Olivier
Véran (ministre de la santé)
« La
Chine n’a pas de limite au niveau stratégique et éthique. Elle
n'a qu'un objectif : devenir la première puissance mondiale de
l'intelligence artificielle face aux Etats-Unis ».
Thierry
Berthier (chercheur au sein de la Chaire de cyberdéfense et
cybersécurité Saint-Cyr)
Il
ne sera pas question ici de mettre en accusation la Chine comme
unique responsable de l'épidémie en cours qui affole le monde
entier. C'est une première cependant qui outrepasse en possibilités
de propagation maximum du type de frayeurs causées jadis par les pandémies du
sida, d'Ebola et du SRAS entre autres. Bien qu'il y ait des
similitudes dans les conjectures et dans ce qui est nommé fake news.
Lors de l'épidémie du SRAS en 2003 dans China town à New York, les
américains d'origine chinoise furent victimes de stigmatisation
ostraciste, laquelle voisine toujours en Afrique comme en Europe avec
la désignation d'un bouc-émissaire. L'épidémie du sida dans les
années 1980 était supposée avoir été fabriquée ou en tout cas
utilisée par la CIA pour cibler l'homme noir et les catégorisations
de populations à risques, les 3 H (Hémophiles haïtiens,
Homosexuels et Héroïnomanes)1.
Une maladie ainsi idéologisée qui provoque la peur, en accroît la
contagion supposée ou réelle.
En
l'occurrence, la fixation sur la « responsabilité » de
la Chine, fait passer le virus comme un corps « étranger »
sur le sol national. L'appel à la fermeture des frontières comme
principale défense, qui ravissait le petit Zemmour, est très vite
apparu ridicule au souvenir du nuage de Tchernobyl qui s'était
arrêté aux douanes françaises2.
La Chine n'a pas pu ainsi apparaître comme « l'ennemi à
abattre » (quoique Trump et l'Etat US se soient réjouis de la
focalisation sur l'irresponsabilité chinoise...). Contre toute
attente et contre les premières suppositions, le virus apparaît
endogène mais aussi exogène sans qu'on puisse en trouver toutes les
causalités en Chine. L'arsenal thérapeutique ne peut être ni
national ni chinois mais mondial, même si la concurrence des labos
de la mafia pharmaceutique est pour l'heure aussi impuissante que
vénale.
Néanmoins
on insiste toujours sur la « faute chinoise »,
imprévoyance du dictateur « communiste », système de
soins et de protection thérapeutique laxiste. La bourgeoisie
écologique mondialiste en profite pour renforcer sa messe pour la
protection de l'environnement en communiquant toute une série de
mesures de défense corporelle, respiratoire et surtout
comportementales qui font plus penser au « tous aux abris »
des deux guerres mondiales qu'à une faculté d'anticiper et de gérer
par une réelle stratégie sanitaire la catastrophe aléatoire.
Quand
sécurité rime avec vulnérabilité, impéritie avec gabegie, on ne
peutt pas nier l'évidence, le capitalisme est le seul système connu
à ce jour capable de radier la race humaine de la surface de la
terre.
On
nous parle de crise sanitaire alors qu'il s'agit du même scandale
politique à chaque épidémie, qui remet au premier plan l'incurie
de tous les Etats bourgeois. Mais cette indifférence aux
conséquences de la « mondialisation sans foi ni loi »,
se retourne de toute façon contre les dominants.
Les
épidémies précédentes ont-elles servi de leçons à nos « mâles
blancs » dominants ?
Un
journaliste de La Croix écrivait ceci en 2016 lors de la pandémie
du virus Ebola en Afrique :
« « Au
total, le bilan officiel d’Ebola est de 11 000 morts. Le nombre
réel de victimes en Afrique de l’Ouest est donc sans doute proche
de 30 000. Sans compter les Guinéens morts faute d’accès aux
soins, soit que le personnel de santé ait été décimé, soit que
les centres de soins usuels aient été fermés pour éviter que le
virus ne s’y propage. Qui plus est, le coût économique de
l’épidémie est évidemment nettement supérieur à la modeste
stagnation du PIB affichée en 2015. En vérité, l’ensemble du
tissu social du pays a été déchiré : familles divisées, villages
isolés, survivants ostracisés et stigmatisés, veufs et orphelins
abandonnés, circulation et commerce paralysés…
Néanmoins,
le contraste entre la modestie de l’aide au développement en
matière de santé et les millions dépensés, bien trop tard, contre
Ebola questionne : l’Occident voulait-il avant tout se protéger
lui-même, découvrant, effrayé, que la mondialisation peut aussi
être celle des virus ? Si à la différence de la grippe aviaire ou
du H1N1, Ebola n’a jamais sérieusement menacé les populations
occidentales, une désintégration sociale, économique et politique
de l’Afrique de l’Ouest pouvait déséquilibrer le continent avec
des répercussions impossibles à quantifier – y compris en
Occident. Désormais,
l’état de santé d’un paysan de la forêt guinéenne importe
donc à l’ensemble de la planète.
L’obstacle de la « réticence » montre toutefois qu’en temps de
crise, il est trop tard pour reconstruire la confiance dans un
système sanitaire et des autorités publiques à qui plusieurs
décennies de gabegie ont fait perdre toute crédibilité.
L’efficacité de la réponse à la prochaine crise épidémique se
prépare donc dès aujourd’hui ».
UN
DERAPAGE DANS LA RECHERCHE LETALE MILITAIRE ?
Prenons
maintenant l'hypothèse complotiste, qui, n'en déplaise aux bonnes
sœurs du politiquement correct, contient toujours une part de
vérité, soit en se trompant de cible soit en exagérant. Une idée
a couru que dans la région de Wuhan était installé un laboratoire
militaire chargé d'inventer des virus capables de faire partie des
fameuses « armes létales autonomes »3.
La Chine est leader en intelligence artificielle militaire. La
Chine peut être l'un des premiers pays à utiliser les armes létales
autonomes. Pour l'instant, aucune arme de ce type n'existe dans le
monde, les modèles existant sont des armes semi-autonomes, qui
nécessitent encore l'intervention humaine. Le gouvernement chinois
mise sur l'intelligence artificielle, notamment dans le domaine
militaire. "
Il y a des campagnes de recherche très importantes sur l'autonomie,
sur la dronification du matériel existant ou sur l’autonomisation
à la fois des matériels armés ou d’observation",
explique un spécialiste de Saint Cyr.
Dans
l'hypothèse basse (pacifiste et industrialiste), en n'oubliant pas
que la Chine est le principal producteur mondial de médicaments, un
virus pourrait avoir été isolé, dans le but de lui trouver un
remède et de faire du fric avec cette « découverte »,
mais cela aurait échappé au laboratoire4.
Passons...
Par
ailleurs, en règle générale, je suis intégralement hostile aux
interprétations grossières et ringardes d'une sélection naturelle.
Les modèles biologiques ne sont pas utiles pour penser l'évolution
des sociétés ni justifier les catastrophes sanitaires comme l'a
montré Alain Testart. Je reste rétif aux dénonciations simplistes
et aux dramatisations politiques opportunistes du genre de l'épidémie
de mildiou au moment de la famine en Irlande au XIX e siècle, vue
comme un complot où les nationalistes irlandais accusèrent la
bourgeoisie anglaise de vouloir « détruire le peuple
irlandais ».
Sans
qu'il y ait de lien directement établi pour l'heure avec la
recherche militaire létale, qui n'a jamais cessé chez les Etats les
plus développés depuis le XX e siècle, j'affirme que le système
dominant n'a pas pour but de guérir, mais aussi d'intoxiquer avec
une foule de médicaments soit inutiles soit nocifs, mais toujours de
prévoir la destruction des concurrents, d'une manière ou d'une
autre. Nombre de médicaments et de progrès dans le domaine de la
chirurgie n'ont-ils pas été effectifs pendant ou à la suite des
deux principales guerres mondiales ? Car s'il est indispensable
de terroriser, blesser et tuer « l'ennemi », il faut
aussi se protéger et se soigner...
Il
y aurait un livre à écrire sur l'utilisation des armes chimiques et
des... microbes. Je me souviens avoir lu, je crois il y a 30 ou 40
ans, un livre sur les armes maudites pour les sales guerres5,
où on nous racontait que l'impérialisme japonais envoyait des
ballons remplis de microbes survoler le territoire américain ;
le même procédé fut utilisé contre des responsables nazis6.
Avant
le summum de l'horreur militaro-capitaliste à Hiroshima7,
les bombes incendiaires eurent longtemps une sinistre réputation
d'assassinat de masse8 ;
sans oublier les bombes au phosphore blanc9.
UNE
LOGIQUE DE DESTRUCTION MILITAIRE PERMANENTE
J'ai
évoqué rapidement, mais j'aurai l'occasion d'y revenir, la course à
l'invention d'une nouvelle variété d'armes de destruction massive,
les « armes létales autonomes », où le prolétariat ne
serait donc pas sollicité pour aller au combat, jusqu'à nous faire
croire que des drônes et des robots se battraient entre eux comme
dans les fictions hollywoodiennes qui ont fait craquer le box office
pour des générations de gamins. Il suffit d'examiner les dernières
guerres locales de la Tchétchénie à la Syrie pour constater que
c'est une fable. Le capital a certes toujours besoin d'une
technologie meurtrière de masse toujours plus « massive »
en terme de destruction totale de l'adversaire, mais toujours autant
de « chair à canon ».
Ce
sont les tranchées de la Première Guerre mondiale qui ont servi de
laboratoire aux savants et aux chefs d’armées de la guerre
chimique. Le mal s’appelle alors gaz moutarde, gaz irritant ou gaz
chloré toxiques.
Avec un bel enthousiasme scientifique, les armées engagées
travailleront sans relâche à améliorer la nocivité et
l’efficacité des gaz employés : toutes les nations engagées
s’y collent ou presque. On cherche avec acharnement dans toutes les
directions : gaz suffocants destinés à abîmer les poumons des
soldats à grand renfort de chlore, irritants ou lacrymogènes
capables d’aveugler et de brûler les muqueuses des victimes,
produits vésicants qui ravagent littéralement tous les organes…
Le
22 avril 1915, près du village flamand de Langemarck, dans le
secteur d'Ypres, les soldats français voient venir en provenance des
tranchées allemandes un épais nuage d'un vert jaunâtre.
Ils
s'enfuient vers l'arrière. Plusieurs centaines s'effondrent et
quelques milliers vont demeurer handicapés à vie ou pendant
plusieurs mois. Atteints par le chlore, un gaz suffocant
qui agresse les voies respiratoires, ils sont les premières victimes
de la guerre chimique.
Deux
ans plus tard, dans la nuit du 12 au 13 juillet 1917, toujours dans
le secteur d'Ypres, la guerre chimique franchit un nouveau seuil dans
l'horreur avec l'usage par les Allemands des premiers obus remplis de
gaz moutarde. Ce gaz vésicant
est ainsi nommé d'après son odeur. On le surnommera aussi très
vite « ypérite »,
en relation avec Ypres. Le
bilan humain de la guerre chimique évoqué par l'historien Olivier
Lepick est d'environ cinq cent mille tués et blessés sur le front
occidental et au moins deux cent mille sur le front russe. C'est
environ 3% des pertes totales de la Grande Guerre (dont vingt
mille tués, somme toute assez peu...). Il n'y a pas de médicament
pour redonner la vue aux aveugles ni réparer les poumons brûlés.
En
1925, à Genève, les impérialismes pacifistes signent un protocole
pour prohiber l’emploi de gaz asphyxiant toxique et de moyens
bactériologiques mais sans interdire leur production, leur
développement et leur stockage. Il faut attendre l‘année 1993
pour que l’interdiction complète des armes chimiques et la
destruction des arsenaux existants soit actées. Entre temps, sur les
terres irakiennes, pendant les années 80, l'arme létale chimique
s’abat pendant plusieurs années notamment sur les territoires où
vivent les Kurdes. Le massacre le plus important se déroule à
Halabja, où près de 5000 personnes succombent sous les gaz. Jusqu’à
ce jour, il est le cas le plus grave d’utilisation par un État de
l’arme chimique contre sa population10.
CONSEILS
POUR SE PROTEGER LORS DE LA 3 ème GUERRE MONDIALE
Que
faire si les sirènes hurlent? La plupart des Français et des
Prolétaires l'ignorent
Elles
hurlent tous les premiers mercredis du mois, à midi...
Les
4.300 sirènes du réseau national d'alerte (RNA) de France
métropolitaine ont pour but d'alerter la population en cas de danger
immédiat. Le ministère
de l'Intérieur
précise sur son site internet que «ce réseau, hérité de la
Seconde Guerre mondiale, conçu au départ pour alerter les
populations d'une menace aérienne (bombardement classique ou
nucléaire), peut être utilisé pour faire face à la montée des
risques technologiques ou naturels sans pour autant méconnaître les
menaces militaires ou terroristes». L'alerte peut être complétée
par d'autres dispositifs comme les sirènes ou haut-parleurs montées
sur des véhicules, utiles dans les zones isolées, ajoute le site de
l'Etat bourgeois.
Les
consignes à respecter, les comportements à éviter
En
cas d'alerte, il est recommandé par l'Intérieur de «rejoindre sans
délai un local clos, de préférence sans fenêtre, en bouchant si
possible soigneusement les ouvertures (fentes, portes, aérations,
cheminées...), d'arrêter climatisation, chauffage et ventilation,
et de se mettre à l'écoute de la radio: France Inter, France Info
ou des radios locales». En revanche, il ne faut pas «rester dans un
véhicule», «aller chercher ses enfants à l'école», «téléphoner»
(les réseaux doivent rester disponibles pour les secours), «rester
près des vitres», «allumer une quelconque flamme», «ou quitter
l'abri sans consigne des autorités». Les enfants scolarisés sont
pris en charge par l'école.
Las...
Aujourd'hui, ce système d'alerte est obsolète, et ne répond plus
aux exigences des bassins de population actuels. Un programme de
modernisation a donc été lancé ces dernières années pour le
réseau national d'alerte, rebaptisé système d'alerte et
d'information des populations (SAIP). A l'avenir, les sirènes seront
notamment secondées par des messages télé et radio, mais aussi des
SMS et des courriels directement chez les particuliers. Le ministre
de l'Intérieur pourra, de
son côté, ordonner une alerte nationale via le Centre opérationnel
de gestion interministérielle des crises (Cogic) et les sirènes
pourront être déclenchées par satellite.
On
a déjà un avant-goût de la débâcle qui en résultera, comme en
juin 40 et en ce moment, en Février 20.
NOTES
1Et
cf. aussi la personnalisation des causes lors de la crise du sang
contaminé en France.
2C'est
ce que le nouveau ministre de la santé a très vite écarté, sans
rire, dans son allocution de ce mercredi soir : « Les
frontières géographiques n'ont pas de sens concernant une
épidémie ».
3Faute
d'éléments déterminant formellement son origine, ainsi que les
conditions de sa propagation et la durée de sa période
d'incubation, cette maladie potentiellement mortelle, qui se
transmet par les voies respiratoires, est devenue la source de
multiples spéculations et fake news, les réseaux sociaux se sont
encore plus mis à spéculer que pour les histoires de fesses à
Grivaux. Le Parisien les passe au crible.La souche se serait «
échappée » d'un laboratoire installé à
Wuhan. Plusieurs utilisateurs de Twitter rappellent depuis quelques
jours qu'un laboratoire étudiant les souches de virus dangereux a
été installé dans la ville de Wuhan en 2017. Une coïncidence qui
en laisse plus d'un perplexes ».
4De
nombreux comptes partagent un
article paru dans la revue Nature en 2017
et intitulé « À l'intérieur du laboratoire chinois chargé
d'étudier les agents pathogènes les plus dangereux au monde ».
Selon son auteur, après l'étude d'un virus transmis par les
tiques, les chercheurs chinois de ce laboratoire qui s'est installé
récemment dans la ville, pourraient ensuite s'intéresser aux virus
responsables du Sras et d'Ebola. On ignore s'ils ont débuté leurs
recherches à ce jour sur les deux virus.
Some
scientists outside China worry about pathogens escaping, and the
addition of a biological dimension to geopolitical tensions between
China and other nations. But Chinese microbiologists are celebrating
their entrance to the elite cadre empowered to wrestle with the
world’s greatest biological
threats.https://www.nature.com/news/inside-the-chinese-lab-poised-to-study-world-s-most-dangerous-pathogens-1.21487
Les
virus n'ont pas de frontières : The Wuhan lab cost 300
million yuan (US$44 million), and to allay safety concerns it was
built far above the flood plain and with the capacity to withstand a
magnitude-7 earthquake, although the area has no history of strong
earthquakes. It will focus on the control of emerging diseases,
store purified viruses and act as a World Health Organization
‘reference laboratory’ linked to similar labs around the world.
“It will be a key node in the global biosafety-lab network,”
says lab director Yuan Zhiming.
The
Chinese Academy of Sciences approved the construction of a BSL-4
laboratory in 2003, and the epidemic of SARS (severe acute
respiratory syndrome) around the same time lent the project
momentum. The lab was designed and constructed with French
assistance as part of a 2004 cooperative agreement on the prevention
and control of emerging infectious diseases. But the complexity of
the project, China’s lack of experience, difficulty in maintaining
funding and long government approval procedures meant that
construction wasn’t finished until the end of 2014.
5Peut-être
un des tomes de « La guerre secrète » de Anthony Cave
Brown.
6
Le
27 mai 1942, le véhicule de Reynard Heydrich, protecteur du Reich
pour la Bohême et la Moravie, fut attaqué par un commando tchèque
(opération Anthropoïd). Atteint dans le dos par les éclats d’une
grenade antichar qui explosa sous le véhicule et en dépit de soins
rapides, Heydrich succombait le 4 juin 1942, officiellement d’une
septicémie. Une version bien différente de la mort d’Heydrich
est toutefois rapportée. Cf. R.
Harris, J. Paxman, A Higher Form of Killing. The secret… :
la grenade qui l’avait blessé contenait de la toxine botulinique
7Qui
reste l'arbre qui cache deux forêts, l'ampleur supérieur de la
létalité par bombardements « classiques » et le but
réel de la bombe terroriste : Depuis
1944 déjà, les B-29 américains bombardent des dizaines de villes
japonaises. Par exemple, des bombes explosives et incendiaires
rasent la moitié de la ville de Tokyo. Les raids sur la capitale
nippone entraînent la mort d'environ 185 000 Japonais. Outre la
volonté de satisfaire l'opinion publique en vengeant l'attaque de
Pearl Harbor et la mort de milliers de soldats sur le front du
Pacifique, les historiens évoquent d'autres objectifs, comme
l'intention des autorités américaines de
contrer stratégiquement
l'Union soviétique en prenant position sur l'ensemble des îles
japonaises et ainsi éviter une partition du pays comme en Allemagne
(cela je l'avais déjà souligné dans mes articles sur la guerre
publiés naguère par le CCI).
8Au
départ, les bombes incendiaires furent créées dans le but de
détruire les nombreuses industries militaires localisées de
manière disparate (souvent intentionnellement) à proximité des
villes, dans le but d'éviter leur destruction par des bombardements
traditionnels. Néanmoins, les destructions civiles causées par ce
type d'armes leur apportèrent rapidement une réputation
terrifiante (exemple : le Terrorflieger
allemand)
auprès des populations visées, et plus d'un bombardier abattu a vu
son équipage lynché dès la capture de celui-ci par des civils en
colère. Le bombardement
de Dresde,
lors de la Seconde
Guerre mondiale
et
à un degré moindre, le bombardement de Hambourg en 1943
et
le bombardement
de Tōkyō,
restent aujourd'hui encore controversés (bien que dans le cas du
dernier, la décentralisation voulue des sous-traitants de
l'industrie militaire ait été dévastatrice).
9Les
bombes au phosphore
blanc
sont des engins qui peuvent être utilisés comme arme chimique
incendiaire contre des concentrations de troupes, ou plus couramment
pour illuminer un champ de bataille nocturne ou limiter la vision
des troupes ennemies par un écran de fumée.
L'US
Army et les Marines ont utilisé le phosphore blanc lors de la
Seconde
Guerre mondiale
et de la guerre
de Corée
dans les trois buts précédents, utilisant fréquemment des obus au
phosphore blanc dans des mortiers de 4,2 pouces. Le phosphore
blanc fut largement crédité par les Alliés d'avoir empêché de
nombreuses attaques de l'infanterie allemande et d'avoir créé de
gros dégâts dans les troupes ennemies lors de la dernière partie
de la Seconde Guerre mondiale. L'impact psychologique du phosphore
blanc sur l'ennemi a été noté par de nombreux chefs de troupes,
et les tireurs de tels mortiers furent parfois exécutés de façon
sommaire par les Allemands, en représailles. Dans la Seconde Guerre
mondiale tout comme dans la guerre de Corée, le phosphore blanc fut
particulièrement utile pour dévaster les vagues d'assaut des
fantassins. (…) Les États-Unis ont reconnu avoir utilisé des
bombes au phosphore blanc comme arme incendiaire contre des insurgés
lors de la deuxième
bataille de Falloujah
en novembre 2004 mais ont réfuté avoir touché des civils avec ces
dernières malgré les constatations d'ONG3.
Israël
de son côté a eu recours aux bombes au phosphore blanc utilisé
comme fumigène pour limiter la vision des troupes ennemies,
notamment dans la Bande
de Gaza
durant la Guerre
de Gaza de 2008-2009.
Le Hamas a lancé des bombes au phosphores depuis la Bande de Gaza
vers Israël en 20105.
10
Armes
chimiques 1914
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