"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

mercredi 6 juillet 2022

QUI PRETEND QU'ON A AFFAIRE A UN AFFAIBLISSEMENT DE L'IMPERIALISME AMERICAIN ?





Il existe une vieille croyance farfelue que l'impérialisme américain aurait été et serait en affaiblissement permanent ! J'ai déjà relevé cette incongruité dans un de mes articles précédents, puis j'ai été surpris de trouver une analyse concordante par Marcel du site Convergences. Avant d'étayer à la fois une série de remarques ultra-pertinantes de ce camarade de notre lointain passé de militants du CCI (je crois qu'il a fait partie de la deuxième charrette des expulsés ou des démissionnaires), je vais démontrer en quoi cette analyse est depuis longtemps ignorée comme ridiculisée par les meilleurs géopolitiques. On épiloguera ici sur les soi-disant défaites américaines


LA VICTOIRE A LA PYRRHUS DU VIETNAM

L'essayiste Barbara Bush, à ne pas confondre avec l'épouse du président, a parfaitement démontré l'histoire de la domination US et son renforcement1. Constat partagé par trois autres auteurs anti-impérialistes, James Petras, Robert Rhodes et John Pilger, qui considèrent cependant qu'au long terme la victoire vietnamienne a été une victoire à la Pyrrhus, le coût humain de la guerre étant exorbitant pour le Viêt Nam et les États-Unis reprenant selon eux leur contrôle « impérialiste » sur tous les pays même les plus nationalistes, après la chute du communisme, et « recolonisant » le Viêt Nam2.

Les critiques du célèbre auteur gauchiste Noam Chomsky très léninistes restent limitées à la seule mafia du complexe militaro-industriel, confirmant l'incompréhension des gauchistes en général de l'impérialisme capitaliste. La guerre du Vietnam aurait été finalement un échec pour l'impérialisme US, devenant un symbole de la lutte anti-impérialiste de nations « communistes » comme Cuba, et donc un exemple pour tous les pays « en voie de développement ». Echec qui aurait été aussi un...affaiblissement économique. En réalité, autre avantage gagné par un impérialisme soi-disant défait, Cuba a servi de justificatif médiatique à un régime de type stalinien repoussoir pour toute la classe ouvrière mondiale, et confirmé la théorie du groupe « Révolution Internationale » sur l'impossibilité de tout surgissement de nouvelles nations industrialisées ; bien qu'il se soit trompé concernant la Chine (on ne peut pas toujours avoir raison sur tout) cela est resté vrai depuis plus d'un demi-siècle pour la plupart des anciennes colonies européennes. Dans sa critique véhémente du « luxembourgisme », l'ami Marcel exagère en criant que la Chine dément cette analyse générale, sans nous expliquer pourquoi la Chine, et même l'Inde (et à l'instar du CCI) sont apparues subrepticement comme de nouveaux géants. Sa critique hargneuse (d'ex-militant floué?) n'est pas valable sur ce point, contrairement à sa critique subséquente de l'énorme erreur de ce groupe concernant la puissance américaine jusqu'ici indétrônable.

Pourtant l'explication se trouve là aussi sur Wikipédia :

« La présence des entreprises étrangères sur le sol chinois est en grande partie à l'origine de la forte accélération de la croissance des exportations. Elles ont attiré la main-d'œuvre qualifiée dans les zones côtières où elles se sont implantées. Seulement 41 % des exportations chinoises proviennent d'entreprises intégralement chinoises. Aujourd'hui, 39 % des exportations en provenance de Chine sont réalisées par des entreprises dont le capital est à cent pour cent étranger et 20 % sont le fait de partenariat entre les sociétés étrangères et les sociétés chinoises. La Chine continentale entretient son attractivité pour les entreprises avec une main-d'œuvre bon marché et non syndiquée.Cependant le prix de la main-d'œuvre croît rapidement, en 2010, il a progressé de 24 %.

De plus, il faut ajouter que le pays possède la plus grande force de travail au monde avec 813,5 millions de travailleurs disponibles. La non-organisation des ouvriers chinois représente un bénéfice substantiel pour les employeurs, qui y trouvent une flexibilité d'emploi impossible à mettre en œuvre dans les démocraties libérales. Un autre aspect de l'économie chinoise à relever : les bas prix d'éléments non issus de la force de travail. Cela est dû en partie à l'existence du contrôle des prix et de la garantie des sources d'approvisionnement hérités de la précédente économie de type soviétique : les entreprises d'État continuant à être démantelées et leurs ouvriers renvoyés dans des secteurs de compétitivité accrus, l'effet déflationniste induit continue à mettre la pression sur les prix pratiqués au sein de l'économie ».

Autrement dit le cas chinois ne relève pas d'une industrialisation naturelle, historique ou miraculeuse. Il s'agit d'un enfant bâtard du capitalisme moderne décadent qui, gonflé provisoirement par un investissement énorme des anciens pays industrialisés, incapable de produire plus avec une classe ouvrière insoumise, a tenté de relancer le capitalisme dans cet ancien grand empire successivement colonisé, puis apte à exploiter une immense classe ouvrière, soumise, mais pas pour des générations, et finalement obligée de compter aussi sur une troisième boucherie mondiale, même si elle est encore géant économique mais nain militaire. Ce constat n'annule aucunement l'analyse de la décadence du capitalisme.

Idem pour l'Inde qui a bénéficié de tonnes d'investissements étrangers (du vieux capitalisme). Pourquoi ? Pour deux raisons, parce que dans cet immense pays, ancienne colonie anglaise, d'abord le travail est discipliné et que, ensuite, il ne faut pas oublier que les ouvriers étaient très pauvres et qu'ils pensent désormais être riches avec 1 euro par jour ! Entre exemple, la Tunisie où une famille peut vivre avec 1 euro par jour. Un ouvrier tunisien qui travaille en France, lorsqu'il envoie 50 euros, peut faire vivre cette même famille un mois entier ! Pas terrible cette industrialisation forcée qui enchante monsieur « baisse-tendancielle-du-taux-de-profit » !

Globalement on voit qu'il ne s'agit aucunement d'un bain de jouvence du capitalisme ! C'est ce qu'on nomme, souvent dans un domaine limité de l'économie, croissance artificielle quand même « l'intelligence artificielle » ne parvient même pas à remplacer l'exploitation du prolétariat ! Pire encore, alors que Marcel n'analyse pas les conséquences de la désindustrialisation (causée justement par l'exportation des fabrications en Chine) qui développe partout un chômage massif et surtout pas une disparition de la classe ouvrière, mais reste un cocktail explosif au niveau international bien que refroidi par l'exaltation de l'immigration du point de vue des Etats bourgeois, meilleur moyen de diviser la classe ouvrière mondiale (ce que n'ont compris ni les gauchistes, ni le CCI,ni Marcel).


L'IDEOLOGIE DEMOCRATICO-VICTIMAIRE DE L'IMPERIALISME DES RICAINS

Marcel nous propose un résumé succinct des bisbilles du bloc occidental depuis la guerre qui est aussi confus que celui du CCI En réalité, malgré ces bisbilles, surtout de De Gaulle, la domination impérialiste américaine n'as cessé de s'affirmer ou de se réaffirmer depuis surtout la fin de la Seconde Guerre mondiale où elle a damé le pion au Royaume-Uni désuni. La partie économique permet de voir clairement comment les Etats-Unis ont été les grands gagnants de la seconde boucherie mondiale. Le mark est imprimé … aux USA ! Idem pour la drachme grecque.

Immédiatement après 1945, les accords de Bretton Woods consacrent la domination financière américaine, qui, cependant ne parviendra à supplanter la lire anglaise qu'en 1979 sous Reagan, quand Thatcher a été obligée de lâcher prise. Le dollar devient la monnaie de référence mondiale. Six ans après la guerre défaite... au Vietnam, mais une revanche même si en termes économiques les processus sont plus lents qu'aux moments des guerres. Sur le plan des machinations pour récupérer les matières premiers sur le dos des anciens colonisateurs européens, l'exemple de l'installation au pouvoir de la potiche Shah, suffit à démontrer comment la bourgeoisie américaine avait et a toujours le savoir faire pour récupérer zones stratégiques ou ressources pétrolières.

Militairement l'impérialisme US met ses gros pieds en Europe, face au niveau rival russe, en installant à Naples, sa sixième flotte. En outre, chaque fois que l'impérialisme américain a mené une guerre depuis 1914 ce fut avec des arguments victimaires sous gouvernement démocrate (qui est basé sur la masse des cadres et des petits patrons). La seule fois où une guerre fut enclenchée par le camp « républicain » (basé surtout sur les couches populaires, antérieur donc à notre populisme européen) ce fut après la déclaration malvenue de la démocrate Madeleine Albright3. Cette déclaration avait ridiculisé les gestionnaires « démocrates » et poussé à l'action un gouvernement républicain, peu apprécié des couches populaires. Et ce fut la guerre mystifiée contre Saddam Hussein où l'impérialisme américain avait en même temps poussé le dictateur à envahir de façon suicidaire le Koweït (comme cela a été le cas en Ukraine pour la Russie).

UN IMPERIALISME CULTUREL FAVORISANT LA CONTESTATION HEMIPLEGIQUE

Toutes ces années d'après-guerre où l'impérialisme américain a manipulé les diverses « libérations nationales », ce qui ridiculisa d'abord les anciennes puissances coloniales, il s'en est servi aussi pour ridiculiser le « communisme » stalinien et laisser partis staliniens et particules gauchistes encadrer et dévoyer la révolte d'une jeunesse, mélange de classes sociales antagonistes, contre des moulins à vent « anti-impérialistes », complaisants envers le bloc russe, et une contestation hémiplégique.

On mesure aujourd'hui, partiellement (ni le CCI ni les autres mini groupes maximalistes ne se sont interrogés sur le wokisme, l'intersectionnalité, la multiculturalité, le féminisme outrancier, l'élémination des rivaux par des accusations sexuelles4,etc.) la prééminence de l'impérialisme culturel. L'antiracisme et la féminisation de la jurisprudence bourgeoise sont les deux mamelles du nouvel ordre moral, qui inclut la permissivité du voile islamique, pour faire la nique à la « laïcité » typiquement européenne5.

Depuis 1945 jusqu'à nos jours l'impérialisme n'a pas réalisé une colonisation à la manière des anciennes puissances colonisatrices, qui se partageaient les contrées éloignées à l'époque de la révolution industrielle, par pillages et barbarie, mais une colonisation mondiale. Et ce qui lui permet, de façon outrancière, de lancer ses intellectuels de la gauche bourgeoise et gauchiste dans la dénonciation échevelée des colonisateurs européens sanglants et dont noirs et arabes doivent exiger réparations ! Culotté quand le principal colonisateur moderne est l'américain.

Certes l'hyper-puissance américaine est le plus grand flic du monde, puissance informatique – des milliards d'informations sensibles du monde entier sont stockées dans des gigantesques centres de données sont aux USA (ils savent même quand Poutine va faire pipi) – elle connaît des embûches ; par exemple la Chine l'empêche de coloniser l'Asie, et elle se sert de la France en Afrique parce qu'elle ne détient pas les anciens réseaux de la vieille puissance colonisatrice. Riuen de bien dramatique.

COMMENT REORIENTER LES OFFENSIVES MILITAIRES POUR OCCUPER L'EUROPE ?

Je vais en terminer aujourd'hui par ce qui est le fondement des manœuvres géopolitiques américaines, ce qui est la stratégie de tout impérialisme qui se respecte. Aucune armée du monde ne peut attaquer sur plusieurs fronts, ce qui conduit inévitablement à la défaite ; ce qui mènera à la défaite de Poutine. L'armada US ne se disperse pas sur plusieurs fronts. Lorsqu'elle dégage d'un front, faisant croire à son « affaiblissement », elle réinvestit ailleurs. Je pourrais citer ou re-citer plein d'exemples, incluant le Vietnam et la guerre de Corée au terme de laquelle ils ont supplanté l'impérialisme anglais encore une fois dans les années 1945 et 1947.

Le dernier exemple du départ d'Afghanistan est criant de vérité, sur deux plans : ils n'ont rien à foutre des « droits de l'homme » et surtout des droits de la femme en Afghanistan qu'ils laissent à nouveau terrorisés par les fous islamiques. Qu'ils laissent sans vergogne dans le chaos des arriérés.

Et pourquoi cette « défaite piteuse » comme dirait le CCI ? Confirmation d'un « affaiblissement » historique ? Non, rien à foutre d'un Afghanistan où les Russes ont dû décamper ! Mais préparer et réussir la provocation en Ukraine pour pousser Poutine à faire le sale boulot. L'investissement est certes plus coûteux qu'en Afghanistan mais fondamental : tout contrôler en Europe et la militariser sous leur coupe ! Ce que Marcel décrit précisément :

« De surcroît, l’OTAN se renforce spectaculairement aujourd’hui avec la guerre en Ukraine via de nouvelles adhésions, un accroissement notable de son financement, des contrats mirobolants d’armements pour les Américains, une dépendance économique et militaire accrue de l’Europe envers les Etats-Unis, etc. Il n’y a donc là aucun élément matériel pour soutenir la thèse d’une disparition du bloc occidental ou même de son affaiblissement. Même les contributeurs de Wikipedia avec toutes leurs illusions sont bien plus réalistes que le CCI sur ce point ».

« De plus, cette guerre est le coup de grâce asséné aux efforts européens, notamment de la France et de l’Allemagne, consistant à développer un contrepoids aux USA en coopérant avec la Russie. Autrement dit, il ne fait aucun doute qu’avec la guerre en Ukraine, les USA ont atteint tous leurs objectifs : politiques, impérialistes, économiques et idéologiques… Ils sont gagnant sur tous les plans : sur le plan impérialiste avec une OTAN ressoudée et un leadership américain réaffirmé ; sur le plan économique avec une Europe affaiblie par la guerre et qui se retrouve encore plus dépendante énergétiquement qu’avant des USA ; sur le plan politico-économique avec une Europe fragilisée car ne pouvant plus faire contrepoids aux USA, ni militairement (Europe de la défense enterrée), ni économiquement (coopération économique avec la Russie) ; sur le plan militaire avec un tiroir-caisse pleinement ouvert pour les américains : tous les pays européens achètent massivement du matériel militaire américain ; sur le plan idéologique avec la thématique du futur conflit avec la Chine : la défense du monde libre contre les régimes dictatoriaux ».

La guerre en Ukraine n'est que chaos. Et on règne par le chaos, même en le laissant derrière soi comme en Afghanistan. Le camp bourgeois républicain ne se sent pas concerné par cette guerre qui, selon eux, oppose deux États slaves également corrompus et oligarchiques. I

La nouvelle hégémonie américaine est pourtant plus source de guerre mondiale que l'ancien « bloc occidental », ce que ne voit pas le CCI (qui croit dur comme fer que le bloc américain s'est désintégré) autrement dit en termes de renforcement militaire et de futurs rétablissement général de la conscription ce n'est pas du tout un affaiblissement. On le voit en ce moment, l'impérialisme américain se fout d'une victoire ukrainienne, freine l'approvisionnement en armes (Marcel explique bien pourquoi il lâche finalement en douce l'Ukraine)6. Fait durer afin de gagner le plus de « non-alignés » à l'instrument inventé pendant la guerre froide, l'OTAN. Il est surtout devenu le principal marchand d'armes aux européens, au nez et à la barbe de Zelensky. L'Europe d'après-guerre n'avait été qu'une petite sœur de l'Amérique, avec la domestication complète de l'Allemagne, sous la gouverne de l'agent américain Jean Monnet. Un certain relâchement et une contestation de l'hégémonie américaine s'étant fait jour, en même temps qu'il devenait nécessaire de réagir face aux défis d'une possible reconstitution de bloc russo-chinois, où la Russie demeure le principal rival militaire. C'est fait ! Qui peut croire qu'il s'agit d'un affaiblissement ? Le CCI, incapable de reconnaître ses erreurs, même les plus grossières. Le renforcement est temporaire venant vérifier le long aveuglement du CCI, que Marcel a fort bien décrit7. :

« Toutefois, ce succès est temporaire. Depuis l'effondrement du bloc russe, nous avons constaté que la capacité des États-Unis à imposer leur "ordre mondial" se détériore. Dans un monde où chaque État-nation "fait son chemin" sans respecter aucune discipline, où prolifèrent des conflits locaux de plus en plus destructeurs, où les ambitions impérialistes de tous les États se déchaînent en force, le gendarme américain n'a pour seul moyen d'arrêter le chaos que le militarisme, la guerre, la prolifération des armements. Cependant, ces démonstrations de force n'arrêtent pas le chaos, mais ne font que l'exacerber. "Dès que les États-Unis se vantent de leur supériorité militaire, tous leurs rivaux reculent, mais le recul est tactique et momentané. Plus les États-Unis s'efforcent d'affirmer leur domination impérialiste, en rappelant brutalement qui est le plus fort, plus les contestataires de l'ordre américain sont déterminés à le contester, car pour eux, leur capacité à conserver leur rang dans l'arène impérialiste est une question de vie ou de mort".  Signé Opero et Smolny (merde à l'édition intellectuelle Smolny)

Un temporaire qui dure depuis des décennies... depuis la chute du bloc russe, puis tous les deux ou trois ans :

  • en 2004 : La réélection de Bush  expression de l’affaiblissement en cours de la première puissance mondiale :

  • en 2006 : Plan Baker : la politique impérialiste américaine dans l'impasse :

  • en 2007 : En Irak, un affaiblissement irréversible de l’impérialisme américain ;

  • en 2009 : L'OTAN à Strasbourg : l'affaiblissement du leadership américain

  • en 2014 : « L’affaiblissement accéléré de l’impérialisme américain. Depuis le début des années 1990, le leadership de la première puissance impérialiste du monde n’a cessé de s’affaiblir. Face à la montée de l’impérialisme chinois devenu aujourd’hui un adversaire de première importance, les États-Unis sont obligés de maintenir en Asie du Sud-Est une force militaire considérable. Tout en devant tenir compte des tentatives d’avancée de l’impérialisme russe dans la région, comme en Syrie ».



Liste non exhaustive.


PS : à lire sans tarder le meilleur article sur l'Ukraine qui pose les questions essentielles que tout révolutionnaire devrait se poser :

https://data.over-blog-kiwi.com/0/55/15/36/20220530/ob_62acaf_ukaine-guerre-et-auto-organisation.pdf

Adieu la vie, adieu l'amour... - Over-blog-kiwi 

(guerre et auto-organisation)

(allusion à la chanson de Craonne chantée par l'inoubliable Marc Ogeret)



NOTES (importantes)

1Imperialism And Postcolonialism, Barbara Bush, Pearson Education, non traduit en français .

2Cf. les deux articles de Wikipédia – impérialisme américain et guerre du Vietnam – démontrent bien malgré les controverses le maintien de la suprématie de l'Empire américain !

3Lors d'une interview le 2 mars 2008, elle estime que la guerre d'Irak menée par les États-Unis entre 2003 et 2011 était « la plus grande catastrophe de politique étrangère [...] pire que le Vietnam », ajoutant que « la politique de Bush a fait beaucoup de dégâts à la réputation de l’Amérique et à la démocratie. Nous, les Américains, nous devons comprendre que notre liberté, notre vie et la sécurité de notre nation dépendent de la manière dont nous voyons le monde, et dont le monde nous voit ». C'est pourtant la version « affaiblissement » de la gauche bourgeoise américaine qui sert d'alibi d'ailleurs à la version victimaire pour justifier tous les nouveaux Vietnam... On voit en fait sa complicité ambiguë avec l'Etat bourgeois lorsqu'elle déclare en 2021 que l'invasion de Poutine est une « erreur ». Pauvre Poutine.

4A l'heure actuelle, en France, on relaie pleinement les histoires de sexe justiciables comme aux Etats-Unis ou le thème fait fureur, dépassant même l'antiracisme officiel (mais toujours criminel et excluant pour les noirs). Il fallait remonter à 1969 pour trouver une fake new appliquée au couple Pompidou. Désormais c'est tous les jours et avec la police féministe du parti néo-stalinien et patriotique de Mélenchon.

5Au point de dénigrer la France et son gouvernement : « « La loi sur la burqa passe mal Outre-Atlantique. La diplomatie américaine a clairement exprimé son désaccord sur cette loi interdisant le port du voile intégral en France, votée en début de semaine. « Nous ne pensons pas qu'il faille légiférer sur ce que les gens ont le droit, ou pas, de porter en fonction de leurs croyances religieuses », a commenté hier Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat. « Aux Etats-Unis, a-t-il ajouté, nous prendrions d'autres mesures pour assurer l'équilibre entre la sécurité, d'une part, et d'autre part le respect de la liberté religieuse et des symboles qui lui sont associés. » Voilà d'où Mélenchon et cie tiennent leur inspiration « créolienne » et musulmano-gauchiste (création d'une police interne fémino-obsédée : « comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles » , version neuneu féministe de l'Okhrana en marge de la justice bourgeoise.). En juin 2009, Barack Obama, dans son discours du Caire, avait appelé les pays occidentaux à ne pas gêner les musulmans dans la pratique de leur religion, critiquant ceux d'entre eux qui dictent « les vêtements qu'une femme doit porter ». C’est notamment la France qui était pointée du doigt. En 2004, au nom de la laïcité, les signes religieux ostentatoires avaient été bannis des écoles. Cette loi avait été dénoncée via Washington comme ciblant surtout ce pauvre et innocent voile islamique

6« Telle est la raison de la manœuvre déployée par les USA, manœuvre déjà utilisée avec Saddam Hussein et consistant à suggérer que les Américains n’interviendrait pas en cas d’invasion. L’Irak est tombé dans le piège à l’époque et la Russie également aujourd’hui. En effet, Biden a été inflexible avec Poutine durant les semaines qui ont précédé l’invasion de l’Ukraine alors que les Européens faisaient tout pour négocier. Cerise sur le gâteau, non seulement Biden ne cédait pas un pouce aux revendications de la Russie, mais il a carrément dit à Poutine que, si ce dernier voulait obtenir ses revendications par des moyens militaires, l’OTAN ne réagirait pas  ! ».

7Cf. Les errances du CCI sur les rapports inter-impérialistes : https://www.leftcommunism.org/spip.php?article493