(chronique
d'une catastrophe annoncée)
Ouvriers,
Chômeurs, retraités, lycéens, auxiliaires de vie, professeurs, CDD
et CDI, cadres dans l'industrie, qui habitent dans de petites
communes de la France périphérique, voilà une vraie diversité...
de classe. Pas de rassemblements de la parlote à la façon du
mouvement bobo « Nuit debout » sans avenir, mais
véritable prolétariat (innommable pour les hyènes du système)
partie prenante immédiatement dans l'action de blocage, sans
précipitation alors que le 17 avait été annoncé longtemps à
l'avance, au minimum pour une durée de trois jours, mais
sous-entendu illimité. Aucune mafia politique, aucune mafia
syndicale n'aurait misé un kopec sur un projet aussi « populiste »,
« manipulé par le RN ». Cette « jacquerie »
ne durerait que le temps d'une fleur coupée, coupée de toute
ramification politique ou syndicale...
Madame
la marquise il s'est passé un petit rien pourtant, une vulgaire
« jacquerie » sans lendemain, le prix du gazole aurait
fait déborder la colère des « ploucs-émissaires ». La
grogne qui s'est emparée d'eux n'était-elle pas la traduction du
français râleur traditionnel ? Les médias, bons enfants, se
penchèrent avec circonspection sur l'anatomie de cette couche
bizarre hétéroclite et irrationnelle. Stupéfaction de voir une
mobilisation concrète, débouchant immédiatement hors du rituel
moutonnier des processions syndicales, non pour défiler dans les
parcours balisés par les préfectures et les bonzes syndicaux, se
laisser caporaliser dans des grèves percluses, mais pour attaquer le
système aux couilles en bloquant le trafic automobile sans
transition ni justification trotskiste. Ni régionaliste ni
corporatif, le mouvement n'est ni lié ni ficelé à telle ou telle
activité professionnelle. On peut dire ici que c'est probablement le
premier grand événement « de classe », du point de vue
naturel de la lutte de classe qui s'exprime ici, de fait parce qu'il
a échappé sans crier gare aux pompiers sociaux et aux divers
partenaires sociaux complices du pouvoir. Il n'est pas comparable à
la jacquerie petite bourgeoise et régionaliste des bonnets rouges.
On ressortit du
formol les Cohn-Bendit, July et Le Guen pour fustiger ces
inconscients, ces négationnistes de l'indispensable « transition
écologique et solidaire ». Pas de bol, l'alibi écologique,
comme l'alibi du sacrifice pour la patrie naguère (avec les mêmes
arguments) met à mal l'image de patronage bienveillant et bourré de
suffisance de l'exécutif capitaliste quoique, fier à bras, le
sous-fifre de Rugy ait affirmé que le chêne gouvernemental ne
faiblit pas pour autant d'anarchie et poursuit sa route impertubable
et prenant soin d'appuyer sur la pédale de la morale écologique
comme première valeur universelle et incontournable sauf à être un
pollueur arriéré. Soit dit en passant, pas de pot aussi, pour 62%
des français, paraît-il, le pouvoir d'achat passe avant l'écologie.
Selon
ce sondage publié par le Journal
du Dimanche,
ces 62% jugent qu'il faut "donner la priorité au pouvoir
d'achat quitte à aller moins rapidement sur la transition
énergétique" dans les prochaines années. Seuls 33% donnent la
priorité à la transition énergétique, quitte à aller moins
rapidement sur le pouvoir d'achat. D'après ce même sondage,
les principaux motifs de protestation des "gilets jaunes",
selon les Français, sont, outre la hausse du prix du carburant,
l'excès d'impôts et de taxes ainsi qu'une colère contre les élus
et le personnel politique.
Qu'on
se rassure, ce n'est qu'un simple « ressentiment ». On
s'excuse, « on a mal expliqué ». Le
premier sous-fifre du dictateur au petit pied, le boxeur Philippe, a
enfilé les bottes de Juppé sur France 2 : « Le
cap que nous avons fixé, nous allons le tenir. Ce n'est pas quand ça
souffle qu'il faut changer de cap».
Il assura bienheureusement avoir "entendu
de la colère, mais aussi de la souffrance".
"L'esquive
ne suffit pas après deux jours d'insurrection citoyenne", lui
a rétorqué fort justement
Jean-Luc Mélenchon sur Twitter ?
DESARMANT
LES GILETS JAUNES NE DESARMENT PAS...
Les
blocages ont été reconduits dimanche, prolongés, quoique un peu
moins lundi mais avec des objectifs stratégiques plus ambitieux,
évitant de bloquer ceux qui se rendent au travail en semaine :
blocages de raffineries et approvisionnement des supermarchés, péage
gratuit aux entrées d'autoroute. La propagande d'Etat est passée
par toutes les couleurs du stress : il n'y avait pas eu plus de
300.000 gilets le samedi, une poignée le dimanche et le lundi, à
part quelques trous provinciaux, Paris n'avait même pas levé le
petit doigt lundi. Une coordinatrice autoproclamée d'Etaples nous
laissait entendre mystéreusement que toute la semaine, d'abord les
routiers le lundi, les taxis le mardi, sans doute les policiers e
mercredi... allaient nous « relayer » chaque jour. Une
fake new assurait que les routiers allaient bloquer voire bloquaient
déjà tous les centres d'approvisionnement dimanche soir. Bernique,
on apprenait lundi matin que les patrons routiers ou plutôt leurs
syndicats avaient passé un deal avec Macron, ouf aucun risque de
foutoir de « convergence des luttes » avec ce secteur de
la petite bourgeoisie du commerce. La classe ouvrière restait seule
en tête. De toute manière les patrons routiers ne paient pas la TVA
eux. Et, faut pas l'oublier c'est plutôt un électorat pro Le Pen ;
pas de pot encore pour NPA et CGT qui s'imaginaient déjà refuser de
défiler avec les « fachos » ! Alors qu'ils
refusaient de défiler avec les prolétaires. Il y en a encore moins
que prévu (mentalement) des fachos. Non, comme pour la SNCF ils ont
préféré tout faire pour salir, décrédibiliser la protestation
dans l'oeuf. Et c'est raté cette fois-ci pour ces pompiers sociaux
même s'ils ont commencé à envoyer des sous-marins avec les potes
électoraux dits insoumis.
DES
TROTSKISTES (caste NPA) désarmant avec leur faconde caméléon
opportuniste
On
entre déjà dans la phase des tentatives de refroidissement par la répression puis s'il le faut par la récupération (qui ne sera peut-être pas nécessaire, j'y
viens plus loin), mais question girouette et retournement de veste
les trotskistes veste réversible sont unmodèle indépassable, voici
ce qu'ils osent dire ce jour (en gras le contraire de ce qu'il
on prétendu avant le 17:
« Le
constat est sans appel, le gouvernement le reconnaît lui-même :
aujourd’hui, près de 300 000 gilets jaunes sur les routes et dans
les rues, et plus de 2000 blocages ou rassemblements. Même si la
droite et l’extrême droite ont voulu se faire les porte-parole de
cette colère, si Macron
en a profité pour afficher le chiffon rouge du poujadisme
et a voulu faire taire par certains endroits la contestation à coup
de matraques et de lacrymo, la réalité est bien concrète : c’est
une politique de classe, une politique au service des riches, qui a
été dénoncée aujourd’hui.
La
colère qui s’est exprimée aujourd’hui est
bien celles des classes populaires,
des hommes et des femmes obligé-e-s de prendre leurs véhicule pour
aller travailler, pour accéder à des services publics ou pour faire
leurs démarches. Augmenter les taxes ne les fera pas changer de
moyens de locomotion, mais fera encore baisser leur pouvoir d’achat.
C’est
aussi pour cela que les gilets jaunes mêlaient dans leur colère
l’augmentation des carburants et celle de la CSG, la baisse des
pensions, les multiples attaques menées par Macron depuis plus d’un
an ».
Comme
vous avez la mémoire courte ou la légèreté de ne pas relire la
colonne de droite de ce blog, je vous refile leur première prise de
position, juste pour rire :
"On
ne s’y trompera donc pas. Tout comme les syndicats CGT et
Solidaires, samedi 17 novembre, nous ne mêlerons pas nos colères
aux manœuvres des patrons et aux récupérations de l’extrême
droite qui n'est pas une alliée de circonstance mais reste notre
ennemie mortelle. Oui, tout augmente sauf les salaires, et les
classes populaires ont bien raison d’avoir ras-le-bol de
l'augmentation du carburant et des prix en général, conséquence du
décrochage de plus en plus important entre les salaires (ou les
pensions) et l'inflation (…) nous
ne pourrons pas le dire le samedi 17 novembre dans des actions ou des
rassemblements prétendument « citoyens » aux allures de foire
poujadiste, dans lesquels nous nous retrouverions au côté des
ennemis les plus farouches du mouvement ouvrier".
Les
ennemis les plus farouches du mouvement ouvrier ce sont eux, pas la
droite déconfite ni le RN féodal mais bien eux qui méprisent
autant ceux qu'ils nomment « classes populaires » et
passent leur temps à faire croire que les syndicats pourris en sont
les représentants, le féminisme et l'antiracisme bourgeois comme
mamelles de la bienfaisance moderne, tout comme à faire passer pour
internationalisme leur surenchère en faveur d'une immigration tout
azimut après avoir soutenu pendant des décennies tous ces
dictateurs « marxistes » qui ont été les premiers
responsables de la fuite éperdue des prolétaires de ces régions1.
CIRCULEZ
Y A RIEN A NEGOCIER
L'Etat
macronien est en mauvais état, il prétend ne pas bouger d'un poil,
non par fermeté ou désir de généraliser masochiquement
l'insurrection sociale mais parce qu'il ne peut pas faire autrement
face aux exigences de la mafia européenne qui l'a sponsorisé. Dans
leur langage ampoulé et simpliste (qui se veut clair pour les
« classes populaires ») les valets d'Etat ont tenté de
faire croire non pas qu'ils avaient mal compris (ils ont très bien
compris que l'insurrection jaune s'élève contre la principale
attaque contre la classe ouvrière depuis des décennies via en
particulier le racket pétrolier) mais qu'ils avaient mal expliqué
et qu'il leur fallait prendre à nouveau les prolétaires pour des
idiots, surtout les plus pauvres, en compagnie des médias officiels
particulièrement odieux dans leurs « analyses »2.
Le clou du spectacle repris par la ministre du travail si bien nommée
Elisabeth Borne, est la notion de REPARER LE PAYS, certainement un
legs du terme reconstruction du pays, après guerre. Il est si facile
de jongler avec les mesures dites réformes où il est question de
« seulement » deux milliards de prélèvement sur « les
ménages » jusqu'en fin de cette année, où les gens « ont
bien vu sur leurs feuilles de salaire que les charges sociales ont
disparu, quand un gouvernement aussi valeureux est capable de baisser
les cotisations obligatoires et baisser les impôts (on ne le
répètera jamais assez). Le journaleux de France inter égrène les
questions posées publiquement face au gouvernement autocratique pour
lui permettre de se justifier. La ministre bornée doit répondre à
la fable journalistique du mépris des « corps intermédiaires »
- ce qui les aurait affaibli aux yeux de l'opinion pro-gilets, et non
pas leurs trahisons systématiques dans les grèves et face aux votes
des lois bourgeoises : « non, assure-t-elle, ils sont
toujours étroitement asociés aux réformes ». Pas la peine de
nous le rappeler, on le savait déjà qu'ils font partie de nos
principaux ennemis.
C'est
aussi la notion de RESTAURER la crédibilité de la parole publique
qui est posément consolidée par l'annonce des taxes maintenues
(quoiqu'il arrive?) en janvier, l'instauration de péages urbains
pour interdire leur accès motorisé aux ouvriers pauvres (ces
périrurbains). Au journalisme qui objecte poliment que c'est une
nouvelle fracture sociale, elle réplique : « c'est la
faute aux autres avant, tous ceux qui n'ont pas restauré nos réseaux
routiers ». On ets encore dans la réparation du garage du pays
où les prolétaires, s'ils veulent s'essuyer les pieds
(écologiquement) comme les classes dominantes doivent changer de
chaussettes avant d'entrer. Autre mesure bonus pour favoriser une
mesure typique des temps de guerre : on va filer 400 euros aux
patrons pour qu'ils favorisent le covoiturage. On s'y perd un peu
dans toutes ces aides et on se demande bien où est la calculatrice
qui est capable de nous démontrer que ce qu'ils auront donné d'une
main aura été repris de l'autre deux fois !
Président
et premier commis ayant été parfaitement à l'aise dans l'arrogance
vis à vis des crétins périurbains Mme Bornée peut assurer sans
fard que n'est pas une fake news que les logiciels comme Coyote ne
pourront plus signaler les barrages policiers.
C'était
un ECHANTILLON DE PEDAGOGIE GOUVERNEMENTALE. Lequel n'a pas la
conscience tranquille puisque Castaner ne va pas tarder à invoquer
la nécessité du terrorisme policier dans l'intérêt évidemment de
la sécurité de la population
L'ensemble
de commentateurs obligés certifient ce lundi soir que le mouvement
des gilets jaunes VA S'ESSOUFLER, qu'il « joue les
prologations » (France Inter), qu'un tel mouvement ne peut pas
durer vu qu'il est « animé par des gens pauvres », « qui
n'ont pas des salaires pour tenir » (ibid) car « ils sont
vraiment pauvres » (ibid).
Renaud
Dély de l'Obs ne reprend pas le pari de l'essoufflement ; pour
une première raison, ce mouvement n'est pas organisé et même si on
le contrarie il va durer sous d'autres formes, et il clôt sa
chronique par une image, que je partage : « le
gouvernement joue avec une boite d'allumettes à côté d'un bidon
d'essence ».
UN
MOUVEMENT SANS COLONNE VERTEBRALE
Le pouvoir a trop
lambiné et méprisé et se retrouve poisseux parce que si tout a
bien commencé pour protester contre la hausse des taxes sur les
carburants, un suejt qui concerne la grande majorité de la classe
ouvrière, contrairement au bordel des 50 retraites ou aux petits
avantages des cheminots, dans les dépenses des ouvriers la bagnole
est le deuxième budget, c'est bien un avatar du 21 ème si-cle
d'être obligé de payer pour aller au travail. Maintenant on est
désormais sur un plan politique3.
Le combustible du mouvement est l'arrogan ce et la cupidité de la
mafia étatique. On entre dans la phase des tentatives de
récupération (mais pas acquises) car le recours précipité de
Castaner au terrorisme policier et l'habileté d'avoir programmé une
montée sur Paris (écrasant une manif féministe gauchiste) exigent
soit d'infiltrer vite soit de dénicher de nouveaux Cohn Bendit ou
Ruffin pour coiffer les pigeons rebiffés, soit de laisser le mouvement se limiter au piège de l'émeute à Paris. Le boulot sera rude pour
ce pauvre NPA bobo si méprisant envers la classe ouvrière réelle.
Mélenchon a été plus subtil que la masse de ses adhérents bobos
en sentant parmi les premiers la puissance du mouvement. La
pénétration du Front de gauche apparaît plus plausible que celle
du PCF4
et des trotskiens décatis qui amusent les intellos parisiens mais
sont inexistants dans les zones périrurbaines prolétariennes.
Dimanche soir parole était donnée à une brave fille qui conclut
son débit de mesures pour raser gratis par une sixième république ;
au journaliste qui lui objecta « m'enfin cette revendication
est celle d'un parti bien connu », la gourde répondit :
« non non on est indépendant », applaudie par un
parterre de gros nigauds. Lundi matin, parole était confiée à une
députée « insoumise » de banlieue parisienne laquelle
assura que « des insoumis ont contribué à lancer le
mouvement » dans une diatribe où la fameuse surdité du
gouvernement était pointée du doigt, le FDG prétendant être son
meilleur sonotone.
Chatouillé
sur de soit disants dérapages racistes de gilets jaunes à
Pétaouchnoc, la représentante du parti mélenchonien, féodal lui
aussi, ne peut que déplorer mais pas rectifier que c'est une fake
new gauchiste et gouvernementale5.
La députée récusa cependant tout racisme des gilets jaunes pour
rappeler qu'ils crient plus souvent « la police avec nous »,
ce qui est assez utopique au demeurant surtout où moment où
Castaner vient de leur ordonner de les déloger, pardon de les
cogner. La députée conclut pourtant par une belle phrase :
« on continue à culpabiliser les gens ».
Mais
le vrai problème actuel n'est pas constitué par les vautours
politiques et syndicaux, qui ne pourront rien récupérer de toute
façon pour leurs sectes, ce ne sont que des éteignoirs politiques
et ce pourquoi l'Etat leur laisse des strapontins dans ses médias.
Le ver est déjà dans le fruit depuis le début. Les quelques oies
blanches qui ont lancé les premières pétitions – on leur reste
reconnaissants – ne sont pas des interlocutrices de taille à
prétendre représenter ce qu'est devenue cette révolte si
inquiétantes pour les puissants contrairement à ce qu'ils laissent
paraître. Le problème est qu'on se cherche parmi nous. Je ne vais
pas vous raconter les mille choses passionnantes que l'on vit au
quotidien comme dans les dernières bonnes grèves de jadis :
ludisme, solidarité de classe, moments de rires et de joies, moments
de tension dans les confrontations dont la violence est très
limitée. Les très jeunes lycéens et lycéennes nous ont rejoint.
Certains se prennent le melon, il faut les ramener sur terre.
Quelques individus ont tendance à se comporter en maîtres à bord,
et j'ai dû en rabrouer une paire. On reste méfiant face aux
manipulations supposées, mais on visualise sans sectarisme déjà
les militants infiltrés de tout bord. Pas différent de la vie
sociale coutumière !
Le
vrai problème est d'éclaircir qui fait quoi. Le spontané n'est
jamais spontané. Celle-là planifie par tel le RV du matin au Mac Do
du Touquet à 9H30, avec qui parlemente-t-elle, elle n'a pas voulu me
le dire. Pourquoi à neuf heures trente. « Parce que je ne
travaille pas à cette heure ? ». Comment s'est décidée
l'action d'aujourd'hui (blocage du parking du superrmarché Leclerc),
pas de réponse.
De
plus la situation de garde-chiourme face à des automobilistes dont
la majorité est constituée de prolétaires me déplait de plus en
plus ; je fais partie pourtant de celles et ceux qui vont
parlementer, mesurer l'exaspération. Mais pas de vraies discussion
entre gilets jaunes ni AG. On agit comme des petits soldats en
fonction : veiller à la sécurité, prioriser le passage des
flics, des ambulances et des pompiers, des mamans avec bébé6.
Mais on va vers où ?
Ne
peut-on pas tenir des AG quotidiennes après la journée de boulot,
non, car la coordinatrice travaille à 19 heures...
Ah
quand même y a la journée du 24 sur Paris, on va y aller, on espère
que la SNCF fera fonctionner gratuitement les trains. On rêve ou on
rêve pas vraiment, ça va être dur. L'exemple de l'émeute à la
Réunion sera-t-il un passage obligé face à tous ces grands voleurs
bornés. Ou le terme? Car on n'aura pas laissé le temps au mouvement de se structurer véritablement de façon autonome et étanche, réservé qu'il fut dans l'attentisme. On pourra encore dire merci à tous les syndicats gouvernementaux qui, par leur mutisme, donc leur complicité avec le gouvernement auront torpillé le mouvement, par inaction, comme ils avaient coulé les grèves antérieures par des actions débiles et cloisonnées. Seule une nouvelle généralisation des grèves pouvait donner de la force à la révolte, pas persister dans les blocages absurdes. Les syndicrates se permettront de promener les infirmières dans leur secteur hyper-corporatif soigneusement séparés de la protestation sociale des gilets jaunes.
MACRON
FINIRA-T-IL EN PRISON COMME CARLOS GHOSN ?
STUPEUR
ET TREMBLEMENTS...du pouvoir ou démoralisation une nouvelle fois de la classe ouvrière. On n'oubliera pas en tout cas la pourriture confirmée du syndicalisme et des gauchistes. On dira certainement: à la prochaine...
NOTES:
1Le
développement suivant cette citation prouve qu'un pigiste du NPA me
lit ou en tout cas que le caméléonisme politique du réformisme
radical sait s'adapter dans sa volonté « permanente »
de prendre le pouvoir, tout en ne gardant que l'impuissance
historique du trotskisme : « « Le
prétexte de la lutte contre le réchauffement climatique est une
sinistre farce : ce gouvernement comme les précédents pousse les
classes populaires en dehors des centres villes et des zones
urbaines par des loyers exorbitant pour des petits salaires, liquide
le parc locatif des logements sociaux, oblige à faire des dizaines
de kilomètres pour trouver des hôpitaux et des écoles. En même
temps, un tiers des voies ferrées a déjà est supprimé et les
dossiers du gouvernement prévoit 8000 kms de fermetures. Le fret
ferroviaire, le ferroutage, ont été liquidés par les décisions
gouvernementales. Une grande partie du territoire ne bénéficie pas
de transports collectifs.Dans les jours qui viennent, il va falloir
mettre en mouvement le mouvement social, syndicats, associations et
partis politiques, pour qu’ils donnent des prolongements à cette
colère en initiant des mobilisations pour le pouvoir d’achat, une
augmentation générale des salaires et pensions, la suppression des
mesures fiscales qui frappent les classes populaires, contre la
politique de Macron en faveur du Medef et des plus riches. Le NPA
prendra des initiatives dans ce sens ces prochains jours ».
2La
base matérielle de la révolte est « expliquée » par
les prolétaires dans chacun de leurs témoignages, faut être con
comme un ministre pour faire semblant de pas comprendre. Un exemple
clair comme des centaines d'autres : « Arlet,
47 ans,
au
rond-point de Noyers sur Cher. Il travaille dans le ‘management
sportif’, habite à Mareuil-sur-Cher avec son épouse, opératrice
dans un centre d’appel à Blois, et son fils de 19 ans, titulaire
d’un cap et sans emploi: "Ma femme touche 1200 euros de
salaire et roule 80 kilomètres chaque jour. C’est un budget
voiture d’environ 350 euros par mois. Cela va devenir un luxe
d’aller travailler, de trouver sa place dans la société quand on
habite à la campagne. J’ai tendance à dire que le conducteur est
la vache à lait d’un État paresseux. Comment comptent-ils tous
nous faire basculer vers l’électrique alors qu’on cherche à
tout prix à fermer des centrales nucléaires... sans même savoir
vraiment les démanteler ».
3J érôme
Sainte-Marie livre une analyse dans l'Express (où il considère le
mouvement comme une réussite) que j'eusse aimé lire dans la presse
du CCI, mais ceux-là dorment aussi ou attendent la tournure que va
prendre le mouvement pour courageusement prendre position :
« Tout d'abord, cela
traduit le terrible effacement des syndicats comme forces
d'encadrement. Totalement inaudibles et dépassés, ils paient le
prix de la défaite en rase campagne du mouvement social face à
Manuel Valls puis face à Emmanuel Macron. Ce que traduit également
l'existence même de ce mouvement, authentiquement né de la base et
sur les réseaux sociaux, c'est l'absence de débouché électoral
évident à l'insatisfaction. Auparavant, le clivage gauche-droite
régulait la vie politique. Les tensions sociales étaient contenues
dans leur expression par la perspective d'une alternance. Mais
aujourd'hui, il y a quatre oppositions de taille différente -RN,
LFI, LR et PS- incapables de trouver entre elles une formule de
rassemblement. Le mécontentement ne peut donc pas être délégué
à une formation politique. (…) ils s'auto-organisent, se
mobilisent sur leur propre mot d'ordre et sans perspective politique
évidente. Le mouvement poujadiste n'était pas si à droite
que cela historiquement. Il s'est coloré à droite en raison,
notamment, de sa jonction avec les partisans de l'Algérie
française. Mais il est né sur les terres radicales-socialistes du
Sud-Ouest... Moi, j'aurais du mal à catégoriser ce qui est de
gauche ou de droite chez les gilets jaunes. C'est une protestation
sociale, qui prend une coloration antifiscale. Mais les mouvements
révolutionnaires ont toujours été animés par des revendications
contre la fiscalité. Ce qui est redoutable pour le pouvoir dans les
gilets jaunes, c'est justement qu'il permet aussi bien à des gens
de gauche que de droite de se mobiliser. (…) Même Nicolas
Sarkozy, le "président des riches", apparaissait comme
moins méprisant. Cette colère rentrée est en train de
s'exprimer. (…) L'autorité à la tête de l'Etat est
appréciée par les Français. Ce qui est beaucoup plus gênant,
c'est l'impression qu'Emmanuel Macron privatise l'Etat pour son bon
plaisir. Ce reproche, qui a aussi été fait en son temps à Valéry
Giscard d'Estaing et, dans une moindre mesure, à François
Mitterrand, est né avec l'affaire
Benalla. Cela renvoie à un imaginaire d'Ancien Régime. (…)
L'incroyable centralisation de la communication autour de la
personne du président, la difficulté à exister de LREM, la
jeunesse et l'inexpérience de beaucoup de ses parlementaires, leur
absence d'ancrage municipal : tout cela concourt à donner le
sentiment d'un pouvoir hors sol. Et facilite une mobilisation comme
celle des gilets jaunes qui prend la forme d'une jacquerie moderne.
Historiquement, les jacqueries sont des mouvements éruptifs, sans
encadrement institutionnel, qui peuvent être violents, mais
extrêmement brefs dans leur déroulé. Je ne suis pas sûr que le
mouvement des gilets jaunes perdure. Qu'il y ait d'autres
initiatives de ce genre au cours du quinquennat ne me surprendrait
pas. A. S.
4Quasiment
aligné sur Macron, comme sur De Gaulle à la Libération, pauvre
PCF : « Huma :
Malgré leur faible organisation, leurs actions désordonnées qui
ont parfois mal tourné (une manifestante morte écrasée, plus de
400 blessés et 282 personnes interpellées), les mobilisations des
gilets jaunes n’en ont pas moins exprimé un mouvement social
puissant. Tout ce week-end, sur les grands axes, aux ronds-points
des zones périurbaines ou commerciales, comme dans les villes et
jusqu’à Euro Disney hier soir, plusieurs centaines de milliers de
personnes se sont retrouvées autour d’une colère commune contre
la vie chère et leur pouvoir d’achat en berne. Cette multitude
avait beau afficher des préoccupations bigarrées, ses slogans et
mots d’ordre ont tous pointé les effets des mesures prises par
l’actuelle majorité. Message reçu 0 sur 5 par le gouvernement.
Sans attendre le passage du premier ministre Édouard Philippe au 20
heures de France 2, François de Rugy et Gérald Darmanin ont balisé
le terrain. Pas de modification apportée à la fiscalité dite
écologique, dixit le ministre de la Transition écologique. Son
collègue des Comptes publics a fait valoir l’abandon de la taxe
d’habitation et la lutte contre « la dépendance de la France
depuis quarante ans (vis-à-vis) des pétromonarchies du
Moyen-Orient et singulièrement de l’Arabie saoudite » comme
seules réponses. Des alternatives ont pourtant bien été proposées
à gauche pour conjuguer justice sociale et écologie, et pour
tenter de sortir du « ras-le-bol fiscal », ce mot d’ordre
fourre-tout brandi à droite et à l’extrême droite pour liquider
notre État social ». Le plus lamentable est le Comité
syndicaliste révolutionnaire : « Différents secteurs
des petites et moyennes bourgeoisies, mais aussi des travailleurs
prolétaires, ont pris l’initiative d’une mobilisation le 17
novembre prochain. L’extrème droite s’est vite ralliée à
cette initiative, y voyant une aubaine pour elle, si les
travailleurs ne sont pas vigilants quant à la défense de leurs
intérêts. Ce mouvement est confus, car il essaie de fédérer
différentes classes sociales sur la question du prix des
carburants. C’est tout le problème de cette approche, qui crée
le mythe d’in intérêts communs entre patrons et prolétaires.
Ainsi, les modalités d’action peuvent apparaître
incohérentes, comme des automobilistes bloquant d’autres
automobilistes le samedi. Comme il est difficile pour des patrons de
proposer de bloquer les entreprises la semaine, on comprend tout de
suite qui a la main sur les actions et les mots d’ordre du
mouvement, en voulant empêcher les loisirs de la population le
week-end. Pourtant, les difficultés qui s’accumulent pèsent
surtout sur les épaules des ouvriers et des employés ».
5J'ai
attentivement visionné plusieurs fois la vidéo de l'incident. Il
s'agit d'une antillaise qui a foncé comme une conne sur la barrière
puis est descendue de son véhicule avec la visible intention d'en
venir aux mains, c'est la seulement qu'on entend la présumée
insulte raciste « pouffiasse » ou « salope »;
or ce n'est qu'une insulte banale et quotidienne en particulier pour
toutes les femmes et jeunes filles qui barrent avec nous. La seule
réflexion à la limite, très imbécile plus que raciste :
« retourne chez toi » et la tristouille « on veut
plus des histoires des noirs », réplique qui ne révèlent ni
une grande intelligence ni l'avis des autres gilets qui
s'interposaient. N'empêche, la préfecture, sans doute gérée par
un préfet trotskiste à fleur de peau antiraciste a annoncé à
grands roulements de tambour que la justice serait saisie. Au
barrage nous avons tous été saisis de rire par cette mascarade qui
vise sans doute à nous faire tous passer pour des fachos. (Suite
aux incidents de #Cognac
diffusés sur les réseaux sociaux, un signalement a été fait par
@PoliceNationale
au Procureur de la République qui va décider des suites
judiciaires. @prefet16
rappelle que les manifestations doivent se dérouler dans le respect
de tout un chacun).
6
Un Maitre de conf (sur 20 mn) déclare, pour justifier les « corps
intermédiaires » manquants : Les syndicats savent faire
ça, mettre en place un dispositif de sécurité, travailler avec
les forces de l’ordre pour assurer la sécurité à la fois des
manifestants et des populations autour. Là, ce n’est pas le
cas. » C'est faux, nous savons faire ça très bien, pas
besoin d'encadreurs professionnels. Ce cuistre épaule le ministre
« sécuritaire » qui ne dénonce jamais les beaufs qui
nous agressent. A la question : « Peut-il
y avoir une convergence des luttes avec d’autres mouvements dans
les mois à venir ? Les infirmières, par exemple, ont
annoncé qu’elles se mobiliseront le 20 novembre.
Si
on prend le cas des infirmières, c’est un mouvement organisé,
avec des organisations syndicales qui n’ont absolument aucun
intérêt à se coaliser avec ces « gilets jaunes ». Eux
ne seront pas partants. Mais des gens, qui ont manifesté avec les
« gilets jaunes », peuvent se mobiliser par ailleurs. Et
ce qui se joue ici, c’est peut-être la place des corps
intermédiaires. Il ne faudrait pas les décrédibiliser car, à ce
moment-là, ils n’auront pas la capacité à maîtriser les
mouvements comme cela a été le cas avec les «gilets
jaunes ».
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