Faux: pour être pillée il ne lui faut pas de verre blindé |
« Macron
joue avec une boite d'allumettes à côté d'un bidon d'essence »
Un
journaliste
« Leur
pédagogie c'est nous parler comme à des enfants de cinq ans »
Un
gilet jaune
Merci
à tous les manifestants violents et pacifistes pour leur courage et
leur détermination. Honte à tous les médias qui les ont couverts
de boue toute la journée. Honte à tous ces journalistes qui ont
essayé de faire passer cette journée comme défigurée par l'
« ultra droite », nouveau concept inventé par le
gouvernement pour diaboliser une partie des manifestants pas du tout
manipulés par une extrême droite quasi inexistante. Pas de place
dans la lutte de classe pour les tonnes de mensonges des larbins
obligés de Macron.
Cette
chaîne a remplacé TF1 dans l'ignominie. C'est le principal
mégaphone de l'Etat. Pas étonnant qu'elle soit haïe par l'ensemble
des manifestants. Dès le début de la matinée BFM a claironné le
scénario gouvernemental, traduisant à la fois la trouille du
président des très riches mais misant sur un « chaos »
maximal en laissant libre cours à la casse (relative) pendant des
heures(dixit Serge July) : « On s'approche d'un scénario
clairement insurrectionnel ». Pauvres missionnaires d'Etat,
quel n'est pas leur dépit en voyant que – en terme d'image Macron
est perdant – les premiers gilets jaunes arrivés à Paris
délaissent la sourcière du Champ de Mars : « ils n'ont
pas voulu être parqué comme des moutons », « ils n'ont
pas intérêt à donner une image de violence » ; « le
gouvernement veut éviter toute violence » (mensonge : les
CRS ont violemment tabassé dans la nuit en province en particulier à
Calais). On apprit plus tard que la magouille pour parquer au Champ
de mars avait été négociée par le gouvernement avec une vulgaire
secte nommée « une paix sociale durable » (sic) dont le
piteux gourou fût interviewé devant un Champ de mars désert...
ahahaha !
En
compétition avec les autres « chaînes », qui ont eu
aussi la permission de filmer sans interruption toute la journée et
de ramener un max d'images de violences des présumés black blocs,
des ultra-gauche et des ultra-droite, sensés d'ailleurs se battre
ensemble, BFM va mettre en scène SON SUSPENSE, vu que la majorité
des parisiens sont devant leurs écrans. Haletant un des sous-fifres
commente : « désormais les champs leur appartiennent, ils
n'étaient qu'une dizaine, ils sont depuis des centaines ». On
déplore aussi : « Il n'y a pas assez de forces de l'ordre
alors que les gilets sont de plus en plus nombreux. Cette foule est
dangereuse car elle n'est pas encadrée par des professionnels et n'a
pas de service d'ordre » ; « leurs porte-parole
départementaux ne sont que des caisses de résonance pas des
organisateurs. (on voit les pancartes défiler : Macron dégage !
Macron voleur!)
Les
employés de BFM-Etat déplorent l'absence de programme de cette
manifestation, son hétérogénéité (répété sans cesse comme une
tare indélébile) pourtant le programme est clair aller jusque
devant le palais du dictateur Macron. On déplore le port par
certains de cagoules : « ce n'est certainement pas parce
qu'il fait froid ».
Les
hypothèses farfelues vont servir à meubler, ou plutôt à atténuer
les vérités que montrent les images, elles vont se succéder sans
interruption à la recherche systématique de l'ultra-droite. Pour
l'heure on peut délirer en suppositions par le journaliste accrédité
auprès de la police et représentant de celle-ci pour ce qui
concerne les questions de morale : « il y a la crainte de
l'infiltration d'une ultra-gauche politique ». BFM s'en
passerait bien, mais l'obligation de rester collé à l'évènement,
de toute façon répercuté par tous les autres médias et réseaux
sociaux (qui ont été toute la nuit caviardés et censurés par la
police), sert pour l'instant à la propagation d'une manif détournée
et sacrément «illégale » qui bafoue le piège inventé par
la bande à Macron. Comme en 68 les radios officielles favorisèrent
l'extension malgré elle jusqu'à ce qu'elles soient carrément
interdites d'émettre par le gouvernement. La mafia gouvernementale
n'a pas besoin d'avoir la rigidité gaulliste, il suffit de laisser
faire au mieux... la casse. Si l'émotion dominait chez les affidés
menteurs professionnels, la voix du maître exprime de plus en plus
un dépit qui ne se gêne pas pour porter systématiquement un
jugement négatif conforme aux « orientationsé données par le
maître. Les cameramen et les preneurs de son ont été brieffés et
sont systématiquement à la recherche de « casseurs » ou
autres catégories virtuelles de « violents ». Tiens
ceux-là marchent en chantant la Marseillaise, sans doute des
ultra-droites car, écoutez bien, on entend l'affreuse strophe
séditieuse : « aux armes citoyens » ! Climat
pré-insurrectionnel avait dit plus tôt, on s'en souvient un des
journalistes neutres de la station gouvernementale.
Mais
c'est sur Cnews qu'un autre nous joue la musique présidentielle :
« Certains vont décrédibiliser les manifestants avec leurs
cagoules préparées ». Les employés de Cnews sont aussi
interloqués que leurs collègues collabos de BFM, car, les braves
provinciaux n'affichent pas sur leurs pancartes des revendications
concernant le carburant. Un comble ! Un représentant du
groupe de Mélenchon vient à leur secours en tentant de leur expliquer : « le
pouvoir d'achat ne veut rien dire quand le loyer compte pour 40% dans
le budge » !
Revenons
à l'écran de BFM qui dispose (et surtout invente) d'une info
exceptionnelle – qui va abuser toute la France - « une
centaine d'ultra-droite ont infiltré le haut des Champs Elysées ».
On a beau scruter, même en changeant de chaînes, on voit surtout
nombre d'hommes âgés, certains avec le fanion tricolore, mais à la
démarche pépère et qui descendent les Champs de manière pacifique
et dispersée ; on n'arrêtait pas de nous dire que hélas les
manifestants n'étaient pas encadrés mais ils sont manipulés
désormais. Partout en France on doit savoir que l'ultra-droite mène
les opérations sur les Champs : « leur présence est
confirmée au devant des barrages », « ce qui était
d'ailleurs une inquiétude prévue par les services du renseignement
intérieuré.
« Il
y a aussi des casseurs », mais c'est une affirmation encore
virtuelle du flic du plateau. On varie les « analyses »
pour faire neutre : « jusque là le mouvement a bien
résisté à la récupération politique » mais « il
draîne une aggrégation de gens qui n'ont rien à voir, il est une
coagulation de mécontentements » ; « le mouvement
manque d'encadrement » .
Des
représentants du PS et du PCF sont régulièrement invités à se
joindre aux « analyses » des permanents de BFM. Brossat
du PCF qui, tout en rejetant toute violence « refuse de jeter
l'anathème sur ceux qui se mobilisent » (son parti bonux n'a
rien fait pour les aider pourtant, restant en retrait) mais il parle un tantinet contre l'antienne gouvernementale : « il ne faut pas
se servir systématiquement de l'argument de l'extrême droite pour
décrédibiliser la question du pouvoir d'achat alors que geler la
hausse des carburants est possible ». Il est gentil Brossat, ce
n'est pas lui qui aurait appelé à la prise du Palais d'Hiver.
Il
faut aller sur Cnews pour s'éloigner de la cuistrerie des gens de
BFM et leur mission servile de nous bombarder avec les raisons
d'Etat. Cnews ne trie pas les interviewés, et les réponses dont
fraîches et honnêtes : « On se fait gazer alors qu'on veut aller à
la Concorde, les casseurs sont une minorité. On était pacifiques
même avant les black blocs mais on va devenir comme eux si ça
continue » ; « arrêtez de cibler sur les casseurs,
les CRS ont commencé à nous matraquer » ; « ils
ont frappé des femmes et des enfants » ; « Macron
nous regarde de haut comme si on était des paysans ».
Cnews
sera rappelé à l'ordre un peu plus tard par l'Elysée avec cette
seule consigne : « c'est l'ultra-droite qui génère les
violences ».
BFM
« analyse » déjà en milieu de journée l'horrible
constat : « les éléments violents d'ultra-droite
s'accaparent et dénaturent le mouvement » : « ce
sont d'ailleurs 200 casseurs connus des services de police ».
Pourtant
nous les milliers de téléspectateurs parisiens, comme le reste de
la France jusqu'à la Réunion, on ne voit point ces deux cents
casseurs mais des personnes bigarées de tout âge, dont la plus
grande partie assiste aux grillages secoués puis refluent lorsque la
foule est bombardée de lacrymos ; on voit des gilets jaunes
jeunes au même comportement que ces centaines de jeunes que j'ai vu
se battre avec la police dans le Nord, pas du tout coordonnés ni fachos. La
seule preuve que dénichera un cameraman de BFM plus tard sera un
drapeau tricolore royaliste sur lequel le studio lui ordonnera de
zoomer plusieurs fois. Minable.
On
dépave désormais. On fabrique des barricades avec du matériel de
chantier (laissé là par hasard par Mme Hidalgo?). On y met le feu.
C'est beau, c'est génial:un autre Mai 68 pas réservé au quartier
des bobos mais au cœur du ghetto bourgeois ! Une image
fulgurante qui devrait même faire plaisir à Trump ! Du jamais
vu dans l'histoire de France, même les fachos en février 34 étaient
restés coincés place de la Concorde !
Qu'ils
ont bien eu raison ces « provinciaux cul-de-jatte » de
venir s'attaquer symboliquement à la plus bourgeoise des avenues du
monde ! Bon, on va pas s'emballer, si les médias font durer la
fixation, alors qu'il y a tant d'autres événements ailleurs (et que
le mouvement a eu l'intelligence de ne pas lancer toutes ses forces
dans une bataille sur Paris piégée d'avance), c'est qu'il a
anguille sous roche.
De
même que le cocker ministre de l'intérieur assure la protection des
manifestants en leur faisant cogner dessus par ses flics urbains, de
même les employés de BFM se mettent désormais à défendre les
gilets jaunes ou plutôt parler à leur place : « les
manifestants sont écoeurés c'est une grosse déception. Ils
prennent conscience que ce n'est pas pour ça qu'ils étaient venus à
Paris, ça gâche tout ». « Vous le voyez l'ultra-droite
est venue pour empêcher la manifestation pacifique qui est l'essence
des gilets jaunes ». Mais l'essence des gilets jaunes a-t-elle un sens pour un pouvoir insensé?
Nous on voit surtout des dizaines de cars de CRS et leurs barrières de trois mètres de haut qui barrent les Champs et qui gazent la foule qui se presse, avec ou sans ultra-droite, pour aller faire coucou au lâche qui n'ose pas montrer son nez sur le balcon de son palais ; c'est la foule qui secoue les barrières à CRS, et s'il y a des ultra-droites avec on s'en fout. Si le mouvement avait décidé – et il le décidera – d'envoyer du monde, alors des centaines de milliers et non pas cinq mille, enfonceront le maigre cordon de CRS et Gare. Macron t'es prévenu et pourtant il faut que tu en saches le moins désormais.
Nous on voit surtout des dizaines de cars de CRS et leurs barrières de trois mètres de haut qui barrent les Champs et qui gazent la foule qui se presse, avec ou sans ultra-droite, pour aller faire coucou au lâche qui n'ose pas montrer son nez sur le balcon de son palais ; c'est la foule qui secoue les barrières à CRS, et s'il y a des ultra-droites avec on s'en fout. Si le mouvement avait décidé – et il le décidera – d'envoyer du monde, alors des centaines de milliers et non pas cinq mille, enfonceront le maigre cordon de CRS et Gare. Macron t'es prévenu et pourtant il faut que tu en saches le moins désormais.
Pourtant
nous les idiots de téléspectateurs ont voit tout autre chose, une
majorité de manifestants qui rient, courent dans un sens ou un
autre, font selfie sur selfie. Dans les rues adjacentes on en voit des dizaines en couple,
avec les enfants, qui contournent et marchent, dans une illégalité
joyeuse, persistant à vouloir venir parler à Macron « pour
qu'il les écoute ».
BFM
radote en permamence sur le casseurs et l'ultra-droite mais on sent
aux réponses déjà entendues sur les autres chaînes moins
serviles, qu'il en faudrait peu pour que les manifestants ne plagient
un certain slogan de 68 qui pourra être bientôt « Nous sommes tous
des casseurs ».
DISTINGUER
LES BONS ENFANTS PLOUCS DE PROVINCE DE LA DANGEREUSE ULTRA-DROITE
Les
serviteurs de BFM s'angoissaient viviblement de l'absence de réaction
de leur maître. Castaner, qui n'a pas eu le temps de se raser ou pour faire croire qu'il a passé une nuit blanche, intervient une première fois en milieu de
journée pour amenuiser la menace du mouvement des gilets jaunes à
qui il octroit généreusement la liberté de manifester où il veut,
quoique ceux-ci aient décidé où ils voulaient en toute illégalité.
Le roi des riches envoie son cocker vers 19H30, mais chronométré
pour intervenir seulement après son tweet de salut aux soldats de
l'ordre bourgeois ; à son tour le commis ne se soucie nullement
des manifestants déjà tabassés et gazés et évoque un bled de
province pour faire mois parisianniste mais décrète : « On
constate un fort affaiblissement du mouvement, il n'y a que 8000
personnes à Paris et seulement 5000 sur les Champs Elysées. (…)
On peut se féliciter qu’on ait eu une
baisse du nombre de blessés (comme le Philippe a fait baisser le nombre de morts sur la route), mais il y a eu des incidents graves. Je
pense à Villefranche, où nos services sont en train de reprendre un
pont où des manifestants organisent des caillassages. Et évidemment,
il y a ce qu’on a pu constater à Paris ». (Des
CRS ont été canardés sur un pont à Dôle ». Effroi :
était-ce aussi un coup de l'ultra-droite ?
« Les
réseaux d’ultra-droite étaient très mobilisés, et sont
intervenus dès 10h30 à Paris », a ajouté l'air sinistre le ministre de
l’Intérieur ». Tout va très bien : « les
obstacles sont repoussés,les
forces de l'ordre ont dû "repousser les séditieux" qui
"ont répondu à l'appel notamment de Marine Le Pen et veulent
s'en prendre aux institutions comme ils veulent s'en prendre aux
parlementaires de la majorité".
BFM
rediffuse à satiété cette déclaration, la corrobore, l'analyse,
la ré-analyse et se demande comme la pauvre fille qui cornaque les
gilets à Etaples : « où en sont les troupes ? ».
En effet not'bon président avait raison de nous mettre en garde
contre un retour des années 1930, c'est un scénario qu'il partage
avec la rive gauche et Besancenot. Oui on l'a échappé belle, vous
imaginez si la mère Le Pen drapeau royaliste au vent, encadrée par
une garde rapprochée d'ultra-droite avait atterri place de la
Concorte, il ne lui restait que quelques dizaines de mètres pour
foncer au palais et faire tomber not'démocratie et la République...
des ultra-riches... Heureusement que not'gouvernement défend
mordicus le salarié Carlos Ghosn qui lui ne cache pas une chemise
brune sous son élégant veston.
Quant
au roquet Darmanin,
il a appelé bravement à distinguer
"profondément" les "honnêtes gens", des
"casseurs professionnels de la République"
qui ont infiltré ce mouvement citoyen. Et d'ajouter : "Ce ne
sont pas les 'gilets jaunes' qui ont manifesté, c'est la peste brune
(...) Ce
n'est pas parce que vous mettez un 'gilet jaune' que vous ne portez
pas une chemise brune en dessous". Ah ça c'est bien parlé!
Toujours
le supplice d'avoir à suivre et surveiller la propaganda sur BFM.
Comme ils savent que ces lèche-culs de journalistes ne peuvent
continuer en vase clos à baver de servilité, ils font appel aux
pourritures de la gauche bourgeoise comme Le Guen et François Kalfon
(« ces images discréditent le mouvement »), et aussi
régulièrement au petit Brossat du PCF qui vient leur servir la
soupe sous un air légèrement critique mais en simple perroquet de Darmanin : « attention il
ya deux manifestations, celle des citoyens pacifiques d'un côté et
de l'autre un pôle d'ultra-droite qui approche tous
ces braves gens, mais
il y a des gradations possibles".
Sur
Cnews c'est plus servile, après le rappel à l'ordre de l'Elysée; on ne sait plus quoi analyser, on est plus laconique : « ça va être compliqué au moment
des arrestations »
HONTE
AUX LACHES GILETS JAUNES
En
vérité la mère Le Pen (dixit : « je suis formellement
contre ces violences », comme ces bailleurs de fond du RN ayant
leurs vitrines sur les Champs) et ses divers colistiers Dupont-Durand
ont soutenu du bout de leurs fragiles lèvres parlementaires tout en
dénonçant la violence des « braves gens » avec les
lâches collabos du résidu PCF. Sur LFI, où les débats ne sont pas
débiles et obéissants comme sur BFM, on se fait aussi laconique :
« En effet il y a une violence condamnable, alors que la
majorité veut manifester dans le calme. Il y a indubitablement une
montée de la violence ». Si l'écologie est la nouvelle
religion des dominants, quand la classe ouvrière n'oppose que son
vilain « fin de mois » à la "fin du monde" des
moralisateurs bourgeois (qui affament le prolétariat), la
dénonciation de la violence (pas celle des CRS) est l'eau bénite.
Sauf que cette majorité de « braves gens » (comme dit le
bobo du PCF) a exercé une violence mille fois supérieure aux
bousculades mêlées contre les grilles de CRS en violant la légalité
de manifester où les puissants veulent nous parquer, généralement avec les sergents syndicaux et gauchistes, disons dans le tronçon subversif pour ma grand-mère: Bastille-République ou l'inverse. C'est très
violent, mais les sbires à Macron ont demandé aux journalistes
accrédités d'éviter le sujet le plus grave de la journée et
exemplaire pour ce qui va suivre. C'est grave les enfants : on
demande l'autorisation pour se révolter ! Vous ne le saviez
pas. Faute de quoi c'est 150.000 euros d'amende et 155 jours de
prison !
Un
lieu de blocage ça se déclare, ont dit les flics au début du
mouvement car ils ont déjà assez de boulot comme ça avec les
banlieues arabes (qui heureusement n'ont pas moufté avec les
« petits blancs ») ; et celle ou celui qui déclare
s'engage à rester auxiliaire de police dans la durée, ce qui
économise un emploi dans la gendarmerie ; la délation est
encouragée, remettre à la police les conducteurs un peu trop agités
ainsi que les migrants cachés dans les camions. Pas toujours très
conscients ni courageux les gilets jaunes en certains endroits
campagnards...
Pas
vraiment courageux les présumés porte-paroles en gilets jaune "choisis" (préselectionnés avant hors du champ de la caméra) qui ont dénoncé
au micro de BFM les violences alors qu'ils les avaient regardées
avec grand plaisir sur place, les jugeant inévitables (eh oui...)
puisqu'on bloquait leur possible réception (ou intronisation) au
grand palais élyséen. Excepté au début des fugaces interviews en
matinée où de jeunes manifestants cagoulés ou non avaient refusé
de s'associer aux questions lâches des journalistes, on n'entendit
plus dans la soirée qu'une dénonciation pleurnicharde et bc bg de
la violence par monsieur n'importe qui vêtu de gilet jaune; horrible violence bien entendue pilotée par l'obscure l'ultra-droite, nouvel
axe du mal pour Madame la Marquise et ses palefreniers mal rasés et
puants de servitude. Daech n'étant plus qu'un mauvais souvenir.
On
fît donner une des nunuches pétitionnaires du début. Jacline
parlait aussi bien que sœur Térésa : « ces personnes ne
veulent qu'être entendues ». La brave Jacline, plus soucieuse
désormais de sa notoriété comme l'enrepreneuse Priscilla veut croire que l'élu
minoritaire (et par défaut face à Adolfette Le Pen) n'a pas la
surdité des puissants alors qu'il s'en branle.
Comme
on approche des avancements de fin d'année, les larbins de BFM se
mirent à se prosterner devant le cocker de l'Elysée :
« Ce
qui frappe c'est ce ton ferme et calme du ministre de l'Intérieur ».
Sananès
qui sait si bien s'aplatir répéta la voix de son maître :
« il y a de plus en plus une récupération du front national »
(sa langue fourchait, ils s'appellent RN désormais = racoleurs
nationaux) ; et comme commis aux sondages certifiés il ajouta
cette remarque solide : « Le seul chiffre qui fait foi
c'est celui du minsitère de l'Intérieur ». C'est béton et bêta.
Toute
la soirée BFM informe sur la polémique entre Le Pen et Castaner, ce
qui évite de parler de la répression « au contact » à
Paris, de la qualité sociale voire régionale de la plupart des arrêtés, qui ne sont
certainement pas pour la plupart des marginaux comme le dit BFM,
aussi bien ce jour à Paris que hier en plusieurs lieux de province.
Ce qui exsude hélas c'est la lâcheté du mouvement qui se fout des
nombreux emprisonnés et se laisse guider par les amis de la police, et qui n'invoquent que la solidarité alimentaire et pinardière au barrage mais pas la
solidarité face aux nombreuses incarcérations douteuses.
Cnews
après la semonce de l'Elysée est rentré dans le rang de
l'explication univoque. C'est comme les séditieux de février 34,
qu'on se le dise. La République l'a échappé belle grâce à nos
courageux CRS et à la promptitude de Léon Castaner ! Un
pigiste de terrain – alors que les manifestants sont hors de portée
pour ouïr – explique que les gens sont déçus d'avoir été
noyautés et pris en otages. Une minorité a confisqué le message de
la majorité. Un scandale, pense mémé dans son canapé.
Le
petit Brossat du PCF revient à nouveau servir de brosse à reluire
pour relayer le discours macronien des journalistes, ce qui fait
plus... indépendant : « il faut dire que ceux qui suivent
Le Pen se sentent aussi victimes d'injustice sociale. La priorité du
jour c'est quand même la sécurité des manifestants ». Un
brave député macronien se fait le défenseur des bons enfants en
accord avec le petit Brossat (il craint peut-être pour sa résidence
principale) : « L'immense majorité des gens est
pacifique, il ne faudrait pas tous les discréditer ». Hélas
conclut le pontife de plateau : « de toute façon ça se
retourne contre eux ».
Une
question à Brossat pour vérifier qu'il n'est pas un sous-marin
blochevique : est-ce que ça vous désole les dégradations sur
la plus belle avenue du monde ?
- "quoi mais les dégradations du mobilier urbain c'est payé par le contribuable, faudra leur faire payer !"Brossat ne nous dit pas s'il faudra le faire payer à l'ultra-droite ou au contribuable. On entend des voix discordantes qui vont peut-être valoir un nouveau rappel à l'ordre à Cnews : « ...il faut dire qu'il y a des casseurs non politisés. Il restera des images de chaos, un président isolé, un président élu par défaut... ». Un autra fait l'éloge de la lâcheté de certains pépères gilets jaunes : « des gilets attendent de manifester en sécurité ». « difficile d'analyser une telle situation »
BFM
reste au front de la lèche au même moment : « On assiste
à un bras de fer entre Castaner et Le Pen ».
France
Info frôle la coupure d'antenne : « c'est vraiment pas
classique, dans l'ensemble personne ne s'en prend aux commerces ».
On voit des gilets jaunes qui filtrent la circulation avenue de
Wagram... « il y a des flottements parmi les CRS... les forces
de l'ordre attendent des renforts... il est difficile de contrôler
une telle foule qui s'éparpille dans les rues avoisinantes et
revient sur les Champs faire reculer les CRS... la lisibilité des
actions est impossible... que veulent-ils ?"
BFM
reste au-dessus du lot de la servilité gouvernementale et montre des « images effrayantes, effroyables », quand nous on se
marre de voir les grands feux, les barrages avec matériaux de
chantier qui flambent, les gens qui font sans cesse des selfies et qui se
marrent et font des V aux caméras. L'horreur absolue que va déplorer Madame la Marquise de
l'Elysée ? On en doute … de l'horreur BFM car on est horrifié
surtout par la faculté minable de ramper des employés de BFM.
Mélenchon
détonne au milieu des nombreux cuistres même lorsqu'il dit à peu
près n'importe quoi en ce moment : « Je ne crois plus au
parti d'avant-garde mais je crois que la conscience du peuple est
capable d'auto-organisation ».
Les
serviles de BFM disent aussi n'importe quoi en fin de soirée, ils
sont sans doute déjà bourrés : « il y a toujours des
affrontements et surtout de l'ultra-gauche », « est-ce
que les troupes de gilets jaunes restent mobilisées ? ». Où est passée l'ultra-droite bon dieu?
Voici
enfin le pire crétin stalinien recyclé invité sur le plateau de
Cnews qui, ayant beaucoup à se faire pardonner, a choisi le petit
pote des sinistres Courtois et Reynié, think tank néo-facho et
anticommunistes primaires, le petit prof de lycée Sylvain Boulouque,
dénommé « observateur (policier) de la gauche radicale" (à
l'écran apparaît la mention, le grade indubitable « historien
spécialiste des mouvements sociaux), le message est proprement
élyséen :
« On
a affaire à une manifestation d'extrême droite. Elle cherche à
détourner une partie de la révolte de la couche (sic) populaire. Il
y a deux manifestations très distinctes : on a une
manifestation claire et facile à identifier, et une manif clairement
d'extrême droite au début, et il faut faire très attention aux
images... ». Boulouque sera régulièrement convoqué toute la
soirée pour répéter son diagnostic d'historien « spécialiste
des mouvements sociaux » comme Macron est spécialiste du
fascisme dans les années 1930 et Mermet « spécialiste du
changement social » !
En
réalité, contrairement aux « analyses » et aux
supputations de tous ces pitres de l'infaux, il n'y a pas eu de
contradiction entre les représentants dits « pacifistes »,
venus moins nombreux à Paris justement pour ne pas épuiser le
mouvement ni en permettre la conclusion par l'Etat, et ceux qui ont
réagi comme autodéfense ouvrière, je serais tenté de dire
« laborieuse » comme M. le président en voyage
continental. On a voulu les parquer, ils ont outrepassé « la
loi bourgeoise », on a voulu qu'ils viennent simplement pleurer
derrière les grillages des CRS, ils ont poussé et jeté des pierres
aux soudars félicités comme de vulgaires palefreniers par le maître
et aussi méprisés par les beaux messieurs et les belles dames des
beaux quartiers, car ils sentent aussi la sueur comme les « classes
laborieuses ». Les termes classes laborieuses font de toute
manière très ringard, du Zola, et c'est juste car le mot anglais
labor signifie main d'oeuvre, or si le mouvement ouvrier mondial a
privilégié les termes classe ouvrière ou prolétariat c'est bien
parce qu'ils contiennent une dimension de... classe non servile ni
simple main d'oeuvre ! Mais merci tout de même à Macron de
reconnaître après des décennies de négation par les bobos
modernistes et ce con d'écologiste André Gorz, l'existence au moins
d'une classe « laborieuse » que ses amis journalistes
s'obstinent à ranger dans la vague « couche moyenne »,
quoique désormais découpée en couche basse et haute.
QUELLE
ISSUE AU MOUVEMENT CHAOTIQUE DES « CLASSES LABORIEUSES »
Une
partie de la soirée du dimanche soir a été menée sur un plan
sémantique entre journaleux et dépiteux : comment se fait-il
que Macron ait utilisé les termes de « classes laborieuses »,
n'est-ce pas ringard comme en d'autres temps : prolétariat,
classe ouvrière ? Oui rudes questions sur lesquelles j'ai
zappé. Ces termes sont non seulement hors d'usage mais sont un brin
méprisants, il me souvient que l'aristocratie et la bourgeoisie du
dix neuvième les utilisaient plus volontiers que classe ouvrière,
car la classe laborieuse est « au service de quelqu'un » !
Le terme est utilisé de façon péjorative par les premiers
sociologues et les curés, c'est l'ouvrier « laborieux »,
simple, qui travaille sans se plaindre, qui bosse dur "en se tenant à carreau" comme disait mon pauvre père.
Ce
qui m'a frappé dans certaines discussions, malheureusement entre
individus aux barrages puisqu'il n'y a pas d'AG mais plein de petits
clans et conclaves qui ne discutent que « actions »,
c'est le questionnement pour une exemplarité internationale. On
parlait du mouvement qui existe aussi en Belgique et qui est durement
réprimé. On a vu également sur une chaîne un gilet de Colmar qui
disait que des appels étaient lancé saux allemands et qui, même en
déplorant la violence : « est pour un changement de
société ».
Sur
LCI un interlocuteur s'indignait de la dramatisation du spectacle sur
les Champs Elysées alors que la plupart s'étaient étonnés initialement qu'il
n'y ait pas eu de razzias des vitrines, apparemment plusieurs gilets jaunes sermonnaient des possibles casseurs; au final il n'y en aura
eu que quelques unes de brisées sans doute par des provocateurs de
la police à la nuit tombée ou de la poignée de dits ultra-droite (en général très
infiltrés voire cornaqués par certains policiers mieux que
l'extrême gauche).
En
résumé, malgré une désinformation permanente, à chaque minute de
tous les médias, malgré les tonnes de haine et d'insultes qui
déferlent sur les réseaux sociaux contre cette "pute de Macron", malgré ou plutôt grâce à ce
refus (momentané) d'organiser et de coordonner, par peur de la
récupération, le mouvement s'il devait lanterner dans le même type
d'actions circulaires se dissoudrait peu à peu. Ne l'enterrons pas
trop vite. Je dois avouer qu'il a à chaque fois dépassé mes
propres présomptions ou prédictions ; je pensais qu'il allait
se dissoudre dans une visite à Paris dispersée, mais au contraire,
confonté aux pires dénigrements il avance d'un même mouvement,
pacifique et violent, réfractaire à toute interprétation abusive,
rétif aux explications marxistes traditionnelles ; traité
d'anarchiste par le pouvoir il n'a eu pourtant aucun soutien des
anars ni des gauchistes qui sont restés chez eux, ni de nos
intraitables marxistes maximalistes pour qui la grève est le nec
plus ultra de la révolution ce qu'elle n'a jamais été et ne sera
jamais par elle-même. La principale faiblesse du mouvement est à
mon avis l'incapacité des résidus de minorités révolutionnaires,
congelés ? Gagas ? Hors réalité comme Macron ? ET pourtant il faut et il faudra des organismes politiques, des gens qui
réfléchissent pour contribuer, pas diriger, aider au développement
de la conscience « laborieuse » de classe, faute de quoi
il restera mou puis se dissoudra.
Le
problème est que ce mouvement ne comprend pas l'utilité de débattre
parce qu'il craint le retour des discoureurs comme lors des nuits
debout et patin et couffin. Surtout parce qu'il n'est pas question de
débattre abstraitement en l'air ou sur une meilleure société
envisageable, ou de se mettre à genoux devant les grands prêtres
sauveurs de la planète polluée, par rapport à l'urgence,
l'urgence par rapport à des besoins vitaux. Les intellos bien
nourris de Paris et des soit disants groupes révolutionnaires muets
(honte à eux aussi!) ne savent pas ce que c'est boucler
difficilement la fin du mois, aller faire la queue aux restos du
cœur, rendre des produits à la queue du supermarché parce qu'il
n'y avait pas le compte dans le porte-monnaie, donner un paquet de Chips le midi au gosse parce qu'on peut pas lui payer la cantine,
vivre dans l'angoisse du flic qui va verbaliser la voiture avec un
contrôle technique périmé, courber l'échine en CDD face à un
patron persécuteur, subir les avances du patron pervers pour la
jeune employée solitaire que jamais les bourgeoises féministes ne
viendront épauler.
VERS
UN HAUT CONSEIL POUR LE CLIMAT... SOCIAL
Ils
ont défilé tous les mannequins de la république du porte à porte
pour radoter que ce qui se passe est « la faute aux autres »
depuis 30 ans et continuer à étaler leur mépris, comme le petit
Darmanin qui a souligné la "contradiction" entre les
demandes des "gilets jaunes" qui veulent moins d'impôts et
plus de services publics. La « contradiction » c'est que
Darmanin n'est qu'un pickpoket des dominants qui vient, comme un
Thorez à la Libération, nous dire qu'il faut se priver plus encore
« pour retaper le pays » ou « réparer les poches
percées » du capitalisme.
A
Bruxelles pour le Conseil européen extraordinaire qui entérinait le
Brexit, Emmanuel Macron n'a pas daigné répondre directement aux
"gilets jaunes" des « classes laborieuses » et,
coquinou, n'a rien dévoilé des annonces qu'il doit faire mardi à
l'occasion de la présentation de programmation pluriannuelle de
l'énergie (PPE) ; avec le PPLTE – plan pour la transition
écologique – on a du mal à s'y retrouver. Mais le psychopathe
président a souligné sa volonté de dialogue, estimant qu'il "n'y
a pas de projet de société et il n'y a pas de projet politique - au
niveau national et européen - si nous n'apportons pas une réponse
claire à nos classes moyennes et à nos classes laborieuses". A
la Saint Glinglin évidemment les réponses. Enfin c'est vraiment se foutre de « la
classe laborieuse » que de continuer à flamber sur la morale
écologique, cache-sexe de l'attaque capitaliste, comme s'il fallait
que le prolétariat se prive de bouffer pendant que ces messieurs
détruisent au chlore, au napalm et aux gaz asphyxiants non en soi la
terre mais tant d'humains dans les zones de leurs conflits
inter-impérialistes, financiers et généraux peu soucieux de « transition énergétique »
mais surtout de transition d'armes létales qui vont « polluer »
et estropier pour des décennies les populations victimes.
POURQUOI
MACRON MENE A LA CATASTROPHE ?
Peu
importe l'avenir immédiat du mouvement des gilets jaunes mais il a
posé la question de fond de la confrontation des classes :
« Les
élites parlent de fin du monde, quand nous, on parle de fin du
mois »
Peu
de choses ont filtré sur les secrets du dieu des godillots LREM.
Paraît qu'il va "donner le cap sur la transition écologique"
– cette farce et attrape pour bobos et troskos - devant les membres
d'un Conseil national de la transition écologique (CNTE), composé
des pourritures d'élus, de collabos syndicaux, d'ONG clientélistes
et d'associations ad hoc, dans l'objectif de la rendre "acceptable",
a expliqué l'Élysée à l'AFP (ahahaha). Selon le JDD, Emmanuel
Macron annoncera la création du HCPLC (voir l'intertitre ci
-dessus)composé
d'experts. On espère qu'il y aura des experts en changement social
et en perturbation politique, les Boulouque, Mermet et peut-être
Filiu et qu'ils tiendront conclave aussi lontemps que cela les fera
jouir. Le problème est que, avec les gilets jaunes, on ne peut pas
refaire le coup de la grève débile et sans fin à la SNCF qui a
découragé les cheminots qui n'ont même pas été foutus de virer à
coups de pied au cul leurs syndicats traîtres comme le flutiste de
la fable. On ne va pas les faire lanterner. A questions immédiates
réponses immédiates sinon c'est toute l'économie capitaliste qui
va être bloquée avec un appel à l'aide de la « classe
laborieuse » des autres pays !
Jupiter
n'a pas voulu négocier depuis le début donc il n'y a aucune raison
qu'il négocie à présent ni que le mouvement, à part quelques faux
derches qui se feront jeter, ne veuillent négocier en attendant les
palabres sans fin des caïds de l'élite. On ne cesse de répéter
que l'on se fout de la morale écologique gouvernementale qui
signifie paupériasation accrue de la classe ouvrière qu'on
l'appelle moyenne ou laborieuse. L'écologie on ne pourra en parler
sérieusement que lorsqu'on aura mis fin au capitalisme et à ses
guerres ultra polluantes.
Je
le répète, cela va être violent. C'est inévitable et nécessaire.
« La
révolution a donc des avancées extrêmement inégales dans
l'intelligentsia et la classe ouvrière ; elle est extrêmement
virulente dans son exigence égalitaire et libertaire, qui condamne
toute autorité non déléguée et non révocable, dans son besoin
communiste profond de surmonter la division du travail manuel et
intellectuel, de créer un fonds commun d'exploitation des richesses
de la vie. Que le mouvement ait un avenir ou non, il n'en restera pas
moins que pour la première fois dans une société occidentale
évoluée le communisme originel, surgissant débarbouillé de tout
stalinisme, marxisme-léninisme et bolchevisme, est devenu une utopie
concrète, vécue par des milliers de jeunes étudiants,
travailleurs, lycéens et aussi, par des vieux éblouis, dans les
foyers les plus combatifs de la révolution sans visage ».
Edgar
Morin (1968)
eh
oui il y a un peu de ça, mais c'est plus grave et plus sérieux
qu'en 68
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