« Karl Marx nous déclare : »: « Quand je pense qu’ils cherchent à mêler mon nom à toutes leurs salades, ça me donne envie de dégueuler » (le militantisme, stade suprême de l'aliénation, brochure lycéenne 1972)
« Par lui-même, le mouvement ouvrier spontané ne peut engendrer (et n’engendre infailliblement) que le trade-unionisme); or la politique trade-unioniste de la classe ouvrière est précisément la politique bourgeoise de la classe ouvrière. La participation de la classe ouvrière â la lutte politique et même à la révolution politique ne fait nullement encore de sa politique une politique social-démocrate ». Lénine (Que Faire ? 1902)
« La politique trade-unioniste de la classe ouvrière est précisément la politique bourgeoise de la classe ouvrière ». Que Faire ?
Le militant est certainement l'être le plus méprisé au monde, à l'égal du moine, alors que les curés de toutes les croyances religieuses ont repris du poil de la bête antique. Exister c'est militer or militter vient de militaire. Le militant reste, au fond de lui, un anarchiste qui veut rentrer dans les ordres. Une fois lancée cette réflexion provocatrice, sulfureuse plus que simple vérité, peut-on ridiculiser systématiquement l'intégrité de tout militant ou de tous les militants de causes diverses, qui se sont engagés pour diverses raisons, naturellement jamais impures, dans un combat qui conditionne leur vie privée et professionnelle ? Je ne suis pourtant pas hostile à un recevoir un dans mon salon, sauf dans sa version paranoïaque. Tous les libelles, vachards, facétieux, injustes ou infantiles ne font, au demeurant qu'illustrer le jugement du penseur réac Raymond Aron :
« Même les sociétés industrielles d'Occident connaissent le péril créé par la conjonction d'experts déçus et de diplômés aigris », « il suffit d'énumérer les situations dans lesquelles les diplômés se sont retrouvés frustrés pour retrouver les conjontures révolutionaires du XX ème siècle ».1
Avant d'examiner les motivations réelles ou supposées du militant, intéressons-nous à la formule, si controversée de Lénine, en note dans son célèbre ouvrage polémique – Que faire ? - qui a été utilisée largement en général de manière déformée par sociologues et réacs, or Lénine, après une lecture attentive (et surtout subtile) est plus proche de la compréhension du spontanéisme pa Rosa Luxemburg que du personnage rigide, version « bacille intellectuel » qui fût fabriqué après coup. Que faire ? Reste l'ouvrage de fond le plus clair mais aussi le plus troublant sur l'histoire de la conscience de classe, pourtant écrit au tout début du siècle dernier :
« L'affirmation qu'il faut « donner à la lutte économique elle-même un caractère politique » traduit de la façon la plus frappante le culte de la spontanéité dans le domaine de l'activité politique. Très souvent, la lutte économique revêt un caractère politique de façon spontanée, c'est à dire sans l'intervention de ce « bacille révolutionnaire que sont les intellectuels », sans l'intervention des social-démocrates conscients »2.
Couché-coulé Raymond Aron !
UNE CONSCIENCE APPORTEE DE L'EXTERIEUR A LA CLASSE OUVRIERE ?
Le problème est que Lénine jette lui-même la confusion en lançant cette autre formule, niant une spontanéité de classe, où la conscience (de classe) devrait être apportée de l'extérieur, comme si chaque classe sociale avait besoin d'un géniteur particuler. Lénine reconnaîtra avoir tordu le bâton de l'autre côté... Mais relisons son argumentation qui n'est pas si simpliste :
« La conscience politique de classe ne peut être apportée à l’ouvrier que de l’extérieur, c’est-à-dire de l’extérieur de la lutte économique, de l’extérieur de la sphère des rapports entre ouvriers et patrons. Le seul domaine où l’on pourrait puiser cette connaissance est celui des rapports de toutes les classes et couches de la population avec l’Etat et le gouvernement, le domaine des rapports de toutes les classes entre elles. C’est pourquoi, à la question : que faire pour apporter aux ouvriers les connaissances politiques ? – on ne saurait donner simplement la réponse dont se contentent, la plupart du temps, les praticiens, sans parler de ceux qui penchent vers l’économisme, à savoir “aller aux ouvriers”. Pour apporter aux ouvriers les connaissances politiques, les social-démocrates doivent aller dans toutes les classes de la population, ils doivent envoyer dans toutes les directions des détachements de leur armée. Si nous avons choisi cette formule anguleuse, si notre langage est acéré, simplifié à dessein, ce n’est nullement pour le plaisir d’énoncer des paradoxes, mais bien pour “faire penser” les économistes aux tâches qu’ils dédaignent de façon aussi impardonnable, â la différence existant entre la politique trade-unioniste et la politique social-démocrate et qu’ils ne veulent pas comprendre ».
L'argumentation est plus fine qu'il n'y paraît : « hors de la sphère ouvriers-patrons » ne signifie pas que tout dépend du « parti conscient » ou alors exit le milieu social de la classe opprimée, ses enfants, l'école, la répression policière, la vie quotidienne dans et hors du lieu de travail. Ce que sous-entend Lénine est que les économistes (ouvriérisme d'époque) en se focalisnt sur la lutte économique (le plus souvent à l'époque opposant ouvriers versus patrons) s'économise de la confrontation avec le principal patron : l'Etat. C'est à dire la lutte politique. A un endroit de son écrit, Lénine en finit par placer les intellectuels « alliés » mais restant quand même « éducateurs », on ne se refait pas3.
On verra plus loin que les critiques des gens qui posent à l'anti-léninisme primaire sont plus semblables à un Lénine caricaturé grossièrement. Je me permets ici cependant une parenthèse, nécessaire, sur l'utilisation dans le même sens caricatural des jeunes écrits de Lénine. Par les curés marxistes-musulmans, ex fans du FPLP. Leur site4 s'est permis de retraduire à sa façon le Que Faire ? On peut passer sur la traduction de tract par « feuille volante », terme utilisé à l'époque en russe, mais qui correspond mieux au souhait de donner un aspect religieux et pro-terroriste au pamphlet de Lénine. C'est le remplacement dans l'ensemble du texre retraduit, à la sauce ambiance islamique, du terme « dénonciations » par « révélations » qui interloque le plus : de même le petits arrangements de syntaxe, usant équivoqueme du mot foi : « Il est difficile en effet à ceux qui ont perdu la foi en cette possibilité ou qui n’y ont jamais cru, de trouver une autre issue que le terrorisme à leur indignation et à leur énergie révolutionnaire ». On imagine mal en vérité un Lénine mystique pensant incarner une nouvelle foi néo-religieuse, même si ses sectateurs (dont les bordiguistes) ont tenté le coup lors du congrès des peuples d'Orient, esquissant une solution de continuité entre islam et marxisme, exalter le terrorisme à son époque même si l'on pouvait y comprendre encore pour peu de temps le terrorisme anarchiste. Or remplacer à l'endroit cité le mot terreur par terrorisme, revient à encenser le terrorisme nationaliste palestinien par ce site dédié à son principal guru intellectuel tué par l'armée nationaliste israélienne. A cet endroit, si Lénine utilise le mot terreur c'est dans le sens de « faire peur par l'attentat individualiste ». L'autre formule détournée de manière plus ridicule encore par ce site palestinien qui se dit marxiste concerne la phrase : « C’est clair, je pense. Mais il s’avère justement que la nécessité de développer dans tous les sens la conscience politique « . Hic ! Dans tous les sens ! Ben voyons ! La traduction autrement fidèle des éditions du Seuil en 1966 indique « sur tous les plans » (NB : économiques et politiques), ce qui est autrement sérieux. En conclusion nos vrais faux léninistes défendent bien, eux, une conception de notions vraiment extérieures à la classe ouvrière internationale ! Révélations = réveillez-vous ! L'autre versant du wokisme musulman.
L'anti-militantisme, stade inférieur de l'aliénation ?
Et puis, comme extérieurpatenté à la classe ouvrière, il y a l'intellectuel post-lycéen 68. Pour ce sous-produit du situationisme petit-bourgeois, conseiller en conseillisme, il n'y a qu'à pressurer le jus de Raymond Aron :
« Faisons l’effort de surmonter l’ennui que secrète naturellement les militants. Ne nous contentons pas de déchiffrer la phraséologie de leurs tracts et de leurs discours. Interrogeons-les sur les raisons qui les ont poussés, eux, personnellement, à militer. (…) « ...les sentiments de culpabilité qu’il entretient sont tels qu’il ne peut envisager une promotion hiérarchique dans le cadre du système, ou plutôt il est prêt à lutter pour une bonne place si il gagne en même temps la garantie que ce n’est pas pour son propre compte. Son militantisme lui permet de s’élever, de se mettre sur un piédestal, sans que cette promotion apparaisse aux autres et à lui-même pour ce qu’elle est »5.
La charge de notre vieux lycéen (qui utilise aussi le « nous » typiquement militant) est pourtant très léniniste version rigide !:
« Ce que nous disons des militants est dur et sans appel. Nous ne sommes prêts effectivement à aucun compromis avec eux, ce ne sont pas des révolutionnaires qui se trompent ou des semi révolutionnaires, mais des gens qui restent en deçà de la révolution » .
Ce qui n'empêche point de s'extasier pour d'utiles remarques, si actuelles , debordiennes et chirikiennes:
« Le ridicule de leurs prétentions peut faire rire, mais en rire ne suffit pas. Il faut aller plus loin, comprendre pourquoi le monde moderne produit ces bureaucraties extrémistes, et déchirer le voile de leurs idéologies pour découvrir leur rôle historique véritable. Les révolutionnaires doivent se démarquer le plus possible des organisations gauchistes et montrer que loin de menacer l’ordre du vieux monde l’action de ces groupes ne peut entraîner au mieux que son reconditionnement. Commencer à les critiquer, c’est préparer le terrain au mouvement révolutionnaire qui devra les liquider sous peine d’être liquidé par eux ».
Mais l'ensemble du texte reste confus sous son aspect provocateur mal maîtrisé, concerne-t-il n'importe quel militant ? 50 ans après lire que le militant « est renforcé par l'écroulement des religions » fait au mieux sourire. Aron repointe le bout de son nez, la motivation serait la promotion : « le militant est à la recherche d’un rôle qui le mette au-dessus des masses », ce qui n'est pourtant pas faux pour la plupart des partis politiques et même des sectes. Pourtant le texte est contraint de noter que militer n'est pas forcément un péché mais une réaction relevant de l'humain inquiet et non résolu à subir passivement la gestion étatique des affaires générales de la société.
« Le militantisme gauchiste touche essentiellement des catégories sociales en voie de prolétarisation accélérée (lycéens, étudiants, enseignants, personnels socio-éducatifs....) qui n’ont pas la possibilité de lutter concrètement pour des avantages à court terme et pour lesquels devenir véritablement révolutionnaire suppose une remise en question personnelle très profonde. L’ouvrier est beaucoup moins complice de son rôle social que l’étudiant ou l’éducateur. Militer est pour ces derniers une solution de compromis qui leur permet d’épauler leur rôle social vacillant. Ils retrouvent dans le militantisme une importance personnelle que la dégradation de leur position sociale leur refusait. Se dire révolutionnaire, s’occuper de la transformation de l’ensemble de la société, permet de faire l’économie de la transformation de sa propre condition et de ses illusions personnelles ».
LES MILITANTS TOUS DES DECLASSES AUX MOTIVATIONS LOUCHES
Le militant peut être issu de n'importe quelle classe sociale. Parvenu à l'âge adulte, la plupart des hommes et des femmes, selon leur expériene de vie, selon les aléas de leur existence, sont libres de choisir leur type d'insertion dans la société et leur comportement, et leur choix politique. Tout le reste n'est que fabulation idéologique et attaque personnelle, mode de fonctionnement actuel de la politique bourgeoise dominante où Trump est l'expert numéro 1.
Avec Bruno David et la publication de sa thèse sur une dite ultra-gauche des années 1920 aux années 1930, lourde et alourdie page à page par d'imposantes notes, on tombe dans le mépris arrogant de tout ce qui est « militance » « ouvriériste » ; l'ouvriérisme « conseilliste » étant supposé comme ayant été le seul contre poids au « léninisme ». Ni véritable histoire d'un courant politique original, plus souvent dévalorisé que montré en exemple, ni analyse de fond mais cumul de mises en causes personnelles fouille-merde.
Je n'ai jamais apprécié les termes « ultra-gauche » et une explication de l'usage caméléonesque de ces termes eût été honnête. J'ai préféré depuis vingt ans utiliser le terme maximalisme pour raconter moi-même l'histoire de ces minorités hors du léninisme officiel, du stalinisme et du gauchisme, nommée maximalimse au sens plus large que le courant italien à l'époque du jeune Bordiga. On assiste dans ce bottin à une histoire tronquée, faisant la part belle à de petits personnages comme Malaquais, mais rien, honteusement, sur Marc Chirik et tant d'autres qui ont joué un rôle subséquent après cette décennie.
« S'il se démarque de ses versions contemporaines, l'ouvriérisme des intellectuels de l'ultra-gauche n'est en effet pas sans précédent ni postérité . Lui font écho en amont , la geste des populistes russes, en aval, l'engagement des établis maoïstes, voire l'utopie missionnaire des prêtres ouvriers (…) marginaux de la marge, les clercs de l'ultra-gauche s'inscrivent - non sans contraste – dans l'histoire au long cours de leurs pairs en esprit qui ont vécu la condition ouvrière et l'engagement ouvriériste « comme leur voix propre d'ascèse et de renoncement (cf. Emile Poulat, Prêtres ouvriers) ».
Déjà fort le café, ce diplômé douteux rabaisse d'emblée cet engagement militant à celui du curé du village, dans le sllon de monseigneur Raymond Aron. Il prétend nous préciser « la géographie des milieux intellectuels de l'époque », pas du tout des variétés de conception politique dans les courants du maximalimse politique marxiste et anarchiste. Avec un clin d'oeil appuyé à leur anti-léninisme comme lot de consolation, mais toujors avec la connotation religieuse de la « foi » :
« Au nom de leur foi dans « le mouvement autonome des masses » et dans « les tendances spontanées du prolétariat révolutionnaire d'Occident », les communistes des conseils ont récusé la voie bolchevique de la révolution et le mode de participation politique qu'elle imposait. Dans les cercles révolutionnaires à la recherche d'une explication à leur marginalisation, la question de savoir pourquoi la classe ouvrière a trouvé dans le stalinisme et le syndicalisme les instruments adéquats de représentation de soi et un imaginaire conforme à ses aspirations a alimenté une imposante littérature de justification. Les communistes de gauche n'ont pas échappé à la règle. Mais à défaut d'y avoir apporté une réponse congrue, ces derniers ont figuré parmi les rares acteurs du temps à battre en brècle le mythe du « socialisme russe ».
Après un aussi noble constat, commence la démolition de ces opposants au stalinisme allègrement confondu avec le léninisme : Miasnikov, Jean Dautry, André Prudhommeaux6, Henri Dubief, Simone Weil, Marcel Bayard, etc. Un de ses cibles préférées sera Michelangelo Pappalardi, coupable d'être titulaire d'un doctorat de l'université de lettres de Naples, surnommé il professore, quoique (contraint...ce qui expliquerait son « ouvriérisme ») d'exercer d'horribles emplois « déqualifiés » : employé d'hôtel, manaouvre, métallurgiste ». Photo de groupe : « il n'est donc pas exagéré de conclure (sic) que les communistes des Conseils de France dformaient un groupe purement intellectuel, en raison de sa composition sociale et de l'habitus de ses membres ». Voilà qui me rappelle la réflexion typique des fachos pendant la guerre d'Algérie : « t'es communiste parce que t'es un intellectuel ».
La démolition doit s'enfoncer plus encore dans l'ignominie :
« Certes la plupart d'entre eux est marquée par le déclassement.(...) C'est notamment le cas des militants le splus influents, Pappalardi et Prdhommeaux, auxquels on peut ajouter Dora Ris. Issus pour les deux premiers d'un milieu borgeois et pour la dernière d'une famille de la moyenne bourgeoisie, ils ont exercé des emplois subalternes et déqualifiés dans des conditions qui seront abordées plus loin. Souligons d'emblée, à rebours du poncif qui associe échec personnel et déchéance sociale, que le déclassement de ces intellectuels n'était pas la conséquence d'un ratage. Avant de connaître la précarité et la déqualification, tous jouissaient (Prudhommeaux, Papalardi) ou pouvaient espèrer jouir (Ris) d'une situation en nrapport avec leurs compétenceset les titres acquis au cours de leur parcours scolaire et universitaire. On a affaire à ceux que Michels appelle des « déchus volontaires » et Goffman des « déviants sociaux ». Bis repetita bien lourdingue ! En revanche, on apprend en note qu'en Allemagne ce n'est pas un choix ouvriériste mais la crise économique « qui condamnait nombre de jeunes diplômés au déclassement », pas l'immigré Pappalardi ?
Le Bruno David, bien nourri dans sa chambre universitaire, se délecte du masochisme et de l'abjection de Prudhommeaux : « L'emphase qu'il donne à la description de sa situation morale et matérielle consécutive à son décrochage, l'exposé complaisant et pointilleux des détails sordides de son existence de prolétaire (parmi) les plus misérables », laissant entrevoir , au-delà de la satisfaction d'avoir aboli les différences de classes, une jouissance de la déchéance et de l'abjection dont on connait peu d'équivalents dans la littérature autobiographique des intellectuels révolutionnaires de l'époque ». Pourtant il note plus loin que l'exigence politique et la contrainte de la survie étaient chose courante à l'époque à Paris : « ..le lot de cette lumpenintelligentsia immigrée de Paris de l'entre-deux guerres, dépeinte par Orwell et Mandel, comme un milieu de crève la faim réduit à courir les emplois précaires et déqualifiés dont ils tiraient à peine de quoi couvrir leurs besoins alimentaires » (p.72)
Il va jusqu'à reprocher à Pappalardi (d'avoir des « écarts » anti-syndicaux rhédibitoires » (p96), d'avoir refusé les aides sociales alors que, selon les rapports de police eux-mêmes, si ces aides n'étaient pas ouvertement catholiques ou fascistes, elles émanaient des syndicats (qu'il combattait) la CGTU qui conditionnait l'aide à l'adhésion. La plupart de ces pauvres types s'apparente donc à la « basse intelligentsia (étudiants, fractions dominées des professions intellectuelles, marginaux), qui subliment leur ressentiment dans des fureurs révolutionnaires :, »...la marginalité des clercs de l'ultra-gauche s'accompagnait d'un anti-intellectualisme virulent tourné avant tout contre ceux de leurs pairs mieux intégrés et reconnu dans l'éminence de leur fonction. A la vérité, isolées et surinterprétées, nombre de leurs dispositions pouvaient étayer le poncif de « lettré aigri ». Quelle ordure ! Et c'est comme cela qu'ila eu sa thèse, en flattant ses examinateurs bourgeois gauchistes hauts fonctionnaires en fonction pépère.
APRES LA DEMOLITION DES INDIVIDUS PRIVES LA DESTRUCTION DE LEURS BASES POLITIQUES
Le véritable ouvriérisme est l'instiuttion des cellules d'entreprises du parti par le stalinisme montant, et l'organisation territoriale des groupes de prolétaires sans distinction de catégorie et d'industrie. Les organes supérieurs restaient formés d'éléments non ouvriers qui constituaient l'appareil des fonctionnaires staliniens, donc évidente bureaucratisation du mouvement communiste. Cette critique claire est faite, non par des conseillistes, mais par des partisans de Bordiga et de ...Lénine, c'est la dite Plateforme de la Gauche italienne (qui a quitté l'Italie fasciste). Or, ajoute notre cuistre (en clin d'oeil à un de ses examinateurs néo-stalinien) cette gauche de l'Inernationale (dégénérescente) n'était-elle pas souvent dénoncée à l'intérieur du parti « comme sectaire et inopportune » ? Et l'élève rampant d'ajouter : « la critique des bordiguistes de la stalinisation du mouvement communiste péchait non pas par rigorisme mais par son caractère superficiel et par la naïveté des solutions avancées pour changer le cours des choses ». Certte pauvre argumentation s'appuie sur le clown historien Bruno Groppo que j'avais eu l'occasion de dénoncer lors de sa conférence à la cité U.
Il faut ensuite s'efforcer de discréditer « l'antisyndicalisme doctrinaire » du « Réveil communiste » , constitué des « communistes intransigeants » dans le prolétariat immigré de la capitale et de Lyon, mais à la suite d'une scission, les « véritables ouvriers » furent supplantés au sein des groupes ouvriers-communistes par la poignée de jeunes intellectuels qui prit les choses en main : « cette « prise de pouvoir » et l'effacement concomitant de la parole ouvrière (?) furent déterminants dans la cristallisation de l'identité de l'ultra-gauche ». (…) Mais on ne comprendrait pas les fureurs sans objet (?) de l'ultra-gauche ni la tension eschatologique (??) qui habitait les militants si l'on ne faisait pas le lien entre cet imaginaire et la dynamique de marginalisation du nouveau groupe consécutif à sa « désouvriérisation ». En se coupant de sa base ouvrière, l'ultra-gauche rompait le lien qui la tenait en prise directe avec le terrain des luttes sociales pour s'installer dans la permanence de l'idéal ».
Complètement crétin ! Notre historien de pacotille fonctionne, sans le savoir, avec les critères staliniens et est en vérité plus ouvriériste que les ouvriéristes qu'il dénonce ! Même Bourrinet qu'il pille allègrement doit s'aracher le cheveux qu'il lui reste.
Le relent de fumier le plus putride restera pour la fin. L'étudiant bourgeois en passe de satisfaire ses maîtres conchie lâchement tous les soutiens, justifiés et valeuerux, à Van der Lubbe de la Critique sociale à Masses et à Bilan. Il vomit sa bave de petit bourgeois antifa de salon, les accusant d'avoir sous-estimé le fascisme, mis sur le même plan que la démocratie bourgeoise. La conclusion esquisse des héritiers supposés allant de SOUB à ICO et aux Cahiers communistes de Conseil. C'est à dire rien de la multitude de petits cercles qui ont commencé à découvrir et apprendre une histoire restée méconnue et à laquelle le David n'aura apporté qu'obscénité, obscurité et confusions.
NOTES
1L'opium des intellectuels, Calman-Lévy. Réédition 1986.
2Que Faire ? p.128 ed du Seuil, 1966. L'ouvrage est empli de formules lumineuses pour clore la bouche à tous les exégètes mal intentionnés : « « Quiconque attire l’attention, l’esprit d’observation et la conscience de la classe ouvrière uniquement ou même principalement sur elle-même, n’est pas un social-démocrate; car, pour se bien connaître elle-même, la classe ouvrière doit avoir une connaissance précise des rapports réciproques de la société contemporaine, connaissance non seulement théorique… disons plutôt : moins théorique que fondée sur l’expérience de la vie politique ».
3« ... où nos économistes cesseront de rejeter la faute de leur propre retard sur les ouvriers, de justifier leur propre manque d’énergie par la prétendue insuffisance de forces chez les ouvriers. En quoi, demanderons-nous à nos économistes, doit consister “l’accumulation de forces par les ouvriers en vue de cette lutte” ? N’est-il pas évident que c’est dans l’éducation politique des ouvriers, dans la dénonciation, devant eux, de tous les aspects de notre odieuse autocratie ? Et n’est-il pas clair que, justement pour ce travail, il nous faut “dans les rangs des libéraux et des intellectuels”, des “alliés” prêts à nous apporter leurs dénonciations sur la campagne politique menée contre les éléments actifs des zemstvos, etc. ».
4https://www.bibliomarxiste.net/Politique trade-unioniste et politique sociale-démocrate
6Prudhommeaux est accusé d'antisémitisme page 42. Sur ce personnage quelque peu brouillon, un Cahier Spartacus lui avait été consacré (l'effort libertaire, série B n°99° 1978, mais imbitable.


Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire