"La suppression de la propriété privée... suppose, enfin, un processus universel d’appropriation qui repose nécessairement sur l’union universelle du prolétariat : elle suppose « une union obligatoirement universelle à son tour, de par le caractère du prolétariat lui-même » et une « révolution qui (...) développera le caractère universel du prolétariat ».
Marx (L'idéologie allemande)

«Devant le déchaînement du mal, les hommes, ne sachant que devenir,
cessèrent de respecter la loi divine ou humaine. »

Thucydide

dimanche 25 novembre 2018

Honte à Macron et honte aux lâches gilets jaunes



Faux: pour être pillée il ne lui faut pas de verre blindé
« Macron joue avec une boite d'allumettes à côté d'un bidon d'essence »
Un journaliste
« Leur pédagogie c'est nous parler comme à des enfants de cinq ans »
Un gilet jaune

Merci à tous les manifestants violents et pacifistes pour leur courage et leur détermination. Honte à tous les médias qui les ont couverts de boue toute la journée. Honte à tous ces journalistes qui ont essayé de faire passer cette journée comme défigurée par l' « ultra droite », nouveau concept inventé par le gouvernement pour diaboliser une partie des manifestants pas du tout manipulés par une extrême droite quasi inexistante. Pas de place dans la lutte de classe pour les tonnes de mensonges des larbins obligés de Macron.

HONTE A BFM 

Cette chaîne a remplacé TF1 dans l'ignominie. C'est le principal mégaphone de l'Etat. Pas étonnant qu'elle soit haïe par l'ensemble des manifestants. Dès le début de la matinée BFM a claironné le scénario gouvernemental, traduisant à la fois la trouille du président des très riches mais misant sur un « chaos » maximal en laissant libre cours à la casse (relative) pendant des heures(dixit Serge July) : « On s'approche d'un scénario clairement insurrectionnel ». Pauvres missionnaires d'Etat, quel n'est pas leur dépit en voyant que – en terme d'image Macron est perdant – les premiers gilets jaunes arrivés à Paris délaissent la sourcière du Champ de Mars : « ils n'ont pas voulu être parqué comme des moutons », « ils n'ont pas intérêt à donner une image de violence » ; « le gouvernement veut éviter toute violence » (mensonge : les CRS ont violemment tabassé dans la nuit en province en particulier à Calais). On apprit plus tard que la magouille pour parquer au Champ de mars avait été négociée par le gouvernement avec une vulgaire secte nommée « une paix sociale durable » (sic) dont le piteux gourou fût interviewé devant un Champ de mars désert... ahahaha !

En compétition avec les autres « chaînes », qui ont eu aussi la permission de filmer sans interruption toute la journée et de ramener un max d'images de violences des présumés black blocs, des ultra-gauche et des ultra-droite, sensés d'ailleurs se battre ensemble, BFM va mettre en scène SON SUSPENSE, vu que la majorité des parisiens sont devant leurs écrans. Haletant un des sous-fifres commente : « désormais les champs leur appartiennent, ils n'étaient qu'une dizaine, ils sont depuis des centaines ». On déplore aussi : « Il n'y a pas assez de forces de l'ordre alors que les gilets sont de plus en plus nombreux. Cette foule est dangereuse car elle n'est pas encadrée par des professionnels et n'a pas de service d'ordre » ; « leurs porte-parole départementaux ne sont que des caisses de résonance pas des organisateurs. (on voit les pancartes défiler : Macron dégage ! Macron voleur!)
Les employés de BFM-Etat déplorent l'absence de programme de cette manifestation, son hétérogénéité (répété sans cesse comme une tare indélébile) pourtant le programme est clair aller jusque devant le palais du dictateur Macron. On déplore le port par certains de cagoules : « ce n'est certainement pas parce qu'il fait froid ».
Les hypothèses farfelues vont servir à meubler, ou plutôt à atténuer les vérités que montrent les images, elles vont se succéder sans interruption à la recherche systématique de l'ultra-droite. Pour l'heure on peut délirer en suppositions par le journaliste accrédité auprès de la police et représentant de celle-ci pour ce qui concerne les questions de morale : « il y a la crainte de l'infiltration d'une ultra-gauche politique ». BFM s'en passerait bien, mais l'obligation de rester collé à l'évènement, de toute façon répercuté par tous les autres médias et réseaux sociaux (qui ont été toute la nuit caviardés et censurés par la police), sert pour l'instant à la propagation d'une manif détournée et sacrément «illégale » qui bafoue le piège inventé par la bande à Macron. Comme en 68 les radios officielles favorisèrent l'extension malgré elle jusqu'à ce qu'elles soient carrément interdites d'émettre par le gouvernement. La mafia gouvernementale n'a pas besoin d'avoir la rigidité gaulliste, il suffit de laisser faire au mieux... la casse. Si l'émotion dominait chez les affidés menteurs professionnels, la voix du maître exprime de plus en plus un dépit qui ne se gêne pas pour porter systématiquement un jugement négatif conforme aux « orientationsé données par le maître. Les cameramen et les preneurs de son ont été brieffés et sont systématiquement à la recherche de « casseurs » ou autres catégories virtuelles de « violents ». Tiens ceux-là marchent en chantant la Marseillaise, sans doute des ultra-droites car, écoutez bien, on entend l'affreuse strophe séditieuse : « aux armes citoyens » ! Climat pré-insurrectionnel avait dit plus tôt, on s'en souvient un des journalistes neutres de la station gouvernementale.
Mais c'est sur Cnews qu'un autre nous joue la musique présidentielle : « Certains vont décrédibiliser les manifestants avec leurs cagoules préparées ». Les employés de Cnews sont aussi interloqués que leurs collègues collabos de BFM, car, les braves provinciaux n'affichent pas sur leurs pancartes des revendications concernant le carburant. Un comble ! Un représentant du groupe de Mélenchon vient à leur secours en tentant de leur expliquer : « le pouvoir d'achat ne veut rien dire quand le loyer compte pour 40% dans le budge » !

Revenons à l'écran de BFM qui dispose (et surtout invente) d'une info exceptionnelle – qui va abuser toute la France - « une centaine d'ultra-droite ont infiltré le haut des Champs Elysées ». On a beau scruter, même en changeant de chaînes, on voit surtout nombre d'hommes âgés, certains avec le fanion tricolore, mais à la démarche pépère et qui descendent les Champs de manière pacifique et dispersée ; on n'arrêtait pas de nous dire que hélas les manifestants n'étaient pas encadrés mais ils sont manipulés désormais. Partout en France on doit savoir que l'ultra-droite mène les opérations sur les Champs : « leur présence est confirmée au devant des barrages », « ce qui était d'ailleurs une inquiétude prévue par les services du renseignement intérieuré.
« Il y a aussi des casseurs », mais c'est une affirmation encore virtuelle du flic du plateau. On varie les « analyses » pour faire neutre : « jusque là le mouvement a bien résisté à la récupération politique » mais « il draîne une aggrégation de gens qui n'ont rien à voir, il est une coagulation de mécontentements » ; « le mouvement manque d'encadrement » .
Des représentants du PS et du PCF sont régulièrement invités à se joindre aux « analyses » des permanents de BFM. Brossat du PCF qui, tout en rejetant toute violence « refuse de jeter l'anathème sur ceux qui se mobilisent » (son parti bonux n'a rien fait pour les aider pourtant, restant en retrait) mais il parle un tantinet contre l'antienne gouvernementale : « il ne faut pas se servir systématiquement de l'argument de l'extrême droite pour décrédibiliser la question du pouvoir d'achat alors que geler la hausse des carburants est possible ». Il est gentil Brossat, ce n'est pas lui qui aurait appelé à la prise du Palais d'Hiver.

Il faut aller sur Cnews pour s'éloigner de la cuistrerie des gens de BFM et leur mission servile de nous bombarder avec les raisons d'Etat. Cnews ne trie pas les interviewés, et les réponses dont fraîches et honnêtes : « On se fait gazer alors qu'on veut aller à la Concorde, les casseurs sont une minorité. On était pacifiques même avant les black blocs mais on va devenir comme eux si ça continue » ; « arrêtez de cibler sur les casseurs, les CRS ont commencé à nous matraquer » ; « ils ont frappé des femmes et des enfants » ; « Macron nous regarde de haut comme si on était des paysans ».
Cnews sera rappelé à l'ordre un peu plus tard par l'Elysée avec cette seule consigne : « c'est l'ultra-droite qui génère les violences ».
BFM « analyse » déjà en milieu de journée l'horrible constat : « les éléments violents d'ultra-droite s'accaparent et dénaturent le mouvement » : « ce sont d'ailleurs 200 casseurs connus des services de police ».
Pourtant nous les milliers de téléspectateurs parisiens, comme le reste de la France jusqu'à la Réunion, on ne voit point ces deux cents casseurs mais des personnes bigarées de tout âge, dont la plus grande partie assiste aux grillages secoués puis refluent lorsque la foule est bombardée de lacrymos ; on voit des gilets jaunes jeunes au même comportement que ces centaines de jeunes que j'ai vu se battre avec la police dans le Nord, pas du tout coordonnés ni fachos. La seule preuve que dénichera un cameraman de BFM plus tard sera un drapeau tricolore royaliste sur lequel le studio lui ordonnera de zoomer plusieurs fois. Minable.

On dépave désormais. On fabrique des barricades avec du matériel de chantier (laissé là par hasard par Mme Hidalgo?). On y met le feu. C'est beau, c'est génial:un autre Mai 68 pas réservé au quartier des bobos mais au cœur du ghetto bourgeois ! Une image fulgurante qui devrait même faire plaisir à Trump ! Du jamais vu dans l'histoire de France, même les fachos en février 34 étaient restés coincés place de la Concorde !
Qu'ils ont bien eu raison ces « provinciaux cul-de-jatte » de venir s'attaquer symboliquement à la plus bourgeoise des avenues du monde ! Bon, on va pas s'emballer, si les médias font durer la fixation, alors qu'il y a tant d'autres événements ailleurs (et que le mouvement a eu l'intelligence de ne pas lancer toutes ses forces dans une bataille sur Paris piégée d'avance), c'est qu'il a anguille sous roche.
De même que le cocker ministre de l'intérieur assure la protection des manifestants en leur faisant cogner dessus par ses flics urbains, de même les employés de BFM se mettent désormais à défendre les gilets jaunes ou plutôt parler à leur place : « les manifestants sont écoeurés c'est une grosse déception. Ils prennent conscience que ce n'est pas pour ça qu'ils étaient venus à Paris, ça gâche tout ». « Vous le voyez l'ultra-droite est venue pour empêcher la manifestation pacifique qui est l'essence des gilets jaunes ». Mais l'essence des gilets jaunes a-t-elle un sens pour un pouvoir insensé?

Nous on voit surtout des dizaines de cars de CRS et leurs barrières de trois mètres de haut qui barrent les Champs et qui gazent la foule qui se presse, avec ou sans ultra-droite, pour aller faire coucou au lâche qui n'ose pas montrer son nez sur le balcon de son palais ; c'est la foule qui secoue les barrières à CRS, et s'il y a des ultra-droites avec on s'en fout. Si le mouvement avait décidé – et il le décidera – d'envoyer du monde, alors des centaines de milliers et non pas cinq mille, enfonceront le maigre cordon de CRS et Gare. Macron t'es prévenu et pourtant il faut que tu en saches le moins désormais.

Pourtant nous les idiots de téléspectateurs ont voit tout autre chose, une majorité de manifestants qui rient, courent dans un sens ou un autre, font selfie sur selfie. Dans les rues adjacentes on en voit des dizaines en couple, avec les enfants, qui contournent et marchent, dans une illégalité joyeuse, persistant à vouloir venir parler à Macron « pour qu'il les écoute ».
BFM radote en permamence sur le casseurs et l'ultra-droite mais on sent aux réponses déjà entendues sur les autres chaînes moins serviles, qu'il en faudrait peu pour que les manifestants ne plagient un certain slogan de 68 qui pourra être bientôt « Nous sommes tous des casseurs ».


DISTINGUER LES BONS ENFANTS PLOUCS DE PROVINCE DE LA DANGEREUSE ULTRA-DROITE

Les serviteurs de BFM s'angoissaient viviblement de l'absence de réaction de leur maître. Castaner, qui n'a pas eu le temps de se raser ou pour faire croire qu'il a passé une nuit blanche,  intervient une première fois en milieu de journée pour amenuiser la menace du mouvement des gilets jaunes à qui il octroit généreusement la liberté de manifester où il veut, quoique ceux-ci aient décidé où ils voulaient en toute illégalité. Le roi des riches envoie son cocker vers 19H30, mais chronométré pour intervenir seulement après son tweet de salut aux soldats de l'ordre bourgeois ; à son tour le commis ne se soucie nullement des manifestants déjà tabassés et gazés et évoque un bled de province pour faire mois parisianniste mais décrète : « On constate un fort affaiblissement du mouvement, il n'y a que 8000 personnes à Paris et seulement 5000 sur les Champs Elysées. (…) On peut se féliciter qu’on ait eu une baisse du nombre de blessés (comme le Philippe a fait baisser le nombre de morts sur la route), mais il y a eu des incidents graves. Je pense à Villefranche, où nos services sont en train de reprendre un pont où des manifestants organisent des caillassages. Et évidemment, il y a ce qu’on a pu constater à Paris ». (Des CRS ont été canardés sur un pont à Dôle ». Effroi : était-ce aussi un coup de l'ultra-droite ?
« Les réseaux d’ultra-droite étaient très mobilisés, et sont intervenus dès 10h30 à Paris », a ajouté l'air sinistre le ministre de l’Intérieur ». Tout va très bien : « les obstacles sont repoussés,les forces de l'ordre ont dû "repousser les séditieux" qui "ont répondu à l'appel notamment de Marine Le Pen et veulent s'en prendre aux institutions comme ils veulent s'en prendre aux parlementaires de la majorité".

BFM rediffuse à satiété cette déclaration, la corrobore, l'analyse, la ré-analyse et se demande comme la pauvre fille qui cornaque les gilets à Etaples : « où en sont les troupes ? ». En effet not'bon président avait raison de nous mettre en garde contre un retour des années 1930, c'est un scénario qu'il partage avec la rive gauche et Besancenot. Oui on l'a échappé belle, vous imaginez si la mère Le Pen drapeau royaliste au vent, encadrée par une garde rapprochée d'ultra-droite avait atterri place de la Concorte, il ne lui restait que quelques dizaines de mètres pour foncer au palais et faire tomber not'démocratie et la République... des ultra-riches... Heureusement que not'gouvernement défend mordicus le salarié Carlos Ghosn qui lui ne cache pas une chemise brune sous son élégant veston.
Quant au roquet Darmanin, il a appelé bravement à distinguer "profondément" les "honnêtes gens", des "casseurs professionnels de la République" qui ont infiltré ce mouvement citoyen. Et d'ajouter : "Ce ne sont pas les 'gilets jaunes' qui ont manifesté, c'est la peste brune (...) Ce n'est pas parce que vous mettez un 'gilet jaune' que vous ne portez pas une chemise brune en dessous". Ah ça c'est bien parlé!

Toujours le supplice d'avoir à suivre et surveiller la propaganda sur BFM. Comme ils savent que ces lèche-culs de journalistes ne peuvent continuer en vase clos à baver de servilité, ils font appel aux pourritures de la gauche bourgeoise comme Le Guen et François Kalfon (« ces images discréditent le mouvement »), et aussi régulièrement au petit Brossat du PCF qui vient leur servir la soupe sous un air légèrement critique mais en simple perroquet de Darmanin : « attention il ya deux manifestations, celle des citoyens pacifiques d'un côté et de l'autre un pôle d'ultra-droite qui approche tous ces braves gens, mais il y a des gradations possibles".

Sur Cnews c'est plus servile, après le rappel à l'ordre de l'Elysée; on ne sait plus quoi analyser, on est plus laconique : « ça va être compliqué au moment des arrestations »


HONTE AUX LACHES GILETS JAUNES

En vérité la mère Le Pen (dixit : « je suis formellement contre ces violences », comme ces bailleurs de fond du RN ayant leurs vitrines sur les Champs) et ses divers colistiers Dupont-Durand ont soutenu du bout de leurs fragiles lèvres parlementaires tout en dénonçant la violence des « braves gens » avec les lâches collabos du résidu PCF. Sur LFI, où les débats ne sont pas débiles et obéissants comme sur BFM, on se fait aussi laconique : « En effet il y a une violence condamnable, alors que la majorité veut manifester dans le calme. Il y a indubitablement une montée de la violence ». Si l'écologie est la nouvelle religion des dominants, quand la classe ouvrière n'oppose que son vilain « fin de mois » à la "fin du monde" des moralisateurs bourgeois (qui affament le prolétariat), la dénonciation de la violence (pas celle des CRS) est l'eau bénite. Sauf que cette majorité de « braves gens » (comme dit le bobo du PCF) a exercé une violence mille fois supérieure aux bousculades mêlées contre les grilles de CRS en violant la légalité de manifester où les puissants veulent nous parquer, généralement avec les sergents syndicaux et gauchistes, disons dans le tronçon subversif pour ma grand-mère: Bastille-République ou l'inverse. C'est très violent, mais les sbires à Macron ont demandé aux journalistes accrédités d'éviter le sujet le plus grave de la journée et exemplaire pour ce qui va suivre. C'est grave les enfants : on demande l'autorisation pour se révolter ! Vous ne le saviez pas. Faute de quoi c'est 150.000 euros d'amende et 155 jours de prison !
Un lieu de blocage ça se déclare, ont dit les flics au début du mouvement car ils ont déjà assez de boulot comme ça avec les banlieues arabes (qui heureusement n'ont pas moufté avec les « petits blancs ») ; et celle ou celui qui déclare s'engage à rester auxiliaire de police dans la durée, ce qui économise un emploi dans la gendarmerie ; la délation est encouragée, remettre à la police les conducteurs un peu trop agités ainsi que les migrants cachés dans les camions. Pas toujours très conscients ni courageux les gilets jaunes en certains endroits campagnards...

Pas vraiment courageux les présumés porte-paroles en gilets jaune "choisis" (préselectionnés avant hors du champ de la caméra) qui ont dénoncé au micro de BFM les violences alors qu'ils les avaient regardées avec grand plaisir sur place, les jugeant inévitables (eh oui...) puisqu'on bloquait leur possible réception (ou intronisation) au grand palais élyséen. Excepté au début des fugaces interviews en matinée où de jeunes manifestants cagoulés ou non avaient refusé de s'associer aux questions lâches des journalistes, on n'entendit plus dans la soirée qu'une dénonciation pleurnicharde et bc bg de la violence par monsieur n'importe qui vêtu de gilet jaune; horrible violence bien entendue pilotée par l'obscure l'ultra-droite, nouvel axe du mal pour Madame la Marquise et ses palefreniers mal rasés et puants de servitude. Daech n'étant plus qu'un mauvais souvenir.

On fît donner une des nunuches pétitionnaires du début. Jacline parlait aussi bien que sœur Térésa : « ces personnes ne veulent qu'être entendues ». La brave Jacline, plus soucieuse désormais de sa notoriété comme l'enrepreneuse Priscilla veut croire que l'élu minoritaire (et par défaut face à Adolfette Le Pen) n'a pas la surdité des puissants alors qu'il s'en branle.
Comme on approche des avancements de fin d'année, les larbins de BFM se mirent à se prosterner devant le cocker de l'Elysée :
« Ce qui frappe c'est ce ton ferme et calme du ministre de l'Intérieur ».
Sananès qui sait si bien s'aplatir répéta la voix de son maître : « il y a de plus en plus une récupération du front national » (sa langue fourchait, ils s'appellent RN désormais = racoleurs nationaux) ; et comme commis aux sondages certifiés il ajouta cette remarque solide : « Le seul chiffre qui fait foi c'est celui du minsitère de l'Intérieur ». C'est béton et bêta.
Toute la soirée BFM informe sur la polémique entre Le Pen et Castaner, ce qui évite de parler de la répression « au contact » à Paris, de la qualité sociale voire régionale de la plupart des arrêtés, qui ne sont certainement pas pour la plupart des marginaux comme le dit BFM, aussi bien ce jour à Paris que hier en plusieurs lieux de province. Ce qui exsude hélas c'est la lâcheté du mouvement qui se fout des nombreux emprisonnés et se laisse guider par les amis de la police, et qui n'invoquent que la solidarité alimentaire et pinardière au barrage mais pas la solidarité face aux  nombreuses incarcérations douteuses.

Cnews après la semonce de l'Elysée est rentré dans le rang de l'explication univoque. C'est comme les séditieux de février 34, qu'on se le dise. La République l'a échappé belle grâce à nos courageux CRS et à la promptitude de Léon Castaner ! Un pigiste de terrain – alors que les manifestants sont hors de portée pour ouïr – explique que les gens sont déçus d'avoir été noyautés et pris en otages. Une minorité a confisqué le message de la majorité. Un scandale, pense mémé dans son canapé.

Le petit Brossat du PCF revient à nouveau servir de brosse à reluire pour relayer le discours macronien des journalistes, ce qui fait plus... indépendant : « il faut dire que ceux qui suivent Le Pen se sentent aussi victimes d'injustice sociale. La priorité du jour c'est quand même la sécurité des manifestants ». Un brave député macronien se fait le défenseur des bons enfants en accord avec le petit Brossat (il craint peut-être pour sa résidence principale) : « L'immense majorité des gens est pacifique, il ne faudrait pas tous les discréditer ». Hélas conclut le pontife de plateau : « de toute façon ça se retourne contre eux ».
Une question à Brossat pour vérifier qu'il n'est pas un sous-marin blochevique : est-ce que ça vous désole les dégradations sur la plus belle avenue du monde ?
  • "quoi mais les dégradations du mobilier urbain c'est payé par le contribuable, faudra leur faire payer !"
    Brossat ne nous dit pas s'il faudra le faire payer à l'ultra-droite ou au contribuable. On entend des voix discordantes qui vont peut-être valoir un nouveau rappel à l'ordre à Cnews :  « ...il faut dire qu'il y a des casseurs non politisés. Il restera des images de chaos, un président isolé, un président élu par défaut... ». Un autra fait l'éloge de la lâcheté de certains pépères gilets jaunes : « des gilets attendent de manifester en sécurité ». « difficile d'analyser une telle situation »
BFM reste au front de la lèche au même moment : « On assiste à un bras de fer entre Castaner et Le Pen ».
France Info frôle la coupure d'antenne : « c'est vraiment pas classique, dans l'ensemble personne ne s'en prend aux commerces ». On voit des gilets jaunes qui filtrent la circulation avenue de Wagram... « il y a des flottements parmi les CRS... les forces de l'ordre attendent des renforts... il est difficile de contrôler une telle foule qui s'éparpille dans les rues avoisinantes et revient sur les Champs faire reculer les CRS... la lisibilité des actions est impossible... que veulent-ils ?"
BFM reste au-dessus du lot de la servilité gouvernementale et montre des « images effrayantes, effroyables », quand nous on se marre de voir les grands feux, les barrages avec matériaux de chantier qui flambent, les gens qui font sans cesse des selfies et qui se marrent et font des V aux caméras. L'horreur absolue que va déplorer Madame la Marquise de l'Elysée ? On en doute … de l'horreur BFM car on est horrifié surtout par la faculté minable de ramper des employés de BFM. 

Mélenchon détonne au milieu des nombreux cuistres même lorsqu'il dit à peu près n'importe quoi en ce moment : « Je ne crois plus au parti d'avant-garde mais je crois que la conscience du peuple est capable d'auto-organisation ».

Les serviles de BFM disent aussi n'importe quoi en fin de soirée, ils sont sans doute déjà bourrés : « il y a toujours des affrontements et surtout de l'ultra-gauche », « est-ce que les troupes de gilets jaunes restent mobilisées ? ». Où est passée l'ultra-droite bon dieu?

Voici enfin le pire crétin stalinien recyclé invité sur le plateau de Cnews qui, ayant beaucoup à se faire pardonner, a choisi le petit pote des sinistres Courtois et Reynié, think tank néo-facho et anticommunistes primaires, le petit prof de lycée Sylvain Boulouque, dénommé « observateur (policier) de la gauche radicale" (à l'écran apparaît la mention, le grade indubitable « historien spécialiste des mouvements sociaux), le message est proprement élyséen :
« On a affaire à une manifestation d'extrême droite. Elle cherche à détourner une partie de la révolte de la couche (sic) populaire. Il y a deux manifestations très distinctes : on a une manifestation claire et facile à identifier, et une manif clairement d'extrême droite au début, et il faut faire très attention aux images... ». Boulouque sera régulièrement convoqué toute la soirée pour répéter son diagnostic d'historien « spécialiste des mouvements sociaux » comme Macron est spécialiste du fascisme dans les années 1930 et Mermet « spécialiste du changement social » !

En réalité, contrairement aux « analyses » et aux supputations de tous ces pitres de l'infaux, il n'y a pas eu de contradiction entre les représentants dits « pacifistes », venus moins nombreux à Paris justement pour ne pas épuiser le mouvement ni en permettre la conclusion par l'Etat, et ceux qui ont réagi comme autodéfense ouvrière, je serais tenté de dire « laborieuse » comme M. le président en voyage continental. On a voulu les parquer, ils ont outrepassé « la loi bourgeoise », on a voulu qu'ils viennent simplement pleurer derrière les grillages des CRS, ils ont poussé et jeté des pierres aux soudars félicités comme de vulgaires palefreniers par le maître et aussi méprisés par les beaux messieurs et les belles dames des beaux quartiers, car ils sentent aussi la sueur comme les « classes laborieuses ». Les termes classes laborieuses font de toute manière très ringard, du Zola, et c'est juste car le mot anglais labor signifie main d'oeuvre, or si le mouvement ouvrier mondial a privilégié les termes classe ouvrière ou prolétariat c'est bien parce qu'ils contiennent une dimension de... classe non servile ni simple main d'oeuvre ! Mais merci tout de même à Macron de reconnaître après des décennies de négation par les bobos modernistes et ce con d'écologiste André Gorz, l'existence au moins d'une classe « laborieuse » que ses amis journalistes s'obstinent à ranger dans la vague « couche moyenne », quoique désormais découpée en couche basse et haute.

QUELLE ISSUE AU MOUVEMENT CHAOTIQUE DES « CLASSES LABORIEUSES »

Une partie de la soirée du dimanche soir a été menée sur un plan sémantique entre journaleux et dépiteux : comment se fait-il que Macron ait utilisé les termes de « classes laborieuses », n'est-ce pas ringard comme en d'autres temps : prolétariat, classe ouvrière ? Oui rudes questions sur lesquelles j'ai zappé. Ces termes sont non seulement hors d'usage mais sont un brin méprisants, il me souvient que l'aristocratie et la bourgeoisie du dix neuvième les utilisaient plus volontiers que classe ouvrière, car la classe laborieuse est « au service de quelqu'un » ! Le terme est utilisé de façon péjorative par les premiers sociologues et les curés, c'est l'ouvrier « laborieux », simple, qui travaille sans se plaindre, qui bosse dur "en se tenant à carreau" comme disait mon pauvre père.

Ce qui m'a frappé dans certaines discussions, malheureusement entre individus aux barrages puisqu'il n'y a pas d'AG mais plein de petits clans et conclaves qui ne discutent que « actions », c'est le questionnement pour une exemplarité internationale. On parlait du mouvement qui existe aussi en Belgique et qui est durement réprimé. On a vu également sur une chaîne un gilet de Colmar qui disait que des appels étaient lancé saux allemands et qui, même en déplorant la violence : « est pour un changement de société ».
Sur LCI un interlocuteur s'indignait de la dramatisation du spectacle sur les Champs Elysées alors que la plupart s'étaient étonnés initialement qu'il n'y ait pas eu de razzias des vitrines, apparemment plusieurs gilets jaunes sermonnaient des possibles casseurs; au final il n'y en aura eu que quelques unes de brisées sans doute par des provocateurs de la police à la nuit tombée ou de la poignée de dits ultra-droite (en général très infiltrés voire cornaqués par certains policiers mieux que l'extrême gauche).

En résumé, malgré une désinformation permanente, à chaque minute de tous les médias, malgré les tonnes de haine et d'insultes qui déferlent sur les réseaux sociaux contre cette "pute de Macron", malgré ou plutôt grâce à ce refus (momentané) d'organiser et de coordonner, par peur de la récupération, le mouvement s'il devait lanterner dans le même type d'actions circulaires se dissoudrait peu à peu. Ne l'enterrons pas trop vite. Je dois avouer qu'il a à chaque fois dépassé mes propres présomptions ou prédictions ; je pensais qu'il allait se dissoudre dans une visite à Paris dispersée, mais au contraire, confonté aux pires dénigrements il avance d'un même mouvement, pacifique et violent, réfractaire à toute interprétation abusive, rétif aux explications marxistes traditionnelles ; traité d'anarchiste par le pouvoir il n'a eu pourtant aucun soutien des anars ni des gauchistes qui sont restés chez eux, ni de nos intraitables marxistes maximalistes pour qui la grève est le nec plus ultra de la révolution ce qu'elle n'a jamais été et ne sera jamais par elle-même. La principale faiblesse du mouvement est à mon avis l'incapacité des résidus de minorités révolutionnaires, congelés ? Gagas ? Hors réalité comme Macron ? ET pourtant il faut et il faudra des organismes politiques, des gens qui réfléchissent pour contribuer, pas diriger, aider au développement de la conscience « laborieuse » de classe, faute de quoi il restera mou puis se dissoudra.

Le problème est que ce mouvement ne comprend pas l'utilité de débattre parce qu'il craint le retour des discoureurs comme lors des nuits debout et patin et couffin. Surtout parce qu'il n'est pas question de débattre abstraitement en l'air ou sur une meilleure société envisageable, ou de se mettre à genoux devant les grands prêtres sauveurs de la planète polluée, par rapport à l'urgence, l'urgence par rapport à des besoins vitaux. Les intellos bien nourris de Paris et des soit disants groupes révolutionnaires muets (honte à eux aussi!) ne savent pas ce que c'est boucler difficilement la fin du mois, aller faire la queue aux restos du cœur, rendre des produits à la queue du supermarché parce qu'il n'y avait pas le compte dans le porte-monnaie, donner un paquet de Chips le midi au gosse parce qu'on peut pas lui payer la cantine, vivre dans l'angoisse du flic qui va verbaliser la voiture avec un contrôle technique périmé, courber l'échine en CDD face à un patron persécuteur, subir les avances du patron pervers pour la jeune employée solitaire que jamais les bourgeoises féministes ne viendront épauler.

VERS UN HAUT CONSEIL POUR LE CLIMAT... SOCIAL

Ils ont défilé tous les mannequins de la république du porte à porte pour radoter que ce qui se passe est « la faute aux autres » depuis 30 ans et continuer à étaler leur mépris, comme le petit Darmanin qui a souligné la "contradiction" entre les demandes des "gilets jaunes" qui veulent moins d'impôts et plus de services publics. La « contradiction » c'est que Darmanin n'est qu'un pickpoket des dominants qui vient, comme un Thorez à la Libération, nous dire qu'il faut se priver plus encore « pour retaper le pays » ou « réparer les poches percées » du capitalisme.
A Bruxelles pour le Conseil européen extraordinaire qui entérinait le Brexit, Emmanuel Macron n'a pas daigné répondre directement aux "gilets jaunes" des « classes laborieuses » et, coquinou, n'a rien dévoilé des annonces qu'il doit faire mardi à l'occasion de la présentation de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) ; avec le PPLTE – plan pour la transition écologique – on a du mal à s'y retrouver. Mais le psychopathe président a souligné sa volonté de dialogue, estimant qu'il "n'y a pas de projet de société et il n'y a pas de projet politique - au niveau national et européen - si nous n'apportons pas une réponse claire à nos classes moyennes et à nos classes laborieuses". A la Saint Glinglin évidemment les réponses. Enfin c'est vraiment se foutre de « la classe laborieuse » que de continuer à flamber sur la morale écologique, cache-sexe de l'attaque capitaliste, comme s'il fallait que le prolétariat se prive de bouffer pendant que ces messieurs détruisent au chlore, au napalm et aux gaz asphyxiants non en soi la terre mais tant d'humains dans les zones de leurs conflits inter-impérialistes, financiers et généraux peu soucieux de « transition énergétique » mais surtout de transition d'armes létales qui vont « polluer » et estropier pour des décennies les populations victimes.


POURQUOI MACRON MENE A LA CATASTROPHE ?
Peu importe l'avenir immédiat du mouvement des gilets jaunes mais il a posé la question de fond de la confrontation des classes :
« Les élites parlent de fin du monde, quand nous, on parle de fin du mois »


Peu de choses ont filtré sur les secrets du dieu des godillots LREM. Paraît qu'il va "donner le cap sur la transition écologique" – cette farce et attrape pour bobos et troskos - devant les membres d'un Conseil national de la transition écologique (CNTE), composé des pourritures d'élus, de collabos syndicaux, d'ONG clientélistes et d'associations ad hoc, dans l'objectif de la rendre "acceptable", a expliqué l'Élysée à l'AFP (ahahaha). Selon le JDD, Emmanuel Macron annoncera la création du HCPLC (voir l'intertitre ci -dessus)composé d'experts. On espère qu'il y aura des experts en changement social et en perturbation politique, les Boulouque, Mermet et peut-être Filiu et qu'ils tiendront conclave aussi lontemps que cela les fera jouir. Le problème est que, avec les gilets jaunes, on ne peut pas refaire le coup de la grève débile et sans fin à la SNCF qui a découragé les cheminots qui n'ont même pas été foutus de virer à coups de pied au cul leurs syndicats traîtres comme le flutiste de la fable. On ne va pas les faire lanterner. A questions immédiates réponses immédiates sinon c'est toute l'économie capitaliste qui va être bloquée avec un appel à l'aide de la « classe laborieuse » des autres pays !
Jupiter n'a pas voulu négocier depuis le début donc il n'y a aucune raison qu'il négocie à présent ni que le mouvement, à part quelques faux derches qui se feront jeter, ne veuillent négocier en attendant les palabres sans fin des caïds de l'élite. On ne cesse de répéter que l'on se fout de la morale écologique gouvernementale qui signifie paupériasation accrue de la classe ouvrière qu'on l'appelle moyenne ou laborieuse. L'écologie on ne pourra en parler sérieusement que lorsqu'on aura mis fin au capitalisme et à ses guerres ultra polluantes.
Je le répète, cela va être violent. C'est inévitable et nécessaire.




« La révolution a donc des avancées extrêmement inégales dans l'intelligentsia et la classe ouvrière ; elle est extrêmement virulente dans son exigence égalitaire et libertaire, qui condamne toute autorité non déléguée et non révocable, dans son besoin communiste profond de surmonter la division du travail manuel et intellectuel, de créer un fonds commun d'exploitation des richesses de la vie. Que le mouvement ait un avenir ou non, il n'en restera pas moins que pour la première fois dans une société occidentale évoluée le communisme originel, surgissant débarbouillé de tout stalinisme, marxisme-léninisme et bolchevisme, est devenu une utopie concrète, vécue par des milliers de jeunes étudiants, travailleurs, lycéens et aussi, par des vieux éblouis, dans les foyers les plus combatifs de la révolution sans visage ».

Edgar Morin (1968)


eh oui il y a un peu de ça, mais c'est plus grave et plus sérieux qu'en 68

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