« Surtout
 ne pas discuter de politique. Et ne pas aborder les problèmes de
 famille. C’est à la maîtresse de maison de savoir diriger la
 discussion en évitant de parler de la belle-sœur, du beau-frère
 ou des gens divorcés. Il faut faire passer le mot avant le dîner ».
 Nadine de Rothschild
La librairie du
 drugstore Publicis recèle toujours des ouvrages bizarres. C'est
 pourquoi j'aime me rendre parfois en haut des Champs, ancien lieu de
 ma feuille de paye1.
 On trouve aux côtés des ouvrages pipoles pour mondains, dans un
 coin tel livre hors norme non publié par les éditions officielles
 courantes. L'Artilleur fait partie d'un réseau de librairies
 Decitre existant pourtant depuis 1907. Je suis accroché par un
 titre bizarre, et dont le contenu sera encore plus bizarre et
 limité : « Autopsie d'un déni d'antisémitisme »
 par un collectif d'auteurs où je reconnais Michèle Tribalat et
 Boualem Sansal. Le quatrième de couverture explique faire référence
 à un procès contre un certain Georges Bensoussan en début
 d'année, dont ni moi ni la classe ouvrière ne se souvenaient avoir
 été marqués. Le type, spécialiste du Mémorial de la shoah,
 était accusé de (retenez votre souffle) : « délit de
 provocation à la discrimination, la haine, la violence à l'égard
 d'un groupe de personnes en raison de leur appartenance à une
 religion déterminée ». Ouf ! Ce type devait donc être
 un terroriste de première main à condamner à mort (au moins moralement). Son méfait, dans une
 polémique sur la radio de Finkielkraut (France Culture, sic!),
 avoir dit ceci : « l'antisémitisme on le tète avec le
 lait de sa mère »2.
  
L'auguste 17 e chambre
 correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris avait-elle
 besoin de renflouer les caisses de ses avocats pour gonfler aussi
 pompeusement un membre de phrase émis sur une radio peu écoutée
 voir pas du tout par les masses prolétariennes ?  On se
 demandera plus loin qui compose cette chambre, politiquement ?
Le quatrième de
 couverture dramatise donc un procès picrocholin, quoique Bensoussan
 ait été relaxé une première fois : « A l'instar
 d'autres procès intentés par les acteurs de l'islam politique, le
 procès contre Bensoussan a illustré le mésusage de notre droit
 démocratique au nom d'un antiracisme dévoyé (hum ! Hum!). Il
 a montré comment des propos peuvent être déformés et tronqués,
 pour accuser de racisme celui qui dit le réel. Ce procès avait
 pour objet, ni plus ni moins, que d'entretenir le déni de réalité
 sur l'antisémitisme d'origine arabo-musulmane, un déni dont les
 conséquences dépassent le sujet juif et concernent désormais
 l'identité démocratique de la France ».
« Mésusage de
 notre droit démocratique » ? Moi pas être concerné
 d'abord comme prolétaire par ce soit disant droit. Ensuite
 peut-être que ce cartel d'intellos bourgeois peut dire des choses
 intéressantes sur cet « antiracisme dévoyé ». Voyons
 voir.
Quelques soutiens ou
 représentants de l'exclusivisme de la souffrance juive peuvent
 confirmer ce que je constate chaque jour de l'expansion de
 l'idéologie islamiste (et de son soutien irénique par la gauche
 néo-stalinienne et trotskienne), cela n'en fait pas des amis,
 surtout pour des proches de  l'académicien de radio  Finkielkraut
 souteneur ambigu de l'Etat colon d'Israël. Ce qui frappe dans cette
 défense collective de Bensoussan c'est qu'on sait fort bien que la
 meilleure défense c'est l'attaque, et qu'on va élargir le sujet
 au-delà de la simple provocation du « chercheur »
 (d'ennuis...), pour nous convaincre qu'il n'y aurait désormais
 QU'UN PROBLEME MAJEUR : l'antisémitisme d'origine
 arabo-musulmane ! Et pas le déni de focalisation sur les arabes en général!
Je savais qu'un ancien
 de la secte CCIF, Marwan Muhammad, avait déclaré en 2011 :
 « Qui a le droit de dire que la France dans trente ou quarante
 ans ne sera pas un pays musulman ? Qui a le droit ? (…)
 De nous nier le droit d'espérer dans une société globale fidèle
 à l'islam »3.
 Ni nonplus le grand combattant de l'islamisme sur les plateaux TV
 gardés par les flics, Mohamed Sifaoui : « … Certaines
 chapelles, comme l'obscur Collectif contre l'islamophobie (CCIF)4,
 profitent du climat ambiant, de la naïveté ou de la lâcheté des
 responsables politiques et de la crédulité de quelques musulmans,
 pour entretenir un malaise dès qu'un débat légitime doit
 s'installer sur des thématiques liées à l'islam ».  Cette
 secte pratique le chantage à l'islamophobie, terme creux inventé
 comme Hitler inventa la croix gammée.
Boualem Sansal, qui est
 traité comme un collabo de l'impérialisme par les fachos des
 sectes 
islamistes, est plus culotté de Sifaoui : « Dire
 que l'islam est incompatible avec la démocratie, c'est simplement
 répéter ce que le dogme islamique lui-même dit et ce
 qu'enseignent les autorités religieuses. Au regard du musulman, la
 démocratie est une bida'a, une innovation impie, fortement
 condamnée. Il n'y a de pouvoir que celui d'Allah » (p.40). Je
 suis emmerdé à cet endroit car je suis plutôt d'accord avec le
 musulman anonyme et pas avec le bon élève Boualem : la
 démocratie bourgeoise est en effet une fumisterie, mais moi je n'ai
 pas besoin d'Allah mais d'un humain nommé Karl Marx.
Michèle Tribalat a
 aussi un côté fayote. La liberté d'expression n'a pas été mise
 en danger par le micro procès contre Bensoussan. La fumisterie de
 l'interprétation dominante de la liberté d'expression a été
 réaffirmée. Le système bourgeois ne défend pas,
 démocratiquement, la liberté de pensée (ou de penser) mais la
 liberté de croire ! Nuance : croyez ce que vous voulez
 bien chers frères en démocratie ! Vous avez le choix parmi le
 panel des nombreuses supercheries religieuses, mais continuez à
 tolérer l'intolérable mais à ne pas vous mêler de ce qui est
 intolérable chez votre voisin !
Alain Finkielkraut,
 pipole intello souvent crucifié à droite ou pire, fait pourtant
 souvent de forts subtiles remarques : « Nous avons vécu
 dans le mythe réconfortant selon lequel le raciste n'avait qu'un
 visage. Celui de Dupont la Joie. Les cibles étaient les juifs, les
 arabes, les roms, les noirs. Tout cela a explosé. Il existe toutes
 sortes de racisme et d'antisémitisme. D'où le secret. Quand
 l'antisémitisme est français, on ne fait pas les délicats. En
 revanche, dès qu'il s'agit d'un antisémitisme non prévu au
 programme, l'idéologie s'affole et montre les dents » (p.65).
 Et c'est vrai qu'il y a pléthore de Nacira Guénif pour nier tout
 racisme ou antisémitisme des pauvres de banlieue, mais qui, en même
 temps, sont capables de dériver et glisser vers la mise en
 accusation de tous les juifs à cause des méfaits de Tsahal.
 L'indépendance rêvée de la Palestine sert de bouillon de culture
 à tous les intégrismes islamistes. Mais là encore, je suis
 emmerdé. Lorsque Nacira Guénif définit un « ressentiment
 reposant sur un sentiment d'abandon », elle touche à
 l'ambiguïté de l'accusation à tout bout de champ d'antisémitisme.
 Il faudrait que tous ces juges gauchistes maîtres censeurs lisent
 Proust pour approcher les ressorts contradictoires de l'esprit
 humain (je ne parle pas d'âme). Condensé de chimie et
 d'électricité, notre cerveau n'est pas une nappe blanche, ni un
 dîner de gala comme aurait dit feu Mao. Il est habité parfois de
 pensées incohérentes, de ressentiment, parfois habité ou envahi
 par des fantasmes peu amènes voire mortifères. La raison n'a pas
 toujours raison de nos impulsions profondes. En réalité, cent ans
 après la justice bourgeoise n'a toujours pas revu sa législation
 arriérée et rigide à la lumière de Freud, pour juger des
 motivations impulsives ou réfléchies des réactions hominidées, des réflexes qui échappent à l'entendement du premier concerné .
 Croyez-vous que le plus vertueux des antiracistes n'est pas au cours
 d'un séjour prolongé dans le métro passé par vingt secondes
 d'impulsion raciste, qu'il a toutefois immédiatement combattue en
 pensant au calvaire de Nelson Mandela ou d'Anne Frank ? Cette
 grosse femme noire qui, à la queue chez Tati, s'en prend violemment
 à la « bougnoule » qui vient de la doubler à la
 caisse, ne mérite-t-elle pas d'être envoyée devant l'auguste 17 e
 Chambre correctionnelle pour « délit de provocation à la
 discrimination » et offense au civisme requis à la queue
 d'une caisse embouteillée de tout supermarché ?
Moi-même, je reconnais
 passer par des phases où je suis trop gentil, des fois totalement
 con, voire impulsivement un poil antisémite ou raciste (ce que je me charge de
 corriger moi-même), ou victime d'un réflexe conditionné. Je peux parfois « manquer
 d'intelligence », être bête comme mes pieds, jamais obtus (le doute est toujours présent), mais
 cela ne handicape pas ma faculté de me reprendre, raisonner avec du recul et de faire la part
 entre des idées débiles qui sont venues parasiter mon for intérieur et de me
 relever avec des conceptions respectables et qui me valent l'amour
 de mon prochain5.
Les inepties d'un
 cerveau déréglé peuvent se lire pourtant dans nombre d'articles
 de presse de nos jours ou dans des livres que la « justice »
 ne se soucie point de poursuivre, embouteillée qu'elle est
 paraît-il, mais soucieuse de faire avancer les dossiers qui sont
 plus porteurs pécuniairement. On empêche certaines librairies de
 vendre le Mein Kampf imbitable d'Hitler, par contre l'éditeur
 gauchiste de la Fabrique, peut étaler partout un brouet raciste et
 antisémite plus ou moins rédigé par une certaine Houria
 Bouteldja, égérie des indigents de la République. 
 
Bensoussan pouvait
 postuler au rôle de lanceur d'alerte (cf. Ses banlieues perdues de
 la République) mais il eût fallu qu'il fût neutre. Or c'est un
 des responsables des études sur la dite shoah, exclusiviste,
 négatrice de la primauté du massacre impérialiste, une des
 théories américanophiles qui servent à faire oublier qu'une
 partie des capitalistes ricains ont financé le nazisme à ses
 débuts et continué à commercer avec lui. Les magistrats
 néo-staliniens et gauchistes ne sont pas dénués de tout
 subconscient politique au point de rater l'occasion de régler des
 comptes, à façade antiraciste, comme un clin d'oeil de l'Etat
 français aux anciens colonisés maghrébins toujours principaux
 clients  obligés de la métropole. Le procès Bensoussan n'ébranla
 point la sérénité intérieure antiraciste française, ne fut pas
 un déni d'antisémitisme mais une opération politique de charme à
 l'international. Il ressortira d'ailleurs sous peu dans une
 programmation très politique. 
 
Avec la contribution qui
 est titrée « les tartuffes de l'antiracisme », on
 pourrait croire que les amis de Bensoussan, viennent s'aligner sur
 nos dénonciations de marxistes maximalistes, jusqu'au concept faux
 d'islamophobie6.
 Du tout, on y cause de « manipulation sémantique »,
 d'une « métaphore inculpée ». L'antisémitisme serait
 la perpétuelle épée de Damoclès qui expliquerait de nos jours
 toutes les dérives racistes, mortifères ou totalitaires !
 Exit le monde décadent du capitalisme ! Exit les causes
 véritables des guerres. La faute à l'antisémitisme s'il faut
 faire garder l'entrée des églises chrétiennes par des soldats
 armés de mitrailleuses ? La faute à l'islam ou au racisme si
 des chrétiens sont régulièrement massacrés en Egypte ou des
 musulmans au Pakistan ? 7
EFFLUVES
 D'ANTISEMITISME et fausse rationalité judiciaire
Les défenseurs mordicus
 de Bensoussan se tirent une balle dans le pied par leur fixation sur
 un antisémitisme arabo-musulman. D'abord parce que la formule
 « tété au sein maternel » est parfaitement idiote. Nos
 chers cailleras des familles monoparentales ne tètent pas longtemps
 et sont plutôt abreuvés au crétinisme de rue par une fixette sur
 les rumeurs des « réseaux sociaux » ; comme tel
 simple harcelé sur face book, leurs délires ne proviennent pas du
 sein maternel ou de leur origine arabe mais de ce que le nec plus
 ultra de la technique informatique (US) leur vomit8.
 Ensuite l'antisémitisme moderne est surtout européen et reste un
 fantasme collant dans l'inconscient français (donc prégnant sur
 ses ex-colonisés), lequel, dans la durée, est certainement plus
 antisémite que celui qui végète entre arabes et juifs, qui, eux,
 savent que de toute manière ils sont tous de racine sémite.
L'idéologie de
 tradition antisémite est certainement l'idée la plus réactionnaire
 que radotent les défenseurs de Bensoussan, à la suite d'ailleurs
 des chauvins comme Sternhell qui avait inventé une tradition
 antisémite française. C'est bombarder le passé avec des concepts
 d'aujourd'hui. L'attitude dominatrice envers les colonisés au XIX e
 siècle ne peut pas recouvrir l'accusation de racisme comme
 aujourd'hui. Il n'y a pas un racisme ou un antisémitisme équivalent
 à toutes les époques. C'est même une duperie de parler du racisme
 du coran. A l'époque ils se combattent entre factions et sectes
 religieuses avec des arguments létaux et des métaux ; ce sont
 des arguments belliqueux qui ne sont pas du même ordre que ce
 racisme excluant et rabaissant de l'époque contemporaine, dont
 l'échantillonnage s'étend de la couleur noire nazie à d'étranges
 coloris antiracistes.
L'évocation des
 commémorations pour Charlie Hebdo, et du ridicule burkini juste
 après la tuerie de Nice veulent faire appel au civisme français.
 Mais on s'en fout du civisme français. J'ai affirmé dans ce blog
 ne pas me considérer Charlie. Les enterrements d'union nationale
 impuissance m'ennuient. Et les provocations comme l'invention du
 burkini aussi. Tarnero a raison de conclure cependant : « Au
 bal orchestré par le CCIF, les faux-culs de l'antiracisme, la
 LICRA, le MRAP, la LDH, SOS  racisme, seront sur la piste »
 (p.92). Il eût fallu aussi s'interroger sur les motivations
 financiaro-politiques du tribunal parisien, et sur le mystère
 renversant que toutes ces sectes humanitaires rétribuées par nos
 impôts se rangent en ordre derrière une autre toute petite secte,
 raciste et facho. Peut-être faudrait-il comparer avec la poignée
 de main à Montoire ? Ou à la guerre entre Trump/Poutine et le
 clan US Clinton/mafia financiaro-pétrolière ?
QUI SONT
 LES MAGISTRATS ANTIRACISTES ?
Encore un titre
 alléchant d'une certaine Barbara Lefebvre : «L'antiracisme »
 une vieille lune qui ne
|  | 
| Nadine de R. dévoilée mieux qu'un magistrat | 
« Si l'on doit se
 féliciter que le CCIF existe, c'est pour une raison et une seule :
 faire apparaître publiquement les lâchetés de l'antiracisme à
 géométrie variable qui prévaut depuis l'institutionnalisation de
 cette noble cause. Avec la création de SOS racisme en
 19849 signifiant
 la mise sous tutelle idéologique par la gauche caviar
 mitterrandienne de la lutte contre le racisme, l'antiracisme a suivi
 la pente fatale à toute doxa : il s'est fossilisé, ridiculisé
 par ses aveuglements sélectifs, il a fait le lit de ses ennemis (…)
 Est-il d'ailleurs si étonnant qu'on retrouve dans les rangs des
 idiots utiles de l'islam politique certains nostalgiques du
 totalitarisme communiste ? Ils partagent en effet les mêmes
 méthodes d'intimidation et de disqualification de leurs adversaires
 idéologiques, et pour certains gauchistes tout vaudra mieux que
 s'allier aux bourgeois laïcards. Au début de la guerre (mondiale),
 les communistes français préféraient déjà la neutralité
 stalinienne (qui n'en était pas une comme on le sait) en mettant
 dos à dos le nazisme et le capitalisme américain pour justifier de
 ne pas prendre parti ! C'est la même rengaine aujourd'hui où
 l'islamisme n'est condamné par les gauchistes qu'à condition d'y
 voir l'expression d'une souffrance due à l'impérialisme occidental
 (américano-sioniste de préférence) (p.94). Fort bien dit, mais
 cela fait des années que je dis que les gauchistes sont au pouvoir,
 mêlés à la bourgeoisie classique et ne laissant que quelques
 figurants sans importance en opposition de carnaval dans les sectes
 NPA, LO et lambertologues collabos.  Le texte de cet auteure
 contient de nombreuses pépites sur la manière de gouverner (et de
 manipuler) en France grâce à tous les amis du pervers Tariq
 Ramadan et de la girouette Sifaoui, des indigents de la République,
 et la liste est longue, il ne faut pas oublier les assocs
 frauduleuses pour la déradicalisation. Oui il apparaît nettement
 que l'antiracisme bcbg a supplanté le vieil antifascisme. Oui il
 existe non pas un racisme d'Etat mais un antiracisme d'Etat, père
 de toutes les confusions et amalgames. La dame perd son temps à
 défendre Bensoussan et l'identité de la France. Elle fait
 l'impasse sur le fait que toute cette théorie antiraciste n'est
 qu'un vulgaire produit des identitaires américains, qui ont trouvé
 un meilleur et plus pervers concept que le fascisme (mort) pour
 dissoudre la lutte des classes.
UN ARRIERE-FOND
 POLITIQUE FRANCO-ALGERIEN ?
Un certain Olivier Geay
 veut digérer le lait de sa mère en abordant une autre hypothèse,
 plus machiavélique, mais pas idiote, concernant la mise en scène
 du procès Bensoussan. On y rencontre un autre mot à la mode chez
 les esthètes et les soldats gauchistes : « essentialisation »
 (= enfermer le quidam dans ses origines ou l'enfermer dans une
 case). Quel lien avec l'Algérie ?
Sifaoui ment, nous dit
 cet auteur, en laissant entendre que l'antisémitisme en Algérie
 « serait apparu avec l'émergence des mouvements islamistes
 dans les années 1980 », car i ne faut pas oublier
 « l'importance de l'antisémitisme au sein du mouvement
 national algérien (à l'exception de Messali Hadj) ».
 Ensuite, « pour comprendre d'où parle Sifaoui »,
 l'auteur nous fait faire un détour par la « sale guerre »
 de 1997, « dans un contexte où nombreux sont ceux qui
 s'interrogent sur le rôle exact des forces spéciales du régime ».
 On apprend que le général Khaled Nezzar, premier dirigeant de
 l'armée algérienne, a fait citer un certain journaliste nommé
 Mohamed Sifaoui... Curieux que celui qui se présente comme le
 premier opposant au régime des généraux « accepte de
 témoigner pour le premier d'entre eux » ! On passe
 ensuite au témoignage De Mohammed Samraoui10,
 ancien officiers des services de renseignements algériens, qui
 raconte comment le pouvoir a instrumentalisé la tendance salafiste
 la plus radicale et les détails de comment « la sécurité
 militaire algérienne mit sur pied de faux maquis islamistes
 lesquels accueillirent en revanche les plus fanatiques des militants
 islamistes » (p.127). L'Etat algérien recrute en parfaite
 connaissance de cause (si je puis dire) les pires brutes islamistes
 « dans le dessein de frapper et d'impliquer la France dans la
 guerre civile ». L'auteur ne développe pas sur le fait que
 nos « dirigeants » gouvernementaux le savaient et que
 tous le tairont toujours en complicité avec la mafia
 gouvernementale algérienne, because intérêts commerciaux mutuels
 et indéfectibles, au nez et à la barbe de nos gentils antiracistes
 tierspleureuses tiermondistes. 
 
Du coup on a perdu
 Sifaoui en route.Et l'auteur n'en parle plus. Il faut donc croire
 que si Sifaoui a retourné sa veste de royal accusateur de
 l'islamisme pour se retourner contre le « raciste »
 Bensoussan, c'était pour changer de conversation, nous convaincre
 que l'Etat algérien était plus complice des terroristes alors que
 l'Etat « juif » qui, lui, est une blanche colombe.
On s'en tiendra ici en
 définitive à un des derniers textes, lettre au président de la
 LICRA où Muriel Pill met le doigt, sans vraiment s'en rendre
 compte, sur la fausseté de l'argument raciste et sur l'exagération
 de l'antisémitisme, promouvant le pauvre Bensoussan au rang de
 lanceur d'alerte :
« Quand
 ouvrirez-vous les yeux et reconnaîtrez-vous que les Arturo  Ui dont
 Brecht a démontré la Résistible ascension sont à l'oeuvre ici
 même et répandent leurs idées séparatistes (souligné
 par moi), mortifères, dans des manifestations, des tribunes, des
 vidéos, des cassettes, des tweets, et autre camp d'été
 « décolonial » (sic) interdit aux non-racisés (resic).
 Qui stigmatise ? » (p.157).
Quelle insanité! L'islamisme n'est pas un remake du nazisme, mais bien plus son inspirateur amaigri. Le chef de la secte
 LICRA n'est certainement pas plus aveugle que nous sur les divers
 compétiteurs en lice, ni sur l'expansion islamique. On compte tant
 de sectes politiques de droite, de gauche, religieuses, athéistes,
 baptistes, gauchistes alternatifs et alternants, gauche identitaire,
 droite identitaire, qu'il est ridicule de se focaliser sur la seule
 secte à la folle Houria, et qui plus est pour dévier d'une
 certaine arrogance des animateurs du Mémorial de la shoah, enfin en
 espérant nous rallier pour demander justice dans un procès qui
 dépasse le simple accusé, masquant de tragiques visées
 prosaïquement politiques et impérialistes. Le fond de l'affaire
 est incompréhensible, même pas à l'aune de l'antisémitisme, sauf
 si l'on jette un œil en terre ibérique, vers ce séparatisme
 catalan qui manifeste si bien l'éclatement qui gagne des régions
 entières du monde capitaliste, comme un repli frileux d'escargot
 qui ne voit venir que la tempête et l'impossibilité d'inventer un
 nouveau monde.
1Mon
 premier job était crêpier à la tour Eiffel. Je fus viré après
 le 14 juillet 1969, parce que, agrippé aux grilles du deuxième
 étage j'avais chanté l'internationale avec mon tablier de cuistot.
 A l'époque le drugstore Champs Elysées était couplé avec la tour
 Eiffel. Mon  patron était Marcel Bleustein-Blanchet. Mon père
 avait été pistonné responsable à l'étage du magasin de
 confiserie par le député UDR Jean-Pierre Vigier, ancien résistant
 comme Bleustein-Blanchet, et comme mon père dont ils connaissaient
 le passé de fondateur d'un maquis auvergnat. On ignore que la
 droite bourgeoise est souvent pourvoyeuse d'emploi à discrétion,
 comme la gauche... ce qui explique la fidélité d'une partie des
 électeurs.
2Loin
 d'être spontanée cette petite provocation, qui peut laisser
 supposer que les arabes sont tous antisémites, était bien préparée
 puisque Bensoussan l'avait fait précéder  d'une déclaration
 analogue d'un sociologue algérien, Smaïn Laacher, se protégeant
 ainsi de l'accusation crétine d'islamophobie puisque s'appuyant sur
 un avis... d'arabe. En vérité, Bensoussan ne faisait que produire
 ainsi ce qui est souvent tété dans certaines familles juives ou
 israéliennes, c'est que les arabes sont des crétins. Atavique et
 non biologique ou viscéral n'est-ce pas ? Atavique désigne le
 culturel, et viscéral, qui dépasse la raison, plaida Bensoussan.
3Sur
 ce point, le type avait pourtant raison... d'espérer. Rien ne
 m'empêche, moi,  ni la justice de classe ni ce quidam ni
 Finkielkraut de penser que dans trente ou quarante ans les
 frontières nationales auront disparues et qu'on entamera la
 première phase de la société communiste.
4Mieux
 connus sur mon blog comme « indigents de la République ».
5Simone
 Signoret a dit un jour que, concernant justement ces idées bizarres
 qui viennent en nous malgré nous dans nos petites têtes, comme des
 effluves racistes ou des relents d'antisémtisme, il faut être très
 rigoureux dans la vie privée familiale face aux enfants. Et donc se
 retenir de tout ce qui vous passe par la tête. A ce point de vue,
 j'ai tout maîtrisé face aux divers enfants que j'ai élevé, et
 contrôlé les inepties ; il faut dire que j'ai eu la chance de
 n'avoir que des enfants intelligents. Ma perception des inepties
 dans l'intimité commença très jeune. J'ai toujours éprouvé de
 la compassion pour l'étranger abandonné, quelle que soit la
 couleur de sa peau. Je méprisais autant les expressions
 « crouillas » (pendant la guerre d'Algérie) que
 « youpins ». Pourtant ancien résistant, défenseurs des
 juifs persécutés pendant la guerre, mon père voyait des
 « youpins » partout dès qu'il se produisait un scandale
 financier ; mai 68 était un coup monté des « youpins ».
 Cela me choquait de me sentir méprisant... à l'égard de mon
 propre père. Dans la famille au fin fond d'un bled lozérien a
 débarqué un jour un beau-frère libanais qui se mit à expliquer à
 mes petits neveux qu'un livre expliquait TOUT : les protocoles
 des sages de Sion. Ma fureur fut à la mesure du sentiment
 d'impuissance que l'on ressent à chaque fois que les vieux clichés
 reviennent faire les beaux et vous narguer : « va-y
 démystifie moi une fois encore ! ».
6Je
 ne suis pas islamophobe parce que je ne craint pas l'islam. L'islam
 m'emmerde, comme tant d'autres idéologies qui croupissent grâce au
 capitalisme, je suis donc islamo-hostile de fond, mais je ne place
 pas cette hostilité sur le plan du racisme ou de l'antiracisme,
 mais sur celui de croire ou ne pas croire, et surtout de ne pas
 emmerder systématiquement les autres avec ses propres croyances.
7La
 plupart des attentats, sous couvert de vengeance religieuse ou de
 folie islamique (avec des dérapages individualistes nihilistes)
 servent les politiques des Etats les plus puissants. Cela ne
 signifie pas que, comme par le passé, les exécutants ne soient pas
 habités par les pires arriérations, meurtriers de l'Irgoun ou du
 FLN. Tarnero rappelle justement ce qui ne fait pas honneur aux
 « libérateurs nationaux », et sur lesquels les
 trotskiens font silence : « La guerre d'Algérie a fait
 oublier les pogroms arabes, les liens du nationalisme algérien avec
 le nazisme, car la juste cause de l'indépendance primait sur les
 bavures racistes de FLN. Inscrit dans le giron progressiste du
 tiers-mondisme, le signifiant « arabe » éclipsait les
 parts d'ombre régressive de l'islamisme » (p.84)
8L'ignorance
 crasse de cette réalité se trouve en page 151, dans la
 contribution d'une Muriel Pill. L'IFOP a travaillé à partir de
 l'idiote question suivante : « Comment des français de
 culture musulmane construisent-ils leur perception des juifs ? ».
 Question ridicule et typique d'ânes académiques ! Menée avec
 les pires clichés, l'enquête obtient les réponses qu'elle voulait
 par ses questions ! Toujours les mêmes affabulations
 sondagières générées par le pouvoir de maintenir... dans
 l'ignorance et l'obscurantisme démocratique.
9Cf .
 L'immigré fataliste et sa religion policière (2012, ed du pavé).
 Je suis modeste en général, mais je trouve que certaines formules
 eussent pu être écrites par moi-même, à moins que ces auteurs ne
 me les aient repiquées, ce en quoi je leur sais plutôt gré.
10« Chronique
 des années de sang. Algérie : comment les services secrets
 ont manipulé les groupes islamistes (ed Denoël 2003).




 

