus ont vandalisé une agence d’assurances à Toulouse sous prétexte que la compagnie est en lien avec l’entreprise israélienne Elbit Systems qui fabrique notamment des drones de reconnaissance. L’action a été revendiquée sur un blog de la mouvance «anarcho- autonome» hostile aux sociétés qui acceptent d’ «assurer le génocide».

Les groupuscules intensifient le harcèlement

Ceux que les autorités désignent à mots couverts comme des «ennemis de l’intérieur» (en souvenir de Liebknecht?) tissent leur toile à l’international et mettent en œuvre les engagements pris lors du 16e salon du Livre anarchiste des Balkans exhortant, depuis Pristina à l’été 2024, ses troupes - dont une délégation française - à «agir contre le militarisme et le nationalisme». Leur communiqué final fustige une «pression croissante sur les sociétés locales pour accepter une nouvelle réalité toujours plus militarisée sous la prétention de peur et d’incertitude pour l’avenir». En caractères gras, les anarchistes affichent la couleur : «nous appelons à des actions contre l’industrie de l’armement et le transport d’armes, contre tous les appareils militaires nationaux, les coalitions militaires multinationales, et la militarisation croissante de nos sociétés». «En France, le message a été reçu 5 sur 5, observe-t-on au sein des services de renseignement. Relayé par la mouvance propalestinienne , il a aussi fédéré les opposants au «techno totalitarisme» hostiles à toutes les innovations, les pacifistes de toutes obédiences et les jusqu’au-boutistes de la défense de l’environnement hostiles à l’extractivisme, c’est-à-dire l’exploitation intensive des ressources naturelles».

En creux, toutes les franges contestataires semblent se retrouver dans ce nouveau combat synonyme, espèrent-elles, d’un grand désordre à venir. Avant le «grand soir» tant espéré, les groupuscules intensifient le harcèlement tous azimuts, fidèle à la stratégie dite des «mille entailles» qui vise à épuiser peu à peu l’adversaire et vaincre sa capacité de résilience en lui infligeant une multitude de blessures jusqu’à lui faire mettre un genou à terre. Derrière l’ambition de «désarmer le militarisme», des rassemblements se sont formés devant des sites symboliques. Lors du mouvement «Bloquons tout», près de 150 activistes ont manifesté le 10 septembre dernier à Marseille devant le site Eurolinks, fabriquant des composants pour armes automatiques. Visages masqués et porteurs de keffieh, ils brandissaient des drapeaux palestiniens et une banderole accusant l’armateur Maersk d’être un «transporteur d’armes, complices du génocide» à Gaza.

Entraver les «chemins de guerre»

Quand bien même les exportations françaises d’armement au profit de régime de Tel Aviv sont quasi nulles - en 2024, Sébastien Lecornu, alors ministre des armées, les estimait à 0,2% du total, soit 27,1 millions d’euros -, le mouvement «Stop arming Israël» maintient la pression en distribuant des tracts devant des sites de production et anime une carte interactive livrant à la vindicte des internautes les entreprises jugées complices de «l’économie de guerre» au Proche-Orient. Sur le terrain, les sabotages sont bien préparés. Les services spécialisés ont répertorié des destructions volontaires d’installations alimentant un pôle technologique dans le Calvados dès mai et août 2023. Début octobre 2024, une opération de sabotages des voies ferroviaires a été attribuée dans la région de Toulouse à des «libertaires» visant explicitement à entraver les «chemins de guerre». Objectif ? «Empêcher les salariés des entreprises d’armement du secteur de se rendre sur leur lieu de travail», avance une source informée. Sur le qui-vive, les services français sont attentifs à tous les signaux inquiétants visant des sites protégés (on est bouleversé ! Que fait la police?)

Plusieurs alertes ont été lancées après trois survols de drones détectés les 10 et 12 novembre derniers au-dessus de bâtiments produisant des explosifs et propulseurs d’obus du site Eurenco de Bergerac (à coup sûr c'est Poutine!) Entre ces deux épisodes, le 11 novembre, un engin non identifié a effectué au moins deux passages au-dessus de la gare de triage de Mulhouse où stationnait un convoi de chars Leclerc revenant d’un exercice militaire. L’attention est d’autant plus grande que la France est périodiquement le théâtre d’«opérations mousquetaires» ultrasensibles. Sous très haute protection, elles ont déjà conduit, notamment au départ du port de Dunkerque, à l’acheminement «logistique» de l’armée américaine destiné à ravitailler ses unités en Allemagne et en Pologne. Et donc à «durcir» la posture en Europe de l’est.

Dans le contexte actuel, les cargaisons sont protégées par une «bulle de protection» qui tient à distance toutes menées subversives. À l’heure où la France doit rassembler ses forces vives, les menaces visant à affaiblir nos armées sont réelles. Un rapport d’information de la commission des finances consacrée à la guerre économique et présenté en juillet dernier rappelle que la base industrielle technologique et de défense (BITD) n’a jamais fait l’objet d’autant attaques en tous genres (vols, intrusions non autorisées, sabotages, espionnages, déstabilisation informationnelle venue de Russie). (la nouvelle cinquième colonne?) Le nombre des atteintes se situe désormais entre 500 et 550 par an (c'est pas vrai ! Tous aux abris!). Dans ce contexte, les menées antimilitaristes cherchent à affaiblir l’outil tricolore. Ignorer ce danger serait conduire le pays sur un chemin funeste ».


Après les faitsde cet hiver, et l'exhibition d'un nombre non négligeable d'OQTF criminels, l'activiste anti-guerre (possible lecteur de Rosa Luxemburg) et pro-nationalisme palestinien va-t-il servir à resserrer les rangs de « l'outil tricolore » ?


LEUR PROPAGANDE RESTE ASSEZ MINABLE

Comme premier élan contre leurs exagérations et compte-tenu de la crise économique de plus en plus permanente et des salaires peau de chagrin, l'embrigademment militaire est mal barré...comme en 1793 et avec la même hypocrisie bourgeoise :

« Le mois de mars 1793 constitue une terrible épreuve pour le régime. Face au danger extérieur qui renaît, il a décidé une levée de trois cent mille hommes, très impopulaire et qui est un échec relatif. Organisée par des bourgeois qui s'en exemptent en raison de leurs fonctions politiques ou des gardes nationaux qui échappent aussi à l'envoi au front , elle apparaît bcomme une opération menée par les profiteurs citadins de la révolution aux dépens des ruraux »2.

LES RESOLUTIONS DE PARTIS OU DE SYNDICATS N'ONT JAMAIS EMPECHE LES GUERRES

Le seul exemple d'une guerre mondiale stoppée reste 14-18, à cause du début de révolution mondiale à partir de la Russie (comme on aimerait que cela se reproduise sous le criminel de guerre Poutine!). Mais cela n'a pas suffi à détruire le capitalisme. Revenons donc à notre époque. En 1922, l'Exécutif élargi de l'I. C. déclare :

« La révolution prolétarienne, renversant le capitalisme, abolissant les antagonismes de classes et d'Etats et assurant par là même la possibilité d'une reconstitution de l'économie sociale, est le seul moyen de défense efficace contre les guerres. Aussi les délégués réunis de 36 pays affirment-ils le devoir des partis communistes de préparer, tant par le travail idéologique que par l'organisation, la lutte des classes la plus offensive pour combattre le danger de guerre et la guerre. Sont considérés comme des moyens adéquats : La propagande méthodique parmi les masses et surtout parmi les jeunes concernant les causes et les caractères des guerres . La mise à la portée des masses de tous les problèmes et de toutes les décisions, de la politique extérieure (armements, etc.) ; une propagande légale et illégale, systématique, à l'armée et dans toutes les formations armées ; L'éducation de la volonté des grandes masses en vue d'empêcher à tout prix, en cas de conflits armés impérialistes, tout transport de troupes et de matériel de guerre ;L'affermissement de la volonté des grandes masses en vue de s'opposer à la guerre par tous les moyens : manifestations, grèves générales et insurrections ;La formation à ces fins d'organes légaux et illégaux ;La formation d'organes légaux et illégaux assurant une collaboration étroite, suivie, énergique, entre les communistes des pays où les antagonismes réciproques sont les plus accentués ». Toutes recettes proclamées en 1922, sous l'égide d'un Etat russe de moins en moins révolutionnaire, qui n'ont en rien empêché la deuxième boucherie modiale. On a déjà tout dit sur les causes impérialistes des deux guerres mondiales et les trahisons des gauches embourgeoisées (LO le fait très bien avec des articles assez clair pour déplaire à Edwy Plenel., moins concernant l'URSS).

En temps de guerre, disait Churchill, la vérité est si précieuse qu'il faut constamment l'entourer d'un mur de mensonges ». Mais surtout en temps d'avant-guerre ! Le monde entier est hanté par la fameuse formule, aux origines confuses « jamais deux sans trois », laquelle formule relève plutôt à mon sens de la superstition . Elle signifie aussi surtout que si on échoue à faire quelque chose il ne faut pas hésiter à s'y reprendre d'autres fois ; en tout cas qu'il faut une répétition pour « finir le travail ». En quelque sorte on pourrait prêter cette formule à la bourgeoisie sanguinaire et décadente.Sauf que l'enfer militaire nucléaire de nos jours peut augurer « la derdes der » c'est à dire la fin de la civilisation humaine.

Cette conscience de la destructivité totale possible de la planète hante tous les dirigeants même les plus cyniques, ilssavent qu'eux-mêmes ne seraient pas épargnés. Comme au temps de la guerre froide et sans doute plus encore, la menace atomique c'est pour jouer les gros bras, et, contrairement aux alarmistes de notre milieu maximaliste ce n'st pas le principal danger actuel ni une orientation en vue. La logique du profit et le chaos des ambitions et des impérialismes concurrents peuvent ou pourront ouvrir une perte de maîtrise des belligérants dans les années à venir, et alors adieu Rome, Byzance, Paris, Moscou, Pékin...mais aujourd'hui cela reste au niveau de la simple menace terroriste.

Qu'on les appelle désormais hybrides, légitimes ou illégitimes, les multiples guerres qui ensanglantent le monde, de plus en plus rapprochées des centres du capitalisme et une fois de plus (la troisième) à nouveau avec la promesse de retrouver le principal champ de bataille : le continent européen.

COMMENT LUTTER CONTRE LA GUERRE EN SACHANT QU'ON NE PEUT JAMAIS Y ECHAPPER DANS LA PLUPART DES CAS ?

Le défaitisme révolutionnaire a toujours été une théorie ambiguë, défaite de sa propre bourgeoisie comme facteur « réveillant » les mases des deux côtés, dur dur après 1940. Jean Lastérade en fût probablement le dernier promoteur en l'exaltant, et en se plantant royalement en 1938  avec en plus une étrange conception floue d'une « maturité révolutionnaire de la classe ouvrière »:

« La grande valeur du défaitisme, c’est de placer la lutte contre la guerre sur le terrain de la solidarité internationale du prolétariat ; la défaite d’un pays, en favorisant l ’action révolutionnaire, a des répercussions chez le vainqueur lui-même. L’exemple de la Révolution d’Octobre, sur les pays vainqueurs comme sur les vaincus, en Italie, comme ailleurs, a eu une influence considérable.Ce qu’il y a de certain, c’est que la défaite d’un gouvernement crée les conditions les plus favorables pour la lutte révolutionnaire des masses, par l’épuisement des forces répressives, par la panique et le chaos qui en découlent. La pratique du défaitisme. Comme toute lutte révolutionnaire organisée, l’action défaitiste ne peut être conçue sans liaison avec la maturité révolutionnaire de la classe ouvrière.les actes décidés et exécutés d’une façon individuelle ne prennent pas en considération le rapport de force entre la bourgeoisie et le mouvement révolutionnaire existant ; ils ne peuvent, de ce fait que favoriser la répression et sans aucune profit pour le but cherché »3.

Conception révolutionnaire et étonnante fût le défaitisme révolutionnaire, lequel est devenu désuet, ou a été quelque peu détruit par le wokisme bourgeois : qui est pour la défaite de qui en Ukraine ? Qui peut croire que la défaite d'un Poutine ou d'un Zelensky entrainerait la révolution ? C'est la conception généralisée de toutes les petites têtes gauchistes, comme hier les staliniens choisissaient Moscou, les bobos « politisés » choisissent la dictature algérienne contre la France, préfèrent parfois Poutine à Trump, ce défaitisme n'en fait pas des agents de l(étranger ou des espions ; non, ils ont la conviction que du bordel, qu'ils favorisent en parodiant le Lénine embaumé, jaillira la révolution !

On pourrait poser laquestion autrement : est-ce que la décomposition (le bordel) pourrait favoriser la révolution ? Non car avec l'éclatement des classes ce serait la confusion généralisée et un monde dégénérant en gangs et en violences sans limites. Favoriser la marche à la guerre ? Encore moins car pour marcher à la guerre il faut des classes délimitées et en surface fusuionnées dans l'union patriotique. En gros la bourgeoisie a plus besoin d'une classe homogène que d'une somme de communautarismes avec chacun pour soi et sans désir de sacrifice pour qui que ce soit. La classe ouvrière n'est pas non plus une sainte possédant la science infuse.Cela ne signifie pas qu'elle ne reprendra pas un rôle central dans la révolte probable des populations.

Certains, comme le CCI, radotent le simplet « développons nos luttes...économiques » ! Autant pisser dans un violon. On a vu ce que font les anars wokistes petits bourgeois ; de l'agitation qui non seulement n'empêche rien du tout mais véhicule les pires idéologies putchistes ou simplement néantissimes. Les Etats bourgeois du XX èe siècle ont toujours troouvé des moyens et des mensonges pour y soumettre les masses : attentats (Sarajevo, meurtre de Jaurès, soldats allemands déguisés en soldats polonais, Pearl Harbor, etc.), bourrage de crâne, politique du fait accompli, augmentations de salaires (mais oui), collaboration des syndicrates se prenant pour des aristocrates. Or cela ne marche plus et c'est la preuve que dans la population la plus paupérisée l'idée de sacrifier leurs enfants pour les toujours marchands de canon les fait vomir Macron et les généraux de studios. ; après l'attentat monstrueux contre les twins de New York nous étions nombreux à croire que cet attentat pouvait servir à l'hallali4. Et depuis, tant d'attentas gravissimes n'ont cessé de se reproduire de par le monde sans déclencher la troisième, mais l'attentat reste, localement, un moyen de souder « le peuple » dans l'union nationale défensive, comme en Israël au même titre que l'invasion russe en Ukraine a pu enfermer la population dans la très perverse et pourrie union patriotique, au point qu'on peut le comprendre tout en la détestant. Tout en râlant devant la lâcheté et inconscience du peuple russe devenu étranger à sa gloire passée.


Arrêtons-nous un instant sur ce mot peuple, qui évacue totalement la division en classes sociales et au service de l'idéologie dominante. Et surtout sur sa correspondance le populisme que certains imaginent (à tort) être un nouveau fascisme. Ce populisme si controversé n'est pas à l'origine une création des méchants d'extrême droite ou de Trump, ni comparable avec les idéologies de l'avant-guerre en 1939 ? mais, initialement (comme le regain religieux) un mouvement de désarroi venu du fond des masses, désorientées, dégoûtées par les politiciens de tout bord et qui se laissent berner par leur récupération démagogique et leur personnalisation de la politique, abrutissement qui sert aussi à nier les classes. Cette « pipolisation » ne signifie pas que la bourgeoisie contrôle mieux le terrain social ni n'est à l'abri d'insurrections spontanées. Le prolétariat russe jusqu'à 1917 avait aussi perdu son « identité de classe ». Nulle part depuis 1945 le prolétariat n'a mené prioritairemebnt des luttes contre les guerres, de celle d'Algérie à celle du Vietnam, le combat a été mené par les étudiants petits bourgeois !

La comparaison avec l'avant 1939, que croient pouvoir faire nos intellos de Controverses, est hors sujet. La situation est vraiment différente, non pour radoter qu'il n'y a pas eu de nouvelle contre-révolution stalinienne...puisqu'il n'y eu pas de révolution après 1945, Le prolétariat mondial a perdu son identité de classe (provisoirement?) pour ne pas avoir été capable d'engager un combat politique frontal contre l'Etat bourgeois, de plus il s'est embourgeoisé dans la partie occidentale dans une société d'abondance auprès de laquelle la société communiste rêvée serait une pingrerie.

Et troisième élément parce que le capitalisme en décadence atteint un état de décomposition (je consens à le reconnaître) où la plupart des peuples se rendent compte qu'on est gouverné par des dingos. Il n'y a pas de quatrièmement, rôle insuffisant ou nul des partis, qu'ils aient été « de masse » en 14 ou de minuscules sectes aujourd'hui, ils n'ont jamais empêché les guerres, la levée en masse est toujours venue spontanément des masses de prolétaires, toujours trop longtemps après certes mais jamais aux ordres d'un parti comme l'imagine encore le troupeau des néo-staliniens, les trotskiens. Pas de cinqièmement non plus car on ne sait pas encore si la conscince de classe sera à la hauteur des problèmes gigantesques qui sont déjà posés, lancinant, irrésolus. Paradoxalement reste posé l'influence de partis révolutionnaires, vraiment, pour rappeler l'identité de classe mais sans outrepasser leur fonction et avec la modestie de Rosa, où dans la catastrophe ils peuvent être réduits à seulement tempérer !

En 1915, alors que la guerre bat son plein, Rosa Luxemburg, qui a assisté à ce déferlement de chauvinisme, affirme que les socialistes n’auraient pas pu empêcher la guerre, mais que s’ils avaient tenu leurs positions internationalistes, « la voix courageuse de notre parti aurait eu pour effet de tempérer fortement l'ivresse chauvine et l'inconscience de la foule, elle aurait gardé du délire les cercles populaires les plus éclairés, elle aurait contrecarré le travail d'intoxication et d'abrutissement du peuple par les impérialistes. Et précisément, la croisade contre la social-démocratie aurait rapidement dégrisé les masses populaires ».




NOTES


2Jacques Solé, Révolutions et révolutionnaires en Europe (1789-1918)

3Défaitisme révolutionnaire – Jean Lastérade. Avec sa dernière phrase il montre l'inanité de l'activisme antimiltariste des « ultra-gauches » dont la bourgeoisie exagère la dangerosité, tout en justifiant sa répression.

L’Internationale N°37 – 23 Juin 1938

4Ce constat n'élimine pas une réaction impulsive de masse, hélas compréhensible, si parvexemple Poutine détruisait Rouen, l'union nationale serait spontanée et féroce. Et personne n'invoquerai un quelconque défaitisme révolutionnaire.