"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

samedi 23 décembre 2023

A QUI PROFITENT LES LAMENTATIONS SUR L'IMMIGRATION ?

la nouvelle coupe islamiste nazie sans barbe

« C'est une histoire pleine de bruit et de fureur et qui ne signifie rien ». William Faulkner

« La France n'est plus un pays d'immigration' ». Michel Rocard

« Il semble clair que l'afflux d'immigrés, accru depuis la fin des décolonisations, recoupait pleinement l'utilisation simplement capitaliste de cette « armée de réserve », traditionnellement utilisée pour briser les mouvements autochtones et organiser une concurrence mondiale des travailleurs. C'est d'ailleurs très conscients de ces objectifs, notamment, que les organisations syndicales et politiques du mouvement ouvrier visaient explicitement l'internationalisme (cf. JC Michéa). De même, la manière dont l'oligarchie, d'abord surprise, a finalement accompagné le surgissement des revendications communautaires ne pouvait qu'avoir un seul objectif : détruire ce qu'il restait des cultures ouvrières, morceler les institutions qui ont sont héritées, et, au-delà, en finir définitivement avec l'héritage émancipateur de l'Occident. Inutile de montrer ici en quoi tout le fatras du relativisme post-moderne et du gauchisme culturel, sans parler de l'islamo-gauchisme, à la fois symptômes et causes de ces délitements, n'en sont qu'une rationalisation plus ou moins verbeuse » . (Collectif Lieux Communs 2015)

LA NOUVELLE LOI SUR L'IMMIGRATION : une honte absolue ?

Infantiliser, détruire par l'amalgame et l'insulte toute analyse ou réflexion opposée à la doxa immigrationniste même si l'immigration n'est plus ce qu'elle était et que nous vivons un contexte mondial de décomposition des sociétés et des frontières, de guerres ignobles contre les civils, telle est la domination absolutiste de l'idéologie capitaliste dont les anticapitalistes sont les principaux promoteurs.

La gauche dégarnie, à nouveau comme réunie par une idéologie de gauche bourgeoise enfin retrouvée - l'ensemble des factions de la bobologie urbaine et les vieilles raclures du PS - fait front contre cette «Loi abjecte, contraire à nos valeurs », « contraire au principe d'égalité »1«une indignité» voire «un déshonneur», «contaminée par le Rassemblement national». On tremble déjà dans les chaumières face à l'annonce d'une « fronde des départements de gauche » ; des élus provinciaux à la suite de la starlette des bobars parisiens (bobos barbus avec coupe nazie)2, Hidalgo, ont juré de ne pas l'appliquer et de payer quand même les immigrés en situation illégale, certainement avec nos impôts locaux . La cadre en chef de la CGT a, elle, annoncé des actions spectaculaires de la part des travailleurs...qui vont évidemment faire plouf, les travailleurs ne se sentant nullement représentés dans leur ensemble par la nouvelle idéologie wokiste immigrationniste version CGT cadres.

C'est clair, aujourd'hui être de gauche c'est être immigrationniste à plein tube (version moderniste d'internationaliste ++). C'est être le porte-parole d'une couche migrante et aléatoire, à côté d'autres : femmes, minorités sexuelles, paysans, etc. La classe ouvrière n'existant plus dans la tête de ces gens-là, seule subsiste la victimologie du migrant qui permet de se nommer internationaliste à bon compte. C'est l'aboutissement de la décomposition du gauchisme marxiste-léniniste qui du culte de Mao ou de Trotsky est passé de la farce des libérations nationales (décrédibilisées) à Médecins du monde (catho-rétro), activité par ailleurs très lucrative pour les bobos qui s'en vantent dans leurs divers assocs caritatives. Comme l'antiracisme, l'immigrationnisme aboutit à ridiculiser toute lutte de classe et à diviser les travailleurs ? dont les véritables travailleurs étrangers eux-mêmes qui ne sont pas à confondre avec cette masse croissante du lumpenprolétariat des pays « maintenus dans le sous-développement économique et culturel ». Plus dérisoire est l'ajout « démocratique » à cette lutte prioritaire : ce serait un combat pour « nos valeurs républicaines », toutes classes confondues ? Madame Hidalgo n'est que l'héritière des valeurs « républicaines » du massacreur de la Commune de 1871, le nain Thiers.

La gauche dégarnie dénonce également le durcissement des règles de regroupement familial, y voyant une « atteinte à la vie privée et au droit à mener une vie familiale normale ». Or, cette caste bourgeoise fait l'impasse sur la question sexuelle ; le capital a besoin de faire venir des masses d'hommes jeunes en général sans femmes, c'est à dire non mariés – sans trimballer toute leur smala et leurs vieux malades non soignés au pays – et qui se retrouvent à travailler des mois ou des années sans femmes ; les conséquences de ces privations sont connues même si les gogols gauchistes crient au racisme ou à « pas de vagues qui favorisent les fachos »3! En outre la vie familiale normale des arrivants c'est la continuité de l'infériorisation de la femme et la pérennisation de l'idéologie islamiste. Plus des mômes qui ne parlent pas français et conchient l'école française et son enseignement, quand certains ne se félicitent pas de l'égorgement de nos profs de quartiers dits « défavorisés », malgré des aides financières non négligeables et grâce à l'agitation confuse et perverse des orgas islamo-gauchistes.

Même courroux gauchiste concernant l’instauration de « quotas » fixés par le Parlement pour plafonner « pour les trois années à venir » le nombre d’étrangers admis sur le territoire, y voyant une « méconnaissance des compétences du Parlement » (les gauchos restent les meilleurs défenseurs des élections bourgeoises truquées). Est contestée aussi l’exclusion d’étrangers en situation irrégulière de la tarification sociale dans les transports, l’estimant « contraire au principe d’égalité ». Le projet de loi  gouvernemental est accusé de « méconnaissance du droit à la protection de la santé » en « restreignant les conditions d’obtention » du titre de séjour pour les étrangers malades. Enfin est dénoncée une « inégalité de traitement » des étudiants étrangers avec l’article qui leur demande de justifier du caractère « réel et sérieux » de leurs études, ce qui constitue « une remise en cause du principe d’inconditionnalité de l’hébergement d’urgence ».

Moi aussi je deviendrais délinquant si j'étais sans ressources mais, contrairement à mes amis gogols mélenchoniens je ne crois pas au bon dieu sans confession, donc je resquillerais partout, et même je ne serais pas été qu'on parle de me renvoyer au pays. Quant aux étudiants étrangers qui auraient des droits, voire apporteraient une richesse culturelle ici, je me marre ; ils sont étudiants comme je suis plombier-chauffagiste et une minorité ne sont que des merdes futurs exploiteurs de leur propre peuple en raison de leurs diplômes « occidentaux » (j'en ai croisé en manif avec diplôme « touristique » et incapables d'écrire correctement en français).

Clou du spectacle d'une bataille de chiffonniers, hors de la réalité sociale de ceux d'en bas, après la comique tentative de se démarquer de la faction Le Pen (qui dit des vérités incontestables mais n'a que le tort de croire à des solutions nationales), la saisie du papa juridique pour arbitrer, le dit Conseil constitutionnel par Macron d'abord et aussi par les cancres bobos qui hurlent contre le maître de la classe...bourgeoise.

Tout le projet est basé sur une utilisation rationnelle et économique du prolétariat venant de l'étranger. Dans le texte adopté par le Parlement, l'accès aux prestations sociales pour les étrangers dépendra donc de s'ils occupent un emploi ou non, et de leur temps de présence sur le territoire français (bien). Certaines prestations sociales resteront accessibles aux étrangers à condition de respecter un délai de 30 mois s'ils travaillent, ou de 5 ans pour les inactifs (ce qui se fait ailleurs aussi, en particulier en Allemagne). Il s'agit des prestations suivantes : allocations familiales, allocation journalière de présence parentale, prestation d'accueil du jeune enfant, allocation personnalisée d'autonomie, allocation de soutien familial, allocation de rentrée scolaire, complément familial, droit au logement opposable. L'aide personnalisée au logement sera quant à elle conditionnée à 5 ans de présence sur le territoire pour les étrangers qui ne travaillent pas et à 3 mois seulement pour ceux qui travaillent. Ces dispositions ne s'appliqueront pas aux étudiants étrangers, ni aux réfugiés, ni même aux titulaires d'une carte de résident (logique!).


Dans le détail, sept des huit principales mesures testées suscitent l'adhésion d'une écrasante majorité de consultés, méthode qui n'est pas méprisable mais presque scientifique, Hitler y avait recours et Poutine non plus. Plus de huit sur dix sont ainsi favorables à la déchéance de nationalité pour les binationaux auteurs de crimes contre les forces de l’ordre. 76% se déclarent favorables au rétablissement du délit de séjour irrégulier et 75% adhèrent à la mise en place de quotas pour l’immigration. Seule une mesure est toutefois rejetée par une courte majorité (52%) : 
«l’interdiction de l’enfermement des mineurs dans les centres de rétention administrative (CRA)». Courte mais bien réelle dans les quartiers ouvriers où les jeunes racailles font régner leur bordel, sûrs d'être relâchés par une police impuissante, condamnée d'avance par la magistrature gauchiste-bourgeoise.

Les étrangers disposant d'un titre de séjour peuvent toujours bénéficier de l'hébergement d'urgence, comme les Français. Le temps de leur demande d’asile, les étrangers conservent la possibilité d’être accueillie dans des centres d'accueil (CADA) et au sein d'hébergements d'urgence. À noter qu’à l’aune de la loi «Immigration», les clandestins soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF) n’auront plus accès à l’hébergement d’urgence...mais rien ne les empêchera d'en trouver d'autres.

Compte tenu de toutes ces aides dont bénéficient les étrangers (il faudrait aussi mentionner les aides versées de droit aux demandeurs d'asile...), avec l'explosion du nombre des demandeurs d'asile, qui va encore être augmentée par l'ahurissant accord européen, avec la croissance continue de l'immigration légale, il n'y a que trois solutions pour financer cette dérive de l'Etat Providence : augmenter les impôts, laisser filer la dette, diminuer le périmètre de l'Etat Providence. Par ailleurs, il ne faut pas oublier les prestations non financières dont bénéficient tous les étrangers, notamment l'accès à tous les services publics. Or, on sait très bien que l'effondrement du niveau de l'école est dû, entre autres, à la submersion migratoire, pas générale mais dans les grandes villes : comment en serait-il autrement quand, dans certaines classes, la moitié des élèves ne parlent pas français avec des prénoms imprononçables !? On sait très bien que les services des urgences dans les hôpitaux sont débordés par les étrangers qui s'y rendent en masse pour un rhume au lieu de recourir à la médecine libérale. Bref, un enfant de cinq ans comprendrait ce que la gauche ne veut pas comprendre : une quantité en gros stable d'actifs payant des impôts ne peut pas financer indéfiniment une masse croissante d'inactifs qui n'en payent pas ou trop peu. C'est de l'arithmétique d'école élémentaire... que semble comprendre, partiellement, la droite bourgeoise mais sans vraiment vouloir bousculer le système. L'immigration serait "une chance pour la France", selon le mantra de la gauche bourgeoise dégarnie, si elle était peu nombreuse et qualifiée au lieu d'être massive et non qualifiée. Signe des temps décomposés...

La France n’a jamais compté autant d’immigrés (personnes nées à l’étranger et vivant dans le pays) qu’aujourd’hui, je vous passe les chiffres officiels bien connus. À cette immigration légale, il faut ajouter encore un niveau record de demandes d'asile. Cette hausse sans précédent de tous les flux migratoires en même temps, produit en France ce qui est appelé désormais une «pression migratoire» et non plus l'immigration simple de jadis. Ce n'est pas encore une invasion mais cela en prend le chemin. Malgré les affabulations de nos maximalistes « gauche italienne » et « gauche allemande » on n'y a pas vu un renforcement du prolétariat, lui-même affaibli par la désindustrialisation.

UNE LOI XENOPHOBE OU UN BRICOLAGE POUR LE PATRONAT ?

La loi, votée mardi 19 décembre après avoir été largement amendée par les parlementaires sous l’impulsion de la droite, a pour but de «contrôler l’immigration» légale et «lutter contre l’immigration irrégulière». Pourtant et c’est tout le paradoxe, comme je le repique à un journaliste, si l’on retourne sur le terrain de l’efficacité politique et non de la morale, il est peu probable que cette loi permette aux autorités d’endiguer la hausse des flux migratoires. Aucune mesure de la loi immigration ne vient véritablement limiter ou réduire les flux d’immigration légale. Donc la gauche bourgeoise et bobo ne hurle que pour les élections à venir. Elle n'est d'aucun soutien dans la réalité pour le pauvre immigré qui se rend en préfecture, fait une queue interminable pour se voir bouler parce qu'il manque une pièce à son dossier par un des ces milliers de petits fonctionnaires de merde tatillons, qui votent d'ailleurs autant peut-être pour Mélenchon que pour Macron.

 Indépendamment de la querelle obscure, irréelle et lassante des chiffonniers des divers camps bourgeois je me suis posé une question : pourquoi ces chamailleries entre fractions bourgeoises qui ont le même intérêt national, du petit PCF au RN ? Le patronat est certes encore plus antiraciste que les gauchistes, il va au restaurant et veut être servi comme il faut même par un tchétchène ! La faction de gauche en clamant qu'il faut régulariser le monde entier sait bien que c'est ridicule et inapplicable, mais c'est sa fonction régalienne depuis toujours : promettre la lune puis expliquer qu'elle est trop loin4. Cette faction sait ainsi faire valoir son soutien au patronat en manque de main d'oeuvre corvéable à merci.

La droite est plus maligne, et le RN aussi avec son côté social. De même que la gauche politique bourgeoise n'est plus là dans les queues à la préfecture pour soutenir l'immigré démoralisé pa la bureaucratie épaisse, de même le bourgeois gauchiste n'est pas dans les queues en mairie ou aux restos du cœur pour escorter des français nés en France qui se voient refuser toute priorité face aux familles nombreuses immigrées qui passent devant ou au moment de l'attribution d'un logement. C'était avec le même cynisme politique déclamatoire que j'avais vu agir les maoïstes Geismar, Foucaud et Finki agir à Issy les Moulineaux : grandes déclarations vertueuses face aux médias, puis une fois les lampions éteints les immigrés seuls, abandonnés et livrés à eux-mêmes !

La vérité relativisée de ce débat à la con est sortie de la bouche du petit député chauve et pas
charismatique pour un sou, Ciotti :« la France réclame moins d’immigration » . La droite bourgeoise ne pourrait pas non plus se mettre à dos le patronat, et les échéances électorales sont poches. Les élections européennes
se joueront sur des thèmes comme la sécurité et l’immigration, le redressement de l’école et des services publics, et encore et toujours le pouvoir d’achat. C’est parce qu’elle l’a compris que Le Pen, avec son grand dadet Bardella, a rendu le RN incontournable à droite depuis 2017. La seule droite éligible en France sera une droite sociale.pour remettre à sa place (contestataire) la gauche bonbon et son bâtard centriste Macron. La diabolisation du RN par les gogols gauchistes et un Macron sur la pente douce, lui rend diablement service.

L’article de loi initial qui prévoyait de régulariser automatiquement les clandestins travaillant dans des métiers considérés comme «en tension» a été supprimé (ce qui est dégeulasse) mais les employeurs pourraient demander la régularisation de leurs salariés clandestins travaillant dans l’un de ces métiers depuis un an minimum (il n'est pas préciser « s'ils menacent de faire grève! »), parce que les petits patrons de ces petites entreprises de merde méprisent autant les ouvriers français qu'immigrés). La décision reviendra aux préfets, ces gros bourgeois repus. Au cours des débats sur la loi immigration à l’Assemblée nationale, Gérald Darmanin a indiqué que ses services estiment à environ «10.000 régularisations de sans-papiers par an» la portée de cette mesure, tant mieux si ce chiffre est respecté. Donc, de fait, l’application de la loi immigration va doubler le nombre annuel de régularisations, preuve des besoins du patronat mais continuation des interrogations dans le bas peuple quand, en banlieue, il n'y a plus dans les écoles que des élèves noirs. Il paraît pourtant qu'on est entré pourtant dans l'ère du multiculturalisme et qu'il est raciste de s'interroger quand une équipe de foot n'est composée que de noirs et d'arabes ! Le tour de France, par contre, serait-il raciste ?

 PERSONNE NE DETIENT LA SOLUTION DANS UN CAPITALISME MALADE

Il est sûr par contre que les deux principaux ennemis du prolétariat sur la question migratoire sont la gauche bourgeoise (irresponsable et démagogique) et l'islam qui pourrit la tête de la majorité des immigrés, dont la tête est d'ailleurs coiffée à la mode hitlérienne. Je n'ai plus qu'à recopier les intelligents commentaires suivants :

Les mesures significatives sont purement symboliques, et seront sans effet sur les flux migratoires. Les étrangers condamnés auront moins de chances de rester en France : le droit du sol est ainsi suspendu pour les mineurs ayant commis des crimes, et l’expulsion des étrangers reconnus coupables de crimes ou délits passibles d’au moins 5 ans d’emprisonnement est facilitée. Mais comme on le sait, de manière laxiste et irresponsable sans oublier que les dictatures en face ne veulent pas de leurs propres tarés.

Ensuite, la loi conditionne l’octroi de certaines prestations sociales à une plus longue durée de séjour en France. Cette mesure pourrait être efficace, car elle réduit l’attractivité du modèle social français, laquelle est régulièrement citée dans les témoignages de migrants pour justifier leur choix de venir en France. Mais la mesure reste somme toute limitée : même si la fronde des départements de gauche a mis l’accent sur le conditionnement du versement de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), celle-ci n’est perçue que par des personnes âgées de plus de 60 ans, or l’âge moyen d’entrée sur le sol français des immigrés est inférieur à 30 ans. Le nombre d’étrangers de plus de 60 ans ayant passé moins de 5 ans en France est par conséquent très faible : cette restriction concernera très peu de personnes. Le conditionnement du versement des aides au logement, soumises elles aussi à 5 ans de présence sur le territoire (si le bénéficiaire ne travaille pas) concerne en revanche plus de monde.

Ces réformes ne remettront pas en cause, en réalité, la très grande générosité du système français de protection sociale à l’égard des immigrés et des étrangers. Cette largesse paraît d’autant plus flagrante, comparée aux autres systèmes européens. Dans un rapport détaillé, la Fondapol observait en mars dernier qu’en matière d’accès aux soins pour les immigrés, la France dispose du modèle le plus généreux au monde, notamment avec la Protection universelle maladie et l’Aide médicale d’État. Pour l’heure, aucune des deux n’est réformée par la loi immigration, 

Quant aux étrangers en situation irrégulière, la loi ne facilite pas leur expulsion. Le nombre d’étrangers vivant en France et visés par une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) a presque doublé depuis 2015 : ils étaient alors 79.950, contre désormais 125.450 en 2021. Mais de façon contre-intuitive, le nombre d’OQTF ayant conduit à une expulsion effective a, lui, chuté ! 12.195 expulsions ont été effectuées en 2015 contre 9665 en 2021. Soit un taux de réalisation de 8 %. Entre 23.000 et 30.000 Algériens obtiennent chaque année un titre de séjour en France. Mais alors qu’ils constituent le principal contingent d’immigrés légaux, les Algériens sont pourtant exonérés des dispositions prévues par la loi immigration

J'en termine avec cette réflexion d'un auteur sur les années 1930. Il y a confirmation du sort spécial du prolétaire, immigré comme français, comme disait Babeuf : « l'incertitude du lendemain », je reste un immigré dans mon propre pays, oui nous sommes tous considérés comme des étrangers à cette classe bourgeoise soutenue par une gauche hâbleuse et sournoise et cette droite lâche et miteuse.

Ce faisant ils révèlent un certain nombre de traits saillants de celle-ci ; s’il n’existe sans doute pas alors de politique de l’immigration, il existe un statut de l’immigré, constant et cohérent, défini au moins autant par les pratiques administratives que par la loi, que caractérise son extériorité au corps social, confondu avec la nation, conception que l’étude menée ici, après d’autres, conduit à croire largement partagée. Même si certains, au sein même de l’appareil d’Etat voient en l’immigré le père de futur Français, c’est sur un mode mineur que résonne cette note, il est d’abord, pas seulement, mais d’abord, un travailleur, prié de ne pas se mêler des affaires de la cité et dont la présence n’est tolérée qu’à la mesure de son utilité économique. L’immigration est une pure construction rhétorique et l’administration s’emploie à l’inculquer, non sans efficacité, aux principaux intéressés. Le fait que beaucoup parviennent à échapper, en partie du moins, aux effets de l’étranglement administratifs des années trente n’infirme pas cette conclusion, il renvoie simplement à un ordre de réalité différent : il est possible alors à celui qui dispose de ressources et d’appuis, qui est de fait intégré à la société française d’échapper en partie aux prescriptions du statut qui lui est fait, de la même façon que peut-être acculé au départ, sans même qu’il y ait besoin d’une décision administrative celui qui ne dispose pas des atouts nécessaires à la survie en temps de crise.


NOTES

1La maire de Paris avait annoncé en début de semaine qu’elle ferait de la capitale «une terre de résistance humaniste et démocratique» face à un texte jugé «populiste». «Si cette loi suscite autant de contestation, de peur (...) c’est parce qu’elle est grave. C’est une loi de la honte», a tonné la première édile, après avoir accusé à deux reprises Emmanuel Macron d’«ouvrir une piste d’atterrissage pour l’extrême droite».

2Qui va comme un gant aux agités du bonnet de l'extrême droite musulmane bien plus nombreuse et dangereuse que la version franchouillarde.

3Quand bien même les fachos ont raison sur ce point quand, chaque jour, les faits divers rapportent qu'une majorité de délits, voire de viols ou meurtres, sont commis par les derniers arrivés, même si l'Etat interdit les statistiques ethniques, et reste discret sur les proportions en prison.

4La gauche pourrait regarder dans le rétroviseur : la prime d'activité instaurée sous François Hollande ne peut être obtenue qu'après cinq années de résidence sur le territoire français. Et les pays comparables à la France appliquent des délais similaires : l'Allemagne requiert cinq ans de séjour légal sur le territoire pour qu'un étranger qui ne travaille pas (ressortissant de l'Union européenne compris) puisse bénéficier de prestations sociales