LES ORGANISATEURS SE
POINTENT POUR FABRIQUER UNE REVOLUTION « CITOYENNE »
« L’expérience
de la révolution russe, comme celle d’autres pays, démontre de
manière incontestable que là où les conditions objectives d’une
crise politique profonde existent, le plus petit conflit, aussi
éloigné qu’il puisse paraître du véritable foyer de la
révolution, peut avoir une signification extrêmement sérieuse,
comme prétexte, comme goutte d’eau faisant déborder le vase,
comme début du revirement dans l’état d’esprit, etc. »
Lénine1
« La
France est une start-up ». Macron
Le
clan à Ruffin avait appelé hier soir place de la République à ce
que Paris « bouge », avec le racolage suivant :
« Alors les
activistes, les nuit-deboutistes, les cégétistes, les sudistes, les
çavapétistes, qu'est-ce qu'on attend pour s'activer ? On le
sent bien, que c'est un moment clé. Que c'est l'occasion. Que
l'oligarchie, incarnée par Macron, doute, vacille, ne sait plus par
quel bout tenir le pays. Dans cette période, nous devons essayer.
Essayer d'apporter des forces, des forces progressistes, dans la
bataille. Essayer d'ouvrir un autre front.
Ce jeudi, 19h, place de
la République, on en parle avec :
- Assa Traoré du comité Adama,
- Clize Jean-Pierre, cuisinière à l'hôtel Hyatt,
- François Ruffin,
- Frédéric Lordon, et bien d'autres.
En
même temps on pouvait lire sur Demosphère un « Acte 3 Macron
démissionne ! » se proposant « une rencontre entre
gilets jaunes (vouzémoâ) pour « exiger à Macron : plus
de pouvoir d'achat et l'annulation des taxes sur les carburants,
Sinon, En Marche vers la démission de Macron !!!!
Les rendez-vous sont
fixés par les sous-marins syndicaux du NPA présentés seulement
sous leur qualité professionnelle : 10h RV des cheminots
(trotskistes et CGT) départ pour les Champs, 13h RV quartiers
populaires (militants antiracistes et antifas) pour les Champs aussi.
14H : RV principal sur les Champs. Vu qu'il y a aussi un gros
rassemblement prévu des troupes syndicalistes à partir de
République pour redescendre vers les Champs dite « contre le
chômage et la précarité » avec « ordonnancement des
cortèges » des différentes UD syndicales de banlieue, FSU,
CNT, Solidaires et enfin « divers partis et organisations »,
le foutoir généralisé de la gauche bobo ! On n'oubliera pas
ici la participation des racialistes, présents à tous les meetings
gauchistes, caution anti-raciste obligée :« Contre
la hogra, le racisme et le libéralisme on disparaît de nos lieux de
travail, de nos facs, de nos écoles, des réseaux sociaux, des lieux
de consommation.... Le
1er décembre, on occupe la place pour exiger Egalité et Dignité
pour tous et toutes. Manifestation
nationale 14h place de la Nation, Paris ». Ces
pires indigestes sont bien plus nocifs contre le mouvement ouvrier
internationaliste que les « petits blancs en gilets jaunes de
briseurs de grève » que dénonce le CCI avec les syndicats
gauchistes ; ce sont eux les vrais crypto-fascistes en lien avec
le pervers Ramadan et les apprentis terroristes islamolâtres.
Donc au vu du fond des
déclarations hier soir de la part des complices de Ruffin, dont je
vais vous parler puisque j'y étais, on veut nous refaire le coup de
l'unité des patchworks idéologiques, un remake d'union de la gauche
comme la fameuse manif à Paris, mise en scène à la façon 1936 où
la gauche stalinienne et social-démocrate s'était « réunie »
à partir d'un départ à Bastille et d'un autre à Châtelet, place
de la République pour introniser la République en marche
mitterrandienne ! Voire surtout placer ce désordonné mouvement
gilets jaunes sous commandement syndical en vu d'une hausse du SMIC
aussi minable que celle de 1968, et qui ne viendra pas de toute
façon. Au vu d'une noyade programmée avec une noria d'assocs de bobos, d'une CGT qui promet la lune d'une grève générale - vieillerie bakouniniste dénoncée par Rosa Luxemburg - graal toujours aussi mythique, mêlant pompiers sociaux et casseurs de tout bord, les manifs à Paris ne vont pas clarifier la situation samedi. C'est l'après qui va révéler sur la programmation des réunions (non publiques) des "partenaires sociaux" servira à éviter de généraliser et organiser la lutte concrètement à l'ensemble de la classe ouvrière. Macron a remis dans sa poche le projet d'un moratoire des taxes, mais il est probable que lorsqu'il le ressortira, ce sera trop tard.
On pouvait lire sur le
web les prises de position du NPA et de LO, et aussi une prise de
position rétroactive de la fabrique à mensonges du CCI (j'en
traiterai secondairement à la fin parce que c'est inconsistant au vu
des exigences politiques actuelles) :
NPA :
« L’heure
doit être à fédérer les colères contre la politique d’un
gouvernement qui n’entend pas bouger d’un iota. « Contre la
vie chère, contre l'injustice fiscale, contre les inégalités :
TouTES ensemble ! »
(on n'oublie pas l'écriture féministe chez les girouettes du
trotskieme)
LO :
« Alors
que les directions syndicales sont aux abonnés absents depuis le
début du mouvement des gilets jaunes, la direction de la CGT s’est
finalement décidée à proposer une action à l’ensemble des
travailleurs. Si cette décision de la CGT amène davantage de
travailleurs à exprimer leur colère, qu’ils aient ou pas un gilet
jaune on ne pourra que s'en réjouir. La
direction de la CGT s’est contentée d’appeler à une journée de
manifestation, sans lendemain et sans aucun plan d’action pour la
suite. En fait, elle cherche ainsi à se donner un alibi face au
mécontentement légitime d’une partie de ses propres militants
suite à son attitude envers le mouvement des gilets jaunes, qu’elle
a réduit à tort au départ à une mobilisation de l’extrême
droite. Mais, pour les militants ouvriers, c’est
l’occasion de préparer les travailleurs à une lutte déterminée,
en les incitant à en discuter dès maintenant sur leurs lieux de
travail. Lutte ouvrière appelle tous ses militants et sympathisants
à participer le plus nombreux possible aux manifestations et aux
grèves qui auront lieu le 1er décembre ». (LO se met déjà
au service de la tentative de récupération syndicale)
CCI
(micro secte) : « Quand
le prolétariat développe sa lutte, ce sont les assemblées
générales massives, souveraines et ouvertes à
“tout
le monde”
qui sont au cœur du mouvement, des lieux où les prolétaires
peuvent ensemble s’organiser, réfléchir aux mots d’ordre
unitaires, à l’avenir. Il n’y a alors pas de place pour le
nationalisme ». Dans leur pensée marxienne (et martienne) figée au XXe siècle, ils n'ont rien compris à la mondialisation… féodale qui, prétendant dépasser le nationalisme fondateur de la bourgeoisie, où les élites antiracistes et antifascistes, bourgeois gauchistes parvenus, sont venus renouveler la fable d'une bourgeoisie progressiste en laissant comme seule pitance de repli aux exclus de la croissance l'espoir de sauvegarder les anciennes protections sociales en effet au niveau national, et empêchant par conséquent tout espoir d'une lutte internationale pour sortir de l'oppression "mondialisée" des forteresses des princes du G20. Ils n'ont donc toujours pas compris ce qu'ils désignent en se bouchant le nez comme les rigolos gauchistes, "montée du populisme", quoique sans le caractériser de nouveau fascisme. En somme l'ancienne opposition droite/gauche est devenue populisme/libéralisme, le populisme intéressant au premier plan naturellement les victimes idiotes quand le libéralisme symbolise le succès, l'intelligence et l'arrogance.
Comme les gauchistes et les syndicats, depuis le début cette secte fait mieux que les autres, elle se tait, après avoir craché dessus comme mouvement poujadiste sans avoir jamais mis les pieds dans les réunions aux barrages et avec la prétendue recette du conseillisme bobo: l'assembléisme des parlotes vaines. Nos vieux coucous ultra-gauches ignorent ce qui se discute sur les réseaux sociaux où en effet le niveau en orthographe ne reflète pas les couches supérieures mais où s'exprime, même de façon décousue une jeunesse prolétaire indignée, qui ne supporte plus le mépris des bureaux d'embauche mais qui est encore entraînée par des "messagers" qui se la pètent et n'ont pas inventé le fil à couper le beurre.
Comme les gauchistes et les syndicats, depuis le début cette secte fait mieux que les autres, elle se tait, après avoir craché dessus comme mouvement poujadiste sans avoir jamais mis les pieds dans les réunions aux barrages et avec la prétendue recette du conseillisme bobo: l'assembléisme des parlotes vaines. Nos vieux coucous ultra-gauches ignorent ce qui se discute sur les réseaux sociaux où en effet le niveau en orthographe ne reflète pas les couches supérieures mais où s'exprime, même de façon décousue une jeunesse prolétaire indignée, qui ne supporte plus le mépris des bureaux d'embauche mais qui est encore entraînée par des "messagers" qui se la pètent et n'ont pas inventé le fil à couper le beurre.
Ruffin
rêve de «bobos» en gilets jaunes
Donc
le meeting public à République. Je suis arrivé en retard et je n'ai
pas assisté au discours des vedettes Lordon et Ruffin. Mais la
presse l'a fait très bien, ce début : « Il faut que
Paris entre dans la danse!» En
plein mouvement des «gilets jaunes»,
François Ruffin et ses proches se sont pressés d'organiser jeudi
soir un rassemblement place de la République à Paris. La bonne
centaine de sympathisants qui ont répondu présent ne sont pas
dépaysés. Beaucoup étaient au même endroit deux ans plus tôt
lors de «Nuit Debout», le mouvement spontané qui était sorti de
terre pendant la réforme de la loi Travail en 2016. Mais en 2018, le
contexte est différent. «Contrairement à Nuit Debout, on a
aujourd'hui un mouvement où, pour l'instant, ce sont les périphéries
qui bougent et Paris qui bouge peu», indique François Ruffin, qui
se veut en première ligne du mouvement. Cette fois, pas d'appel à
occuper la place parisienne toutes les nuits. L'objectif jeudi soir
était avant tout de mobiliser la capitale. «Je
balance des idées comme ça». «Paris a une responsabilité»,
déclare le député de la Somme au micro. «On
sait que le public qui se trouve ici est sans doute plus éduqué,
plus diplômé avec potentiellement un meilleur salaire»,
souligne-t-il,
demandant bien au public de ne pas qualifier les «gilets jaunes» de
«beaufs» comme le veut parfois la caricature. Il reprend: «Vous
appartenez sans doute, comme moi, à la classe intermédiaire. C'est
la classe qui a le choix de se ranger soit derrière le haut, soit
derrière le bas. Vous avez le choix!».
Excellent,
ce Ruffin est même plus intelligent que les trotskistes en général
ou les RI (révolutionnaires incapables), il ne cache pas son
appartenance à la bobocratie ni le fait que Paris est devenue depuis
longtemps une ville à bobos (trois quart cadres, commerçants et
professions libérales, et évidemment la noria écolo enseignante
suiviste de la patronesse Hidalgo). Suivons la proposition par contre
loufoque de ce représentant d'un parti kaléidoscopique et
oligarchique – en train d'éclater entre tendances délirantes et
en pleine chute électorale – (Corbières était présent mais
s'est tu) : « Le
réalisateur de Merci
Patron!
n'est pas venu les mains vides. François Ruffin a amené une idée
bien précise pour impulser la mobilisation dans la capitale. «À
Paris, on est à côté des lieux de pouvoir. Tous les soirs, vous
pouvez aller faire des apéros avec du vin chaud. Devant le premier
ministre, devant l'Assemblée nationale, devant l'Élysée. Ça, vous
pouvez le faire tous les soirs», lance-t-il. Les longs
applaudissements du public - conquis à l'avance - approuvent. «Je
balance des idées comme ça», explique le député quelques minutes
plus tard devant des journalistes venus par dizaines. L'électron
libre de LFI
en a-t-il parlé à ses collègues députés Insoumis? Si certains
avaient confirmé leur présence jeudi soir, aucun ne s'est affiché
à ses côtés ».
Depuis la célèbre place
de l'est parisien, bastion de la gauche française, le député avait
assuré que le mouvement des «gilets jaunes» représente un
tournant pour le quinquennat d'Emmanuel Macron. «Ce qui se joue
aujourd'hui, ce n'est pas la taxe sur le gasoil. Le gouvernement le
sait très bien. S'il recule là-dessus, on le fera reculer sur le
reste». Difficile en attendant de croiser un gilet jaune jeudi soir.
Signe que la convergence des luttes est loin d'être gagnée? Ruffin
balaie: «Il y en a plein qui ne sont pas automobilistes. On ne va
pas leur demander de porter un gilet!»2.
Lorsque je sors du métro
j'aperçois bien un millier de personne autour de la statue centrale,
avec une
Ce qu'il y a dessous le "nous" |
Hourrah de l'assemblée
et applaudissements nourris. Porté par ce succès antifa, l'autre en
rajoute une couche, on dirait presque Macron mettant en garde contre
le retour des années 30. Lui succède un Saint-cyrien, qui est venu
avec son galure qu'il chausse et exhibe pour prouver qu'il est
vraiment saint-cyrien. Il attire les rires. Il est venu dire que,
malgré son porte-monnaie bien rempli, il appelle ses confrères
saint-cyriens à rejoindre le mouvement. Applaudissement garantis. Je
me retourne vers ma voisine :
- ça c'est du mai 68 pur, tout le monde a libéré sa parole, c'est à dire qu'on pouvait entendre tout et n'importe quoi.
Arrive ensuite une
déléguée CGT arabe qui vient appeler à l'unité de tous et de
toutes (tout(es), de tous les syndicats. Elle introduit un couplet
contre les attaques de Macron pour chauffer, y ajoute cet imbécile
injonction « tout le pouvoir au peuple » et termine pour
un appel sans discrimination à marcher toutes et toutes avec les
syndicats ». Une partie de l'assemblée où je me trouve
n'applaudit pas et ne reprend pas le slogan débile « TOUSENSEMBLEU »
ne le « GREEEVE GENERALEU » de la missionnaire CGT.
C'est à cet endroit que
j'aurais dû lancer « hors des syndicats ». C'est ce qui
va me motiver à aller demander le micro. Puis succède la sœur
d'Adama Traoré, qui fait partie du décor gauchiste à Paris, pour
renforcer l'anti-police primaire ou l'antiracisme tertiaire ?
Elle apparaît comme une folle échappée de Saine Anne avec une
crinière de lion ou de pharaon. Elle débite un discours totalement
bobo antiraciste. Mais, alors qu'elle avait été interrompue par une
spectatrice, elle se mue en sorcière hystérique hurlant, criant :
« j'ai jamais dit que les gilets jaunes étaient tous des
racistes ». Il y a une bousculade, je me rapproche pour
éventuellement protéger la « blanche » qui est menacée
par la sœur sainte des gauchistes qui, avec de grands gestes semble
vouloir frapper l'autre. Je tape sur l'épaule de la jeune femme pour
savoir ce qui se passe, elle dédaigne me répondre et continue de
filmer l'hystérique. Elle demande la parole deux minutes pour
répondre, elle ne l'aura pas. Je m'éloigne de cette étrange
situation, et je demande au personnel LFI de me donner la parole, je
me suis inscrit sur leur cahier depuis un moment3.
Non il y a trop d'intervenants et on a clos la liste ; mais je
m'étais bien inscrit avant la fin de la liste. Suis-je connu de
cette secte ou « libérer la parole » pour la bande à
Mélenchon ne signifie-t-il pas laisser débiter à chacun ce qui lui
passe par la tête et éviter tout réel débat ? Comme je
l'avais déjà subi à l'assemblée des gilets jaunes à Etaples. Les
autoproclamés représentants du peuple vont-il fusionner avec les
autoproclamés représentants des gilets jaunes ? Un gilet jaune
lambda a dit aujourd'hui à la télé : « M. Mélenchon
nous n'avons plus besoin de vous maintenant ! ».
On assiste par après au
discours d'un intervenant arabe qui traite d'humanisme ou quelque
chose dans le genre. Un des jeunes avec qui j'avais parlé des
possibilités de récupération, et qui étaient d'accord sur le
rejet des syndicats, m'informe que c'est un de leurs professeurs à
Villetaneuse, un type très bien. Peut-être un type très bien mais
il ne fait qu'un discours très généraliste et hors des questions
politiques de l'heure. Il est intensément applaudi car, chez les
bobos parisiens, il suffit d'avoir un faciès arabe ou la peau noire
pour être le porteur de la bonne parole de l'homme blanc raciste et
facho et qui libère de cinq siècles de colonialisme et de dix
siècles de racisme. Si en plus c'est une femme, le plaisir est
double ; même chez les gilets jaunes ils croient qu'une femme
est moins corruptible... « Ségolène revient » ou
« Hidalgo présidente » ne sont pas loin du cœur des
mouton(e)s. La CGT et les syndicats gauchistes ont fort bien compris
un truc enseigné naguère dans les partis staliniens (ou même hier
soir chez Pujadas) : mettez un arabe ou un noir pour défendre
une politique pourrie et ça marchera ; le FdG vient d'exclure
sa fraction laïque coupable d'avoir lancé un débat sur « l'entrisme
islamiste dans le mouvement syndical ».
Un postier vient à son tour jouer les grandes gueules, il est hyper
applaudi lorsqu'il précise qu'il est en grève depuis des mois.
Comme son prédécesseur cheminot (et le CCI), le seul moyen c'est la
grève « ouah c'est la grève ouah grève générale, oulala ».
L'assemblée des bobos croule sous les applaudissements. Plusieurs
personnes d'un certain âge qui ont écouté mes commentaires et qui
se passaient d'applaudir à tout rompre, me poussent vers la
tribune : « allez prenez la parole » :
- mais ils me la refusent !
Alors je préviens celle
qui s'occupe de l'agenda sous la tente LFI (qui distribue une soupe
populaire!) que je vais la prendre la parole. Depuis mon arrivée je
n'avais cessé de scruter le pannonceau coloré (sic) comme ceux des
maternelles : « Organisons-nous » ; j'y avais
trouvé la matière première d'une argumentation qui ne pouvait être
que courte ou raccourcie ». J'attends que l'intervenant finisse
au micro, je me tourne vers l'assemblée et je crie :
C'EST FINI ! RENTREZ
CHEZ VOUS ! IL N'Y AURA PAS DE DISCUSSION POSSIBLE ICI !
ILS INTERDISENT LE DEBAT. ILS DISENT TOUS LA MEME CHOSE : SUIVEZ
LES SYNDICATS. LES SYNDICATS ONT SABOTE LE MOUVEMENT SOCIALE DEPUIS
TOUTES LES DERNIERES ANNEES. ILS VEULENT ORGANISER ! ORGANISEZ
VOS FESSES ! LAISSEZ LES GILETS JAUNES S'ORGANISER QUAND CE SERA
NECESSAIRE. A BAS LES SYNDICATS ! VOUS ETES TOUS DES BOBOS !
Je leur fais un bras
d'honneur, et, consternant, les bobos péteux bien habillés
s'écartent en rangs de chaque côté me laissant passer comme Moïse
franchissant la mer rouge. Je ressens cela comme une haie
d'honneur... Ai-je eu tort de me dévoiler auprès de la jeune
étudiante qui, avec ses amis, semblait d'accord avec mon indignation
devant le défilé des cuistres au micro, m'avait demandé ma couleur
politique :
- marxiste autant que faire se peut !
- bof les marxistes vous vous fâchez toujours avec tout le monde !
UNE SITUATION INEDITE
QUI NE POSE PAS QUE LA QUESTION DE VIRER MACRON
Excepté les ultra-bobos
ringards du CCI et tous les syndicalistes ébahis et qui n'y
comprennent rien, on est entré dans une crise très profonde qui
pose la question non du seul Macron mais d'un pouvoir qui a perdu
tout crédit ; jamais à ma connaissance il n'y a eu en France
85% de la population hostile à un gouvernement mais en plus
solidaire d'une protestation que la plupart ont traîné dans la boue
la croyant éphémère. La raideur du pouvoir macronien se retourne
contre lui, les industriels et financiers vont lui demander des
comptes face à une paralysie économique irréversible qui va se
développer indépendamment ou plutôt en prolongement de ce qui va
se passer à Paris samedi.
On n'est pas en 1936 ou
en 1968 où l'Etat bourgeois pût concéder des augmentations de
salaire, pour ensuite, en 1939, envoyer les ouvriers au casse-pipe,
ou, après 1968, prolonger la fête avec un certain "pouvoir" d'achat dans une société de consommation encore
vivace. Le système est coincé en lui-même, ce que n'ont pas
compris et les tenants libéraux du système et les ringards
marxistes de secte, incapables de prendre la mesure de la haine de classe de l'élite et de la détermination basique de la classe ouvrière classique, débarbouillée de toute illusion syndicale. L'explication est simple et découle de ce que
j'ai déjà souligné au cours de plusieurs articles : la
dépossession de la classe ouvrière ne pouvait pas durer. Les
cours, non de la Bourse, mais de la morale antiraciste et écologique
(et antifa de salon) de la bourgeoisie s'effondent. Son oecuménisme
mondialiste qui se faisait presque passer pour un antiracisme
internationalisme n'était que le cache-sexe du repli frileux de la
bourgeoisie dans ses « cités Etat » qui dédaignent le
cadre national pour multiplier les profits, non pas en déplorant la
fin de l'Etat providence (idéologie de la gauche morte) mais en se
fichant carrément des millions d'exclus qui n'avaient pour tort que
d'être, peu avant, d'excellents ouvriers et employés mais que l'on
jette à crever comme au moment des guerres mondiales. Christopher
Lasch et Christophe Guilluy ont bien vu le basculement, auquel reste
aveugles nos retraités révolutionaires en peau de lapin et
« gréviculteurs » :
« Jamais des
classes dominantes n'avaient déveoppé un tel mépris de classe, une
telle volonté de s'extraire de la société. Revendiquant des
valeurs universelles, les classes dominantes occidentales n'ont en
réalité cessé de se singulariser. Dans aucune autre partie du
monde on ne trouve des classes dominantes et supérieures qui aient
sciemment sacrifié leur classe moyenne et in fine la société
elle-même.Si les élites monialisées participent partout à la même
captation des richesses et au même abandon du bien commun, dans
aucun pays on ne croise des classes dominantes qui se sont autant
dépouillées de leur histoire, de leur culture, de leur caractère
national. Jamais une classe médiatique, politique et universitaire
n'a autant dénigré, ostracisé, insulté son propre peuple duquel
elle se retrouve isolée. Isolée également du reste du monde qui ne
supporte plus non plus ses leçons de morale »4.
Dans l'immédiat le
gouvernement français a perdu toute autorité, même si son
président fait le beau un peu partout à l'étranger qui risque
d'être son Varennes. S'il y a indubitablement un côté révolution
de 1789 au début (comme en 1968) le mouvement est en train de
prendre un tour révolution d'Octobre. C'est à dire, sans vouloir
fabuler, que c'est réellement la classe ouvrière telle qu'elle est
aujourd'hui, pas étanche à d'autres couches, parce que celles-ci
sont aussi prolétarisées - cadres, professions artisanales qui par
leur manaque à gagner ressemblent plus au pauvre artisan du 19e, le
fameux entrepreunariat contrairement à ce que croient des imbéciles
ne fait pas des prolétaires qui y recourent des patrons – et qui
avance comme toujours dans les grands moments dans l'anonymat et
désarçonne la bourgeoisie - « élisons des anonymes »
slogan de la Commune de 1871.
La profonde pression de
cette classe, que tant de spectateurs superficiels prirent pour une
jacquerie ou d'un mouvement contrôlé par des automobilistes petits
bourgeois 5,
dépasse chaque jour, depuis le 17 novembre les analyses et
prédictions des uns et des autres. Quelques heures à peine
aujourd'hui après la soirée des bobos récupérateurs mais minables
place de la République, la crise s 'aggrave plus encore,
faisant s'essouffler même les commentateurs de BFM. La députaille
macroniste est menacée chaque jour chez soi, leurs permanences
dégradées, des centaines de radars défoncés, pas peinturlurés
mais détruits, brûlés. A tous les bons organisateurs le mouvement
répond « nous n'en vouons pas », à refus de négociation
refus de délégation. Le mouvement poujadiste eu immédatement un
ténor et ne concernait que le petit commerce et la petite
bourgeoisie rurale. Je n'ai pas arrêté de le dire sur les blocages
où j'étais présent, même s'il y a souvent des autoproclamés ce
n'est qu'à un niveau technique. Le soutien des partis de droites et
d'extrême droite n'est pas gênant, il est peureux (pas de violence,
non à la violence disent les LePen et autres Dupont-Aignan et le
petit Ciotti). La violence de rue elle-même ne choque personne.
Violence aussi face aux discours des journalistes et des gauchistes
qui leur demandent de se structurer, « d'entamer un dialogue ».
Mais violence contenue bien plus intense dans le refus de se
soumettre aux directives des mille conseillers en organisativite, à
organiser VITE pour ficeler VITE. La force du mouvement est alors
dans sa lenteur alors que le pouvoir comptait sur sa brièveté ou
son épuisement.
UNE CRISTALLISATION DE
DIZAINES D'ANNEES DE TRAHISONS
J'a dit immédiatement au
début que ce n'était que la goutte d'eau, pas parce qu'on
appauvrissait brutalement sans crier gare au non de la mystifivation
écologique des milliers et des milliers de prolétaires mais aussi
des artisans (que le CCI envisage peut-être d'enfermer dans de
nouveaux goulags), mais aussi et surtout le cumul de sales défaites
empilées grâce aux traîtres syndicaux dans les grands secteurs
publics, pour les retraites (la proche goutte sera une louche :
la diminution des pensions de réversions qui touchera surtout les
femmes de la part d'un gouvernement... féministe). Ce que la gauche
de la gauche et l'ultra-gauche de l'extrême gauche ne pigent pas, ne
peuvent pas piger c'est que la grève corporative ne sert plus à
rien, est toujours étouffée par les bonzes syndicaux. Nulle part
les grèves n'ont initié de révolutions6,
même si elles les ont confortées ou même combattues ; la
grève généralisée de mai 68 n'a pas débouché sur une révolution
et les grèves contre l'autoritarisme du pouvoir bolchevique, si
elles étaient légitimes, n'étaient pas révolutionnaires. Les
commentaires les plus odieux et faussaires viennent d'une secte que
je suis obligé de mentionner ici, je ne voulais en parler qu'en
annexe, mais qui résume assez bien la pensée GAUCHISTE
SYNDICALISTE :
«
L’ampleur
de ce mouvement interclassiste s’explique par la difficulté de la
classe ouvrière à exprimer sa combativité du fait de toutes les
manœuvres syndicales de sabotage des luttes (comme on l’a encore
vu récemment avec la longue “grève perlée” à la SNCF).. C’est
pour cela que le mécontentement contre les syndicats qui existe au
sein de la classe ouvrière est récupéré par ceux qui ont lancé
le mouvement. Ce que beaucoup de supporters du mouvement des “gilets
jaunes” veulent faire passer, c’est que les méthodes de lutte
des salariés (grève, assemblées générales souveraines et
manifestations massives, comités de grève…) ne mènent à rien.
Il faut donc faire confiance maintenant aux petits patrons (qui
protestent contre les taxes et l’augmentation des impôts) pour
trouver d’autres méthodes de lutte contre “la vie chère” et
rassembler tout le “peuple de France” ! ».
Décryptons
ce pédagogisme abscons et assez stalinien finalement, comme leur fonctionnement oligarchique et paranoïaque. L'interclassisme, ce truisme passe-partout qui attend une classe pure ne veut rien dire au début des grands mouvements sociaux; à ce titre les débuts des révolutions russes sont interclassistes, il y a même des millions de paysans aux côtés des ouvriers... Des gens
malintentionnés (probablement l'ultra droite) sont apparus pour se
charger de récupérer le mécontentement à l'égard des syndicats
pour empêcher que la colère de certains prolétaires (les petits
blancs provinciaux) n'utlisent cette belle forme de lutte
historique... qui ne mène jamais à la révolution et qui n'est que
succession de défaite, au lieu de quoi ces ouvriers
« interclassistes » se sont mis à obéir à des petits
patrons concernant « la vie chère » (encore des
guillemets pour une notion étrangère au bon fonctionnaire en
retraite) avec « d'autres méthodes de lutte » !
Parce que la grève serait restée la SEULE forme de blocage, parce
que la grève est devenue une merde parce qu'il faut demander
l'autorisation aux hirarchies syndicales, et il pourrait aussi
déplorer que ces blocages ne soient pas déclarés... donc petits
bourgeois !
Quant
à la Marseillaise reprises en certains je rappelle qu'elle était la
chanson reprise par les ouvriers russes en révolution et dans plien
d'autre pays ? Quant à l'invocation du « peuple de
France » si cet idiot avait lu ce que j'ai développé à la
suite de Guilluy, il n'ignorerait pas le facteur déterminant de la
dépossession du prolétariat de son internationalisme, de son
antiracisme naturel par l'idéologie mondialiste des villes Etats qui
avec leurs idéologues de l'élite et les gauchistes qui font du
révisonnisme avec toutes les histoires nationales et remplacent
la lutte des classes par la lutte des races, la lutte
internationale par la lutte pour une transition écologique aux
ordres et sous la férule des voleurs dominants. Comment invoquer
l'internationalisme quand il est ridiculisé par la novlangue antifa
et antiraciste, les leçons de pédagogie gouvernementale, quand les
ouvriers nationaux sont jetés à la poubelle comme dans les
tranchées de 14-18 pour un monde plus écolo contre des
nations-diesel ? Les ouvriers blancs puent le diesel dès qu'ils
empruntent des voies hors des impasses syndicales ! C'est ce qui
explique le succès (fort provisoire) des Chevènement, Le Pen, etc.
Les grandes césures
historiques révolutionnaires naissent toujours de paradoxes. La
Commune de Paris n'a-t-elle pas commencé par un élan patriotique ?
La révolution de 1917 n'a-t-elle pas été provoquée par le désir
de paix, la faim et suivie de la terre aux paysans, avant de pouvoir
se transmuer en lutte générale pour le socialisme ? Je joins
pour les vieux oublieux du CCI les explications de Lénine aux
puristes ouvriéristes et divers autres réformistes qui se branlent
avec le goupillon « classe ouvrière ».
Ce n'est pas le moindre
paradoxe que la bagnole, symbole du bien-être et du conformisme
individualiste ait été au centre de la fracture mais parce qu'elle
concerne tout ce monde obligé de se rendre au travail avant de
partir en vacances. Ce n'est pas un problème corporatif. Les grèves
corporatives ne se généralisent jamais parce qu'elles ne concernent
que des problèmes limités à l'entreprise. L'originalité de ce
mouvement je l'ai caractérisé comme échappée belle, parce que
c'est par ce trou de serrure que le prolétariat pouvait aller
chercher l'oxygène pour bloquer le système. On a dit jadis que la
classe ouvrière avait disparu, puis on a assisté à mille défaites
mille recommencement où d'un côté les syndicalistes trotskiens
assuraient qu'ils ne trahiraient plus avec les syndicats les
prochaines fois et les bobos ultra-gauches que les prochaines grèves
se généraliseraient. Tout le monde pensait généralement que le
bonapartisme de Macron était rude mais pouvait rester intraitable
avec ses réformes-attaques car partout, à chaque fois, les luttes,
courtes ou longues, étaient défaites. Cela ne pouvait pas durer
sauf pour les bobos qui ignorent la misère et la colère sourde et
ancienne dans une classe historique qui n'a pas besoin d'avoir été
à l'université pour retrouver ses réflexes de classe. Et les voici
ces réflexes intangibles :
- quand la lutte déborde elle est comme un fleuve, elle s'étend, pas besoin de guide, d'association caritative ou de machines (syndicales) à arrivistes ;
- quand se pose la question d'une délégation, elle est éligible et révocable ; depuis le début aucune délégation n'a été considérée comme urgente ni validée (ce qui est étranger au poujadisme et au syndicalisme de gauche bobo) ; la première délégation de gilets jaunes n'a rien décidé et a filmé en secret le débat avec le sous-ministre, mieux la deuxième réunion prévue avec 8 délégués a été annulée parce que le gouvernement refusait que les débats soient filmés en direct et visibles par tous les français, ce qui rappelle l'exigence des ouvriers polonais en 1980 bien oubliée par tous les syndicats et partis qui cultivent les négociations secrètes et la gloire des leaders ; le seul porte-parole qui s'est pointé les mains dans les poches mais un peu bizarre (comment et pourquoi a-t-il décidé de venir seul?) a informé bizarrement que les
fake new? - Après la spontanéité et le refus de l'organisation à tout prix, et l'exigence de révocabilité des représentants qui est une tradition ouvrière pas du tout populiste, le mouvement s'inscrit dans la durée refusant ainsi tout pion du gouvernement, au lieu de céder à la pression pour « négocier au plus vite », ce qui arrangerait le gouvernement qui va être enfermé dans la poisse de ces trois mois où ça va bloquer ou dégénérer partout.
Je ne vais pas vous dire
que l'issue à la crise majeure pourrait se résoudre par la création
d'un parti de classe, qui sera indispensable mais il faudra vraiment
qu'il se dise et reste en dehors du pouvoir transitoire sur la
société ; même le slogan « le pouvoir aux
travailleurs » a toujours été une coquille vide et jamais les
travailleurs n'ont eu le pouvoir dans une révolution. Ce que porte
le projet originel du marxisme ce n'est pas, à la façon des
trotkistes, des maoïstes et autres libérateurs nationaux de
« s'emparer du pouvoir » mais d'ouvrir une période de
transition (pas à la farce climatique) au socialisme où un
gouvernement de toute la société, sauf les principales anciennes
couches exploiteuses, s'exercera jusqu'à devenir inutile et ne sera
surtout pas aux mains d'un parti.
Tout cela est contenu
dans l'actuel mouvement où les tentatives multiples de récupération
par ce pauvre gouvernement ou tous les experts en « pouvoir
populaire » ou « peuple au pouvoir » sont dans la
choucroute.
Nous avons avec plusieurs
amis envisagé pour l'instant, au court terme, plusieurs possibilités
ce qui ne signifie pas contradictions ni accord total :
- le mouvement persiste à détériorer l'économie du pays : les milieux patronts et fina nciers boutent dehors Macron comme la bourgeoisie italienne avait viré Mussolini en 1943 face à la grève des deux millions d'ouvriers à Turin = nouvelles élections législatives et présidentielles ;
- Macron se sert de Philippe comme bouc émissaire de la dureté de la gouvernance, nouveau ministère avec Bayrou par exemple, mais effondremet de tout le projet macronien, Macron cotyrisé, réduit à être inaugurateur de chrysanthèmes comme les présidents de la Ive république ;
- Philippe, meurtri par le refus et la désaffection des délégués gilets jaunes, a annoncé une grande rencontre d'un comité Théodule avec les syndicats ; son désir de ne pas discuter avec le Berger (sic) de la CFDT n'était pas une erreur mais gardait sous le coude la main tendue aux habituelles négociations secrètes ; là, vu le rejet incroyable des syndicats il va le sgriller plus vite encore ;
- Macron dissous l'assemblée nationale, comme Chirac naguère, mais tous ses godillots lèce-cul dégagent et l'assemblée se remplit soit de délégués gilets jaunes, incultes et encore plus incapables que les godillots macronistes, soit on se retrouve dans une situation à l'italienne avec une extrême droite et une droite en miette de Le Pen à Wauquier mais sans majorité et sans un parti comparable au 5 étoiles en Italie pour contre balancer ; or électoralement le FDG est moins que rien électoralement, même les gauchistes d'hier soir sont sur la ligne de Macron : faut le garder car s'il y a de nouvelles élections les fachos seront au pouvoir, ce qui est un peu vrai mais du même calibre que Salvini, mais encore moins capables. La France n'étant pas l'Italie, on est à la quadrature du cercle, c'est pourquoi, prémonitoire ou un peu pétentieux j'avais proposé d'élire un Conseil ouvrier. Mais je me suis aperçu que localement plusieurs de mes propositions faisaient leur chemin ; et je ne prends pas pour Mirabeau, mais presque.
Le mouvement prend désormais une allure supérieure à mai 68 où le spectacle resta focalisé sur le quartier latin. Il est plus culotté parce qu'il s'en prend au principal quartier du pouvoir bourgeois et à son luxe, parce qu'il contraint le pouvoir, sans représentants et sans organisation déclarée, à afficher un arsenal de régiments policiers digne d'une préparation à la guerre civile. Il déstabilise un pouvoir qui croyait pouvoir se passer des larbins intermédiaires, lesquels vont tout faire pour éviter l'étape suivante du mouvement, avec ce qui va se passer de plus grave, vers une nouvelle grève généralisée, c'est à dire sortir de son enclave cette partie de la classe ouvrière dite provinciale pour qu'elle retrouve sa force et des méthodes d'organisation de classe qui seront inédites comme à chaque époque et toutes aussi "renversantes" pour le pouvoir "mondialisé" et "internationaliste" de l'élite régnante.
- Demain aux Champs Elysées un seul mot d'ordre: A BAS LES SYNDICATS!
Annexes
Communiqué
« officiel » n°2 « Gilets jaunes »
Nous
dénonçons !
Il est important que
chaque personne voulant participer à ce mouvement puisse le faire,
qu'importe sa couleur. son origine, son orientation sexuelle, son
sexe, sa religion. Il en va de même pour les personnes réfractaires
a ce mouvement. il ne doivent en aucun cas être attaqués sur autre
chose que leur positionnement politique vis à vis de ce mouvement,
Non les Gilets Jaunes ne sont pas les moutons des nationalistes,
fascistes et autres mouvances de tous les extrêmes au même titre
que notre mouvement n'est représenté par aucun parti politique ou
syndicat.
Nous dénonçons que le
gouvernement taxe les plus démunis pour enrichir les quelques
ultra-riches.
Nous dénonçons que le gouvernement nous taxe toujours plus alors que les services publics sont de plus en plus médiocres, Nous dénonçons la politique répressive que l'Etat a mis en place. Non aux violences policières ainsi qu'aux procès des Gilets Jaunes pacifistes. Nous voulons un droit de regard sur comment sont dépensés nos impôts. L'écologie, qui est un sujet primordial aujourd'hui, ne peut être juste un moyen de nous taxer d'avantage, surtout quand l'on connaît la faible proportion qui reviendra a cette cause indispensable. Mettez en place une vraie politique écologique et non quelques mesurettes financières. C'est pourquoi aujourd'hui nous reprenons l'appel de Coluche pour les présidentiel de 1951. pas dans un put politique pour voter, mais dans un but citoyen en menant des actions termes.
Nous dénonçons que le gouvernement nous taxe toujours plus alors que les services publics sont de plus en plus médiocres, Nous dénonçons la politique répressive que l'Etat a mis en place. Non aux violences policières ainsi qu'aux procès des Gilets Jaunes pacifistes. Nous voulons un droit de regard sur comment sont dépensés nos impôts. L'écologie, qui est un sujet primordial aujourd'hui, ne peut être juste un moyen de nous taxer d'avantage, surtout quand l'on connaît la faible proportion qui reviendra a cette cause indispensable. Mettez en place une vraie politique écologique et non quelques mesurettes financières. C'est pourquoi aujourd'hui nous reprenons l'appel de Coluche pour les présidentiel de 1951. pas dans un put politique pour voter, mais dans un but citoyen en menant des actions termes.
« J'appelle
les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques, les
pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les
artistes, les taulards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les
piétons, les Arabes, les Français, les chevelus, les fous, les
travesti, les anciens communistes, les abstentionnistes convaincus,
tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques... »
Nous sommes pour de
véritables service publics en matière d'éducation, de santé, de
logement, de retraite, de transport, de l'enseignement supérieur et
de la culture. L'État privatise à outrance au profit des
entreprises dont les actionnaires deviennent toujours plus riches et
les salaries toujours plus pauvres,
Nous ne voulons plus
subir cette politique libérale. Nous appelons tous ce qui
soutiennent le mouvement a rejoindre les différentes actions et a se
coordonner. La lutte a commencé, elle ne s'arrêtera pas sans
contreparties importantes redonnant de la dignité aux citoyens.
Les Gilets Jaunes
L'ultra-gauche
bobo et ringarde
Le pauvre (en théorie)
CCI-RI ne voit dans ce mouvement que des « automobilistes
individualistes » qui plus est « sujet à toutes formes
de récupérations politiques », « nébuleuse confuse de
la petite bourgeosie » donc un poujadisme temporaire car « seul
le prolétariat peut en effet offrir une réelle perspective » ;
or ces cuistres se prennent pour le prolétariat qu'ils ignorent et
considèrent comme « bobos des campagnes » comme leurs
confrères en gauchisme. Comme preuve de leur lucidité ouvrière un
argument vaut son pesant de cacahuètes pour de tels vieux
antisyndicalistes : « Le monde syndical a fortement
critiqué les “gilets jaunes”, tout comme les “gilets jaunes”
rejettent pour une très grande partie toute emprise syndicale ».
Pourtant « l'ampleur
de cette mobilisation » : «
témoigne
avant tout de l’immense colère qui gronde dans les entrailles de
la société, et notamment dans la classe ouvrière, face à la
politique d’austérité du gouvernement Macron. La
très grande majorité des “gilets jaunes” sont des travailleurs
actifs ou à la retraite et paupérisés ». Déjà
on se gratte l'occiput : comment un mouvement d'automobilistes
« individualistes » peut-il être à ce point « un
grondement des entrailles ouvrières ? ». La réponse est
touchante de mépris et suppose sans doute que celui qui l'a écrite
n'a même pas besoin de vélo puisqu'il ne travaille plus, qu'il est
prof à la retraite, il traite avec condescendance comme Macron tous
ces « gaulois » : « ils sont là en tant que
citoyens du “peuple
de France”
et
non pas en tant que membres de la classe ouvrière. Il s’agit très
clairement d’un mouvement
interclassiste
où
sont mélangées toutes les classes et couches non exploiteuses de la
société ». Même mépris pour la pédagogie bordiguiste et le Mirabeau du blog "Révolution ou guerre": " Un tel mouvement de contestation interclassiste, initié au départ par de petits patrons, ne suscite pas l’hostilité des médias et il attire inévitablement les forces de la droite extrême ; même quand il manifeste une opposition virulente à la politique gouvernementale et aux grandes entreprises capitalistes (trust pétroliers, etc.), il ne peut avoir qu’une orientation bourgeoise. Les prolétaires qui participent au mouvement ne le font qu’à titre individuel ; n’étant pas organisés sur une base indépendante, ils ne peuvent défendre leurs intérêts spécifiques d’exploités – c’est-à-dire contre l’exploitation capitaliste : ils se retrouvent noyés dans une lutte commune avec des petits patrons, commerçants, artisans, libéraux, etc., qui eux, évidemment, défendent mordicus le capitalisme !".(igcl.org/Gilets-Jaunes-L-interclassisme-es). C'est un maximalisme religieux d'outre tombe qui n'est plus que du trotskisme avarié. Les bordiguistes n'en sont pas à leur coup d'essai raté du dogme (même plus léniniste), ils avaient dénoncé 68 à l'époque comme mouvement petit-bourgeois!
Evidemment
lorsque ces nuls de "petits blancs en jaune"se sont mobilisés ils n'ont pas demandé la
permission à la classe ouvrière ni au 4 tondus du CCI ni aux trois pelés du PCI comment détenir le macaron
« prolétariat », « classe déclarée »,
« classe garantie pur porc » et, comme on sait depuis
Arlette laguiller, la classe ouvrière ne vit que dans ses usines,
hors les murs elle est forcément la proie des bailleurs, des petits
commerçants et des patrons routiers. Grattez l'ultra-gauche bobo,
prof à la retraite et vous trouvez des guillemets à chaque besoin
comme si ceux-ci étaient bizarres ou sales : « joindre
les deux bouts », Comme il ne faut pas mentionner la classe
ouvrière « blanche et raciste » de la périphérie, où
le CCI serait inévitablement confondu avec l'idéologie antiraciste
des bobos parisiens, on va expliquer que ce tronçon (hors de la
cité-Etat macronienne) s'est laissé entraîner par des petits
patrons, confond les initiateurs comme le génial ouvrier Routier
Eric avec ses patrons, lesquels n'ont pas de TVA à payer et se
sont solidarisés rapidement avec Macron, en tout cas restent
passifs :
« Une
partie de la classe ouvrière s’est engagée à la remorque des
initiateurs du mouvement (les petits patrons, chauffeurs de camions,
taxis, ambulanciers). Malgré la colère légitime des “gilets
jaunes”, parmi lesquels de nombreux prolétaires qui n’arrivent
pas à “joindre les deux bouts”, ce mouvement n’est
pas un mouvement de la classe ouvrière.
C’est un mouvement qui a été lancé par des petits patrons en
colère face à l’augmentation du prix du carburant. Comme en
témoignent ces mots du chauffeur routier qui a initié le
mouvement : “Nous
attendons tout le monde, camion, bus, taxis, VTC, agriculteurs, etc.
Tout le monde !”.
“Tout
le monde”
et tout le “peuple
français”
derrière
les camionneurs, chauffeurs de taxi, agriculteurs, etc. Les ouvriers
se retrouvent là, dilués dans le “peuple”, atomisés, séparés
les uns des autres comme autant d’individus-citoyens, mélangés
avec les petits patrons (dont beaucoup font partie de l’électorat
du Rassemblement
national
– ex-FN – de Marine Le Pen) ».
Le
pédagogue du parti riquiqui CCI a décrété que ces
« automobilistes prolétaires » s'étaient laissé diluer
dans ces pourries de « couches non exploiteuses », mais
pire ils n'ont même pas pensé à cette sacro-sainte grève « et
à son extension (mythique) à tous les secteurs » (qui n'a
jamais existé que dans le crâne étroit du bobo ultra-gauche sinon
aucune révolution n'aurait jamais eu lieu!). Mais pire encore ce
mouvement est un terrain pourri, un véritable « piège »
(certainement concocté par l'ultra droite...) :
« Le
terrain pourri sur lequel un grand nombre de prolétaires, parmi les
plus paupérisés, a été embarqué n’est pas celui de la classe
ouvrière ! Dans ce mouvement “apolitique” et
“anti-syndical”, il n’y a aucun appel à la
grève
et à son extension
dans tous les secteurs !
Aucun appel à des assemblées
générales souveraines
dans les entreprises pour discuter et réfléchir ensemble des
actions à mener pour développer et unifier la lutte contre les
attaques du gouvernement ! Ce mouvement de révolte “citoyenne”
est un piège pour noyer la classe ouvrière dans le “peuple de
France” où toutes les cliques bourgeoises se retrouvent comme
“supporters” du mouvement. De Marine Le Pen à Olivier
Besancenot, en passant par Mélenchon et Laurent Wauquiez, “tout
le monde”
est là, de l’extrême droite à l’extrême gauche du capital,
pour soutenir ce mouvement interclassiste, avec son poison
nationaliste ».
Tout
est faux et hors de la réalité chez ce pauvre plumitif à la
retraite. Il peut y rester. La plupart de ces cliques qu'il énumère
ont soit craché comme lui sur le mouvement au début, soit restent
de modestes soutiens en bordure de route, effrayés eux-mêmes par sa
radicalité, sa violence et sa progression lente non pour de
nouvelles manifestations gériatriques de syndicalistes et de
retraités mais parce que, au contraire de cette secte faux-cul
nombre de retraités et d'anciens syndicalistes dégoûtés du
syndicalisme sont l'ossature du mouvement avec leur expérience de
tant d'échecs et de filouterie de la gauche bourgeoise et de la
gauche bobo.
Chaque
étape du mouvement ridicule la tardive analyse de ces gens-là, qui
trichent en plus, ce texte que je cite est publié avec une date
rétroactive, on ne vit pendant plusieurs jours qu'un long article
concernant le décès d'Elisabeth mais rien sur le mouvement en
cours, ce qui aurait à mon avis indigné Elisabeth qui fût en effet
une grande dame7.
Inutile de lister encore tant de felonies : des histrions qui
ont voulu briller sur « la plus belle avenue du monde »
(quelle bêtise de vieux bobo jaloux!), soutenus par Le Pen
(répétition gauchiste et macronienne), des racistes (utilisation de
faits divers marginaux à la lecture des journaux)...
La
classe ouvrière ferait mieux d'aller se coucher : « Dans
ce type de mouvement interclassiste, le prolétariat n’a rien à
gagner car c’est toujours la petite-bourgeoisie qui donne sa
couleur au mouvement (le jaune est d’ailleurs la couleur des
briseurs de grève !). D’ailleurs, parmi les huit
porte-paroles qui ont été désignés le 26 novembre, on compte
une écrasante majorité de petits patrons ou
d’auto-entrepreneurs ». Archi-faux aurait dit Lénine, même pas des arrivistes, c'étaient surtout des
prolétaires et ils se sont dissous suite aux exigences du mouvement ! Comment ces petits bourgeois retraités immobiles peuvent-ils encourager ainsi au renoncement à une lutte qui est passée de la simple protestations contre la hausse des taxes à la revendication d'un SMIC à 1300 euros? Parce que ce serait partout dirigés par "de petits patrons"? Comment expliquent-ils que la plupart des jeunes "messagers" soient de jeunes ouvriers? Un ouvrier routier c'est un patron routier? Ils me font penser aux plus infantiles d'entre eux qui naguère refusaient de participer aux grèves parce qu'elles étaient dirigées par les bonzes syndicaux… et qui imaginaient qu'il suffisait d'attendre les "pures" grèves "sauvages".
Et
enfin cet après-midi, jeune Jason Herbert qui est venu
« par courtoisie » seul ou presque rencontrer le premier
ministre, qui a raconté comment la délégation s'était dissoute,
comment elle ne pouvait accepter de discuter en catimini comme les
pourritures syndicalistes, non seulement fout en l'air la pédagogie
petite bourgeoise du CCI, mais bouleverse tout l'échiquier à la
veille de samedi. Le premier ministre avait l'air défait et les
commentaires vont désormais bon train sur l'impuissance de la bande
à Macron. Oui tout s'accélère sans que l'on voit la sortie du
brouillard même si les médais accusent sans cesse, comme le CCI,
les gilets jaunes comme catégorie indistincte qui ne va pas tarder à
se façonner là où on ne les attend pas.
PETITE
LECON D'HISTOIRE A L'USAGE DES PAPIES ULTRA-GAUCHES
Un
nommé GAPONE...
…
à
cette époque la majorité des que les travailleurs avaient encore
peu de conscience politique (…) le zoubatovisme fut un immense pas
en avant pour le développement d’une conscience de classe — la
compréhension d’une opposition entre les intérêts de l’ouvrier
et de l’employeur. En imitant grossièrement l’agitateur
révolutionnaire — souvenons-nous que toute cette entreprise était
totalement calquée sur l’agitation sociale-démocrate, là était
toute l’idée — les agents de Zoubatov allaient jusqu’à
promettre que le gouvernement enlèverait bientôt les usines aux
employeurs et les donnerait aux travailleurs. Le gouvernement,
disaient-ils, était prêt à tout faire pour les ouvriers s’ils
cessaient d’écouter la « petite intelligentsia ». Dans
certaines grèves, la police assista concrètement les grévistes,
leur versant des soutiens, et ainsi de suite.Le
syndicat policier de Saint-Pétersbourg s’appelait « l’Assemblée
des Ouvriers Russes des Usines et des Ateliers. » Il avait des
sections dans tous les districts de la capitale et organisait
l’entr’aide et des activités culturelles, éducatives et
religieuses. Il était dirigé par le pope Gapone,
un aumônier
des prisons protégé de Zoubatov.
Le
mouvement de Gapone commença comme une entreprise des plus
« loyales », innocent de la moindre tentative de se
joindre à la lutte entre le travail et le capital. Son but modeste
était de donner aux ouvriers l’occasion de se rassembler et de
consacrer du temps dans la sobriété à des activités édifiantes.
Au début, comme Gapone l’a écrit par la suite, chaque réunion
dans la première salle de thé et de lecture « commençait et
finissait par des prières ». Lors de l’ouverture officielle
de l’Assemblée le 11 avril 1904, après qu’elle ait reçu ses
statuts, un service religieux fut célébré,
Dieu garde le tsar
fut chanté trois fois, et l’Assemblée envoya un télégramme au
ministre de l’Intérieur, « avec la requête respectueuse de
déposer aux pieds de sa majesté impériale le monarque adoré les
sentiments les plus obéissants d’ouvriers inspirés par leur amour
du trône et de la patrie. »
Martov :
« Aussi étrange que cela puisse
paraître, il faut noter que les organisations révolutionnaires de
Pétersbourg ont négligé la croissance et la transformation
progressive de l’organisation ouvrière légale fondée par le pope
Gapone, et qui était déjà passée, en automne 1904, de la forme
des « Fonds d’assistance de soutien mutuel » à des
espèces de clubs de travailleurs.
Lorsqu’à
la fin de décembre 1904 le groupe de Gapone est entré dans une
lutte ouverte contre les industriels à la suite d’un conflit aux
usines Poutilov, les social-démocrates ont été complètement
dépassés par les évènements.
Lorsqu’enfin
les social-démocrates influencés par Gapone sont allés vers les
ouvriers, on leur a tourné le dos. Leurs tracts ont été déchirés
par les grévistes. Un don de 500 roubles du comité social-démocrate
a même été « reçu avec réticence ».
LENINE
A PROPOS D'UNE PETITION
« Nous,
ouvriers, habitants de Pétersbourg, nous venons à Toi. Nous sommes
des esclaves misérables, humiliés ; nous sommes accablés sous
le despotisme et l'arbitraire. Notre patience étant à bout, nous
avons cessé le travail et prié nos maîtres de nous donner au moins
ce sans quoi la vie n'est qu'une torture. Mais cela nous a été
refusé ; selon les fabricants, cela n'est pas conforme à la
loi. Nous sommes ici des milliers et, comme tout le peuple russe,
nous sommes privés de tous droits humains. Tes fonctionnaires nous
ont réduits à l'esclavage. »La pétition énumère les
revendications suivantes : amnistie, libertés civiques, salaire
normal, remise progressive de la terre au peuple, convocation d'une
Assemblée constituante élue au suffrage universel et égal. Elle se
termine par ces mots : « Sire ! Ne refuse pas d'aider
Ton peuple ! Abats la muraille qui Te sépare de Ton peuple !
Ordonne que satisfaction soit donnée à nos requêtes, fais-en le
serment et Tu rendras la Russie heureuse ; sinon, nous sommes
prêts à mourir ici même. Nous n'avons que deux chemins : la
liberté et le bonheur ou la tombe. »
On
éprouve une impression étrange en lisant aujourd'hui
cette pétition d'ouvriers incultes et illettrés, conduits par
un prêtre patriarcal. On ne peut s'empêcher de tracer un parallèle
entre cette pétition naïve et les actuelles résolutions de paix
des social-pacifistes, c'est-à-dire de gens qui veulent être des
socialistes, mais ne sont en fait que des phraseurs bourgeois. Les
ouvriers peu conscients de la Russie d'avant la révolution ne
savaient pas que le tsar était le chef de la classe dominante,
plus précisément celle des grands propriétaires fonciers, déjà
attachés à la grande bourgeoisie par des milliers de liens et prêts
à défendre leur monopole, leurs privilèges et leurs profits par la
violence, quels que soient les moyens. De nos jours, les
social-pacifistes qui veulent passer pour des gens « hautement
cultivés » — sans plaisanter ! — ignorent qu'il est
aussi sot d'attendre une paix « démocratique » des
gouvernements bourgeois poursuivant une guerre impérialiste de
rapine qu'il était de croire que des pétitions pacifiques
pourraient inciter le tsar sanglant à accorder des réformes
démocratiques. Pourtant, il existe entre eux une grande différence :
c'est que les social-pacifistes d'aujourd'hui sont dans une grande
mesure des hypocrites qui cherchent, par des suggestions discrètes,
à détourner le peuple de la lutte révolutionnaire ; tandis
que les ouvriers incultes de la Russie d'avant la révolution ont
prouvé par leurs actes, leur droiture de gens éveillés pour la
première fois à la conscience politique. Et c'est précisément
dans cet éveil d'immenses masses populaires à la conscience
politique et à la lutte révolutionnaire que réside la portée
historique du 22 janvier 1905. « Il n'y a pas encore en Russie
de peuple révolutionnaire », écrivait deux jours avant
le « Dimanche sanglant » Monsieur Piotr Strouvé qui
était alors le leader des libéraux russes et qui publiait un organe
illégal, libre, édité à l'étranger. Tant paraissait absurde à
ce chef « hautement cultivé », présomptueux et
archistupide, des réformistes bourgeois, l'idée qu'un pays de
paysans illettrés pût enfanter un peuple révolutionnaire !
Tant les réformistes de l'époque étaient profondément convaincus
— tout comme le sont ceux de nos jours — de l'impossibilité
d'une véritable révolution ! Avant le 22 janvier (le
9 janvier ancien style) 1905, le parti révolutionnaire de
Russie groupait une poignée de gens ; les réformistes de
l'époque (tout comme ceux d'aujourd'hui) nous appelaient par
dérision une « secte ». Quelques centaines
d'organisateurs révolutionnaires, quelques milliers de membres
d'organisations locales, une demi-douzaine de feuilles
révolutionnaires paraissant tout au plus une fois par mois, publiées
pour la plupart à l'étranger et introduites clandestinement en
Russie au prix d'incroyables difficultés et de grands sacrifices,
voilà ce qu'étaient à la veille du 22 janvier 1905 les partis
révolutionnaires de Russie, et avant tout la social-démocratie
révolutionnaire. Cela donnait en apparence aux réformistes bornés
et prétentieux le droit d'affirmer qu'il n'y avait pas encore de
peuple révolutionnaire en Russie. Mais, en quelques mois, les choses
changèrent du tout au tout. Les centaines de social-démocrates
révolutionnaires furent « subitement » des milliers, et
ces milliers devinrent les chefs de deux à trois millions de
prolétaires.
Rapport
sur la révolution de 1905 par Lénine (9 janvier 1917)
NOTES
1Le
jeune Trotsky est encore plus fin : « La
société libérale crut longtemps que la personnalité de Gapone
recélait tout le mystère du 9 janvier. On l’opposait à la
social-démocratie comme un chef politique qui aurait eu le secret
de séduire les masses, tandis que les social-démocrates ne
formaient, disait-on, qu’une secte de doctrinaires. On oubliait
qu’il n’y aurait pas eu de 9 janvier si Gapone n’avait trouvé
sur son chemin plusieurs milliers d’ouvriers conscients qui
avaient passé par l’école socialiste ».
2Dans
un autre journal est ajoutée la précision suivante : « Le
député de Seine-Saint-Denis ne cache pas une des réalités
politiques du moment : une course s'est engagée entre sa
famille politique et « l'extrême droite afin de tirer une
majorité de gilets jaunes, mouvement illisible et inclassable
(contrairement au CCI qui l'insulte comme « jaune » et
« populiste » vf. JLR) du bon côté de la force.
François Ruffin est sur la même longueur d'onde. C'est pour cette
raison qu'il s'est lancé dans cette course folle, celle de
convaincre les bobos, les « éduqués des grandes villes »
de rejoindre « la lutte » afin de faire pencher la
balance du bon côté idéologiquement , et « arracher la
victoire » . Pour le fondateur du journal Fakir, « ce
n'est pas seulement le prix de l'essence mais le blocage du
quinquenat de Macron » qui se joue ».
3Connement
d'ailleurs, je donne mon nom et numéro de tél, en plus ils
m'avaient demandé de dire ce que j'allais déclarer, but de zèle
et Belzébuth ! Ne donnez jamais vos noms à ce genre de parti
et un faux téléphone. Mais je le donnerai sans problème aux flics
sur les Champs samedi, car ils l'ont déjà. Et je laisserai
fouiller mon sac à dos où les flics pourront trouver mon arme
secondaire, mon gilet jaune mais pas mon arme principale, ma gueule.
Je suis très obéissant au vœu de l'antifacsiste d'opérette
Castaner : «Nous
fouillerons les sacs pour éviter qu’il y ait des armes par
destination et que nos forces de l’ordre soient des victimes,
surtout que nous savons que l’ultra gauche et l’ultra droite,
comme ça avait été le cas la semaine dernière pour l’ultra
droite en particulier au début de la matinée, se mobilisent pour
venir une nouvelle fois casser».
4Guilluy
p.178). Le livre fourmille d'observations remarquables sur ce faux
internationalisme de la bourgeoisie et sur l'utilisation de mythes
en déclin que notre pauvre mouvement révolutionnaire maximaliste
avait dénoncé pendant tant d'années sans être entendu, et qui,
maintenant que les choses se clarifient brutalement, est impuissant
et tourne le dos à la réalité : « L'arme de
l'antifascisme étant de moins en moins efficace, la classe
dominante utilise désormais une technique d'enfumage plus subtile
pour se protéger : le « c'est plus compliqué que ça »
(p.114)
5La
plus lamentable secte qui a plagié le discours bourgeois et signé
sa perte est évidemment le CCI : « Par
son “apolitisme” affiché et ses appels à la “mobilisation
citoyenne”, largement relayés par les médias, ce
mouvement se situe non pas sur le terrain de la lutte de la classe
ouvrière mais sur celui sur de l’inter-classisme et de
l’idéologie petite-bourgeoise ».
6Proudhon
qui était contre la grève comme moyen de lutte sociale avait tort
en son temps, il n'aurait plus tort aujourd'hui !
7Ils
ont même l'insigne culot de faire croire qu'ils étaient sur les
Champs : « témoignages recuillis par des militants du
CCI présents sur les Champs Elysées ». Il n'y a plus un
quelconque militant du CCI à Paris depuis des années.
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