« Surtout
ne pas discuter de politique. Et ne pas aborder les problèmes de
famille. C’est à la maîtresse de maison de savoir diriger la
discussion en évitant de parler de la belle-sœur, du beau-frère
ou des gens divorcés. Il faut faire passer le mot avant le dîner ».
Nadine de Rothschild
La librairie du
drugstore Publicis recèle toujours des ouvrages bizarres. C'est
pourquoi j'aime me rendre parfois en haut des Champs, ancien lieu de
ma feuille de paye1.
On trouve aux côtés des ouvrages pipoles pour mondains, dans un
coin tel livre hors norme non publié par les éditions officielles
courantes. L'Artilleur fait partie d'un réseau de librairies
Decitre existant pourtant depuis 1907. Je suis accroché par un
titre bizarre, et dont le contenu sera encore plus bizarre et
limité : « Autopsie d'un déni d'antisémitisme »
par un collectif d'auteurs où je reconnais Michèle Tribalat et
Boualem Sansal. Le quatrième de couverture explique faire référence
à un procès contre un certain Georges Bensoussan en début
d'année, dont ni moi ni la classe ouvrière ne se souvenaient avoir
été marqués. Le type, spécialiste du Mémorial de la shoah,
était accusé de (retenez votre souffle) : « délit de
provocation à la discrimination, la haine, la violence à l'égard
d'un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une
religion déterminée ». Ouf ! Ce type devait donc être
un terroriste de première main à condamner à mort (au moins moralement). Son méfait, dans une
polémique sur la radio de Finkielkraut (France Culture, sic!),
avoir dit ceci : « l'antisémitisme on le tète avec le
lait de sa mère »2.
L'auguste 17 e chambre
correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris avait-elle
besoin de renflouer les caisses de ses avocats pour gonfler aussi
pompeusement un membre de phrase émis sur une radio peu écoutée
voir pas du tout par les masses prolétariennes ? On se
demandera plus loin qui compose cette chambre, politiquement ?
Le quatrième de
couverture dramatise donc un procès picrocholin, quoique Bensoussan
ait été relaxé une première fois : « A l'instar
d'autres procès intentés par les acteurs de l'islam politique, le
procès contre Bensoussan a illustré le mésusage de notre droit
démocratique au nom d'un antiracisme dévoyé (hum ! Hum!). Il
a montré comment des propos peuvent être déformés et tronqués,
pour accuser de racisme celui qui dit le réel. Ce procès avait
pour objet, ni plus ni moins, que d'entretenir le déni de réalité
sur l'antisémitisme d'origine arabo-musulmane, un déni dont les
conséquences dépassent le sujet juif et concernent désormais
l'identité démocratique de la France ».
« Mésusage de
notre droit démocratique » ? Moi pas être concerné
d'abord comme prolétaire par ce soit disant droit. Ensuite
peut-être que ce cartel d'intellos bourgeois peut dire des choses
intéressantes sur cet « antiracisme dévoyé ». Voyons
voir.
Quelques soutiens ou
représentants de l'exclusivisme de la souffrance juive peuvent
confirmer ce que je constate chaque jour de l'expansion de
l'idéologie islamiste (et de son soutien irénique par la gauche
néo-stalinienne et trotskienne), cela n'en fait pas des amis,
surtout pour des proches de l'académicien de radio Finkielkraut
souteneur ambigu de l'Etat colon d'Israël. Ce qui frappe dans cette
défense collective de Bensoussan c'est qu'on sait fort bien que la
meilleure défense c'est l'attaque, et qu'on va élargir le sujet
au-delà de la simple provocation du « chercheur »
(d'ennuis...), pour nous convaincre qu'il n'y aurait désormais
QU'UN PROBLEME MAJEUR : l'antisémitisme d'origine
arabo-musulmane ! Et pas le déni de focalisation sur les arabes en général!
Je savais qu'un ancien
de la secte CCIF, Marwan Muhammad, avait déclaré en 2011 :
« Qui a le droit de dire que la France dans trente ou quarante
ans ne sera pas un pays musulman ? Qui a le droit ? (…)
De nous nier le droit d'espérer dans une société globale fidèle
à l'islam »3.
Ni nonplus le grand combattant de l'islamisme sur les plateaux TV
gardés par les flics, Mohamed Sifaoui : « … Certaines
chapelles, comme l'obscur Collectif contre l'islamophobie (CCIF)4,
profitent du climat ambiant, de la naïveté ou de la lâcheté des
responsables politiques et de la crédulité de quelques musulmans,
pour entretenir un malaise dès qu'un débat légitime doit
s'installer sur des thématiques liées à l'islam ». Cette
secte pratique le chantage à l'islamophobie, terme creux inventé
comme Hitler inventa la croix gammée.
Boualem Sansal, qui est
traité comme un collabo de l'impérialisme par les fachos des
sectes
islamistes, est plus culotté de Sifaoui : « Dire
que l'islam est incompatible avec la démocratie, c'est simplement
répéter ce que le dogme islamique lui-même dit et ce
qu'enseignent les autorités religieuses. Au regard du musulman, la
démocratie est une bida'a, une innovation impie, fortement
condamnée. Il n'y a de pouvoir que celui d'Allah » (p.40). Je
suis emmerdé à cet endroit car je suis plutôt d'accord avec le
musulman anonyme et pas avec le bon élève Boualem : la
démocratie bourgeoise est en effet une fumisterie, mais moi je n'ai
pas besoin d'Allah mais d'un humain nommé Karl Marx.
Michèle Tribalat a
aussi un côté fayote. La liberté d'expression n'a pas été mise
en danger par le micro procès contre Bensoussan. La fumisterie de
l'interprétation dominante de la liberté d'expression a été
réaffirmée. Le système bourgeois ne défend pas,
démocratiquement, la liberté de pensée (ou de penser) mais la
liberté de croire ! Nuance : croyez ce que vous voulez
bien chers frères en démocratie ! Vous avez le choix parmi le
panel des nombreuses supercheries religieuses, mais continuez à
tolérer l'intolérable mais à ne pas vous mêler de ce qui est
intolérable chez votre voisin !
Alain Finkielkraut,
pipole intello souvent crucifié à droite ou pire, fait pourtant
souvent de forts subtiles remarques : « Nous avons vécu
dans le mythe réconfortant selon lequel le raciste n'avait qu'un
visage. Celui de Dupont la Joie. Les cibles étaient les juifs, les
arabes, les roms, les noirs. Tout cela a explosé. Il existe toutes
sortes de racisme et d'antisémitisme. D'où le secret. Quand
l'antisémitisme est français, on ne fait pas les délicats. En
revanche, dès qu'il s'agit d'un antisémitisme non prévu au
programme, l'idéologie s'affole et montre les dents » (p.65).
Et c'est vrai qu'il y a pléthore de Nacira Guénif pour nier tout
racisme ou antisémitisme des pauvres de banlieue, mais qui, en même
temps, sont capables de dériver et glisser vers la mise en
accusation de tous les juifs à cause des méfaits de Tsahal.
L'indépendance rêvée de la Palestine sert de bouillon de culture
à tous les intégrismes islamistes. Mais là encore, je suis
emmerdé. Lorsque Nacira Guénif définit un « ressentiment
reposant sur un sentiment d'abandon », elle touche à
l'ambiguïté de l'accusation à tout bout de champ d'antisémitisme.
Il faudrait que tous ces juges gauchistes maîtres censeurs lisent
Proust pour approcher les ressorts contradictoires de l'esprit
humain (je ne parle pas d'âme). Condensé de chimie et
d'électricité, notre cerveau n'est pas une nappe blanche, ni un
dîner de gala comme aurait dit feu Mao. Il est habité parfois de
pensées incohérentes, de ressentiment, parfois habité ou envahi
par des fantasmes peu amènes voire mortifères. La raison n'a pas
toujours raison de nos impulsions profondes. En réalité, cent ans
après la justice bourgeoise n'a toujours pas revu sa législation
arriérée et rigide à la lumière de Freud, pour juger des
motivations impulsives ou réfléchies des réactions hominidées, des réflexes qui échappent à l'entendement du premier concerné .
Croyez-vous que le plus vertueux des antiracistes n'est pas au cours
d'un séjour prolongé dans le métro passé par vingt secondes
d'impulsion raciste, qu'il a toutefois immédiatement combattue en
pensant au calvaire de Nelson Mandela ou d'Anne Frank ? Cette
grosse femme noire qui, à la queue chez Tati, s'en prend violemment
à la « bougnoule » qui vient de la doubler à la
caisse, ne mérite-t-elle pas d'être envoyée devant l'auguste 17 e
Chambre correctionnelle pour « délit de provocation à la
discrimination » et offense au civisme requis à la queue
d'une caisse embouteillée de tout supermarché ?
Moi-même, je reconnais
passer par des phases où je suis trop gentil, des fois totalement
con, voire impulsivement un poil antisémite ou raciste (ce que je me charge de
corriger moi-même), ou victime d'un réflexe conditionné. Je peux parfois « manquer
d'intelligence », être bête comme mes pieds, jamais obtus (le doute est toujours présent), mais
cela ne handicape pas ma faculté de me reprendre, raisonner avec du recul et de faire la part
entre des idées débiles qui sont venues parasiter mon for intérieur et de me
relever avec des conceptions respectables et qui me valent l'amour
de mon prochain5.
Les inepties d'un
cerveau déréglé peuvent se lire pourtant dans nombre d'articles
de presse de nos jours ou dans des livres que la « justice »
ne se soucie point de poursuivre, embouteillée qu'elle est
paraît-il, mais soucieuse de faire avancer les dossiers qui sont
plus porteurs pécuniairement. On empêche certaines librairies de
vendre le Mein Kampf imbitable d'Hitler, par contre l'éditeur
gauchiste de la Fabrique, peut étaler partout un brouet raciste et
antisémite plus ou moins rédigé par une certaine Houria
Bouteldja, égérie des indigents de la République.
Bensoussan pouvait
postuler au rôle de lanceur d'alerte (cf. Ses banlieues perdues de
la République) mais il eût fallu qu'il fût neutre. Or c'est un
des responsables des études sur la dite shoah, exclusiviste,
négatrice de la primauté du massacre impérialiste, une des
théories américanophiles qui servent à faire oublier qu'une
partie des capitalistes ricains ont financé le nazisme à ses
débuts et continué à commercer avec lui. Les magistrats
néo-staliniens et gauchistes ne sont pas dénués de tout
subconscient politique au point de rater l'occasion de régler des
comptes, à façade antiraciste, comme un clin d'oeil de l'Etat
français aux anciens colonisés maghrébins toujours principaux
clients obligés de la métropole. Le procès Bensoussan n'ébranla
point la sérénité intérieure antiraciste française, ne fut pas
un déni d'antisémitisme mais une opération politique de charme à
l'international. Il ressortira d'ailleurs sous peu dans une
programmation très politique.
Avec la contribution qui
est titrée « les tartuffes de l'antiracisme », on
pourrait croire que les amis de Bensoussan, viennent s'aligner sur
nos dénonciations de marxistes maximalistes, jusqu'au concept faux
d'islamophobie6.
Du tout, on y cause de « manipulation sémantique »,
d'une « métaphore inculpée ». L'antisémitisme serait
la perpétuelle épée de Damoclès qui expliquerait de nos jours
toutes les dérives racistes, mortifères ou totalitaires !
Exit le monde décadent du capitalisme ! Exit les causes
véritables des guerres. La faute à l'antisémitisme s'il faut
faire garder l'entrée des églises chrétiennes par des soldats
armés de mitrailleuses ? La faute à l'islam ou au racisme si
des chrétiens sont régulièrement massacrés en Egypte ou des
musulmans au Pakistan ? 7
EFFLUVES
D'ANTISEMITISME et fausse rationalité judiciaire
Les défenseurs mordicus
de Bensoussan se tirent une balle dans le pied par leur fixation sur
un antisémitisme arabo-musulman. D'abord parce que la formule
« tété au sein maternel » est parfaitement idiote. Nos
chers cailleras des familles monoparentales ne tètent pas longtemps
et sont plutôt abreuvés au crétinisme de rue par une fixette sur
les rumeurs des « réseaux sociaux » ; comme tel
simple harcelé sur face book, leurs délires ne proviennent pas du
sein maternel ou de leur origine arabe mais de ce que le nec plus
ultra de la technique informatique (US) leur vomit8.
Ensuite l'antisémitisme moderne est surtout européen et reste un
fantasme collant dans l'inconscient français (donc prégnant sur
ses ex-colonisés), lequel, dans la durée, est certainement plus
antisémite que celui qui végète entre arabes et juifs, qui, eux,
savent que de toute manière ils sont tous de racine sémite.
L'idéologie de
tradition antisémite est certainement l'idée la plus réactionnaire
que radotent les défenseurs de Bensoussan, à la suite d'ailleurs
des chauvins comme Sternhell qui avait inventé une tradition
antisémite française. C'est bombarder le passé avec des concepts
d'aujourd'hui. L'attitude dominatrice envers les colonisés au XIX e
siècle ne peut pas recouvrir l'accusation de racisme comme
aujourd'hui. Il n'y a pas un racisme ou un antisémitisme équivalent
à toutes les époques. C'est même une duperie de parler du racisme
du coran. A l'époque ils se combattent entre factions et sectes
religieuses avec des arguments létaux et des métaux ; ce sont
des arguments belliqueux qui ne sont pas du même ordre que ce
racisme excluant et rabaissant de l'époque contemporaine, dont
l'échantillonnage s'étend de la couleur noire nazie à d'étranges
coloris antiracistes.
L'évocation des
commémorations pour Charlie Hebdo, et du ridicule burkini juste
après la tuerie de Nice veulent faire appel au civisme français.
Mais on s'en fout du civisme français. J'ai affirmé dans ce blog
ne pas me considérer Charlie. Les enterrements d'union nationale
impuissance m'ennuient. Et les provocations comme l'invention du
burkini aussi. Tarnero a raison de conclure cependant : « Au
bal orchestré par le CCIF, les faux-culs de l'antiracisme, la
LICRA, le MRAP, la LDH, SOS racisme, seront sur la piste »
(p.92). Il eût fallu aussi s'interroger sur les motivations
financiaro-politiques du tribunal parisien, et sur le mystère
renversant que toutes ces sectes humanitaires rétribuées par nos
impôts se rangent en ordre derrière une autre toute petite secte,
raciste et facho. Peut-être faudrait-il comparer avec la poignée
de main à Montoire ? Ou à la guerre entre Trump/Poutine et le
clan US Clinton/mafia financiaro-pétrolière ?
QUI SONT
LES MAGISTRATS ANTIRACISTES ?
Encore un titre
alléchant d'une certaine Barbara Lefebvre : «L'antiracisme »
une vieille lune qui ne
Nadine de R. dévoilée mieux qu'un magistrat |
« Si l'on doit se
féliciter que le CCIF existe, c'est pour une raison et une seule :
faire apparaître publiquement les lâchetés de l'antiracisme à
géométrie variable qui prévaut depuis l'institutionnalisation de
cette noble cause. Avec la création de SOS racisme en
19849 signifiant
la mise sous tutelle idéologique par la gauche caviar
mitterrandienne de la lutte contre le racisme, l'antiracisme a suivi
la pente fatale à toute doxa : il s'est fossilisé, ridiculisé
par ses aveuglements sélectifs, il a fait le lit de ses ennemis (…)
Est-il d'ailleurs si étonnant qu'on retrouve dans les rangs des
idiots utiles de l'islam politique certains nostalgiques du
totalitarisme communiste ? Ils partagent en effet les mêmes
méthodes d'intimidation et de disqualification de leurs adversaires
idéologiques, et pour certains gauchistes tout vaudra mieux que
s'allier aux bourgeois laïcards. Au début de la guerre (mondiale),
les communistes français préféraient déjà la neutralité
stalinienne (qui n'en était pas une comme on le sait) en mettant
dos à dos le nazisme et le capitalisme américain pour justifier de
ne pas prendre parti ! C'est la même rengaine aujourd'hui où
l'islamisme n'est condamné par les gauchistes qu'à condition d'y
voir l'expression d'une souffrance due à l'impérialisme occidental
(américano-sioniste de préférence) (p.94). Fort bien dit, mais
cela fait des années que je dis que les gauchistes sont au pouvoir,
mêlés à la bourgeoisie classique et ne laissant que quelques
figurants sans importance en opposition de carnaval dans les sectes
NPA, LO et lambertologues collabos. Le texte de cet auteure
contient de nombreuses pépites sur la manière de gouverner (et de
manipuler) en France grâce à tous les amis du pervers Tariq
Ramadan et de la girouette Sifaoui, des indigents de la République,
et la liste est longue, il ne faut pas oublier les assocs
frauduleuses pour la déradicalisation. Oui il apparaît nettement
que l'antiracisme bcbg a supplanté le vieil antifascisme. Oui il
existe non pas un racisme d'Etat mais un antiracisme d'Etat, père
de toutes les confusions et amalgames. La dame perd son temps à
défendre Bensoussan et l'identité de la France. Elle fait
l'impasse sur le fait que toute cette théorie antiraciste n'est
qu'un vulgaire produit des identitaires américains, qui ont trouvé
un meilleur et plus pervers concept que le fascisme (mort) pour
dissoudre la lutte des classes.
UN ARRIERE-FOND
POLITIQUE FRANCO-ALGERIEN ?
Un certain Olivier Geay
veut digérer le lait de sa mère en abordant une autre hypothèse,
plus machiavélique, mais pas idiote, concernant la mise en scène
du procès Bensoussan. On y rencontre un autre mot à la mode chez
les esthètes et les soldats gauchistes : « essentialisation »
(= enfermer le quidam dans ses origines ou l'enfermer dans une
case). Quel lien avec l'Algérie ?
Sifaoui ment, nous dit
cet auteur, en laissant entendre que l'antisémitisme en Algérie
« serait apparu avec l'émergence des mouvements islamistes
dans les années 1980 », car i ne faut pas oublier
« l'importance de l'antisémitisme au sein du mouvement
national algérien (à l'exception de Messali Hadj) ».
Ensuite, « pour comprendre d'où parle Sifaoui »,
l'auteur nous fait faire un détour par la « sale guerre »
de 1997, « dans un contexte où nombreux sont ceux qui
s'interrogent sur le rôle exact des forces spéciales du régime ».
On apprend que le général Khaled Nezzar, premier dirigeant de
l'armée algérienne, a fait citer un certain journaliste nommé
Mohamed Sifaoui... Curieux que celui qui se présente comme le
premier opposant au régime des généraux « accepte de
témoigner pour le premier d'entre eux » ! On passe
ensuite au témoignage De Mohammed Samraoui10,
ancien officiers des services de renseignements algériens, qui
raconte comment le pouvoir a instrumentalisé la tendance salafiste
la plus radicale et les détails de comment « la sécurité
militaire algérienne mit sur pied de faux maquis islamistes
lesquels accueillirent en revanche les plus fanatiques des militants
islamistes » (p.127). L'Etat algérien recrute en parfaite
connaissance de cause (si je puis dire) les pires brutes islamistes
« dans le dessein de frapper et d'impliquer la France dans la
guerre civile ». L'auteur ne développe pas sur le fait que
nos « dirigeants » gouvernementaux le savaient et que
tous le tairont toujours en complicité avec la mafia
gouvernementale algérienne, because intérêts commerciaux mutuels
et indéfectibles, au nez et à la barbe de nos gentils antiracistes
tierspleureuses tiermondistes.
Du coup on a perdu
Sifaoui en route.Et l'auteur n'en parle plus. Il faut donc croire
que si Sifaoui a retourné sa veste de royal accusateur de
l'islamisme pour se retourner contre le « raciste »
Bensoussan, c'était pour changer de conversation, nous convaincre
que l'Etat algérien était plus complice des terroristes alors que
l'Etat « juif » qui, lui, est une blanche colombe.
On s'en tiendra ici en
définitive à un des derniers textes, lettre au président de la
LICRA où Muriel Pill met le doigt, sans vraiment s'en rendre
compte, sur la fausseté de l'argument raciste et sur l'exagération
de l'antisémitisme, promouvant le pauvre Bensoussan au rang de
lanceur d'alerte :
« Quand
ouvrirez-vous les yeux et reconnaîtrez-vous que les Arturo Ui dont
Brecht a démontré la Résistible ascension sont à l'oeuvre ici
même et répandent leurs idées séparatistes (souligné
par moi), mortifères, dans des manifestations, des tribunes, des
vidéos, des cassettes, des tweets, et autre camp d'été
« décolonial » (sic) interdit aux non-racisés (resic).
Qui stigmatise ? » (p.157).
Quelle insanité! L'islamisme n'est pas un remake du nazisme, mais bien plus son inspirateur amaigri. Le chef de la secte
LICRA n'est certainement pas plus aveugle que nous sur les divers
compétiteurs en lice, ni sur l'expansion islamique. On compte tant
de sectes politiques de droite, de gauche, religieuses, athéistes,
baptistes, gauchistes alternatifs et alternants, gauche identitaire,
droite identitaire, qu'il est ridicule de se focaliser sur la seule
secte à la folle Houria, et qui plus est pour dévier d'une
certaine arrogance des animateurs du Mémorial de la shoah, enfin en
espérant nous rallier pour demander justice dans un procès qui
dépasse le simple accusé, masquant de tragiques visées
prosaïquement politiques et impérialistes. Le fond de l'affaire
est incompréhensible, même pas à l'aune de l'antisémitisme, sauf
si l'on jette un œil en terre ibérique, vers ce séparatisme
catalan qui manifeste si bien l'éclatement qui gagne des régions
entières du monde capitaliste, comme un repli frileux d'escargot
qui ne voit venir que la tempête et l'impossibilité d'inventer un
nouveau monde.
1Mon
premier job était crêpier à la tour Eiffel. Je fus viré après
le 14 juillet 1969, parce que, agrippé aux grilles du deuxième
étage j'avais chanté l'internationale avec mon tablier de cuistot.
A l'époque le drugstore Champs Elysées était couplé avec la tour
Eiffel. Mon patron était Marcel Bleustein-Blanchet. Mon père
avait été pistonné responsable à l'étage du magasin de
confiserie par le député UDR Jean-Pierre Vigier, ancien résistant
comme Bleustein-Blanchet, et comme mon père dont ils connaissaient
le passé de fondateur d'un maquis auvergnat. On ignore que la
droite bourgeoise est souvent pourvoyeuse d'emploi à discrétion,
comme la gauche... ce qui explique la fidélité d'une partie des
électeurs.
2Loin
d'être spontanée cette petite provocation, qui peut laisser
supposer que les arabes sont tous antisémites, était bien préparée
puisque Bensoussan l'avait fait précéder d'une déclaration
analogue d'un sociologue algérien, Smaïn Laacher, se protégeant
ainsi de l'accusation crétine d'islamophobie puisque s'appuyant sur
un avis... d'arabe. En vérité, Bensoussan ne faisait que produire
ainsi ce qui est souvent tété dans certaines familles juives ou
israéliennes, c'est que les arabes sont des crétins. Atavique et
non biologique ou viscéral n'est-ce pas ? Atavique désigne le
culturel, et viscéral, qui dépasse la raison, plaida Bensoussan.
3Sur
ce point, le type avait pourtant raison... d'espérer. Rien ne
m'empêche, moi, ni la justice de classe ni ce quidam ni
Finkielkraut de penser que dans trente ou quarante ans les
frontières nationales auront disparues et qu'on entamera la
première phase de la société communiste.
4Mieux
connus sur mon blog comme « indigents de la République ».
5Simone
Signoret a dit un jour que, concernant justement ces idées bizarres
qui viennent en nous malgré nous dans nos petites têtes, comme des
effluves racistes ou des relents d'antisémtisme, il faut être très
rigoureux dans la vie privée familiale face aux enfants. Et donc se
retenir de tout ce qui vous passe par la tête. A ce point de vue,
j'ai tout maîtrisé face aux divers enfants que j'ai élevé, et
contrôlé les inepties ; il faut dire que j'ai eu la chance de
n'avoir que des enfants intelligents. Ma perception des inepties
dans l'intimité commença très jeune. J'ai toujours éprouvé de
la compassion pour l'étranger abandonné, quelle que soit la
couleur de sa peau. Je méprisais autant les expressions
« crouillas » (pendant la guerre d'Algérie) que
« youpins ». Pourtant ancien résistant, défenseurs des
juifs persécutés pendant la guerre, mon père voyait des
« youpins » partout dès qu'il se produisait un scandale
financier ; mai 68 était un coup monté des « youpins ».
Cela me choquait de me sentir méprisant... à l'égard de mon
propre père. Dans la famille au fin fond d'un bled lozérien a
débarqué un jour un beau-frère libanais qui se mit à expliquer à
mes petits neveux qu'un livre expliquait TOUT : les protocoles
des sages de Sion. Ma fureur fut à la mesure du sentiment
d'impuissance que l'on ressent à chaque fois que les vieux clichés
reviennent faire les beaux et vous narguer : « va-y
démystifie moi une fois encore ! ».
6Je
ne suis pas islamophobe parce que je ne craint pas l'islam. L'islam
m'emmerde, comme tant d'autres idéologies qui croupissent grâce au
capitalisme, je suis donc islamo-hostile de fond, mais je ne place
pas cette hostilité sur le plan du racisme ou de l'antiracisme,
mais sur celui de croire ou ne pas croire, et surtout de ne pas
emmerder systématiquement les autres avec ses propres croyances.
7La
plupart des attentats, sous couvert de vengeance religieuse ou de
folie islamique (avec des dérapages individualistes nihilistes)
servent les politiques des Etats les plus puissants. Cela ne
signifie pas que, comme par le passé, les exécutants ne soient pas
habités par les pires arriérations, meurtriers de l'Irgoun ou du
FLN. Tarnero rappelle justement ce qui ne fait pas honneur aux
« libérateurs nationaux », et sur lesquels les
trotskiens font silence : « La guerre d'Algérie a fait
oublier les pogroms arabes, les liens du nationalisme algérien avec
le nazisme, car la juste cause de l'indépendance primait sur les
bavures racistes de FLN. Inscrit dans le giron progressiste du
tiers-mondisme, le signifiant « arabe » éclipsait les
parts d'ombre régressive de l'islamisme » (p.84)
8L'ignorance
crasse de cette réalité se trouve en page 151, dans la
contribution d'une Muriel Pill. L'IFOP a travaillé à partir de
l'idiote question suivante : « Comment des français de
culture musulmane construisent-ils leur perception des juifs ? ».
Question ridicule et typique d'ânes académiques ! Menée avec
les pires clichés, l'enquête obtient les réponses qu'elle voulait
par ses questions ! Toujours les mêmes affabulations
sondagières générées par le pouvoir de maintenir... dans
l'ignorance et l'obscurantisme démocratique.
9Cf .
L'immigré fataliste et sa religion policière (2012, ed du pavé).
Je suis modeste en général, mais je trouve que certaines formules
eussent pu être écrites par moi-même, à moins que ces auteurs ne
me les aient repiquées, ce en quoi je leur sais plutôt gré.
10« Chronique
des années de sang. Algérie : comment les services secrets
ont manipulé les groupes islamistes (ed Denoël 2003).